Nombre de messages : 2751 Date d'inscription : 12/03/2013
Sujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... Mar 31 Mar 2015 - 8:38
Nulladies a écrit:
Itinéraire d’un enfant masqué.
Allez-y tapez moi.
En résumé, je suis d'accord avec ce que vous dites au-dessus. Mais c'est tout de même sacrément plombé par de nombreuses lourdeurs indignes du grand Clint.
Je l'ai vu qu'une fois et il y a trop longtemps... T'auras quand même les pneus crevés !
Invité Invité
Sujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... Mar 31 Mar 2015 - 9:52
Bof pas la peine, c'est surtout triste pour toi. Il y a beaucoup plus de lourdeurs narratives, moralistes et autres dans Sur la route de Madison ou même Impitoyable, tu choisis de ne pas trop les voir (à raison certes) et au contraire tu en inventes beaucoup, je trouve, dans ce film où absolument rien pour moi n'est grossier, convenu, disparate, encore mois ridicule, où tout n'est que tendresse, fatalité, poésie, beauté éphémère et humour de gros dur pour cacher la sensibilité des cœurs et une foi presque naïve dans le genre humain...
Nulladies Cinéman
Nombre de messages : 2734 Date d'inscription : 28/12/2013 Age : 47
Sujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... Mer 1 Avr 2015 - 6:46
Non, ce n'est pas vrai, je mentionne les lourdeurs de Madison et Unforgiven. Je le trouve bien plus pénibles ici. Sans déconner, les coups donnés au le tireur à la fin, c'est vraiment pathétique, un exemple parmi d'autres. Mais bon, c'est tout de même un beau film, et complexe.
Nulladies Cinéman
Nombre de messages : 2734 Date d'inscription : 28/12/2013 Age : 47
Sujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... Mer 1 Avr 2015 - 6:46
Dans ton culte
Nulladies est un ignare en matière de film de genre, et le confirme avec cette note en tout point scandaleuse sur le séminal film de Tobe Hooper. Avec l’étroitesse d’esprit qui le caractérise, il refuse les lois du genre, qui justifient amplement un scénario consistant à faire rentrer tour à tour des candidats à l’abattoir, à subir les hurlements d’une donzelle pendant une demi-heure, et avant eux les éructations d’un paralytique qui tire la langue parce qu’il n’est pas content, notamment de s’être pissé dessus. Il ne comprend pas à quel point la rudesse du film fait tout son charme, cette volonté de ne pas intellectualiser mais de représenter le mal dans toute sa bestialité, notamment dans un banquet primal qui, il ne l’a pas vu, suscite un effroi sans commune mesure. S’il admet un certain grain vintage et quelques jolies prises de vues (sous la balancelle, l’entrée dans le corridor de la maison vers la porte coulissante, et surtout, le ballet final autour du camion vers la dernière image dans le soleil), son exigence poseuse et pseudo intellectuelle l’a laissé sur la touche ; lui qui accepte Suspiria pour son baroquisme esthétique, Zombie pour son message contestataire, se retrouve fort démuni face à ce ballet grotesque apparemment dénué de tout propos. Son problème, c’est le statut du film, culte, censuré, le plus effroyable de tous les temps, etc., etc., et l’ennui assez consternant qu’il a finalement généré ; qu’un récit de 80 minutes commence au bout de 35, embourbé dans une exposition inintéressante, nous avertissant de l’horreur à venir par un personnage inepte et des informations à la radio ; l’épaisseur des personnages, qui n’ont pas plus de charisme entiers qu’en morceaux ; l’horreur qui le dispute sans cesse au grotesque, et qui s’autodétruit dans un salmigondis qui n’effraie pas plus qu’il n’amuse.
Bref. Nulladies cumule tous les défauts : vieux dans ses attentes d’un cinéma qui se doit de dire quelque chose, trop jeune pour avoir découvert les films de genre dans l’ordre, et ne pouvant s’empêcher de voir dans cette œuvre autre chose que l’original de parodies à venir, de Scream à La Cité de la Peur. C’est dire.
(5/10)
Goupi Tonkin la séquence du spectateur
Nombre de messages : 914 Date d'inscription : 21/11/2008
Sujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... Mer 1 Avr 2015 - 10:33
hé bé, mon cochon ! Tu les enquilles... tu es au moins clairvoyant sur une chose : le film de genre n'est effectivement pas ton truc...
Esther Yul le grincheux
Nombre de messages : 6224 Date d'inscription : 31/10/2013 Age : 50 Humeur : Taquine
Sujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... Mer 1 Avr 2015 - 10:59
Nulladies a écrit:
Dans ton culte
Nulladies est un ignare en matière de film de genre, et le confirme avec cette note en tout point scandaleuse sur le séminal film de Tobe Hooper. Avec l’étroitesse d’esprit qui le caractérise, il refuse les lois du genre, qui justifient amplement un scénario consistant à faire rentrer tour à tour des candidats à l’abattoir, à subir les hurlements d’une donzelle pendant une demi-heure, et avant eux les éructations d’un paralytique qui tire la langue parce qu’il n’est pas content, notamment de s’être pissé dessus. Il ne comprend pas à quel point la rudesse du film fait tout son charme, cette volonté de ne pas intellectualiser mais de représenter le mal dans toute sa bestialité, notamment dans un banquet primal qui, il ne l’a pas vu, suscite un effroi sans commune mesure. S’il admet un certain grain vintage et quelques jolies prises de vues (sous la balancelle, l’entrée dans le corridor de la maison vers la porte coulissante, et surtout, le ballet final autour du camion vers la dernière image dans le soleil), son exigence poseuse et pseudo intellectuelle l’a laissé sur la touche ; lui qui accepte Suspiria pour son baroquisme esthétique, Zombie pour son message contestataire, se retrouve fort démuni face à ce ballet grotesque apparemment dénué de tout propos. Son problème, c’est le statut du film, culte, censuré, le plus effroyable de tous les temps, etc., etc., et l’ennui assez consternant qu’il a finalement généré ; qu’un récit de 80 minutes commence au bout de 35, embourbé dans une exposition inintéressante, nous avertissant de l’horreur à venir par un personnage inepte et des informations à la radio ; l’épaisseur des personnages, qui n’ont pas plus de charisme entiers qu’en morceaux ; l’horreur qui le dispute sans cesse au grotesque, et qui s’autodétruit dans un salmigondis qui n’effraie pas plus qu’il n’amuse.
Bref. Nulladies cumule tous les défauts : vieux dans ses attentes d’un cinéma qui se doit de dire quelque chose, trop jeune pour avoir découvert les films de genre dans l’ordre, et ne pouvant s’empêcher de voir dans cette œuvre autre chose que l’original de parodies à venir, de Scream à La Cité de la Peur. C’est dire.
(5/10)
Vu il y a quelques jours. Je m'y suis copieusement ennuyé.
Invité Invité
Sujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... Mer 1 Avr 2015 - 11:07
Rho putain les gars, CO du genre pourtant.
Esther Yul le grincheux
Nombre de messages : 6224 Date d'inscription : 31/10/2013 Age : 50 Humeur : Taquine
Sujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... Mer 1 Avr 2015 - 11:17
RabbitIYH a écrit:
Rho putain les gars, CO du genre pourtant.
C'est possible, je ne suis pas spécialiste du genre. Mais je trouve l'exorciste bien plus efficace par exemple.
lalou grand petit homme
Nombre de messages : 1019 Date d'inscription : 30/12/2013 Age : 54 Localisation : Sugar Mountain
Sujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... Mer 1 Avr 2015 - 12:26
+1 J'ai revu l'exorciste récemment sur Arte je crois... Il passe plein de trucs bien en ce moment sur cette chaine, en une semaine Le Dalhia Noir, l'Exorciste, Psychose...
Goupi Tonkin la séquence du spectateur
Nombre de messages : 914 Date d'inscription : 21/11/2008
Sujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... Mer 1 Avr 2015 - 13:23
RabbitIYH a écrit:
Rho putain les gars, CO du genre pourtant.
Voilà !
Goupi Tonkin la séquence du spectateur
Nombre de messages : 914 Date d'inscription : 21/11/2008
Sujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... Mer 1 Avr 2015 - 13:28
lalou a écrit:
+1 J'ai revu l'exorciste récemment sur Arte je crois... Il passe plein de trucs bien en ce moment sur cette chaine, en une semaine Le Dalhia Noir, l'Exorciste, Psychose...
oui, et ça aussi :
Le programme cinoche d'Arte est toujours classe ( quand ils daignent passer les films en VO en première partie de soirée )
Gengis Yes, he can.
Nombre de messages : 18119 Date d'inscription : 18/11/2008
Sujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... Mer 1 Avr 2015 - 13:38
Esther a écrit:
Nulladies a écrit:
Dans ton culte
Nulladies est un ignare en matière de film de genre, et le confirme avec cette note en tout point scandaleuse sur le séminal film de Tobe Hooper. Avec l’étroitesse d’esprit qui le caractérise, il refuse les lois du genre, qui justifient amplement un scénario consistant à faire rentrer tour à tour des candidats à l’abattoir, à subir les hurlements d’une donzelle pendant une demi-heure, et avant eux les éructations d’un paralytique qui tire la langue parce qu’il n’est pas content, notamment de s’être pissé dessus. Il ne comprend pas à quel point la rudesse du film fait tout son charme, cette volonté de ne pas intellectualiser mais de représenter le mal dans toute sa bestialité, notamment dans un banquet primal qui, il ne l’a pas vu, suscite un effroi sans commune mesure. S’il admet un certain grain vintage et quelques jolies prises de vues (sous la balancelle, l’entrée dans le corridor de la maison vers la porte coulissante, et surtout, le ballet final autour du camion vers la dernière image dans le soleil), son exigence poseuse et pseudo intellectuelle l’a laissé sur la touche ; lui qui accepte Suspiria pour son baroquisme esthétique, Zombie pour son message contestataire, se retrouve fort démuni face à ce ballet grotesque apparemment dénué de tout propos. Son problème, c’est le statut du film, culte, censuré, le plus effroyable de tous les temps, etc., etc., et l’ennui assez consternant qu’il a finalement généré ; qu’un récit de 80 minutes commence au bout de 35, embourbé dans une exposition inintéressante, nous avertissant de l’horreur à venir par un personnage inepte et des informations à la radio ; l’épaisseur des personnages, qui n’ont pas plus de charisme entiers qu’en morceaux ; l’horreur qui le dispute sans cesse au grotesque, et qui s’autodétruit dans un salmigondis qui n’effraie pas plus qu’il n’amuse.
Bref. Nulladies cumule tous les défauts : vieux dans ses attentes d’un cinéma qui se doit de dire quelque chose, trop jeune pour avoir découvert les films de genre dans l’ordre, et ne pouvant s’empêcher de voir dans cette œuvre autre chose que l’original de parodies à venir, de Scream à La Cité de la Peur. C’est dire.
(5/10)
Vu il y a quelques jours. Je m'y suis copieusement ennuyé.
Ce qui m'a toujours impressionné dans ce film c'est la fiabilité des tronçonneuses au démarrage.
Esther Yul le grincheux
Nombre de messages : 6224 Date d'inscription : 31/10/2013 Age : 50 Humeur : Taquine
Sujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... Mer 1 Avr 2015 - 14:15
Gengis a écrit:
Esther a écrit:
Nulladies a écrit:
Dans ton culte
Nulladies est un ignare en matière de film de genre, et le confirme avec cette note en tout point scandaleuse sur le séminal film de Tobe Hooper. Avec l’étroitesse d’esprit qui le caractérise, il refuse les lois du genre, qui justifient amplement un scénario consistant à faire rentrer tour à tour des candidats à l’abattoir, à subir les hurlements d’une donzelle pendant une demi-heure, et avant eux les éructations d’un paralytique qui tire la langue parce qu’il n’est pas content, notamment de s’être pissé dessus. Il ne comprend pas à quel point la rudesse du film fait tout son charme, cette volonté de ne pas intellectualiser mais de représenter le mal dans toute sa bestialité, notamment dans un banquet primal qui, il ne l’a pas vu, suscite un effroi sans commune mesure. S’il admet un certain grain vintage et quelques jolies prises de vues (sous la balancelle, l’entrée dans le corridor de la maison vers la porte coulissante, et surtout, le ballet final autour du camion vers la dernière image dans le soleil), son exigence poseuse et pseudo intellectuelle l’a laissé sur la touche ; lui qui accepte Suspiria pour son baroquisme esthétique, Zombie pour son message contestataire, se retrouve fort démuni face à ce ballet grotesque apparemment dénué de tout propos. Son problème, c’est le statut du film, culte, censuré, le plus effroyable de tous les temps, etc., etc., et l’ennui assez consternant qu’il a finalement généré ; qu’un récit de 80 minutes commence au bout de 35, embourbé dans une exposition inintéressante, nous avertissant de l’horreur à venir par un personnage inepte et des informations à la radio ; l’épaisseur des personnages, qui n’ont pas plus de charisme entiers qu’en morceaux ; l’horreur qui le dispute sans cesse au grotesque, et qui s’autodétruit dans un salmigondis qui n’effraie pas plus qu’il n’amuse.
Bref. Nulladies cumule tous les défauts : vieux dans ses attentes d’un cinéma qui se doit de dire quelque chose, trop jeune pour avoir découvert les films de genre dans l’ordre, et ne pouvant s’empêcher de voir dans cette œuvre autre chose que l’original de parodies à venir, de Scream à La Cité de la Peur. C’est dire.
(5/10)
Vu il y a quelques jours. Je m'y suis copieusement ennuyé.
Ce qui m'a toujours impressionné dans ce film c'est la fiabilité des tronçonneuses au démarrage.
Elle doit être neuve. Si ça se trouve on voit encore le prix dessus.
Gengis Yes, he can.
Nombre de messages : 18119 Date d'inscription : 18/11/2008
Sujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... Mer 1 Avr 2015 - 15:21
Esther a écrit:
Gengis a écrit:
Esther a écrit:
Nulladies a écrit:
Dans ton culte
Nulladies est un ignare en matière de film de genre, et le confirme avec cette note en tout point scandaleuse sur le séminal film de Tobe Hooper. Avec l’étroitesse d’esprit qui le caractérise, il refuse les lois du genre, qui justifient amplement un scénario consistant à faire rentrer tour à tour des candidats à l’abattoir, à subir les hurlements d’une donzelle pendant une demi-heure, et avant eux les éructations d’un paralytique qui tire la langue parce qu’il n’est pas content, notamment de s’être pissé dessus. Il ne comprend pas à quel point la rudesse du film fait tout son charme, cette volonté de ne pas intellectualiser mais de représenter le mal dans toute sa bestialité, notamment dans un banquet primal qui, il ne l’a pas vu, suscite un effroi sans commune mesure. S’il admet un certain grain vintage et quelques jolies prises de vues (sous la balancelle, l’entrée dans le corridor de la maison vers la porte coulissante, et surtout, le ballet final autour du camion vers la dernière image dans le soleil), son exigence poseuse et pseudo intellectuelle l’a laissé sur la touche ; lui qui accepte Suspiria pour son baroquisme esthétique, Zombie pour son message contestataire, se retrouve fort démuni face à ce ballet grotesque apparemment dénué de tout propos. Son problème, c’est le statut du film, culte, censuré, le plus effroyable de tous les temps, etc., etc., et l’ennui assez consternant qu’il a finalement généré ; qu’un récit de 80 minutes commence au bout de 35, embourbé dans une exposition inintéressante, nous avertissant de l’horreur à venir par un personnage inepte et des informations à la radio ; l’épaisseur des personnages, qui n’ont pas plus de charisme entiers qu’en morceaux ; l’horreur qui le dispute sans cesse au grotesque, et qui s’autodétruit dans un salmigondis qui n’effraie pas plus qu’il n’amuse.
Bref. Nulladies cumule tous les défauts : vieux dans ses attentes d’un cinéma qui se doit de dire quelque chose, trop jeune pour avoir découvert les films de genre dans l’ordre, et ne pouvant s’empêcher de voir dans cette œuvre autre chose que l’original de parodies à venir, de Scream à La Cité de la Peur. C’est dire.
(5/10)
Vu il y a quelques jours. Je m'y suis copieusement ennuyé.
Ce qui m'a toujours impressionné dans ce film c'est la fiabilité des tronçonneuses au démarrage.
Elle doit être neuve. Si ça se trouve on voit encore le prix dessus.
ça doit être ça.
Azbinebrozer personne âgée
Nombre de messages : 2751 Date d'inscription : 12/03/2013 Age : 63 Localisation : Teuteuil Humeur : mondaine
Sujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... Mer 1 Avr 2015 - 15:37
Gengis a écrit:
Esther a écrit:
Gengis a écrit:
Esther a écrit:
Nulladies a écrit:
Dans ton culte
Nulladies est un ignare en matière de film de genre, et le confirme avec cette note en tout point scandaleuse sur le séminal film de Tobe Hooper. Avec l’étroitesse d’esprit qui le caractérise, il refuse les lois du genre, qui justifient amplement un scénario consistant à faire rentrer tour à tour des candidats à l’abattoir, à subir les hurlements d’une donzelle pendant une demi-heure, et avant eux les éructations d’un paralytique qui tire la langue parce qu’il n’est pas content, notamment de s’être pissé dessus. Il ne comprend pas à quel point la rudesse du film fait tout son charme, cette volonté de ne pas intellectualiser mais de représenter le mal dans toute sa bestialité, notamment dans un banquet primal qui, il ne l’a pas vu, suscite un effroi sans commune mesure. S’il admet un certain grain vintage et quelques jolies prises de vues (sous la balancelle, l’entrée dans le corridor de la maison vers la porte coulissante, et surtout, le ballet final autour du camion vers la dernière image dans le soleil), son exigence poseuse et pseudo intellectuelle l’a laissé sur la touche ; lui qui accepte Suspiria pour son baroquisme esthétique, Zombie pour son message contestataire, se retrouve fort démuni face à ce ballet grotesque apparemment dénué de tout propos. Son problème, c’est le statut du film, culte, censuré, le plus effroyable de tous les temps, etc., etc., et l’ennui assez consternant qu’il a finalement généré ; qu’un récit de 80 minutes commence au bout de 35, embourbé dans une exposition inintéressante, nous avertissant de l’horreur à venir par un personnage inepte et des informations à la radio ; l’épaisseur des personnages, qui n’ont pas plus de charisme entiers qu’en morceaux ; l’horreur qui le dispute sans cesse au grotesque, et qui s’autodétruit dans un salmigondis qui n’effraie pas plus qu’il n’amuse.
Bref. Nulladies cumule tous les défauts : vieux dans ses attentes d’un cinéma qui se doit de dire quelque chose, trop jeune pour avoir découvert les films de genre dans l’ordre, et ne pouvant s’empêcher de voir dans cette œuvre autre chose que l’original de parodies à venir, de Scream à La Cité de la Peur. C’est dire.
(5/10)
Vu il y a quelques jours. Je m'y suis copieusement ennuyé.
Ce qui m'a toujours impressionné dans ce film c'est la fiabilité des tronçonneuses au démarrage.
Elle doit être neuve. Si ça se trouve on voit encore le prix dessus.
ça doit être ça.
Nulladies est un esthète, bien plus puriste du genre qu'il n'y parait ! Il attendait naturellement que ce film soit monté à la tronçonneuse !
Invité Invité
Sujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... Jeu 2 Avr 2015 - 1:50
Sinon Scream n'a jamais été une parodie pour moi, contrairement au 3è volet par exemple.
Nulladies Cinéman
Nombre de messages : 2734 Date d'inscription : 28/12/2013 Age : 47
Sujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... Jeu 2 Avr 2015 - 6:45
Bon, je vais essayer de me calmer et de voir des merdes estampillées comme telles ou des CO auquel je vouerai le respect de circonstance.
Cela dit, c'est vraiment un mystère, ce film pour moi. J'imagine que c'est surtout son contexte et son audace pour l'époque qui fait son intérêt. Mais très clairement, je suis pas vraiment client de ce style, ça m'indiffère assez totalement en fait. (Surpris de constater, par contre, et à rebours, à quel point True Detective s'en inspire dans ses derniers épisodes).
Nulladies Cinéman
Nombre de messages : 2734 Date d'inscription : 28/12/2013 Age : 47
Sujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... Jeu 2 Avr 2015 - 6:46
Le temps retracé.
La seule image que j’attribuais jusqu’alors au cinéma de Ruiz était cette frappante séquence, dans Le temps retrouvé, de la sonate de Vinteuil, d’un formalisme exacerbé permettant aux auditeurs de glisser sur leurs bancs, transportés par la musique.
Cette valse esthétisante est le point d’entrée dans Les Mystères de Lisbonne, voyage dans le temps et la littérature, qui exige qu’on se déleste de nos attentes habituelle pour pleinement apprécier la candeur d’une ode à la fabrique de l’histoire. Romanesque, feuilletonesque, le film se construit sur le principe du récit enchâssé. Au long de ses 4h20, les protagonistes vont tour à tour dérouler un écheveau du récit depuis ses origines : passion, vengeance, origines obscures, identités multiples, meurtres, duels se succèdent sur des temporalités différentes, occasionnant une gymnastique de l’esprit assez dense pour restituer les liens de chacun dans cette inextricable nébuleuse. Ruiz prend à bras le corps les attendus d’une littérature sentimentale pour en dresser le catalogue, sans ironie ni perfidie, et ce parti pris est ce qui fait la grande réussite du film. Pas de relecture, pas de dépoussiérage, mais une immersion dans cette écriture fleuve, ancêtre de nos séries à l’eau de rose (le film existant d’ailleurs aussi sous ce format, sur 6 épisodes d’une heure). Car si les sujets se succèdent comme autant de poncifs, Ruiz joue de cette écriture en la faisant toujours figurer au premier plan : les transitions sur le théâtre de papier (qui rappelle la belle esthétique des films de Michel Ocelot, Les contes de la Nuit), l’importance des lettres, qu’on déchire et qu’on reconstitue, qu’on brûle et qu’on se transmet atteste de cette fascination pour la transcription de l’imaginaire. La révélation finale attestera de cette importance du cheminement mental et onirique dans la quête des origines par le biais du fictionnel, expliquant notamment les belles et déconcertantes irruptions d’un certain irrationnel (un personnage faisant tomber au sol des femmes rien qu’en les regardant, un autre arrivant de l’arrière-plan pour se suicider, sans raison apparente, au départ des personnages principaux…). Mais c’est aussi et surtout par le traitement formel qu’il va sublimer ces thématiques. Dans une esthétique du mouvement qui rendrait jaloux Sorrentino, Ruiz matérialise les voyages fictionnels. Chaque plan est un tableau, et l’interaction entre picturalité et temporalité est constante : travail sur l’arrière-plan, sur les miroirs, sur la circularité et les déplacements de personnages immobiles, glissant malgré eux dans une danse qui les domine, confèrent à ce récit à la longueur démesurée une aura proprement hypnotique. Volontairement artificiel, outré dans son formalisme, Les Mystères de Lisbonne exige du spectateur une bonne volonté et l’envie de goûter à ce raffinement d’un autre âge. Mais pour peu qu’on se laisse prendre la main, le voyage dans les méandres mélancoliques d’un petit être sans nom et en quête de ses origines peut s’avérer dépaysant et émouvant. Car Ruiz, pour qui cette somme est l’un de ses derniers films , ne s’en cache pas : il s’agit bien de se laisser aller aux excès d’une conscience fiévreuse, aux rives de la mort, que l’urgence rend plus apte à assumer ses fantasmes romanesques et juvéniles.
Invité Invité
Sujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... Jeu 2 Avr 2015 - 8:31
Nulladies a écrit:
J'imagine que c'est surtout son contexte et son audace pour l'époque qui fait son intérêt.
Nope, rien à foutre de l'époque ou du contexte, j'aime surtout l'atmosphère crépusculaire du truc, sa crudité, l'efficacité visuelle, cet envers de l'Amérique violent et dégénéré, ça vaut amplement un Délivrance.
Azbinebrozer personne âgée
Nombre de messages : 2751 Date d'inscription : 12/03/2013 Age : 63 Localisation : Teuteuil Humeur : mondaine
Sujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... Jeu 2 Avr 2015 - 9:34
Nulladies a écrit:
Le temps retracé.
La seule image que j’attribuais jusqu’alors au cinéma de Ruiz était cette frappante séquence, dans Le temps retrouvé, de la sonate de Vinteuil, d’un formalisme exacerbé permettant aux auditeurs de glisser sur leurs bancs, transportés par la musique.
Cette valse esthétisante est le point d’entrée dans Les Mystères de Lisbonne, voyage dans le temps et la littérature, qui exige qu’on se déleste de nos attentes habituelle pour pleinement apprécier la candeur d’une ode à la fabrique de l’histoire. Romanesque, feuilletonesque, le film se construit sur le principe du récit enchâssé. Au long de ses 4h20, les protagonistes vont tour à tour dérouler un écheveau du récit depuis ses origines : passion, vengeance, origines obscures, identités multiples, meurtres, duels se succèdent sur des temporalités différentes, occasionnant une gymnastique de l’esprit assez dense pour restituer les liens de chacun dans cette inextricable nébuleuse. Ruiz prend à bras le corps les attendus d’une littérature sentimentale pour en dresser le catalogue, sans ironie ni perfidie, et ce parti pris est ce qui fait la grande réussite du film. Pas de relecture, pas de dépoussiérage, mais une immersion dans cette écriture fleuve, ancêtre de nos séries à l’eau de rose (le film existant d’ailleurs aussi sous ce format, sur 6 épisodes d’une heure). Car si les sujets se succèdent comme autant de poncifs, Ruiz joue de cette écriture en la faisant toujours figurer au premier plan : les transitions sur le théâtre de papier (qui rappelle la belle esthétique des films de Michel Ocelot, Les contes de la Nuit), l’importance des lettres, qu’on déchire et qu’on reconstitue, qu’on brûle et qu’on se transmet atteste de cette fascination pour la transcription de l’imaginaire. La révélation finale attestera de cette importance du cheminement mental et onirique dans la quête des origines par le biais du fictionnel, expliquant notamment les belles et déconcertantes irruptions d’un certain irrationnel (un personnage faisant tomber au sol des femmes rien qu’en les regardant, un autre arrivant de l’arrière-plan pour se suicider, sans raison apparente, au départ des personnages principaux…). Mais c’est aussi et surtout par le traitement formel qu’il va sublimer ces thématiques. Dans une esthétique du mouvement qui rendrait jaloux Sorrentino, Ruiz matérialise les voyages fictionnels. Chaque plan est un tableau, et l’interaction entre picturalité et temporalité est constante : travail sur l’arrière-plan, sur les miroirs, sur la circularité et les déplacements de personnages immobiles, glissant malgré eux dans une danse qui les domine, confèrent à ce récit à la longueur démesurée une aura proprement hypnotique. Volontairement artificiel, outré dans son formalisme, Les Mystères de Lisbonne exige du spectateur une bonne volonté et l’envie de goûter à ce raffinement d’un autre âge. Mais pour peu qu’on se laisse prendre la main, le voyage dans les méandres mélancoliques d’un petit être sans nom et en quête de ses origines peut s’avérer dépaysant et émouvant. Car Ruiz, pour qui cette somme est l’un de ses derniers films , ne s’en cache pas : il s’agit bien de se laisser aller aux excès d’une conscience fiévreuse, aux rives de la mort, que l’urgence rend plus apte à assumer ses fantasmes romanesques et juvéniles.
Bravo pour cette chronique Nulla. J'ai adoré "Les mystères de Lisbonne" et film, et la version TV en épisodes. Je n'ai pas vu "Le temps retrouvé" merci pour cette extrait exceptionnel en effet !
Je viens de voir "Voyage au début du monde" de Manoel De Oliveira. Marcello Mastroiani vieux cinéaste revient dans la ville portugaise où il a été élevé... Pas extraordinaire mais de grands moments quand même !
Dernière édition par Azbinebrozer le Jeu 2 Avr 2015 - 10:07, édité 1 fois
Goupi Tonkin la séquence du spectateur
Nombre de messages : 914 Date d'inscription : 21/11/2008
Sujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... Jeu 2 Avr 2015 - 9:39
RabbitIYH a écrit:
Nulladies a écrit:
J'imagine que c'est surtout son contexte et son audace pour l'époque qui fait son intérêt.
Nope, rien à foutre de l'époque ou du contexte, j'aime surtout l'atmosphère crépusculaire du truc, sa crudité, l'efficacité visuelle, cet envers de l'Amérique violent et dégénéré, ça vaut amplement un Délivrance.
... et le travail (presque expérimental) sur le son, plus traumatisant encore que les images, je trouve, dont la bande-annonce de l'époque offre un "joli" condensé :
( Expérience : ne pas regarder les images, juste écouter le son )
Même avec le son pourri d'une vieille vhs, ça le fait :
un extrait du pré-générique (excellent,d'ailleurs) et les sons stridents du générique de fin.
Goupi Tonkin la séquence du spectateur
Nombre de messages : 914 Date d'inscription : 21/11/2008
Sujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... Jeu 2 Avr 2015 - 10:04
La seule image que j’attribuais jusqu’alors au cinéma de Ruiz était cette frappante séquence, dans Le temps retrouvé, de la sonate de Vinteuil, d’un formalisme exacerbé permettant aux auditeurs de glisser sur leurs bancs, transportés par la musique. a écrit:
oui, elle est très belle cette séquence. Le film s'enroule parfois un peu trop sur lui-même jusqu'à devenir un peu illisible, mais il recèle quelques moments vraiment magiques.
Invité Invité
Sujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... Jeu 2 Avr 2015 - 16:52
Oui bien vu le son dans Texas Chainsaw. Et perso je trouve qu'il vieillit très bien ce film, contrairement aux premiers Craven auquel on le compare souvent.
Nulladies Cinéman
Nombre de messages : 2734 Date d'inscription : 28/12/2013 Age : 47
Sujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... Sam 4 Avr 2015 - 10:27
Parker dévisse, n’opère jamais.
Ça a mal commencé dès le menu du DVD : ce montage épileptique et poseur, avec force mots-clés, scènes de bravoure et personnages qui se prennent le visage dans les mains n’augurait rien de bon. Mais bon, on sait à quel point une bande-annonce peut s’avérer racoleuse pour attirer le chaland et cacher malgré elle un film honorable… Dans cette histoire abracadabrante, le plus embarrassant reste sans doute l’écheveau de câbles avec lequel on annonce un twist qu’on va mettre plus de deux heures à révéler, et qui s’évente en 20 minutes. La vie de David Gale est un petit polar du dimanche soir correctement troussé dans sa forme, qui n’occasionne pas vraiment l’ennui et se précipite tête baissée dans tous les poncifs de son registre : cowboy mystérieux, train qui empêche une filature, appartement visité, échange de mallette, K7 vidéo de preuve irréfutables et course finale contre la montre. Du côté des interprètes, on a connu les deux stars plus inspirées, pour une raison simple : difficile de se distinguer sur un canevas aussi éculé que la journaliste franc-tireuse et le brillant-prof-victime-alcoolo-martyr-en-fait-tellellement-héros-vas-y-pleure-Monique.
Non, ce qui gêne vraiment dans ce film, et qui faisait déjà la limite de Mississippi Burning, c’est la maladresse notoire du discours. Emberlificoter un vrai sujet (la ségrégation raciale ou, ici, la peine de mort) dans un emballage aussi lourdingue dessert toute réflexion de fond. David Gale n’est absolument pas un film sur la peine de mort, mais un tour de passe-passe qui, par accumulation d’ingrédients arrangeants (maladie/complots/polar à twists grossiers) caresse le spectateur dans le sens du pathos pour lui éviter de se poser des questions.
A cette malhonnêteté, opposons un film autrement plus malaisant et fort : Dead Man Walking, de Tim Robbins.
Nulladies Cinéman
Nombre de messages : 2734 Date d'inscription : 28/12/2013 Age : 47
Sujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... Sam 4 Avr 2015 - 10:30
Le vent, Victor Sjöstrom, 1928
The Windmills of your Mind
“I’ve left Virginia for good”, annonce Letty au passager plus que prévenant qui lui tient compagnie dans le train qui la mène vers de nouvelles contrées… le jeu de mot, transparent, introduit avec malice les enjeux du récit initiatique. Nouvelle venue, Letty, ingénue campée avec maestria par une Lilan Gish pourtant presque quarantenaire, va exacerber désirs et haines : de l’épouse de son cousin, seul homme de confiance, et de trois prétendants, volage pour l’un, paysans bornés pour les deux autres. Portrait de femme, Le Vent choisit, pour le crépuscule du film muet (une raison, d’ailleurs, de son échec), un ton résolument expressionniste, où la nature va prendre en charge les tourments intimes de cette petite communauté. Le vent qui souffle en rafale annonce dès le train une menace sourde qui tempête à la vitre du wagon. Fantôme d’un cheval selon une légende indienne, occasionnant de superbes surimpressions, cette force invisible est rendue prégnante par les volutes de sable qu’elle charrie. Déçue par le séducteur volage, chassée par l’épouse jalouse, Letty se voit contrainte d’épouser un homme qu’elle méprise, le brave mais limité Lige. Le premier renoncement, le soir des demandes de mariage, est bien celui d’un amour romanesque : la tornade du dehors ne fait que détruire les illusions au lieu de faire chavirer les cœurs, et notre Emma Bovary des Grandes Plaines va surtout devoir se confronter à la terrible épreuve du quotidien. Le mariage imposé, occasion d’un terrible premier baiser, va cloitrer Letty dans une maison en proie aux assauts répétés d’un vent incessant. Contrepoint total à la Femme des Sables, dont le décor similaire exacerbait une sensualité à l’abris du monde et en symbiose avec la matière fluctuante, Le Vent travaille l’aridité d’un cœur et la mise à l’épreuve d’une jeune fille. Alors qu’elle préfère encore accompagner son mari que de rester seule, Letty se voit contrainte de rester dans la maison. Ce sera l’épreuve finale de l’introspection, rendue spectaculaire et ébouriffante par le double assaut final, du séducteur devenu violeur et des bourrasques d’une tempête aussi intimes que naturelle. Séquence d’action fulgurante, cette nuit de lutte qui préfigure l’agression de la maison par les oiseaux chez Hitchcock, cette nuit décisive permet l’affrontement de la solitude, mais aussi des désirs contradictoires d’une femme qui ignore encore ce que qu’on nomme l’amour. Le meurtre et son enfouissement sous un sable retors sont autant une libération du joug de l’homme dominateur qu’une révélation sur la nature profonde du lien qui l’unit à son mari. Alors que le vent frappait aux cloisons comme les prétendants à son corps et son cœur, ce geste décisif rend Letty maitresse de sa destinée. S’offrant au vent, accompagnant son mari du regard vers l’extérieur avec défi, Letty est devenue femme. Ce final splendide, qu’on pourrait fustiger comme une allégorie de l’acceptation domestique et soumise, est exactement l’inverse : par le parcours chaotique et merveilleusement expressionniste des tempêtes, ce destin de femme est d’une profonde individualité, et dresse un portrait inoubliable comme le sera celui de Louise Brooks dans Le Journal d’une fille perdue l’année suivante.
Nulladies Cinéman
Nombre de messages : 2734 Date d'inscription : 28/12/2013 Age : 47
Sujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... Dim 5 Avr 2015 - 13:57
L’aura d’au-delà méduse.
Film audacieux, All is lost contient ces petites spécificités que tout dossier de presse est ravi de pouvoir mettre en avant. Quasiment muet, centré autour d’un seul acteur et d’une intrigue minimale, celle du survival, il se propose comme une expérience radicale. A priori totalement désintéressé par le sujet, les deux autres films de Chandor, Margin Call et surtout A Most Violent Year m’ont fait reconsidérer cet étrange objet.
All is lost porte bien son nom, tant il se construit autour d’une double dynamique contradictoire : d’un côté, la construction méthodique d’un traitement exhaustif (« All ») et de l’autre son évolution vers la destruction progressive, (« lost ») Technique, minutieux, le regard porté sur cet homme face à l’adversité convainc d’emblée. Décapé des affèteries habituelles (une musique ici très discrète, un tonalité qui privilégie l’action concrète aux débordements pathétiques), le regard porté par Chandor n’est pas pour autant celui du documentariste. Multipliant les angles de vue, encerclant son comédien qui se donne sans compter à son déclin, le cinéaste construit une œuvre exigeante qui affirme sa maitrise autant qu’elle la serti dans un écrin discret.
Car l’objectif n’est pas tant le récit d’une aventure et la glorification d’un héros face à la mer que la restitution d’une impuissance. A ce titre, Robert Redford est magistral. Encaissant en silence les avaries de plus en plus importantes de la machinerie qui l’entoure, encerclé par un élément qui s’invite à bord avant de le happer dans son inquiétante immensité, il est une bouchon sur la houle, qui ploie mais ne rompt pas, conscient de sa gigantesque fragilité. La grande force de All is Lost est là : imposer au spectateur la perte des espoirs. La comparaison avec L’Odyssée de Pi est dans ce sens frappante, tant les traitements sont antinomiques. Débarrassé de l’ostentation spectaculaire et des leçons de vie proverbiales, ce film met en place, notamment grâce au temps réel, l’appréhension de la désillusion. Condamné à vivre avec ce mutique technicien qui porte sur lui toute l’adversité de l’Océan, angoissé par les silences et la déliquescence organisée du matériel, le spectateur part à la dérive.
Spoils. A ce titre, le dénouement qui pourra en irriter certains est une belle surprise. Parce que le récit qui précède est parvenu à l’acceptation de la perte, ce sursaut ultime par l’immolation, cette idée d’un suicide final qui lui seul pourrait garantir le salut semble d’une logique implacable. Le fait, en outre, de s’arrêter sur ce plan de deux mains qui se joignent pour ne pas ouvrir sur le monde extérieur maintient les partis pris d’un film qui aura su concilier audace narrative et radicalité du traitement au profit d’une émotion véritable.
Contenu sponsorisé
Sujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8....