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MessageSujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8....   En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... - Page 16 EmptyVen 29 Avr 2016 - 12:28

guil a écrit:
tu sais que Pierre Richard n'était pas au courant ?
Yves Robert s'était arrangé pour que Pierre Richard ne puisse voir ni Mireille Darc ni la robe !

et quand Darc se retourne Richard découvre donc la fameuse robe.... sa réaction En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... - Page 16 ANIMconfus009 est authentique !

excellent !
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MessageSujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8....   En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... - Page 16 EmptyDim 1 Mai 2016 - 18:01

En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... - Page 16 N0000144256-500x760

Stars académiques

Le biopic est un exercice fragile, particulièrement lorsqu’il est régurgité par Hollywood : on ne doit généralement guère s’attendre à davantage qu’une jolie reconstitution, vaguement hagiographique, émaillée çà et là de quelques égratignures sur les souffrances et excès du personnage hors norme qui mérite de passer à la postérité.
Ce qui est assez précisément le cas ici.
Travail propret, académique en diable, Trumbo ne sort jamais du cadre, et n’en avait de toute façon pas l’intention. Davantage que le portrait d’un individu, le film tâche, dans le sillage de La liste noire (qui me semble-t-il fut plutôt bon, mais vu il y a si longtemps…), de revenir sur une période noire de l’histoire des USA et qui éclaboussa particulièrement le milieu du cinéma, à savoir le Maccarthysme.
Dans cette perspective historique, le film fait sagement le job, détricotant avec pertinence le réseau nauséabond établi pour débusquer les comportements anti américains au plus fort de la paranoïa de la guerre froide. Des hystériques médiatiques préfigurant les figures du Tea Party aux hommes de l’ombre, le piège de la mise au ban du système est efficace, et la propagation des dénonciations assez redoutable.
Dans cet écheveau, notre protagoniste fait comme il peut pour maintenir une pose d’auteur : répartie, provocation, survie undercover dans des scenarii minables occasionnent des scènes vaguement amusantes, souvent plombées par un regard pesant sur les ravages familiaux.
Car lorsqu’il s’occupe des individus, le récit n’a pas grand-chose à en faire d’autre que des archétypes, instruments à sa démonstration générale. Trop écrit, assez artificiel, le film ne se mouille jamais, et pense capitaliser sur ses grands noms comme Preminger ou Kirk Douglas, desservis par des clones low cost qui embarrassent plus qu’ils ne plongent dans le faste hollywoodien des sixties.
Bien sûr, Bryan Cranston ne démérite pas, mais ce rôle à oscar émeut autant que ses diverses postiches, blanchies au fil du temps, sans jamais évoquer les questions de l’écriture (tout s’écrit tout seul chez lui, dans sa baignoire) ni, déception suprême en ce qui me concerne, son unique et frappante réalisation, Johnny s’en va-t-en guerre.
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MessageSujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8....   En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... - Page 16 EmptyLun 2 Mai 2016 - 6:31

En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... - Page 16 Bienvenue_Mister_Chance

Un roi dans le divertissement

Construit sur le même principe que le très bon Bad Boy Bubby et le plus convenu Room, Bienvenue Mister Chance s’attache à un personnage cloitré depuis sa naissance et dont on va suivre la libération : ce regard de l’étranger social sur ce qu’on nomme la normalité va occasionner un travail de critique sociale et satirique déjà éprouvé depuis des temps immémoriaux, des Lettres Persanes à Forrest Gump.
Hal Ashby prend un peu trop son temps pour faire le tour d’une question qu’on avait rapidement comprise, à savoir que le monde est devenu fou, et que la combinaison des politiciens, des médias et de l’abrutissement des électeurs peut élever au rang suprême l’imbécile heureux qui ne comprend rien à leur fonctionnement.
La satire est tout de même assez savoureuse, et permet une trajectoire qui n’épargne presque personne, évoquant pêle-mêle le racisme inhérent à la société américaine, des élites totalement déconnectées de la réalité, et un auditoire général avide de réponses, prêt à la foi la plus aveugle pour pouvoir se sentir rassuré : la manière dont on propose une lecture économique et financière des aphorismes jardiniers de Mr Chance est une réussite assez malicieuse.
Mr Chance, c’est aussi cette béance tout à fait fertile pour un scénario : l’homme venu de nulle part, sans passé, sans histoire, sans culture, et que l’on s’acharne à faire rentrer dans des cases, dévidoir à fantasme qui occasionne de belles séquences sur la rivalité entre CIA et FBI, tous convaincu que son dossier a été occulté par l’autre…
La prestation de Peter Sellers, l’un de ses derniers films qui lui valut l’oscar, est excellente, même si un peu minée par les redondances d’écriture, comme les longues scènes devant la télévision ou en dialogue de sourd avec ses interlocuteurs. Mais cette déconnexion, jusqu’à ce très beau plan final lui conférant l’aura d’un Christ nouveau, est parfaitement en accord avec la démonstration recherchée par Ashby.
Le film a tout de la fable, et ne s’embarrasse par conséquent pas de crédibilité, dérivant jusqu’à la farce franche. Tout le monde semble finalement assez désespéré face au candide : en mal de reconnaissance, en soif de pouvoir, de sexe, voire tout simplement d’innocence, la galerie des personnages se distribue sur une dynamique de plus en plus caricaturale. La démonstration est acerbe, et rejoint un peu le cynisme de Lumet dans Network : on tire sur tout ce qui bouge, avec un certain sens de la provocation, notamment dans cette scène de sexe qui résume parfaitement la situation : Shirley MacLaine atteint l’orgasme qu’elle croit attribuer à Mr Chance, alors qu’elle se contente de se masturber, jolie métaphore de cette société entièrement et aveuglément autocentrée.
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MessageSujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8....   En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... - Page 16 EmptyLun 2 Mai 2016 - 11:20

Petit CO pour moi, ce film. Et Sellers est parfait comme d'hab, voire plus.
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MessageSujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8....   En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... - Page 16 EmptyLun 2 Mai 2016 - 22:07

Nulladies a écrit:
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Stars académiques

Le biopic est un exercice fragile, particulièrement lorsqu’il est régurgité par Hollywood : on ne doit généralement guère s’attendre à davantage qu’une jolie reconstitution, vaguement hagiographique, émaillée çà et là de quelques égratignures sur les souffrances et excès du personnage hors norme qui mérite de passer à la postérité.
Ce qui est assez précisément le cas ici.
Travail propret, académique en diable, Trumbo ne sort jamais du cadre, et n’en avait de toute façon pas l’intention. Davantage que le portrait d’un individu, le film tâche, dans le sillage de La liste noire (qui  me semble-t-il fut plutôt bon, mais vu il y a si longtemps…), de revenir sur une période noire de l’histoire des USA et qui éclaboussa particulièrement le milieu du cinéma, à savoir le Maccarthysme.
Dans cette perspective historique, le film fait sagement le job, détricotant avec pertinence le réseau nauséabond établi pour débusquer les comportements anti américains au plus fort de la paranoïa de la guerre froide. Des hystériques médiatiques préfigurant les figures du Tea Party aux hommes de l’ombre, le piège de la mise au ban du système est efficace, et la propagation des dénonciations assez redoutable.
Dans cet écheveau, notre protagoniste fait comme il peut pour maintenir une pose d’auteur : répartie, provocation, survie undercover dans des scenarii minables occasionnent des scènes vaguement amusantes, souvent plombées par un regard pesant sur les ravages familiaux.
Car lorsqu’il s’occupe des individus, le récit n’a pas grand-chose à en faire d’autre que des archétypes, instruments à sa démonstration générale. Trop écrit, assez artificiel, le film ne se mouille jamais, et pense capitaliser sur ses grands noms comme Preminger ou Kirk Douglas, desservis par des clones low cost qui embarrassent plus qu’ils ne plongent dans le faste hollywoodien des sixties.
Bien sûr, Bryan Cranston ne démérite pas, mais ce rôle à oscar émeut autant que ses diverses postiches, blanchies au fil du temps, sans jamais évoquer les questions de l’écriture (tout s’écrit tout seul chez lui, dans sa baignoire) ni, déception suprême en ce qui me concerne, son unique et frappante réalisation, Johnny s’en va-t-en guerre.
Dalton Trumbo.

J’ai bien aimé ce film Nulla. Le fait qu’il soit réalisé par celui qui a fait les Austin Power m’a intrigué. Allait-on devoir prendre au sérieux un film politique militant de la part d’un destructeur d’idole de monde libre ? Wink Je n'ai pas pu voir le film comme cela...

Aussi c’est que ce film n’est pas vraiment sérieux. Ce n’est pas un vrai thriller, déployant une lutte tendue, de guerre froide. Un état en lutte contre un autre état, oui mais qui ici perd toute dignité (après James Bond, le portrait de la virilité à la John Wayne prends ça dans ta gu...) à s’exciter entièrement sur quelques familles...
Du coup j’y ai plutôt vu le combat du cool, de l’élégance, de l’humour, de l’ironie, du caustique, de la générosité, de la tolérance, de l'écriture, contre le coup de poing, le coincé, le paranoïaque, le pervers, la bêtise, l’intolérance, l’ignorance…

Oui c’est long, et un peu répétitif. Ça ne passe pas par un point de vue directement politique mais par un point de vue raz du bonhomme, familial, un peu plan plan, téléphoné mais sympa quand même qui remet bien en place l’angle : pas la lutte d’un modèle de société contre une autre mais la mise à mort par une société de quelques familles...
Le plan de sauvetage de Trumbo (qui tombe à l’eau) ? Aucun angle politique, juste un bel artifice juridique, précieux, drôle et... foireux lui aussi ! La production de scénarios pour Hollywod par les réprouvés masqués ? Pas seulement un sujet pour quelques gags hilarants, une belle supercherie, qui ridiculise l’annonce du danger partout menaçant, partout déjà présent !!

Ce n'est pas un biopic à mon humbl'av' Nulla, mais bien un film à sujet, avec un traitement juste un peu décalé.
Un film qui ne réitère pas exactement le traitement déjà effectué de cette période. Un film politique aussi modeste qu'en dégainant le cool, le mieux armé pour son époque !
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MessageSujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8....   En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... - Page 16 EmptyMar 3 Mai 2016 - 6:33

Oui, ça se défend. Mais dans ce cas, il aurait dû avoir le courage d'aller plus loin dans ce raffinement propre au personnage : c'est vrai que ses réponses au tribunal et les passages chez le producteur de nanars ont quelque chose d'assez savoureux, mais c'est nivelé dans le saupoudrage générale et finalement un peu frileux, c'est dommage.
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MessageSujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8....   En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... - Page 16 EmptyMar 3 Mai 2016 - 6:34

En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... - Page 16 Des_temps_difficiles_Le_making_of_de_Blade_Runner

Anatomy of a masterpiece

3h35 dans les arcanes de Blade Runner : Dangerous Days est le complément premium du film, de ces bonus qui ont vraiment un intérêt, là où on vous sert la plupart du temps du « Oh my god he’s the most visionnary director I’ve ever seen in my entire life », etc.
Sur une trame chronologique, le documentaire nous restitue toute la genèse, plutôt laborieuse, du chef d’œuvre : les différentes versions scénaristiques, la façon dont le projet fut retiré à l’un puis donné à un autre, le design futuriste et architectural (on apprend ainsi que certains messages en japonais se cachent dans les néons, et que l’équipe du décor a pu peaufiner son travail grâce à la grève des acteurs), le casting (mention spéciale à Rugter Hauer et sa contribution légendaire à son immortelle tirade finale…) le tournage fauché, la postproduction et la réception par le public.
Ridley Scott, ayant Les Duellistes, Alien et plus de 2500 publicités à son actif, agit en véritable tyran britannique, un peu méprisant du système en équipe à l’américaine : son degré d’exigence explique le produit fini, mais peut-être aussi la mélancolie des comédiens, assez peu épanouis sur le plateau, entre l’agacement de Ford, peu habitué à une telle passivité en regard de son travail sur Star Wars et Indiana Jones, et Sean Young, inexpérimentée et terrorisée.
La partie concernant les effets spéciaux est peut-être la plus passionnante, puisqu’elle insiste sur le statut spécifique de Blade Runner, présenté comme le dernier film de SF analogique. Maquettes, surimpressions, inclinaisons des caméras, toutes ces technologies aujourd’hui dévorées par la CGI expliquent sans doute la matérialité, l’incarnation puissante du film, et le fait, paradoxalement, qu’il ne vieillisse pas…
L’autre grand intérêt est de prendre aussi la mesure des ravages du travail avec les grands studios : les exigences quant à la première version (un Deckard humain, une happy end en milieu naturel qui occasionne de piquer des rushes sur les prises de vues par hélicoptère de Shining, une voix off surexplicite) expliquent bien cette dictature du formatage hollywoodien, heureusement rattrapée par le statut progressivement culte du film qui lui permit de retrouver, grâce au director’s cut de 1992 et au final de 2007, sa splendeur originelle.
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MessageSujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8....   En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... - Page 16 EmptyMar 3 Mai 2016 - 9:24

intéressant !
je vais tacher de trouver ça !....

_________________
ça suffa comme ci
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MessageSujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8....   En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... - Page 16 EmptyJeu 5 Mai 2016 - 7:42

En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... - Page 16 MV5BNjU2MjY1MjA1NV5BMl5BanBnXkFtZTgwOTk2MDMxMzE@._V1_SX640_SY720_

24 hour arty people.

Petite gourmandise passée inaperçue par chez nous, Before I disappear est l’extension d’un court métrage oscarisé qui permet à son réalisateur/comédien/scénariste des débuts qui font penser à ceux de Zach Braff dans la merveille Garden State.
Soit une comédie savoureusement charbonneuse, où se mêlent plusieurs influences, par l’humour un peu acide de Al Hartley et son Trust Me, portrait d’un loser total qui finira forcément par déclencher de l’empathie, notamment à la faveur d’un babysitting forcé sauce Nick Hornby dans A propos d’un gamin, voire Alice dans les villes.
Before I disappear commence comme Oslo, 31 aout, par le projet convaincu d’un suicide, avant de jouer la rupture de ton par une série d’aiguillages plus ou moins crédibles qui vont transformer les 24 heures à venir du protagoniste en dédale absurde et hallucinatoire. Sur cette trame très proche du poétique After Hours de Scorsese, Shawn Christensen compose une partition douce-amère souvent assez attachante : méandres d’un adulescent en perdition, drogue, rupture amoureuse, adieux au monde et confrontation à ce que ce dernier exige de lui sont les pulsations d’une vaste danse qui se veut résolument lyrique.
Car le film mise avant tout sur sa forme, qu’on pourrait considérer comme inutilement clinquante si elle ne faisait pas aussi souvent mouche, en dépit d’une intrigue finalement un peu trop gentillette. Très clipesque, la mise en scène est ostentatoire et concentre tout ce que le premier film peut avoir d’ambition : vastes mouvements, travellings circulaires, hallucinations poétiques, décrochages temporels, ralentis abusifs, autant d’épiphanies visuelles données au rêveur qui traverse un monde qu’il a prévu de quitter. C’est souvent joliment fait, à l’image de cette soirée masquée dans un couloir aux sons du Five Years de Bowie, ou de la comédie musicale s’emparant des joueurs d’un bowling.
Christensen connait (un peu trop) ses classiques, et l’ensemble peut paraitre un peu scolaire par moments : les citations musicales éculées (Le duo des fleurs de Lakmé, Carmen), le petit tribu 7ème art (la projection totalement gratuite du Mécano de la General au beau milieu d’une soirée underground). On lui pardonnera cet excès de zèle, notamment grâce à son sens du rythme et sa direction d’acteurs (la sœur et la nièce, excellentes) qui donnent une véritable épaisseur à son exercice de style.
Le feu d’artifice formel est tel qu’il laisse une crainte, celle de voir un auteur émergent qui aurait brulé toutes ses cartouches à la première salve. Espérons qu’il n’en est rien, car c’est un cinéaste qu’on pourrait avoir du plaisir à retrouver.
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MessageSujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8....   En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... - Page 16 EmptyJeu 5 Mai 2016 - 7:43

En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... - Page 16 20182376

(I can’t get no) Prohibition.

L’alliance John Hillcoat / Nick Cave avait si bien fonctionné sur The Proposition qu’elle se reforme ici, délocalisant le western dans la période de la prohibition, s’attachant aux producteurs davantage qu’aux mafias qui les distribue. Décors sylvestres et ambiance agricole, portés par une photographie soignée, encadrent des personnages bourrus, à la virilité affirmée et la violence latente.
Lawless accroit en outre son ambition hollywoodienne par un impressionnant casting all-stars, au risque de glamouriser et figer son atmosphère. C’est là la première réussite du film : tous les comédiens, jusqu’à Shia, si si, sont crédibles, et au service de leur personnage, (même si celui de Guy Pearce se révèle trop poussif et caricatural) dans des rôles de taiseux pour la plupart, sur lesquels le décidément immense Tom Hardy règne en empereur.
La question qui traverse tout le film est celle de la légende, et des sacrifices nécessaires pour s’y conformer. Forrest, (Hardy) le frère patriarche, l’affirme clairement à Jack, le cadet impatient d’en découdre :
We're survivors. We control the fear. And without the fear, we are all as good as dead. Do you understand? - Do you?
Tout l’équilibre s’instaure dans la gestion des différents caractères, au profit d’une alchimie fondée sur la gestion des différentes bombes à retardement : Forrest, donc, dont le potentiel violent, avec son frère alcoolique sociopathe (Jason Clarke), impose le respect à toute la cantonade. Jessica Chastain, la femme dont la douceur discrète viendra panser les plaies que suscite le fait d’être un homme dans un monde de brutes, et enfin le jeune Jack, déchainant tous azimuts ses pulsions de jeunesse, vers la gent féminine (notamment dans cette très belle scène de lavement de pieds à l’église) ou la conquête de la pègre locale.
Le film pourrait se limiter à cet affrontement des pécores face aux autorités, mais ce serait limiter sa portée réelle que de s’arrêter à cet arc du script. La finesse et la malice de Nick Cave se retrouvent dans l’intelligence avec laquelle il traite les figures héroïques : une femme maternelle et néanmoins souillée, de ses origines à cette fameuse nuit elliptique durant laquelle on inscrit un nouveau chapitre à la légende, celle d’un Forrest marchant la gorge tranchée une trentaine de miles, preuve irréfutable de son invincibilité, et sur laquelle il faudra revenir. Car le récit, s’il se prête volontiers à la dynamique classique de la surenchère (violence, dommages collatéraux, mécanique tragique), ne cesse simultanément de questionner cette brutalité de façade : par le rôle donné aux femmes, par l’absence de complaisance sur la violence, maintenue à distance et suscitant l’effroi des personnages les plus censés, ainsi que l’absurde de cette course à un contrôle qui ne peut s’achever dans un bain de sang. Sans manichéisme, mais avec une forme de sagesse indicible, Cave & Hillcoat décapent l’héroïsme habituel, que ce soit dans la bêtise un peu crasse des mâles ou dans ce dénouement presque déceptif, par lequel la fin de la prohibition laisse place à une époque pacifiée qui fait surgir l’ennui chez des êtres épris d’un romanesque fondé sur la violence.
Hillcoat, qui s’est depuis un peu trop assagi, notamment avec Triple Nine, devrait de toute urgence prendre son téléphone et contacter Cave pour son prochain opus : il s’est rendu indispensable à sa filmographie.


(t'avais raison lapinou, c'est un bon film cheers )
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MessageSujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8....   En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... - Page 16 EmptyJeu 5 Mai 2016 - 9:22

Ben oui cheers moi j'ai adoré Guy Pearce par contre, avec sa gueule de psychopathe efféminé aux sourcils rasés. Flippant.
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MessageSujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8....   En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... - Page 16 EmptyDim 8 Mai 2016 - 17:46

En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... - Page 16 049614_af

Les rois de l’attraction

En 2000, l’Occident émerveillé découvre le wu xia pian : la combinaison d’un exotisme frais et des dernières technologies en date au service des scènes de combats font de Tigre et dragon un carton international.
Le revoir 16 ans plus tard commence par étonner : ce qu’on avait retenu de lui, à savoir ses scènes maitresses, n’occupe qu’un quart du film (mais mobilisa 80 % du tournage…). Le récit est en effet assez bavard, notamment lors d’une exposition interminable et des échanges à rallonge sur les enjeux sentimentaux qui lient ou déchirent les protagonistes.
Les questions traditionnelles occupent l’intrigue : le rapport entre maitre et disciple, l’âpreté de l’initiation, l’ambition qui aveugle et la nécessité de juguler ses passions, au premier rang desquelles l’amour. L’intérêt d’une écriture au long cours réside dans l’ambivalence de Jiao Long, la splendide et volatile Zhang Ziyi : dévorée aussi bien par l’amour que la colère propre à sa jeunesse, le désir de surpasser les maitres et la reconnaissance progressive du respect qui leur est dû, elle accompagne le spectateur dans un parcours qui se soldera par la victoire du lyrisme le plus pathétique.
Si le rythme d’ensemble souffre d’une trop grande disparité, il s’organise tout de même sur un principe, celui de l’attente : les scènes de combat, semble-t-on nous dire, se méritent, tout comme les jeunes recrues doivent apprendre patience et abnégation. Et force est de reconnaitre que la patience est récompensée. Le principe de la beauté plastique préside à tous les autres critères : par la variété des décors, instaurant à chaque fois une esthétique propre : sur les toits, de nuits, sur une cascade, dans l’architecture des temples, sur deux étages d’une auberge, dans une forêt de bambous : à chaque séquence sont exploitées les spécificités spatiales et visuelles du lieu.
Le travail sur le son, remarquable, combine percussion et bruit des lames fendant l’air à la délicatesse infinie des corps maitrisés à la perfection : c’est sur du velours que se déplacent les protagonistes.
Car c’est bien évidemment sur cet aspect que Tigre et Dragon frappe les esprits : son affranchissement de l’apesanteur. Un an après Matrix, le magicien Yuen Woo-ping revient aux sources de son art et livre une partition mémorable : le ballet aérien est d’une maitrise totale, et les adversaires dansent autant qu’ils s’affrontent. L’interaction entre leur lutte et l’espace est chorégraphiée à la perfection, particulièrement sur la dernière séquence au sommet des bambous. On a rarement atteint une telle grâce, une si grande délicatesse dans les déplacements.
Pour ces seules séquences, Tigre et Dragon est un film important. Allié à la mélancolie qui se dégage de son intrigue, il peut aussi parvenir à toucher, malgré certaines pesanteurs dans son équilibre général.
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MessageSujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8....   En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... - Page 16 EmptyDim 8 Mai 2016 - 17:47

En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... - Page 16 22463

Trois petits tours et cris sans fond.

Evidemment, Hero sent à plein nez le filon exploité dans le sillage du succès de Tigre et Dragon : moins de dialogues, une dimension plus épique et spectaculaire, et une mise en perspective de tous les éléments de combats.
L’alternance est savamment menée entre les grandes scènes collectives, dans des architectures monumentales (l’attaque des archers, la cité royale) et les combats d’arts martiaux.
Le modèle narratif, sur le principe assez connu du Rashomon, consiste à ne cesser de corriger un récit rétrospectif, dont les versions se succèdent pour aboutir à une vérité bien éloignée de celle initialement donnée. Certes, la formule a ses limites : les récits sont tellement contradictoires qu’au bout du troisième, le spectateur n’investit plus véritablement d’émotion face à ces personnages girouettes, comprenant qu’il s’agit surtout d’assurer une combinatoire permettant de faire combattre n’importe quel protagoniste contre un autre.
Mais c’est dans l’esthétique que se situe surtout l’intérêt d’une telle diversité : d’un flash-back à l’autre, la dominante chromatique change, et avec elle les contraintes imposées au combat. L’un est mis en lien avec la musique, l’autre avec la calligraphie. L’un a lieu à la surface de l’eau, l’autre sous la pluie, dans les feuilles mortes… Ballet ultra stylisé et bénéficiant de la même grâce que son prédécesseur, Hero fait de ces séquences les pièces maitresses.
Bien entendu, la surenchère n’est pas forcément gage de réussite. Si l’on peut apprécier de voir les combats plus longs et une voltige encore plus maitrisée, il faut accepter de faire de la forme le but premier…et ultime, jusqu’à l’excès. Le recours à la CGI, notamment dans les gouttes de pluie ou les feuilles mortes, enlaidit des séquences qui n’en demandaient pas tant…
Il s’agit surtout de définir ce que l’on est venu chercher : certes, les thèmes pseudo politiques et sacrificiels sont d’une grande superficialité, et Tigre et dragon était –légèrement – plus ambitieux sur les questions de fond ; mais après tout, on ne songerait pas à reprocher à un cirque d’abuser des couleurs ou des rutilances. C’est à peu près la même chose ici : opéra visuel, Hero mise tout sur son apparence : inutile d’aller y chercher du Shakespeare comme on le ferait dans Ran ou Kagemusha, qui, en dignes chefs d’œuvres, concilient virtuosité formelle et richesse du fond.
A l’image de la calligraphie dont il évoque la grâce, Hero est un signe, et non un langage. On peut s’en satisfaire, à condition de ne pas réduire le wu xia pian à cela.
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MessageSujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8....   En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... - Page 16 EmptyDim 8 Mai 2016 - 17:48

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Clash Dance

Happiness est une réussite : pendant les trois quart de sa durée, il parait à faire totalement oublier les raisons qu’on pouvait avoir de s’en tenir à l’écart, à savoir la crainte qu’on nous serve une énième romcom comme semblait le promettre la bande annonce.
Dans une atmosphère assez proche des meilleurs Alexander Payne, notamment The Descendants ou Nebraska, David O. Russell met en place une exposition d’une rare efficacité : des personnages réellement originaux, un univers incarné, un entourage crédible.
Happiness Therapy est un film porté par ses comédiens. Il faut reconnaitre que le duo Lawrence/Cooper génère une alchimie assez unique. Le handicap de leur personnage brisés par la vie leur permet de penser à voix haute, le tout avec un sens de la répartie indexé sur les capacités d’un Uzi. En résulte un premier repas absolument jubilatoire, où toutes les convenances (américaines, notamment) s’écroulent, dévoilant toute la puissance dévastatrice et la fragilité mentale des protagonistes. Ajoutons à cela la réussite dans l’écriture des personnages secondaires, et particulièrement l’ami dans l’immobilier, cocotte-minute du modèle de réussite capitaliste, et la mayonnaise monte définitivement.
Le récit prend son temps pour installer les personages et distille quelques crises permettant de cerner leurs abimes : là aussi, la mise en scène s’avère très efficace, notamment lors de cette nuit de furie ou Pat cherche la cassette vidéo de son mariage, et les effets boule de neige de sa démence sur le quartier tout entier. Nerveuse, rythmée, gérant avec tact l’alternance entre musique et paroles, la séquence est pertinente en tout point.
Lorsque l’histoire et ses enjeux empruntent des rails plus traditionnels, Russell a le mérite de nous avoir rendus ses personnages attachants. Mais le dernier quart, à coup de mensonges, de trahisons, de concours, de paris aux enjeux foireux permettant de lier les deux arcs de la destinée économique familiale et sentimentale individuelle, force trop le trait pour pleinement convaincre. Certes, on nous évite une success story trop lisse, et dans l’esprit de Little Miss Sunshine, on crédibilise la compétition finale.
Mais l’épaisseur des personnages, leur singularité si bien exposée, les rendait dignes d’une destinée un peu plus reluisante que ce final qui semble les décapiter pour pouvoir les faire rentrer dans le moule.
On n’en accordera pas moins le mérite à Russell de les avoir fait exister avec cela.
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MessageSujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8....   En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... - Page 16 EmptyLun 9 Mai 2016 - 5:02

Nulladies a écrit:
inutile d’aller y chercher du Shakespeare

Neutral  total contresens, tant Zhang Yimou a tourné shakespearien justement avec sa trilogie de CO Hero / Le secret des poignards volants / La cité interdite (certes c'est plus évident dans le dernier avec ses relents de Macbeth).

Pour moi Hero joue au moins jeu égal avec Tigre et Dragon même si les deux films n'ont rien a voir. Thèmes pseudo politiques superficiels ? C'est au contraire tellement subtil que des millions de Chinois (et le reste du monde aussi, à commencer par les critiques ricains) l'ont pris pour un film de propagande alors que c'est une critique à peine voilée du système politique chinois actuel. Je te renvoie a cette vidéo et surtout la partie qui résume la signification de cette multiplicité des versions de l'histoire : https://www.youtube.com/watch?v=JYEbcpkCf2g

Pour aller plus loin, on peut aussi voir dans l'obligation de l'Empereur de se conformer à la décision de sa cour d’exécuter Jet Li la supériorité du parti et de sa ligne politique sur les personnalités individuelles en place, le subterfuge utilisé par Jet Li pour approcher l'Empereur est également symbolique de l’impossibilité pour le public chinois d'interagir de quelque façon que ce soit avec ses "représentants". Bref, le film n'est pas inoffensif, encore mois superficiel.

Et personnellement l'histoire entre Tony Leung et Maggie Cheung (la plus shakespearienne) me touche bien plus que n'importe quelle storyline dans Tigre et Dragon, dont l'habituelle thématique d'Ang Lee, déchiré entre son besoin d’émancipation familial/quête de liberté et la nécessité d'accepter le poids des traditions, est incarné par Zhang Ziyi qui était alors une très mauvaise actrice, pas loin de plomber le film par son jeu sans nuances. Dans Hero elle a moins d'importance heureusement, et avant House of Flying Daggers et 2046 elle avait heureusement fait des progrès, ça fera jamais d'elle une Maggie Cheung mais bon, avec The Grandmaster elle arrive enfin à faire illusion.
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MessageSujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8....   En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... - Page 16 EmptyLun 9 Mai 2016 - 5:53

ça se défend en effet. Peut-être les excès formels occultent-ils un peu ces aspects...
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MessageSujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8....   En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... - Page 16 EmptyLun 9 Mai 2016 - 9:36

C'est clair que Le secret des poignards volants - pour moi son meilleur - est bien plus élégant. En tout cas je suis fasciné par la capacité de Zhang Yimou à contourner la censure et rester un cinéaste en vogue en Chine continentale, encore pressenti pour la cérémonie d'ouverture des JO d'hiver de Pékin dans 6 ans. C'est un peu le contraire de Jia Zhangke qui fait des films fauchés pseudo subversifs véhiculant des tas de clichés sur la société chinoise et n'emmerdant guère le gouvernement en se basant sur le genre des faits divers dont les Chinois sont friands, une misère sociale qui conforte justement le tournant capitaliste pris par la Chine du XXième siècle, mais passe pour un contestataire parce que c'est comme ça qu'il se vend en interview. Pas un problème pour lui, j'imagine que les censeurs savent bien que c'est comme ça qu'on vend des films chinois aux festivals à l’étranger, mais si Yimou révélait la vraie signification de La cité interdite en interview avec sa représentation de l’élite politique en microsociété autarcique et dégénérée, il serait surement interdit de tournage à vie sur le territoire chinois.
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MessageSujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8....   En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... - Page 16 EmptyLun 9 Mai 2016 - 10:36

Dis-moi, la série Il était une fois en Chine (au moins les trois premiers) c'est violent ? J'aimerais les voir avec mes gamins, mais je sais pas à quoi m'attendre. On est dans le même registre que les deux que j'ai vu là ou c'est plus sanglant/sombre ?
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MessageSujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8....   En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... - Page 16 EmptyLun 9 Mai 2016 - 12:08

J'ai vu que les trois de Tsui Hark, dans mon souvenir c’était plutôt grand public, avec toujours le sous-texte politico-social cher au bonhomme mais pas très violent non, pour moi c'est plus un film d'aventures.
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MessageSujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8....   En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... - Page 16 EmptyLun 9 Mai 2016 - 12:45

RabbitIYH a écrit:
J'ai vu que les trois de Tsui Hark, dans mon souvenir c’était plutôt grand public, avec toujours le sous-texte politico-social cher au bonhomme mais pas très violent non, pour moi c'est plus un film d'aventures.

Ah cool alors. Very Happy
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MessageSujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8....   En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... - Page 16 EmptyVen 20 Mai 2016 - 7:28

En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... - Page 16 La_mort-au-trousse-affiche

Paths of story.

La mort aux trousses a ceci de grandiose que c’est un film entièrement dévolu au plaisir. On pourrait en faire une critique extrêmement brève, expliquant qu’aux origines du blockbuster se situe cette œuvre matricielle, qui a absolument tout compris de ce qui fait vibrer le spectateur.

Hitchcock a expliqué un jour que le peintre, lorsqu’il peint un arbre ou une corbeille de fruit, se soucie peu de la nature de ce qu’il représente : quelle pomme, quel arbre, qu’importe : c’est le regard qui compte ; cette réponse donnée sur sa manière de filmer explique en peu de mots le génie fondateur du réalisateur qui a pris le cinéma dans son entière spécificité. D’où le MCGuffin, d’où l’attention portée à la mise en scène d’un voyeur hors pair, capable de vous faire jubiler sans que vous sachiez vraiment pourquoi : un magicien.

La particularité de La mort aux trousses est d’ajouter à cette virtuosité l’un des scénarios les plus parfaits de sa filmographie. Dès lors, le qualificatif de chef d’œuvre s’impose.

La mort aux trousses est un film sur le trajet : de son titre originel en forme d’indication topographique à la diversité des moyens de transport, de sa course folle de New-York au Mont Rushmore, du nord au nord-ouest, c’est la quête d’un homme qui a perdu le nord et qui va reconquérir l’Amérique, une âme et une âme sœur. Rien que ça.

La façade fantastique de Saul Bass qui ouvre le film indique de multiples directions, et nous plonge, à travers l’architecture dans une plongée sur la fourmilière parmi laquelle le sort va extraire un quidam dénué de tout intérêt particulier. Quand Hitchcock choisit son innocent, il est traqué jusqu’au bout : à ce plan initial répond la fabuleuse prise de vue depuis le siège des Nations Unies où l’être esseulé court seul, dans une vision cauchemardesque.

Thornhill, c’est l’homme vide : le O ajouté à ses initiales, ROT, le pourrit comme le néantise. Dans le giron de maman, ayant épuisé deux mariages, il est ironiquement condamné par le sort à prendre les traits d’un fantôme : manipulé, ballotté, sa quête le conduira, via le dépouillement le plus total (enivré, déshabillé, les lunettes brisées, mordant la poussière) à dépasser les instances qui tirent les ficelles pour faire triompher l’individu et l’amour.
Pour ce faire, il s’agit d’investir, sous le patronage du metteur en scène, toutes les instances visitées par le cinéma : l’espace, la stratégie, la foule et les cœurs.
L’espace, de la ville à la montagne, d’un trajet en train dans lequel il fait fausse route (la séduction d’Eve) à la pénétration d’un tunnel qui chante sa victoire, voit défiler tous les paysages, des cœurs névralgiques du pouvoir (l’ONU) aux antichambres de l’espionnage (les résidences de campagne).
La stratégie, c’est la convergence du regard de Thornhill avec le point de vue omniscient d’Hitchcock : d’abord perdu, dans des plans d’ensemble qui ne cessent de montrer, en arrière-plan, des menaces qu’il ne voit pas, l’apprenti héros s’initie à lire entre les lignes : la fausseté d’Eve, la tentatrice somptueuse et glaciale de duplicité, les routes trop droites pour un rendez-vous en plein champ, les statues trop rebondies pour être creuses... Thornhill est devenu un héros, lorsqu’il en sait davantage que chaque camp, et qu’il peut balancer son nom gravé sur une boite d’allumette : son identité est devenue salvatrice, parce qu’il existe enfin.
La foule, dont il est issu, et qui commence par le condamner, devenu ennemi public. L’intelligence hitchcockienne se loge dans la réversibilité : faire de ses angoisses un atout : lorsqu’il se noie dans la foule avec la casquette d’un contrôleur ou qu’il se distingue volontairement parmi le public de la vente aux enchères, Thornhill se mêle, puis s’extrait pour sauver sa peau… et s’offrir une véritable individualité.
Le cœur, enfin : romance vénéneuse, La Mort aux trousses est un voyage des jupes de maman à la rencontre avec un alter ego sous les fourches caudines de délicieuses chausse-trappes. On aura rarement vu de telles montagnes russes mélodramatiques, durant lesquelles on ne sait comment comprendre une femme qui se jette dans les bras d’un homme qu’elle avait envoyé à une mort certaine, ou dans le mouvement de ses doigts sur son cou avant d’y glisser un mot doux à l’autre bout du compartiment.

Hitchcock l’a compris : le plaisir provient du trouble : tout est suspect, tout est menace. Une main sur une épaule, une blonde, un avion épandeur. Cette fameuse scène cristallise à elle-seule la malice par l’artisan de l’angoisse : un rendez-vous digne d’un film noir pris totalement à contrepied : dans un champ, en plein jour, sans musique, introduit par une lenteur qui semble annoncer la jouissance rythmique des futurs Sergio Leone : un western clivé, un Duel avant l’heure, dont la gestion de la profondeur de champ (dans les deux sens du terme) annule toutes les prouesses technologiques qui s’échinent depuis dans une 3D stérile.

Le maitre a tout dit. Après lui, le déluge du film de divertissement : le blockbuster est né. Descendants, copistes, auteurs en quête du thrill, souvenez-vous : à son origine, il racontait la quête d’une âme.
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MessageSujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8....   En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... - Page 16 EmptyVen 20 Mai 2016 - 16:54

CO, oui, évidemment. cheers
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MessageSujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8....   En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... - Page 16 EmptyVen 20 Mai 2016 - 16:56

(j'ai mis en place un ciné club dans ma ville. Première avec Blade Runner le mois dernier, celui-ci hier et Chantons sous la pluie le mois prochain. Après la projection, je fais une analyse en live de ce que j'ai écrit ici. C'est assez euphorisant de voir ces CO sur grand écran ... Cool )
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MessageSujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8....   En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... - Page 16 EmptyVen 20 Mai 2016 - 17:38

Excellent ça ! Very Happy
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MessageSujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8....   En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... - Page 16 EmptyDim 22 Mai 2016 - 9:50

Azbinebrozer a écrit:
Nulladies a écrit:
En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... - Page 16 N0000144256-500x760

Stars académiques

Le biopic est un exercice fragile, particulièrement lorsqu’il est régurgité par Hollywood : on ne doit généralement guère s’attendre à davantage qu’une jolie reconstitution, vaguement hagiographique, émaillée çà et là de quelques égratignures sur les souffrances et excès du personnage hors norme qui mérite de passer à la postérité.
Ce qui est assez précisément le cas ici.
Travail propret, académique en diable, Trumbo ne sort jamais du cadre, et n’en avait de toute façon pas l’intention. Davantage que le portrait d’un individu, le film tâche, dans le sillage de La liste noire (qui  me semble-t-il fut plutôt bon, mais vu il y a si longtemps…), de revenir sur une période noire de l’histoire des USA et qui éclaboussa particulièrement le milieu du cinéma, à savoir le Maccarthysme.
Dans cette perspective historique, le film fait sagement le job, détricotant avec pertinence le réseau nauséabond établi pour débusquer les comportements anti américains au plus fort de la paranoïa de la guerre froide. Des hystériques médiatiques préfigurant les figures du Tea Party aux hommes de l’ombre, le piège de la mise au ban du système est efficace, et la propagation des dénonciations assez redoutable.
Dans cet écheveau, notre protagoniste fait comme il peut pour maintenir une pose d’auteur : répartie, provocation, survie undercover dans des scenarii minables occasionnent des scènes vaguement amusantes, souvent plombées par un regard pesant sur les ravages familiaux.
Car lorsqu’il s’occupe des individus, le récit n’a pas grand-chose à en faire d’autre que des archétypes, instruments à sa démonstration générale. Trop écrit, assez artificiel, le film ne se mouille jamais, et pense capitaliser sur ses grands noms comme Preminger ou Kirk Douglas, desservis par des clones low cost qui embarrassent plus qu’ils ne plongent dans le faste hollywoodien des sixties.
Bien sûr, Bryan Cranston ne démérite pas, mais ce rôle à oscar émeut autant que ses diverses postiches, blanchies au fil du temps, sans jamais évoquer les questions de l’écriture (tout s’écrit tout seul chez lui, dans sa baignoire) ni, déception suprême en ce qui me concerne, son unique et frappante réalisation, Johnny s’en va-t-en guerre.
Dalton Trumbo.

J’ai bien aimé ce film Nulla. Le fait qu’il soit réalisé par celui qui a fait les Austin Power m’a intrigué. Allait-on devoir prendre au sérieux un film politique militant de la part d’un destructeur d’idole de monde libre ? Wink Je n'ai pas pu voir le film comme cela...

Aussi c’est que ce film n’est pas vraiment sérieux. Ce n’est pas un vrai thriller, déployant une lutte tendue, de guerre froide. Un état en lutte contre un autre état, oui mais qui ici perd toute dignité (après James Bond, le portrait de la virilité à la John Wayne prends ça dans ta gu...) à s’exciter entièrement sur quelques familles...
Du coup j’y ai plutôt vu le combat du cool, de l’élégance, de l’humour, de l’ironie, du caustique, de la générosité, de la tolérance, de l'écriture, contre le coup de poing, le coincé, le paranoïaque, le pervers, la bêtise, l’intolérance, l’ignorance…

Oui c’est long, et un peu répétitif. Ça ne passe pas par un point de vue directement politique mais par un point de vue raz du bonhomme, familial, un peu plan plan, téléphoné mais sympa quand même qui remet bien en place l’angle : pas la lutte d’un modèle de société contre une autre mais la mise à mort par une société de quelques familles...
Le plan de sauvetage de Trumbo (qui tombe à l’eau) ? Aucun angle politique, juste un bel artifice juridique, précieux, drôle et... foireux lui aussi ! La production de scénarios pour Hollywod par les réprouvés masqués ? Pas seulement un sujet pour quelques gags hilarants, une belle supercherie, qui ridiculise l’annonce du danger partout menaçant, partout déjà présent !!

Ce n'est pas un biopic à mon humbl'av' Nulla, mais bien un film à sujet, avec un traitement juste un peu décalé.
Un film qui ne réitère pas exactement le traitement déjà effectué de cette période. Un film politique aussi modeste qu'en dégainant le cool, le mieux armé pour son époque !

Oui je le trouve au contraire plus léger qu'empesé ce film, une belle surprise me concernant.

Nulla a écrit:
regard pesant sur les ravages familiaux

Parfait exemple, je m'attendais à bien plus de pathos alors que ces scènes ne sont finalement qu'effleurées, pas de vrai drame, sa famille ne cesse jamais de le soutenir, tout ça sonne plutôt juste je trouve.

Nulla a écrit:
des clones low cost qui embarrassent plus qu’ils ne plongent dans le faste hollywoodien des sixties

Certes, particulièrement Kirk Douglas.

Nulla a écrit:
déception suprême en ce qui me concerne, son unique et frappante réalisation, Johnny s’en va-t-en guerre

Forcément, le film n'abordant pas du tout cette période, difficile de le caser. Perso j'ai été davantage étonné et déçu qu'il soit à peine fait mention de Kubrick, ça méritait bien un autre clone au rabais non ?  Laughing

Azbine a écrit:
Du coup j’y ai plutôt vu le combat du cool, de l’élégance, de l’humour, de l’ironie, du caustique, de la générosité, de la tolérance, de l'écriture, contre le coup de poing, le coincé, le paranoïaque, le pervers, la bêtise, l’intolérance, l’ignorance…

Ce n'est pas un biopic à mon humbl'av' Nulla, mais bien un film à sujet, avec un traitement juste un peu décalé.
Un film qui ne réitère pas exactement le traitement déjà effectué de cette période. Un film politique aussi modeste qu'en dégainant le cool, le mieux armé pour son époque !

Oui voilà, je suis tout à fait de cet avis. Le personnage est le film plus que le film est le personnage.

Nulladies a écrit:
En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... - Page 16 Triple-9-Affiche

Un braquage sans les pacifiques

Quand on y pense, un film de braquage, ça peut facilement faire illusion : une mise en scène nerveuse, une bonne musique pour maintenir la pulsation, quelques twists, des personnages torturés, on saupoudre de femmes, de balles, de macchabées, et le tour est joué.
Le cahier des charges est appliqué ici à la lettre, et il suffit de brandir la référence Heat pour exciter les radars. Même Le masque et la plume, sur lequel je suis tombé un peu par hasard la semaine dernière, défendait le bouzin, et comme certains avaient au préalable affirmé de bien belles choses sur Midnight Special, je me suis laissé convaincre.
Il faut bien reconnaitre que John Hillcoat n’est pas le dernier des tâcherons, et qu’il maitrise souvent son sujet, notamment dans le braquage d’ouverture,  et particulièrement dans ses suites : le marquage des billets au fumigène rouge à l’intérieur de la voiture est efficace, ainsi que la fusillade qui s’en suit.
La convergence des récits vers un double enjeu (provoquer la mort d’un flic, le fameux code 999, pour détourner l’attention du braquage) comporte aussi son petit lot de tension, et le montage parallèle avec ses diverses complications est plutôt habile. Reconnaissons qu’on ne sait pas trop où on va, ce qui dans un thriller peut s’avérer une bonne chose.
Mais pour en arriver là, il aura fallu souper d’un bouillon dispensable. Galerie de personnages tous plus caricaturaux les uns que les autres, au premier rang duquel trône Woody Harrelson (« j’ai un accent patate chaude, je récupère des spliffs dans les poubelles mais je suis un daron de flic »), suivi de près par Aaron Paul (« je suis torturé, j’ai les yeux rouges, je me shoote et je gère pas la mauvaiseté humaine, oui oui, je faisais déjà ça dans Breaking Bad ») et d’une kyrielle de guys qu’ont des balls, face à la mafia judéorusse, et aux gangs latinos.
Histoire de justifier qu’on se mouille jusqu’aux couilldes dans ces braquos plus que foireux, ajoutons un gamin, une parraine qui ferait flipper Eva Braun (Kate Winslet, maquillée comme la voix de Renaud dans son dernier single), et des enjeux tragiques tu vois : si tu veux voir ton fils, tout ça.
Les ripoux, la ville la nuit, les bombes, les parkings, les cagoules, les sirènes, tout le folklore est bien convoqué. S’en plaindre serait un peu malhonnête dans la mesure où c’est ce qu’on était venu chercher.  Mais de là à y voir une réussite imparable dans le genre, il y a aussi long à parcourir que du coffre-fort à la rue un jour de forte affluence.

Beaucoup aimé, même si le film manque un brin de personnalité, malgré un discours sous-jacent sur la violence contaminante qui rejoint celui des précédents films d'Hillcoat, jusqu'à la métaphore du jouet piégé. Effectivement Aaron Paul est un peu le maillon faible, j'adore Harrelson ceci dit et le scénario réserve son lot de surprises en détournant pas mal de clichés. Mise en scène et acteurs au top sinon, je vois pas vraiment de quoi on pourrait se plaindre à condition de le prendre pour un divertissement haut de gamme, bien plus noir et désespéré que la moyenne, plutôt qu'un film d'auteur, plus proche de The Shield que de Heat en bien des points d'ailleurs et la comparaison ferait tout aussi mal sinon plus mais le film fut trop efficace me concernant pour que j'aie l'occasion de comparer quoi que ce soit.

Nulladies a écrit:
En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... - Page 16 Nuevo-poster-promocional-de-capitan-america

Republic enemy.

J’ai toujours eu une petite tendresse presque inexplicable pour Captain America. Je parle des films davantage que du personnage, entendons nous, dont le charisme, rappelons-le, est proche de celui d’un pancake ayant dépassé sa date de péremption.
Un côté vintage fun dans le premier volet, une ambiance complotiste boum boum dans le second parvenait à conjuguer la surenchère propre à Marvel avec quelques singularités un peu amusantes.
Il y avait tout de même fort à craindre de ce nouvel opus qui se présentait davantage comme un nouveau chapitre d’une méga franchise avec casting all-stars, au risque de nous rejouer le tapis rouge vif des Avengers.
Marvel reste fidèle à lui-même : grosses bastons entrecoupées d’INTERMINABLES scène de dialogues largement dispensables, devisant sur un nouveau sujet qui, en creux, dessine tout de même une propagande assez tendancieuse : soit la question des dommages collatéraux, question pour le moins épineuse à l’endroit des USA/maîtres du monde. Les victimes innocentes reprochent, en gros, aux justiciers bourrins d’avoir été dans l’œil de leur cyclone, d’où cas de conscience et résolution de passer sous le contrôle de l’ONU. Sans que le dilemme soit vraiment réglé à la fin, on nous explique tout de même avec des arguments lestés de béton, de vibranium et Cie que bon, voilà, c’est quand même grâce à eux et leur sens de l’initiative au-dessus des lois qu’on vit encore dans un monde libre. Hum.
Ces débats occasionnent tout de même une réflexion méta plutôt intéressante de la Vision sur la surenchère à laquelle se condamne l’écurie Marvel : les héros se multiplient de façon exponentielle et sont autant de défis à des convoitises de méchants mal intentionnés : pas d’Avengers, en somme, pas de menace, et un monde peut-être plus en paix. Jolie variation sur l’adage selon lequel les peuples heureux n’ont pas d’histoire.
Sur le plan psychologique, on passera notre chemin, que ce soit dans les motifs à répétition du duel au sommet ou ceux, encore plus poussifs à coups de pseudo twists, du « méchant » de l’histoire, prétexte cousu de fil blanc et sans grand intérêt.
La réalisation quant à elle est très souvent catastrophique et gâche tout le boulot des chorégraphes et scénographes par un montage au hachoir accouchant d’une bouillie presque illisible, sans aucune appréhension de l’espace ou du rythme.
On le sent bien, la préoccupation première est de justifier le grand consortium et la création de deux camps. Reconnaissons une certaine habileté dans le tissage des intrigues qui brassent à peu près tout ce que le MCU met en place depuis 8 ans, et surtout, hormis les question évoquées plus haut, une petite fraicheur dans l’absence de trop grand sérieux.
Le meilleur exemple en est l’introduction de Spiderman, l’une des réussites du film, assez drôle, décalée et aussi vive qu’est volatile son représentant.
C’est là ce qui le sauve du naufrage total : Civil War est un grand bac à sable, un concours de teub un soir de biture du mois de juin où l’on se demande qui pisse le plus loin. A ce titre, la scène de l’aéroport sort agréablement du lot : à la lisière de la parodie, c’est le grand déballage,  l’orgie des héros qui joue sur la combinatoire des combats avec un plaisir communicatif. Un bon petit quart d’heure sur 2h27.
Inutile d’espérer voir véritablement évoluer ces personnages, en retrouvant les aspérités qu’ils ont apparemment dans les comics, ou leur donnant de quoi se torturer réellement l’esprit, comme ce fut le cas dans le sombre Watchmen : le soupe Marvel ne s’encombre pas de tels épices.

Aha j'en ai pensé tout le contraire, le volet le plus fun mais aussi celui avec le plus de chair (les dilemmes d'Iron Man), y compris dans la mise en scène des combats, cf. la caméra embarquée sur Black Widow à Lagos. J'avais revu le Winter Soldier juste avant, quand même assez chiant dans l'ensemble, on s'amuse beaucoup plus dans celui-là même si Captain America, les Avengers et compagnie ça reste pour moi le bas de gamme du super hero movie. Même la storyline du méchant fait sens bien plus sens que les stupides resucées nazies des précédents volets, ça renvoie pour moi davantage à la guerre en Irak et au chaos laissé par le retrait des troupes, le personnage en parle quasiment sans mots couverts à la fin... donc c'est même pas si bas du front.
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Nulladies
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MessageSujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8....   En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... - Page 16 EmptyDim 22 Mai 2016 - 10:07

Pour ce qui est de la mise en scène, je crois qu'il y a un élément de plus : je n'ai pas eu d'autre choix que de le voir en 3D, et c'est assez déplorable comme ça hache les images. Je pense que ça n'arrange rien...
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