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Sujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... Sam 26 Avr 2014 - 9:09
Nulladies a écrit:
Love actually, c'est une sucrerie qui m'avait bien plu en son temps. Good Morning England, le sujet avait tout pour me plaire, mais les critiques et la longueur du film m'ont un peu découragé.
J'ai bien aimé Good Morning England et son côté sex, drogue & Rock and Roll même si ça reste gentil. Love actually mwouais bof et About Time c'est sympa mais j'ai quand même eu l'impression de voir l'Effet Papillon auquel on aurait enlevé tout le côté 'trash' et mis toute la sucrerie de Love Actually à la place. En fait, les films de Curtis ça ce regarde une fois et puis on passe à autre chose.
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Sujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... Sam 26 Avr 2014 - 9:12
Wilson Wilson a écrit:
Tony's Theme a écrit:
RabbitIYH a écrit:
Tony's Theme a écrit:
"Le maître des montagnes" excellent Thorgal en effet, le dernier valable.
T'es pas un peu fou non ?
La forteresse invisible est quasiment le meilleur de la série, jusqu'à La couronne d'Ogotaï inclus ça reste fabuleux, c'est avec Géants que ça se gâte...
C'est n'importe quoi le meilleur de Thorgal sont les Cycles de Brek Zarith et du pays Qâ
+1 ils auraient même pu, ou dû arrêter après le pays Qâ.
Ouais mais on aurait pas eu le Maitre des montagne que j'aime énormément.
Invité Invité
Sujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... Sam 26 Avr 2014 - 9:14
Tony's Theme a écrit:
Wilson Wilson a écrit:
Tony's Theme a écrit:
RabbitIYH a écrit:
Tony's Theme a écrit:
"Le maître des montagnes" excellent Thorgal en effet, le dernier valable.
T'es pas un peu fou non ?
La forteresse invisible est quasiment le meilleur de la série, jusqu'à La couronne d'Ogotaï inclus ça reste fabuleux, c'est avec Géants que ça se gâte...
C'est n'importe quoi le meilleur de Thorgal sont les Cycles de Brek Zarith et du pays Qâ
+1 ils auraient même pu, ou dû arrêter après le pays Qâ.
Ouais mais on aurait pas eu le Maitre des montagne que j'aime énormément.
je ne m'en souviens que très vaguement de celui là...tout comme les autres en fait, que j'ai quasiment tous lus, mais sans passion et toujours avec de moins en moins de plaisir. personne n'a parlé d'Alinoe, qui m'avait beaucoup marqué à l'époque. un épisode à part dans la série pour moi. un grand grand souvenir
Nulladies Cinéman
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Sujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... Sam 26 Avr 2014 - 9:17
Wilson Wilson a écrit:
Tony's Theme a écrit:
Wilson Wilson a écrit:
Tony's Theme a écrit:
RabbitIYH a écrit:
Tony's Theme a écrit:
"Le maître des montagnes" excellent Thorgal en effet, le dernier valable.
T'es pas un peu fou non ?
La forteresse invisible est quasiment le meilleur de la série, jusqu'à La couronne d'Ogotaï inclus ça reste fabuleux, c'est avec Géants que ça se gâte...
C'est n'importe quoi le meilleur de Thorgal sont les Cycles de Brek Zarith et du pays Qâ
+1 ils auraient même pu, ou dû arrêter après le pays Qâ.
Ouais mais on aurait pas eu le Maitre des montagne que j'aime énormément.
je ne m'en souviens que très vaguement de celui là...tout comme les autres en fait, que j'ai quasiment tous lus, mais sans passion et toujours avec de moins en moins de plaisir. personne n'a parlé d'Alinoe, qui m'avait beaucoup marqué à l'époque. un épisode à part dans la série pour moi. un grand grand souvenir
Lu vers 8 ans. Pas dormi la nuit suivante...
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Sujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... Sam 26 Avr 2014 - 9:37
Nulladies a écrit:
Wilson Wilson a écrit:
Tony's Theme a écrit:
Wilson Wilson a écrit:
Tony's Theme a écrit:
RabbitIYH a écrit:
Tony's Theme a écrit:
"Le maître des montagnes" excellent Thorgal en effet, le dernier valable.
T'es pas un peu fou non ?
La forteresse invisible est quasiment le meilleur de la série, jusqu'à La couronne d'Ogotaï inclus ça reste fabuleux, c'est avec Géants que ça se gâte...
C'est n'importe quoi le meilleur de Thorgal sont les Cycles de Brek Zarith et du pays Qâ
+1 ils auraient même pu, ou dû arrêter après le pays Qâ.
Ouais mais on aurait pas eu le Maitre des montagne que j'aime énormément.
je ne m'en souviens que très vaguement de celui là...tout comme les autres en fait, que j'ai quasiment tous lus, mais sans passion et toujours avec de moins en moins de plaisir. personne n'a parlé d'Alinoe, qui m'avait beaucoup marqué à l'époque. un épisode à part dans la série pour moi. un grand grand souvenir
Lu vers 8 ans. Pas dormi la nuit suivante...
sûrement un peu pareil. mais je crois bien que je l'ai lu en épisode dans le journal Tintin, donc ça atténuait un peu l'angoisse
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Sujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... Sam 26 Avr 2014 - 9:40
Tony's Theme a écrit:
C'est n'importe quoi le meilleur de Thorgal sont les Cycles de Brek Zarith et du pays Qâ.
Ben oui, de toute évidence, mais épisodes pris à part La forteresse invisible est tout aussi bon. Arrêter après Le pays Qâ faut pas déconner, le seul qui soit passable avant Géants c'est La gardienne des clés (et encore quand t'es gamin l'imaginaire de cet épisode fonctionne plutôt très bien).
Tony's Theme a écrit:
Ils auraient du arrêter à La Cage.
Là-dessus on est d'accord.
Tony's Theme a écrit:
RabbitIYH a écrit:
Tony's Theme a écrit:
J'ai vu l'excellent Los cronocrímenes (Timecrimes en anglais) de Nacho Vigalondo avant Triangle. Ce dernier m'a paru fadasse à côté. Christopher Smith a toujours affirmé n'avoir jamais vu Los cronocrímenes avant, j'ai quand même des doutes.
Alors là connais pas du tout. Merci ! Mais bon après le concept n'a rien de révolutionnaire, c'est juste son application complètement morbide et jusqu'auboutiste qui me fascine dans Triangle, on pourrait accuser Smith d'avoir lu Thorgal, aussi.
"Le maître des montagnes" excellent Thorgal en effet, le dernier valable. Je te conseil "Los cronocrímenes" mais tu n'auras plus l'effet de surprise. Par contre c'est la preuve que quand on a un excellent scénario on peut faire un très bon film de SF sans effet spéciaux, avec très peu de moyen et peu d'acteurs. Ça Hollywood ne l'a pas encore compris.
Maté hier et à part son pitch effectivement très similaire à celui de Triangle le film a pas grand chose pour lui : esthétique de téléfilm, un personnage tantôt normalement intelligent et tantôt inexplicablement benêt histoire de mener le scénario où il faut, aucun mystère (tout est dévoilé d'emblée et devient ultra-prévisible). Je vois pas bien comment on peut trouver Triangle fadasse à côté de ça, quand même d'autant que l'exploitation de l'idée de boucle temporelle s’avère beaucoup plus qu'une simple ficelle de scénario, la mise en abîme d'un purgatoire mental de culpabilité.
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Sujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... Sam 26 Avr 2014 - 14:27
RabbitIYH a écrit:
Tony's Theme a écrit:
RabbitIYH a écrit:
Tony's Theme a écrit:
J'ai vu l'excellent Los cronocrímenes (Timecrimes en anglais) de Nacho Vigalondo avant Triangle. Ce dernier m'a paru fadasse à côté. Christopher Smith a toujours affirmé n'avoir jamais vu Los cronocrímenes avant, j'ai quand même des doutes.
Alors là connais pas du tout. Merci ! Mais bon après le concept n'a rien de révolutionnaire, c'est juste son application complètement morbide et jusqu'auboutiste qui me fascine dans Triangle, on pourrait accuser Smith d'avoir lu Thorgal, aussi.
"Le maître des montagnes" excellent Thorgal en effet, le dernier valable. Je te conseil "Los cronocrímenes" mais tu n'auras plus l'effet de surprise. Par contre c'est la preuve que quand on a un excellent scénario on peut faire un très bon film de SF sans effet spéciaux, avec très peu de moyen et peu d'acteurs. Ça Hollywood ne l'a pas encore compris.
Maté hier et à part son pitch effectivement très similaire à celui de Triangle le film a pas grand chose pour lui : esthétique de téléfilm, un personnage tantôt normalement intelligent et tantôt inexplicablement benêt histoire de mener le scénario où il faut, aucun mystère (tout est dévoilé d'emblée et devient ultra-prévisible). Je vois pas bien comment on peut trouver Triangle fadasse à côté de ça, quand même d'autant que l'exploitation de l'idée de boucle temporelle s’avère beaucoup plus qu'une simple ficelle de scénario, la mise en abîme d'un purgatoire mental de culpabilité.
Esthétique de téléfilm, pas vraiment d'accord, c'est un film à petit budget fait avec les moyens du bord et peu d'acteurs mais de là à le comparer à un téléfilm faut pas exagérer. C'est un film indépendant. C'est triste que tu n'aies pas compris l'évolution du personnage aux cours de ses voyages temporels. À chaque tentatives de résolution, il s'enfonce de plus en plus et perd sa 'bonne morale' et gagne en machiavélisme. Ultra prévisible c'est ce que j'ai ressenti en voyant Triangle car vu Time crimes avant. En effet, Triangle n'est pas fadasse mais lourdingue avec de grosses ficelles et beaucoup d’hémoglobine. Mais ce que j'ai trouvé le plus lourdingue c'est bien cette fin sur la culpabilité et le côté purgatoire bien judéo-chrétien (ho la vilaine maman). Je préfère de loin mon personnage ordinaire qui tombe malgré lui dans cette boucle temporelle qui révèle son côté le plus obscure. De plus le voyage temporelle est loin d'être juste une ficelle de scénario bien toute son ossature et nous pose la question "qu'aurions-nous fait à ça place ?".
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Sujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... Sam 26 Avr 2014 - 19:57
Et c'est triste que tu n'aies pas compris Triangle, la beauté de son abstraction de cauchemar éveillé et son détournement des codes du genre qui passe par la mise en scène plus que par le storytelling.
Tony's Theme a écrit:
Esthétique de téléfilm, pas vraiment d'accord, c'est un film à petit budget fait avec les moyens du bord et peu d'acteurs mais de là à le comparer à un téléfilm faut pas exagérer. C'est un film indépendant.
Heu c'est à la mise en scène sans éclat que je faisais référence, pas au grain de l'image ou je ne sais quelle autre considération sans importance qui n'enlève rien à la qualité d'un film à petit budget quand son auteur a du talent.
Tony's Theme a écrit:
C'est triste que tu n'aies pas compris l'évolution du personnage aux cours de ses voyages temporels. À chaque tentatives de résolution, il s'enfonce de plus en plus et perd sa 'bonne morale' et gagne en machiavélisme.
Jamais dit le contraire, ça contribue justement à mener le film au bord du ridicule sachant qu'il se déroule en une journée et que cette évolution est tout saut crédible. Au départ le type met des plombes à piger le concept de voyage dans le temps et a l'air de ne même pas envisager l'impact de ses actions, une heure plus tard il a un cran d'avance sur le spectateur en mettant en scène son propre passé pour que la première "version" de lui même suive exactement le même chemin que lui et lui permette de retrouver sa place dans le continuum. Encore une heure après il redevient assez benêt pour s'envoyer lui même remonter le temps alors que ça va causer la mort de femme (du moins le croit-il à ce moment-là) et qu'il suffirait qu'il demande au scientifique de le briefer plus précisément, ou de l'enfermer un certain temps au labo pour que rien de tout ça n'arrive, bref c'est sans queue ni tête. Contrairement à Triangle où le personnage fait de son mieux sans parvenir à déjouer l'enfer écrit de toute éternité de la boucle de temps, celui de TimeCrimes ne fait rien d'autre que faire avancer le scénar, en étant juste suffisamment stupide quand il le faut. Bien sûr on peut y trouver du sens, le renoncement à la tentation d'autres femmes, cf. le voyeurisme qui déclenche tout, il y a une certaine vision de la culpabilité là-dedans aussi sans doute, mais aucune tension ni aucun enjeu, en fait c'est une farce ce film, d'ailleurs quand le mec installe sa femme dans la chaise longue et s'assied lui même pour regarder les derniers dominos de sa mise en scène tomber ça devient presque aussi marrant l'espace d'un instant qu'un bon vieux Alex de la Iglesia.
Tony's Theme a écrit:
De plus le voyage temporelle est loin d'être juste une ficelle de scénario bien toute son ossature et nous pose la question "qu'aurions-nous fait à ça place ?".
Ben justement, ça vire au hatewatch tellement ce type est con parfois, avec ma femme on se serait cru dans Scream à gueuler sur Jamie Lee Curtis : "Mais non putain, Jamie, va pas là, fais pas ça !"
Tony's Theme air guitariste
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Sujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... Sam 26 Avr 2014 - 21:16
C'est marrant tout ce que tu reproches à TimeCrimes c'est ce que je reproche à Triangle. La mise en scène très conventionnelle, le personnage central est une conne (ma femme et moi avons aussi passé notre temps à dire "mais fais pas ça", ma femme a même abandonné le film avant la fin tellement il y avait des clichés et que l’héroïne l'énervait), on s'est aussi demandé si c'était une farce quand elle tue ses amis par erreur ou sans le faire exprès (non mais franchement c'est vraiment pas crédible), la boucle temporelle ce passe aussi sur une journée (même s'il y a l'idée de l'éternité derrière et du mythe de Sisyphe) et son évolution n'est pas très logique, la scène avec tous les cadavres de sa copine m'a bien fait marrer aussi, la mort du gamin m'a presque donné envie d'éteindre mais comme il restait quelques minutes avant la fin je suis allé jusqu'au bout mais une bonne impression d'avoir perdu mon temps.
Peut-être que si je l'avais vu avant j'aurais eu une meilleur impression et un autre avis. Un peu comme un livre, une pièce de théâtre et un film d'une même histoire, on a tendance à préférer le premier qu'on a vu.
Invité Invité
Sujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... Dim 27 Avr 2014 - 9:36
Bah à chaque boucle de temps la mise en scène fait un pas vers l'irréalité, cadrages, éclairages, il y a des tas de petits détails subtils et de références visuelles à des maîtres de l'expressionnisme ou autres pour évoquer un basculement progressif vers la folie, le cauchemar, l'enfermement mental, une sorte d'enfer clinique etc. Tout ça contribue a donner de la consistance à l'évolution du personnage qui n'a jamais de basculement moral absurde en toute conscience comme dans Timecrimes, elle commence d'ailleurs à tuer, paradoxalement, pour sauver ses amis puisque c'est le seul moyen de les faire débarquer à nouveau. J'ai pas souvenir qu'elle tue ses amis "par erreur" non plus, alors que le mec de Timecrimes lui, comme un gros débile, tire "sa femme" par les pieds histoire de bien la faire tomber du toit. Sans parler de tous les doubles sens dans Triangle, la précédente version d'elle-même est avant toute chose un doppelgänger criminel, reflet de sa propre culpabilité, tout ce qui se passe sur le bateau est à prendre au degré psychanalitique, puis de retour chez elle comme une exploration de sa propre psyché occultée, le purgatoire dont je parle n'est pas seulement symbolique mais réel au premier degré de l'histoire, rien à voir avec l'intrigue terre-à-terre de Timecrimes et son explication scientifique à la noix. Bref...
Tony's Theme air guitariste
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Sujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... Dim 27 Avr 2014 - 16:16
Bref on a pas les mêmes goûts
Invité Invité
Sujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... Dim 27 Avr 2014 - 17:38
Oui, voilà. Mais j'ai quand même bien rigolé.
Nulladies Cinéman
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Sujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... Lun 28 Avr 2014 - 7:26
(Coupe Sens Critique, 8è de finale, 1ère manche)
Le champ : pignon sur mue.
Ennuyeux, incompréhensible, psychédélique sans queue ni tête, boursoufflé, prétentieux, obscène, gore… les indignations se multiplient et se répandent comme une trainée de poudre à l’endroit du dernier projet de l’audacieux Ben Wheatley, toujours accompagné de son épouse à l’écriture.
La nouvelle étoile montante du cinéma britannique sait mesurer ses effets, notamment dans l’organisation savante de sa diffusion, sorti sur tous les supports possibles le même jour, en salle et à la télévision comme en DVD, bluray et VOD. Coup marketing savamment orchestré ? Bien entendu. Mais une incongruité, que d’aucun qualifieront de superfétatoire, aurait dû mettre la puce à l’oreille des esprits récalcitrants : l’édition collector en VHS.
A l’heure où il est de bon ton d’acheter des vinyles, et où personne ne s’offusque des courants rétro dans la musique, Wheatley propose un voyage dans l’histoire cinématographique. Certes, d’autres avant lui, à l’instar de Tarantino et Rodriguez, ont tôt fait de remettre au goût du jour le cinéma bis par le biais de leur Grindhouse movies. Mais là où les papes du cool savent comment subvertir la subversion, c’est-à-dire rester mainstream tout en professant l’audace du vintage, Wheatley brusque son spectateur. Ce n’est un secret pour personne, son film tourné en 12 jours pour un budget dérisoire, s’inscrit dans la lignée des midnight movies, productions parallèles et libertaires des années 60 et 70. Totalement débridés dans leur propos et leur esthétique du fait de leur diffusion confidentielle, un certain nombre de ces films étaient voués à devenir cultes par la suite. Dès lors, on comprend mieux cet attrait pour le mauvais gout : sexe putréfiés, défécation et urine, vomissements et démembrements divers sont autant de coups d’éclats face à un cinéma contemporain beaucoup plus puritain qu’il ne le laisse entendre. Ode à la liberté de ton et d’inspiration, au gré d’émanations hallucinogènes et de vents caressants les herbes folles par instant teintées du sang des hommes, A Field in England provoque et fascine.
Reconnaissons néanmoins que le seul argument de l’hommage a ses limites, et que ne voir cette œuvre que par le prisme d’une érudition nostalgique amoindrirait considérablement sa portée.
Car s’il s’inscrit dans le registre d’un cinéma bis, Wheatley, par sa diffusion à grande échelle, fait montre d’une ambition bien plus vaste quant à son appartenance au 7è art.
Par sa fallacieuse unité de lieu, A Field in England est à considérer non pas dans son découpage géographique, volontairement limité, mais dans son épaisseur : palimpseste référentiel, il dévoile, à mesure qu’on le creuse, (quête majeure, rappelons-le, des personnages, à la recherche d’un trésor dans les profondeurs de la terre) des dimensions insoupçonnées. A la surface du film, donc, un genre volontairement pauvre et une fausse piste : celle d’un délire hallucinogène absurde, qui se justifierait par la pauvreté des personnages en présence : les quêtes premières, associées au bas corporel, (manger, boire, déféquer et forniquer si possible) font d’eux des bouffons dont la conversation délicieusement limitée n’est pas sans évoquer le Clerks de Smith qu’on aurait replacé dans l’Angleterre du XVIIe siècle. Mais la violence opérée conjointement sur les personnages et le spectateur va rapidement déplacer le propos. Par son environnement spatio-temporel, A Field in England est un film de l’écart : à l’écart de l’Histoire, dont la Révolution en question n’est qu’un prétexte, et à l’écart de l’espace scénique majeur : du combat, on n’entend que les échos. Ce qui importe, c’est le statut de ces réprouvés, déserteurs, « obligés » dénués de maitre qui vont devoir redéfinir leur place dans un monde sur le point de basculer. La violence faite aux corps, associée à celle opérée sur la perception par l’absorption de substances hallucinogènes va permettre cette nouvelle exploration du monde et de soi. Cette thématique, déjà explorée par Refn dans Valhalla Rising impose au spectateur de délaisser son statut d’esclave de la narration classique et de muer pour, à l’instar du protagoniste, devenir son « own master ».
A l’effort physique de la fuite et de la faim se superpose une nouvelle approche : si la défécation est si laborieuse, et comparée vulgairement à un enfantement par ceux qui la contemplent, c’est bien pour annoncer un programme : au sein du grotesque se logent les élans de la création. Dès lors, le visage est dissimulé par une pelle, et les muscles se crispent sur une corde tendue vers un ailleurs occulte. C’est celui-ci qui va à la fois faire basculer le récit et justifier tous ses excès. L’approche baroque de ces tableaux figés et la comédie humaine aussi touchante que dérisoire, références évidentes au Septième sceau de Bergman, permettent de rester dans le monde tout en acquérant une nouvelle sagesse sur celui-ci. Les compagnons le disent clairement : le trésor fut d’avoir été, un temps, solidaires et à égalité, contraints par l’histoire des hommes (ici la guerre, la peste chez Bergman), et transfigurés par une dimension mystique. Qu’on mange des champignons ou des fraises et du lait, ce qui importe, c’est bien la communion. Cette élévation, dichotomie entre le bouffon et le saint, le paganisme et la transcendance, est aussi le fil rouge d’Andrei Roublev de Tarkovski avec qui Wheatley partage encore la passion de plans d’ensemble sur une nature panthéiste et fascinante.
Autant de prestigieuses références qui nous permettent de mesurer la profondeur du mille-feuille intertextuel qu’est A Field in England. Nul hasard si Wheatley ouvre son film sur des détrousseurs de cadavres (permettant dès le départ la forte filiation avec l’Onibaba de Shindo) : lucide et redevable envers ses maitres, il indique à qui sait le voir la nature de son film. Ce n’est donc pas au seul mais néanmoins sublime noir et blanc, que l’on doit l’ampleur du film. Celui-ci porte d’ailleurs toute la malice et la grandeur du projet : conjointement hommage à ses prédécesseurs, il est surtout, par son absence de grain et sa brillance numérique, l’affirmation d’une liberté supplémentaire. Pour qui sera encore prudent sur la dimension dissertative du film, qu’on prenne en considération son protagoniste : Whitehead, la « tête blanche » qui confesse avoir jusqu’alors été « surtout entouré de livres » fait face à la noirceur des forces occultes dans un champ sans cesse irisé d’une fumée grise, circonvolution mobile et métaphore évidente des voies de traverse entre l’espace tellurique et la sagesse mystique. L’explosion du visage du maitre machiavélique permet un retour au corps, mais par l’ablation d’un cerveau malade qui en dénaturait les élans humanistes : dès lors, le lettré devenu homme, soldat doté d’une conviction, peut retourner sur le champ, non plus des possibles, mais de bataille.
Il lève les yeux du clavier lorsque sa compagne lui embrasse le cou. - Qu’est-ce que tu fais ? - Je termine ma critique sur A Field in England pour les Inrockuptibles. - Il est bien, le film ? - Non. Aucun intérêt. Poseur dans son pseudo dilettantisme. - Et tu le dis ? - A la première ligne, oui. Après, c’est les Inrocks, tu connais la ligne éditoriale. Avec cet article, je peux avoir des chances de ne plus être un simple pigiste. Et tu me connais, j’aime les défis. - Bon, on va se coucher ? - J’arrive.
Invité Invité
Sujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... Lun 28 Avr 2014 - 9:14
Nulladies a écrit:
et où personne ne s’offusque des courants rétro dans la musique
Ah ben si justement. Si ils commencent à nous faire le coup au ciné on s'en sort plus.
Zwaffle un mont de verres
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Sujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... Lun 28 Avr 2014 - 14:48
vus hier:
"Gastby" version Baz Luhrman
j'avais vaguement été tenté d'aller le voir au ciné et bien m'en a pris de ne pas le faire parce que c'était pire que ce que je pouvais imaginer: je suis déjà pas fana des montages à toute vitesse mais alors là dès le départ, tous les plans durent 0,5 secondes, ça bouge et ça parle dans tous les sens, c'est absolument insupportable
en plus, on sent vraiment le côté "fait pour la 3D" avec ces décors en images de synthèse tout lisses et complètement inintéressants
souvent eu l'impression de voir un "Wolf of Wall Street" des années 20 à la différence que le film de Scorsese est quant à lui réussi et que DiCaprio est ici franchement pas terrible
autant j'avais plutôt apprécié "Moulin Rouge", autant je me suis forcé à voir celui-ci jusqu'au bout (et alors les anachronismes musicaux avec du hip hop en BO mouaaaaais)
on a enchaîné après avec "Savages" d'Oliver Stone et ben croyez le ou non, ça nous a limite reposé les yeux
pourtant c'est du Stone classique, très "frime", mais là pour avoir lu le bouquin il y a quelques mois, son style convenait tout à fait à l'histoire
on regrettera juste un bizarre happy end qui arrive comme une fin alternative (pour pouvoir prévoir une suite au cas où ?)
Enfin bon, c'est peu dire que ça a fait du bien de finir la soirée par le toujours aussi magnifique "Oslo 31 août" (mon film de l'année... euh de l'année où il est sorti)
mention spéciale à l'acteur principal, épatant de bout en bout
mention spéciale bis à la mise en scène inspirée (quoi de mieux pour se venger des montages épileptiques des films précédents que cette dernière scène sublime en un long plan-séquence)
Invité Invité
Sujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... Lun 28 Avr 2014 - 15:23
Zwaffle a écrit:
"Gastby" version Baz Luhrman
j'avais vaguement été tenté d'aller le voir au ciné et bien m'en a pris de ne pas le faire parce que c'était pire que ce que je pouvais imaginer: je suis déjà pas fana des montages à toute vitesse mais alors là dès le départ, tous les plans durent 0,5 secondes, ça bouge et ça parle dans tous les sens, c'est absolument insupportable
en plus, on sent vraiment le côté "fait pour la 3D" avec ces décors en images de synthèse tout lisses et complètement inintéressants
Torture pour moi aussi et pourtant dans l'absolu c'est loin d'être le pire de Luhrman. Moulin Rouge j'avais failli craquer.
Zwaffle un mont de verres
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Sujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... Lun 28 Avr 2014 - 19:21
RabbitIYH a écrit:
Zwaffle a écrit:
"Gastby" version Baz Luhrman
j'avais vaguement été tenté d'aller le voir au ciné et bien m'en a pris de ne pas le faire parce que c'était pire que ce que je pouvais imaginer: je suis déjà pas fana des montages à toute vitesse mais alors là dès le départ, tous les plans durent 0,5 secondes, ça bouge et ça parle dans tous les sens, c'est absolument insupportable
en plus, on sent vraiment le côté "fait pour la 3D" avec ces décors en images de synthèse tout lisses et complètement inintéressants
Torture pour moi aussi et pourtant dans l'absolu c'est loin d'être le pire de Luhrman. Moulin Rouge j'avais failli craquer.
j'ai vu des bouts de "Australia" et ça avait l'air assez horrible
Nulladies Cinéman
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Sujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... Lun 28 Avr 2014 - 19:25
Gatsby m'a fait me sentir vieux, et content de l'être. Savages... un peu pareil, en fait. Très vite oublié. Oslo... au programme, il dort sur mon DD depuis un moment, mais j'ai beaucoup d'attentes pour celui-ci. Tu as vu l'original de Malle, Le Feu follet ? Une merveille !
Invité Invité
Sujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... Lun 28 Avr 2014 - 21:29
Ah bon y a un remake du Feu Follet ? CO, mon préféré de Malle. Mais faut pas être dépressif.
Nulladies Cinéman
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Sujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... Lun 28 Avr 2014 - 21:38
RabbitIYH a écrit:
Ah bon y a un remake du Feu Follet ? CO, mon préféré de Malle. Mais faut pas être dépressif.
D'après ce que j'ai compris, Oslo, 31 aout s'en inspire très nettement.
Nulladies Cinéman
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Sujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... Mar 29 Avr 2014 - 7:54
A field in badlands
Le voilà, ce champ auquel renvoie A field in England : des herbes hautes sans cesse en mouvement, souples et solidaires, au gré des vents. Au milieu, un trou, ancestral. Alentour, trois huttes, primales. Celle des femmes, celle, lointaine, du receleur à qui elles vendent les armures des samouraïs qui viennent se perdre dans ce purgatoire anxiogène, qu’elles achèvent et balancent au trou. Celle, enfin, du compagnon d’arme du mari et fils des femmes esseulées, revenu seul et annonçant sa mort. Le triangle est mis en place. On tuait, on mangeait ; on pourrait copuler. Tout le monde y pense : la terre et ses herbes suintent le rut. Le trou lui-même ne dit plus rien d’autre. La chaleur humidifie les tuniques, les poitrines se dévoilent et la peau luit dans la nuit chaude. On a rarement vu un noir et blanc aussi sensuel et velouté, au service de la chair et des corps. Le triangle se met en place instinctivement, à l’occasion d’un combat de samouraïs dans l’eau, qu’on achève bien mieux à trois. En quelques regards, avide et attentistes, tout est dit. Et, pour souligner cette furie, l’extraordinaire musique mêlant percussion et cris, pouls d’une humanité sauvage et furibonde. (1) Ne manque que le sexe, un peu plus lent à venir. Quelques relents de morale subsistent : la veuve et la mère savent cependant bien qu’elles se disputent davantage un homme que des scrupules. La course dans les herbes est désormais double : on fond sur les proies pour les dépouiller, ou l’un vers l’autre pour se soulager. Manque l’émotion finale : l’effroi. La vengeance de la belle-mère, portant à son tour le masque horrifique d’un samouraï assassiné va permettre de propager sa propre frustration sexuelle : elle bride les courses nocturnes vers la luxure en intégrant dans le champ la présence d’un démon. Si les cris de jouissance cèdent à ceux de panique, la lutte est âpre : une nuit de pluie, le désir des corps l’emporte sur la peur de l’au-delà. Mais au moment où les ébauches d’une morale pourraient se dessiner, les forces en présence l’emportent sur les individus. Le masque colle à la chair, le tueur est lui-même assassiné et la veuve condamnée à la solitude. Restent les herbes, qui leur survivront, se nourrissant de leurs cadavres qui ensemenceront la terre. Onibaba est un chef d’œuvre ; amoral, plastiquement époustouflant, d’un érotisme trouble, tellurique et nocturne, il révèle notre animalité, notre désir de mythes dans une fable aussi profonde et insondable qu’un trou dans un champ.
(1) : à écouter absolument :
Dernière édition par Nulladies le Mer 30 Avr 2014 - 7:16, édité 1 fois
Zwaffle un mont de verres
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Sujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... Mar 29 Avr 2014 - 9:47
Nulladies a écrit:
RabbitIYH a écrit:
Ah bon y a un remake du Feu Follet ? CO, mon préféré de Malle. Mais faut pas être dépressif.
D'après ce que j'ai compris, Oslo, 31 aout s'en inspire très nettement.
pas vu le Feu Follet mais en effet, c'est l'inspiration première de "Oslo 31 août"
il faut VRAIMENT voir ce film, ça a vraiment été un énorme coup de coeur comme j'en ai pas eu si souvent récemment au ciné
Nulladies Cinéman
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Sujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... Mer 30 Avr 2014 - 7:16
Il y a le ciel, le soleil et l’amer.
Au bout d’un certain temps, une demi-heure peut-être, on prend conscience d’une chose étrange : personne n’a parlé et le récit n’a pas commencé. Emportés par la poésie des lieux et la méticulosité accordée à cette tâche ardue qu’est l’apport d’eau douce sur cette île, rivés à ces corps qui ploient, la verticalité de l’ascension, on en a occulté nos attentes traditionnelles. Fondé sur la répétition incessante d’un labeur quotidien, le récit s’articule autour du montage, partition épurée combinant les variations de motifs élémentaires : la rame, les seaux, l’eau bue par la terre, une pomme de pin bercée par les vagues. La musique fonctionne elle-même sur ce principe, avec une ambivalence encore accentuée : légère, mélodieuse et solaire, elle semble tout d’abord en contradiction avec le registre néoréaliste auquel tend le film. Mais sa répétition lancinante tend aussi à une forme de mélancolie que le récit prendra plus tard en charge. La splendeur des décors et des plans, l’eau scintillante et la glissade de la barque, le jardin où l’on mange avec ses enfants peut contrebalancer un temps l’absurde de toute cette entreprise, son ironie aussi, par laquelle on doit quitter une île pour aller s’approvisionner en eau douce. Le langage n’apparaitra jamais, mais l’élément perturbateur, si, et par l’entremise de gestes essentiels : une gifle, un bras d’enfant qui tourne et annonce au large la catastrophe imminente. Dès lors, la lenteur jusqu’alors dévolue au travail agricole prend des proportions tragiques : la traversée, la recherche du médecin et les plans de plus en plus larges accentuent la dérisoire course contre le temps et les distances. Vision pessimiste d’une existence ou la seule interruption, cette visite à la ville, peut s’avérer à l’origine de la maladie de l’enfant, L’île nue ne fait aucune concession. A cette île attachés, les parents enterreront leur fils comme il ont creusé la terre pour l’ensemencer. Poignant par ses silences et sa résignation, les moindres inflexions d’un visage ou d’une posture deviennent le lieu d’une attente démesurée du spectateur. La mère, dominant la baie et observant le feu d’artifice sur la terre d’en face, ou faisant face à son mari avant d’interrompre, enfin, son travail. Enfin, le corps s’écroule mêlant son cri et ses larmes à la terre que son mari continuer d’arroser. Révoltant ou sublime, c’est le quotidien qui l’emporte par le retour du labeur. Le plan aérien final, écho à l’ouverture, ajoute à la beauté des lieux la dérisoire histoire de ceux qui tentent de l’habiter, insolés, isolés et insulaires.
Invité Invité
Sujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... Mer 30 Avr 2014 - 9:48
Jamais vu aucun film de Shindo, celui dont tu parles en page précédente me tente bien.
Nulladies Cinéman
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Sujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... Mer 30 Avr 2014 - 10:01
RabbitIYH a écrit:
Jamais vu aucun film de Shindo, celui dont tu parles en page précédente me tente bien.
Oui, Onibaba, je le recommande vivement.
Nulladies Cinéman
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Sujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... Jeu 1 Mai 2014 - 7:25
Les bons plans du bon coin
[Spoilers inside]
Annonce N°042014 :
Je propose mes services à toute femme seule ayant du mal à gérer une maison. Je répare les fuites, fixe les marches des escaliers, entretiens votre voiture, vide les gouttières. Je lave le sol, je cire, et peux apprendre à votre fils des choses qui pourront faire de lui un homme, comme le baseball ou le changement d’une roue. J’aime aussi les handicapés, je fais la tarte aux pêches comme personne. Mon travail ne comporte pas de pause : homme à tout faire, je me propose d’occuper votre lit la nuit afin de compléter l’offre. J’ai une voix grave, du charisme, les cheveux teints en noir de jais, des pectoraux, un marcel et une mâchoire d’américain. Je suis actuellement détenu pour le meurtre de ma femme à la prison de cette ville américaine qui ressemble à n’importe quelle autre. Envoyez-leur votre réponse, ils feront suivre.
A propos de votre annonce N°042014 Bonjour Monsieur, Je suis une femme seule ayant du mal à gérer ma maison. Mon mari m’ayant quitté parce que je ne peux plus enfanter après notre premier enfant, j’ai une tendance dépressive qui se traduit essentiellement par les mains qui tremblent et une incapacité chronique à passer les vitesses de ma voiture. J’ai de grands yeux hagards d’une femme brisée, et mon fils tente tant bien que mal de pallier mon manque d’homme. La maison est grande et ce n’est pas le travail qui manque. Votre annonce m’a donc tout naturellement intéressée. Vous pourriez vous évader lors du week-end prolongé du labor day, ça serait sympa de faire profiter le gamin. Prenez-nous donc en otage dans le supermarché et on tomberait amoureux en 24 heures. Je prends donc l’option intégrale. Seule et à l’écart du monde, j’ai besoin d’amour, d’attention et de frissons de peur à l’idée qu’on vous rattrape, ce que la télévision et les voisins ne manqueront pas de nous rappeler. Comme nous sommes en 1987, tout sera délicieusement vintage dans ma maison et vous ne pourrez pas trouver sur internet les horaires des trains pour repartir. On fera une tarte aux pêches comme dans les publicités pour les fonds de tarte Herta et on envisagera de partir au Canada après avoir bien nettoyé la maison. Vous verrez, c’est sympa chez nous, il y a tout le temps de la musique qui dit que tout est touchant, fragile et précieux. Après, ce sera triste comme dans ces plus belles histoires d’amour qui sont celles qu’on a pas vécues. Mais mon fils deviendra pâtissier grâce à la peach pie et saura emballer à coups de cric, et quand on sera ridés comme dans Little Big Man, on va s’aimer. Je vous attends donc très prochainement.
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Sujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8....