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| En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... | |
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Auteur | Message |
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Zwaffle un mont de verres
Nombre de messages : 1724 Date d'inscription : 08/01/2014
| Sujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... Ven 26 Déc 2014 - 11:44 | |
| - Séb a écrit:
- chaque fois que je tombe sur ces films et que madame veut regarder parce qu'elle est fan, moi je m'emmerde velu...
je ne comprends pas qu'on aime ces trucs. j'aimais bien quand j'étais gamin et sur le principe, j'adore les films de science fiction mais si je veux vraiment être objectif, c'est quand même pas terrible, on a souvent l'impression que ça a été tourné en semi-improvisation (ce qui était sans doute le cas pour le premier puisqu'ils ne savaient pas si ça allait être un flop ou pas et pouvaient pas dépenser à tort et à travers), ça fait parfois très amateur loin de l'image du "classique du cinéma" que j'avais gardée | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... Ven 26 Déc 2014 - 13:42 | |
| - Zwaffle a écrit:
mais si je veux vraiment être objectif, c'est quand même pas terrible
J'adore cette tournure. Permets-moi d’être, en toute subjectivité bien sûr mais totalement objectif avec moi-même, d'un avis totalement opposé sur ces trois premiers volets (si ce n'est sur les effets ajoutés, mais quand je les revois c'est toujours en version d'origine). |
| | | Zwaffle un mont de verres
Nombre de messages : 1724 Date d'inscription : 08/01/2014 Age : 47
| Sujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... Ven 26 Déc 2014 - 14:55 | |
| - RabbitIYH a écrit:
- Zwaffle a écrit:
mais si je veux vraiment être objectif, c'est quand même pas terrible
J'adore cette tournure. Permets-moi d’être, en toute subjectivité bien sûr mais totalement objectif avec moi-même, d'un avis totalement opposé sur ces trois premiers volets (si ce n'est sur les effets ajoutés, mais quand je les revois c'est toujours en version d'origine). non mais je comprends qu'on aime parce qu''il y a plein de choses intéressantes dans ces 3 volets mais ce qui m'a frappé c'est que finalement il y a aussi énormément de défauts (qui ne me sautaient peut-être pas aux yeux avant) et ça m'a pas mal gêné en comparaison quand je revois pour la énième fois un film comme "retour vers le futur", je suis toujours aussi impressionné par la maîtrise tant au niveau du scénario (rien n'est laissé au hasard) que de la mise en scène que du jeu des acteurs alors que là, c'est très ambitieux mais du coup c'est aussi plus facile de laisser passer plein de facilités scénaristiques | |
| | | Nulladies Cinéman
Nombre de messages : 2734 Date d'inscription : 28/12/2013 Age : 47
| Sujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... Sam 27 Déc 2014 - 7:22 | |
| La conquête se leste. La scène d’ouverture de Zodiac se passe dans une voiture : c’est d’abord l’occasion d’un splendide travelling latéral sur la nuit dorée des 60’s finissantes d’une banlieue résidentielle, puis un parking un peu trop isolé. Enfermés dans l’habitacle, limités dans notre vision des intrusions extérieures, Fincher fait de nous des spectateurs de Drive-in : assis confortablement, mais sans possibilité d’avancer ailleurs que sur la voie qu’il trace sur l’écran. Plus tard, une nouvelle scène d’agression réutilise la voiture ; cette fois, le prédateur prétend réparer la roue de la victime alors qu’il la déboulonne, ce qui lui donnera l’occasion de l’accueillir dans son véhicule. Belle métaphore que celle de ce grand film étrange, qui ne cesse de déboulonner les codes pour mieux nous embarquer. Zodiac s’inscrit dans la tradition des films d’enquête ponctuée de nouveaux coups d’éclats d’un tueur en série semant des indices. Eculée, cette structure fait appel à l’imaginaire très normé du spectateur et va dès lors s’acharner à cliver toute ses attentes. Restitution monomaniaque, l’investigation est fondée sur la graphologie et le zoom, qui très tôt occupe une place obsessionnelle dans le cadre. Mais très vite, la lenteur s’installe. Les ellipses, les fausses pistes, l’absence de coordination des structures qui gèrent l’enquête viennent ensabler la machine et le cinéaste semble prendre pour véritable sujet cette inertie croissante. Il suffit de considérer les scènes de meurtre pour s’en convaincre : glacées, sans grammaire proprement dramatique, elles sont, à l’image de celle du lac, de véritables cartes postales qui nous placent davantage du point de vue du tueur, voire des enquêteurs, qu’en empathie avec les victimes. Le personnage de Graysmith (Gyllenhaal), étrangement atone et dénué de toute panache, semble lui aussi contaminé par cette neurasthénie qui détruira le journaliste star Avery (Robert Downey jr qu’on prend plaisir à voir tomber de sa traditionnelle posture de dandy dilettante et classieux) qui semblait désigné pour résoudre l’affaire. Les béances de Zodiac pourraient se justifier facilement : le scénario se fonde sur une histoire vraie, et l’affaire reste irrésolue après vingt ans d’enquête et de soubresauts. Mais pour peu qu’on connaisse Fincher, ses choix esthétiques sont autrement légitimes. L’obsession d’en face, du point de vue du tueur, est celle de la médiatisation. Il s’agit de faire la une des journaux, d’instaurer la panique dans les bus scolaires et de devenir l’obsession de l’Amérique. Il s’agit, on le comprend vite, d’accéder au statut de mythe en mystifiant le public, par des codes et en s’attribuant des meurtres qu’il n’a même pas commis. L’enquêteur se retrouve prisonnier d’une boucle infernale : le tueur lit la presse pour y trouver des meurtres qu’il n’a pas commis, les témoins eux-mêmes font de même, ou règlent leurs comptes en désignant un membre de leur entourage comme le Zodiac. Le traitement de Fincher consiste à prendre cette machine close qui tourne à vide et la déplier ; tordre cette ligne courbe circulaire et la mettre à plat, dans la longueur (2h45) et l’austérité des impasses, des chausses trappes et du leurre. Cette rigueur journalistique, ce regard clinique et la fluidité de cette restitution, sont plus qu’une modestie affichée face à son sujet. C’est un parti pris d’une assez rare intelligence : celui de ne pas, à son tour, tomber dans le panneau (comme le ferait Dirty Harry, évoqué dans le film et qui provoque le départ écœuré du flic). Cette distance lucide qui générera toute la fascination poisseuse pour l’Amérique contemporaine dans Gone Girl est déjà présente ici, et achève de distinguer Fincher comme un réalisateur au regard aussi singulier que cinglant. | |
| | | Nulladies Cinéman
Nombre de messages : 2734 Date d'inscription : 28/12/2013 Age : 47
| Sujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... Dim 28 Déc 2014 - 8:05 | |
| Around the world in a day. Alors que Fincher optait dans Zodiac pour la distance et l’atonie comme remède à l’hystérie souhaitée par un psychopathe, le sujet qu’il aborde dans The Social Network va impliquer un changement de perspective. Facebook, son ascension fulgurante et la création d’un monstre tentaculaire qui serait l’allégorie de la civilisation à l’ère du 2.0 ne peut provoquer qu’un sentiment : celui de la fascination. Epaulé par le génial Aaron Sorkin, Fincher semble baisser la garde, nous immergeant dans le dédale d’Harvard, ses soirées où l’élite se trémousse dans les boiseries cossues de ses final clubs dans un classieux noir et or. Le dialogue initial, d’un rythme absolument étouffant, virtuose dans ces circonvolutions, place le protagoniste dans la course : sociopathe, parlant comme il bouffe du code, programmé pour anticiper nos désirs numérique, c’est une machine à gagner aussi efficace qu’effrayante, sacrifiant pour son grand œuvre les dommages collatéraux que sont les relations sociales. Ce rythme, cette fluidité alliée à la musique hypnotique de Reznor, suffirait au succès du biopic. C’est une nouvelle fois sans compter sur l’intelligence du regard de Fincher, qui ne s’empare jamais d’un sujet sans arrières pensées. Récit d’un succès et de sa propagation planétaire, le parcours de Facebook est celui d’une courbe ascendante que rien ne semble arrêter : raison pour laquelle le cinéaste y substitue les malices d’un montage fondé sur les flashforwards qui va largement complexifier la caractérisation des personnages. Présentés au départ comme une élite largement adulte (c’est-à-dire capitaliste) avant l’heure, ils peuvent fonder des entreprises, déposer des brevets et s’auréoler de succès alors qu’ils sont encore étudiants. Les retrouver quelques années après lors des dépositions judiciaires laisserait entendre une maturité nouvelle, qui en fait n’advient pas : qu’on invente un canular potache dans sa chambre où qu’on gère les flux de son site à l’échelle internationale, l’état d’esprit est le même, les jalousies identiques. Le monde est gouverné par des post-adolescents milliardaires, qui le prennent d’assaut derrière leurs claviers, à l’image de Sean Parker, qui a gagné à faire vaciller l’industrie du disque grâce à Napster. « Fasion is never finished » Comment rester dans la course ? Comment maintenir l’intérêt ? En comprenant ce que veulent les consommateurs, à savoir s’exposer, et fournir toute la matière première. C’est bien là le génie de ces petites frappes que d’avoir sur opérer l’un des grands rapts du début du siècle où la population mondiale va s’engouffrer avec euphorie dans le don de ses données personnelles. Fincher opte bien entendu pour celles des protagonistes, et fait de cette succes story un soap de milliardaires révolutionnant l’ère numérique, captant cette fièvre avec un sens du rythme phénoménal. On pourra regretter les minuscules lourdeurs sur le retour du motif de la petite amie initiale, et le fait de conclure avec elle. Car sa distance analytique est la plus grande réussite du film : aux antipodes de l’hagiographie, sans virer dans la satire pesante, The Social Network est sur le fil. Fincher dissèque, distribue dans le temps, place les faits et capte comme personne la fébrilité de la civilisation numérique. | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... Dim 28 Déc 2014 - 13:01 | |
| "...sacrifiant pour son grand œuvre les dommages collatéraux que sont les relations sociales."
C'est ce paradoxe qui m'a fasciné dans ce film, notamment la scène finale ou on le voit cliquer sur refresh en attente de l'acceptation de sa demande d’amitié à l'avocate. |
| | | Azbinebrozer personne âgée
Nombre de messages : 2751 Date d'inscription : 12/03/2013 Age : 63 Localisation : Teuteuil Humeur : mondaine
| Sujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... Dim 28 Déc 2014 - 14:14 | |
| - Nulladies a écrit:
Around the world in a day.
Alors que Fincher optait dans Zodiac pour la distance et l’atonie comme remède à l’hystérie souhaitée par un psychopathe, le sujet qu’il aborde dans The Social Network va impliquer un changement de perspective. Facebook, son ascension fulgurante et la création d’un monstre tentaculaire qui serait l’allégorie de la civilisation à l’ère du 2.0 ne peut provoquer qu’un sentiment : celui de la fascination. Epaulé par le génial Aaron Sorkin, Fincher semble baisser la garde, nous immergeant dans le dédale d’Harvard, ses soirées où l’élite se trémousse dans les boiseries cossues de ses final clubs dans un classieux noir et or. Le dialogue initial, d’un rythme absolument étouffant, virtuose dans ces circonvolutions, place le protagoniste dans la course : sociopathe, parlant comme il bouffe du code, programmé pour anticiper nos désirs numérique, c’est une machine à gagner aussi efficace qu’effrayante, sacrifiant pour son grand œuvre les dommages collatéraux que sont les relations sociales. Ce rythme, cette fluidité alliée à la musique hypnotique de Reznor, suffirait au succès du biopic. C’est une nouvelle fois sans compter sur l’intelligence du regard de Fincher, qui ne s’empare jamais d’un sujet sans arrières pensées. Récit d’un succès et de sa propagation planétaire, le parcours de Facebook est celui d’une courbe ascendante que rien ne semble arrêter : raison pour laquelle le cinéaste y substitue les malices d’un montage fondé sur les flashforwards qui va largement complexifier la caractérisation des personnages. Présentés au départ comme une élite largement adulte (c’est-à-dire capitaliste) avant l’heure, ils peuvent fonder des entreprises, déposer des brevets et s’auréoler de succès alors qu’ils sont encore étudiants. Les retrouver quelques années après lors des dépositions judiciaires laisserait entendre une maturité nouvelle, qui en fait n’advient pas : qu’on invente un canular potache dans sa chambre où qu’on gère les flux de son site à l’échelle internationale, l’état d’esprit est le même, les jalousies identiques. Le monde est gouverné par des post-adolescents milliardaires, qui le prennent d’assaut derrière leurs claviers, à l’image de Sean Parker, qui a gagné à faire vaciller l’industrie du disque grâce à Napster. « Fasion is never finished » Comment rester dans la course ? Comment maintenir l’intérêt ? En comprenant ce que veulent les consommateurs, à savoir s’exposer, et fournir toute la matière première. C’est bien là le génie de ces petites frappes que d’avoir sur opérer l’un des grands rapts du début du siècle où la population mondiale va s’engouffrer avec euphorie dans le don de ses données personnelles. Fincher opte bien entendu pour celles des protagonistes, et fait de cette succes story un soap de milliardaires révolutionnant l’ère numérique, captant cette fièvre avec un sens du rythme phénoménal. On pourra regretter les minuscules lourdeurs sur le retour du motif de la petite amie initiale, et le fait de conclure avec elle. Car sa distance analytique est la plus grande réussite du film : aux antipodes de l’hagiographie, sans virer dans la satire pesante, The Social Network est sur le fil. Fincher dissèque, distribue dans le temps, place les faits et capte comme personne la fébrilité de la civilisation numérique. Hello Nulla, bravo encore pour cette belle chronique. Sur la scène inaugurale avec sa petite amie et donc la pertinence de la scène finale, je remets le lien vers cette analyse : http://www.revuesequences.org/2011/01/anatomie-dune-scene/Je remets aussi ici une - comparaison entre la scène inaugurale de Social Network et de Gone girl".:
Il me semble que l'on peut tracer un certain parallélisme entre Social Network et Gone girl. L'un comme l'autre décrive la montée inexorable d'une machine à produire de l'apparence. Celle d'un réseau social mondial, celle d'un couple américain. L'un comme l'autre débute par une scène qui exacerbe un potentiel névrotique, une difficulté à communiquer. Dans Social network, c'est une rupture qui provoquera la surenchère d'apparences : dans un café Mark est sourd aux avertissements de sa petite amie qui l'alerte sur son goût excessif de reconnaissance auprès de clubs sélectifs, et sur sa proposition de pacte d'union qui en est pervertie. Dans Gone girl, c'est sur le projet de s'unir que se scelle le règne des apparences : le héros surjoue pour séduire, puis déclare sa demande en mariage en public en n'omettant aucun détails intimes les plus crus !! Seul un Raymond Domenech aurait pu apprécier. En place d'un projet de réelle communication et intimité, nous avons deux fautes inaugurales, une même absence de prise en compte de l'autre, qui accélèrent un processus névrotique qui va s'externaliser. Deux escalades de ressentiment, l'une par le biais d'une apparence numérique, l'autre par un plan machiavélique médiatique. Jusqu’à quel point ce film décrit-il l'emballage des sociétés occidentales ? Il me semble que le cadrage du film entre la scène inaugurale et la scène finale de Social Network permet de relire le slogan du film "On ne peut avoir 500 millions d'amis sans se faire quelques ennemis" par "Vouloir 500 millions d'amis, c'est juste n'en vouloir aucun". Que cela soit la vraie histoire de Zuckerbzerg ou non, peu importe, le film nous dit combien peuvent être douteuses les raisons qui poussent à lier avec les autres par le biais d'une apparence de soi. Morale très proche de celle de Gone girl et pas sans rapport avec Zodiaque, qui renverse la question du mal absolu à expurger vers celle de la fascination pour l'image du crime. | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... Dim 28 Déc 2014 - 15:12 | |
| The Social Network est l'un des seuls Fincher qui m'ait (relativement) déçu, avec Panic Room. D'abord l’écriture de Sorkin n'est pas crédible une seconde dans la bouche de ces acteurs, de ces personnages, de ce microcosme qui n'est pas du tout son univers, en cela la scène d'intro m'avait déjà déplu en dépit de son intelligence de mise en scène. Après la thématique reste assez simpliste e premier degré (biopic oblige ?) au regard de ce qu'il déploie dans la plupart de ses autres films. Belle atmosphère néanmoins. - Azbinebrozer a écrit:
- Deux escalades de ressentiment ... l'autre par un plan machiavélique médiatique.
Je ne pense pas du tout que Gone Girl parle de ça, c'est évidemment beaucoup moins simple, j'y reviendrai demain, là pas le temps. Par contre bien vu le parallèle sur la communication biaisée par l'importance qu'on donne aux apparences, même si c'est nettement plus central et capital dans The Social Network que dans Gone Girl. |
| | | Azbinebrozer personne âgée
Nombre de messages : 2751 Date d'inscription : 12/03/2013 Age : 63 Localisation : Teuteuil Humeur : mondaine
| Sujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... Dim 28 Déc 2014 - 18:01 | |
| - RabbitIYH a écrit:
- The Social Network est l'un des seuls Fincher qui m'ait (relativement) déçu, avec Panic Room. D'abord l’écriture de Sorkin n'est pas crédible une seconde dans la bouche de ces acteurs, de ces personnages, de ce microcosme qui n'est pas du tout son univers, en cela la scène d'intro m'avait déjà déplu en dépit de son intelligence de mise en scène. Après la thématique reste assez simpliste e premier degré (biopic oblige ?) au regard de ce qu'il déploie dans la plupart de ses autres films. Belle atmosphère néanmoins.
- Azbinebrozer a écrit:
- Deux escalades de ressentiment ... l'autre par un plan machiavélique médiatique.
Je ne pense pas du tout que Gone Girl parle de ça, c'est évidemment beaucoup moins simple, j'y reviendrai demain, là pas le temps. Par contre bien vu le parallèle sur la communication biaisée par l'importance qu'on donne aux apparences, même si c'est nettement plus central et capital dans The Social Network que dans Gone Girl. Rabbit la scène initiale de social (celle du dialogue avec sa girlfriend) n'est pas que brillante dans sa mise en scène. C'est une scène d'un poids moral qui éclaire tout le film, mais aussi peut-être toute déontologie du Web2 ? Sur social Network voici une chronique écrite en 2010. Entre thématique trop simple et surinterprétation où se situer ?... "Le genre du film de procès déjà très récurrent aux États-Unis, reflète le fonctionnement du pays. Et récemment, même armé de louables intentions, un film comme « Cleveland contre Wall-Street » marquait bien déjà la limite de l'angle juridique : moins de politique. Une bataille entre particuliers, et Kerviel devrait maintenant en France négocier avec son employeur, ses 3,7 milliards à rembourser... Il est clair que la narration du film profite habilement du ressort juridique qui organise le film. En exagérant on pourrait envisager de voir dans les liens qui organisent le récit, des liens hypertextuels. Même si le film avance globalement chronologiquement et offre un peu de lecture linéaire, il gravite autour de son pôle juridique, comme autour d'une page d'accueil. Choisir d'instruire le contexte de la naissance d'un réseau social sous l'angle juridique, c'est à la fois rendre compte d'une des réalités du phénomène tout en, peut-être, nous y restreignant ? A charge à chacun de faire ensuite une lecture morale ? D'autant qu'ici le genre du « film à procès » prend une tournure soft, car dans une logique de règlement entre particuliers (pas de point de vue abstrait) la « conciliation » juridique prend tout son sens. Le film décrit si je ne me trompe pas, deux procédures de « conciliation ». En tout cas rien de ces procès formels classiques (si connus que les jeunes français connaissent mieux le droit américain que le leur). Et il y a quelque chose d'étonnant à observer ces situations moins institutionnelles, moins formelles, plus familières, où les personnages dans un cadre souple, échangent plus librement, se méprisent, s'insultent, font même le bilan de leurs amitiés, de leurs liens en pleine séance... Oui on est dans un film juridique sans réelle hiérarchie, où les échanges horizontaux prévalent. Le règne du soft est total. La narration nous inscrit dans le procès soft d'un des plus grands « softs » de l'époque, Facebook le plus grand promoteur de l'époque d'échanges horizontaux et de l'injonction d'être soft. Et Zuckerberg excelle dans l'horizontalité et fait son show méprisant lors des conciliations. Et Zuckerberg avance dans une horizontalité molle sans obstacles, sans reconnaissance des clubs, sans président d'université, sans véritable institution juridique. Sans père ? Triste vainqueur mélancolique. Le créateur du plus grand réseau d'échange est seul, et le spectateur est un peu trop vite renvoyé à une lecture psychologique et affective, tandis que sa toile s'étend, s'étend, s'étend..."Il y a aussi une lecture supplémentaire que je n'avais pas tracé plus haut, celle du décalage entre Zuckerberg et l'esprit même du Web2 qu'il investit. Le web 2 c'est le règne du cool. Après la tyrannie vertical des pères, des institutionnels, place à la douce tyrannie du web2 celle qui consiste à ne pas trop penser au delà du cool. Zuckerberg est animé de ressentiment, il n'a pas l'esprit du Web2. C'est un garçon coincé qui n'a rien du Sean Parker de Napster qui tente de l'initier à tout ce qui fait le bon gars cool. C'est aussi cela que Flincher montre du Web2. Le web2 règne du cool et de l'apparence s’épanouit aussi très bien à partir de toutes sortes de désirs de puissance, de domination... Ouaih sur Gone girl le parallèle sur les apparences est repris par la plupart des critiques. Il est induit dès la traduction française du roman : "Les apparences" ! Quand je parle d' escalade de ressentiment pour Gone girl je n'en fais pas le thème central mais celui qui articule : manque de reconnaissance et mise en place d'un plan médiatique diabolique. Il y a aussi escalade de ressentiment dans le traitement médiatique fait autour de ce plan. Impayable mon voisin n'arrêtait pas de gueuler lorsqu'apparaissait la présentatrice TV : "Mais quelle conne celle-là !" Zodiaque laisse comme piste majeure d'explication, une séquence très proche. Pédophile viré de son boulot, le suspect n°1 passe à l'acte violent et se délecte d'en user médiatiquement. On n'a pas là affaire à un véritable mal absolu (sans cause). Humainement peu glorieux le ressentiment n'en reste pas moins un sentiment qui fait homme. Fincher un peu comme Dennis Lehanne ne traite pas de méchants purs à éliminer (comme le dit Nulla on n'est pas chez M. Harry...). Le probable Zodiaque semble même intégré sans violence à la société (par contre pour les écureuils faut voir !... ) T'es où là vrai gens ? Shangaï ? | |
| | | Nulladies Cinéman
Nombre de messages : 2734 Date d'inscription : 28/12/2013 Age : 47
| Sujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... Dim 28 Déc 2014 - 20:58 | |
| - RabbitIYH a écrit:
- The Social Network est l'un des seuls Fincher qui m'ait (relativement) déçu, avec Panic Room. .
Je crois que c'est l'un de mes préférés pour le moment, mais il faut que je revoie les autres. | |
| | | Goupi Tonkin la séquence du spectateur
Nombre de messages : 914 Date d'inscription : 21/11/2008
| Sujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... Dim 28 Déc 2014 - 23:08 | |
| Même les pierres du mur de mon salon, si froides en cette saison hiémale, ont pleuré... Il n'est pas, à ma connaissance, de cinéaste plus émouvant et pourtant si étranger à la putasserie qu'Ozu, il n'est pas, à ma connaissance, de cinéaste plus moderne et pourtant aussi peu sophistiqué et épate-cons qu'Ozu. | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... Lun 29 Déc 2014 - 1:18 | |
| - Goupi Tonkin a écrit:
Même les pierres du mur de mon salon, si froides en cette saison hiémale, ont pleuré... Il n'est pas, à ma connaissance, de cinéaste plus émouvant et pourtant si étranger à la putasserie qu'Ozu, il n'est pas, à ma connaissance, de cinéaste plus moderne et pourtant aussi peu sophistiqué et épate-cons qu'Ozu. Mon préféré. Bouleversant. - Azbinebrozer a écrit:
Rabbit la scène initiale de social (celle du dialogue avec sa girlfriend) n'est pas que brillante dans sa mise en scène. C'est une scène d'un poids moral qui éclaire tout le film, mais aussi peut-être toute déontologie du Web2 ? Sur social Network voici une chronique écrite en 2010. Entre thématique trop simple et surinterprétation où se situer ?...
C'est bien ce que je dis, assez simpliste au fond non ? Un loser plein aux as, handicapé d'une communication émotionnelle et réfléchie, crée le plus grand réseau de vrais faux échanges au monde, symbole à la fois de son besoin de reconnaissance et, paradoxalement, de sa propre incompréhension d'une communication allant au-delà du simple jeu des apparences. Après, toute cette analyse de l'aspect juridique prétendument singulier du film ne fait que broder sur l’immaturité des personnages, dont Nulladies parlait très bien. Pour moi, tout cela renvoie surtout, encore une fois, à la société dont ces privilégiés sont coupés, vivant en autarcie dans leur petit monde qui passe de la famille friquée au collège privé au corporate façonné à leur image. A la fin Zuckerberg se retrouve enfin dans le vrai monde, perdu comme un gamin. - Azbinebrozer a écrit:
Ouaih sur Gone girl le parallèle sur les apparences est repris par la plupart des critiques. Il est induit dès la traduction française du roman :"Les apparences" ! Quand je parle d'escalade de ressentiment pour Gone girl je n'en fais pas le thème central mais celui qui articule : manque de reconnaissance et mise en place d'un plan médiatique diabolique. Il y a aussi escalade de ressentiment dans le traitement médiatique fait autour de ce plan. Impayable mon voisin n'arrêtait pas de gueuler lorsqu'apparaissait la présentatrice TV : "Mais quelle conne celle-là !"
Zodiaque laisse comme piste majeure d'explication, une séquence très proche. Pédophile viré de son boulot, le suspect n°1 passe à l'acte violent et se délecte d'en user médiatiquement. On n'a pas là affaire à un véritable mal absolu (sans cause). Humainement peu glorieux le ressentiment n'en reste pas moins un sentiment qui fait homme. Fincher un peu comme Dennis Lehanne ne traite pas de méchants purs à éliminer (comme le dit Nulla on n'est pas chez M. Harry...). Le probable Zodiaque semble même intégré sans violence à la société (par contre pour les écureuils faut voir !... )
Le ressentiment n'est qu'une apparence, c'est surtout ça que je veux dire, l'enjeu du film est ailleurs, voire carrément contraire à cette idée de ressentiment. Mais reprenons du début, parce que l'usage des médias qui n'apparait que dans ces deux films n'a rien de central non plus chez Fincher, à mon avis (bien qu'il lui permette de mettre en évidence certaines tendances sociales élargissant sa vision du sujet). Donc, en commençant par Zodiac, j'avais écrit ça vite fait à l’époque, à chaud et un peu maladroitement mais l'essentiel de mon interprétation y est (pas du tout d'accord avec Nulladies sur la neurasthénie qu'engendrerait l'affaire chez les personnages qui s'y trouve impliqués, ce serait même plutôt le contraire là aussi) : - Citation :
- Choisissant cette fois le film à enquête, adapté d'un livre basé sur des faits réels, Fincher renoue avec une histoire de serial killer mais privilégie une ligne directrice et la rigueur d'une mise en scène classique, fondant ses obsessions dans un certain respect des codes de ce genre particulièrement balisé. Ainsi, de prime abord, Zodiac peut nous sembler bien éloigné de Se7en et de son rejet de la progression narrative, plus encore de Fight Club avec sa multiplicité de niveaux de lecture, son exubérance et surtout sa totale liberté de construction détournant les codes du film noir avant de les faire voler en éclats. On y retrouve pourtant, avec une discrétion étonnante de la part de Fincher mais aussi, paradoxalement, une toute nouvelle ampleur, la thématique sociétale esquissée par ses films précédents. Ampleur, car la société est enfin représentée par le cinéaste, notamment à travers le microcosme d'un journal et les individualités des multiples personnages principaux du film.
Comme le démontre le regain de subjectivité de sa mise en scène lorsque le point de vue du film épouse celui de Robert Graysmith, c'est tout naturellement à lui, personnage central et auteur du livre, que Fincher s'identifie. Ainsi lors de sa dernière rencontre avec l'inspecteur David Toschi, c'est à nous, spectateurs, qu'il s'adresse : il ne faut pas oublier. La peur, mais surtout le regain d'humanité qu'elle a fait naître chez les protagonistes les plus directement impliquées dans l'affaire. Car le tueur, en s'adressant directement à ces flics et à ces journalistes revenus de tout, les a impliqués pour de bon, intimement, à un niveau émotionnel que leur paradoxale isolation sociale leur avait depuis longtemps fait oublier. Un esprit de collaboration en est sorti, tendant vers une multiplication des rapprochements intimes et des tentatives de compréhension mutuelle entre tous ces individus qui jusqu'ici vivaient exclusivement par et pour eux-même, et la micro-société du film, hautement symbolique, s'en trouve profondément changée. Car ce sont autant de rencontres et de rapprochements qui n'auraient jamais eu lieu sans le Zodiac (cf. Paul Avery qui aborde enfin Graysmith après avoir travaillé deux ans dans le même bureau sans lui avoir jamais adressé la parole). Ainsi, de la peur naît l'ouverture sur l'Autre, et le cinéma de Fincher passionne toujours autant par ses paradoxes.
Graysmith, profondément candide et utopiste, sera celui qui essaiera le plus longtemps de faire perdurer cette ouverture, le seul qui peut-être y croira jusqu'au bout. Mais on le sait, Fincher est plutôt du genre pessimiste. Alors que le temps passe et que l'affaire du Zodiac se tasse, cet éphémère regain d'humanité engendré par la peur (qui, elle, disparaît avec l'abstraction du danger - le tueur a pourtant prévenu qu'il continuerait dans l'ombre, sans plus donner de nouvelles à la presse ou à la police) déserte le plus gros des parties, il ne parviendra pas à changer la société durablement. La vie reprend donc son cours normal, chacun pour soi. Ou presque. Seuls les personnages auxquels s'est attaché Fincher, plus ouverts, plus sensibles, trop sans doute, s'en trouveront changés à jamais : Avery finira ermite et alcoolique, Toschi dépressif et désabusé alors que son collègue l'inspecteur Armstrong a déjà depuis longtemps abandonné la lutte pour prendre soin de ses proches, essayant de préserver au moins dans ce microcosme intime les sentiments induits par le Zodiac, essentiel à côté duquel passera Graysmith à force de trop d'obsession humaniste. Cet humanisme paradoxal, c'est celui de Fincher, un humanisme forcément déçu et donc forcément fataliste, tout comme chez Lang et Kubrick, influences majeures de sa filmo. En fait ça faisait suite à un truc assez long que j'avais écrit sur Fight Club donc je n'y reviens qu'à demi-mots sur ce thème qui pour moi est central dans l'oeuvre de Fincher et qu'on retrouve encore une fois dans Gone Girl, la nécessite d'un retour aux émotions primales pour rappeler à l'homme sa passion perdue dans une société occidentale dont le confort et le conformisme pas forcément conscient aux apparences l'ont conduit à l'apathie. Un processus le plus souvent voué à l’échec car habituellement forcé par un contexte de violence physique ou psychologique (le double terroriste dans Fight Club, le serial killer de Seven ou celui de Zodiac, les braqueurs de Panic Room, le rajeunissement dans Benjamin Button) qui ne s’arrête pas au réveil de la part d'humanité des personnages mais finit par les contaminer jusqu'à les mener à une impasse. C'était on ne peut plus explicite dans The Game (un jeu de manipulation, déjà) qui fait de ce thème le scenario même du film - et laisse une chance à son personnage au-delà du traumatisme de mener à son terme une pulsion de suicide qui s'en trouvera peut-être exorcisée - mais c'est aussi très clair dans Gone Girl, dès l'entame Affleck joue à "Destins" en se lamentant sur sa morne existence dans le bar de sa sœur. Et si finalement le but de la manipulation orchestrée par sa femme était de le réveiller, de forcer la fatalité (notion centrale dans la filmo de Fincher), de réanimer l'homme qu'elle a connue et qui de toute évidence, à son sens, était fait pour elle avant que les incompréhensions, la paresse communicationnelle, l'impression de s’être trompé sur l'autre ne vienne ternir leur relation et leur existence jusqu’à l'ennui et la neurasthénie ? C'est d'ailleurs presque dommage que Fincher vienne expliciter ça par l’intermédiaire des dialogues du couple à la fin (unique moment de vérité pour elle, ça reste quand même important dans le film bien qu'un peu maladroit), c'est déjà parfaitement clair lorsque Amy admirant la réaction de son mari à la TV choisit de reprendre sa place auprès de lui). Plusieurs éléments dans le film montrent qu'Affleck et elle ont énormément en commun : il prend peu à peu plaisir à jouer le rôle qu'elle a taillé pour lui (la manipulation n’étant finalement que la continuité des jeux de rôles qui réveillaient quelque peu leur passion chaque année, Amy qui connait son mari mieux que personne sait qu'il a besoin d’être guidé), se plait à manipuler à son tour l'opinion pour marquer des points contre sa femme, l'avocat le trouve d'ailleurs doué pour ça. Il y a bien sûr ces deux plans, séparés par la chronologie éclatée de la narration, où chacun des deux personnages ouvre à son tour sa porte d’entrée en pensant sentir une présence, des scènes totalement hors contexte du scenario, filmées par Fincher exactement de la manière pour rapprocher les ressentis des deux personnages et n'en faire qu'un à cet instant. C'est d'ailleurs à ce moment de la storyline qu'Amy apparait la plus humaine après sa mésaventure avec le couple de voleurs. Il y a clairement d'ailleurs, de la part de Fincher, autant d'empathie si ce n'est davantage pour Amy que pour son mari, preuve qu'elle n'est en rien, dans sa vision, la simple manipulatrice diabolique que le scenario dépeint. Et bien sûr il y a ce monologue qui ouvre et referme le film, où Ben Affleck dit qu'il aimerait disséquer le crane de sa femme et dérouler ce qu'il y a à l’intérieur pour mieux comprendre sa psyché : en dépit de son refus initial de jouer le jeu qu'elle lui impose, peut-être a-t-elle raison, peut-être est-il au fond, quelque part, cette âme sœur "psychopathe" qu'elle rêvait de façonner à son image, d’où finalement l’ambiguïté d'une première moitié de film ou Ben Affleck pourrait très bien, jusqu'à ce que le scénar ne vienne déjouer cette éventualité, avoir tué sa femme. Jouer le jeu, pour lui, reviendrait donc à s'accepter soi-même dans toute son ambivalence (ce que réalise trop tard le personnage de Fight Club), au lieu de rejeter cette vérité imposée de force par sa femme pour retourner à ce conformisme social paresseux qui lui sert justement à nier cette part de lui qu'Amy a décelée et aimée dès le départ derrière les apparences de leur jeu de séduction.
Dernière édition par RabbitIYH le Lun 29 Déc 2014 - 3:41, édité 1 fois |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... Lun 29 Déc 2014 - 3:31 | |
| Sinon on peut bien entendu rattacher The Social Network à cette thématique, dans la mesure ou sa jeunesse déshumanisée tente de créer (sans doute plus par nécessité que par appât du gain ou par jeu finalement, Zuckerberg est incapable de témoigner de l’émotion mais semble plus tragiquement conscient de ses manques en la matière qu'il n'y parait, cf. la fin) un outil de communication à la mesure de ses faibles capacité d'empathie et finit par y perdre les seuls vrais amis qu'elle avait.
C'est sans doute pour ça que j'ai moins apprécié : en dépit de son atmosphère crépusculaire (qui traduit joliment l'absence d'avenir émotionnel de ces gamins détachés de la réalité) et de ce côté détaché, c'est certainement le film le plus classique de Fincher en terme de dramaturgie, ce qui explique d'ailleurs son succès aux Oscars. |
| | | Azbinebrozer personne âgée
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| Sujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... Lun 29 Déc 2014 - 10:35 | |
| Sur Fincher suite... Je préfère pas requoter... Concernant la morale énoncée lors de la scène inaugurale de Social que tu trouves « assez simpliste au fond non ? », oui ce n'est pas parce qu'elle est simple, camarade producteur de web2, qu'il faut s'en moquer.... En outre la morale nous suffit-elle ? Le film éclaire bien d'autres choses. Concernant l'ensemble de ton point de vue sur Fincher c'est très intéressant. Ok en gros sur le thème du ressentiment. Ce à quoi les personnages sont aux prises dans ses films c'est intéressant ce que tu en dis surtout pour un gars comme moi qui n'a pas vu... : Seven, Fight Club, L'Étrange Histoire de Benjamin Button et Panic room ! Je vais essayer de rattraper cela ! Ce qui nous différencie tout de même fondamentalement comme d'habitude, c'est la question de « la nécessite d'un retour aux émotions primales pour rappeler à l'homme sa passion perdue dans une société occidentale dont le confort et le conformisme pas forcément conscient aux apparences l'ont conduit à l'apathie. »S'agit-il de retrouver comme tu le dis ou déjà plus simplement de commencer à trouver ? On voit comment nos manières de penser influent sur notre manière de parler des films. Pour Gone girls, il ne me semble pas qu'on voit initialement le couple en situation de vraie communication prenant en compte l'autre. Il y a toute sortes de scènes qui montre une fusion dans l'apparence et la « neige » de sucre qui tombe avec ! Les deux personnages sont-il aptes à cela et puis ne le seraient plus ensuite ? Pas à mon avis dans le film, sinon qu'ils en ont peut-être le potentiel, mais ne savent pas encore l'exploiter. Amy est totalement et gravement enfermée dans son image. Nick en surchauffe la séduit en se plaçant sur ce terrain d'apparences. On ne sait rien de sa capacité initiale à calculer les autres... Nos deux lectures rejouent donc ici une opposition classique, celle du promeneur genevois contre les salonneurs du XVIIIème... D'accord avec Rousseau il faut se débarrasser des artifices de la société qui engoncent nos sentiments. Mais ok aussi avec ceux qui pensent que vivre comme homme n'est pas naturel, cela s'apprend particulièrement pour la vie en couple. Apprendre à calculer l'autre, apprendre à interagir avec lui... De quoi un retour à une simple émotion primale peut-il être garante pour une bonne vie de couple ? Par contre, ce sur quoi nous semblons d'accord autour de Fincher, c'est qu'il n'y aurait pas dans ses films de nature de l'homme nécessairement mauvaise (faut quand même que je vois ses films !... Thème pourtant très courant dans la religion, dans la philo anglaise et dans le ciné américain... Bon t'es racaille de Shangaï ou pékinois à la fin quoi ?!! | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... Lun 29 Déc 2014 - 12:19 | |
| - Azbinebrozer a écrit:
Concernant la morale énoncée lors de la scène inaugurale de Social que tu trouves « assez simpliste au fond non ? », oui ce n'est pas parce qu'elle est simple, camarade producteur de web2, qu'il faut s'en moquer.... En outre la morale nous suffit-elle ? Le film éclaire bien d'autres choses. Pour moi tout le film est trop premier degré, pas assez stimulant au regard du reste de la filmo de Fincher ( Panic Room compris, qui à défaut d’être complexe avec ses métaphores pour le moins évidentes a déjà plus de niveaux de lectures), mais cette scène est moins simpliste que la suite finalement, même si la soi-disant alchimie Fincher/Sorkin (que j'adore autant l'un que l'autre pourtant) ne prend pas du tout pour moi. - Azbinebrozer a écrit:
Concernant l'ensemble de ton point de vue sur Fincher c'est très intéressant. Ok en gros sur le thème du ressentiment. Ce à quoi les personnages sont aux prises dans ses films c'est intéressant ce que tu en dis surtout pour un gars comme moi qui n'a pas vu... : Seven, Fight Club, L'Étrange Histoire de Benjamin Button et Panic room ! Je vais essayer de rattraper cela ! Ah bah oui, il faudrait ! Alien3 aussi si c'est pas déjà fait, j'en ai pas parlé mais tout est déjà là (une planète-prison où moisissent des criminels plus humains, jusque dans leur pulsions bien sûr, que les totalitaristes froids comme des glaçons qui les ont mis là, c’était le contexte idéal de microsociété déviante pour les débuts du bonhomme au ciné faut dire). - Azbinebrozer a écrit:
Ce qui nous différencie tout de même fondamentalement comme d'habitude, c'est la question de « la nécessite d'un retour aux émotions primales pour rappeler à l'homme sa passion perdue dans une société occidentale dont le confort et le conformisme pas forcément conscient aux apparences l'ont conduit à l'apathie. » S'agit-il de retrouver comme tu le dis ou déjà plus simplement de commencer à trouver ? J'aurais dû dire l'Homme avec un grand H, l'Homo Modernus, pas un personnage en particulier, auquel cas c'est parfois trouver ( Fight Club), parfois retrouver ( The Game), parfois aussi ça reste plus abstrait, un thème qui s'applique à la société plutôt qu'aux personnages à proprement parler ( Seven). A mon avis dans Gone Girl c'est plutôt retrouver, je m'en explique plus bas. - Azbinebrozer a écrit:
On voit comment nos manières de penser influent sur notre manière de parler des films. Pour Gone girls, il ne me semble pas qu'on voit initialement le couple en situation de vraie communication prenant en compte l'autre. Il y a toute sortes de scènes qui montre une fusion dans l'apparence et la « neige » de sucre qui tombe avec ! Les deux personnages sont-il aptes à cela et puis ne le seraient plus ensuite ? Pas à mon avis dans le film, sinon qu'ils en ont peut-être le potentiel, mais ne savent pas encore l'exploiter. Amy est totalement et gravement enfermée dans son image. Nick en surchauffe la séduit en se plaçant sur ce terrain d'apparences. On ne sait rien de sa capacité initiale à calculer les autres... Tu vois ce thème de la communication partout décidément ! Pour moi il n'est pas du tout décliné de la même façon dans Gone Girl que dans The Social Network. Nick et Amy, au départ, s'aiment pour leurs apparences et ça tombe bien, ce sont des acteurs nés, ils adorent ça, ou du moins Nick se conforme-t-il à l'attente d'Amy d'un acteur au quotidien, toute déviante qu'elle depuis que ses parents ont fait d'elle un personnage horriblement consensuel. Puis la routine s'installe, le véritable tue-l'amour dans le film n'est pas l'absence de communication "vraie" mais l’érosion de cette volonté de jouer non seulement pour soi mais pour l'autre (le jeu de la séduction, organiser des jeux de rôles pour les anniversaires, etc). Ce qu'Amy veut, c'est remettre l'acteur Nick sur les rails, lui offrir de nouveaux enjeux, en espérant qu'il est au fond aussi tordu qu'elle, et que ce qu'elle avait vu en lui au départ. N'oublie pas que la neige de sucre et tout le tralala c'est le récit que fait Amy de leur premières années dans son journal, un récit mis en scène pour le jeu, rien n'est tout à fait vrai, c'est d'ailleurs génial comme ces scènes sonnent subtilement faux, au point de trouver ça limite foireux avant d'en comprendre la vraie teneur plus loin dans le film. - Azbinebrozer a écrit:
Nos deux lectures rejouent donc ici une opposition classique, celle du promeneur genevois contre les salonneurs du XVIIIème... D'accord avec Rousseau il faut se débarrasser des artifices de la société qui engoncent nos sentiments. Mais ok aussi avec ceux qui pensent que vivre comme homme n'est pas naturel, cela s'apprend particulièrement pour la vie en couple. Apprendre à calculer l'autre, apprendre à interagir avec lui... De quoi un retour à une simple émotion primale peut-il être garante pour une bonne vie de couple ? Ah mais pas du tout, et pour Fincher non plus, à la fin le couple est plus déviant que jamais, avec un Nick pas du tout certain de vouloir embrasser le rôle qu'Amy lui a taillé mais plus ou moins forcé de le faire, une saine vie de couple ça n'est pas le sujet du film, comme je le disais plus haut ce "retour aux émotions primales" répond toujours à un extrême par un autre extrême dans lequel le personnage doit s'enliser pour enfin réaliser où était le juste milieu. Dans Gone Girl, Amy est bien évidemment allée beaucoup trop loin pour pouvoir encore inspirer confiance au pire des psychopathes, et Nick pas assez quand il pouvait encore sauver son couple. - Azbinebrozer a écrit:
Par contre, ce sur quoi nous semblons d'accord autour de Fincher, c'est qu'il n'y aurait pas dans ses films de nature de l'homme nécessairement mauvaise (faut quand même que je vois ses films !... Thème pourtant très courant dans la religion, dans la philo anglaise et dans le ciné américain... Effectivement, même le serial killer de Seven a quelque chose d'un mal nécessaire, quasi abstrait d'ailleurs. On en reparle quand tu l'auras vu ! - Azbinebrozer a écrit:
Bon t'es racaille de Shangaï ou pékinois à la fin quoi ?!! Un Shangallois du Nord-Ouest. |
| | | Nulladies Cinéman
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| Sujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... Mar 30 Déc 2014 - 7:00 | |
| Les morveux et le trésor de Tout en Carton Revoir les hits de sa jeunesse et les transmettre à la nouvelle génération avait jusqu’alors quelque chose d’émouvant. On retrouve son passé, et l’on se rend compte qu’il a quelque chose d’atemporel lorsque les marmots vibrent avec la même intensité que vous, il y a de ça fort longtemps. Ce fut le cas pour E.T., la première trilogie Star Wars, ça le sera pour Retour vers le Futur et celle du Seigneur des Anneaux. Les souvenirs étaient plus flous pour les Goonies. Soit un mix entre Indiana Jones, inspecteur Gadget, Stand By Me et Maman j’ai raté l’avion, le tout dans des décors en carton-pâte fleurant bon les eighties. Dans un bon film destiné à la jeunesse, personne ne s’ennuie, et si les adultes peuvent se contenter du plaisir de voir leurs bambins réagir, le très bon film leur révèlera un savoir-faire ou un propos qui saura les charmer aussi. Ici, en l’occurrence, c’est bien pâlot. La complicité des amis fonctionne sur le nombre d’occurrences de gros mots, la jeune nymphette exhibe davantage sa culotte qu’une quelconque épaisseur de personnage, et l’intrigue est d’une linéarité assez pénible. Des gros méchants, des gentils enfants, des parents américains (maman fait les courses avec la bonne et papa travaille mais félicite à la fin). Un ou deux pièges ou inventions à la MacGyver ne font pas un scénario, et qui plus est sur deux heures de film. Mauvaise pioche. Quand je pense que les gamins avaient eu le choix entre celui-là et Les Temps Modernes… Pour les punir, la prochaine fois, je leur mets un Bresson. | |
| | | Azbinebrozer personne âgée
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| Sujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... Mar 30 Déc 2014 - 9:10 | |
| Sur Gone girls d'abord. Trouver ou retrouver les vraies émotions ? Effectivement il faudrait que je revois le début du film pour voir jusqu'à quel point il y a un jeu commun entre les deux jeunes mariées. J'ai surtout souvenir d'un jeu tourné vers l'extérieur mais peut-être pas seulement ?... Vu hier et Lapinou de Shangaï j'ai beaucoup beaucoup aimé !! C'est très mélancolique. Aussi parce qu'il y a une énorme capacité d'empathie pour chacun des personnages. Aucun ne semble rejeté définitivement. Et puis ce fatalisme ? Oui sur le cours de cette drôle de vie. Mais pas toujours. Il y a cette surprenante scène sur la combinaison des hasards qui intervient lors de l'accident de la femme. Le poids du hasard est inévitable certes mais ce n'est que celui du hasard ? Il y a cette scène où la femme finit sa traversée de la Manche. Cette voix off qui nous dit que nous pouvons toujours nous changer. Et puis surtout Kate Blanchet est complétement craquante dans certaines scènes ! Dans quel film la voir aussi émouvante ? | |
| | | Tony's Theme air guitariste
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| Sujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... Mar 30 Déc 2014 - 10:49 | |
| - Nulladies a écrit:
Les morveux et le trésor de Tout en Carton
Revoir les hits de sa jeunesse et les transmettre à la nouvelle génération avait jusqu’alors quelque chose d’émouvant. On retrouve son passé, et l’on se rend compte qu’il a quelque chose d’atemporel lorsque les marmots vibrent avec la même intensité que vous, il y a de ça fort longtemps. Ce fut le cas pour E.T., la première trilogie Star Wars, ça le sera pour Retour vers le Futur et celle du Seigneur des Anneaux. Les souvenirs étaient plus flous pour les Goonies. Soit un mix entre Indiana Jones, inspecteur Gadget, Stand By Me et Maman j’ai raté l’avion, le tout dans des décors en carton-pâte fleurant bon les eighties. Dans un bon film destiné à la jeunesse, personne ne s’ennuie, et si les adultes peuvent se contenter du plaisir de voir leurs bambins réagir, le très bon film leur révèlera un savoir-faire ou un propos qui saura les charmer aussi. Ici, en l’occurrence, c’est bien pâlot. La complicité des amis fonctionne sur le nombre d’occurrences de gros mots, la jeune nymphette exhibe davantage sa culotte qu’une quelconque épaisseur de personnage, et l’intrigue est d’une linéarité assez pénible. Des gros méchants, des gentils enfants, des parents américains (maman fait les courses avec la bonne et papa travaille mais félicite à la fin). Un ou deux pièges ou inventions à la MacGyver ne font pas un scénario, et qui plus est sur deux heures de film. Mauvaise pioche. Quand je pense que les gamins avaient eu le choix entre celui-là et Les Temps Modernes… Pour les punir, la prochaine fois, je leur mets un Bresson. T'es dure avec les Goonies. Oui c'est un film eighties en carton pâte et il faut le prendre en tant que telle ; un Idiana Jones pour les enfants. Évidemment comparé à un E.T. ou un Retour vers le Futur, ça vole pas très haut mais ici on est dans le pure divertissement. Les méchants ne font jamais vraiment peur, ils sont plutôt rigolos et les gamins ne sont jamais vraiment en danger. Les gros mots et les petites culottes, il n'y en a pas temps que ça comparé aux films actuels. Le scénario est linéaire, ben ouais, tu voulais quoi un Memento pour gosse ? Alors oui, il y a des clichés surtout au niveau de la famille, genre la bonne mexicaine qui ne comprend rien de ce que la mère de famille lui dit, le petit chinois fan de gadget, le p'tit gros qui se fait ami avec un 'monstre' encore plus rejeté que lui... Mes gamins l'ont vu et ont adoré, moi j'ai bien aimé le revoir. Peut-être suis-je trop nostalgique ? J'avais 10 ans quand ce film est sorti et je n'oublierais jamais le buzz qu'il a fait dans la cour de récréation. Hier pour mes gamins, ce fut la trilogie Retour vers le Futur, carton complet ! Ils me demandent un 4 | |
| | | Nulladies Cinéman
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| Sujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... Mar 30 Déc 2014 - 11:18 | |
| Ouais, je suis un peu dur, c'est vrai. Par contre, pour les gros mots et les culottes, je suis pas si sûr que ça. Déjà dans ET et Princess Bride, ça m'avait surpris, je suis pas sur qu'aujourd'hui, la lénification ambiante fasse ce genre d'écart. Bon, cela dit, c'est pas que je sois réac et anti gros mots, dans les deux cités, ça me dérangeait pas, alors que là j'ai trouvé ça lourd. vous avez vu la trilogie en UNE fois ? | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... Mar 30 Déc 2014 - 12:23 | |
| Moi je te suis carrément sur les Goonies Nulla. - Azbinebrozer a écrit:
- Il y a cette surprenante scène sur la combinaison des hasards qui intervient lors de l'accident de la femme. Le poids du hasard est inévitable certes mais ce n'est que celui du hasard ?
je la trouve magnifique cette scène. - Azbinebrozer a écrit:
Et puis surtout Kate Blanchet est complétement craquante dans certaines scènes ! Dans quel film la voir aussi émouvante ?
Aucun je crois. Mais une petite pièce sur le très sous-estimé Intuitions de Sam Raimi en seconde place. |
| | | Tony's Theme air guitariste
Nombre de messages : 9160 Date d'inscription : 08/04/2009 Age : 49 Humeur : Monochrome
| Sujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... Mar 30 Déc 2014 - 12:49 | |
| - Nulladies a écrit:
- Ouais, je suis un peu dur, c'est vrai.
Par contre, pour les gros mots et les culottes, je suis pas si sûr que ça. Déjà dans ET et Princess Bride, ça m'avait surpris, je suis pas sur qu'aujourd'hui, la lénification ambiante fasse ce genre d'écart. Bon, cela dit, c'est pas que je sois réac et anti gros mots, dans les deux cités, ça me dérangeait pas, alors que là j'ai trouvé ça lourd.
vous avez vu la trilogie en UNE fois ? Oui on a d’abords voulu leur montrer le premier épisode, puis ils ont réclamé le second. On croyait qu'ils allaient saturer après et ben non, ils ont réclamé le troisième. Et même un quatrième... Les gros mots, je m'en souviens mais les petites culottes, ça m'a pas marqué tant que ça (à part dans la bagnole quand le p'tit con lui matte l'entre jambe dans le rétroviseur). | |
| | | Nulladies Cinéman
Nombre de messages : 2734 Date d'inscription : 28/12/2013 Age : 47
| Sujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... Ven 2 Jan 2015 - 8:20 | |
| Burn after viewing On reconnait très vite la patte Coen bros dans Burn After Reading. Leur exploration du cinéma de genre les conduit cette fois vers l’espionnage qu’ils vont autant parodier que déconstruire. De la même façon que Fargo revisitait le polar par le prisme de la lose, cet opus va faire intervenir le même type de personnages dans les mailles de la CIA. Aucun comédien n’échappera au déglaçage en règles des figures tutélaires : l’espion alcoolique, les bureaucrates dépassés que viendront déranger la plèbe abrutie jouant dans la cour des grands. Comme d’habitude, c’est l’occasion de contre emplois assez jubilatoires, Clooney en obsédé sexuel, du jogging et des revêtements de sol, Malkovich battant en un film le nombre d’occurrences du mots fuck de toute sa carrière, Brad Pitt en demeuré sportif… L’intrigue elle aussi fonctionne sur un schéma éprouvé : plusieurs destins et plusieurs classes se trouvent mêlées au un imbroglio comique dans lequel les puissants ne comprennent rien, et les aspirants héros accumulent les bourdes. A ce titre, les échanges dans le bureau de Langley ont une valeur de mise en abyme assez savoureuse, les hauts responsables des services secrets faisant figure de scénaristes dépassés pas les tournures des événements, et le traitant avec la radicalité (à savoir, faire disparaitre des corps) qu’il convient pour s’en sortir. Drôle, bien écrit, rythmé, burlesque… que manque-t-il donc à ce film ? Difficile à déterminer. Burn after reading est clairement mineur dans la filmographie des Coen, à classer dans ces œuvres légères, sympathiques mais dispensables. Parce que le comique n’y trouve pas la grandeur et l’inspiration de Lebowski, parce que la charge sur la bêtise humaine n’atteint pas la noirceur de Fargo ou de No Country. Assez facile, sans prétention, géré avec une désinvolture assumée, il se savoure de façon éphémère. Son titre n’est donc pas à relier seulement au monde de l’espionnage, mais est aussi à prendre comme un conseil consommation : burn after viewing. | |
| | | Rorschach sourcilman ^^
Nombre de messages : 6953 Date d'inscription : 10/02/2009 Age : 43
| Sujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... Ven 2 Jan 2015 - 10:54 | |
| - Nulladies a écrit:
- burn after viewing.
Quelle purge ce film, j'ai galéré pour aller jusqu'à la fin tellement je l'ai trouvé nul en tous points... Même si ta critique lui rend fébrilement honneur, j'ai eu beaucoup de mal à considérer les acteurs dans leurs rôles à contre emploi... | |
| | | Nulladies Cinéman
Nombre de messages : 2734 Date d'inscription : 28/12/2013 Age : 47
| Sujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... Ven 2 Jan 2015 - 11:00 | |
| Je lui rends pas fébrilement honneur, je dis qu'il a des qualités... mais que ça ne fonctionne pas vraiment, finalement. | |
| | | Otto Bahnkaltenschnitzel génération grenat (dîne)
Nombre de messages : 1940 Date d'inscription : 27/08/2014
| Sujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... Ven 2 Jan 2015 - 11:40 | |
| - Rorschach a écrit:
- Nulladies a écrit:
- burn after viewing.
Quelle purge ce film, j'ai galéré pour aller jusqu'à la fin tellement je l'ai trouvé nul en tous points... Même si ta critique lui rend fébrilement honneur, j'ai eu beaucoup de mal à considérer les acteurs dans leurs rôles à contre emploi... Pitt est à claquer dans ce film qui ne trouve pas vraiment sur quel pied danser. Comédie d"espionnage certes, mais le côté burlesque lourdingue et sans profondeur donnent à l'ensemble un côte superficiel et insignifiant. Assurément leur plus mauvais film. (Bon j'ai pas vu Ladykillers) Moi non plus, c'est le seul avec Intolérable Cruauté qui manque à ma filmo des Coen. | |
| | | Azbinebrozer personne âgée
Nombre de messages : 2751 Date d'inscription : 12/03/2013 Age : 63 Localisation : Teuteuil Humeur : mondaine
| Sujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... Ven 2 Jan 2015 - 12:07 | |
| - Nulladies a écrit:
Burn after viewing
On reconnait très vite la patte Coen bros dans Burn After Reading. Leur exploration du cinéma de genre les conduit cette fois vers l’espionnage qu’ils vont autant parodier que déconstruire. De la même façon que Fargo revisitait le polar par le prisme de la lose, cet opus va faire intervenir le même type de personnages dans les mailles de la CIA. Aucun comédien n’échappera au déglaçage en règles des figures tutélaires : l’espion alcoolique, les bureaucrates dépassés que viendront déranger la plèbe abrutie jouant dans la cour des grands. Comme d’habitude, c’est l’occasion de contre emplois assez jubilatoires, Clooney en obsédé sexuel, du jogging et des revêtements de sol, Malkovich battant en un film le nombre d’occurrences du mots fuck de toute sa carrière, Brad Pitt en demeuré sportif… L’intrigue elle aussi fonctionne sur un schéma éprouvé : plusieurs destins et plusieurs classes se trouvent mêlées au un imbroglio comique dans lequel les puissants ne comprennent rien, et les aspirants héros accumulent les bourdes. A ce titre, les échanges dans le bureau de Langley ont une valeur de mise en abyme assez savoureuse, les hauts responsables des services secrets faisant figure de scénaristes dépassés pas les tournures des événements, et le traitant avec la radicalité (à savoir, faire disparaitre des corps) qu’il convient pour s’en sortir. Drôle, bien écrit, rythmé, burlesque… que manque-t-il donc à ce film ? Difficile à déterminer. Burn after reading est clairement mineur dans la filmographie des Coen, à classer dans ces œuvres légères, sympathiques mais dispensables. Parce que le comique n’y trouve pas la grandeur et l’inspiration de Lebowski, parce que la charge sur la bêtise humaine n’atteint pas la noirceur de Fargo ou de No Country. Assez facile, sans prétention, géré avec une désinvolture assumée, il se savoure de façon éphémère. Son titre n’est donc pas à relier seulement au monde de l’espionnage, mais est aussi à prendre comme un conseil consommation : burn after viewing. Bé je te suis complétement Nulla ! "la charge sur la bêtise humaine n’atteint pas la noirceur de Fargo ou de No Country". J'ai rit de bon coeur. Oui la bêtise n'y est pas si dramatique. Oui elle n'est pas montré avec l'ironie et la distanciation qui va avec... La bêtise nous colle à la peau ici c'est tout ! Le contre-emploi oui. C'est probablement une des données du film. Prendre les acteurs les plus glamours du moment et les passer à la moulinette, oui ça me fait hurler de plaisir !! Le film ne pouvait pas fonctionner avec des acteurs de seconde zone. Les Pitt et Cloney ont quand même dû se marrer à faire cette connerie ! | |
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