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| En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... | |
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+14moonriver Otto Bahnkaltenschnitzel Coda Tony's Theme guil Gengis Rorschach davcom Azbinebrozer Nulladies lalou Zwaffle Esther Goupi Tonkin 18 participants | |
Auteur | Message |
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Invité Invité
| Sujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... Mer 5 Nov 2014 - 10:46 | |
| A priori énorme trou dans ma culture cinéphile, je n'ai vu de Ray que Le monde d'Apu, très beau film même s'il ne m'avait pas non plus bouleversé. Pareil pour son presque voisin sri-lankais Lester James Peries dont le Changement au village m'avait autrement plus impressionné mais ses films semblent plus difficiles à trouver. |
| | | Goupi Tonkin la séquence du spectateur
Nombre de messages : 914 Date d'inscription : 21/11/2008
| | | | Invité Invité
| Sujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... Ven 7 Nov 2014 - 15:43 | |
| Mince, jamais fait attention que c'était un remake de Renoir. J'aime énormément ce film de Lang et sa dimension expressionniste voire fantasmagorique, des éclairages crépusculaires aux fameuses visions de culpabilité d'Edward G. Robinson. Un de mes préférés de sa période américaine. |
| | | Nulladies Cinéman
Nombre de messages : 2734 Date d'inscription : 28/12/2013 Age : 47
| Sujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... Ven 7 Nov 2014 - 17:34 | |
| Le pavé sans amarres Gentleman Jim, ou l’irruption à l’écran d’une torpille dont on va suivre la trajectoire avec jubilation et vertige. Errol Flynn a du charme, il le sait, et nous le fait savoir : son personnage est d’un culot phénoménal, et arpente l’échelle sociale comme d’autre courent dans les escalators pour aller plus vite. C’est d’autant plus grisant qu’il ballade avec lui un charme indéniable mêlé à une fierté irritante, galvanisant le peuple, irritant la haute société dont il prend d’assaut la forteresse. Tout fonctionne. Corbett est un pavé jeté dans les docks de San Francisco, et autour duquel les circonvolutions aquatiques sont autant de petits tsunamis. Au cœur, la famille, qui a appris à parler par les poings, dans une culture à l’irlandaise qui nous rappelle les beuveries joyeuses du tonton Ford. Ensuite, les amis et leur apprentissage de la débrouille, puis la femme inaccessible avec laquelle les échanges screwball se feront avec la même vigueur que les pas chassés sur le ring. Enfin, la société mondaine et son club, et la nation toute entière par champion du monde en titre. Parcours à l’évidence absolue, sans heurts, d’une linéarité finalement confondante, le film a le culot de son personnage : il nous emporte. Par sa drôlerie, ses répliques et ses punchlines, sa gestion de la foule, son recours à la comédie musicale ou à Shakespeare, ou les méthodes qu’il propose pour se servir du champagne tout en serrant la main des invités. Afin de parachever son arme d’émotion massive, le film attend les dernières séquences pour asséner une émotion nouvelle, où les masques tombent : en amour, mais surtout dans la compétition, pour un échange poignant de passage de relai entre l’ancien et le nouveau champion. Apaisés, sereins, les protagonistes nous offrent ce genre de paroxysme inaltérable que seuls les grands cinéastes américains savent construire, Capra et Ford en tête. Lors du combat illégal sur les docks, l’arrivée de la police met la foule des spectateurs en débandade : partout, on s’égaille, on saute dans l’eau, on s’enfuit. Cette très belle image en plongée sur le ring, duquel on fuit de toute part, semble être celle du film : celui d’un cadre qui déborde dans la bonne humeur, et ne cesse son expansion que lorsqu’il aura entrainé le spectateur à sa suite. | |
| | | Goupi Tonkin la séquence du spectateur
Nombre de messages : 914 Date d'inscription : 21/11/2008
| Sujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... Ven 7 Nov 2014 - 18:13 | |
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| | | Nulladies Cinéman
Nombre de messages : 2734 Date d'inscription : 28/12/2013 Age : 47
| Sujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... Ven 7 Nov 2014 - 18:15 | |
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| | | Goupi Tonkin la séquence du spectateur
Nombre de messages : 914 Date d'inscription : 21/11/2008
| Sujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... Ven 7 Nov 2014 - 18:23 | |
| La vallée de la peur La fille du désert l'enfer est a lui les fantastiques années 20 la charge fantastique une femme dangereuse l'esclave libre | |
| | | Nulladies Cinéman
Nombre de messages : 2734 Date d'inscription : 28/12/2013 Age : 47
| Sujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... Ven 7 Nov 2014 - 18:25 | |
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| | | Goupi Tonkin la séquence du spectateur
Nombre de messages : 914 Date d'inscription : 21/11/2008
| | | | Invité Invité
| Sujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... Ven 7 Nov 2014 - 20:21 | |
| Celui-là un peu mésestimé est immense aussi : |
| | | Nulladies Cinéman
Nombre de messages : 2734 Date d'inscription : 28/12/2013 Age : 47
| Sujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... Ven 7 Nov 2014 - 20:26 | |
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| | | Nulladies Cinéman
Nombre de messages : 2734 Date d'inscription : 28/12/2013 Age : 47
| Sujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... Sam 8 Nov 2014 - 7:22 | |
| Toi qui des héros le vibrant panache escompte En entrant ici-bas tout espoir abandonne Car de la grande Histoire, on a changé la donne Ce soir « It’s murder time » et on solde les comptes Bienvenue dans la nuit de la fornication Aux relents purulents de la nation humaine. Rorschach son coryphée enivré par la haine Taillade avec ardeur cette déréliction A l’épique chanson d’un âge d’or ancien Succède l’action minée par l’apathie Aux ralentis funèbres évidés d’empathie Snyder du crépuscule est le grand plasticien. Qu’importe les élans dorés de l’uchronie L’apocalypse est là, avec ou sans victoire Et c’est le chant du cygne, veule et blasphématoire Qu’entonnent les héros saturés d’ironie Puzzle temporel dépourvu de tout fard Le récit fouille au cœur d’obscures fondrières Familles suppliciées, origines ordurières : Ça a toujours été et restera « trop tard ». Les héros fatigués contemplent avec terreur La pourriture ambiante gangréner la planète Le Dieu nucléaire abandonne sa quête Et laisse les humains fomenter leurs erreurs. Etrange association que celle du spectacle D’une horloge en cristal, ou de vaisseaux fantômes Pyramide glaciaire ou napalm à l’atome… C’est toujours du néant que l’on se fait l’oracle. Le verdict “One big joke” asséné sur l’humain Fonde un ordre nouveau construit par l’artifice D’un ennemi commun, glorieux sacrifices Pour quelques illusions sur de beaux lendemains. | |
| | | Nulladies Cinéman
Nombre de messages : 2734 Date d'inscription : 28/12/2013 Age : 47
| Sujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... Dim 9 Nov 2014 - 7:01 | |
| Les amants du front veufs. S’il fallait choisir un exemple parlant de la preuve qu’une mise en scène brillante permet de transcender le scénario le plus convenu, Quand passent les cigognes serait l’un des choix les plus pertinents. L’amour à l’épreuve de la guerre, de l’attente et des remords. Une fois les cartes distribuées, l’intrigue se déroule avec une évidence confondante, et laisse une liberté au regard de Kalatozov qui va s’atteler à une définition visuelle du pathétique. L’amour est un vol de cigogne et une figurine d’écureuil, un couple chuchotant dans une cage d’escalier filmée à l’oblique, ou une place trop grande pour eux, accentuée par une plongée vertigineuse. C’est la réunion de deux visages superbement éclairés, dans un noir et blanc somptueux qu’on retrouvera plus tard dans le premier Tarkovski, l’Enfance d’Ivan, avec le même attachement pour les bouleaux blancs. Il est difficile de sélectionner des morceaux de bravoure dans ce film, tant l’enchainement de ces 95 minutes est d’une densité et d’une virtuosité implacable. D’un romantisme échevelé, il accumule les paroxysmes, exacerbant l’amour contrarié pour lui donner des dimensions universelles. Les deux âmes sœurs séparées par la guerre, à quelques mètres l’une de l’autre sans le savoir, à quelques lettres l’une de l’autre, rejoignent par la grande porte les amants maudits de la fiction atemporelle. Face à eux, la violence alimente avec une force similaire les obstacles au bonheur. Deux scènes majeures, celle de la mort du soldat en forêt et du bombardement de l’appartement parental, déploient une force imprescriptible sur le spectateur : étirées jusqu’à l’excès, par un tourbillon des troncs blancs ou l’ascension interminable d’un escalier en ruines, enrichies par des surimpressions révélant la psyché tourmentée des protagonistes, elles atteignent les crêtes des tourments les plus violents. On pense parfois, dans cette frénésie, à celle qu’atteindra Paradjanov dans Les chevaux de feu, où la caméra vibre à l’unisson de ses personnages dans un cri où se mêlent la force de la jeunesse et l’intensité rageuse de sa souffrance. Dans la perspective d’une alliance entre la destinée individuelle et collective, Kalatozov construit son intrigue autour de deux échos, Veronika dans la foule, pour les adieux, puis pour le retour des soldats. Perdue, ballotée, dans des travellings extraordinaires, elle évoque le final des Enfants du Paradis et une impuissance face à la tragédie de l’Histoire. La dimension soviétique du final, par la distribution collectiviste du bouquet de fleur, n’occulte en rien sa force émotionnelle. L’attente de Veronika, ses remords, sa rencontre hallucinée avec un enfant qui la sauve du suicide, achèvent de marquer définitivement le spectateur. Splendide, vibrante, elle est la femme soldat, la mère veuve irradiée d’une lumière indélébile. | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... Dim 9 Nov 2014 - 11:51 | |
| Tu me rassures quelque peu sur l'intérêt de voir ce film. Sur les conseils cinéphiles de Scorsese je m'étais cogné Soy Cuba du même Kalatozov, mise en scène très moderne et parfois impressionnante certes (bon c'est pas Orson Welles quand même) mais dont le lyrisme ne sert qu'un amoncellement d'images propagandistes sans scénario. Certains jugeront sans doute ça poétique derrière sa fonction première de louer la mère patrie. Mouais. Bof. |
| | | Goupi Tonkin la séquence du spectateur
Nombre de messages : 914 Date d'inscription : 21/11/2008
| Sujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... Dim 9 Nov 2014 - 21:20 | |
| Pas revu depuis très longtemps. Je me souviens d'un mélo un tantinet vieillissant mais régénéré par des plans incroyablement stylisés et un souffle lyrique très "Mosfilm". Très envie de le revoir. | |
| | | Nulladies Cinéman
Nombre de messages : 2734 Date d'inscription : 28/12/2013 Age : 47
| Sujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... Mer 12 Nov 2014 - 7:40 | |
| On fustige assez souvent les manquements et les maladresses du film à la française ; ayons donc l’honnêteté de savoir saluer ses réussites. La Ritournelle, comme son titre l’indique, est un tout petit film qui s’assume, voire se revendique comme tel. Modeste dans son ambition narrative, linéaire, par original pour un sou, il évoque l’escapade d’une épouse hors de sa Normandie agricole pour un séjour parisien durant lequel son infidélité lui permettra de remettre sa vie en perspective. Sujet peu attrayant, à l’image de la bande-annonce sans charme particulier… Mais Fitoussi est un petit orfèvre qui sait exploiter toute la délicatesse infinie d’Huppert, comme on a déjà pu le constater dans Copacabana, ou des autres comédiens comme dans La vie d’artiste (si l’on oublie Pauline Détective, exercice de style assez maladroit). Doté d’un très bon sens du dialogue, particulièrement fluide et authentique (qu’on pense à l’apparition de Marina Foïs en belle-sœur irritante, très réussie), le film s’attache à un portrait croisé de deux époux dont la séparation sera garante d’un renouvellement des échanges. Les échappées des protagonistes ont la délicatesse de la vie réelle : aussi désirées que déceptives, elles parviennent à retranscrire ces moments qui ne sont forts que parce qu’on les vole. Ainsi, la séduction première entre Huppert et Pio Marmaï n’est possible que lors d’une soirée éphémère, et ne pourra se prolonger comme on l’avait cru. Toujours sur le fil, équilibré dans sa sentimentalité, c’est par des petites épiphanies silencieuses que le film parvient à atteindre la vérité que les personnages eux-mêmes ignoraient jusqu’alors : la malice d’un homme qui s’installe près d’une femme au restaurant, la visite à Orsay d’un agriculteur soucieux de revoir ses champs magnifiés par la peinture, ou la reconnaissance de son fils acrobate dans une superbe séquence qui ne s’embarrasse pas de mots pour dire la richesse de l’amour filial. La force de certaines œuvres est, à l’inverse de celles qui exhibent leur virtuosité ou la particularité stylistique de leur genre, de savoir s’effacer. Lorsqu’on oublie que les comédiens jouent, que les dialogues sont écrits et qu’une caméra les filme, c’est un accès humble et sans détours à l’humain qui s’impose, et c’est loin d’être à la portée de tous. Il suffit de comparer ce film aux récents La vie domestique ou Pas son genre, entre autre, pour s’en convaincre. C’est aussi du cinéma, et Marc Fitoussi est un maitre en la matière. | |
| | | Nulladies Cinéman
Nombre de messages : 2734 Date d'inscription : 28/12/2013 Age : 47
| Sujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... Mer 12 Nov 2014 - 7:42 | |
| Yé m’appelle Inigo Montoya : tou a toué mon père. Prépare-toi à sourire. 1987 : c’était avant. Les films pour enfant, c’était le Disney annuel, à l’époque peu inspiré, et l’empire Spielberg et Lucas en pleine expansion. Quand Princess Bride déboule, il devance et annonce ce qui est devenu une tarte à la crème depuis, surexploité par Shrek et consorts : la transgression narrative et l’ironie. Alors qu’on ne conçoit plus vraiment aujourd’hui de film pour la jeunesse dénué de second degré, à la fois pour draguer les parents et parce qu’on considère que l’innocence, c’est so XXth century. Le conte sera donc agrémenté d’interruptions par le lecteur et l’enfant à qui on le destine. L’efficacité fut totale sur mon fils ainé, qui tomba dans le panneau de l’exposition se faisant parodie de roman à l’eau de rose : alors qu’il commençait à se plaindre des baisers insistant en ombre chinoise sur coucher de soleil, sa mâchoire se décrocha quand le gamin tint à peu près le même langage que lui à l’écran pour interrompre le charme… Comique et enlevé, Princess Bride déploie ensuite son charme dans la finesse de son humour et ses combats bondissants qui font lorgner son bellâtre d’acteur du côté d’Errol Flynn, la hanche avisée, l’œil pétillant et le sourire ravageur. On saluera particulièrement les efforts dans l’écriture des dialogues, qui ne se fourvoient pas dans cette idée si communément admise qu’il faut parler leur langue pour leur parler. Parodiant la langue des contes, jouant du comique de répétition (« Inconcevable ! » ou toute la tirade d’Inigo Montoya pour acter sa vengeance), elle se permet aussi de brusques ruptures particulièrement vulgaires (fils de pute, etc. Je serais curieux de voir si la V.O va aussi loin, d’ailleurs). Le film a certes un peu vieilli dans sa gestion du rythme, notamment dans sa longueur des plans silencieux dans certains dialogues, vraiment étrange… J’imagine qu’il existe des études qui montrent la moyenne de durée des plans dans l’histoire du cinéma, elle doit être édifiante. Truffé de petites saillies destinées à devenir cultes (les Rongeurs de Taille Inhabituelle, les combattants à la main gauche et au verbe haut, les verres empoisonnés, le concept du Grand Pirate Roberts…), Princess Bride est souvent un régal et semble être à même de toucher un public pourtant aguerri à ce type d’humour, dispensé ici avec autrement plus de panache. | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... Mer 12 Nov 2014 - 9:49 | |
| Tiens je l'ai revu y a pas longtemps avec ma femme qu découvrait, j'ai beaucoup plus apprécié que quand j'étais gamin. Et d'autant plus en regardant parallèlement Homeland avec Inigo Montoya en grand ponte barbu de la CIA. D'après ce qu'on m'a dit ça fait partie des rares films qui gagnent à être vus en VF. |
| | | Zwaffle un mont de verres
Nombre de messages : 1724 Date d'inscription : 08/01/2014 Age : 47
| Sujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... Mer 12 Nov 2014 - 11:02 | |
| - RabbitIYH a écrit:
- Tiens je l'ai revu y a pas longtemps avec ma femme qu découvrait, j'ai beaucoup plus apprécié que quand j'étais gamin. Et d'autant plus en regardant parallèlement Homeland avec Inigo Montoya en grand ponte barbu de la CIA. D'après ce qu'on m'a dit ça fait partie des rares films qui gagnent à être vus en VF.
perso je l'ai découvert aussi il y a pas longtemps mais en VO c'est vrai que bien qu'étant un intégriste de la VO, il arrive parfois que ma préférence aille parfois à la VF pour certains films ça m'a fait bizarre par exemple de revoir la trilogie Retour Vers Le Futur en VO, j'étais habitué aux voix françaises pareil pour Les Simpsons et South Park qui sont parfois plus drôles en VF (un comble) | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... Mer 12 Nov 2014 - 14:02 | |
| Oui je me vois mal regarder Last Action Hero en VO par exemple (alors que c'est peut-être tout aussi bon d'ailleurs). |
| | | Nulladies Cinéman
Nombre de messages : 2734 Date d'inscription : 28/12/2013 Age : 47
| Sujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... Jeu 13 Nov 2014 - 8:00 | |
| La peste et l’Eden. La vallée perdue commence comme Conan le Barbare : une immersion dans cet âge ancestral fondé sur la violence, où le rapport à l’autre se résume au viol, au fer et aux flammes. Encadrant le récit, deux séquences d’apocalypse humaine dressent un tableau très breughélien de l’Histoire : la foule se broie et s’amoncelle en charniers, tandis que les survivants attendent que la famine ou la peste s’occupent de leur sort. Logée au sein de cet enfer sur terre, la vallée éponyme offre une alcôve naturelle propice au merveilleux. La montagne, les ressources, les alpages sont la promesse d’une vie paisible et harmonieuse, d’un retour à l’Eden jusqu’alors inespéré. Reste à le maintenir en l’état, alors qu’arrive une troupe de mercenaires multiconfessionnelle en ces temps de guerre religieuse. La vallée perdue est d’une rare intelligence dans sa façon d’établir les nœuds qui gangrènent toute civilisation humaine : à partir du moment où il s’agit de partager avec l’autre, les barrières s’érigent. A l’amour répond le viol, à la religion le satanisme, à la vie collective le pillage. Porté par un humaniste délesté de bien des attaches au monde, Omar Sharif, au service d’un pragmatisme dénué de toute empathie pour l’humain, Michael Caine, le projet d’une régulation de la barbarie s’échafaude dans la douleur et l’intelligence. Car ils ont beau s’installer à l’écart de l’Histoire, celle-ci cogne aux portes de la vallée. Les décideurs vont devoir acheter la paix et l’établissement de l’utopie sera avant tout politique. De ce point de vue, le film est admirable : tout n’est que négociations et concessions entre trois hommes : le fort, le Capitaine, le conseiller avisé, Vogel, et celui dont on ne peut faire l’économie, l’homme d’Eglise fanatique. Au centre, les soldats dont on doit réfréner les élans instinctifs (viol et pillage) et la masse populaire paysanne qui se contente de subir. Pour les manipuler, rien de tel que les visions d’une religion spectaculaire et eschatologique. Dans cette articulation du social et du mystique, du politique et du fanatisme se construit un regard d’une lucidité désenchantée sur l’humain. Alors qu’on sait que les jours de la communauté sont comptés, et que seul l’hiver qui coupe les routes les mettra à l’abri de l’extérieur, l’utopie n’en reste pas une bien longtemps. Métaphore d’une Europe ensanglantée, elle reproduit les meurtres fondateurs des textes sacrés pour advenir. Au fil des dialogues qui jalonnent la constitution, les véritables motifs du questionnement surgissent : de l’utilité de la guerre, et surtout de l’existence de Dieu. La densité du film est frappante : visuellement riche par ses paysages et ses visages, incarné par de nombreux personnages aux motivations complexes comme le Capitaine ou sa compagne sorcière aux motifs les plus généreux, c’est finalement un véritable essai sociologique, historique et philosophique. [Spoils] Au pessimisme radical de son message répond la picturalité éphémère d’une utopie : le bal, les montagnes enneigées ou le sourire de certaines femmes entre deux viols ou bûchers. Si tout se délite, la tentative est restée : c’est bien ce que dit le Capitaine avant de mourir : « If you ever find God, tell him we created… ». Réconcilié partiellement avec l’humanité au moment de la quitter, il n’a pas le temps de nommer ce qu’il a fondé avec son comparse : c’est dans cette suspension, au-delà de l’idéologie, que se logent les derniers élans humanistes : on essaie tout de même. | |
| | | Nulladies Cinéman
Nombre de messages : 2734 Date d'inscription : 28/12/2013 Age : 47
| Sujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... Ven 14 Nov 2014 - 6:54 | |
| Les fossés de l’histoire Résolument ambitieux, Lone Star joue sur un tel nombre de tableaux qu’il en devient difficile à circonscrire. C’est avant tout un film sur le passé et l’héritage. Le personnage principal est un sheriff, fils du précédent que la communauté s’acharne à sanctifier, poids mort d’autant plus ingérable que les affaires de famille n’ont pas arrangé la relation filiale. La découverte d’un cadavre remontant à 40 ans en arrière est l’occasion de remuer ce passé sur lequel on est volontiers révisionniste. A plusieurs reprises, le passage d’une époque à l’autre se fait par le biais d’un travelling qui fait cohabiter dans un même espace deux temporalités, belle façon de donner chair aux fantômes de l’histoire. La belle idée est de faire du fils un homme de 40 ans, déjà fatigué par la vie, divorcé et ayant échoué à rivaliser avec la grandeur paternelle, dont la conquête amoureuse ne pourra se défaire d’une histoire pesante (et un brin poussive, reconnaissons-le, dans sa dimension explicitement « tragédie antique »). Le récit se complexifie par son contexte géographique : ville frontalière du Mexique, elle tente de vivre avec trois communautés différentes, wasps, latinos et noirs. Le mélange est tendu, les rancœurs et les non-dits assourdissants. Liaisons mixtes, racisme, ghettoisation, expansion d’une communauté au détriment de l’autre, tous ces thèmes sont évoqués par l’entremise de personnages archétypaux plutôt touchants et crédibles. Film sur la communauté, Lone Star en révèle surtout les petits arrangements : devenir maire, rester sheriff, tenir un bar, construire une nouvelle prison, tout est politique, renvoi d’ascenseur, entre copinage et corruption. Les enjeux d’un tel écheveau sont réellement passionnants, mais si profus qu’on se prend à imaginer ce qu’aurait donné une série sur ce pitch, accordant davantage de temps à chaque personnage et sa version du racisme, sa vision de la tolérance, sa gestion du passé. Bien joué, construit avec efficacité, Lone Star est doté des meilleures intentions et s’en sort plutôt honorablement dans sa tentative de fouiller la fuyante et complexe histoire de l’identité américaine. | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... Ven 14 Nov 2014 - 8:17 | |
| - Nulladies a écrit:
Les enjeux d’un tel écheveau sont réellement passionnants, mais si profus qu’on se prend à imaginer ce qu’aurait donné une série sur ce pitch, accordant davantage de temps à chaque personnage et sa version du racisme, sa vision de la tolérance, sa gestion du passé.
Tout à fait, j'avais beaucoup aimé mais sans y trouver le chef-d'oeuvre espéré. |
| | | Otto Bahnkaltenschnitzel génération grenat (dîne)
Nombre de messages : 1940 Date d'inscription : 27/08/2014
| Sujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... Sam 22 Nov 2014 - 15:16 | |
| La fin justifie t-elle les moyens. Non. C'est chiant et un peu con | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... Sam 22 Nov 2014 - 16:15 | |
| Moi j'avais bien aimé. Et puis l'excellent Limitless quelques années plus tard, meilleur thriller hollywoodien de ces dernières années n'en déplaise à un accueil critique plutôt tiède, m'a confirmé tout le talent de raconteur et de metteur en scène de ce Neil Burger. |
| | | Otto Bahnkaltenschnitzel génération grenat (dîne)
Nombre de messages : 1940 Date d'inscription : 27/08/2014
| Sujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... Sam 22 Nov 2014 - 17:29 | |
| - RabbitIYH a écrit:
- Moi j'avais bien aimé. Et puis l'excellent Limitless quelques années plus tard, meilleur thriller hollywoodien de ces dernières années n'en déplaise à un accueil critique plutôt tiède, m'a confirmé tout le talent de raconteur et de metteur en scène de ce Neil Burger.
L'histoire d'amour est limite grotesque,( le plan des deux mains qui s'éloignent sans pouvoir se toucher ) J'ai trouvé la mise en scène désincarnée et distante avec de grosses ficelles scénaristiques. Et puis cette duchesse à de bien trop grandes dents. Et le twist final, c'est quoi, un hommage déguisé à "usual suspects"? Mais un bon téléfilm en quelque sorte. | |
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| Sujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... | |
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