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| En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... | |
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Nulladies Cinéman
Nombre de messages : 2734 Date d'inscription : 28/12/2013
| Sujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... Jeu 6 Mar 2014 - 12:40 | |
| - RabbitIYH a écrit:
- La scène de la piscine est fabuleuse. Le film m'avait surtout marqué par l’ambiguïté qu'introduit le personnage du père/amant exsangue, aperçu désespéré du futur qui attend Oskar.
Tu as raison, je n'avais pas fait cette boucle entre le début à la fin, et ça ajoute à la radicalité du pessimisme... | |
| | | Nulladies Cinéman
Nombre de messages : 2734 Date d'inscription : 28/12/2013 Age : 47
| Sujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... Ven 7 Mar 2014 - 7:09 | |
| Au bout du conte Blancanieves a tout de la fausse bonne idée, déjà vue et a priori dispensable : muet et noir et blanc, réécriture du conte chez les toreros ( !) kyrielle de singularités qui plombent autant qu’elles vendent un projet comme forcément unique en son genre. Force est de constater que le parti pris est exploité à merveille. La mise en scène, dès le début du film, frappe par son expressionnisme et réussit le pari de renforcer sa puissance visuelle par ses manques : la narration est puissante, les prises de vue travaillées et les visages marquants. En installant son intrigue au début du siècle et par de nombreuses références au cinéma naissant, le cinéaste rend hommage aux balbutiements de son art et son intrusion dans l’imaginaire : c’est le flash fatal de la séquence initiale dans l’arène, la lanterne magique comme témoin du souvenir pour la petite fille, ou encore la scène grotesque des photographies mortuaires. Très émouvant dans son évocation de l’enfance, le film alterne entre les prises de vue d’une grande fluidité, caméra embarquée à hauteur de la jeune fille, ou de sa poule, chorégraphiant dans un même mouvement l’identité sévillane à travers le flamenco et la tauromachie. A cette poésie de l’harmonie s’oppose les cadres carcéraux de la demeure de la belle-mère, plongées et contre plongées dans des escaliers menaçants où le tableau d’un père dans sa gloire défunte exalte la puissance mortifère d’une iconicité moribonde. Les scènes de retrouvailles avec le père paralytique sont ainsi l’un des sommets de cette première partie (et malheureusement du film entier) : initiant sa fille à l’art de toréer, immobile face à un taureau empaillé, l’homme dont le seul visage parvient encore à exprimer l’émotion n’est rien d’autre que la mise en abyme du projet tout entier : handicapé du son et des dialogues, le film parvient à générer une émotion, une motion purement visuelle et singulièrement bouleversante. Cette première partie n’est pourtant pas exempte de défauts. A trop vouloir faire sa leçon de cinéma, Pablo Berger s’égare par instants dans les excès de l’exhaustivité formaliste : mêler Eisenstein, Murnau et Lang peut s’avérer quelque peu indigeste et la saturation est atteinte par moments. Mais celle-ci fait partie du jeu, de la même façon que les hyperboles de la figure de la marâtre sont un attendu du conte. Le problème est d’ailleurs là : qu’il faille, finalement, après cette fin de l’enfance qui scinde le film en deux, retrouver les rails du texte des frères Grimm. L’arrivée des nains, l’émancipation de la jeune fille ou la concurrence avec sa belle-mère n’ont de loin pas l’intensité des débuts. Plus gênant encore, la surenchère des effets, (la poule dans l’assiette, le père qui regarde depuis les nuages) et l’allongement des séquences (flashbacks, applaudissements à outrance) plombent définitivement la magie générale. Si l’ultime séquence permet une exploitation assez fine du conte originel, le baiser du prince se transformant en une forme de prostitution humiliante, la splendeur s’est tout de même évaporée depuis un certain temps. A trop vouloir rendre hommage et s’inscrire dans une traduction, le récit finit par perdre tout ce qui faisait sa saveur et se délaye dans une maladresse fortement regrettable. | |
| | | Nulladies Cinéman
Nombre de messages : 2734 Date d'inscription : 28/12/2013 Age : 47
| Sujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... Sam 8 Mar 2014 - 6:53 | |
| Pile tu gagnes, face je perds. Ressources Humaines est l’histoire d’un traquenard. Dans cette inconfortable position de celui qui a réussi à s’extraire de la condition sociale de ses parents et revient, en tant que cadre, travailler dans l’usine qui embauche sa famille, Franck perd sur tous les tableaux. Du nouveau monde, il prend la mesure du cynisme ; de l’ancien, des limites et de la soumission. Apprenti adulte, contraint de s’émanciper d’une cellule familiale comme sociale, il tente de concilier les deux, dans un dilemme cornélien insoluble avant que la réalité libérale ne devienne intolérable. Les maladresses de jeu de certains comédiens ont quelque chose de touchant, et si le propos peut s’avérer un peu didactique et légèrement souligné dans son manichéisme final, le film reste authentique et assez subtil dans sa dénonciation. La relation filiale, fondée sur un malaise et des bonnes intentions qui pavent l’infernal silence, est un fil rouge tragique réellement pertinent. Aux discours politiques des cadres et vindicatifs des syndicats s’oppose non pas celui, un brin idéaliste, du jeune stagiaire, mais bien le mutisme abyssal du père. Petit pion dispensable, rivé à sa machine depuis 30 ans, réifié au point de fusionner avec elle, si bien qu’on envisage de le remplacer par une chaine automatique, il encaisse avec l’unique désir d’entretenir sa transparence. Confondant l’humilité et la soumission, il aura besoin de la violence pour oser lever les yeux sur son univers carcéral et inhumain. L’échange qui le permettra, d’une intensité bouleversante, est un des sommets du film, et le regard brouillé qui en découle d’une rhétorique imparable face à tous les boniments politiques et économiques. | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... Sam 8 Mar 2014 - 8:21 | |
| Beau premier long, mais L'emploi du temps m'a beaucoup plus impressionné, par son atmosphère surtout. |
| | | Nulladies Cinéman
Nombre de messages : 2734 Date d'inscription : 28/12/2013 Age : 47
| Sujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... Sam 8 Mar 2014 - 8:24 | |
| - RabbitIYH a écrit:
- Beau premier long, mais L'emploi du temps m'a beaucoup plus impressionné, par son atmosphère surtout.
Ah oui, carrément. J'ai laché depuis, pas volontairement. Pas vu Vers le Sud, Entre le murs ni Foxfire | |
| | | lalou grand petit homme
Nombre de messages : 1019 Date d'inscription : 30/12/2013 Age : 54 Localisation : Sugar Mountain
| Sujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... Sam 8 Mar 2014 - 9:19 | |
| - Nulladies a écrit:
- RabbitIYH a écrit:
- Beau premier long, mais L'emploi du temps m'a beaucoup plus impressionné, par son atmosphère surtout.
Ah oui, carrément. J'ai laché depuis, pas volontairement. Pas vu Vers le Sud, Entre le murs ni Foxfire L'emploi du temps, c'est pas l'histoire de ce cadre qui se fait viré et qui fait croire à ses proches qu'il bosse toujours... J'avais beaucoup aimé, surtout les extérieurs, il me semble que c'était tourné en Rhônes-Alpes... | |
| | | Nulladies Cinéman
Nombre de messages : 2734 Date d'inscription : 28/12/2013 Age : 47
| Sujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... Sam 8 Mar 2014 - 9:32 | |
| - lalou a écrit:
- Nulladies a écrit:
- RabbitIYH a écrit:
- Beau premier long, mais L'emploi du temps m'a beaucoup plus impressionné, par son atmosphère surtout.
Ah oui, carrément. J'ai laché depuis, pas volontairement. Pas vu Vers le Sud, Entre le murs ni Foxfire L'emploi du temps, c'est pas l'histoire de ce cadre qui se fait viré et qui fait croire à ses proches qu'il bosse toujours... J'avais beaucoup aimé, surtout les extérieurs, il me semble que c'était tourné en Rhônes-Alpes... Oui, c'est ça, librement inspiré de l'affaire Romand. En plus fidèle au bouquin de Carrère, il y a l'Adversaire de Garcia | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... Sam 8 Mar 2014 - 9:36 | |
| L'adversaire était pas mal d'ailleurs. J'ai lâché aussi Cantet, la faute à Entre les murs qui ne m'avait pas du tout tenté. |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... Sam 8 Mar 2014 - 9:42 | |
| j'ai vu les 2 films je n'ai pas un grand souvenir du canter, par contre l'adversaire de garcia était bien. quand au bouquin de carrère...rien à dire. du tout bon. comme ses suivants et ses précédents d'ailleurs. seul "limonov" m'a un peu laissé sur ma faim |
| | | Coda pépé au fagot antisocial
Nombre de messages : 3218 Date d'inscription : 02/11/2011 Humeur : 7° (sur l'échelle de Richter)
| Sujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... Sam 8 Mar 2014 - 10:09 | |
| Dans le même ordre d'idée j'avais bien aimé : Thème de la soumission au travail, soumission du jeune consultant et des ouvriers qu'il rencontre dans son audit, de la soumission de l'entreprise aux lois du marché. Jeremy Régnier provincial, diplômé d'une école de commerce, travaille à Paris, dans un cabinet de conseil en management des entreprises, dirigé par Laurent Lucas, froid et rationnel à souhait. Le formatage et de mise et la construction de la pensée unique va de soi. Il est tiraillé entre d'une part la vision de son chef "rentabilité, efficacité, compétitivité" et d'autre part Eva sa nouvelle copine rencontré dans le métro, femme seule avec un enfant et un petit boulot. Le jeune idéaliste va s'interroger sur les conséquences humaines de ses actes au fur et à mesure de son avancé dans le monde du travail... | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... Sam 8 Mar 2014 - 10:19 | |
| Oh yes excellent souvenir de celui-là aussi, j'avais un peu vu ça comme un film de vampires moderne. |
| | | Nulladies Cinéman
Nombre de messages : 2734 Date d'inscription : 28/12/2013 Age : 47
| Sujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... Dim 9 Mar 2014 - 7:08 | |
| - RabbitIYH a écrit:
- Oh yes excellent souvenir de celui-là aussi, j'avais un peu vu ça comme un film de vampires moderne.
Dans un genre plus radical et moins documentaire, il y a aussi La question humaine, avec Amalric. | |
| | | Nulladies Cinéman
Nombre de messages : 2734 Date d'inscription : 28/12/2013 Age : 47
| Sujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... Dim 9 Mar 2014 - 7:08 | |
| Un pneu, beaucoup, passionnément. La F1, je maitrise à peu près autant que les règles du Camoulox. Les films de compétition, généralement, j’évite avec autant d’adresse que Lauda slalome entre les carcasses de bagnoles accidentées. Devant la pluie d’éloge faite à ce film, j’ai voulu me faire une idée, quitte à m’ennuyer comme un enfant un dimanche après-midi où l’oncle Gérard veut regarder le Grand Prix sur TF1. L’avantage, c’est que je ne connaissais donc pas l’intrigue à l’avance. Si l’on met de côté les tics inévitables de ce genre de film (la surenchère croissante des courses, le faux suspense et les flashbacks qui indiquent aux abrutis les motivations profondes des messieurs à casques, et la musique, pompière comme un 11 septembre), il faut lui reconnaitre de nombreuses qualités. Le choix du sujet est intéressant, la caractérisation des personnages et partant, de deux approches de la compétition (l’une morale et austère, l’autre glamour et au service de la gloire) bien traitée, permettant de sortir de la pénible linéarité souvent inhérente au registre. Enfin, la mise en scène des courses est une véritable réussite : chaque compétition, dans un nouveau pays, occasionne un nouveau tableau par un travail sur la lumière ou le climat. Ce jeu de variations sur un canevas somme toute étique (« Mc Laren double Ferrari, ah non, attendez, Ferrari revient en tête ») renouvelle constamment l’intérêt du spectateur et permet à Ron Howard de prouver qu’avec un véritable sujet, il peut passer pour un cinéaste. Sur ce seul point, et avec des handicaps comme les derniers Dan Brown qui ne lui garantissaient pas la pole position, on peut dire qu’il atteint le podium. | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... Dim 9 Mar 2014 - 9:34 | |
| - Nulladies a écrit:
- RabbitIYH a écrit:
- Oh yes excellent souvenir de celui-là aussi, j'avais un peu vu ça comme un film de vampires moderne.
Dans un genre plus radical et moins documentaire, il y a aussi La question humaine, avec Amalric. Pas vu celui-là, je note ! Par contre je trouve pas que Violence des échanges... soit le moins du monde documentaire, contrairement à Ressources Humaines. Le trait est carrément forcé, à la limite de la secte vampirique et la transformation radicale du personnage en fait davantage une fable morale pour moi. |
| | | Nulladies Cinéman
Nombre de messages : 2734 Date d'inscription : 28/12/2013 Age : 47
| Sujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... Dim 9 Mar 2014 - 9:35 | |
| - RabbitIYH a écrit:
- Nulladies a écrit:
- RabbitIYH a écrit:
- Oh yes excellent souvenir de celui-là aussi, j'avais un peu vu ça comme un film de vampires moderne.
Dans un genre plus radical et moins documentaire, il y a aussi La question humaine, avec Amalric. Pas vu celui-là, je note ! Par contre je trouve pas que Violence des échanges... soit le moins du monde documentaire, contrairement à Ressources Humaines. Le trait est carrément forcé, à la limite de la secte vampirique et la transformation radicale du personnage en fait davantage une fable morale pour moi. Je l'ai pas vu, Violence... et ce que tu en dis le rapproche alors de La question humaine, qui fait des parallèles assez dérangeants entre le monde du travail et la Shoah. | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... Dim 9 Mar 2014 - 9:49 | |
| - RabbitIYH a écrit:
- L'adversaire était pas mal d'ailleurs. J'ai lâché aussi Cantet, la faute à Entre les murs qui ne m'avait pas du tout tenté.
J'avais adoré L'Adversaire. Après l'avoir vu, est-ce que regarder L'Emploi Du Temps présente un intérêt ? |
| | | Nulladies Cinéman
Nombre de messages : 2734 Date d'inscription : 28/12/2013 Age : 47
| Sujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... Dim 9 Mar 2014 - 9:53 | |
| - elnorton a écrit:
- RabbitIYH a écrit:
- L'adversaire était pas mal d'ailleurs. J'ai lâché aussi Cantet, la faute à Entre les murs qui ne m'avait pas du tout tenté.
J'avais adoré L'Adversaire. Après l'avoir vu, est-ce que regarder L'Emploi Du Temps présente un intérêt ? Oui, pour la singularité de cette réécriture. Mais l'inspiration est surtout sur le point de départ, la conclusion diverge beaucoup. Le Cantet est beaucoup plus réflexif, moins "fait divers". | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... Dim 9 Mar 2014 - 9:59 | |
| Oui le fait divers est juste un prétexte chez Cantet, rien à voir avec le déroulement réel ensuite.
Dernière édition par RabbitIYH le Dim 9 Mar 2014 - 19:36, édité 1 fois |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... Dim 9 Mar 2014 - 10:29 | |
| D'accord, ça me botte alors ! |
| | | Zwaffle un mont de verres
Nombre de messages : 1724 Date d'inscription : 08/01/2014 Age : 47
| Sujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... Dim 9 Mar 2014 - 18:45 | |
| - Nulladies a écrit:
Au-revoir les vivants
Un film de vampires qu’on aurait vidé de son glamour, dans une Suède enneigée et socialement défavorisée. Des protagonistes de 12 ans. Pas d’espoir, ou si peu. Un programme audacieux, une véritable réussite. Le récit se répartit sur trois instances : les adultes, la misère ; l’enfance, un calvaire ; le vampire, un enfer. Pas d’échappatoire, mais un monde blafard de neige et de néons, où Oskar se fait humilier le jour par ses camarades et découvre les horreurs la nuit par l’entremise d’Eli, vampire dans un corps de jeune fille de 12 ans, tiraillée elle aussi entre deux mondes. De cet entre-deux, l’initiation ambiguë et désenchantée propose un départ progressif du monde : si quelques illuminations surgissent, un sourire, un jeu avec son père ou un brossage de dents tout en sourire avec sa mère, ce n’est jamais que le prélude au pire. La grande réussite du film est ce mélange des genres : le social pour le groupe de piliers de bars, touchants dans leur fragilité, à la fois pathétiques et victimes, tant du système qui les vampirise que du monstre qui les traque. L’enfance et la préadolescence pour les deux protagonistes, antonymes, le blond et la brune, le garçon brimé et la prédatrice aux grands yeux, pour lesquels la fusion passe par une commune aspiration à la violence et un amour ambivalent. L’horreur, enfin, brusque et hors champ, débarrassée du glacis habituel des teenage movies. Typiquement nordique, laiteuse et tendue, l’épouvante efficace prend vraiment aux tripes, notamment dans la séquence de la salle de bain où l’on dévoile Eli en train de dormir, ou celle de la piscine, apogée désactivée par un point de vue sous-marin particulièrement malicieux. L’éveil au monde, à la lumière du réel, n’est pas une possibilité : à ce constat d’un pessimisme radical, Alfredson substitue un amour hors-norme, possible fantasme d’un adolescent mal dans sa peau qui, dès la séquence d’ouverture, souffrait du syndrome de Travis Bickle en s’imaginant agresser un adversaire imaginaire. Quoi qu’il en soit, c’est bien un départ du monde qui solde son parcours : adieu aux siens, au soleil, à cette humanité perdue, adieu au langage, même, par cette communication solitaire et silencieuse qu’est le morse, mais qui lui garantit le lien avec la seule personne qui donnera du sens à son exil. j'avais bien aimé le film mais comparé au bouquin il est très light: exit la pédophilie et les vrais moments d'horreur (le personnage du pédophile complètement défiguré - la description est très gore dans le livre), dommage | |
| | | Nulladies Cinéman
Nombre de messages : 2734 Date d'inscription : 28/12/2013 Age : 47
| Sujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... Dim 9 Mar 2014 - 18:53 | |
| - Zwaffle a écrit:
- Nulladies a écrit:
Au-revoir les vivants
Un film de vampires qu’on aurait vidé de son glamour, dans une Suède enneigée et socialement défavorisée. Des protagonistes de 12 ans. Pas d’espoir, ou si peu. Un programme audacieux, une véritable réussite. Le récit se répartit sur trois instances : les adultes, la misère ; l’enfance, un calvaire ; le vampire, un enfer. Pas d’échappatoire, mais un monde blafard de neige et de néons, où Oskar se fait humilier le jour par ses camarades et découvre les horreurs la nuit par l’entremise d’Eli, vampire dans un corps de jeune fille de 12 ans, tiraillée elle aussi entre deux mondes. De cet entre-deux, l’initiation ambiguë et désenchantée propose un départ progressif du monde : si quelques illuminations surgissent, un sourire, un jeu avec son père ou un brossage de dents tout en sourire avec sa mère, ce n’est jamais que le prélude au pire. La grande réussite du film est ce mélange des genres : le social pour le groupe de piliers de bars, touchants dans leur fragilité, à la fois pathétiques et victimes, tant du système qui les vampirise que du monstre qui les traque. L’enfance et la préadolescence pour les deux protagonistes, antonymes, le blond et la brune, le garçon brimé et la prédatrice aux grands yeux, pour lesquels la fusion passe par une commune aspiration à la violence et un amour ambivalent. L’horreur, enfin, brusque et hors champ, débarrassée du glacis habituel des teenage movies. Typiquement nordique, laiteuse et tendue, l’épouvante efficace prend vraiment aux tripes, notamment dans la séquence de la salle de bain où l’on dévoile Eli en train de dormir, ou celle de la piscine, apogée désactivée par un point de vue sous-marin particulièrement malicieux. L’éveil au monde, à la lumière du réel, n’est pas une possibilité : à ce constat d’un pessimisme radical, Alfredson substitue un amour hors-norme, possible fantasme d’un adolescent mal dans sa peau qui, dès la séquence d’ouverture, souffrait du syndrome de Travis Bickle en s’imaginant agresser un adversaire imaginaire. Quoi qu’il en soit, c’est bien un départ du monde qui solde son parcours : adieu aux siens, au soleil, à cette humanité perdue, adieu au langage, même, par cette communication solitaire et silencieuse qu’est le morse, mais qui lui garantit le lien avec la seule personne qui donnera du sens à son exil. j'avais bien aimé le film mais comparé au bouquin il est très light: exit la pédophilie et les vrais moments d'horreur (le personnage du pédophile complètement défiguré - la description est très gore dans le livre), dommage tu n'es pas le premier à me parler du bouquin, apparemment très bon. | |
| | | Azbinebrozer personne âgée
Nombre de messages : 2751 Date d'inscription : 12/03/2013 Age : 63 Localisation : Teuteuil Humeur : mondaine
| Sujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... Dim 9 Mar 2014 - 18:58 | |
| Oui, j'avais jamais vu... Je comprends bien pourquoi ! En même temps quel film étonnant ! Êtes-vous concerné par le slogan publicitaire ? Tas de damnés !! | |
| | | Zwaffle un mont de verres
Nombre de messages : 1724 Date d'inscription : 08/01/2014 Age : 47
| Sujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... Dim 9 Mar 2014 - 19:07 | |
| - Nulladies a écrit:
- Zwaffle a écrit:
- Nulladies a écrit:
Au-revoir les vivants
Un film de vampires qu’on aurait vidé de son glamour, dans une Suède enneigée et socialement défavorisée. Des protagonistes de 12 ans. Pas d’espoir, ou si peu. Un programme audacieux, une véritable réussite. Le récit se répartit sur trois instances : les adultes, la misère ; l’enfance, un calvaire ; le vampire, un enfer. Pas d’échappatoire, mais un monde blafard de neige et de néons, où Oskar se fait humilier le jour par ses camarades et découvre les horreurs la nuit par l’entremise d’Eli, vampire dans un corps de jeune fille de 12 ans, tiraillée elle aussi entre deux mondes. De cet entre-deux, l’initiation ambiguë et désenchantée propose un départ progressif du monde : si quelques illuminations surgissent, un sourire, un jeu avec son père ou un brossage de dents tout en sourire avec sa mère, ce n’est jamais que le prélude au pire. La grande réussite du film est ce mélange des genres : le social pour le groupe de piliers de bars, touchants dans leur fragilité, à la fois pathétiques et victimes, tant du système qui les vampirise que du monstre qui les traque. L’enfance et la préadolescence pour les deux protagonistes, antonymes, le blond et la brune, le garçon brimé et la prédatrice aux grands yeux, pour lesquels la fusion passe par une commune aspiration à la violence et un amour ambivalent. L’horreur, enfin, brusque et hors champ, débarrassée du glacis habituel des teenage movies. Typiquement nordique, laiteuse et tendue, l’épouvante efficace prend vraiment aux tripes, notamment dans la séquence de la salle de bain où l’on dévoile Eli en train de dormir, ou celle de la piscine, apogée désactivée par un point de vue sous-marin particulièrement malicieux. L’éveil au monde, à la lumière du réel, n’est pas une possibilité : à ce constat d’un pessimisme radical, Alfredson substitue un amour hors-norme, possible fantasme d’un adolescent mal dans sa peau qui, dès la séquence d’ouverture, souffrait du syndrome de Travis Bickle en s’imaginant agresser un adversaire imaginaire. Quoi qu’il en soit, c’est bien un départ du monde qui solde son parcours : adieu aux siens, au soleil, à cette humanité perdue, adieu au langage, même, par cette communication solitaire et silencieuse qu’est le morse, mais qui lui garantit le lien avec la seule personne qui donnera du sens à son exil. j'avais bien aimé le film mais comparé au bouquin il est très light: exit la pédophilie et les vrais moments d'horreur (le personnage du pédophile complètement défiguré - la description est très gore dans le livre), dommage tu n'es pas le premier à me parler du bouquin, apparemment très bon. très bon parce que peu édulcoré et que c'est assez rafraichissant | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... Dim 9 Mar 2014 - 19:39 | |
| - Azbinebrozer a écrit:
- Oui, j'avais jamais vu... Je comprends bien pourquoi !
En même temps quel film étonnant ! Êtes-vous concerné par le slogan publicitaire ? Tas de damnés !!
CO comme 2 De Palma sur 3 à peu près. Et un des rares films qui m'ait fait chialer ou pas loin. Ben ouais je me mets à poêle devant vous les gars. |
| | | Nulladies Cinéman
Nombre de messages : 2734 Date d'inscription : 28/12/2013 Age : 47
| Sujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... Dim 9 Mar 2014 - 19:54 | |
| - RabbitIYH a écrit:
- Azbinebrozer a écrit:
- Oui, j'avais jamais vu... Je comprends bien pourquoi !
En même temps quel film étonnant ! Êtes-vous concerné par le slogan publicitaire ? Tas de damnés !!
CO comme 2 De Palma sur 3 à peu près. Et un des rares films qui m'ait fait chialer ou pas loin. Ben ouais je me mets à poêle devant vous les gars.
J'ai eu du mal, celui-là, je l'ai même revu pour être sur, mais ça pique trop les yeux à mon goût. Mais bon, t'es pas bien avec De Palma, toi, t'aimes Fury... Et jolie ta photo, elle me fait penser à ELSD. Il est en vacances ? | |
| | | Azbinebrozer personne âgée
Nombre de messages : 2751 Date d'inscription : 12/03/2013 Age : 63 Localisation : Teuteuil Humeur : mondaine
| Sujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... Dim 9 Mar 2014 - 20:00 | |
| - RabbitIYH a écrit:
- Azbinebrozer a écrit:
- Oui, j'avais jamais vu... Je comprends bien pourquoi !
En même temps quel film étonnant ! Êtes-vous concerné par le slogan publicitaire ? Tas de damnés !!
CO comme 2 De Palma sur 3 à peu près. Et un des rares films qui m'ait fait chialer ou pas loin. Ben ouais je me mets à poêle devant vous les gars.
Chialer carrément ! Mais à quel âge tu l'as vu mon Petit Lapinou ? Vrai que le compositeur est touchant mais sa musique elle touche comment dire ? plus symboliquement ?... Il y met son cœur mais ça croule sous un tel déluge d'arrangements kitsch ! Pis la chanteuse c'est qu'une trainée elle !... Elle le mérite pô ! Vrai qu'il est pas aidé... Et pourquoi qu'elle meurt pas elle aussi lorsque le producteur meurt ? Tout ceux qui ont signé le contrat ne doivent pas mourir ? Pas bien compris le contrat... | |
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