Les 3 Rocks : musique et mauvaise foi
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Les 3 Rocks : musique et mauvaise foi

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Goupi Tonkin
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MessageSujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8....   En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... - Page 20 EmptyDim 6 Avr 2014 - 21:05

RabbitIYH a écrit:
Ouais j'ai aucun doute sur le fait que ce type adore Bresson. Laughing
Que tu dises des conneries sur Weerasethakul pour faire rire ton petit camarade Nulladies ( qui soit dit en passant pousse quand même le snobisme à ne pas aller au bout du Prénom, parce que tu comprends c'est trop populo-naze-théâtre-filmé, mais qui se goinfre quand même l'intégralité de  300 qui est un sommet de laideur en matière d'images animées sur grand écran ), c'est pas très grave, Neuhoff et d'autres l'on fait avant toi avec une mauvaise foi plutôt amusante, mais sur Bresson, ça va très vite relever de la claque dans le pif. (smiley mon cul qui ricane de rigueur )
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MessageSujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8....   En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... - Page 20 EmptyDim 6 Avr 2014 - 21:18

Goupi Tonkin a écrit:
RabbitIYH a écrit:
Ouais j'ai aucun doute sur le fait que ce type adore Bresson. Laughing
Que tu dises des conneries sur Weerasethakul pour faire rire ton petit camarade Nulladies ( qui soit dit en passant pousse quand même le snobisme à ne pas aller au bout du Prénom, parce que tu comprends c'est trop populo-naze-théâtre-filmé, mais qui se goinfre quand même l'intégralité de  300 qui est un sommet de laideur en matière d'images animées sur grand écran ), c'est pas très grave, Neuhoff et d'autres l'on fait avant toi avec une mauvaise foi plutôt amusante, mais sur Bresson, ça va très vite relever de la claque dans le pif. (smiley mon cul qui ricane de rigueur )

C'est pas du snobisme. J'ai trouvé ça pourri, chiant, forcé, et inintéressant. Pas de procès d'intention, si c'était le cas, je ne lui aurais même pas laissé sa chance. La preuve, j'ai pensé à peu près la même chose de Carnage, et j'estime Polanski.

(Sur Bresson, tu sais que je me prépare à visionner un grand nombre de ses films, et que j'ai vu le mauvais.)
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MessageSujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8....   En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... - Page 20 EmptyDim 6 Avr 2014 - 21:33

Nulladies a écrit:
Goupi Tonkin a écrit:
RabbitIYH a écrit:
Ouais j'ai aucun doute sur le fait que ce type adore Bresson. Laughing
Que tu dises des conneries sur Weerasethakul pour faire rire ton petit camarade Nulladies ( qui soit dit en passant pousse quand même le snobisme à ne pas aller au bout du Prénom, parce que tu comprends c'est trop populo-naze-théâtre-filmé, mais qui se goinfre quand même l'intégralité de  300 qui est un sommet de laideur en matière d'images animées sur grand écran ), c'est pas très grave, Neuhoff et d'autres l'on fait avant toi avec une mauvaise foi plutôt amusante, mais sur Bresson, ça va très vite relever de la claque dans le pif. (smiley mon cul qui ricane de rigueur )

C'est pas du snobisme. J'ai trouvé ça pourri, chiant, forcé, et inintéressant. Pas de procès d'intention, si c'était le cas, je ne lui aurais même pas laissé sa chance. La preuve, j'ai pensé à peu près la même chose de Carnage, et j'estime Polanski.

(Sur Bresson, tu sais que je me prépare à visionner un grand nombre de ses films, et que j'ai vu le mauvais.)
oui, oui, je sais, t'inquiète, je déconne...
( le prénom est un petit machin trop dispensable et Carnage , un trop minuscule Polanski pour taxer de snobisme tous ceux qui n'ont pas aimé ces films...)  Wink 
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MessageSujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8....   En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... - Page 20 EmptyDim 6 Avr 2014 - 22:30

Laughing Snober Bresson ce serait quand même un comble, sachant que c'est plutôt son cinéma(tographe, pour rendre à César la prétention débectante qui lui revient de droit) qui snobe le spectateur (et le cinéma de l'époque en général, ce qui est peut-être encore plus con).

Et si la "mauvaise foi" de certains vis-à-vis de Weerasethakul te fait marrer c'est toujours plus d'effet que ses films n'en ont sur la plupart des gens normalement constitués, que du bonus donc. Wink
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MessageSujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8....   En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... - Page 20 EmptyLun 7 Avr 2014 - 8:43

Qui snobe Bresson ? De quoi tu parles ? Et puis ça veut dire quoi "snober" Bresson ? Ignorer sa filmo ? Nier sa filmo ?...  Very Happy Je ne vois vraiment pas où tu veux en venir.

En revanche, là, malheureusement, je comprends. Argh ! C’est du costaud pale  :
Citation :
sachant que c'est plutôt son cinéma(tographe, pour rendre à César la prétention débectante qui lui revient de droit) qui snobe le spectateur (et le cinéma de l'époque en général, ce qui est peut-être encore plus con).

J’espère que tu en rajoutes un max dans la déconne et la provoc, et que tu ne penses pas un traitre mot de ce que tu écris. Résumer le « cinématographe » de Bresson, sa vision et sa démarche à du snobisme, de la prétention ou à un quelconque mépris pour le public, c’est vraiment n’importe quoi.  Les bras m’en tombent.

Enfin bref, passons très vite et sagement à autre chose, tout ça c’est trop pour un lundi matin. Je suis déjà épuisé, la putain de sa race!.
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MessageSujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8....   En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... - Page 20 EmptyLun 7 Avr 2014 - 8:59

Bah ouais j'ai bien mis un "smiley mon cul qui cligne de l'oeil non" ?

Plus sérieusement Bresson me laisse froid, j'en rajoute pour le sport (et parce que les veaux d'or ça pue) mais je ne le déteste pas autant que Godard par exemple, qui mérite une bonne salve de coups de pied au cul pour avoir eu la plus mauvaise influence qui soit sur le cinéma de ces 50 dernières années (quelques films du début à sauver mais c'est tout).

Goupi Tonkin a écrit:
Qui snobe Bresson ? De quoi tu parles ? Et puis ça veut dire quoi "snober" Bresson ? Ignorer sa filmo ? Nier sa filmo ?...  Very Happy Je ne vois vraiment pas où tu veux en venir.

Ouais j'avoue que c'était pas clair, snober pour moi ça veut dire mépriser ou regarder de haut quelque chose sans avoir fait l'effort de vraiment s'y intéresser, je pensais que tu me soupçonnait de snobisme concernant Bresson ou Weerasethakul puisque tu sembles ne pas envisager qu'on puisse vraiment ne pas les aimer en connaissance de cause. J'ai sans doute surinterprété (plus haut que mon cul).  geek
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MessageSujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8....   En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... - Page 20 EmptyLun 7 Avr 2014 - 9:40

Idolâtrer tel le veau d’or, le cinéaste le plus janséniste, le plus austère et le plus dépouillé du cinéma français serait un contresens (et presque un blasphème)
Il y a certains films de Bresson que je supporte peu, pas ou mal. Particulièrement les derniers : l’argent, le diable probablement, Lancelot du lac… Mais le reste, je trouve ça souvent très inconfortable mais puissant.

Pour Godard nous sommes assez d’accord (même si je crois que je vais revoir Le Mépris, ce soir. Il passe sur Arte. )
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MessageSujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8....   En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... - Page 20 EmptyLun 7 Avr 2014 - 10:34

Goupi Tonkin a écrit:
Idolâtrer tel le veau d’or, le cinéaste le plus janséniste, le plus austère et le plus dépouillé du cinéma français serait un  contresens  (et presque un blasphème)

Certes ! M'est avis tout de même qu'il a participé de son propre culte en se posant en intellectuel du médium avant l'heure, je suis toujours méfiant envers les cinéastes qui dénigrent la part de divertissement dont tout grand film a besoin et la plupart du temps la vision de leurs films confirme mon a priori.

Goupi Tonkin a écrit:

Pour Godard nous sommes assez d’accord (même si je crois que je vais revoir Le Mépris, ce soir. Il passe sur Arte. )

Le mépris j'aime beaucoup, même si parfois trop littéraire et distant. Mais c'est un tout, la musique d'une tristesse infinie, les acteurs qui mettent beaucoup d'eux-mêmes dans le film rattrapent pour moi l’écueil théorique dans lequel Godard commençait déjà à tomber.
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Esther
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MessageSujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8....   En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... - Page 20 EmptyMer 9 Avr 2014 - 14:07

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MessageSujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8....   En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... - Page 20 EmptyJeu 10 Avr 2014 - 6:44

En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... - Page 20 18478150

(Coupe Sens Critique, 16ème de finale, 2ème manche)

Mémoire de nos pairs

La vie et rien d’autre est un film historique. Ample par sa reconstitution, doté d’un casting prestigieux, il semble s’inscrire dans une tradition dont nous visionnons aujourd’hui encore les survivances, du Soldat Ryan à La Ligne Rouge.
Alors qu’il est facile de taxer d’académisme, voire de pompiérisme un film dont le sujet serait la guerre, Tavernier en propose une relecture dans une œuvre aussi singulière qu’ambitieuse, et qu’il aura d’ailleurs le plus grand mal à financer.

Le premier choix est celui de l’époque. En 1920, la France est une ruine tendue par deux directions contradictoires : le deuil et le nettoyage. La très grande attention apportée aux décors en est le témoignage : l’écriteau sur la gare, limitée à un guichet de fortune, indique « état provisoire » à l’image de celui du territoire où tous les bâtiments sont réquisitionnés. L’église est un demi cabaret, le théâtre un QG, l’usine un dortoir. Systématiquement réaffecté, l’espace détruit ou vidé de ses vivants porte les stigmates du grand traumatisme, au point que certains personnages en viennent à s’étonner que l’hôpital redevienne le château qu’il a toujours été.
La terre elle-même n’est plus qu’une gigantesque et chaotique fosse commune, d’où l’on exhume les reliquats de ceux qui l’ont défendue. Objets inertes, marqués d’une vie pulvérisée, excavés vers un ciel livide où ceux qui les retrouvent sont enfin autorisés à les pleurer.
Mais cette dévastation générale ne se limite pas à un silence assourdissant qui marquerait la fin du conflit : pernicieusement, celui-ci se diffuse encore, par l’instabilité d’un tunnel, par la charrue qui, loin de creuser un sillon pour faire germer la vie, y rencontre le fracas métallique d’un écho du passé. Ces explosions jaillies des entrailles d’une terre souillée, toujours hors champ, sont un premier indicateur de la position de Tavernier : ce n’est jamais sans une certaine pudeur qu’il aborde l’indicible.

« Un disparu, juridiquement, ça bloque tout ».

Le véritable sujet du film est la recherche des disparus. Un homme qui n’est pas rentré chez lui depuis maintenant deux ans est soit mort, soit vivant, soit à demi-mort, comme l’affirme Dellaplane, dont la mission est de les identifier. Sa première apparition, aussi spontanée que bourrue, le voit photographier un mort qu’on soutient face à l’objectif, puis chanter une chanson paillarde à un homme qui pourrait, selon lui, être prêtre. Humoristique et généreuse, elle pose le regard du cinéaste lui-même sur son sujet, désireux de donner à chacun de ses personnages une véritable identité.
A ce regard humaniste sur la foule des personnages en quête de deuil, à ces gros plans sur des visages et des mains qui tamisent la terre, Tavernier superpose par instants un regard de surplomb, notamment par le recours aux chiffres. C’est l’obsession de Delaplanne, qui permet de quantifier les morts et les disparus. C’est son arme, aussi, contre le système pour lequel il travaille, lequel s’acharne à formuler des discours de victoire susceptibles de lénifier l’horreur infusée à tout le territoire. On les prend comme on peut, se vantant d’avoir battu le record de Napoléon. Les chiffres sont partout, incompréhensibles, car défiant l’entendement, et achevant de déshumaniser les victimes pour mieux en faire accepter la perte, à l’instar du militaire ayant recours à une absurde adition pour désigner le soldat inconnu.

« On se croirait encore en guerre »
« C’est que vous ne l’avez vue que d’assez loin. La guerre, c’est pire ».

Le film repose entièrement sur cet équilibre ténu entre les tonalités : si l’horreur silencieuse ne plombe jamais le propos, c’est parce que Tavernier relève l’audacieux défi consistant à construire un récit total, dans lequel l’humour et le mélodrame ont aussi leur place. Noiret, caractériel et intègre est le témoin de cette schizophrénie : ravagé par ce à quoi il fait face, il sait maintenir la distance nécessaire pour rester vivant dans un charnier : le catalogue des disparus est choquant, sur les premières pages. Après, dit-il, c’est comme un herbier. La quête bouffonne du soldat inconnue cristallise quant à elle toute la dimension absurde d’un humour acide du système face à ses contradictions.

La prise de risque la plus grande reste néanmoins l’inclusion du mélo sur ce fond historique, sur le principe de ce que nous proposait Jeunet dans Un long dimanche de fiancailles. Débutant sur un échange savoureux assez proche du screwball, la relation entre une Azéma délicieusement irritante et le commandant volontairement grossier (qui n’est pas sans rappeler celle de Depardieu et Deneuve dans Le Dernier Métro) permet des respirations dans l’atmosphère pesante, bleue et grise de l’hiver qui s’éternise. La scène de jalousie de Dellaplane devant le tunnel a ceci d’habile qu’elle contamine un discours sur la guerre, sans jamais le quitter totalement. Echo de leur passe d’arme, la quête d’Alice, qui hésite à verser du côté de la vie, face à un jeune homme qui déclare avec éclat emmerder les morts en réclamant le droit à être vivant : le sens de l’amour n’est pas tant dirigé vers le deuil que la naissance et la pérennité de la vie. L’intrigue qui relie Irène et Alice, en quête du même homme, subira finalement la même pudeur que celle qui aborde la mort : c’est un élément avec lequel on compose sans qu’il soit nécessaire d’insister sur son potentiel dramatique.

« Dieu, vous êtes contre ? » ; demande Alice à Irène. « Je devrais. Toute l’espèce humaine devrait » répond-elle. C’est bien dans ce conditionnel que se loge tout le film, dont le titre est repris par Irène lorsque elle affirme à Dellaplane : « Vivons tout de même, oui, ce serait mieux ».
Cette attention portée aux individus dans un décor trop grand pour eux est renforcé par la mise en scène ; ample dans ses prises de vue, fluide dans ses mouvements, elle donne à voir dans une même trajectoire un décor dévasté et des visages qu’elle va chercher par des zooms latéraux.

« Nous n’arrêtons pas de nous taire ! »
Sur cette charpente complexe où se mêlent film populaire et diatribe pacifiste, Tavernier parvient donc à faire tenir un propos autrement plus subtil : après la guerre se joue un nouveau combat, celui de la mémoire. Et l’adversaire est de taille. L’Etat, dans toute sa pesanteur, met en place des cérémonies, beugle ses hymnes et coule dans le bronze des monuments aux morts en série. Chaque commune se bat pour le sien, faisant la fortune des sculpteurs ravis de cette « résurrections grâce à nos morts ». Le soldat inconnu, habile tour d’illusionniste, permet de ne faire penser qu’à un seul homme pour faire oublier le million et demi qu’il représente. Tavernier, par l’entremise de Delaplanne notamment, oppose à cette chape de plomb les circonvolutions de la vie : méticuleuse et modeste dans sa reconstruction, touchante et maladroite dans son rapport à l’amour, c’est par elle que passe le devoir de mémoire. Par elle seront évoquées, avec l’indignation incarnée de personnages, le racisme, le sort des femmes, le capitalisme rampant dans les ententes entre les camps pour préserver les fortunes industrielles.

« Je vous suivrai sans passé. Sans passé amoureux »
Les nouveaux espaces qui ouvrent la fin du film autorisent un espoir allant dans le sens du mélodrame : ensemencés et fertiles, voire vierges de toute guerre dans l’Amérique pleine de promesse, ils laissent supposer un dénouement heureux où les couleurs chaudes peuvent enfin s’épanouir. Mais la lettre de Delaplanne ne peut s’empêcher, dans un aveu amoureux des plus lyriques, d’inclure les chiffres qui l’ont toujours obsédé, faisant défiler, 11 jours et nuit durant, les morts qui le hantent encore.
Et le spectateur de se souvenir, en contrepoint de cette écriture aussi littéraire que les échanges qui faisaient d’Irène et de Delaplanne des héros presque hors du temps, d’une phrase lâchée subrepticement bien plus tôt : « On fornique à couilles rabattues pour préparer la prochaine ».
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Esther
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MessageSujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8....   En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... - Page 20 EmptyJeu 10 Avr 2014 - 8:30

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MessageSujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8....   En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... - Page 20 EmptyJeu 10 Avr 2014 - 20:00

Esther a écrit:
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Alors trop bon ? Comme les trous dans le gruyère ?
J'adorais ça !!
J'avoue M. Cinéma en soirée avec Tchernia les frères Rouland et les jeux improbables, ça c'était de la bonne télé à papa !
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MessageSujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8....   En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... - Page 20 EmptyJeu 10 Avr 2014 - 20:17

Azbinebrozer a écrit:
Esther a écrit:
En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... - Page 20 208_11037
Alors trop bon ? Comme les trous dans le gruyère ?
J'adorais ça !!
J'avoue M. Cinéma en soirée avec Tchernia les frères Rouland et les jeux improbables, ça c'était de la bonne télé à papa !

J'ai bien aimé.
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MessageSujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8....   En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... - Page 20 EmptyVen 11 Avr 2014 - 11:42

Enfin vu :

En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... - Page 20 Fatale

Beau film désespéré sur la découverte tardive de soi dans la passion. Relations interdites, vide existentiel, tragique manque d'empathie, affranchissement de la morale, autodestruction, fatalité bien sûr, on retrouve pas mal de thèmes chers à Louis Malle. Jeremy Irons et Juliette Binoche sont parfaits.
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MessageSujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8....   En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... - Page 20 EmptyMar 15 Avr 2014 - 6:43

RabbitIYH a écrit:
Enfin vu :

En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... - Page 20 Fatale

Beau film désespéré sur la découverte tardive de soi dans la passion. Relations interdites, vide existentiel, tragique manque d'empathie, affranchissement de la morale, autodestruction, fatalité bien sûr, on retrouve pas mal de thèmes chers à Louis Malle. Jeremy Irons et Juliette Binoche sont parfaits.

Je dois le revoir un jour, celui-là, j'étais beaucoup trop jeune.
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MessageSujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8....   En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... - Page 20 EmptyMar 15 Avr 2014 - 6:43

En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... - Page 20 21005275_20130927183847948

That’s all folk.

« Pendez-moi, j’ai défié le monde… » chante Llewyn dans la chanson qui ouvre le film. Tout est là, comme souvent chez les frères Coen, pour irrémédiablement condamner le protagoniste. Parasite, squatteur, coucheur irresponsable, voire collège antipathique, il promène ses échecs dans l’hiver du Village des sixties naissantes. Nul glamour, mais une atmosphère d’époque gelée, où les mélopées d’un folk solaire semblent appartenir à un âge d’or non pas du passé, mais d’une autre dimension.
Si l’on ne rit pas d’un loser, le parti pris voudrait qu’on s’indigne pour lui et que l’on condamne le monde qui l’entoure. La force du propos est de ne jamais choisir son camp. Pathétiquement et modestement humain, Llewyn trimballe sa carcasse, sa guitare quand il y pense, et ce chat Ulysse dans une odyssée dont les péripéties ne sont qu’une suite d’annulations. Il n’est pas surprenant que le thème de l’avortement ou d’une reine morte en couche traverse le film et ses chansons, qui pourraient se résumer dans cette dynamique d’un impossible avènement.

Le monde est ce qu’il est. On pourrait s’offusquer des saillies libidineuses de Papi, du cynisme de Goodman, de la vénalité des impresarios, de la mauvaise foi de l’ancienne maitresse ou de l’accueil étouffant des Gofrein. On peut s’inquiéter de l’étroitesse des couloirs, qui n’est pas sans évoquer l’oppression de Barton Fink.

Mais dans cette atmosphère laiteuse, grâce à une superbe photographie qui parvient conjointement à magnifier la picturalité des scènes et souligner le regard distant et pudique qu’on porte sur elles, il est impossible de blâmer qui que ce soit. Rien ne fonctionne, le sort semble en effet s’acharner, mais c’est un tragique sans Dieu, ni larme, ni sang.

Le monde est une voiture rutilante, prête à vous emmener vers la gloire, mais sans clé sur le contact.

Llewyn porte sur les autres le regard qu’ils lui accordent. Son regard torve sur les autres chanteurs, son apparente incapacité à l’empathie est le strict reflet du monde face à sa carrière. Les conversations sont la plupart du temps polyphoniques, à trois, sans que l’échange initial aboutisse à quoi que ce soit.

Reste donc le folk, ce « passé qui ne se démode pas », seule prise de parole possible sous forme de monologue. Des bulles de beauté dans un monde décati. Des parenthèses enchantées dans une trajectoire vers l’impasse.

La structure narrative toute entière est fondée sur ce motif : l’impasse dans laquelle Llewyn se fait tabasser ouvre et clôt le film, violente contrepoint aux légendes qui parviennent à émerger, à l’instar de Dylan. A sa sœur qui lui montrait un disque de jeunesse enregistré à huit ans, Llewyn affirme qu’un artiste ne dévoile pas ses débuts pour ne pas briser le mythe. C’est dans cette contradiction que se loge ce film inachevé, profondément touchant et authentique : un mythe avorté, brisé avant même d’éclore, dans le deuil d’un frère de chant, à l’ombre d’une ville et sous la neige de l’histoire.
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MessageSujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8....   En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... - Page 20 EmptyMar 15 Avr 2014 - 9:15

Très belle chroniques d'un très beau film.
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MessageSujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8....   En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... - Page 20 EmptyMar 15 Avr 2014 - 10:48

UnderTheScum a écrit:
Très belle chroniques d'un très beau film.
Oui vraiment Nulla merci ! Il a tendance à glisser ce film, alors c'est bon de te lire.
Le passage sur la route avec le panneau Akron et la ville au loin dans la nuit fait très mal.
Les mecs c'est pas avec ce film que ma femme va se mettre à aimer ma musique !... "Tu te rends compte un pauv 'ti chat comme ça abandonné sur la route !..."  Rolling Eyes 
Plus trivialement ce film m'a fait penser au slogan de la loterie nationale "100 % des gagnants ont tenté leur chance" !
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MessageSujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8....   En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... - Page 20 EmptyMar 15 Avr 2014 - 10:52

Merci à vous, ravi que ça vous plaise !
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MessageSujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8....   En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... - Page 20 EmptyMer 16 Avr 2014 - 13:59

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« Everything just happens »

Par bien des aspects, The descendants évite les nombreux pièges inhérents à son sujet.
La gestion de l’agonie et la préparation du deuil de la mère ont de quoi en effet livrer tout un pathos poussif, dont on fait l’économie ici avec intelligence.
La première malice est la situation familiale du père joué par Clooney, sobre et sans crainte du ridicule, occasionnant quelques scène assez grotesques et par conséquent touchantes. La mort de sa femme est l’occasion pour lui de prendre la mesure de ce qu’il ne voyait pas de son vivant : son infidélité, ses filles en roue libre avec qui il va devoir apprendre à communiquer. Du deuil, on décape les attendus et les poncifs : alors qu’il sait qu’elle va mourir, Clooney passe son temps à s’entendre dire les formules consacrées sur le fait que tout va s’arranger, que sa femme est une battante et qu’elle s’en sortira. Ce décalage, cette position instable de celui qui sait la vérité et affronte l’extérieur est une des forces du récit, particulièrement ciselé dans ses dialogues.
Car si le principal concerné a bien des soucis à dire adieu avec sérénité, cette fameuse « closure » ne passe en réalité pour personne. L’annonce du décès, loin de la carte postale d’un adieu plein d’amour, est surtout l’occasion de règlements de compte aussi maladroits qu’incongrus. Personne ne s’en sort véritablement avec les honneurs. La parole ne fonctionne pas, l’enquête sur l’amant non plus, et toute cette petite comédie humaine se voit, comme dans Nebraska, désactivée au profit d’un portrait de l’impuissance de l’individu, face à lui-même et face aux autres.
Mais, à l’inverse de son dernier film, Payne a tendance ici à grossir le trait : on a beau parler de l’intime, le recours à l’hyperbole est constant : la mort de mère, le caractère de l’amant, la vente d’un demi-milliard, les collusions entre l’adultère et la transaction financière… C’est assez poussif par instant, de même que l’ajout du copain de la fille ainée, plaquage assez maladroit d’un élément extérieur qui accentuerait l’insolence et la bêtise adolescente dans le tableau. De la même manière, les plans carte postale d’Hawaï et la musique, locale, constante, à la limite du supportable, accentuent ces effets de manche dispensables.
C’est une bonne chose que d’avoir vu Nebraska avant The Descendants, qui en semble le brouillon encore un peu immature, un peu grossier, mais prometteur dans sa direction d’acteur et son écriture.
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MessageSujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8....   En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... - Page 20 EmptyMer 16 Avr 2014 - 15:23

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MessageSujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8....   En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... - Page 20 EmptyMer 16 Avr 2014 - 17:13

Nulladies a écrit:
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« Everything just happens »

Par bien des aspects, The descendants évite les nombreux pièges inhérents à son sujet.
La gestion de l’agonie et la préparation du deuil de la mère ont de quoi en effet livrer tout un pathos poussif, dont on fait l’économie ici avec intelligence.
La première malice est la situation familiale du père joué par Clooney, sobre et sans crainte du ridicule, occasionnant quelques scène assez grotesques et par conséquent touchantes. La mort de sa femme est l’occasion pour lui de prendre la mesure de ce qu’il ne voyait pas de son vivant : son infidélité, ses filles en roue libre avec qui il va devoir apprendre à communiquer. Du deuil, on décape les attendus et les poncifs : alors qu’il sait qu’elle va mourir, Clooney passe son temps à s’entendre dire les formules consacrées sur le fait que tout va s’arranger, que sa femme est une battante et qu’elle s’en sortira. Ce décalage, cette position instable de celui qui sait la vérité et affronte l’extérieur est une des forces du récit, particulièrement ciselé dans ses dialogues.
Car si le principal concerné a bien des soucis à dire adieu avec sérénité, cette fameuse « closure » ne passe en réalité pour personne. L’annonce du décès, loin de la carte postale d’un adieu plein d’amour, est surtout l’occasion de règlements de compte aussi maladroits qu’incongrus. Personne ne s’en sort véritablement avec les honneurs. La parole ne fonctionne pas, l’enquête sur l’amant non plus, et toute cette petite comédie humaine se voit, comme dans Nebraska, désactivée au profit d’un portrait de l’impuissance de l’individu, face à lui-même et face aux autres.
Mais, à l’inverse de son dernier film, Payne a tendance ici à grossir le trait : on a beau parler de l’intime, le recours à l’hyperbole est constant : la mort de mère, le caractère de l’amant, la vente d’un demi-milliard, les collusions entre l’adultère et la transaction financière… C’est assez poussif par instant, de même que l’ajout du copain de la fille ainée, plaquage assez maladroit d’un élément extérieur qui accentuerait l’insolence et la bêtise adolescente dans le tableau. De la même manière, les plans carte postale d’Hawaï et la musique, locale, constante, à la limite du supportable, accentuent ces effets de manche dispensables.
C’est une bonne chose que d’avoir vu Nebraska avant The Descendants, qui en semble le brouillon encore un peu immature, un peu grossier, mais prometteur dans sa direction d’acteur et son écriture.

Joli film touchant en effet, malgré ou parfois grâce à ses maladresses (j'y inclus le personnage du petit copain, décérébré au grand coeur).

Mais de toute façon le chef-d'oeuvre de Payne était déjà derrière lui (superbe Sideways).
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MessageSujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8....   En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... - Page 20 EmptyVen 18 Avr 2014 - 6:48

En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... - Page 20 Raging-bull1

« That’s entertainment »

Après le splendide répit initial du ralenti lyrique d’un champion seul, au ralenti, sur un ring vaporeux, le premier combat qui ouvre le film donne le ton : d’un point névralgique, la furie qui focalise les regards va se propager à toute la salle : les chaises volent, la foule tangue, une femme se fait piétiner. De ce chaos programmatique, Scorsese déroule la dynamique d’un biopic hors norme.
C’est bien d’un homme qu’il s’agit : Jake, incontrôlable, et qui semble devoir tout son talent de boxeur à l’irrépressible hargne qui pourrit sa vie intime. Dans une confusion constante entre le ring et l’extérieur, le duo de Niro/Pesci, fusionnel, fluide, d’une intensité hallucinante, dresse le portrait de deux gamins jouant dans une cour dont ils ne maitrisent pas tous les codes, mais dotés d’une puissance de frappe redoutable. La relation amoureuse subira les mêmes déboires.
La force et l’originalité du film, outre l’immensité de ses comédiens et la puissance romanesque de son sujet, sont à définir dans le traitement que leur fait subir Scorsese par sa gestion du rythme, étonnamment et volontairement déséquilibré.
Le cœur du film, les combats, est une pulsation d’une densité sensationnelle. Tout a été dit sur la contribution du cinéaste au renouvellement du regard sur la boxe. Force est de constater que cette rage, cette immersion du spectateur à l’intérieur du ring, à hauteur de poing, est d’une efficacité ravageuse. La frénésie du montage, le travail du son, la chorégraphie et l’épaisseur du noir et blanc (si belle que Scorsese n’hésite pas à figer quelques screenshots pour en révéler toute la consistance) sont fusionnés à la perfection, dans une antinomie absolue de la retransmission télévisuelle, affirmant la singularité absolue du cinéma – du cinéaste – sur le sujet.
Autour de ces atomes nerveux, par un contraste saisissant, la vie de Jake se dilate dans une rythmique qui lui est propre, celle de l’épuisement : les dialogues à rallonge, la litanie des questions du paranoïaque, jusqu’à l’insupportable et la consternation de ses proches. A la tension explosive des combats répond, en écho, le lent crescendo vers l’irréversible. Les gifles, les insultes, les têtes dans les portières de voitures, et les éclats verbaux.
Jake, handicapé intime, ne sait dialoguer qu’avec un type de personne, l’adversaire ; et n’a pour arguments que son jeu de jambes et ses poings serrés. La vie intime est un champ de bataille, une spirale d’autodestruction que seules les archives vidéo en couleurs peuvent temporairement mystifier.
Plus le récit avance, plus cette antithèse rythmique se renforce : la brièveté des combats, les anticipations qui annoncent la déchéance, et la dilatation : des ellipses croissantes, du corps, par le poids, de l’échec généralisé. Maitrise parfaite qui permet le surgissement d’une émotion incandescente : celle des coups encaissés, celle aussi de la pitié démesurée ressentie face au colosse boursoufflé tentant de glaner, après la clameur de la foule des jours anciens, les rires des clients d’un bar miteux. Le divertissement, gras dans tous les sens du terme, achève la chute d’un enfant teigneux enfermé dans un corps, un temps champion, désormais débordant.
La confession face au miroir, écho émouvant à l’auto-confrontation de Travis dans Taxi Driver, clôt sur un thème qui gangrénait tout ce précédent chef-d’œuvre : la solitude ; à la différence près que c’est ici un adieu au monde et un constat d’échec auquel seule une citation biblique finale peut, éventuellement, apporter le salut.
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MessageSujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8....   En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... - Page 20 EmptyVen 18 Avr 2014 - 7:03

Nulladies a écrit:

La confession face au miroir, écho émouvant à l’auto-confrontation de Travis dans Taxi Driver, clôt sur un thème qui gangrénait tout ce précédent chef-d’œuvre : la solitude ; à la différence près que c’est ici un adieu au monde et un constat d’échec auquel seule une citation biblique finale peut, éventuellement, apporter le salut.

Plutôt défi à sa propre nature qui le traîne vers le bas je dirais, un thème qu'on retrouvera des années plus tard dans le fabuleux Aviator : l'ambition gangrenée par l'ADN.

Rabbit a écrit:
Jia Zhangke dont même le dernier film annoncé plus romanesque et violent n'a pas réussi à m'accrocher plus d'une demi-heure.

Finalement j'ai insisté et c'est pas si mauvais. Pas toujours très subtil mais ça s'avère assez prenant.
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MessageSujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8....   En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... - Page 20 EmptyVen 18 Avr 2014 - 7:20

Aviator mériterait que je le revoie. J'avais copieusement détesté à sa sortie.
Et pour A touch of Sin, j'attends de le trouver...
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MessageSujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8....   En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... - Page 20 EmptyVen 18 Avr 2014 - 7:21

RabbitIYH a écrit:
Nulladies a écrit:
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« Everything just happens »

Par bien des aspects, The descendants évite les nombreux pièges inhérents à son sujet.
La gestion de l’agonie et la préparation du deuil de la mère ont de quoi en effet livrer tout un pathos poussif, dont on fait l’économie ici avec intelligence.
La première malice est la situation familiale du père joué par Clooney, sobre et sans crainte du ridicule, occasionnant quelques scène assez grotesques et par conséquent touchantes. La mort de sa femme est l’occasion pour lui de prendre la mesure de ce qu’il ne voyait pas de son vivant : son infidélité, ses filles en roue libre avec qui il va devoir apprendre à communiquer. Du deuil, on décape les attendus et les poncifs : alors qu’il sait qu’elle va mourir, Clooney passe son temps à s’entendre dire les formules consacrées sur le fait que tout va s’arranger, que sa femme est une battante et qu’elle s’en sortira. Ce décalage, cette position instable de celui qui sait la vérité et affronte l’extérieur est une des forces du récit, particulièrement ciselé dans ses dialogues.
Car si le principal concerné a bien des soucis à dire adieu avec sérénité, cette fameuse « closure » ne passe en réalité pour personne. L’annonce du décès, loin de la carte postale d’un adieu plein d’amour, est surtout l’occasion de règlements de compte aussi maladroits qu’incongrus. Personne ne s’en sort véritablement avec les honneurs. La parole ne fonctionne pas, l’enquête sur l’amant non plus, et toute cette petite comédie humaine se voit, comme dans Nebraska, désactivée au profit d’un portrait de l’impuissance de l’individu, face à lui-même et face aux autres.
Mais, à l’inverse de son dernier film, Payne a tendance ici à grossir le trait : on a beau parler de l’intime, le recours à l’hyperbole est constant : la mort de mère, le caractère de l’amant, la vente d’un demi-milliard, les collusions entre l’adultère et la transaction financière… C’est assez poussif par instant, de même que l’ajout du copain de la fille ainée, plaquage assez maladroit d’un élément extérieur qui accentuerait l’insolence et la bêtise adolescente dans le tableau. De la même manière, les plans carte postale d’Hawaï et la musique, locale, constante, à la limite du supportable, accentuent ces effets de manche dispensables.
C’est une bonne chose que d’avoir vu Nebraska avant The Descendants, qui en semble le brouillon encore un peu immature, un peu grossier, mais prometteur dans sa direction d’acteur et son écriture.

Joli film touchant en effet, malgré ou parfois grâce à ses maladresses (j'y inclus le personnage du petit copain, décérébré au grand coeur).

Mais de toute façon le chef-d'oeuvre de Payne était déjà derrière lui (superbe Sideways).

Je crois que je préfère encore Nebraska.
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