En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8....

Déjà vu ou découverte ?

RabbitIYH a écrit:

Déjà vu ou découverte ?

Déja vu, j'avais beaucoup aimé à sa sortie en salle.
Je crains un peu de le revoir, pour tout dire.

Bah je vois pas pourquoi, à mon avis il gagne à être revu. J'ai du le voir une demi-douzaine de fois d'ailleurs.

Le Cheik Blanc , 1952. Premier vrai film de Fellini ( Les feux du music-hall était coréalisé par Lattuada ).

Avec le recul, il est assez étonnant (et jubilatoire ) de constater l'aisance avec laquelle Fellini s'affranchit du néoréalisme régnant à l'époque pour imposer déjà sa singularité et poser les jalons de ce que sera son univers . Tout est déjà pratiquement là. Satire, onirisme, déambulations dans une Rome cinégénique aux figures étranges et pittoresques, le foutoir poétique des plateaux de tournage ( ici, l'appareil photo des Romans-photos remplace la caméra du cinéma ), le vent, la mer, la musique de Nino Rota et ... Giulietta Masina qui entre dans le film en dansant dans la nuit romaine, elfe touchant, enfantin et fragile : elle s'appelle Cabiria et sera 5 ans plus tard le personnage central d'un des plus bouleversants films du maître : Les nuits de Cabiria  

Je ne connaissais même pas ce titre...

je conseille de voir ce film en fin de parcours, c'est à dire après avoir vu beaucoup de films ou toute la filmo de Fellini. Et là, le film devient bluffant et très ludique. Tout est vraiment là, en germe. C'est un "brouillon" passionnant.

Ok, c'est noté.

J'ai laissé Madame décider du programme ciné hier soir. Je ne connaissais pas ce film. Et ce n'est qu'une fois dans la salle que j'ai su que j'étais là pour le nouveau Besson. Et merde... Putain, la purge. Indéfendable de bout en bout. Scénario qui sent le brainstorming écourté, les mêmes sempiternelles plans au ralenti et les mêmes cadrages depuis Nikita. Quant aux invraisemblances, elles se comptent par dizaines. J'en cite une... Comment fait-on pour découper des bonhommes en se foutant du sang plein la tronche, plein les mains, les murs, le sol.... mais garder son costard immaculé? Demandez à Besson, il a la solution. En tout cas, ce film n'est pas taillé pour me réconcilier avec le cinoche clinquant et sans intérêt de Besson.

Esther a écrit:

J'ai laissé Madame décider du programme ciné hier soir. Je ne connaissais pas ce film. Et ce n'est qu'une fois dans la salle que j'ai su que j'étais là pour le nouveau Besson. Et merde... Putain, la purge. Indéfendable de bout en bout. Scénario qui sent le brainstorming écourté, les mêmes sempiternelles plans au ralenti et les mêmes cadrages depuis Nikita. Quant aux invraisemblances, elles se comptent par dizaines. J'en cite une... Comment fait-on pour découper des bonhommes en se foutant du sang plein la tronche, plein les mains, les murs, le sol.... mais garder son costard immaculé? Demandez à Besson, il a la solution. En tout cas, ce film n'est pas taillé pour me réconcilier avec le cinoche clinquant et sans intérêt de Besson.

Toi, t'es amoureux, c'est bien.

Nulladies a écrit:

Esther a écrit:

J'ai laissé Madame décider du programme ciné hier soir. Je ne connaissais pas ce film. Et ce n'est qu'une fois dans la salle que j'ai su que j'étais là pour le nouveau Besson. Et merde... Putain, la purge. Indéfendable de bout en bout. Scénario qui sent le brainstorming écourté, les mêmes sempiternelles plans au ralenti et les mêmes cadrages depuis Nikita. Quant aux invraisemblances, elles se comptent par dizaines. J'en cite une... Comment fait-on pour découper des bonhommes en se foutant du sang plein la tronche, plein les mains, les murs, le sol.... mais garder son costard immaculé? Demandez à Besson, il a la solution. En tout cas, ce film n'est pas taillé pour me réconcilier avec le cinoche clinquant et sans intérêt de Besson.

Toi, t'es amoureux, c'est bien.

C'est cher payé...

Esther a écrit:

J'ai laissé Madame décider du programme ciné hier soir. Je ne connaissais pas ce film. Et ce n'est qu'une fois dans la salle que j'ai su que j'étais là pour le nouveau Besson. Et merde... Putain, la purge. Indéfendable de bout en bout. Scénario qui sent le brainstorming écourté, les mêmes sempiternelles plans au ralenti et les mêmes cadrages depuis Nikita. Quant aux invraisemblances, elles se comptent par dizaines. J'en cite une... Comment fait-on pour découper des bonhommes en se foutant du sang plein la tronche, plein les mains, les murs, le sol.... mais garder son costard immaculé? Demandez à Besson, il a la solution. En tout cas, ce film n'est pas taillé pour me réconcilier avec le cinoche clinquant et sans intérêt de Besson.

héhéhéhé

le son de Lucy sur les images de Nikita

Ah bah voilà, tiens, je l'avais même pas fait exprès... Heureusement que Madame m'a proposé de poser un nouveau meuble pour mes vinyles pour faire oublier ce navet...

Citation :

Alors que l’enfer concentrationnaire d’une urbanisation dévorante suffit à retranscrire les angoisses de Sam, on pourra regretter la symbolique par trop appuyée de ses rêves, surtout lorsque Gilliam juge nécessaire de les superposer au réel à mesure que le récit avance.

100% ok avec ça... J'ai revu le film l'année dernière, j'ai eu un peu de mal à aller au bout. J'ai trouvé ça un peu lourd et un peu chiant. Je crois que je n'aime plus beaucoup ça...

Goupi Tonkin a écrit:

Citation :

Alors que l’enfer concentrationnaire d’une urbanisation dévorante suffit à retranscrire les angoisses de Sam, on pourra regretter la symbolique par trop appuyée de ses rêves, surtout lorsque Gilliam juge nécessaire de les superposer au réel à mesure que le récit avance.

100% ok avec ça... J'ai revu le film l'année dernière, j'ai eu un peu de mal à aller au bout. J'ai trouvé ça un peu lourd et un peu chiant. Je crois que je n'aime plus beaucoup ça...

J'ai pas souvenir d'un truc tellement envahissant quand même... 5 minutes à tout casser sur les 2h20 de film ?

Je viens de découvrir ça... Excellent!

http://www.arte.tv/guide/fr/049805-001/p-tit-quinquin-1-4?autoplay=1

Esther a écrit:

Je viens de découvrir ça... Excellent!

http://www.arte.tv/guide/fr/049805-001/p-tit-quinquin-1-4?autoplay=1

C'est à mettre dans les séries, mais t'as raison. J'ai regardé le premier épisode, c'est très prometteur !

RabbitIYH a écrit:

Goupi Tonkin a écrit:

Citation :

Alors que l’enfer concentrationnaire d’une urbanisation dévorante suffit à retranscrire les angoisses de Sam, on pourra regretter la symbolique par trop appuyée de ses rêves, surtout lorsque Gilliam juge nécessaire de les superposer au réel à mesure que le récit avance.

100% ok avec ça... J'ai revu le film l'année dernière, j'ai eu un peu de mal à aller au bout. J'ai trouvé ça un peu lourd et un peu chiant. Je crois que je n'aime plus beaucoup ça...

J'ai pas souvenir d'un truc tellement envahissant quand même... 5 minutes à tout casser sur les 2h20 de film ?

C'est pas tant la longueur que la redondance qui fait tâche.
Mais je suis un peu d'accord avec toi, Goupi : en le revoyant, je m'attendais à une grosse claque, et j'ai trouvé ça juste très bien (à quelques exceptions, donc), avec un peu d'étonnement.

Back to my future

Voir L’armée des douze singes à 19 ans est une expérience du temps dans ce qu’elle a de plus plaisante. Nous sommes en 1996, le blockbuster du moment se teinte d’une coloration un peu branque et arty, le scénario surprend et ménage un twist assez savoureux et émouvant.
Parce qu’à 19 ans, je l’admets, je n’ai pas encore vu La Jetée. Et qu’en ce temps dont je vous parle, Internet balbutie, et que ma cinéphilie se limite à ce que mon cinéma de province diffuse, ou les VHS assez pouraves et en VF, of course, qu’un voisin me prête. Autant dire que je suis à la masse.
En 1996, donc, j’ai vu ce qu’on me laisse voir. Même pas Brazil, que je connais pourtant parce que mon père nous faisait un cadeau le dimanche matin : il nous racontait au petit déjeuner le film qu’il était allé voir au cinéma la veille au soir. Et je vous jure que j’ai entendu un paquet de films comme ça : Alien, Fitzcaraldo, Théorême, L’homme qui voulut être roi, La déchirure, Mission, Le dernier empereur, La grande bouffe… Ma cinéphilie est née dans ma tête : j’ai réalisé par mon imaginaire un paquet de scénars que mon père m’a transmis par tradition orale.

Mais je m’égare dans les méandres du temps.
J’ai commencé à aller voir des films seul aux alentours de 1991. J’ai vu des merdes pas possibles, mais je m’en tapais pour de multiples raisons. D’abord, je n’avais pas de goût. Ensuite, j’avais été tellement sevré (une télé presque toujours éteinte à la maison) que le simple de fait de me retrouver dans une salle obscure suffisait à mon bonheur. J’ai adoré La manière forte, avec Woods et Michael J.Fox , j’ai adoré Backdraft ou Bugsy, j’ai été choqué par Le prince des marées avec Nolte et Streisand, ou Fisher Kink de Gilliam, justement.
Autant de films impossibles à noter aujourd’hui, et qu’il vaut mieux, je pense, ne pas revoir, pour conserver intacte la fraicheur de ma réception adolescente. Avoir revu l’année dernière Le Cercle des poètes disparus a suffi à étayer cette théorie.

Tout ça pour dire que revoir L’armée des douze singes fut une expérience temporelle un peu douloureuse. Le film était éventé. Son esthétique assez kitsch (la version en Blu-ray accentue cette photographie laiteuse et clinquante), son mélange assez laborieux entre film mainstream et imagerie propre au créateur de Brazil, son humour peu efficace desservent beaucoup l’originalité du scénario. De celui-ci, on retiendra surtout le jeu sur les conséquences et les allées et venues entre passé et futur qui ménagent quelques rebondissements intéressants, comme les coups de téléphone par exemple. Pour le reste, l’histoire entre Stowe et Willis, en plus d’être improbable, est assez fade. Certes, reprocher un manque de crédibilité à un film traitant du voyage dans le temps peut sembler incohérent. Pourtant, cette prétention de Gilliam (qui fonctionnait dans la romance de Brazil) est clairement revendiquée, notamment à travers les intertextes assez lourdingues de Vertigo.

Voilà. Le temps passe, et moi avec. Je regrette mon ancienne Armée des douze singes, et en bon révisionniste, je garderai à l’esprit mon émotion première plutôt qu’à ce visionnage.
(6.5/10)

Rho putain, je préfère le Nulladies de 19 ans, il était moins blasé. Je vois pas ce qu'il y a de mainstream dans ce film, ça reste un véritable ovni branque effectivement, désespéré surtout, mais clinquant ? Son mélange d'hyperréalisme et de surréalisme est parfaitement dosé pourtant, et sert la confusion sensorielle du personnage, et puis je vois mal comment le film le plus esthétiquement glauque de son auteur pourrait être clinquant... ou mainstream ? Le seul élément mainstream du film c'est la présence de Bruce Willis qui y trouve son meilleur rôle. Arty ? Nettement moins que La jetée, ses images fixes et sa narration toute poussive qui n'arrive pas à la cheville de ce CO. J'ai jamais trop aimé Chris Marker, La jetée reste mon favori mais pour le scénar uniquement, nettement transcendé par Gilliam et ses méandres de cauchemar éveillé. La scène autour de Vertigo est fabuleuse, je la trouve pas plus lourdingue que les rêves de Brazil. Fade, l'histoire entre Willis et Stowe ? J'ai chialé comme pas possible sur les derniers plans du film. De la prétention là-dedans ? Le romantisme est tout à fait naturellement au centre du film pourtant, c'est le rêve d'une autre vie pour l'un comme l'autre, le rêve de changer le monde, cette fin au ralenti et couleurs saturées passe d'ailleurs comme un songe qui arrive à son terme, comme si toute cette histoire d'amour n'avait été qu'un rêve impossible. Bref... grrr.

Nulladies a écrit:

En 1996, donc, j’ai vu ce qu’on me laisse voir. Même pas Brazil, que je connais pourtant parce que mon père nous faisait un cadeau le dimanche matin : il nous racontait au petit déjeuner le film qu’il était allé voir au cinéma la veille au soir. Et je vous jure que j’ai entendu un paquet de films comme ça : Alien, Fitzcaraldo, Théorême, L’homme qui voulut être roi, La déchirure, Mission, Le dernier empereur, La grande bouffe… Ma cinéphilie est née dans ma tête : j’ai réalisé par mon imaginaire un paquet de scénars que mon père m’a transmis par tradition orale.

Pas banal !

Nulladies a écrit:

J’ai adoré La manière forte, avec Woods et Michael J.Fox , j’ai adoré Backdraft

Ah tiens moi aussi, de première expériences également. La manière forte toujours hilarant et mené par une paire d'acteurs fabuleux a beaucoup mieux vieilli chez moi que le lyrisme emphatique (pompier ? ) de Backdraft.

Nulladies a écrit:

Esther a écrit:

Je viens de découvrir ça... Excellent!

http://www.arte.tv/guide/fr/049805-001/p-tit-quinquin-1-4?autoplay=1

C'est à mettre dans les séries, mais t'as raison. J'ai regardé le premier épisode, c'est très prometteur !

Oui, j'ai vu les 2 premiers, c'est vraiment excellent!

Citation :

Arty ? Nettement moins que La jetée, ses images fixes et sa narration toute poussive qui n'arrive pas à la cheville de ce CO.

Ben si, carrément.  Et qu'il fasse partie de ce genre de veaux d'or qui suscitent ce genre de mèmes quand on les critique me le rend encore moins sympathique, vois-tu. Ce que j'adore dans L'armée des 12 singes c'est que le romanesque passe avant le discours contrairement au film de Marker dont la prétention philosophique sur le souvenir, la réalité, le temps, la mort et leurs rapports abscons suinte par tous les pores notamment via la narration et sape la puissance du récit sans rien dire de très profond d'ailleurs. Pas étonnant que Gilliam ait choisi d'en adapter le scénario (tout à fait librement, on est loin du remake), La jetée c'est un grand potentiel gâché.

Nulladies aime bien parler d'intertextes  mais la citation de Vertigo c'est UNE scène dans le film dont la beauté tient justement dans le fait qu'il n'y a aucun discours sous-jacent (alors qu'au regard de la richesse du film d'Hitchcock sa mention aurait pu servir à exprimer bien des choses lourdement) : le personnage tout comme Gilliam voit un passage du film et dit : "regarde, c'est comme nous". Tout ce qu'on peut y voir, et c'est loin d'être appuyé, c'est cette passion presque enfantine pour le cinéma qui nous fait nous sentir moins seul, partage avec nous des sentiments que l'on craignait d'être les seuls à ressentir. C'est incroyablement premier degré tout comme l'histoire d'amour du film et c'est ça qui la rend si touchante, ce qui n'empêche pas les obsessions de Gilliam de s'exprimer mais sans avoir recours à un quelconque discours. L'univers désabusé du film confronté aux rêves d'échappatoire du personnage et à cette réalité cauchemardesque qui ne cesse de le rattraper suffit à exprimer autant sur l'homme et sur la société que le scénario kafkaïen de Brazil, et le fait que le personnage de Stowe soit un psychiatre en dit long sur le déclin de la communication entre les êtres et des sentiments qui parfois découlent de cette compréhension mutuelle, désormais cantonnée aux relations médecin/patient.

Tout ça pour dire qu'à mon avis on est loin du simple film à scénario qui ne vaut plus rien une fois "éventé", c'est même le genre de film à l'image d'un Sixième sens qui s'apprécie bien plus à la seconde vision, quand on n'a plus à se focaliser sur le scénar.

Il y a pour moi bien plus de romanesque dans La jetée que dans les 1000 péripéties de L'armée des 12 singes et je serai toujours bien plus bluffé par les "images" de Marker que par l'"imagerie" de Gilliam. Histoire de goût et de sensibilité, sans doute. Et le veau d'or n'a rien à voir là-dedans.

j'ajoute que réflexion philosophique et romanesque ne me semblent pas incompatibles...

Quant à l'armée des 12 singes ( 1995 ), c'est plutôt un assez bon film mais qui me parait bien plus "vieux" que La jetée de Marker ( 1962 ) que j'ai vu pour la première fois il y a plus de 15 ans et qui me fascine et me stimule toujours autant aujourd'hui.

La Jetée m'a vraiment donné envie de chialer, et faut se lever tôt.

Pour ce que dit le Lapin, ben oui, c'est fort bien argumenté. Reste que non pour moi. L'émotion n'est pas passée, j'ai trouvé ça faux.

moonriver a écrit:

Nulladies a écrit:

Esther a écrit:

Je viens de découvrir ça... Excellent!

http://www.arte.tv/guide/fr/049805-001/p-tit-quinquin-1-4?autoplay=1

C'est à mettre dans les séries, mais t'as raison. J'ai regardé le premier épisode, c'est très prometteur !

Oui, j'ai vu les 2 premiers, c'est vraiment excellent!

Ah, le deuxième est déjà dispo ?

Edit : ah oui je suis con, ils diffusent les épisodes par deux. Heureusement que tu l'as dit, j'aurai loupé le Arte+7 à attendre jeudi !

Citation :

La Jetée m'a vraiment donné envie de chialer, et faut se lever tôt.

Ça m'a bien secoué aussi la première fois que je l'ai vu. Je ne m'attendais pas du tout à ça... C'est une petite merveille inusable et d'une richesse incroyable.