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MessageSujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8....   En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... - Page 12 EmptyVen 21 Fév 2014 - 11:13


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MessageSujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8....   En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... - Page 12 EmptySam 22 Fév 2014 - 6:32

En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... - Page 12 La-garconniere1

La conquête de l’espace

Une femme, deux hommes, deux lieux : telle est la combinatoire proposée par Wilder dans ce petit chef d’œuvre de comédie sentimentale, d’une intelligence rare dans sa gestion de l’espace.

L’espace initial est celui de la compagnie, gigantesque et aliénante, toute entière construite sur les perspectives des open space, rythmée par les ascenseurs et la valse entre les étages. Monstre de verre et d’acier, il abrite une population rivée à son travail et dont les élans de vie ne peuvent que se dérouler à l’extérieur. Celui-ci l’est à double titre : extériorité du cadre professionnel, mais aussi conjugal : c’est le principe de la garçonnière, ce cocon libertin réservé aux parties fines.
L’intelligence du scenario veut que ce dernier soit en réalité habité. Baxter met à disposition son appartement et se voit donc contraint de rester plus tard dans la structure vide des bureaux ; en retour de cette aliénation de sa vie privée, l’ascension sociale et géographique jusqu’au 27 è étage.
Le viol du lieu intime, et par conséquent de l’individu, est l’un des grands principes du récit : les cadres de la compagnie se ruent sur son lit, et avec eux les femmes légères, forçant Baxter à passer aux yeux de ses voisins pour un Don Juan immoral, l’occasion de bien des quiproquos comiques, mais aussi d’un renoncement absolu à ses élans sincères.
Subtilité de la comédie sentimentale et joie des coïncidences, l’élue de son cœur se retrouve contrainte à rester chez lui, alitée, après avoir tenté de se suicider aux somnifères devant l’indifférence de son patron, adultère et cynique. Dès lors, l’espace intime qui pourrait voir se déployer un amour authentique se voit pris d’assaut par les souillures de l’extérieur. Rempart poreux, il abrite pourtant un homme à son image, modeste, bricoleur, qui égoutte ses spaghettis avec une raquette et danse comme personne, quand il n’y a personne. En silence, Baxter endure les immoralités de ses supérieurs et constate, impuissant, que sa réussite sociale va de pair avec ses compromissions morales. Ses bureaux, dans lesquels, seul, il se permet enfin de parler sincèrement de son amour, sont de plus en plus vastes, froids et austères, tandis qu’on lui donne accès aux toilettes des cadres.
C’est dans les dernières minutes que s’opèrera la reconquête de l’espace, par le seul gage de vérité, le silence : celui de la démission, du refus, et du sourire de la femme qui comprend enfin, par l’entremise du goujat, que le bonheur était à portée de main, reclus dans cet abris du monde. Libérés du patron, les amants se retrouvent dans un lieu lui-même en pleine révolution, puisque ne subsiste de l’appartement que ses murs et des cartons, signes d’un renouveau radical, et réapprennent l’amour en faisant fi des lois en vigueur. A la déclaration tant attendue, Shirley McLane oppose un sourire et un jeu de carte : « Shut up and deal »
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MessageSujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8....   En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... - Page 12 EmptySam 22 Fév 2014 - 6:38

Chef-d’œuvre absolu.  I love you 
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MessageSujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8....   En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... - Page 12 EmptyDim 23 Fév 2014 - 6:49

En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... - Page 12 60061

…et tout le reste n’est que littérature.

Il est un point sur lequel ce film est une réussite : il prouve avec éclat la phénoménale puissance littéraire de l’œuvre de Flaubert, absolument intransposable à l’écran, pour peu qu’on décide de s’en tenir paresseusement à la seule trame narrative de son roman.
Chabrol, étonnamment frileux dans cette adaptation, semble pétrifié par son sujet. On pourrait à la rigueur lui excuser les coupes franches, mais déconcertantes, dans le récit, qui expédient des éléments pourtant essentiels, à commencer par l’éducation d’Emma et son bovarysme, justement. Le film n’en fait pas moins 2h15, durant lesquelles l’intérêt semble avant tout de montrer qu’on a mis les moyens dans la reconstitution historique : façades, rues, calèches, costumes, tout cela sent bon le film français à gros budget, pour un rendement proche des téléfilms de France 3. Mention spéciale au thème musical, particulièrement insupportable.
On peut néanmoins saluer la prestation des comédiens ; Balmer, en crétin attachant, est tout à fait convaincant, et la capacité d’Isabelle Huppert à varier le ton et changer de visage au gré des circonstances est un des beaux aspects, spécifiquement pictural, du film.
Flaubert a écrit « un livre sur rien, dont la puissance tiendrait dans la force de son style » : chez Chabrol, il ne subsiste que la première partie de ce programme, alignement fade de chapitres dont la saveur initiale se perd sous les affres de la sage et scolaire application.
C’est là que ce film désole : qu’on puisse imaginer le nombre de spectateurs passés à côté du chef d’œuvre romanesque en s’étant contenté de cet ersatz insipide.
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MessageSujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8....   En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... - Page 12 EmptyDim 23 Fév 2014 - 10:23

Effectivement ce cru de Chabrol m'avait aussi énormément déçu (sans avoir gardé grand souvenir du bouquin d'ailleurs, sans doute lu à l'école, ceci expliquant cela).
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MessageSujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8....   En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... - Page 12 EmptyLun 24 Fév 2014 - 7:00

En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... - Page 12 Affiche_Nuit_du_chasseur_1955_2

Petits poucets rêveurs

La mâchoire décrochée par l’avalanche de superlatifs qui l’inondent à l’issue du visionnage de ce film, tentons de reprendre nos esprits et d’établir les raisons qui font de cette œuvre un monument singulier et atemporel.
Le personnage de Mitchum qui ouvre le film, dialoguant avec Dieu, perclus d’une folie joviale et démente, est à lui-seul mémorable. Dès le départ, c’est par sa prise de parole qu’il se distingue : nul n’est besoin d’établir un mystère sur ses intentions, verbalisées et explicites. Il tue et prêche, brandissant ses contradictions, aussi frontales que ses deux mains, avec un sourire et une assurance totalement fascinants.
Mais pour qu’un personnage de cette trempe puisse sévir, encore faut-il qu’on l’écoute ; c’est tout le pari du cinéaste, qui donne à voir un monde adulte désespéré et pathétique : sans le sou et contraint de jouer aux Robins des bois de la crise de 29, on se livre au crime (le père), à la boisson (Oncle Birdie), ou, à défaut, aux extrémités du désespoir, celles d’une foi aveugle et fanatique. Crédule, manipulable, éructant sa morale comme sa vindicte, la foule est le vecteur de la première angoisse du film : Harry Powell, pasteur au sourire mielleux, n’a aucun mal à séduire les esprits délabrés de la masse qu’il traverse. La mère, les commerçants, la communauté toute entière tombe sous son charme, de la même façon que Ruby, la plus âgée des orphelines recueillies par Rachel Cooper, se laisse aller à le vénérer parce qu’elle rentre dans l’âge adulte.
Dans une société dévastée sur le plan économique, parental et mystique, ne subsistent que les enfants. C’est là qu’intervient le deuxième tour de force du film, celui de faire de ses protagonistes les victimes presque muettes de la folie des adultes. John et sa sœur Pearl, engagés par un pacte de mutisme avec le père, vont partager avec le spectateur une double vision du monde, et occasionner l’un des poèmes visuels les plus saisissants de l’histoire du cinéma.
Vision double, car scindée par la dichotomie de leur rapport au monde, oscillant entre le cauchemar et le rêve.
L’intrusion de Powell dans la maison familiale initie les angoisses par une esthétique résolument expressionniste : c’est l’escalier qui descend à la cave, c’est la lumière triangulée de la mansarde, l’ombre chinoise du prédateur à leur poursuite, dans une atmosphère de conte gothique visuellement époustouflante.
Prenant pour prétexte ce prisme déformant et hyperbolique du regard enfantin sur le monde, Laughton anamorphose littéralement tout l’univers et crée des tableaux d’une puissance radicale, parfois proches de l’animation. Fantastiquement éclairée, d’un noir et blanc somptueux, la photographie magnifie des scènes de bravoure, comme la somptueuse vision de la voiture sous l’eau.
Mais la séquence d’ouverture a toutefois averti le spectateur : la capacité de résilience de l’enfant saura contaminer positivement l’imagier du film dans une proposition de séquences oniriques tout aussi splendides. A l’escalier descendant à la cave répond l’échelle montant vers la grange, a l’exiguïté de la maison maternelle le flot de la rivière et la nuit constellée d’étoiles. Le bestiaire, la fluidité d’un parcours temporairement à l’abri du monde civilisé occasionne l’onirisme des contes de fée, sans une once de mièvrerie, les enfants ayant l’épaisseur de véritables personnages et s’éloignant considérablement de l’archétype irritant jusqu’alors en vigueur. Petits dormeurs encore vivants du val, ils fusionnent avec la nature qui les accueille et annonce le personnage suivant d’Alice Cooper, la catéchèse utopiste qui les intégrera à ses récits fondateurs sur Moïse.
Car c’est bien d’une nouvelle prêcheuse, féminine, ascète et altruiste dont les enfants avaient besoin pour trouver enfin un port d’attache. Opposant ses récits aux tromperies du pasteur psychopathe, elle devient le pivot essentiel de nouveaux tableaux : sur son fauteuil, veillant sur ses brebis égarées rassemblées dans l’escalier et les protégeant à la force de son fusil ; et lors d’une belle séquence, mêlant au chant glaçant de son ennemi sa voix féminine, seule apte à désacraliser ses blasphèmes.  
Epris des libertés propres au programme esthétique et psychologique du récit, on se laisse happer par une fin pour le moins déconcertante, où le rythme s’emballe et les ellipses restent pour le moins énigmatiques : hors de l’utopie d’Alice Cooper, la folie ordinaire continue son œuvre, et ce n’est pas la condamnation du Pasteur qui y changera grand-chose. A ces syncopes et cette course folle, le cadeau ultime à John, une montre, rétablira le temps dans l’espoir d’un retour à une norme posée et des jours meilleurs.
Mais le spectateur, lui, restera longtemps marqué par la fascination effrayante et splendide des visions qu’il a traversée. Retourné en enfance, il gardera de ce film l’intensité et l’atemporalité des plus beaux souvenirs qui la composent.
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MessageSujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8....   En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... - Page 12 EmptyLun 24 Fév 2014 - 10:59

J'avais vu ce film comme une conte de Perrault avec Mitchum en grand méchant loup. Indéniablement réussi comme tel mais au delà de la puissance visuel je le trouve assez surestimé par contre.


Dernière édition par RabbitIYH le Lun 24 Fév 2014 - 11:28, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8....   En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... - Page 12 EmptyLun 24 Fév 2014 - 11:02

Moi c'est l'inverse. Je l'avais vu très jeune, et ça m'avait impressionné. Le revoir m'a agréablement surpris, parce que je ne m'attendais pas à une telle intensité. C'est ce que pourrait faire Burton s'il était un génie, à savoir l'alliance du baroque visuel et d'un fond réellement prégnant.
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MessageSujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8....   En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... - Page 12 EmptyLun 24 Fév 2014 - 11:30

Bah pour moi Burton a été un génie à défaut de l'être encore, et Batman Returns ou Edward ont bien plus à dire que ce film et au moins autant à montrer. Le problème c'est qu'au-delà du talent pictural personne ne cherche vraiment à creuser ses films et c'est dommage, ces personnages comme bien d'autres dans sa filmo ne sont rien d'autre que des portraits en creux de l'artiste maudit, tiraillé entre besoin de reconnaissance et peur maladive du public, renvoyant également à l'enfance marginale, au rejet de la différence, à l'autisme qu'on essaie de conjurer en faisant du divertissement grand public mais qui suinte les névroses par tous les pores. Burton était génial quand il était malheureux, tant mieux pour lui et tant pis pour nous si ça va mieux aujourd'hui.
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MessageSujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8....   En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... - Page 12 EmptyMar 25 Fév 2014 - 6:48

RabbitIYH a écrit:
Bah pour moi Burton a été un génie à défaut de l'être encore, et Batman Returns ou Edward ont bien plus à dire que ce film et au moins autant à montrer. Le problème c'est qu'au-delà du talent pictural personne ne cherche vraiment à creuser ses films et c'est dommage, ces personnages comme bien d'autres dans sa filmo ne sont rien d'autre que des portraits en creux de l'artiste maudit, tiraillé entre besoin de reconnaissance et peur maladive du public, renvoyant également à l'enfance marginale, au rejet de la différence, à l'autisme qu'on essaie de conjurer en faisant du divertissement grand public mais qui suinte les névroses par tous les pores. Burton était génial quand il était malheureux, tant mieux pour lui et tant pis pour nous si ça va mieux aujourd'hui.

Je reverrai ces deux films, je n'en ai aucun souvenir.
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MessageSujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8....   En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... - Page 12 EmptyMar 25 Fév 2014 - 6:48

En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... - Page 12 Vol-au-dessus-d-un-nid-de-coucou-affiche

L’affectueuse parade

Le protocole était pourtant bien réglé avant l’arrivée de Randall Mc Murphy : la musique classique pour apaiser les patients, la thérapie collective, Miss Ratched et sa coiffure impeccable, symétrique et magnifiée par sa coiffe immaculée, le rituel de la prise de médicaments, et le silence, surtout, des regards fuyants ou dans le vague.
Son arrivée fait l’effet d’un chien dans un jeu de quilles. D’abord spectateur amusé du musée des aliénés, un sourire permanent aux lèvres, il met instinctivement en place l’anti programme de l’infirmière impassible : par lui, le sourire jaillit, les bras ses lèvent, les regards commencent à faire le point. Idéaliste militant, Randall accomplit des miracles : il fait voir un match invisible, parle aux sourds muets, emmène sa bande au grand large et dépucèle le bègue.
Cette première dimension du film, celle d’une comédie utopiste, est une ode à la communication et à la solidarité. Sorte de prolongement de Freaks, elle prend soin de caractériser chaque personnage, par une longue série de gros plans, de portraits, où l’on insiste davantage sur celui qui écoute que sur celui qui parle. Le carcéral donne ici la possibilité de tisser les liens d’une famille réunie dans l’adversité, et de plus en plus soudée. Les noms, souvent répétés, brisent la distance de l’effroi et du recul face à l’aliéné, le rendent attachant et surtout doué d’aptitudes à la communication, pourvu qu’on lui donne l’occasion de les exercer.
Cependant, les raisons de la présence de Mc Murphy sont annoncées dès le départ : violent, impulsif, contestataire, il est là en observation, pour déterminer s’il relève de l’asile psychiatrique ou non. Toute la question est de déterminer sa fragilité psychologique, censément déguisée par ses frasques et ses cabotinages, de savoir s’il joue la comédie, et partant, si la comédie dont il est le cœur serait une forfanterie.
Cette ambiguïté, délaissée un temps par la profonde empathie qui gagne le spectateur rejaillit de temps à autre, notamment par le visage marmoréen que Miss Ratched (extraordinaire Louise Fletcher) posé sur Randall. N’est-elle pas dupe, ou veut-elle sa perte pour avoir osé défier son pouvoir ? C’est tout le sujet de leur silencieux affrontement, par l’entremise de leur effet respectif sur les patients.
Qu’importe pour Mc Murphy : ivre de son influence, il promet la liberté, l’émancipation à ceux qui l’entourent, au mépris des contingences : les séquences de liberté illicites se dilatent, le temps n’a plus cours, ni l’espace : alors qu’il tête sa bouteille, il diffère son départ dans un Canada où il se voit déjà pour permettre à Billy l’exploration de sa terra incognita.
Mais la scène sur laquelle il se produit a ses limites, et l’insouciance avec laquelle il se déplace lui fait oublier le public initial : Randall est observé, diagnostiqué, et s’il se moque ouvertement des spectateurs, ceux-ci remporteront tout de même la partie, car à eux seuls revient la décision de tirer le rideau et d’éteindre les projecteurs.
Les bacchanales finales qui partent en vrille de toutes parts ne sont que le prélude du double drame, au petit matin : la sévère gueule de bois (peut-être un tantinet excessive à mon goût dans sa précipitation des événements tragiques) sera définitive, sans possibilité d’émerger.
Randall se sera finalement dilué dans cette communauté : au muet, il aura donné la parole, aux autres la liberté, la mer, le jeu, la fête. Son adieu au monde passe aussi par une prise de conscience de ses propres limites : oui, un certain nombre d’entre eux était là volontairement, oui, il ne s’adapte à aucun système. Face au sadisme de la figure d’autorité, ses provocations d’enfant auront entrainé dans son sillage une petite comédie humaine d’autant plus attachante qu’elle était muselée jusqu’alors ; éphémère mais suffisamment puissante pour briser les cloisons et permettre le tableau final d’un homme qui se fusionne avec la montagne.
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MessageSujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8....   En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... - Page 12 EmptyMar 25 Fév 2014 - 8:43

Merci moi c'est celui-là qu'il faut que je revoie, il ne m'a m'avait pas passionné mais j'étais jeune. Par la suite je suis devenu assez fan de Forman en plus, surtout Man on the Moon et Ragtime - et puis Amadeus, quand même, le beau Larry Flynt et le trop sous-estimé Valmont que je préfère dans un tout autre style aux Liaisons Dangereuses).
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MessageSujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8....   En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... - Page 12 EmptyMer 26 Fév 2014 - 14:03

Broadchurch terminée.
Pas la série de l'année mais c'était assez prenant, pas de grosses incohérences dans l'intrigue, pas non plus 10 000 retournements et fausses pistes avant de dévoiler le vrai coupable. Une ambiance un peu pesante par moment. Bref, une bonne surprise pour une série diffusée en prime sur France 2.

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MessageSujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8....   En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... - Page 12 EmptyMer 26 Fév 2014 - 21:35

Revu RESERVOIR DOGS et PULP FICTION ce matin... Et je me dis que le cinoche de Tarantoni est quand même vachement bavard....
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MessageSujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8....   En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... - Page 12 EmptyMer 26 Fév 2014 - 21:55

C'est clair. Avec le recul je crois que mon préféré serait le premier Kill Bill. Le plus équilibré.
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MessageSujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8....   En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... - Page 12 EmptyMer 26 Fév 2014 - 22:07

RabbitIYH a écrit:
C'est clair. Avec le recul je crois que mon préféré serait le premier Kill Bill. Le plus équilibré.
ReVisionnage prévu ces jours... On verra ça.
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MessageSujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8....   En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... - Page 12 EmptyJeu 27 Fév 2014 - 9:17

RabbitIYH a écrit:
Merci moi c'est celui-là qu'il faut que je revoie, il ne m'a m'avait pas passionné mais j'étais jeune. Par la suite je suis devenu assez fan de Forman en plus, surtout Man on the Moon et Ragtime - et puis Amadeus, quand même, le beau Larry Flynt et le trop sous-estimé Valmont que je préfère dans un tout autre style aux Liaisons Dangereuses).

Justement, alors que pour Dallas Buyers Club, je me demandais l'intérêt cinématographique d'une biopic, Forman apporte une bonne réponse dans certains de ses films. Valmont, je vais le revoir prochainement, en même temps que le Frears, pour une étude comparée avec le bouquin que je soumets à mes élèves.
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MessageSujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8....   En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... - Page 12 EmptyVen 28 Fév 2014 - 7:38

En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... - Page 12 B193

« Comme un bruit de foule, qui sonne et qui roule, et tantôt écroule, et tantôt détruit. »

Avant que de dévoiler les plus insidieuses bassesses de la foule, Panique s’attache à mettre en place une galerie de portraits dans un espace. C’est un couple qui se retrouve à l’ombre de l’église, loin du café public, pour renouer un amour que la prison a interrompu. C’est la galerie des archétypes du café, commerçants, prostituée, pseudo bourgeois, qui parlent de tout et de rien, et le fait dans les formes.
C’est enfin, distingué dans tous les sens du terme, M. Hire. Une parole posée, un air détaché. Un homme qui pèse ses mots et sait où il regarde. Un homme qui, par conséquent, dénote sur l’océan de médiocrité et de banalité qu’il traverse.
L’acuité de ce personnage, extraordinaire Michel Simon tout en retenue touchante, est le vecteur du regard posé par Duvivier : les prises de vues découpent un espace fascinant, tout en obliques et contre plongées, dans les cages d’escalier ou les vis-à-vis de l’immeuble. Ce qu’il voit, c’est toujours la femme : la victime, la belle, la dangereuse. Mais alors qu’on le soupçonne de perversité, c’est bien l’empathie et l’amour pur qui motivent son observation.
Alors qu’un meurtre attise les passions, et surtout les conversations, M. Hire devient l’objet de toutes les attentions. C’est la panique, cette propagation de rumeur et cette mise en réseau du mensonge, qui fait tout le charme vénéneux du récit. Car tout le monde joue un double rôle : Alfred collecte l’argent pour la couronne de celle qu’il a assassiné, Alice feint l’amour sous le contrôle de son amant criminel, et M. Hire diagnostique sous le pseudo du Dr Varga. Mais dans cet univers proche du Corbeau de Clouzot, ce sont les menteurs qui gagnent, et les vérités sentimentales (le deuil, la solitude confessées par Hire) qui affaiblissent.
La dichotomie entre le collectif abject et la beauté de l’intime ne cesse de croitre : la mise en danger de Hire se met en place par l’ouverture de son espace : il regarde par la fenêtre, il ouvre son cabinet médical, et surtout sa grande propriété à Alice : à partir de là, la foule va investir son intimité. Dans un formidable plan séquence qui voit les « honnêtes gens » s’agréger progressivement au groupe, la vindicte se met en place et gravit les escaliers vers l’appartement de Hire. Dès lors, c’est le défouloir sur son espace, préliminaire au grand lynchage final.
Nul n’est besoin de s’appesantir dans le didactisme pour dénoncer les ravages de l’hystérie collective : tout passera par le mouvement. A l’immobilité muette d’Alfred, éconduit et humilié par M. Hire lors de leur unique face à face, succède une destruction vertigineuse. La métaphore filée du spectacle gangrène toute la séquence finale, extraordinaire dans tous les sens du terme : c’est d’abord la convergence extraordinaire de la foule, qui, dans un rythme de plus en plus soutenu, quitte la fête foraine pour un divertissement autrement plus croustillant. « Un spectacle gratuit, c’est de la concurrence déloyale ! » dira l’un des forains. Les auto-tamponneuses, lieu ludique du premier lynchage, (splendide séquence en caméra subjective, vertigineuse et violente) laissent place à la ville, terrain de jeu plus vaste, plus collectif, où les coups n’ont désormais plus besoin de prétexte.
Dans une France qui sort à peine de l’occupation, cette vision d’une foule malléable et avide de violence est d’autant plus dévastatrice. Alors que le fourgon emportant le cadavre de l’innocent quitte les lieux, la caméra se déplace sur le manège qui fait tournoyer les amants criminels. Certes, la justice sera rendue, et ce grâce à l’honnêteté du regard de Hire sur le monde, matérialisée par son cliché accusateur. Mais ce qui reste, c’est cette valse festive de la ville, ce cycle terrible d’une humanité qui ne tire aucune leçon de ses erreurs et se vautre avec enthousiasme dans l’accablement des innocents, des seuls et des faibles.

(en titre, citation adaptée de Victor Hugo, les Djinns.)
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MessageSujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8....   En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... - Page 12 EmptyVen 28 Fév 2014 - 9:33

C'est le film adapté par Patrice Leconte avec Michel Blanc dans le rôle de Hire, donc ? Je crois n'avoir jamais vu aucun film de Duvivier...


Dernière édition par RabbitIYH le Ven 28 Fév 2014 - 10:01, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8....   En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... - Page 12 EmptyVen 28 Fév 2014 - 9:47

RabbitIYH a écrit:
C'est le film adapté par Patrice Leconte avec Miche Blanc dans le rôle de Hire, donc ? Je crois n'avoir jamais vu aucun film de Duvivier...

Oui, c'est ça. Je ne connais pas le remake en revanche.
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MessageSujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8....   En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... - Page 12 EmptyVen 28 Fév 2014 - 10:02

Oups, "Miche" Blanc avait perdu ses ailes.
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MessageSujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8....   En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... - Page 12 EmptySam 1 Mar 2014 - 6:59

En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... - Page 12 Mv5bmt10

50% blockbuster, 50% auteur, 100% Verhoeven.

C’est bien à la fameuse politique des auteurs que je dois le visionnage de ce film. Lorsqu’un réalisateur singulier et malin s’empare d’un sujet aussi puissamment commercial, on est à l’affut de la valeur ajoutée qu’il va y insuffler.
C’est cependant, en ce qui me concerne, un exercice un peu délicat. J’ai coutume de regarder ce genre de films à dose homéopathique, et la plupart du temps dans une perspective de descente en flammes (cf ma liste Les arcanes du blockbuster). Seul Mc Tiernan a su justifier ce type de lecture jusqu’à présent. Robocop s’en sort avec les honneurs.
Considérons avec une certaine tendresse les effets spéciaux non numériques de la machine, et la musique franchement pénible, tout comme la trame générale qui n’échappe pas au canevas conventionnel de ce type de produit.
L’intérêt réel du film est bien entendu dans la vision du monde qu’il propose. Dans un Detroit d’avant la grande faillite du réel, les compagnies gèrent tout et la privatisation règne en maitre. Dans une architecture glaciale qui exploite tout ce que les 80’s ont de plus clinquant, les hommes en costards réfléchissent à l’asservissement des services publics. Rien n’échappe à leur contrôle, notamment par l’entremise d’une télévision omniprésente devant laquelle s’esclaffe une plèbe aussi méprisable que ses élites.
C’est là la saveur du film : son cynisme et sa méchanceté. L’image, omniprésente, a remplacé les discours : les films d’entreprise ont vocation de conférence, la publicité gangrène les informations, et le ludique exploite l’actualité (qu’on pense au splendide jeu familial, Nuke’ em) La seule façon d’avancer, c’est de raser et de remplacer par des machines : l’agent immobilier est un téléviseur, le soldat un robot.
La mise en scène, très fluide et par plans séquences dans son exposition, glisse sur ce papier verni d’un flyer ultralibéral. Verhoeven, petit pervers, laisse entendre un temps que le glacis du robot sera la rutilante réponse aux bas-fonds. Mais la jubilation avec laquelle il fait exploser le corps du premier cadre venu, déchiqueté sur la maquette immaculée, annonce un programme autrement ambigu.
La dystopie, savamment non datée, instaure un monde désespéré, où la dichotomie entre le bien et le mal est viciée par la corruption et la victoire du capitalisme ; à l’exécution de Murphy permettant la résurrection en superflic, répond celle faite par son propre camp, véritable défouloir de violence au mépris de toute cohérence idéologique : rédempteur crucifié, homme désavoué, machine programmable et jetable : voici le héros de demain.
Jeu de massacre gore, le film dézingue à tous les étages.  Chez Verhoeven, les corps sont voués à se répandre : on pisse sur son pantalon, on se fait tirer dans les valseuses, on se fait démembrer ou on se dilue dans l’acide avant de se pulvériser sur un parebrise.
Dans cet entrelacs de métal et de chaire mutilée, Murphy suit sa quête d’une identité effacée.
Là aussi, si les ingrédients traditionnels sont présents (la femme, le fils, l’image du père), c’est pour mieux les perdre. Toujours rivé à sa thématique de l’image, le récit le rend prisonnier d’un cliché traumatique originel, qui génère l’inattendu, le rêve et la quête d’une correspondance avec le réel pour assouvir vengeance et affronter son moi. Alors qu’il se dévoile en se braquant une visseuse sur la tempe, le visage et ses yeux bleus sur la réalité sordide permettent sa rédemption.
Mais qu’on ne s’y trompe pas : si Murphy retrouve son humanité par le geste qui pourrait susciter l’admiration du fils, ce fameux mouvement permettant de rengainer son flingue, Verhoeven prend soin de faire de ce geste fondateur une réplique de série cheap à laquelle s’abreuve l’enfant. La boucle est bouclée, et le cinéaste paie avec intelligence et malice son dû au format qu’il visite, signant comme auteur un cinéma référentiel et intègre. Les remakes récents de son œuvre auront au moins eu le mérite de se pencher sur cette singularité, et ne peuvent que désoler sur l’état actuel d’Hollywood qui, dans sa politique de recyclage, en s’aveuglant des insipides potentiels du tout numérique, ne comprend même plus les mérites de l’intertextualité.
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MessageSujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8....   En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... - Page 12 EmptySam 1 Mar 2014 - 8:53

Pour moi ce film est bien plus qu'honorable, c'est le chef-d'oeuvre de Verhoeven et l'un des films d'anticipation les plus glaçants et actuels des années 80. Tout son cinéma est là, bien plus que dans aucun des films précédents ou suivants - la société fabriquant des surhommes monstrueux, l'embrigadement par le culte de la violence, l'Amérique comme berceau du nouveau fascisme - et avec bien plus d'humanisme derrière le contexte d'extrême violence qu'il n'y en a jamais eu par la suite dans ses films. Aujourd'hui je n'y vois sûrement pas 50% de blockbuster (au contraire d'un Total Recall pourtant très personnel aussi), tout ce qui pourrait y être voué au divertissement de masse et transformé en véhicule subversif de réflexion nietzschéenne sur l'avenir de l'humain. En plus la musique de Poledouris est superbe comme toujours. Honnêtement je sais pas comment ce film s'est fait à l'époque, mais rien à voir avec la façon dont un McTiernan "pervertit" un projet par petites touches discrètes, ce film est du pur Verhoeven sans aucune concession.
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MessageSujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8....   En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... - Page 12 EmptySam 1 Mar 2014 - 8:58

Et on pourra payer aussi cher qu'on voudra, pas question que j'aille voir son remake dont la bande-annonce pue déjà le conformisme à plein nez.
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MessageSujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8....   En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... - Page 12 EmptySam 1 Mar 2014 - 9:00

RabbitIYH a écrit:
Pour moi ce film est bien plus qu'honorable, c'est le chef-d'oeuvre de Verhoeven et l'un des films d'anticipation les plus glaçants et actuels des années 80. Tout son cinéma est là, bien plus que dans aucun des films précédents ou suivants - la société fabriquant des surhommes monstrueux, l'embrigadement par le culte de la violence, l'Amérique comme berceau du nouveau fascisme - et avec bien plus d'humanisme derrière le contexte d'extrême violence qu'il n'y en a jamais eu par la suite dans ses films. Aujourd'hui je n'y vois sûrement pas 50% de blockbuster (au contraire d'un Total Recall pourtant très personnel aussi), tout ce qui pourrait y être voué au divertissement de masse et transformé en véhicule subversif de réflexion nietzschéenne sur l'avenir de l'humain. En plus la musique de Poledouris est superbe comme toujours. Honnêtement je sais pas comment ce film s'est fait à l'époque, mais rien à voir avec la façon dont un McTiernan "pervertit" un projet par petites touches discrètes, ce film est du pur Verhoeven sans aucune concession.

C'est il me semble ce que je dis aussi. Mais c'est quand même un blockbuster, il ne faut pas exagérer, et d'ailleurs, ce n'est pas forcément une insulte. J'ai trouvé la musique trop présente, ça m'a gêné.
Pour les concessions, je dirais quand même la fin avec la façon dont on se débarrasse du grand méchant, c'est pas non plus un modèle de subtilité.
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MessageSujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8....   En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... - Page 12 EmptySam 1 Mar 2014 - 9:01

RabbitIYH a écrit:
Et on pourra payer aussi cher qu'on voudra, pas question que j'aille voir son remake dont la bande-annonce pue déjà le conformisme à plein nez.

Nous sommes bien évidemment d'accord. C'est d'ailleurs à la faveur de la sortie du remake que j'ai pensé à voir l'original.
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