En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8....

Il faut accepter la pose, c'est évident, de même que la neurasthénie narrative et contemplative. Effectivement, la formule est bien trouvée, renforcée par le sous-titre qui évoque les "souvenirs de la maison close".

Ils sont jeunes et fringants, le brushing impeccable
Sourire carnassier à l’assaut de la gloire
Athlètes sculpturaux, auxquels on a fait croire
Que la beauté du monde est un soap implacable.

Récit initiatique à la sauce teenage,
La concurrence agite la testostérone
Dans un ballet brutal, parfaitement synchrone,
Autour de la femelle se meut le grand manège.

Avant que de partir, libérons nos instincts
Dans un entrainement aussi gore que fasciste
Pulvérisant les os, le big boss fantaisiste
Poignarde des trouffions les maladroites mains.

Ardemment désirée, la vindicte nuptiale
Où gicle le plasma des planètes hostiles
Libère les hormones de nos frais érectiles
Ivres de sang vert en maculations faciales.

Sous la lumière bleue d’un grouillant génocide
Les balles continues pleuvent en geyser de plomb ;
L’armée haineuse et rustre, fière de son aplomb
Implose sous l’assaut des puissants arachnides

Quand ses chefs agonisent en sanglantes brochettes
Rico gravit, grandiose, la hiérarchie des veaux
Qu’importe si l’alien vous suce le cerveau
Quand tous vos arguments sont dans votre gâchette.

Pour qu’on cesse sur Terre de pleurer tous nos morts
Les médias glorifient les exactions en bande
Hypnotisent la foule, glorieuse propagande
Au profit du combat : “Would you like to know more ?”

Face à ces jeux du cirque à dimension cosmique
L’humanité ouvre un sourire aux larges dents
Et s’adonne avec vice, au blockbuster ardent
Où giclent les artères sous les assauts sadiques.

Nulladies a écrit:

Ils sont jeunes et fringants, le brushing impeccable
Sourire carnassier à l’assaut de la gloire
Athlètes sculpturaux, auxquels on a fait croire
Que la beauté du monde est un soap implacable.

Récit initiatique à la sauce teenage,
La concurrence agite la testostérone
Dans un ballet brutal, parfaitement synchrone,
Autour de la femelle se meut le grand manège.

Avant que de partir, libérons nos instincts
Dans un entrainement aussi gore que fasciste
Pulvérisant les os, le big boss fantaisiste
Poignarde des trouffions les maladroites mains.

Ardemment désirée, la vindicte nuptiale
Où gicle le plasma des planètes hostiles
Libère les hormones de nos frais érectiles
Ivres de sang vert en maculations faciales.

Sous la lumière bleue d’un grouillant génocide
Les balles continues pleuvent en geyser de plomb ;
L’armée haineuse et rustre, fière de son aplomb
Implose sous l’assaut des puissants arachnides

Quand ses chefs agonisent en sanglantes brochettes
Rico gravit, grandiose, la hiérarchie des veaux
Qu’importe si l’alien vous suce le cerveau
Quand tous vos arguments sont dans votre gâchette.

Pour qu’on cesse sur Terre de pleurer tous nos morts
Les médias glorifient les exactions en bande
Hypnotisent la foule, glorieuse propagande
Au profit du combat : “Would you like to know more ?”

Face à ces jeux du cirque à dimension cosmique
L’humanité ouvre un sourire aux larges dents
Et s’adonne avec vice, au blockbuster ardent
Où giclent les artères sous les assauts sadiques.

Énorme !!

Fiston a parfois besoin que je l'emmène un peu loin pour voir des films d'animation japonais que j'y connais rien !
Vus donc L'île de Giovanni et Budori.
L'un comme l'autre sont visuellement très beau particulièrement L'île. C'est dingue comment le cinéma d’animation japonais qui vise aussi en partie un public d'enfants sait porter des sujets graves.
L'île de Giovanni aborde l'annexion d'une île japonaise en 1945 par les soviétiques. Budori aborde les questions du climat, de la famine, de l'investissement d'un peuple pour assurer sa survie.
L'île de Giovanni est magnifique, juste peut-être un peu tire larme vers la fin ?
Budori est pour nous comme un film d'un autre âge. Très lent et gnangan au début, le film traite de situations graves avec une volonté de dire combien il faut résister au pathétique. Systématiquement les scènes les plus graves sont accompagnées d'une musique entraînante ! Film un rien vieux con, décrié par une partie de la critique, Budori porte un idéal collectif exceptionnel dans ce que je connais du cinéma mondial d'animation pour jeune public.

Merci pour les idées de films d'animation Azbine ! Je commençais à être à court, au point de me taper Vaillant, pigeon de combat que je ne conseille pas vraiment d'ailleurs.

Nulladies a écrit:

Ardemment désirée, la vindicte nuptiale
Où gicle le plasma des planètes hostiles
Libère les hormones de nos frais érectiles
Ivres de sang vert en maculations faciales.

Tellement bien vu.

Vous reprendrez bien du désert ?

Belle trajectoire que celle qui ouvre le film : une ligne droite solitaire, vers la mort, sans tambours ni trompettes, suivie d’un enterrement où la légende peine à s’écrire : en Angleterre, Lawrence reste un mystère. De son histoire, on ne peut véritablement rien dire… Car « nothing is written ».
Lean ne pouvait pas mieux introduire son ode à l’épopée visuelle : ce ne sont pas les mots, mais bien les plans qui graveront dans l’histoire collective la geste d’un personnage hors norme, qu’aucun pays ne pourra s’enorgueillir d’associer la gloire au patrimoine national. Anglais, arabe, soldat, bédouin, colonel, tribal, Lawrence est unique, le produit d’une conjonction catastrophique, celle de l’Histoire mondiale, la guerre, et d’un lieu, l’Arabie.

Aux origines, donc, le désert. Désireux d’en affirmer la puissance, Lean commence par y perdre deux hommes, encerclés par les dunes, accablés par la chaleur. La beauté des plans, le temps pris dans les marches incessantes, l’ardeur de la lumière : avant même de lancer les combats, le film a pris son envol épique, renforcé par un thème musical grandiose et arabisant.
Lawrence d’Arabie est un grand film, et ne cesse de l’affirmer : parce qu’il traite du plan d’ensemble, de paysages infinis et d’une armée de plus en plus grande. A ce titre, l’arrivée des combattants dans Aqaba, qu’on voit se ruer dans la ville et déboucher dans les rues en un seul plan est splendide. Parce qu’il traite aussi d’un grand homme, et parvient à lui insuffler une complexité dans un récit qui joue souvent la carte de l’aventure bon enfant, où l’on se prend d’affection pour des enfants, on sauve ses vaillamment les siens, ou on les achève dans les larmes. Héros en devenir, Lawrence se grime progressivement, et se laisse porter par la foule qui l’acclame. Romantique, fougueux, impulsif, il ne reste pas pour autant le protagoniste d’une hagiographie. Alors qu’il se contemplait avec enthousiasme dans son costume de chérif, c’est éclaboussé de sang et hébété qu’il finit les combats. De la même façon, Lean oppose avec intelligence la coexistence des intérêts locaux et de la mainmise du capitalisme colonialiste. Pessimiste et sans illusions, le film s’articule autour d’une question essentielle : celle des applications possibles d’une volonté individuelle sur tout un peuple. Ivre d’un culte de la personnalité, Lawrence échoue dans la constitution d’une réelle gouvernance arabe. En cela, le contrepoint aux envolées échevelées d’un héroïsme qui fend la dune donne une réelle épaisseur au film.

Sinon, trois remarques :

- On notera le travail de restauration qui fait honneur au potentiel du Blu-ray : la copie est superbe.

- L’ajout de 21 minutes supplémentaires en 1989 (j’aimerais bien, d’ailleurs, savoir de quelles séquences il s’agit) n’est pas forcément une bonne chose. Le rythme souffre parfois de quelques essoufflements.

- Et tout de même, pour un film de 3h47, ça manque de gonzesses.

Nulladies a écrit:

- Et tout de même, pour un film de 3h47, ça manque de gonzesses.

Certes. Mais Lawrence d'Arabie n'est-il pas aussi une grande figure gay ? Belle éphèbe blond, limite androgyne, vers lequel convergent les désirs réprimés, et lui-même attiré par les corps et les coeurs exotiques ? Son homosexualité n'est jamais soulignée explicitement dans le film mais le jeu de Peter O'Toole suffit à l'induire.

Allez hop ! Ça commence maintenant sur Arte. Merveille des merveilles !!!

RabbitIYH a écrit:

Nulladies a écrit:

- Et tout de même, pour un film de 3h47, ça manque de gonzesses.

Certes.  Mais Lawrence d'Arabie n'est-il pas aussi une grande figure gay ? Belle éphèbe blond, limite androgyne, vers lequel convergent les désirs réprimés, et lui-même attiré par les corps et les coeurs exotiques ? Son homosexualité n'est jamais soulignée explicitement dans le film mais le jeu de Peter O'Toole suffit à l'induire.

C'est un peu ce que je sous entendais...

Goupi Tonkin a écrit:

Allez hop ! Ça commence maintenant sur Arte. Merveille des merveilles !!!

Bientôt au programme avec les minots, celui-là.

Nulladies a écrit:

RabbitIYH a écrit:

Nulladies a écrit:

- Et tout de même, pour un film de 3h47, ça manque de gonzesses.

Certes.  Mais Lawrence d'Arabie n'est-il pas aussi une grande figure gay ? Belle éphèbe blond, limite androgyne, vers lequel convergent les désirs réprimés, et lui-même attiré par les corps et les coeurs exotiques ? Son homosexualité n'est jamais soulignée explicitement dans le film mais le jeu de Peter O'Toole suffit à l'induire.

C'est un peu ce que je sous entendais...

Désolé mon radar gay n'est pas encore au point.

Petit cycle Mankiewicz cette semaine pour combler les manques du précédent :

1. Un mariage à Boston, 1947
2. No way out, 1950
3. Jules César, 1953
4. Cléopâtre, 1963
5. Le reptile, 1970

Cf le topic dédié.

Nulladies a écrit:

Goupi Tonkin a écrit:

Allez hop ! Ça commence maintenant sur Arte. Merveille des merveilles !!!

 Bientôt au programme avec les minots, celui-là.

d'après ce que j'ai lu sur twitter, le film était soit en VF soit en version allemande... autant dire que c'est gâcher le plaisir de ce chef d'oeuvre qui se voit en VO ou ne se voit pas

oui, VOST indisponible. Ce qui est assez indigne d'Arte. Il y a des coups de pied au cul qui se perdent.


Du coup :

Häxan - La Sorcellerie à travers les âges (1922) - Benjamin Christensen

OFNI. Oeuvre absolument inclassable qui mêle pédagogie et fiction, thèse clinique ( en substance : les possessions démoniaques du moyen-âge relèvent de l'hystérie et autres troubles psychiatriques ) et humour caustique ( Le film est assez anticlérical, et donc plutôt couillu pour l'époque ) , documentations historiques et fantasmagories débridées ( esthétiquement très soignées ) dont l'étrangeté et la relative crudité des images étonnent pour un film de 1922 : nudité, sorcières qui baisent en gros plan le cul du Diable, religieuses hystériques envoûtées par le Malin, auto-flagellation et mutilations en tous genres, descriptions précises des tortures de l'Inquisition et autres  joyeusetés...

  Bizarrerie filmique de la plus belle eau !!!

Miam, ça donne envie !

Ouep drôle d'ovni ce truc. Par curiosité tu as une BO "actualisée" sur ton édition DVD ? Parce que deux groupes avaient sorti d'excellents scores alternatifs de ce film, Bang Gang (enfin, plutôt son leader Barði Jóhannsson) en mode plutôt dramatique et surtout Bronnt Industries Kapital, génial projet dark ambient "victorien" du bristolien Guy Bartell, en mode flippant.

Nulladies a écrit:

1. Un mariage à Boston, 1947
2. No way out, 1950
3. Jules César, 1953
4. Cléopâtre,  1963
5. Le reptile, 1970

CO, immense CO mésestimé, COSC, CO et... bof.  

Citation :

Par curiosité tu as une BO "actualisée" sur ton édition DVD ? Parce que deux groupes avaient sorti d'excellents scores alternatifs de ce film, Bang Gang (enfin, plutôt son leader Barði Jóhannsson) en mode plutôt dramatique et surtout Bronnt Industries Kapital, génial projet dark ambient "victorien" du bristolien Guy Bartell, en mode flippant.

J'ai vu la version avec la bande son signée Bardi Johannsson et interprétée par le Bulgarian Chamber Orchestra. C'est la version restaurée de 2006. La plus répandue.

Il existe aussi, parait-il, une version restaurée à la fin des 60's ( intégralement en noir et blanc, sans les teintes ) avec une bande son assez free jazz où les intertitres ( nombreux) sont supprimés et remplacés par la voix (off ) de Burroughs. Ça me tente assez. Dommage pour les teintes ( belle gamme de bleu, rouge, ocre ) mais le commentaire dit par Burroughs doit valoir son pesant de cacahuètes.

Tony's Theme a écrit:

un bon petit filmé indé sympa dans mon souvenir

Zwaffle a écrit:

Tony's Theme a écrit:

un bon petit filmé indé sympa dans mon souvenir

Oui c'est marrant de voir tous les codes des vieux films policiers actualisés.

La simple présence d'Emilie De Ravin me donne envie de le regarder...

Très chouette ce Brick, qui drible en effet joliment avec les codes du film noir. Une belle rampe de lancement pour le très doué Rian Johnson, futur auteur du magnifique Looper.

RabbitIYH a écrit:

Très chouette ce Brick, qui drible en effet joliment avec les codes du film noir. Une belle rampe de lancement pour le très doué Rian Johnson, futur auteur du magnifique Looper.

Fais moi penser à ressortir ce smiley quand tu encenseras [mettre ici n'importe titre de film d'auteur où l'auteur se montre tellement qu'on ne peut pas le rater et qu'il n'y a plus de place pour un récit digne de ce nom].

Looper, c'est pas mal, et c'est digne pour son genre. De là à le qualifier de magnifique...

Nulladies a écrit:

et c'est digne pour son genre

Je crois que ça suffit à décrédibiliser toute critique que tu pourrais formuler vis-à-vis d'un film de SF (à moins que tu ne parles de blockbuster... mais comme ça n'en est pas un). Bien sûr qu'il est magnifique ce film, pour sa fatalité aux allures de tragédie antique qui en fait davantage un film noir par bien des aspects d'ailleurs, sa méditation sur l'étranger que l'on devient pour soi avec le temps (un thème déjà en filigrane dans Brick à travers le personnage d'Emilie de Ravin), son Jeff Daniels mélancolique, son duo d'acteurs mimétiques (JG-Levitt est bluffant en Bruce Willis jeune), ses enjeux ambigus, son univers transgenre (SF et film noir donc mais aussi film de mafia, thriller, comédie noire dont les éléments s'imbriquent tout à fait naturellement), son scénar à tiroirs captivant et désespéré, la sincérité de ses histoires d'amour croisées... j'en passe.