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| En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... | |
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+14moonriver Otto Bahnkaltenschnitzel Coda Tony's Theme guil Gengis Rorschach davcom Azbinebrozer Nulladies lalou Zwaffle Esther Goupi Tonkin 18 participants | |
Auteur | Message |
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Azbinebrozer personne âgée
Nombre de messages : 2751 Date d'inscription : 12/03/2013
| Sujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... Ven 2 Jan 2015 - 12:07 | |
| - Nulladies a écrit:
Burn after viewing
On reconnait très vite la patte Coen bros dans Burn After Reading. Leur exploration du cinéma de genre les conduit cette fois vers l’espionnage qu’ils vont autant parodier que déconstruire. De la même façon que Fargo revisitait le polar par le prisme de la lose, cet opus va faire intervenir le même type de personnages dans les mailles de la CIA. Aucun comédien n’échappera au déglaçage en règles des figures tutélaires : l’espion alcoolique, les bureaucrates dépassés que viendront déranger la plèbe abrutie jouant dans la cour des grands. Comme d’habitude, c’est l’occasion de contre emplois assez jubilatoires, Clooney en obsédé sexuel, du jogging et des revêtements de sol, Malkovich battant en un film le nombre d’occurrences du mots fuck de toute sa carrière, Brad Pitt en demeuré sportif… L’intrigue elle aussi fonctionne sur un schéma éprouvé : plusieurs destins et plusieurs classes se trouvent mêlées au un imbroglio comique dans lequel les puissants ne comprennent rien, et les aspirants héros accumulent les bourdes. A ce titre, les échanges dans le bureau de Langley ont une valeur de mise en abyme assez savoureuse, les hauts responsables des services secrets faisant figure de scénaristes dépassés pas les tournures des événements, et le traitant avec la radicalité (à savoir, faire disparaitre des corps) qu’il convient pour s’en sortir. Drôle, bien écrit, rythmé, burlesque… que manque-t-il donc à ce film ? Difficile à déterminer. Burn after reading est clairement mineur dans la filmographie des Coen, à classer dans ces œuvres légères, sympathiques mais dispensables. Parce que le comique n’y trouve pas la grandeur et l’inspiration de Lebowski, parce que la charge sur la bêtise humaine n’atteint pas la noirceur de Fargo ou de No Country. Assez facile, sans prétention, géré avec une désinvolture assumée, il se savoure de façon éphémère. Son titre n’est donc pas à relier seulement au monde de l’espionnage, mais est aussi à prendre comme un conseil consommation : burn after viewing. Bé je te suis complétement Nulla ! "la charge sur la bêtise humaine n’atteint pas la noirceur de Fargo ou de No Country". J'ai rit de bon coeur. Oui la bêtise n'y est pas si dramatique. Oui elle n'est pas montré avec l'ironie et la distanciation qui va avec... La bêtise nous colle à la peau ici c'est tout ! Le contre-emploi oui. C'est probablement une des données du film. Prendre les acteurs les plus glamours du moment et les passer à la moulinette, oui ça me fait hurler de plaisir !! Le film ne pouvait pas fonctionner avec des acteurs de seconde zone. Les Pitt et Cloney ont quand même dû se marrer à faire cette connerie ! | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... Ven 2 Jan 2015 - 13:37 | |
| Vous avez tous fumé, ce film est un CO, comédie existentialiste qui ne parle que de vide (existentiel, affectif) avec d'autant plus de mélancolie sous-jacente (cf. la fin) que ses personnages sont à demi-conscients des impasses dans lesquelles les conduit leur bêtise. Le meilleur film des Coen 00s avec Intolérable Cruauté justement, en grande partie parce qu'ils y camouflent si bien leurs obsessions sous les codes du divertissement, loin du premier degré d'un No Country For Old Men ou de l'auteurisme un brin trop ostentatoire du néanmoins très bon A Serious Man. - Nulladies a écrit:
- A ce titre, les échanges dans le bureau de Langley ont une valeur de mise en abyme assez savoureuse, les hauts responsables des services secrets faisant figure de scénaristes dépassés pas les tournures des événements, et le traitant avec la radicalité (à savoir, faire disparaitre des corps) qu’il convient pour s’en sortir.
- Nulladies a écrit:
Burn after reading est clairement mineur dans la filmographie des Coen, à classer dans ces œuvres légères, sympathiques mais dispensables. Ben non, deux films un tout petit poil surestimés d'ailleurs, à mon sens, même si tout est bon chez les Coen ou quasiment (j’exclurais bien Ladykillers, quand même, sans plus). Pour moi les deux seuls films véritablement légers de leur carrière sont Arizona Junior et O'Brother, qui me font bien marrer mais ne m’émeuvent pas même si le symbolisme est là. - Nulladies a écrit:
la charge sur la bêtise humaine n’atteint pas la noirceur de Fargo ou de No Country Pas de vraie charge sur la bêtise humaine chez eux pourtant, il y a toujours une empathie pour la bêtise, tout particulièrement dans celui-ci, dans le fabuleux Le grand saut et dans Intolérable Cruauté, mais en fait dans tous leurs films si on y regarde bien. - Nulladies a écrit:
Son titre n’est donc pas à relier seulement au monde de l’espionnage, mais est aussi à prendre comme un conseil consommation : burn after viewing. Bof, facile. |
| | | Otto Bahnkaltenschnitzel génération grenat (dîne)
Nombre de messages : 1940 Date d'inscription : 27/08/2014
| Sujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... Ven 2 Jan 2015 - 14:23 | |
| - RabbitIYH a écrit:
- Vous avez tous fumé, ce film est un CO, comédie existentialiste
Ca-y-est, le lapin est devenu taïkonaute. | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... Ven 2 Jan 2015 - 15:54 | |
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| | | Otto Bahnkaltenschnitzel génération grenat (dîne)
Nombre de messages : 1940 Date d'inscription : 27/08/2014
| Sujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... Ven 2 Jan 2015 - 16:08 | |
| taïkonaute /taj.ko.not/ masculin et féminin identiques
(Astronautique) Voyageur de l’espace ayant dépassé le niveau de vol 2650 (altitude de 80 km depuis le sol de la Terre) à bord d'une fusée chinoise. | |
| | | Nulladies Cinéman
Nombre de messages : 2734 Date d'inscription : 28/12/2013 Age : 47
| | | | Invité Invité
| Sujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... Sam 3 Jan 2015 - 1:01 | |
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| | | Nulladies Cinéman
Nombre de messages : 2734 Date d'inscription : 28/12/2013 Age : 47
| Sujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... Sam 3 Jan 2015 - 6:59 | |
| Towards the wild Les splendeurs de la nature qui accueillent le retrait du monde de Jeremiah ont tout de la promesse du film d’aventure. Grands espaces offerts au conquérant, ils vont rapidement prendre le dessus sur lui et briser l’équilibre habituel. L’étendue neigeuse et inhospitalière des montagnes, ses dangers et son âpreté a tôt fait de voler la vedette à l’humble trappeur. D’une ambition documentaire et ethnologique, sans renier l’humour dans la vision attachante qu’il donne des ermites un peu illuminés (en référence aux hippies de l’époque, qui sait ?), le film de Pollack brille d’abord par la modestie avec laquelle il distribue les cartes. Son personnage doit avant tout désapprendre, se délester pour reconquérir non la nature, mais la minuscule place qu’elle voudra bien lui accorder. Sur ce principe, le récit va autant saborder les attendus du film classique que le personnage va devoir tout reconstruire. L’étrange famille qu’il va ainsi constituer, alliance entre la mort (l’adoption d’un survivant d’une famille massacrée) et la tradition indienne (le mariage avec Swan) déconcerte autant qu’elle intrigue. Avec lui, le spectateur construit et prend ses marques à mesure que s’érige une maison au cœur d’un environnement de moins en moins hostile. De l’extérieur, nous ne connaissons plus rien. Quelle est l’Histoire, quelle est la guerre en cours… Et c’est avec une véritable subtilité que le récit vient rappeler à Jeremiah ses origines, l’obligeant par bonté à aider les siens et violer la terre sacrée de ses hôtes. Le parti pris du film a depuis le début été celui du silence : dans la nature, c’est surtout avec lui qu’il faut composer. Redford, d’un mutisme habité, pose avec Pollack un regard admiratif et d’une sagesse croissante sur le monde qui l’accueille. Mais la sérénité à laquelle il aspire a tout d’une utopie. De la même façon que le solipsisme ne fonctionnait pas dans Into the Wild, l’équilibre de la nature repose aussi sur l’affrontement et la violence. La valse de mort qui clôt le film, à la fois brutale et détachée, car traitée sur le mode du sommaire, achève la métamorphose de l’homme en animal, les sens aux aguets, faisant sienne des lois dénuées de tout sentimentalisme. Car l’originalité de ce parcours réside dans cette position résolument ambivalente : notre émotion et l’endurcissement croissant du protagoniste d’autant plus fascinant qu’il n’est pas condamnable, mais légitime et en accord avec le milieu dans lequel il il se fond. Débarrassé de tous les écueils de la fable écologique, pudique dans son approche de la famille et de l’amour, Jeremiah Johnson est un grand film qui tente d’approcher et de définir le statut du sage. Il en reste un monument funéraire construit de son vivant par ses ennemis, témoin d’une admiration et d’une seule réussite : celle d’avoir réellement fusionné avec une nature qui l’accepte désormais comme sien. | |
| | | Azbinebrozer personne âgée
Nombre de messages : 2751 Date d'inscription : 12/03/2013 Age : 63 Localisation : Teuteuil Humeur : mondaine
| Sujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... Sam 3 Jan 2015 - 9:57 | |
| - Nulladies a écrit:
Towards the wild
Les splendeurs de la nature qui accueillent le retrait du monde de Jeremiah ont tout de la promesse du film d’aventure. Grands espaces offerts au conquérant, ils vont rapidement prendre le dessus sur lui et briser l’équilibre habituel. L’étendue neigeuse et inhospitalière des montagnes, ses dangers et son âpreté a tôt fait de voler la vedette à l’humble trappeur. D’une ambition documentaire et ethnologique, sans renier l’humour dans la vision attachante qu’il donne des ermites un peu illuminés (en référence aux hippies de l’époque, qui sait ?), le film de Pollack brille d’abord par la modestie avec laquelle il distribue les cartes. Son personnage doit avant tout désapprendre, se délester pour reconquérir non la nature, mais la minuscule place qu’elle voudra bien lui accorder. Sur ce principe, le récit va autant saborder les attendus du film classique que le personnage va devoir tout reconstruire. L’étrange famille qu’il va ainsi constituer, alliance entre la mort (l’adoption d’un survivant d’une famille massacrée) et la tradition indienne (le mariage avec Swan) déconcerte autant qu’elle intrigue. Avec lui, le spectateur construit et prend ses marques à mesure que s’érige une maison au cœur d’un environnement de moins en moins hostile. De l’extérieur, nous ne connaissons plus rien. Quelle est l’Histoire, quelle est la guerre en cours… Et c’est avec une véritable subtilité que le récit vient rappeler à Jeremiah ses origines, l’obligeant par bonté à aider les siens et violer la terre sacrée de ses hôtes. Le parti pris du film a depuis le début été celui du silence : dans la nature, c’est surtout avec lui qu’il faut composer. Redford, d’un mutisme habité, pose avec Pollack un regard admiratif et d’une sagesse croissante sur le monde qui l’accueille. Mais la sérénité à laquelle il aspire a tout d’une utopie. De la même façon que le solipsisme ne fonctionnait pas dans Into the Wild, l’équilibre de la nature repose aussi sur l’affrontement et la violence. La valse de mort qui clôt le film, à la fois brutale et détachée, car traitée sur le mode du sommaire, achève la métamorphose de l’homme en animal, les sens aux aguets, faisant sienne des lois dénuées de tout sentimentalisme. Car l’originalité de ce parcours réside dans cette position résolument ambivalente : notre émotion et l’endurcissement croissant du protagoniste d’autant plus fascinant qu’il n’est pas condamnable, mais légitime et en accord avec le milieu dans lequel il il se fond. Débarrassé de tous les écueils de la fable écologique, pudique dans son approche de la famille et de l’amour, Jeremiah Johnson est un grand film qui tente d’approcher et de définir le statut du sage. Il en reste un monument funéraire construit de son vivant par ses ennemis, témoin d’une admiration et d’une seule réussite : celle d’avoir réellement fusionné avec une nature qui l’accepte désormais comme sien. Magnifique chronique Nulla ! Je place Jeremiah Johnson parmi mes westerns préférés. Effectivement pas de fable écolo et pourtant comme tu le dis c'est bien la nature qui prend la vedette. Sa beauté puis sa puissance prennent le dessus dans un mutisme humain qui n'exclut pas un certain lyrisme. C'est un film un peu charnière (1972) sur l'ouest, à côté de ceux sur l'envers du décors humain, déconstruisant ici le mythe d'une nature à conquérir, mais aussi celui d'un idéal collectif. Ce film participe un peu de ce qu'on a appelé "The end of summer of love". On est effectivement tenté de le rapprocher de Into the wild pour un final proche. Into me semble être le film culte d'une génération à qui il n'a pas été offert de mythe de la nature collectif, comme celui proposé par les hippies. Le recours à la nature, de la génération Nirvana subissant les assauts de la perversion de la société, de l'argent accroché à l'hameçon dès la naissance (cf. pochette de Nevermind) réduisant immédiatement chacun à sa seule individualité. Le rêve d'autonomie individuelle pure s'écroule. | |
| | | Otto Bahnkaltenschnitzel génération grenat (dîne)
Nombre de messages : 1940 Date d'inscription : 27/08/2014
| Sujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... Sam 3 Jan 2015 - 12:27 | |
| Papahouté! Papahouté!!! Bien joli en faisant fi de quelques balourdises. | |
| | | Nulladies Cinéman
Nombre de messages : 2734 Date d'inscription : 28/12/2013 Age : 47
| Sujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... Sam 3 Jan 2015 - 12:32 | |
| - Otto Bahnkaltenschnitzel a écrit:
Papahouté! Papahouté!!!
Bien joli en faisant fi de quelques balourdises. Voilà. | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... Sam 3 Jan 2015 - 12:44 | |
| Tetro c'est facilement mon Coppola préféré depuis Apocalypse Now. Complètement bouleversé par ce film, de ses personnages a son esthétique. On peut y voir un exutoire très personnel et donc forcement aux portes de l'extraversion voire de la théâtralité plutôt que des balourdises, énormément de personnalité dans ce film et c'est ça qui le rend si intense. - Azbinebrozer a écrit:
On est effectivement tenté de le rapprocher de Into the wild pour un final proche. Into me semble être le film culte d'une génération à qui il n'a pas été offert de mythe de la nature collectif, comme celui proposé par les hippies. Le recours à la nature, de la génération Nirvana subissant les assauts de la perversion de la société, de l'argent accroché à l'hameçon dès la naissance (cf. pochette de Nevermind) réduisant immédiatement chacun à sa seule individualité. Le rêve d'autonomie individuelle pure s'écroule. Bien dit ça aussi. |
| | | Nulladies Cinéman
Nombre de messages : 2734 Date d'inscription : 28/12/2013 Age : 47
| Sujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... Dim 4 Jan 2015 - 6:57 | |
| Never ending death Quelques minutes suffisent pour tomber sous le charme. A vrai dire, l’affiche elle seule avait déjà fait son œuvre : le duo Newman/Redford, le western, la gâchette acérée…Nous voilà d’emblée les conquis de l’Ouest. Humour, braquage, nonchalance : l’irrésistible duo fait des ravages dans les cœurs et sur les rails, nourrissant la légende de gentlemen cambrioleurs. S’extrayant du sépia en plans fixes de la légende, ils déambulent avec la classe innée des grands de ce monde. La vie est un jeu, le vol un défi, une joyeuse façon de sortir les wagons de leur train-train. Butch & le kid partagent tout : le butin, leur amour pour Etta, jusqu’à leur prise de parole, que l’un énonce et que l’autre traduit en espagnol lors de la partie bolivienne. La nature est superbe, Burt Bacharach accompagne les virées à vélo et le soleil brille. Que faut-il faire de plus pour nous satisfaire ? Mettre un terme à tout ça. “Your time is over”, leur annonce-t-on gentiment, ce à quoi ils répondent par la nonchalance, balançant le vélo vers une flaque de boue : “The future’s all yours, you lousy bicycle” [Spoils] Tant que les compères décident de la trajectoire, l’espace et le monde leur appartient. La très belle idée de la traque qui se met en place redistribue les cartes. Ici, point d’antagoniste identifié : un canotier blanc, une colonne de poussière, le galop sourd d’une horde sans rage. Cette lutte silencieuse dont l’unique arme est la distance pour l’un, le pisteur pour l’autre vient plomber avec maestria la légèreté qui s’imposait jusqu’alors. On a beau s’extasier devant le panorama naturel infini, s’enthousiasmer de quitter le continent pour un eldorado low cost, remettre sur les rails la joute avec les banques, le grain de sable a grippé la mécanique. Sans se départir de leur flegme, les beaux gosses s’engluent dans une délicate mélancolie : et tentent de conjurer le sort par le réconfort de l’amour ou en échangeant les rôles pour passer du côté de la loi. Mais rien n’y fait. Etta respecte son engagement à refuser de les voir mourir en les quittant, tandis que leur expérience professionnelle se solde par un massacre qui annonce de près le leur. Jusqu’au bout, les complices se seront comportés comme des héros : planifier l’Australie comme prochaine destination lorsqu’on est encerclés par l’armée bolivienne, s’envoyer les réparties habituelles et sortir sous une pluie de plomb l’arme au poing, voilà le sublime. Magnifier le requiem en lui offrant un lumineux contrepoint mélodique, voilà le panache. Dans ce temps suspendu du retour à l’image sépia, dans cette fixité de légende meurt pour l’éternité un mythe duquel va sourdre, intarissable, la superbe geste des perdants magnifiques. | |
| | | Gengis Yes, he can.
Nombre de messages : 18128 Date d'inscription : 18/11/2008
| Sujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... Dim 4 Jan 2015 - 10:52 | |
| Je me souviens avoir vu ce film lors d'une séance ciné-club du collège il y a quelques années. | |
| | | Azbinebrozer personne âgée
Nombre de messages : 2751 Date d'inscription : 12/03/2013 Age : 63 Localisation : Teuteuil Humeur : mondaine
| Sujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... Dim 4 Jan 2015 - 14:21 | |
| "Omoide Poroporo" ou "Souvenirs goutte à goutte" de Isao Takahata. Une jeune japonaise de 27 ans, tokyoïte, retourne vers sa campagne natale et traverse le Japon, se remémorant son enfance. 2 h de chronique simple, lente, pas si loin de Ozu ? Je suis aux anges ! | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... Dim 4 Jan 2015 - 14:51 | |
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| | | Invité Invité
| Sujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... Lun 5 Jan 2015 - 0:56 | |
| - Nulladies a écrit:
Never ending death
Quelques minutes suffisent pour tomber sous le charme. A vrai dire, l’affiche elle seule avait déjà fait son œuvre : le duo Newman/Redford, le western, la gâchette acérée…Nous voilà d’emblée les conquis de l’Ouest. Humour, braquage, nonchalance : l’irrésistible duo fait des ravages dans les cœurs et sur les rails, nourrissant la légende de gentlemen cambrioleurs. S’extrayant du sépia en plans fixes de la légende, ils déambulent avec la classe innée des grands de ce monde. La vie est un jeu, le vol un défi, une joyeuse façon de sortir les wagons de leur train-train. Butch & le kid partagent tout : le butin, leur amour pour Etta, jusqu’à leur prise de parole, que l’un énonce et que l’autre traduit en espagnol lors de la partie bolivienne. La nature est superbe, Burt Bacharach accompagne les virées à vélo et le soleil brille. Que faut-il faire de plus pour nous satisfaire ? Mettre un terme à tout ça. “Your time is over”, leur annonce-t-on gentiment, ce à quoi ils répondent par la nonchalance, balançant le vélo vers une flaque de boue : “The future’s all yours, you lousy bicycle” [Spoils] Tant que les compères décident de la trajectoire, l’espace et le monde leur appartient. La très belle idée de la traque qui se met en place redistribue les cartes. Ici, point d’antagoniste identifié : un canotier blanc, une colonne de poussière, le galop sourd d’une horde sans rage. Cette lutte silencieuse dont l’unique arme est la distance pour l’un, le pisteur pour l’autre vient plomber avec maestria la légèreté qui s’imposait jusqu’alors. On a beau s’extasier devant le panorama naturel infini, s’enthousiasmer de quitter le continent pour un eldorado low cost, remettre sur les rails la joute avec les banques, le grain de sable a grippé la mécanique. Sans se départir de leur flegme, les beaux gosses s’engluent dans une délicate mélancolie : et tentent de conjurer le sort par le réconfort de l’amour ou en échangeant les rôles pour passer du côté de la loi. Mais rien n’y fait. Etta respecte son engagement à refuser de les voir mourir en les quittant, tandis que leur expérience professionnelle se solde par un massacre qui annonce de près le leur. Jusqu’au bout, les complices se seront comportés comme des héros : planifier l’Australie comme prochaine destination lorsqu’on est encerclés par l’armée bolivienne, s’envoyer les réparties habituelles et sortir sous une pluie de plomb l’arme au poing, voilà le sublime. Magnifier le requiem en lui offrant un lumineux contrepoint mélodique, voilà le panache.
Dans ce temps suspendu du retour à l’image sépia, dans cette fixité de légende meurt pour l’éternité un mythe duquel va sourdre, intarissable, la superbe geste des perdants magnifiques.
J'aime énormément ce film, ainsi que les très bons L'arnaque et La kermesse des aigles (drôlement sous-estime celui-là) du même George Roy Hill avec le même Redford (et Newman aussi dans le premier). Prochain sur ma liste, Abattoir 5 qui vaut le détour semble-t-il ! |
| | | Nulladies Cinéman
Nombre de messages : 2734 Date d'inscription : 28/12/2013 Age : 47
| Sujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... Lun 5 Jan 2015 - 7:01 | |
| Quand vient l’ennui L’ascension de Michale R. Roskam avait de quoi faire vibrer : le diamant brut Bullhead était plus qu’une promesse, c’était un coup d’éclat, et son arrivée aux Etats Unis, entourés de Lehane, Gandolfini et Hardy, emmenant dans sa valise le bouillonnant Schoenaerts laissait rêveur. Las. Ne reprochons pas pour autant au système Hollywoodien d’avoir passé à la moulinette un génie européen. Le talent est bien présent, la photo est splendide et la ville nocturne suppure bien comme il faut la rouille et la criminalité, les plans sont étudiés, (voire un peu trop, à sa façon d’organiser un mouvement contemplatif vers une crotte de chien sur un tapis ou de retourner sa caméra pour les transferts d’argent, de l’installer à l’intérieur du coffre, etc.)… La première partie qui voit la façon humiliante dont les ex mafieux encaissent pour les autres, à la fois les billets et les insultes, a quelque chose d’assez singulier et semble promettre un nouveau regard sur le film de gangster. Les comédiens, reconnaissons-le aussi, sont impeccables, assez bien trempés, dans une partition intéressante puisque chacun doit tour à tour apprendre à cacher ou révéler son jeu. Pas de forfanterie, mais un encaissement et des soupapes qui deviennent fébriles. Non, le véritable problème de ce film, c’est son écriture. Lehane, que j’ai tant admiré il fut un temps, semble bien peu inspiré ici, et l’idée de rallonger une nouvelle déjà fort peu convaincante était tout sauf bonne. Qu’il fasse dans l’éculé, pourquoi pas, braquage et mafia, on veut bien jouer avec les codes du genre. [Spoils] Mais l’insistance avec laquelle il fait des futurs méchants des gentils (Gandolfini et son père en coma végétatif, Hardy et les buveurs, Hardy et la vielle désargentée, Hardy le chien battu et un chien battu) manque cruellement de subtilité, sur un canevas assez confus où se mélangent passé, mafia (grand dieu, les caricatures de gangsters Tchétchènes, on se croirait dans Bad Boys), harcèlement de chien et d’ex petite amie… Cette volonté acharnée de mêler différents récits pour les voir converger au final est laborieuse au possible, et les artifices pour les raccorder au-delà du crédible (franchement, Gandolfini qui engage Schoenaerts, le premier psychopathe qui passe, pour son braquage secret, ça c’est de l’organisation scénaristique). Car, qu’on ne s’y trompe pas, le tout se résume à de stupides demandes de rançons, d’un chien puis d’une femme, par un taré face à un taré qui dort, et donc se réveille. Taken, en somme. Cruelle déception, et surtout, le sentiment d’un immense gâchis au vu de la combinaison de talents qui s’était ici réunis. (Le lapin, mate ce film, y'a des chances pour que tu le trouves bien et me dise avec vigueur tout ce à côté de quoi je suis passé ) | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... Lun 5 Jan 2015 - 9:56 | |
| J’étais bien tenté, et justement un fan de Lehane vient de me dire que c’était la meilleure adaptation ciné de son œuvre. Faudra quand meme qu'il fasse fort pour m'impressionner plus que Mystic River mais ça m'intrigue en tout cas sachant que le compère en question a tout vu et tout lu du bonhomme. |
| | | Azbinebrozer personne âgée
Nombre de messages : 2751 Date d'inscription : 12/03/2013 Age : 63 Localisation : Teuteuil Humeur : mondaine
| Sujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... Mar 6 Jan 2015 - 7:30 | |
| - Nulladies a écrit:
Quand vient l’ennui
L’ascension de Michale R. Roskam avait de quoi faire vibrer : le diamant brut Bullhead était plus qu’une promesse, c’était un coup d’éclat, et son arrivée aux Etats Unis, entourés de Lehane, Gandolfini et Hardy, emmenant dans sa valise le bouillonnant Schoenaerts laissait rêveur. Las. Ne reprochons pas pour autant au système Hollywoodien d’avoir passé à la moulinette un génie européen. Le talent est bien présent, la photo est splendide et la ville nocturne suppure bien comme il faut la rouille et la criminalité, les plans sont étudiés, (voire un peu trop, à sa façon d’organiser un mouvement contemplatif vers une crotte de chien sur un tapis ou de retourner sa caméra pour les transferts d’argent, de l’installer à l’intérieur du coffre, etc.)… La première partie qui voit la façon humiliante dont les ex mafieux encaissent pour les autres, à la fois les billets et les insultes, a quelque chose d’assez singulier et semble promettre un nouveau regard sur le film de gangster. Les comédiens, reconnaissons-le aussi, sont impeccables, assez bien trempés, dans une partition intéressante puisque chacun doit tour à tour apprendre à cacher ou révéler son jeu. Pas de forfanterie, mais un encaissement et des soupapes qui deviennent fébriles.
Non, le véritable problème de ce film, c’est son écriture. Lehane, que j’ai tant admiré il fut un temps, semble bien peu inspiré ici, et l’idée de rallonger une nouvelle déjà fort peu convaincante était tout sauf bonne. Qu’il fasse dans l’éculé, pourquoi pas, braquage et mafia, on veut bien jouer avec les codes du genre. [Spoils] Mais l’insistance avec laquelle il fait des futurs méchants des gentils (Gandolfini et son père en coma végétatif, Hardy et les buveurs, Hardy et la vielle désargentée, Hardy le chien battu et un chien battu) manque cruellement de subtilité, sur un canevas assez confus où se mélangent passé, mafia (grand dieu, les caricatures de gangsters Tchétchènes, on se croirait dans Bad Boys), harcèlement de chien et d’ex petite amie… Cette volonté acharnée de mêler différents récits pour les voir converger au final est laborieuse au possible, et les artifices pour les raccorder au-delà du crédible (franchement, Gandolfini qui engage Schoenaerts, le premier psychopathe qui passe, pour son braquage secret, ça c’est de l’organisation scénaristique). Car, qu’on ne s’y trompe pas, le tout se résume à de stupides demandes de rançons, d’un chien puis d’une femme, par un taré face à un taré qui dort, et donc se réveille. Taken, en somme. Cruelle déception, et surtout, le sentiment d’un immense gâchis au vu de la combinaison de talents qui s’était ici réunis.
(Le lapin, mate ce film, y'a des chances pour que tu le trouves bien et me dise avec vigueur tout ce à côté de quoi je suis passé ) Le chien Nulla ! Il est cro mimi et joue super bien !! Oui côté scénar "Quand vient la nuit" y'a des faiblesses. Mais j'ai bien aimé. Revu hier soir "Violence et passion" avant dernier Visconti. Un des premiers films vus ados en ciné club qui m'ait fait aimer le cinéma. Je vous mets aussi l'affiche américaine ? Pas fan de Dominique Sanda ?! | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... Mar 6 Jan 2015 - 8:18 | |
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| | | Goupi Tonkin la séquence du spectateur
Nombre de messages : 914 Date d'inscription : 21/11/2008
| Sujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... Mar 6 Jan 2015 - 11:26 | |
| La fin est très belle. C'est un avant-dernier film mais c'est quand même un film testamentaire. Difficile de ne pas percevoir Visconti dans le personnage interprété par Lancaster...
Comme souvent chez Visconti, j'ai un gros problème avec son utilisation "bizarre" du zoom. Je trouve ça très laid. Ça me sort un peu du film.
Lancaster est grand.
J'aime beaucoup Dominique Sanda, surtout chez Bresson, Deville et Bertolucci. | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... Mar 6 Jan 2015 - 11:51 | |
| - Goupi Tonkin a écrit:
Comme souvent chez Visconti, j'ai un gros problème avec son utilisation "bizarre" du zoom. Je trouve ça très laid. Ça me sort un peu du film.
Bizarrement ça me dérange pas tellement dans ce film alors que dans Mort à Venise... ouch. Il a pas super bien vieilli celui-là je trouve. |
| | | Azbinebrozer personne âgée
Nombre de messages : 2751 Date d'inscription : 12/03/2013 Age : 63 Localisation : Teuteuil Humeur : mondaine
| Sujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... Mar 6 Jan 2015 - 17:46 | |
| - Goupi Tonkin a écrit:
- La fin est très belle.
C'est un avant-dernier film mais c'est quand même un film testamentaire. Difficile de ne pas percevoir Visconti dans le personnage interprété par Lancaster...
Comme souvent chez Visconti, j'ai un gros problème avec son utilisation "bizarre" du zoom. Je trouve ça très laid. Ça me sort un peu du film.
Lancaster est grand.
J'aime beaucoup Dominique Sanda, surtout chez Bresson, Deville et Bertolucci. Oui pareil les zoom ça m'a fait bondir plusieurs fois ! C'est souvent dans ce film pour plonger sur des portraits nan ? ça participe ici un peu du côté étouffant du film (la musique aussi, belle, passionnée avec cordes sous sourdines...). - RabbitIYH a écrit:
- Goupi Tonkin a écrit:
Comme souvent chez Visconti, j'ai un gros problème avec son utilisation "bizarre" du zoom. Je trouve ça très laid. Ça me sort un peu du film.
Bizarrement ça me dérange pas tellement dans ce film alors que dans Mort à Venise... ouch. Il a pas super bien vieilli celui-là je trouve. Mort à Venise, cultissime, j'ai jamais pu le finir... Les symphonies de Malher, j'y arrive par bouts... | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... Jeu 15 Jan 2015 - 4:35 | |
| - Nulladies a écrit:
Mais l’insistance avec laquelle il fait des futurs méchants des gentils (Gandolfini et son père en coma végétatif, Hardy et les buveurs, Hardy et la vielle désargentée, Hardy le chien battu et un chien battu) manque cruellement de subtilité, sur un canevas assez confus où se mélangent passé, mafia (grand dieu, les caricatures de gangsters Tchétchènes, on se croirait dans Bad Boys), harcèlement de chien et d’ex petite amie… Cette volonté acharnée de mêler différents récits pour les voir converger au final est laborieuse au possible, et les artifices pour les raccorder au-delà du crédible (franchement, Gandolfini qui engage Schoenaerts, le premier psychopathe qui passe, pour son braquage secret, ça c’est de l’organisation scénaristique). Car, qu’on ne s’y trompe pas, le tout se résume à de stupides demandes de rançons, d’un chien puis d’une femme, par un taré face à un taré qui dort, et donc se réveille. Taken, en somme. Cruelle déception, et surtout, le sentiment d’un immense gâchis au vu de la combinaison de talents qui s’était ici réunis.
Tu exagères grandement sur la lourdeur et les clichés, à mon avis le film se cantonne justement à la simplicité du réel du point de vue d'une poignée de bouseux au désespoir (faudrait pas oublier que les types en question et Gandolfini le premier ne sont pas des cadors) mais bon, assez d'accord sur le fait que les promesses singulières de la première partie ne cachent qu'une trame finalement convenue. Le film tient davantage sur son atmosphère, sur l’ambiguïté du personnage d'Hardy (qui n'est jamais montré comme un "gentil", plutôt comme un type détaché de tout dont on devine assez vite qu'il vaut mieux ne pas trop le chercher) et sur ses acteurs en général que sur son scénar mais pour moi ça tient surtout au fait qu'il s'agit d'une nouvelle, dont l’humilité quelque part finit par rejaillir sur cette adaptation pour en faire une jolie tranche de vie à défaut d'un grand polar. Donc déception oui mais gâchis, non. |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... Ven 16 Jan 2015 - 8:24 | |
| Tellement codifié que ça en deviendrait presque conceptuel, un petit thriller ultra-jouissif inédit chez nous mais appelé à devenir culte, où explose littéralement Dan Stevens, connu pour son rôle de Matthew dans Downton Abbey. Si vous aimez les téléthrillers 80s malins, méchants et décomplexés façon Hitcher, L'ombre d'un doute d' Hitchcock, La dame de Shanghai d 'Orson Welles, Theoreme de Pasolini ou encore La nuit du chasseur, ça tombe bien le cinéaste aussi ! |
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| Sujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... | |
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