En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8....

RabbitIYH a écrit:

Azbinebrozer a écrit:

Oui, j'avais jamais vu... Je comprends bien pourquoi !   
En même temps quel film étonnant !
Êtes-vous concerné par le slogan publicitaire ?
Tas de damnés !!

CO comme 2 De Palma sur 3 à peu près.    Et un des rares films qui m'ait fait chialer ou pas loin. Ben ouais je me mets à poêle devant vous les gars.

Chialer carrément ! Mais à quel âge tu l'as vu mon Petit Lapinou ?
Vrai que le compositeur est touchant mais sa musique elle touche comment dire ? plus symboliquement ?... Il y met son cœur mais ça croule sous un tel déluge d'arrangements kitsch !
Pis la chanteuse c'est qu'une trainée elle !... Elle le mérite pô ! Vrai qu'il est pas aidé...
Et pourquoi qu'elle meurt pas elle aussi lorsque le producteur meurt ? Tout ceux qui ont signé le contrat ne doivent pas mourir ? Pas bien compris le contrat...

Non mais son contrat à elle n'a rien à voir avec le genre de contrat qu'il a signé lui ! Swan ne signe pas de pacte diabolique avec tout le monde, c'est avant tout un producteur de disques, quand il peut se contenter de promettre la richesse ou la gloire il le fait.

Sinon c'est pas le genre de film qui fait chialer quand t'es gamin... pas le genre à voir quand t'es gamin non plus d'ailleurs ! Mais bon ce final est tout ce qu'il y a de plus traumatique pour moi, le crescendo musical qui va avec me colle la chair de poule à chaque fois aussi, même si je suis pas trop porté sur ce genre de musique d'habitude.

Au contraire j'aime beaucoup le rôle de Jessica Harper (entre ça et Suspiria c'est une des actrices de l'époque qui m'ont marqué). Sûrement pas une traînée, plutôt une fille ambitieuse qui comprend qu'elle doit mettre sa candeur de côté si elle veut réussir, certainement un peu fascinée par Swan aussi - faut pas oublier que Swan est le diable et que fasciner, corrompre, embobiner les gens ça le connait - mais tout devient clair pour elle dans cette dernière scène et c'est par son regard à elle que cette scène me bouleverse. D'autant que ça fait écho à pas mal d'autres scènes traumatiques chez De Palma, le frère ennemi qui convoite, corrompt et/ou menace la femme aimée et l’ambiguïté morale de cette dernière c'est également une constante chez lui, j'avais lu une phrase dans une interview qui m'avait beaucoup éclairé là-dessus, visiblement il y a quelque chose de familial et freudien là-dessous, quelque chose de très personnel en tout cas.

Et oui Nulladies, Furie est fabuleux ! Et la scène où la Gillian s'enfuit et Hester prend une balle perdue est quasiment ma scène préférée de film de tous les temps.

RabbitIYH a écrit:

Non mais son contrat à elle n'a rien à voir avec le genre de contrat qu'il a signé lui ! Swan ne signe pas de pacte diabolique avec tout le monde, c'est avant tout un producteur de disques, quand il peut se contenter de promettre la richesse ou la gloire il le fait.

Yes bien vu. (moi dès que je vois du sang je perds mes petits moyens...)

RabbitIYH a écrit:

Sinon c'est pas le genre de film qui fait chialer quand t'es gamin... pas le genre à voir quand t'es gamin non plus d'ailleurs ! Mais bon ce final est tout ce qu'il y a de plus traumatique pour moi, le crescendo musical qui va avec me colle la chair de poule à chaque fois aussi, même si je suis pas trop porté sur ce genre de musique d'habitude.

C'est l'anti film réaliste c'est un univers onirique hystérique, qui si on rentre dedans, effectivement, peut provoquer de sacrés émotions ! Perso je l'ai vu avec beaucoup de distance comme un film à voir. Mais ce qui me plait c'est que le film travaille derrière. On ne peut pas jeter d'un revers de manche ce personnage. Même si on peut le trouver ainsi que le film ridicule. Je ne me souviens que de 3 films de Palma vus... Préjugé de base, Palma est un faiseur qui épate (genre l'intro de Snake eyes)... j'ai vu Passion il y a peu de temps. Pas trouvé ça convaincant dans la forme très travaillé. Par contre idem on sent, derrière l'artifice toujours poussé, quelque chose derrière...

RabbitIYH a écrit:

Au contraire j'aime beaucoup le rôle de Jessica Harper (entre ça et Suspiria c'est une des actrices de l'époque qui m'ont marqué). Sûrement pas une traînée, plutôt une fille ambitieuse qui comprend qu'elle doit mettre sa candeur de côté si elle veut réussir, certainement un peu fascinée par Swan aussi - faut pas oublier que Swan est le diable et que fasciner, corrompre, embobiner les gens ça le connait - mais tout devient clair pour elle dans cette dernière scène et c'est par son regard à elle que cette scène me bouleverse.

Oui merci je me rappelle maintenant et je comprends...

RabbitIYH a écrit:

D'autant que ça fait écho à pas mal d'autres scènes traumatiques chez De Palma, le frère ennemi qui convoite, corrompt et/ou menace la femme aimée et l’ambiguïté morale de cette dernière c'est également une constante chez lui, j'avais lu une phrase dans une interview qui m'avait beaucoup éclairé là-dessus, visiblement il y a quelque chose de familial et freudien là-dessous, quelque chose de très personnel en tout cas.

Et oui Nulladies, Furie est fabuleux ! Et la scène où la Gillian s'enfuit et Hester prend une balle perdue est quasiment ma scène préférée de film de tous les temps.

Ok merci, va en regarder d'autres dont Furie...

Azbinebrozer a écrit:

Préjugé de base, Palma est un faiseur qui épate (genre l'intro de Snake eyes)... j'ai vu Passion il y a peu de temps. Pas trouvé ça convaincant dans la forme très travaillé. Par contre idem on sent, derrière l'artifice toujours poussé, quelque chose derrière...

Justement, l'artifice, les apparences trompeuses, la manipulation par l'image, c'est le sujet même du cinéma de De Palma (cf. Body Double ou Mission:Impossible où c'est particulièrement explicite, ou son faux docu sur la guerre en Irak Redacted même si c'est l'un des seuls que je n'ai pas beaucoup aimés).

J'aime énormément Snake Eyes et cette scène d'ouverture, tout est là mais rien n'est fidèle aux apparences, et surtout pas le personnage de Nicolas Cage. Une façon de montrer qu'il faut découper, lire entre les images pour comprendre la vérité, et avant toute chose celle des gens. On est loin de l'épate gratuite, d'autant que De Palma n'a jamais caché à la manière d'Hitchcock dans La corde que le plan-séquence était en fait en 3 plans raccordés, l'hommage à Hitchcock étant volontaire bien sûr comme dans la plupart de ses films - moins par fascination pour son style que par reconnaissance personnelle dans certains des thèmes du maître (duplicité féminine, complexe par rapport aux femmes, manipulation, culpabilité).

En matière d'apparence à creuser, il y a l'indépassable Blow out, aussi, pour moi l'un de ses meilleurs.

Oui Blow Out c'est d'ailleurs l'un des meilleurs pour commencer.

Nulladies a écrit:

En matière d'apparence à creuser, il y a l'indépassable Blow out, aussi, pour moi l'un de ses meilleurs.

Ok merci les gars !
"Blow out" et "Fury".
Je lis le synopsis pour ce dernier :
"Le père d'un enfant doué de pouvoirs de voyance se met à la recherche de son fils. Celui-ci a été enlevé par une agence de contre-espionnage qui veut utiliser ses aptitudes paranormales à des fins politiques*. Il est aidé par une jeune étudiante qui a les mêmes pouvoirs que son fils..."
ça promet !!!


* Patrick Buisson déjà, probablement...

Non, mais Fury, c'est tout pourri, hein, il faut le savoir, c'est l'un des pires De Palma. Ne me fais pas porter la responsabilité de ton supplice futur. C'est RabbitIYH qu'a un problème. Dans le genre, Carrie est 1000 fois mieux.

d'abord "pire" ça n'existe pas chez De Palma, à part peut-être Le bûcher des vanités et Redacted.

Ensuite Furie c'est un CO et puis c'est tout, Carrie n'est rien d'autre que le (très beau) brouillon de l'une des dimensions de ce film.

RabbitIYH a écrit:

d'abord "pire" ça n'existe pas chez De Palma, à part peut-être Le bûcher des vanités et Redacted.

Ensuite Furie c'est un CO et puis c'est tout, Carrie n'est rien d'autre que le (très beau) brouillon de l'une des dimensions de ce film.

Le bucher, c'est le seul que j'ai pas vu. On m'a découragé, et puis je lirai peut être le Wolfe un jour, alors...
Tant que t'y es, tu vas aussi me dire que L'esprit de Caïn est un CO ? Y'a de belles séquences formelles, mais quand même...

Nulladies a écrit:

RabbitIYH a écrit:

d'abord "pire" ça n'existe pas chez De Palma, à part peut-être Le bûcher des vanités et Redacted.

Ensuite Furie c'est un CO et puis c'est tout, Carrie n'est rien d'autre que le (très beau) brouillon de l'une des dimensions de ce film.

Le bucher, c'est le seul que j'ai pas vu. On m'a découragé, et puis je lirai peut être le Wolfe un jour, alors...
Tant que t'y es, tu vas aussi me dire que L'esprit de Caïn est un CO ? Y'a de belles séquences formelles, mais quand même...

Non non L'esprit de Caïn c'est un film foireux comme Passion, un truc un peu vain mais assez tordu pour m'avoir accroché jusqu'au bout. Femme fatale par contre en dépit de sa mauvaise réputation c'est un CO intégral, à la hauteur d'un Mulholland Drive version série B, mais il faut le voir au moins deux fois et lire entre les images. L'intro où la femme regarde Assurance sur la mort à l'hôtel donne beaucoup de clés.

RabbitIYH a écrit:

Nulladies a écrit:

RabbitIYH a écrit:

d'abord "pire" ça n'existe pas chez De Palma, à part peut-être Le bûcher des vanités et Redacted.

Ensuite Furie c'est un CO et puis c'est tout, Carrie n'est rien d'autre que le (très beau) brouillon de l'une des dimensions de ce film.

Le bucher, c'est le seul que j'ai pas vu. On m'a découragé, et puis je lirai peut être le Wolfe un jour, alors...
Tant que t'y es, tu vas aussi me dire que L'esprit de Caïn est un CO ? Y'a de belles séquences formelles, mais quand même...

Non non L'esprit de Caïn c'est un film foireux comme Passion, un truc un peu vain mais assez tordu pour m'avoir accroché jusqu'au bout. Femme fatale par contre en dépit de sa mauvaise réputation c'est un CO intégral, à la hauteur d'un Mulholland Drive version série B, mais il faut le voir au moins deux fois et lire entre les images. L'intro où la femme regarde Assurance sur la mort à l'hôtel donne beaucoup de clés.

Oui, je te suis pour Femme fatale. C'est en le revoyant l'an dernier que je l'ai apprécié. Passion, j'ai bien aimé, en fait. Un peu trop dans l'autocitation, c'est vrai, mais d'un glacé rutilant assez charmant.

Formellement j'aime beaucoup Passion aussi, juste assez déçu par la fin et la totale prévisibilité du truc. De Palma nous avait habitués à des scénars plus mystérieux et alambiquées dans ses thrillers (Obsession, Body Double, Pulsions, Sisters).

"passion" le remake du film de Corneau? c'est bien de ça dont vous parlez et que vous avez assez aimé?

l'original n'était déjà pas terrible, ce remake...j'ai eu tout de suite l'impression que c'était un porno chic avec femmes d'affaires. je passe.

Pas vu l'original mais c'est bien ça. Corneau j'avais lâché après l'insupportable Stupeur et tremblements. Passion a priori faut être plus ou moins fan de De Palma pour (relativement) apprécier, l'esthétique "porno chic" (ou flirtant avec ça, quelque part, c'est vrai) est à elle seule une satire du milieu de la publicité, symbole du règne de l'apparence dont je parlais plus haut. C'était déjà un peu le cas dans certaines scènes de Femme Fatale (dont certaines des clés étaient livrées par des panneaux publicitaires d'ailleurs).

Bon, petite entorse dans mon cycle Becker, c'est vendredi, je vous propose une grosse merde.



Les arcanes du blockbuster, chapitre 8.

Jus de pamplemousse pour tout le monde, aujourd’hui.
Organic.

- Salut les bulots. Bon, je reviens d’un feedback avec les huiles, et si y’a bien une chose qu’est claire, c’est que vous êtes pas foutus de nous expéctorer un scénar original.
- Chef, si je puis me perm…
- Toi, ta gueule. Les twists d’Insaisissables, j’en ai encore des migraines intestinales. Bref. Rick vous a mailé pour que vous dégottiez des pavés à adapter sous forme de franchise. Hors Marvel, j’entends. Je vous écoute.
- J’ai la saga des Martine, moi. Les droits sont pas chers.
- La Petite Maison dans la Prairie. 7 volumes.
- Ou L’Astrée, un roman précieux du XVIIè siècle qui fait 5400 pages. Vous énervez pas, chef, je déconne. J’ai ce qu’il vous faut. Le Cycle d’Ender. Onze romans, de la SF. C’est l’histoire de…
- Ok, ok, surtout pas de phrases. Des mots clés.
- Elu, simulation, militaire, extraterrestres, xenocide.
- Putain, xenonide, excellent. Et c’est ?
- Ben le massacre d’une population extraterrestre, quoi.
- Bon, les autres, au lieu de remplir vos verres de la cervelle qui vous coule du nez, vous vous agitez la couenne pour me customiser tout ça.
- On adapte le 1er volume ?
- Ouais. Ça doit durer deux heures, au bas mot.
- Mais chef, je l’ai lu, et il se passe rien.
- Rien à foutre. Un film par volume. Si ça cartonne, vous connaissez le concept : deux films, voire trois pour un seul bouquin. Remplissez.
- Bon, la ligne directrice, c’est le jeune Ender, il est l’élu, quoi. Il va chasser les aliens qu’ont déjà tué des millions d’hommes et qui prévoient de revenir. On a des films de l’époque, on les repasse en boucle pour former les djeuns.
- Top Gun, quoi.
- Ouais, en moins gay. Version prépubère.
- Tout le monde croit qu’il est nul, mais en fait il est super.
- Foutez lui un look de gosse d’hôpital ; bien pâle, tronche de fouine, yeux globuleux, tout ça.
- Après, ben il réussit tout. Et on fout un vieux qui se lève de sa chaise en se disant « ouais putain, c’est vraiment l’élu ».
- Ça va pas être un peu chiant ?
- Pas si t’as 5 ans.
- D’âge mental.
- Après, vous me faites un mix entre Full Metal Jacket et Les Choristes : des rivalités de gosses, des matchs d’entrainement, et le blanc bec qui commande tout le monde.
- Donc un chef noir qui gueule, des agressions dans les douches.
- Et des chefs de bandes et des matchs ou on applaudit à la fin.
- Ah oui, Lakshmi Mittal est rentré dans le capital du studio. Saupoudrez moi tout ça de curry.
- Et chef, on avait dit la dernière fois, le prochain film dans le futur, on met « salam aleykoum » dedans. Vous vous souvenez, c’est le pari que Dick a perdu, rapport au match…
- Ouais, c’est vrai, j’ai qu’une parole. Mettez-le. Ça sera marrant.
- Après, bon, ben c’est des simulations, vous me foutez des écrans partout, des jeux vidéo et comme on est dans le futur et que le futur a pas progressé depuis 12 ans, les gens s’envoient des emails et bougent les images avec les mains comme dans Minority Report.
- Mais ça va que être des enfants qui jouent aux jeux vidéo pendant deux heures ?
- Ouais, mais à la fin on rajoute un truc SF qui tue. Mick, t’avais bossé là-dessus, on en a parlé au sauna.
- Ouais : l’UMD 500, ma chatte.
- Développe.
- Une Unité de Destruction Moléculaire, une grosse teub de la taille de la Corse qui te désagrège une planète à la vitesse d’une gastro un soir de sangria au Sénégal.
- Putain.
- Eh, on fait pas les choses à moitié, hein. 50 ans de travaux, 70 milliards de budget.
- OK. Et les twists ? Rick ?
- Ouais, du lourd, chef. On se rend compte les enfants, c’est des enfants, et que c’est pas cool de leur apprendre à tuer. Et après, que le jeu vidéo, en fait c’était pour de vrai. Donc il est triste d’avoir tué les fourmis en vrai.
- Les insectes sont nos amis. Il faut les aimer aussi. Comme nous ils ont une âme.
- Putain, ça me rappelle un truc. Sérieux, on met ça ?
- Ouais, sinon ils vont encore dire que c’est promilitariste. On soigne notre aile gauche. Après Napoléon et César, genre il devient Gandhi des dorryphores.
- Bien pour Mittal, ça. Bon, on la tient, notre bande annonce de deux heures.
- 1h54, à mon humble avis. Avec un générique d’1/4 d’heure pour les effets numériques, ça se tient.
- Putain, on va cartonner.

Rho c'est même pas à moitié aussi mauvais qu'un Gravity ce truc (bon OK, j'arrête avec Gravity).

Nulladies a écrit:

- Ah oui, Lakshmi Mittal est rentré dans le capital du studio. Saupoudrez moi tout ça de curry.

RabbitIYH a écrit:

Rho c'est même pas à moitié aussi mauvais qu'un Gravity ce truc (bon OK, j'arrête avec Gravity).

Nulladies a écrit:

- Ah oui, Lakshmi Mittal est rentré dans le capital du studio. Saupoudrez moi tout ça de curry.

Je me suis fait chier, mais alors à un point ! Heureusement que j'avais le projet de la critique pour en faire quelque chose...

Pas génial non plus faut avouer... et Harrison Ford sert vraiment à rien, t'as bien fait de pas en parler !

il s'agit de l'adaptation du premier tome de la tétralogie Le Cycle d'Ender, d'Orson Scott Guard. Un second cycle a été écrit par la suite, dont je ne sais rien...
Les bouquins (SF donc) sont très bons, le premier étant totalement différent des 3 suivants. Le premier n'est vraiment que le point de départ, les suivants sont beaucoup plus axés sur des réflexions morales, philosophiques, politiques ou théologiques entre différentes espèces.

Les prouesses de l’aube

Véritable pierre angulaire des archives tarantinesques, ce film est sa déclaration : d’amour, pour le cinéma, d’intentions, pour sa carrière à venir.
Tout est en germe, et les promesses d’une écriture à la fois singulière et novatrice débordent de chaque scène. On aura de l’indulgence pour les maladresses du débutant en tenant compte de la progression du chien fou dans ses propres réalisations par la suite. L’univers ultra-référentiel, le name dropping et les scènes de dialogue ont encore du mal à se canaliser. Tout est surverbalisé, et les bad guy dans un méta-discours permanent sur leur rôle, leur fonction. Le début du film, entre romance et exposition assez longue, manque de souffle et n’est pas toujours convaincant dans sa façon d’assumer son caractère onirique. La musique, un peu trop présente et plutôt incongrue, est cependant un indice majeur pour nous conduire du côté du conte de fée badass. Pour peu qu’on accepte cette grille de lecture et l’aspect pièce montée exhaustif, le récit se déroule alors avec bonheur.
Déjà, dans ce maelström de drogue, de guns et de décolletés sanglants, surgissent des scènes mémorables et le sens d’une écriture qui ne cessera de ses perfectionner par la suite : c’est la convergence de plusieurs personnages vers un lieu final, l’attente différée d’une fusillade qui aura tout de l’orgasme visuel et baroque où se mêleront plumes, hémoglobine et brouillard épais de coke. C’est une maitrise du montage et de la mise en abyme pour le cinéphile devenu scénariste, jouissant de faire commenter ses scènes par ses propres personnages : belle idée que celle du dialogue et du visionnage aveugle de la scène de l’ascenseur et de la réunion par les flics à l’écoute, à la fois fascinés et inquiets par l’originalité et le danger de la situation.
C’est enfin une rencontre au sommet entre Denis Hopper et Christopher Walken. Le premier, qui semble étrangement sous exploité dans son premier échange avec son fils, encaisse les coups pour s’offrir une sortie de scène magistrale, impliquant un cours d’histoire et des rires plus tendus que les câbles du Golden Gate Bridge.
Les sales gosses passent entre les balles, et le rêve se concrétise : on flingue l’écran, les flics, la coke, et on se paie sa place au soleil, celle du papier peint de l’appartement des potes losers, référence assumée au Scarface de De Palma.
La romance est vraie, le rêve atteint : les bad guys ont mis le pied à Hollywood, et ça va faire mal.

Tiens, c'est marrant, je l'ai revu il n'y a pas une semaine...

Esther a écrit:

Tiens, c'est marrant, je l'ai revu il n'y a pas une semaine...

Tu parlais du bavardage pour les Tarantino, t'as été servi, là...

Nulladies a écrit:

Esther a écrit:

Tiens, c'est marrant, je l'ai revu il n'y a pas une semaine...

Tu parlais du bavardage pour les Tarantino, t'as été servi, là...

Ouep. J'aimais beacoup ce film, il y a dix ans, mais là, j'avoue que la redécouverte du film ne m'a pas impressionné. Je me suis même fait un peu chier.

Esther a écrit:

Nulladies a écrit:

Esther a écrit:

Tiens, c'est marrant, je l'ai revu il n'y a pas une semaine...

Tu parlais du bavardage pour les Tarantino, t'as été servi, là...

Ouep. J'aimais beacoup ce film, il y a dix ans, mais là, j'avoue que la redécouverte du film ne m'a pas impressionné. Je me suis même fait un peu chier.

C'est pareil, mais je m'attendais tellement à voir un truc en opposition avec ma découverte à 15 ans que j'ai finalement passé de bons moments. Le début est chiant, en effet, et le film est clairement trop long.

A part la scène Walken/Hopper j'en ai pas gardé un souvenir impérissable. Je vois plus les prémices de Pulp Fiction chez Avary (l'excellentissime Killing Zoe), d'ailleurs Tarantino, à l'exception du premier Kill Bill où l'équilibre est parfait, est devenu de moins en moins bon sans lui.