Les 3 Rocks : musique et mauvaise foi
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Les 3 Rocks : musique et mauvaise foi

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MessageSujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8....   En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... - Page 7 EmptyLun 16 Nov - 8:17

Non certes. Mais le fait est que cette recherche de spectaculaire visuel un peu vain m'a bien moins gêné que dans... mettons, Gravity. Laughing
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MessageSujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8....   En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... - Page 7 EmptyLun 16 Nov - 9:03

RabbitIYH a écrit:
Non certes. Mais le fait est que cette recherche de spectaculaire visuel un peu vain m'a bien moins gêné que dans... mettons, Gravity. Laughing
Haha ! Décidément tu as goût pour les Trölls ! Wink
Refais nous la liste de tes griefs contre Gravity ?
- un scénario tellement vide qu'en apesanteur ?
- des références lourdes et inutiles ?
- une recherche de spectaculaire visuel ?
- la petite culotte pas trop sexy de Sandra ?

Peut-on comparer le rôle de la recherche de spectaculaire visuel dans Le seigneur des anneaux et dans Gravity puisque le thème premier du film est la question des effets de l'apesanteur dans l'espace ?
Tröllons vers l'infini et l'au delà !  Laughing
Ou revenir à l'écart entre Tolkien et l'adaptation de son livre ?  Sleep
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MessageSujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8....   En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... - Page 7 EmptyLun 16 Nov - 18:08

Azbinebrozer a écrit:

Peut-on comparer le rôle de la recherche de spectaculaire visuel dans Le seigneur des anneaux et dans Gravity puisque le thème premier du film est la question des effets de l'apesanteur dans l'espace ?

Si tu appelles ça un thème pas étonnant que tu n'aies pas été dérangé outre mesure par ces constants travellings numériques bien pompiers qui n'ont malheureusement rien des ballets spatiaux d'un 2001. Sinon je disais plutôt des métaphores lourdes et inutiles, plus intelligemment explorées un bon millier de fois au cinéma. Dans Le seigneur des anneaux au moins ça pose un décor, ça dessine un univers, ça met en perspective la quête à échelle humaine que le film donne à suivre. Dans Gravity ça brasse... le (du ?) vide.
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MessageSujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8....   En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... - Page 7 EmptyLun 16 Nov - 20:14

RabbitIYH a écrit:
Azbinebrozer a écrit:

Peut-on comparer le rôle de la recherche de spectaculaire visuel dans Le seigneur des anneaux et dans Gravity puisque le thème premier du film est la question des effets de l'apesanteur dans l'espace ?

Si tu appelles ça un thème pas étonnant que tu n'aies pas été dérangé outre mesure par ces constants travellings numériques bien pompiers qui n'ont malheureusement rien des ballets spatiaux d'un 2001. Sinon je disais plutôt des métaphores lourdes et inutiles, plus intelligemment explorées un bon millier de fois au cinéma. Dans Le seigneur des anneaux au moins ça pose un décor, ça dessine un univers, ça met en perspective la quête à échelle humaine que le film donne à suivre. Dans Gravity ça brasse... le (du ?) vide.

Pour finir mes ressentis filmiks ! cheers
2001 : 5/5
Ballets spatiaux somptueux qui n'ont pas tant que ça de fonction de réalisme. Oui il y a ce côté léger. Il s'agit, télescopage de génie, de montrer un contraste entre la grâce désuète de valses de vaisseaux, sauce Strauss, idéalisme d'une vieille culture, et un monde inhumain ! Ironie extraordinaire sur cet homme cultivé, valseur, sûr de son fait qui s'en va souriant tout en grâce en l'espace !

Gravity : 4/5
Pas plus que Under the skin (728ème rappel sur 3786 trolls ici Laughing ) je ne prends ce film pour autre choses que ce qu'il est. Avant tout une expérience spatiale hyper réaliste. Très loin devant tous les films de Géode et autres. Oui c'est pas un challenge trop pesant ! Les travellings ne sont pas élégants mais c'est pas le but. Aucun film n'avait et n'a encore donné ce rendu d'apesanteur et d'inertie.
(je découvre maintenant que tu trouverais "les travellings numériques bien pompiers" ? Tu avais vraiment besoin d'autres d'arguments ?...).

Le seigneur des anneaux : 3/5
J'avais beaucoup aimé le livre. Comme cela arrive souvent, j'ai eu du mal avec sa mise en image. C'est personnel. Ce film a des qualités. J'ai décrit ce qui m'avait heurté.
Les travellings hyper puissants et acrobatiques ne sont pas réalistes (même si parfois ils accompagnent un volatile) et leur fonction symbolique m'échappe.
Désolé les travellings numériques au-dessus des armées numériques du Seigneur des anneaux, je n'ai pas pu me retenir de rire en pensant aux fameuses planches des Rubrique à Brac dans laquelle Gotlib parodie allégrement le dessinateur de SF, pompier mais délirant, Druillet. Avec le tube de peinture qui étale son armée de monstres !...  Very Happy
Je me trompe où c'est mieux fait dans Bilbot ?? Avec un peu de recul par rapport aux années 2000 ? avec une technologie moins voyante ? Ou c'est seulement le scénario qui en use moins ?

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MessageSujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8....   En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... - Page 7 EmptyLun 16 Nov - 20:27

Merci pour l'histoire de cette planche qui m'avait tant fasciné étant gamin dans mon lit d'hosto.
Arrêtez de pleurer, j'avais seulement l'appendicite.
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MessageSujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8....   En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... - Page 7 EmptyLun 16 Nov - 21:34

Otto Bahnkaltenschnitzel a écrit:
Merci pour l'histoire de cette planche qui m'avait tant fasciné étant gamin dans mon lit d'hosto.
Arrêtez de pleurer, j'avais seulement l'appendicite.

A l'époque, au début du XXème siècle, ça pouvait être très grave l'appendicite.
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MessageSujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8....   En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... - Page 7 EmptyLun 16 Nov - 21:46

bro' a écrit:
Otto Bahnkaltenschnitzel a écrit:
Merci pour l'histoire de cette planche qui m'avait tant fasciné étant gamin dans mon lit d'hosto.
Arrêtez de pleurer, j'avais seulement l'appendicite.

A l'époque, au début du XXème siècle, ça pouvait être très grave l'appendicite.
Bro ! On parle de l'appendicite d'Otto pas de la mienne !...

Du coup vieux (quasi sénile) demande jeune Otto, toi n'avoir jamais eu occasion lire BD SF de Druillet ?
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MessageSujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8....   En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... - Page 7 EmptyLun 16 Nov - 21:50

Tu m'en diras tant. 4 jours après, ma funeste cicatrice craqua, libérant un torrent de pus que moultes compresses et charpies n'arrivèrent à endiguer le flot impétueux de ce nauséabond exsudat. Palsambleu ! Je fus obligeois de garder ma couche, ratant l'escole mais profitant du formidable spectacle des joutes olympiques hivernales d'albertville.

Sinon Gravity c'est bien beau mais indigeste et je ne connaissais pas ce Druillet avant tout à l'heure
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MessageSujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8....   En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... - Page 7 EmptyLun 16 Nov - 21:59

Azbinebrozer a écrit:
bro' a écrit:
Otto Bahnkaltenschnitzel a écrit:
Merci pour l'histoire de cette planche qui m'avait tant fasciné étant gamin dans mon lit d'hosto.
Arrêtez de pleurer, j'avais seulement l'appendicite.

A l'époque, au début du XXème siècle, ça pouvait être très grave l'appendicite.
Bro ! On parle de l'appendicite d'Otto pas de la mienne !...

Du coup vieux (quasi sénile) demande jeune Otto, toi n'avoir jamais eu occasion lire BD SF de Druillet ?

A ton époque, le corps médical ne se risquait point à opérer.
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MessageSujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8....   En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... - Page 7 EmptyLun 16 Nov - 22:00

Otto Bahnkaltenschnitzel a écrit:
Tu m'en diras tant. 4 jours après, ma funeste cicatrice craqua, libérant un torrent de pus que moultes compresses et charpies n'arrivèrent à endiguer le flot impétueux de ce nauséabond exsudat. Palsambleu ! Je fus obligeois de garder ma couche, ratant l'escole mais profitant du formidable spectacle des joutes olympiques hivernales d'albertville.

Sinon Gravity c'est bien beau mais indigeste et je ne connaissais pas ce Druillet avant tout à l'heure

Exsudat. Je ne connaissais pas. C'est joli. Je l'ajoute à mon maigre dictionnaire.
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MessageSujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8....   En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... - Page 7 EmptyLun 16 Nov - 22:05

bro' a écrit:
Otto Bahnkaltenschnitzel a écrit:
Tu m'en diras tant. 4 jours après, ma funeste cicatrice craqua, libérant un torrent de pus que moultes compresses et charpies n'arrivèrent à endiguer le flot impétueux de ce nauséabond exsudat. Palsambleu ! Je fus obligeois de garder ma couche, ratant l'escole mais profitant du formidable spectacle des joutes olympiques hivernales d'albertville.

Sinon Gravity c'est bien beau mais indigeste et je ne connaissais pas ce Druillet avant tout à l'heure

Exsudat. Je ne connaissais pas. C'est joli. Je l'ajoute à mon maigre dictionnaire.

J'aime aussi beaucoup "ténesme".

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MessageSujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8....   En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... - Page 7 EmptyLun 16 Nov - 22:10

Otto Bahnkaltenschnitzel a écrit:
bro' a écrit:
Otto Bahnkaltenschnitzel a écrit:
Tu m'en diras tant. 4 jours après, ma funeste cicatrice craqua, libérant un torrent de pus que moultes compresses et charpies n'arrivèrent à endiguer le flot impétueux de ce nauséabond exsudat. Palsambleu ! Je fus obligeois de garder ma couche, ratant l'escole mais profitant du formidable spectacle des joutes olympiques hivernales d'albertville.

Sinon Gravity c'est bien beau mais indigeste et je ne connaissais pas ce Druillet avant tout à l'heure

Exsudat. Je ne connaissais pas. C'est joli. Je l'ajoute à mon maigre dictionnaire.

J'aime aussi beaucoup "ténesme".


et moi munificence. bonsoir Otto.
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MessageSujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8....   En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... - Page 7 EmptyMar 17 Nov - 6:19

Laughing sur ce je m'en vais déjeuner.

Druillet j'ai jamais pu, par contre Gotlib... Laughing I love you
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MessageSujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8....   En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... - Page 7 EmptyMar 17 Nov - 6:46

En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... - Page 7 L-homme-sans-age-youth-without-youth-14-11-2007-14-12-2007-6-g

Ses ailes de géants l’empêchent d’exprimer.

Dans la curieuse et éclectique carrière de Coppola, L’homme sans âge est un ovni peu surprenant. On sait que le génie ne recule devant rien, ni les projets modestes, ni les films de genre, ni l’expérimentation la plus débridée.
De ce fait, L’homme sans âge est à rapprocher de Tetro, l’ambition en plus : là où ce dernier s’attache à une fratrie, cet opus veut embrasser bien plus large, de la linguistique à la réincarnation, en passant par l’amour fou et la fuite du temps. Tout cela, reconnaissons-le, fait beaucoup. Ajoutons-y des audaces visuelles (cadrage oblique, caméra à l’envers, filtres bleus électriques très 80’s pour les nuit…) et la coupe est pleine.
On ne sait pas bien où donner de la tête dans ce grand mélange qui se paie en plus le luxe de désactiver le pathos qui devrait faire sa chair. Les comédiens sont étrangement détachés, le montage joue sur les effets de rupture et l’arythmie. Reste cette vaste réflexion dans laquelle Tim Roth se scinde en deux personnes et devise sur les origines du langage, l’amour à l’échelle des d’une vie humaine ou de plusieurs, et l’inhumanité qu’il y aurait à s’affranchir du temps.
La thématique de la modification de la linéarité temporelle a déjà occupé les cinéastes, toujours en lien avec l’amour : c’est le cas de l’enfant immortel d’AI de Spielberg, Jack, du même Coppola, et bien entendu le Benjamin Button de Fincher. Mais il lui manque ici l’émotion essentielle, comme si tout le film se mettait au diapason de cet homme hypermnésique et incapable de se faire réellement comprendre des autres. La tentation est grande de faire le parallèle avec Coppola, sa stature de génie incontournable de l’histoire du 7ème art et la bulle atemporelle dans laquelle il se meut lentement depuis qu’il n’a plus à rendre de comptes. On adhère ou pas ; et si l’on reconnait clairement la marque d’un cinéaste qui maitrise son moyen d’expression, on aimerait qu’il aille davantage à la rencontre de son spectateur.
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MessageSujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8....   En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... - Page 7 EmptyMar 17 Nov - 6:46

En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... - Page 7 102988

L’édit lourd de la méthode

La loi du marché fait partie de ce registre de films devant lequel il est délicat d’être critique ; comme pour Taxi Téhéran ou Timbuktu, le propos pourrait l’emporter sur la forme et notre indignation sur le recul nécessaire à son analyse.
Contrairement à ce que l’on pourrait croire, Brizé n’avance pas avec de gros sabots, et on a connu bien pire en matière de film « social ». S’il lorgne assez clairement du côté des frères Dardenne et notamment de Deux jours, une nuit, la caméra ne lâchant pas son protagoniste, il tente tout de même une approche singulière.
Le film se découpe en larges segments, étirés parfois au-delà des limites du raisonnable, motivés par cette quête d’une captation du vrai. Il faut reconnaitre que la plupart du temps, et surtout au début, forme et fond sont en symbiose : les comédiens, Lindon en tête, sont tous d’une authenticité rare (et on compte sur les doigts d’une main les réalisateurs français qui parviennent à en restituer une d’une telle intensité), l’écriture juste, et surtout, le malaise à la fois muet et palpable. Sans pathos, dans un quotidien qui semble accepté par tous, Brizé met en place les procédés de l’anéantissement. Son personnage se bat sans crier, et lutte contre les multiples outils de l’écrasement. Tout se négocie, et tous cherchent à le faire s’effriter d’avantage, des conseillers de pôle Emploi aux DRH dans les entretiens, de sa banque à un acheteur potentiel de son mobil home.
A cette destruction méthodique s’ajoute une méthode, fondée sur la déshumanisation. L’écriture, assez fine, joue sur le langage codé des prédateurs, dont le lexique enrobe la violence dans un jargon étudié et des formules toutes prêtes, jusque dans l’interminable négociation avec l’acheteur : les mots sont devenus des armes automatiques, un lexique dans lequel on puise sans aucune compassion. De la même manière, le numérique et la technologie font désormais écran entre les êtres : entretien par Skype, vidéo-surveillance, l’être humain n’a plus d’épaisseur. La séquence assez terrible d’analyse de la vidéo dans une formation synthétise cette méthode : on reproche au protagoniste de ne pas savoir se vendre, d’ignorer les signes non verbaux, qui représenteraient « 55% » des méthodes de persuasion. Et le stagiaire humilié d’acquiescer, de se motiver encore davantage à devenir une machine.
La forme et les moyens mis en scène sont donc à la fois réfléchis et souvent efficaces ; reste à savoir vers quelle fond d’achemine cette démonstration. Le problème réside dans cette volonté de ne jamais dévier de cette méthode, et de contempler avec une complaisance qui semble virer au sadisme par la longueur et la répétition des motifs. D’autant que les circonstances atténuantes ne cessent de s’accumuler : fils handicapé, voiture en panne, suicide d’une collègue, notre père courage voit défiler face à lui, sur un tapis roulant, la violence du monde dénuée de toute possibilité de dialectique. A toujours placer les personnages en victimes, à montrer les dirigeants en prédateurs, on se retrouve devant un pamphlet grossier qui finit par s’épuiser.
Le discours biaisé du DRH général trouvant d’autres motifs (fils drogué, dettes) au suicide de la caissière est en cela particulièrement intéressant. Cette malhonnêteté, cette façon d’orienter une lecture du réel pour la forcer à aller dans son sens est exactement ce qu’on pourrait reprocher au réalisateur.
Car on ne s’y trompe pas : derrière cette apparente neutralité, cet habillage de vérité brute, se loge la fougue un peu adolescente et sans concession d’un réalisateur au regard clivé. Et si, dans un premier temps, la forme servait le fond, celui-ci finit par fragiliser la démonstration générale.
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MessageSujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8....   En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... - Page 7 EmptyMar 17 Nov - 6:51

N'empêche que je trouve Lindon assez convaincant en général.
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MessageSujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8....   En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... - Page 7 EmptyMar 17 Nov - 6:52

Esther a écrit:
N'empêche que je trouve Lindon assez convaincant en général.

Oui, c'est indéniable. Si l'authenticité fonctionne, c'est surtout grâce à lui. Il a mérité son prix d'interprétation à Cannes.
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MessageSujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8....   En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... - Page 7 EmptyMar 17 Nov - 7:09

Nulladies a écrit:
Esther a écrit:
N'empêche que je trouve Lindon assez convaincant en général.

Oui, c'est indéniable. Si l'authenticité fonctionne, c'est surtout grâce à lui. Il a mérité son prix d'interprétation à Cannes.
Je n'ai pas vu le film, c'est pour cela que je dis "en général"... Mais j'aime bien l'acteur, et le bonhomme.
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MessageSujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8....   En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... - Page 7 EmptyMar 17 Nov - 15:59

Nulladies a écrit:
En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... - Page 7 L-homme-sans-age-youth-without-youth-14-11-2007-14-12-2007-6-g

Ses ailes de géants l’empêchent d’exprimer.

Dans la curieuse et éclectique carrière de Coppola, L’homme sans âge est un ovni peu surprenant. On sait que le génie ne recule devant rien, ni les projets modestes, ni les films de genre, ni l’expérimentation la plus débridée.
De ce fait, L’homme sans âge est à rapprocher de Tetro, l’ambition en plus : là où ce dernier s’attache à une fratrie, cet opus veut embrasser bien plus large, de la linguistique à la réincarnation, en passant par l’amour fou et la fuite du temps. Tout cela, reconnaissons-le, fait beaucoup. Ajoutons-y des audaces visuelles (cadrage oblique, caméra à l’envers, filtres bleus électriques très 80’s pour les nuit…) et la coupe est pleine.
On ne sait pas bien où donner de la tête dans ce grand mélange qui se paie en plus le luxe de désactiver le pathos qui devrait faire sa chair. Les comédiens sont étrangement détachés, le montage joue sur les effets de rupture et l’arythmie. Reste cette vaste réflexion dans laquelle Tim Roth se scinde en deux personnes et devise sur les origines du langage, l’amour à l’échelle des d’une vie humaine ou de plusieurs, et l’inhumanité qu’il y aurait à s’affranchir du temps.
La thématique de la modification de la linéarité temporelle a déjà occupé les cinéastes, toujours en lien avec l’amour : c’est le cas de l’enfant immortel d’AI de Spielberg, Jack, du même Coppola, et bien entendu le Benjamin Button de Fincher. Mais il lui manque ici l’émotion essentielle, comme si tout le film se mettait au diapason de cet homme hypermnésique et incapable de se faire réellement comprendre des autres. La tentation est grande de faire le parallèle avec Coppola, sa stature de génie incontournable de l’histoire du 7ème art et la bulle atemporelle dans laquelle il se meut lentement depuis qu’il n’a plus à rendre de comptes. On adhère ou pas ; et si l’on reconnait clairement la marque d’un cinéaste qui maitrise son moyen d’expression, on aimerait qu’il aille davantage à la rencontre de son spectateur.

Honteux. Laughing Ce film est un CO absolu, le meilleur Coppola depuis Apocalypse Now. J'y reviendrai si j'ai le temps, la thématique est complexe mais très personnelle, et reconnaissable entre mille, ce lien qui unit deux âmes par delà la chair, le temps, le langage, la logique... un peu le thème de tous ses films en fait mais qui atteint ici des sommets d'abstraction philosophique et - si si - d’émotion, moi ce film m'a bouleversé.
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MessageSujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8....   En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... - Page 7 EmptyMar 17 Nov - 16:00

RabbitIYH a écrit:
Nulladies a écrit:
En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... - Page 7 L-homme-sans-age-youth-without-youth-14-11-2007-14-12-2007-6-g

Ses ailes de géants l’empêchent d’exprimer.

Dans la curieuse et éclectique carrière de Coppola, L’homme sans âge est un ovni peu surprenant. On sait que le génie ne recule devant rien, ni les projets modestes, ni les films de genre, ni l’expérimentation la plus débridée.
De ce fait, L’homme sans âge est à rapprocher de Tetro, l’ambition en plus : là où ce dernier s’attache à une fratrie, cet opus veut embrasser bien plus large, de la linguistique à la réincarnation, en passant par l’amour fou et la fuite du temps. Tout cela, reconnaissons-le, fait beaucoup. Ajoutons-y des audaces visuelles (cadrage oblique, caméra à l’envers, filtres bleus électriques très 80’s pour les nuit…) et la coupe est pleine.
On ne sait pas bien où donner de la tête dans ce grand mélange qui se paie en plus le luxe de désactiver le pathos qui devrait faire sa chair. Les comédiens sont étrangement détachés, le montage joue sur les effets de rupture et l’arythmie. Reste cette vaste réflexion dans laquelle Tim Roth se scinde en deux personnes et devise sur les origines du langage, l’amour à l’échelle des d’une vie humaine ou de plusieurs, et l’inhumanité qu’il y aurait à s’affranchir du temps.
La thématique de la modification de la linéarité temporelle a déjà occupé les cinéastes, toujours en lien avec l’amour : c’est le cas de l’enfant immortel d’AI de Spielberg, Jack, du même Coppola, et bien entendu le Benjamin Button de Fincher. Mais il lui manque ici l’émotion essentielle, comme si tout le film se mettait au diapason de cet homme hypermnésique et incapable de se faire réellement comprendre des autres. La tentation est grande de faire le parallèle avec Coppola, sa stature de génie incontournable de l’histoire du 7ème art et la bulle atemporelle dans laquelle il se meut lentement depuis qu’il n’a plus à rendre de comptes. On adhère ou pas ; et si l’on reconnait clairement la marque d’un cinéaste qui maitrise son moyen d’expression, on aimerait qu’il aille davantage à la rencontre de son spectateur.

Honteux. Laughing  Ce film est un CO absolu, le meilleur Coppola depuis Apocalypse Now. J'y reviendrai si j'ai le temps, la thématique est complexe mais très personnelle, et reconnaissable entre mille, ce lien qui unit deux âmes par delà la chair, le temps, le langage, la logique... un peu le thème de tous ses films en fait mais qui atteint ici des sommets d'abstraction philosophique et - si si - d’émotion, moi ce film m'a bouleversé.

Putain je t'envie. Smile
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MessageSujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8....   En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... - Page 7 EmptyMer 18 Nov - 6:34

En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... - Page 7 The-valley-of-love-affiche-554b44a4a0eb2

Le pitch était presque parfait.

Il faut reconnaitre que bien des éléments étaient alléchants dans ce projet singulier : les retrouvailles de deux sommets du cinéma français 30 après, un décor américain et un pitch singulier, flirtant avec le fantastique.
Dans cette vallée de la mort tellement cinégénique, qui nous renvoie aux délires psychédéliques d’Antonioni dans Zabriskie Point ou la fascination plastique de Dumont et son TwentyNine Palms, Depardieu et Huppert cherchent donc des traces de leur fils, leur ayant donné un rendez-vous posthume.
Une musique dissonante, des contrastes de photographie entre des intérieurs trop sombres et une implacable clarté extérieure mettent en place une atmosphère singulière et intrigante. Sur le fil entre le fantastique et le film d’auteur à la française, le film a dans un premier temps la bonne idée de ne pas trancher. Les thèmes de la culpabilité, les informations disséminées progressivement sur les manquements des parents et le parcours du fils exilé forment un étrange équilibre.
Mais tout ceci ne semble qu’ébauché. Le véritable sujet du récit semble à l’image de Depardieu : un ventre mou. Difficile en effet de faire abstraction des deux stars, tant ils sont de tous les plans, tant leur statut de touristes et leur quête saugrenue fait d’eux des exceptions. Huppert fait dans ce registre qu’on lui connait, avec cette insolence sans âge qui transforme ses croyances folles en quasi évidences. Depardieu, énorme, s’exhibe, essoufflé, et la personne l’emporte largement sur le personnage.
Certes, Nicloux cherche à définir une dynamique et distille des indices du plus en plus prégnants du fantastique, comme une tête de chien dans un sac, des brûlures étranges ou une apparition d’un être difforme qui nous renvoie à l’univers lynchien de Twin Peaks. Mais tout ceci manque considérablement d’épaisseur, et même si l’émotion finit par poindre, on se demande bien à quoi tout cela rime en définitive. Vague et vaine dissertation sur la famille et le couple, poème élégiaque légèrement inepte, Valley of love est à l’image de son titre : sa naïveté l’emporte sur ses possibles intentions cachées.
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MessageSujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8....   En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... - Page 7 EmptyJeu 19 Nov - 12:38

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Le seigneur des oiseaux

La première chose qui impressionne dans ce long métrage, c’est son âge : 5 ans. A l’ère du numérique, un gouffre sépare notre époque de celle qui l’a vu naitre en matière d’innovations technique au service de l’image numérique.
Et pourtant, Le royaume de Ga’Hoole n’a pas pris une ride de synthèse. Il relève avec brio le défi des designers qu’est celui des plumes, déclinant à l’infini les figures de chouettes et autres hiboux, saisissant d’expressivité et animés dans les moindres détails.
Certes, le scénario ne se distingue pas particulièrement par son originalité et on a connu depuis des développements plus intéressants sur le plan psychologique, à l’image du réussi Dragons.
Mais force est de constater que le film parvient à poser un univers de fantasy avec un sens visuel très efficace, et caractériser ses personnages de façon convaincante.
Tout, dans la quête comme dans les détours du récit, est inféodé à un principe fondamental, celui de la cinématique du vol. Pour les héros, il s’agit de savoir déployer ses ailes et ne pas se contenter de planer, capter les courants des vents, affronter la pluie et les rafales. Les séquences sont splendides, le mouvement d’une fluidité inégalable. Lorsqu’il progresse vers l’épopée, le film s’en sort presque aussi bien. Les entrainements deviennent militaires et les combats aériens, Zack Snyder assumant alors pleinement l’influence de films séminaux comme Matrix ou Tigres et Dragons, recourant (voire abusant, il faut bien le reconnaitre) aux ralentis et aux mouvements circulaires.
Il manque quelques éléments pour que le registre épique se déploie pleinement, notamment dans certaines ellipses qui donnent un caractère un peu expéditif au récit, surtout vers sa fin. Mais au vu de la minutie visuelle, on peut comprendre qu’ils n’aient pu se permettre de faire un film plus long. On sait que Snyder est capable de tout, d’une mélancolie numérique réelle comme dans Watchmen au sérieux le plus pathétique dans Man of Steel. Il semble ici avoir trouvé un certains point d’équilibre sur lequel il n’est pourtant apparemment pas prêt de revenir…

Et puis, nous proposer une séquence d’envol incendiaire avec du Dead Can Dance, si c’est pas la classe pour le fan qui ne s’y attendait pas…
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MessageSujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8....   En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... - Page 7 EmptyVen 20 Nov - 3:47

Ouais c’était sympatoche ce film d'animation.
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MessageSujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8....   En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... - Page 7 EmptySam 21 Nov - 6:49

En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... - Page 7 Cadet_d_eau_douce

Dansons sous la pluie

Rendre compte d’un film de Buster Keaton, c’est questionner la grâce.
Dans Cadet d’eau douce, la longue entrée en matière insiste sur l’exposition du maladroit, du fils décevant, qui répond à l’inverse de toutes les attentes : fils du perdant, incapable de faire un pas sans qu’il soit accompagné d’un gag, chétif, voire efféminé, il est l’antihéros par excellence. Son irruption a tout de l’insolite poésie dans un monde figé. Avec lui, chaque câble, corde, marche, manette est le prologue à une chute ou un cataclysme, et quelque tentative que ce soit pour le faire rentrer dans le rang se solde par un savoureux décalage, comme cette superbe et longue scène d’essais de chapeaux. Sur le visage mythologiquement impassible du comédien se succèdent les couvre-chefs, et la magie du comique opère : une inclinaison de visage, une main qui redresse un bord, et l’on assiste à la naissance du personnage, sa délicate vanité et sa fraicheur spontanée.
C’est cette fragilité précieuse qu’il va porter avec lui dans un univers qui fait clairement de lui un pantin, jeu auquel il se soumet apparemment bien volontiers : revêtant les habits qu’on lui donne, mais préférant à l’utilitarisme de son rustre de père le raffinement de sa future dulcinée, le fils trimballe avant tout un corps élastique qui se cogne au réel pour y faire naitre une mélodie unique. On a beau le brusquer, piétiner sa guitare et l’enfermer dans sa cabine, rien n’y fait : il est libre comme l’air et d’une insolente maladresse.
Tout le charme se cristallise dans ce paradoxe fécond : chorégraphier au millimètre l’accident, faire exploser le rire face à ce visage inerte, créer du rythme face à la longueur et la répétition. Les tentatives laborieuses d’héroïsme, comme la distribution du pain contenant les outils nécessaires à l’évasion du père, semblent condamner le protagoniste. Mais la tempête finale sera celle de toutes les surprises : fracassant les décors comme les idées reçues, elle permet une tabula rasa à l’issue de laquelle le personnage va prendre, dans tous les sens du terme, son envol. Séquence de bravoure, elle donne en 1928 un camouflet à tous les blockbusters du siècle à venir, de Twister aux Roland Emmerich, grâce à cette valeur ajoutée fondamentale de la poésie : un lit qui glisse vers une écurie, Star unique au cœur de la tornade, Keaton bondit, glisse, plonge dans les bourrasques et passe à travers une flopée de cloisons avec l’agilité d’un acrobate. Coïncidence étrange, il croise dans sa course d’obstacle un théâtre dans lequel un pantin lui fait de l’œil, comme s’il abandonnait celui qu’il a été au départ, avant de conclure par un ingénieux système lui permettant de piloter le steamboat à distance, par de multiples cordes qui ne peuvent que rappeler celles d’un maitre de marionnettes : l’émancipation est donc totale. Le héros pantin est devenu metteur en scène, et avec le même talent qu’il conduisait une locomotive dans Le Mécano de la General, il sauve ici les siens, et donne au cinéma muet toutes ses lettres de noblesse.
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MessageSujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8....   En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... - Page 7 EmptyDim 22 Nov - 11:41

cheers
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MessageSujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8....   En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... - Page 7 EmptyMar 24 Nov - 6:39

En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... - Page 7 SCIAMMA_Celine_2014_Bande-de-filles_00

Entre les dures.

Entre Naissance des pieuvres et Bande de filles, il n’y a qu’un pas, mais il est de taille : la prétention à servir un discours sociologique. Dans son premier film, Céline Sciamma traitait aussi de l’adolescence féminine, des repères fragiles propres à cet âge, de la découverte de l’amour. Les choix étaient identiques dans l’absence ostentatoire des adultes, et les décrochages poétiques par des instants de grâce musicale, une caméra rivée à ses personnages et traquant les moindres inflexions de ces êtres à fleur de peau.
Autour de son héroïne, la splendide et magnétique Karidja Touré, Sciamma dresse une cartographie par cercles : la famille, la bande, puis le crime. Si les scènes de groupe fonctionnent plus ou moins, la trajectoire et la métamorphose de la protagoniste convainquent dans son jeu et son apparence davantage que par les étapes du récit. Assez sommaire, il fait succéder à l’amitié l’amour, qui salit sa réputation et la fait basculer dans la vente de drogue. Tout cela est d’une limpidité assez déconcertante, et le film navigue maladroitement entre plusieurs directions. S’il s’agit d’un aperçu de la condition féminine en banlieue, il est grossier : mère au foyer ou criminelle, il faut choisir. S’il s’agit d’un film arty à grand renfort de séquences musicales, c’est inégal, parce que plombé et sans grande cohérence dans l’équilibre général.
Il ne suffit pas de capter des instantanés d’une jeunesse débridée pour faire un film : séquences d’insultes, fight clubs locaux ou rire au minigolf, la frontière est ténue entre l’aspect documentaire et authentique, sur les traces d’un Kechiche, et la surécriture qui pourrait virer à la condescendance.
C’est là ce qui gêne le plus : cette incapacité à choisir entre l’esthétisme chic et le propos choc. La photographie est souvent très belle, et la ville nocturne admirablement restituée. Le visage de la comédienne sublimé, et la musique choisie avec soin.
Ce qu’il faudrait, en somme, c’est qu’on ne s’embarrasse pas à nous raconter quelque chose, et encore moins à nous démontrer quoi que ce soit.

Céline Sciamma ferait d’excellents clips.
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