Les 3 Rocks : musique et mauvaise foi
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Les 3 Rocks : musique et mauvaise foi

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 Voyage en salle obscure...

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Nulladies
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MessageSujet: Re: Voyage en salle obscure...   Voyage en salle obscure... - Page 22 EmptyLun 18 Aoû 2014 - 10:50

Zwaffle a écrit:
Azbinebrozer a écrit:
Voyage en salle obscure... - Page 22 348460
Un film avec une palme de festival !!!!  affraid 

J'aime bien quand c'est long ! 3 h 16 quand même !  Wink 
Allez voir si ça vous tente dans un très bon cinéma pour profiter de la très grosse qualité de cinémascope !
J'ai reculé de plusieurs rangs pour mieux en profiter.
Oubliez aussi les références assommantes...

Faut être en forme et motivé c'est sûr. Pas abscons les dialogues non, à part un avec la sœur qui prend sens très vite. Non juste que le film en est blindé !
J'ai aimé sans être vraiment abasourdi, ni si touché profondément que ça. Dans le genre déchirement familial et révélation des personnalités, il me semble qu'on voit venir le portrait et les failles du personnages principal dès la première 1/2 h. Les réactions sont aussi parfois un peu épaisses...
Mais le film a plein d'autres atouts ! 4/5

avec ma copine, on a hésité pendant 5 jours la semaine dernière pour aller le voir

et au final on a été voir "Les Gardiens de la Galaxie"... qui est très très bon (mais bon, c'est pas le même style)

J'y vais bientôt, normalement.
Et pour les Gardiens, mon fils me tanne... Tu penses que c'est visible pour un gamin de 8 ans ?
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Zwaffle
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Zwaffle


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MessageSujet: Re: Voyage en salle obscure...   Voyage en salle obscure... - Page 22 EmptyLun 18 Aoû 2014 - 11:04

Nulladies a écrit:
Zwaffle a écrit:
Azbinebrozer a écrit:
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Un film avec une palme de festival !!!!  affraid 

J'aime bien quand c'est long ! 3 h 16 quand même !  Wink 
Allez voir si ça vous tente dans un très bon cinéma pour profiter de la très grosse qualité de cinémascope !
J'ai reculé de plusieurs rangs pour mieux en profiter.
Oubliez aussi les références assommantes...

Faut être en forme et motivé c'est sûr. Pas abscons les dialogues non, à part un avec la sœur qui prend sens très vite. Non juste que le film en est blindé !
J'ai aimé sans être vraiment abasourdi, ni si touché profondément que ça. Dans le genre déchirement familial et révélation des personnalités, il me semble qu'on voit venir le portrait et les failles du personnages principal dès la première 1/2 h. Les réactions sont aussi parfois un peu épaisses...
Mais le film a plein d'autres atouts ! 4/5

avec ma copine, on a hésité pendant 5 jours la semaine dernière pour aller le voir

et au final on a été voir "Les Gardiens de la Galaxie"... qui est très très bon (mais bon, c'est pas le même style)

J'y vais bientôt, normalement.
Et pour les Gardiens, mon fils me tanne... Tu penses que c'est visible pour un gamin de 8 ans  ?

c'est un peu violent mais pas forcément plus que d'autres films du style Avengers et surtout il y a beaucoup plus d'humour là (ce qui désamorce parfois justement certaines scènes de combats)

je pense que c'est assez tout public au final (un peu à la Star Wars)
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MessageSujet: Re: Voyage en salle obscure...   Voyage en salle obscure... - Page 22 EmptyLun 18 Aoû 2014 - 12:33

Zwaffle a écrit:
Nulladies a écrit:
Zwaffle a écrit:
Azbinebrozer a écrit:
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Un film avec une palme de festival !!!!  affraid 

J'aime bien quand c'est long ! 3 h 16 quand même !  Wink 
Allez voir si ça vous tente dans un très bon cinéma pour profiter de la très grosse qualité de cinémascope !
J'ai reculé de plusieurs rangs pour mieux en profiter.
Oubliez aussi les références assommantes...

Faut être en forme et motivé c'est sûr. Pas abscons les dialogues non, à part un avec la sœur qui prend sens très vite. Non juste que le film en est blindé !
J'ai aimé sans être vraiment abasourdi, ni si touché profondément que ça. Dans le genre déchirement familial et révélation des personnalités, il me semble qu'on voit venir le portrait et les failles du personnages principal dès la première 1/2 h. Les réactions sont aussi parfois un peu épaisses...
Mais le film a plein d'autres atouts ! 4/5

avec ma copine, on a hésité pendant 5 jours la semaine dernière pour aller le voir

et au final on a été voir "Les Gardiens de la Galaxie"... qui est très très bon (mais bon, c'est pas le même style)

J'y vais bientôt, normalement.
Et pour les Gardiens, mon fils me tanne... Tu penses que c'est visible pour un gamin de 8 ans  ?

c'est un peu violent mais pas forcément plus que d'autres films du style Avengers et surtout il y a beaucoup plus d'humour là (ce qui désamorce parfois justement certaines scènes de combats)

je pense que c'est assez tout public au final (un peu à la Star Wars)

Ok, merci. Dans le genre, il a seulement vu Avatar pour le moment.
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MessageSujet: Re: Voyage en salle obscure...   Voyage en salle obscure... - Page 22 EmptyLun 18 Aoû 2014 - 13:30

Nulladies a écrit:
Zwaffle a écrit:
Nulladies a écrit:
Zwaffle a écrit:
Azbinebrozer a écrit:
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Un film avec une palme de festival !!!!  affraid 

J'aime bien quand c'est long ! 3 h 16 quand même !  Wink 
Allez voir si ça vous tente dans un très bon cinéma pour profiter de la très grosse qualité de cinémascope !
J'ai reculé de plusieurs rangs pour mieux en profiter.
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Faut être en forme et motivé c'est sûr. Pas abscons les dialogues non, à part un avec la sœur qui prend sens très vite. Non juste que le film en est blindé !
J'ai aimé sans être vraiment abasourdi, ni si touché profondément que ça. Dans le genre déchirement familial et révélation des personnalités, il me semble qu'on voit venir le portrait et les failles du personnages principal dès la première 1/2 h. Les réactions sont aussi parfois un peu épaisses...
Mais le film a plein d'autres atouts ! 4/5

avec ma copine, on a hésité pendant 5 jours la semaine dernière pour aller le voir

et au final on a été voir "Les Gardiens de la Galaxie"... qui est très très bon (mais bon, c'est pas le même style)

J'y vais bientôt, normalement.
Et pour les Gardiens, mon fils me tanne... Tu penses que c'est visible pour un gamin de 8 ans  ?

c'est un peu violent mais pas forcément plus que d'autres films du style Avengers et surtout il y a beaucoup plus d'humour là (ce qui désamorce parfois justement certaines scènes de combats)

je pense que c'est assez tout public au final (un peu à la Star Wars)

Ok, merci. Dans le genre, il a seulement vu Avatar pour le moment.

sachant que "Les Gardiens de la Galaxie" est bieeeen plus réussi que "Avatar" (et pas forcément plus violent), m'est avis qu'il devrait bien kiffer
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MessageSujet: Re: Voyage en salle obscure...   Voyage en salle obscure... - Page 22 EmptyLun 18 Aoû 2014 - 13:31

Zwaffle a écrit:
Nulladies a écrit:
Zwaffle a écrit:
Nulladies a écrit:
Zwaffle a écrit:
Azbinebrozer a écrit:
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Un film avec une palme de festival !!!!  affraid 

J'aime bien quand c'est long ! 3 h 16 quand même !  Wink 
Allez voir si ça vous tente dans un très bon cinéma pour profiter de la très grosse qualité de cinémascope !
J'ai reculé de plusieurs rangs pour mieux en profiter.
Oubliez aussi les références assommantes...

Faut être en forme et motivé c'est sûr. Pas abscons les dialogues non, à part un avec la sœur qui prend sens très vite. Non juste que le film en est blindé !
J'ai aimé sans être vraiment abasourdi, ni si touché profondément que ça. Dans le genre déchirement familial et révélation des personnalités, il me semble qu'on voit venir le portrait et les failles du personnages principal dès la première 1/2 h. Les réactions sont aussi parfois un peu épaisses...
Mais le film a plein d'autres atouts ! 4/5

avec ma copine, on a hésité pendant 5 jours la semaine dernière pour aller le voir

et au final on a été voir "Les Gardiens de la Galaxie"... qui est très très bon (mais bon, c'est pas le même style)

J'y vais bientôt, normalement.
Et pour les Gardiens, mon fils me tanne... Tu penses que c'est visible pour un gamin de 8 ans  ?

c'est un peu violent mais pas forcément plus que d'autres films du style Avengers et surtout il y a beaucoup plus d'humour là (ce qui désamorce parfois justement certaines scènes de combats)

je pense que c'est assez tout public au final (un peu à la Star Wars)

Ok, merci. Dans le genre, il a seulement vu Avatar pour le moment.

sachant que "Les Gardiens de la Galaxie" est bieeeen plus réussi que "Avatar" (et pas forcément plus violent), m'est avis qu'il devrait bien kiffer

Vu la b-a, ça a l'air très 2nd degré, je suis pas sûr qu'il va tout capter, mais on verra bien...
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MessageSujet: Re: Voyage en salle obscure...   Voyage en salle obscure... - Page 22 EmptyMer 20 Aoû 2014 - 9:20

Voyage en salle obscure... - Page 22 Le-role-de-ma-vie-nouvel-extrait-du-film-de-zach-braff-Affiche

Family man

Zach Braff est un malin. Conscient de son capital sympathie et de l’attachement presque instinctif qu’on voue à son personnage de looser poétique depuis Garden State, il a tout de même l’honnêteté de prendre en compte l’injure du temps. C’est donc en père de famille qu’il aborde ce film, dans le rôle d’un personnage qui n’a pourtant pas véritablement changé depuis l’opus précédent. Le monde et ses obligations est toujours un mystère aussi insondable, et l’on va tenter d’y proposer un cheminement retors et coloré.
L’aspect pop et comédie fonctionne bien, surtout dans la première demi-heure où le rapport à l’école privée juive occasionne des vannes que ne renierait pas le Woody Allen d’il y a quarante ans. Les répliques fusent, un peu trop écrites par instants, comme un chapelet de vannes de stand-up, mais font souvent mouche. Les guests sont sympathiques, notamment Jim Parsons à qui on fait la leçon sur Star Trek. On n’est cependant pas toujours dupe de l’opération séduction visant à insuffler de l’insolite dans chaque situation, et tout cela permet une compilation haute en couleurs qui nous fournira une bande-annonce qui claque (et à laquelle je fus le premier à succomber, je le confesse). D’ailleurs, le rêve récurrent et qui ouvre le film, voyant Braff en astronaute poursuivi est franchement dispensable, pastiche assez fade de Brazil.
C’est bien là le problème : si l’on gratte un peu toute cette couche fleurant bon la signature « film pop Sundance » mis en musique par les Shins, on prend vite conscience du caractère absolument éculé du scénario. Papy grincheux qui meurt et doit se réconcilier avec ses fistons gentils loosers, qui veulent « follow their dream », maman encore sexy mais qui a un job et un collègue de merde, la voix donnée aux enfants qui pleurent et posent des questions sur Dieu, la mort, la vie, l’au-delà et assènent avec le ton d’un bambi dans une piscine de marshmallows : « If you don’t believe in God, you can believe in family ? »
J’ai beau ne plus avoir quinze ans, si Zach Braff parvient à refaire un film, j’irai probablement le voir. Le chewing-gum arc-en-ciel, c’est bon de temps à autre, mais ça perd rapidement sa saveur.
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MessageSujet: Re: Voyage en salle obscure...   Voyage en salle obscure... - Page 22 EmptyMer 20 Aoû 2014 - 10:08

Ça fait penser à l'impression que m'avait déjà laissée Garden State, charmant mais trop charmeur pour être aussi touchant qu'il le voudrait. Du coup j'hésite entre aller le voir et me refaire une saison de Scrubs (il y avait finalement bien plus de moments de vérité dans cette série derrière l'humour slapstick et autres délires oniriques).
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MessageSujet: Re: Voyage en salle obscure...   Voyage en salle obscure... - Page 22 EmptyMer 20 Aoû 2014 - 10:49

RabbitIYH a écrit:
Ça fait penser à l'impression que m'avait déjà laissée Garden State, charmant mais trop charmeur pour être aussi touchant qu'il le voudrait. Du coup j'hésite entre aller le voir et me refaire une saison de Scrubs (il y avait finalement bien plus de moments de vérité dans cette série derrière l'humour slapstick et autres délires oniriques).

Je garde un meilleur souvenir de Garden State, mais je me demande si je n'aurais pas le même jugement que pour celui-ci si je le découvrais aujourd’hui. J'ai vu 3 ou 4 saisons de Scrubs, ça m'avait bien charmé, aussi.
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MessageSujet: Re: Voyage en salle obscure...   Voyage en salle obscure... - Page 22 EmptySam 23 Aoû 2014 - 7:15

Voyage en salle obscure... - Page 22 Les-gardiens-de-la-galaxie-affiche-francaise

Piqures de jouvence.

Tout de même, ils doivent quand même être bien emmerdés dans leur team de scénaristes, chez Marvel. « Alors, ben un méchant recherche un objet spécial qui lui permet d’éradiquer une planète entière. Des milliards de morts à la clé, et seuls le/la/les super-héros de cet opus pourront l’en empêcher. Luttes, explosions, victoire finale, tout ça ».
Les Gardiens de la Galaxie est un blockbuster, nul doute là-dessus. La trame générale est éculée, le scénar assez expédié, surtout dans sa première demi-heure où le rythme elliptique renvoie à de mauvais épisodes de séries des années 80. Les méchants sont tellement ridicules que ça semble volontairement parodique, ce que pourrait confirmer la scène finale.
Vu que je n’y connais rien, j’ai pas trop su répondre à mon fils de huit ans quand il me demandait pourquoi les gens « normaux » étaient pas choqués de voir des E.T partout dans la rue, et pourquoi on disait Terranien et pas terrien, et si on était dans le même 2014 que celui des autres Marvel.
Bientôt, de toute façon, c’est lui qui m’expliquera.
Que reste-t-il à une grosse machine comme celle-là si l’on n’achète pas ses grosses ficelles ? Le reste, à savoir pas mal de choses : la caractérisation des personnages, et surtout le ton. Quand les grands studios s’essaient à la comédie dans leurs blockbusters, la pathétique guette (cf. Transformers). Ici, ça fonctionne, et je le confesse, j’ai ri.
Le principe est aussi élémentaire qu’efficace : le public qui se déplace pour voir des explosions et des destructions en masse a une âme d’enfant pas sage. Cette fois, donc, les personnages vont prendre en charge cet état d’esprit, et jubiler dans le destroy. Un grand nombre de scènes fonctionne sur le modèle de la désactivation par le rire : le fond est attendu (un plan pour s’évader, un ennemi en surnombre), la forme passe par l’annulation et la surprise. Rocket et Groot, réjouis de canarder à tout va, de jouer au crash test ou d’empaler en brochettes leurs adversaires ont quelque chose de jubilatoire parce qu’ils communiquent sans masque le plaisir enfantin de leur audience.
La B.O est calibrée pour les parents, bonne pioche, c’est toujours plaisant de se pencher sur l’épaule de son fils pour lui rappeler que ce qu’on écoute, c’est du Bowie ou Marvin Gaye, et les vannes font souvent mouche.
Le pathos de circonstance est limité. On a certes droit à quelques laïus sur l’amitié et l’importance du groupe, mais là aussi, rapidement écourtés par une vanne qu’on croirait sortie de la bouche des spectateurs qui demandent à ce qu’on zappe ce passage obligé. Malin.
Pari risqué des studios Marvel ? Sûrement pas. Mais un film qui assume son plaisir et sa surenchère, qui procède par amoncellement catastrophiques (l’évasion de la prison, par exemple), s’en sort honorablement dans sa mise en scène (le parcours de la flèche, entre autre) et rend, chose rare, ses personnages, aussi numériques soient-ils, véritablement attachants.
J’aurais pu prendre les rires et le plaisir de mon fils comme alibi, mais soyons honnête : la grande réussite, de ce film, c’est d’avoir réussi à me procurer, souvent, la même jubilation que lui.
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MessageSujet: Re: Voyage en salle obscure...   Voyage en salle obscure... - Page 22 EmptySam 23 Aoû 2014 - 19:21

Nulladies a écrit:
Voyage en salle obscure... - Page 22 Godzilla_affiche_2014

Bataille, FAMILLE, batteries.

Une fois n’est pas coutume, commençons sans ironie aucune par ce qui est sauvable dans ce film que je suis allé voir à cause de Stéphane Bou, qui dans un épisode récent de « Pendant les travaux, le cinéma reste ouvert » sur Inter vantait avec enthousiasme, rejoint par le journaliste de Mad Movie, les mérites de ce nouvel opus consacré au dino proto nucléaire.
Reconnaissons que de belles séquences se logent au sein de ce blockbuster. La chute des fumigènes rouges, déjà intelligemment choisie dans un teaser, est graphiquement très belle. Les divers dévoilements de la bête, qui fait un véritable striptease progressif, sont une jolie trouvaille qui travaille bien le pouvoir de fascination qu’elle exerce. Certaines constructions de profondeur de champ où l’action dévastatrice semble être reléguée au second plan pour privilégier le plan d’ensemble et sa puissance picturale ont du mérite, tout comme l’idée de filmer certaines séquences à hauteur d’enfant.
Mais bon.
L’idée du « toujours plus » est encore de mise : trois monstres pour le prix d’un. Outre la surenchère inutile, c’est surtout la laideur (numérique, notamment) des deux autres qui fait tâche, d’autant plus qu’ils apparaissent bien avant et salopent beaucoup l’effet de mystère du grand attendu.
La grille scénaristique est celle du minimum syndical, avec toutes les coïcidences grossières que cela entraine : en gros, nos héros sont toujours au bon endroit, au bon moment, ainsi que leur descendance, et ce n’est pas en nous en donnant la version analogique qu’on nous fera passer la pilule du énième compte à rebours nucléaire.
Tolérant face à ce cahier des charges apparemment immuable, on le sera moins face à l’exploitation éculée et proprement insupportable du thème finalement central de la famille. Maman qui meurt, papa qui meurt, fiston qui va tout faire pour sa femme et son fils, à coup de photos dans le portefeuille et d’accolades de pubs pour les assurances vies. Résultat, un bonne demi-heure, sinon plus, de mélasse engluant le véritable sujet. (La bande annonce de Transformers 4, vue avant le film, annonçait exactement le même programme, Wahlberg annonçant « Il fallait pas s’en prendre à ma famille »).
Le jour où on dissociera le divertissement grand public de cette couenne poisseuse servie en gage de pathos, on  pourra commencer à vraiment se divertir.

RabbitIYH a écrit:
Je lis pas parce que j'ai vaguement confiance en l'auteur du très bon Monsters pour avoir transcendé la bouse qu'on comptait lui servir emballée et pesée. J'irai donc le voir sans a priori, d'autant que la bande-annonce en jette pas mal et que les acteurs cumulent un joli capital sympathie.

Ouais ben j'ai vu, j'ai lu et je plussoie, mise à part cette idée qu'aucun monstre n'est vraiment méchant mais qu'ils luttent tous pour leur survie (ce qui malheureusement dans le cas de Godzilla finit par se transformer en "monstre sauveur de l'humanité", arg), un parti pris somme tout bien léger à côté des monstres poétiques de Monsters qui réapprenaient aux hommes à s'aimer dans la scène finale, c'est à peine si la relative efficacité du machin nous sauve de la bouse intégrale. Aucun personnage, à tel point que Bryan Cranson et Juliette Binoche qui doivent cumuler 20 minutes d'apparition à l'écran à eux deux passeraient presque pour les personnages principaux, et un scénar qui tiendrait sur une feuille de PQ, la BA s'est bien foutue de nous. Independance Day sans l'humour, je préférais encore me cogner le patriotisme.
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MessageSujet: Re: Voyage en salle obscure...   Voyage en salle obscure... - Page 22 EmptyDim 24 Aoû 2014 - 7:45

RabbitIYH a écrit:
Nulladies a écrit:
Voyage en salle obscure... - Page 22 Godzilla_affiche_2014

Bataille, FAMILLE, batteries.

Une fois n’est pas coutume, commençons sans ironie aucune par ce qui est sauvable dans ce film que je suis allé voir à cause de Stéphane Bou, qui dans un épisode récent de « Pendant les travaux, le cinéma reste ouvert » sur Inter vantait avec enthousiasme, rejoint par le journaliste de Mad Movie, les mérites de ce nouvel opus consacré au dino proto nucléaire.
Reconnaissons que de belles séquences se logent au sein de ce blockbuster. La chute des fumigènes rouges, déjà intelligemment choisie dans un teaser, est graphiquement très belle. Les divers dévoilements de la bête, qui fait un véritable striptease progressif, sont une jolie trouvaille qui travaille bien le pouvoir de fascination qu’elle exerce. Certaines constructions de profondeur de champ où l’action dévastatrice semble être reléguée au second plan pour privilégier le plan d’ensemble et sa puissance picturale ont du mérite, tout comme l’idée de filmer certaines séquences à hauteur d’enfant.
Mais bon.
L’idée du « toujours plus » est encore de mise : trois monstres pour le prix d’un. Outre la surenchère inutile, c’est surtout la laideur (numérique, notamment) des deux autres qui fait tâche, d’autant plus qu’ils apparaissent bien avant et salopent beaucoup l’effet de mystère du grand attendu.
La grille scénaristique est celle du minimum syndical, avec toutes les coïcidences grossières que cela entraine : en gros, nos héros sont toujours au bon endroit, au bon moment, ainsi que leur descendance, et ce n’est pas en nous en donnant la version analogique qu’on nous fera passer la pilule du énième compte à rebours nucléaire.
Tolérant face à ce cahier des charges apparemment immuable, on le sera moins face à l’exploitation éculée et proprement insupportable du thème finalement central de la famille. Maman qui meurt, papa qui meurt, fiston qui va tout faire pour sa femme et son fils, à coup de photos dans le portefeuille et d’accolades de pubs pour les assurances vies. Résultat, un bonne demi-heure, sinon plus, de mélasse engluant le véritable sujet. (La bande annonce de Transformers 4, vue avant le film, annonçait exactement le même programme, Wahlberg annonçant « Il fallait pas s’en prendre à ma famille »).
Le jour où on dissociera le divertissement grand public de cette couenne poisseuse servie en gage de pathos, on  pourra commencer à vraiment se divertir.

RabbitIYH a écrit:
Je lis pas parce que j'ai vaguement confiance en l'auteur du très bon Monsters pour avoir transcendé la bouse qu'on comptait lui servir emballée et pesée. J'irai donc le voir sans a priori, d'autant que la bande-annonce en jette pas mal et que les acteurs cumulent un joli capital sympathie.

Ouais ben j'ai vu, j'ai lu et je plussoie, mise à part cette idée qu'aucun monstre n'est vraiment méchant mais qu'ils luttent tous pour leur survie (ce qui malheureusement dans le cas de Godzilla finit par se transformer en "monstre sauveur de l'humanité", arg), un parti pris somme tout bien léger à côté des monstres poétiques de Monsters qui réapprenaient aux hommes à s'aimer dans la scène finale, c'est à peine si la relative efficacité du machin nous sauve de la bouse intégrale. Aucun personnage, à tel point que Bryan Cranson et Juliette Binoche qui doivent cumuler 20 minutes d'apparition à l'écran à eux deux passeraient presque pour les personnages principaux, et un scénar qui tiendrait sur une feuille de PQ, la BA s'est bien foutue de nous. Independance Day sans l'humour, je préférais encore me cogner le patriotisme.

Donc Monsters, c'est bien ? Je note.
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MessageSujet: Re: Voyage en salle obscure...   Voyage en salle obscure... - Page 22 EmptyDim 24 Aoû 2014 - 7:46

Voyage en salle obscure... - Page 22 348460

Le Festin de Babel

Il faut commencer par chercher, longuement, à s’astreindre à un esprit de synthèse face au continent Winter Sleep. 3h16 de dialogues, la plupart en intérieurs nuit, ou lactés d’une lumière blafarde qui retranscrit la froideur des pièces. Une relative absence d’intrigue, une cohorte de personnages qui se dévoilent progressivement, sans à-coups, sans éclats, mais qui nous laissent suspendus à leurs lèvres sans aucun temps mort.
Ceylan nous offre à de rares occasions les plans d’ensemble de son théâtre intime : un Anatolie troglodyte qu’il va falloir investir dans ses moindres crevasses. Avant la neige, la boue, un cheval qui s’épuise dans une eau glacée, et cette sublime photographie déjà à l’œuvre dans les opus précédents.
On parle d’ennui et de morale, on tente de concilier l’oisiveté et la bonne conscience. Trois personnages majeurs, le propriétaire de l’hôtel, sa femme et sa sœur, échangent d’abord avec retenue. Les conversations de Winter Sleep, film beaucoup plus prolixe qu’Il était une fois en Anatolie, se construisent comme la tour de Babel sur le tableau de Bruegel l’ancien : échafaudage circulaire dont les coursives dessinent une spirale progressant vers le vrai. A ceci près qu’on est déjà après la punition divine, et qu’on ne parle plus la même langue.
Blocs d’une densité effarante, ces échanges d’une justesse rare (on pense à Bergman, bien sûr, mais aussi à Pialat, ou Kechiche, à la différence près que c’est dans un calme presque constant qu’évoluent ici les rapports humains) figent le temps du spectateur pour le convier au temps réel de la vie qu’il contemple. Avec les personnages, il relit ce qui a été vu, il craquelle le vernis d’un patriarche un peu trop discret pour être honnête, d’une épouse trop jolie pour sembler sincère et d’une sœur qui dit trop haut ce qu’elle pense des autres pour n’avoir rien à cacher sur son compte. Qu’on ne s’attende pas pour autant à des révélations fracassantes : c’est bien là toute la force de l’écriture de Ceylan, inspiré ici par Tchékhov, que de ne mettre à nu que la pauvreté d’existences on ne peut plus universelles. De ce point de vue, on peut rapprocher ces longs échanges de ceux qui font l’intensité d’Eyes Wide Shut, l’autre grand film sur l’âpre conquête de la vérité. Impossible d’établir un jugement entre le propriétaire qui semblait clément et son locataire obséquieux, entre les bonnes intentions et l’enfer qui en est pavé. Les échos sont fréquents avec Asghar Farhadi pour cette justesse confondante avec laquelle nos contradictions et nos mesquineries, nos élans sincères et nos mensonges inconscients sont ici passés au scalpel.
Inutile de préciser à quel point l’alchimie fonctionne grâce au talent des comédiens, Haluk Bilginer en tête, dont le sourire et le regard de braise nous laisse rêveur sur ce qu’aurait pu devenir Robert de Niro s’il avait choisi de continuer à faire du (vrai) cinéma.
Derrière les regards, les lèvres crispées ou les silences, la violence latente est de plus en plus prégnante. Elle nous a été annoncée dès le départ dans l’œil noir de l’unique enfant, berceau des coups encaissés par une violence sociale la plus souvent muette, brisant la vitre d’une voiture dont la spirale fendue semble se répercuter sur tous les miroirs qui constellent les conversations à venir, et durant lesquelles il semble bien difficile de se regarder en face.
Parce qu’elle est si difficile à établir, qu’on soit intellectuel ou imam, sorti de prison ou épris de charité sans avoir jamais travaillé, la vérité se trouve à l’issue d’un dialogue qui laisse des marques. Jusqu’à l’ivresse, l’échange verbal s’étire, jusqu’à l’épuisement, quand les mots laissent place aux larmes, voire aux vomissements. Les concepts se déchargent de leur sens ; on aimerait laisser le mal passé advenir pour réécrire sa destinée, et l’on oppose aux mots l’action, qui ne vient pas, ou si peu. Les actes sont muets, ou étrangers : c’est la politesse anglaise d’un touriste japonais, ou la liberté au jour le jour d’un touriste qui donne sans le savoir une leçon à tous les résidents pétrifiés par leur sédentarité. C’est la libération d’un cheval, ou une liasse jetée au feu, et avec elle toutes les tentatives laborieuses de rédemption.
La seule véritable parole de réconciliation sera un monologue, en off, d’autant plus essentiel qu’il est destiné à un personnage qui l’attendait depuis toujours, et qui ne l’entendra jamais.

Comment expliquer, dès lors, qu’on ne soit pas nous même atteints du mal, de la lassitude et de l’exténuation des personnages ?

« Il faut être souple », affirme un des interlocuteurs.
C’est là la qualité suprême du film. Alors qu’il nous montre un intellectuel suffisamment malin pour parvenir à se mentir à lui-même, alors qu’il révèle les petits arrangements avec la rhétorique et les citations de Shakespeare pour s’en sortir par des pirouettes, c’est bien dans sa lucidité qu’il nous émeut. Sans concessions sur la galerie de personnages qu’il exhibe, mais dénué du cynisme et du mépris dans lequel ils se parent aussi pour évoquer le monde qui les entoure, Ceylan a trouvé cette cavité ultime dans laquelle se loge le vrai du cœur humain.
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MessageSujet: Re: Voyage en salle obscure...   Voyage en salle obscure... - Page 22 EmptyLun 25 Aoû 2014 - 19:35

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Le premier épisode était une belle surprise, mais ce deuxième opus me parait supérieur encore. On est loin, très loin du  blockbuster de base, bourrin et bas du front. Jamais le film ne pétarade inutilement ou ne s’auto-dévore par excès de pyrotechnies. La matière dramatique est suffisamment riche pour que la mise en scène s'épargne l’effet de manche et la surenchère épate-connard. C’est un film malin qui ne fait pas le malin. Techniquement, il est bluffant. Quand ça pète, ça péte, mais c’est toujours très dosé, efficace, et  surtout très lisible (je n’en peux plus de ces fucking gros films montés hyper cut où l’action est absolument illisible). On est clairement dans le bon film de genre « post-apo », le grand film populaire du samedi soir bien foutu, habile et inventif (Ce qu’était finalement le film de Schaffner en 68 ), le western crypté dont les singes sont les indiens, le grand divertissement de masse qui réussit l’exploit de n’être jamais manichéen : il n’y a pas vraiment de bons et de méchants dans cette histoire. Il y a juste un conflit malheureusement inévitable où chacun a ses raisons… Et ce parti pris dramatique rend d'ailleurs le film plus touchant et intéressant que prévu. Si.

J’y suis allé, j’ai maté, j’ai kiffé.
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MessageSujet: Re: Voyage en salle obscure...   Voyage en salle obscure... - Page 22 EmptyLun 25 Aoû 2014 - 20:13

Goupi Tonkin a écrit:
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Le premier épisode était une belle surprise, mais ce deuxième opus me parait supérieur encore. On est loin, très loin du  blockbuster de base, bourrin et bas du front. Jamais le film ne pétarade inutilement ou ne s’auto-dévore par excès de pyrotechnies. La matière dramatique est suffisamment riche pour que la mise en scène s'épargne l’effet de manche et la surenchère épate-connard. C’est un film malin qui ne fait pas le malin. Techniquement, il est bluffant. Quand ça pète, ça péte, mais c’est toujours très dosé, efficace, et  surtout très lisible (je n’en peux plus de ces fucking gros films montés hyper cut où l’action est absolument illisible). On est clairement dans le bon film de genre « post-apo », le grand film populaire du samedi soir bien foutu, habile et inventif (Ce qu’était finalement le film de Schaffner en 68 ), le western crypté dont les singes sont les indiens, le grand divertissement de masse qui réussit l’exploit de n’être jamais manichéen : il n’y a pas vraiment de bons et de méchants dans cette histoire. Il y a juste un conflit malheureusement inévitable où chacun a ses raisons… Et ce parti pris dramatique rend d'ailleurs le film plus touchant et intéressant que prévu. Si.

J’y suis allé, j’ai maté, j’ai kiffé.

Voilà.
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MessageSujet: Re: Voyage en salle obscure...   Voyage en salle obscure... - Page 22 EmptyDim 31 Aoû 2014 - 1:00

allez voir Party Girl
super film tourné par des Ken Loach mosellans à Forbach
primé à Cannes


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MessageSujet: Re: Voyage en salle obscure...   Voyage en salle obscure... - Page 22 EmptyDim 31 Aoû 2014 - 6:20

Nulladies a écrit:
Goupi Tonkin a écrit:
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Le premier épisode était une belle surprise, mais ce deuxième opus me parait supérieur encore. On est loin, très loin du  blockbuster de base, bourrin et bas du front. Jamais le film ne pétarade inutilement ou ne s’auto-dévore par excès de pyrotechnies. La matière dramatique est suffisamment riche pour que la mise en scène s'épargne l’effet de manche et la surenchère épate-connard. C’est un film malin qui ne fait pas le malin. Techniquement, il est bluffant. Quand ça pète, ça péte, mais c’est toujours très dosé, efficace, et  surtout très lisible (je n’en peux plus de ces fucking gros films montés hyper cut où l’action est absolument illisible). On est clairement dans le bon film de genre « post-apo », le grand film populaire du samedi soir bien foutu, habile et inventif (Ce qu’était finalement le film de Schaffner en 68 ), le western crypté dont les singes sont les indiens, le grand divertissement de masse qui réussit l’exploit de n’être jamais manichéen : il n’y a pas vraiment de bons et de méchants dans cette histoire. Il y a juste un conflit malheureusement inévitable où chacun a ses raisons… Et ce parti pris dramatique rend d'ailleurs le film plus touchant et intéressant que prévu. Si.

J’y suis allé, j’ai maté, j’ai kiffé.

Voilà.
Exactement.
(sauf que je n'ai toujours pas vu le Schaffner Embarassed )

Et d'ailleurs, je suis tombé là dessus par la suite, et j'ai trouvé ça consternant. Peut-être ai-je été naïf, que mon gauchisme s'émousse et mon radar à fascisme s'émousse, mais je serais curieux de voir si tu as vu ça aussi :

http://www.lesinrocks.com/cinema/films-a-l-affiche/planete-singes-laffrontement-quel-gachis/

En guerre contre les humains, et contre eux-mêmes – un duel fratricide menaçant l’équilibre de leur groupe -, les primates passeront ainsi tout le film à défendre les fondamentaux de la nation “Singe”, à savoir la famille et la race. Il faudra alors remonter très loin dans la production hollywoodienne pour voir une telle promotion simpliste et complaisante des valeurs familiales, et une telle aversion de l’altérité, l’ennemi singe étant ici exécuté sans autre forme de procès, au motif de la préservation d’un sang pur.

Même pas inconscient, tant il est exalté par la mise en scène guerrière, ce vieux fond rance n’est jamais questionné par Matt Reeves, cinéaste que l’on a connu par ailleurs beaucoup plus critique et inspiré (cf. Cloverfield). Il constitue le troublant paradoxe de ce blockbuster schizophrène, dont le raffinement technologique se heurte en permanence à la profonde puanteur du discours. Charlton Heston likes this.
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MessageSujet: Re: Voyage en salle obscure...   Voyage en salle obscure... - Page 22 EmptyDim 31 Aoû 2014 - 9:01

Quand je te disais qu'on peut voir à peu près ce qu'on veut dans ce genre de blockbusters. Laughing Les Inrocks battant à ce petit jeu-là des records de surinterprétation (dans les deux sens d'ailleurs parce que voir de la finesse dans Godzilla faut quand même le vouloir).
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MessageSujet: Re: Voyage en salle obscure...   Voyage en salle obscure... - Page 22 EmptyDim 31 Aoû 2014 - 9:15

Laughing Fouchtra !
C’est tellement pitoyable et nawak que cela en devient comique, comme presque toujours avec les zinzinrocks.  Ça sent vraiment le petit gauchisme étriqué, obsessionnel et concon. Blondeau, comme pratiquement tous ses coreligionnaires des Inrocks d’ailleurs, c’est le prototype même du Rantanplan de gauche qui se balade dans les salles de cinéma avec sa petite grille de lecture idéologique sous le bras.

Citation :
les primates passeront ainsi tout le film à défendre les fondamentaux de la nation “Singe”, à savoir la famille et la race
Cette « méthode de lecture » à la croque-moi le zobi, on pourrait l’appliquer à un bon millier de films et d’œuvres littéraires pourtant devenus des classiques immarcescibles (notamment quelques grands westerns – L’affrontement est un western crypté-  et pas mal de tragédies Shakespeariennes.)
Mais bon, c’est pas la première fois que les Inrocks baisent à coté des trous. On se souviendra, avec une délectation cynique, du lamentable et tordant papier sur Amélie Poulain, écrit à la faucille et au marteau par l’ineffable bolchévique de salon : Kazanski. Papier à haute teneur en grotesquerie dans lequel le susnommé Kazanski accusait le film de Jeunet d’être Lepéniste sous prétexte qu’il n’y avait pas de noirs parmi le casting et les figurants, et que le seul arabe du film s’appelait Maurice ou Lucien, je sais plus. J’en ris encore. Que le film de Jeunet soit une petite vignette passéiste et un peu neuneu, pourquoi pas. Mais de là à en faire un dangereux brûlot d’extrême droite produit en sous main par la Serp, faut quand même pas déconner.

Et puis la petite allusion à Charlton Heston à la fin de l’article prouve une fois de plus l’inculture crasse et la paresse intellectuelle de ces gens-là. Résumer Heston à ses errements de vieillard égrotant, à ses délires pro-life et son obsession gâteuse pour les armes à feu, c’est assez faiblard, minable, facile. C’est surtout oublier (ou ne pas savoir) que les choses sont plus complexes et moins manichéennes, que le sieur Heston était dans les années 60 une des premières grandes stars à soutenir les droits civiques, à marcher au coté de Luther King, à soutenir des candidats démocrates à la présidence, notamment Adlai Stevenson qui était considéré, aux USA, comme un homme très à gauche. A cette époque, et face aux studios très conservateurs, soutenir ces causes et ces hommes-là, c’était plutôt couillu. Aujourd'hui, l’engagement et l’indignation, c’est à la mode à Hollywood, ça fait chic. Dans les années 50-60, c’était vraiment prendre des risques.


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MessageSujet: Re: Voyage en salle obscure...   Voyage en salle obscure... - Page 22 EmptyDim 31 Aoû 2014 - 9:19

Bon, voilà qui me rassure, je suis entièrement d'accord. Very Happy
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MessageSujet: Re: Voyage en salle obscure...   Voyage en salle obscure... - Page 22 EmptyDim 31 Aoû 2014 - 9:32

Nulladies a écrit:
Nulladies a écrit:
Goupi Tonkin a écrit:
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Le premier épisode était une belle surprise, mais ce deuxième opus me parait supérieur encore. On est loin, très loin du  blockbuster de base, bourrin et bas du front. Jamais le film ne pétarade inutilement ou ne s’auto-dévore par excès de pyrotechnies. La matière dramatique est suffisamment riche pour que la mise en scène s'épargne l’effet de manche et la surenchère épate-connard. C’est un film malin qui ne fait pas le malin. Techniquement, il est bluffant. Quand ça pète, ça péte, mais c’est toujours très dosé, efficace, et  surtout très lisible (je n’en peux plus de ces fucking gros films montés hyper cut où l’action est absolument illisible). On est clairement dans le bon film de genre « post-apo », le grand film populaire du samedi soir bien foutu, habile et inventif (Ce qu’était finalement le film de Schaffner en 68 ), le western crypté dont les singes sont les indiens, le grand divertissement de masse qui réussit l’exploit de n’être jamais manichéen : il n’y a pas vraiment de bons et de méchants dans cette histoire. Il y a juste un conflit malheureusement inévitable où chacun a ses raisons… Et ce parti pris dramatique rend d'ailleurs le film plus touchant et intéressant que prévu. Si.

J’y suis allé, j’ai maté, j’ai kiffé.

Voilà.
Exactement.
(sauf que je n'ai toujours pas vu le Schaffner Embarassed )

Et d'ailleurs, je suis tombé là dessus par la suite, et j'ai trouvé ça consternant. Peut-être ai-je été naïf, que mon gauchisme s'émousse et mon radar à fascisme s'émousse, mais je serais curieux de voir si tu as vu ça aussi :

http://www.lesinrocks.com/cinema/films-a-l-affiche/planete-singes-laffrontement-quel-gachis/

En guerre contre les humains, et contre eux-mêmes – un duel fratricide menaçant l’équilibre de leur groupe -, les primates passeront ainsi tout le film à défendre les fondamentaux de la nation “Singe”, à savoir la famille et la race. Il faudra alors remonter très loin dans la production hollywoodienne pour voir une telle promotion simpliste et complaisante des valeurs familiales, et une telle aversion de l’altérité, l’ennemi singe étant ici exécuté sans autre forme de procès, au motif de la préservation d’un sang pur.

Même pas inconscient, tant il est exalté par la mise en scène guerrière, ce vieux fond rance n’est jamais questionné par Matt Reeves, cinéaste que l’on a connu par ailleurs beaucoup plus critique et inspiré (cf. Cloverfield). Il constitue le troublant paradoxe de ce blockbuster schizophrène, dont le raffinement technologique se heurte en permanence à la profonde puanteur du discours. Charlton Heston likes this.
"sauf que je n'ai toujours pas vu le Schaffner Embarassed "  
Laughing Excellent !

Bon j'ai pas aimé ce film en tout cas moins que le précédent, un peu tire larme, mais qui abordait plus de questions que celui-ci. La première partie m'a complétement ennuyé, et la deuxième m'a juste réveillé.

Sans reprendre la citation plus haut, le problème du film est de se caler sur un destin nécessaire et sombre pour être cohérent avec l'ensemble "Planète des singes". Il y a bien dans le film un point de vue "humaniste" pour défendre l'idée d'échange entre entre singe et hommes, l'idée même d'un développement commun ou parallèle (mais on pressent que des barrages il y en aura de plus en plus, au sens propre comme au sens figuré)... Et puis la "réalité" qui montre le poids de la nature de l'homme (dans chaque camp il y a des protagonistes submergés par un réflexe violent ou de domination) qui rend impossible cette vie commune. Pas de solution politique possible.
A partir de là on peut être tenter de lire ce film :
- soit comme les inrocks vers une position de racisme horizontal (pas ici de supériorité de races) c'est à dire l'impossibilité de vivre ensemble des différences trop marquées.
- soit comme un film tragique, très pessimiste, lucide qui rappelle l'histoire des indiens d'Amériques par exemple... sauf que l'histoire des indiens est une histoire avec désolé aussi une issue "politique" (merdique, ignoble...). Là ça sent bon le troll de rentrée pour pas se mettre au boulot !  Laughing
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MessageSujet: Re: Voyage en salle obscure...   Voyage en salle obscure... - Page 22 EmptyDim 31 Aoû 2014 - 9:35

J'ajoute que ça:

Citation :
es primates passeront ainsi tout le film à défendre les fondamentaux de la nation “Singe”, à savoir la famille et la race.

et ça :

Citation :
une telle aversion de l’altérité... gnagna

C'était déjà plus ou moins dans le roman de Pierre Boulle et c'était déjà surtout dans le film de Schaffner.
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MessageSujet: Re: Voyage en salle obscure...   Voyage en salle obscure... - Page 22 EmptyDim 31 Aoû 2014 - 10:21

Citation :
La première partie m'a complétement ennuyé
La première partie du film ( disons jusqu'à "l'affrontement" justement ) est ce que j'ai préféré. Notamment les 20 premières minutes que je trouve vraiment très belles : le mode de vie des singes, l'utilisation du langage des signes, la scène de chasse, la rencontre avec les hommes... Pas ou peu de dialogues, juste le son et les images. C'est assez étonnant de commencer un film grand public avec un mode de narration aussi radical.
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MessageSujet: Re: Voyage en salle obscure...   Voyage en salle obscure... - Page 22 EmptyDim 31 Aoû 2014 - 10:27

Goupi Tonkin a écrit:
Citation :
une telle aversion de l’altérité... gnagna

C'était déjà plus ou moins dans le roman de Pierre Boulle et c'était déjà surtout dans le film de Schaffner.

C'est encore pire dans le roman, il n y a rien quasiment (pire que l'aversion, l'absence)
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MessageSujet: Re: Voyage en salle obscure...   Voyage en salle obscure... - Page 22 EmptyDim 31 Aoû 2014 - 11:15

Goupi Tonkin a écrit:

Mais bon, c’est pas la première fois que les Inrocks baisent à coté des trous. On se souviendra, avec une délectation cynique, du lamentable et tordant papier sur Amélie Poulain, écrit à la faucille et au marteau par l’ineffable bolchévique de salon : Kazanski. Papier à haute teneur en grotesquerie dans lequel le susnommé Kazanski accusait le film de Jeunet d’être Lepéniste sous prétexte qu’il n’y avait pas de noirs parmi le casting et les figurants, et que le seul arabe du film s’appelait Maurice ou Lucien, je sais plus. J’en ris encore. Que le film de Jeunet soit une petite vignette passéiste et un peu neuneu, pourquoi pas. Mais de là à en faire un dangereux brûlot d’extrême droite produit en sous main par la Serp, faut quand même pas déconner.

Laughing effectivement je m'en souviens aussi de celui-là, je crois qu'il parlait plutôt d'imagerie d'Epinal mais bon c'est l'idée.

Goupi Tonkin a écrit:

Et puis la petite allusion à Charlton Heston à la fin de l’article prouve une fois de plus l’inculture crasse et la paresse intellectuelle de ces gens-là. Résumer Heston à ses errements de vieillard égrotant, à ses délires pro-life et son obsession gâteuse pour les armes à feu, c’est assez faiblard, minable, facile. C’est surtout oublier (ou ne pas savoir) que les choses sont plus complexes et moins manichéennes, que le sieur Heston était dans les années 60 une des premières grandes stars à soutenir les droits civiques, à marcher au coté de Luther King, à soutenir des candidats démocrates à la présidence, notamment Adlai Stevenson qui était considéré, aux USA, comme un homme très à gauche. A cette époque, et face aux studios très conservateurs, soutenir ces causes et ces hommes-là, c’était plutôt couillu. Aujourd'hui, l’engagement et l’indignation, c’est à la mode à Hollywood, ça fait chic. Dans les années 50-60, c’était vraiment prendre des risques.

Exactement, et faut pas oublier non plus que le bonhomme a une sacrée filmo (à commencer par La soif du mal d'Orson Welles I love you ).
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MessageSujet: Re: Voyage en salle obscure...   Voyage en salle obscure... - Page 22 EmptyDim 31 Aoû 2014 - 16:46

RabbitIYH a écrit:
Goupi Tonkin a écrit:

Mais bon, c’est pas la première fois que les Inrocks baisent à coté des trous. On se souviendra, avec une délectation cynique, du lamentable et tordant papier sur Amélie Poulain, écrit à la faucille et au marteau par l’ineffable bolchévique de salon : Kazanski. Papier à haute teneur en grotesquerie dans lequel le susnommé Kazanski accusait le film de Jeunet d’être Lepéniste sous prétexte qu’il n’y avait pas de noirs parmi le casting et les figurants, et que le seul arabe du film s’appelait Maurice ou Lucien, je sais plus. J’en ris encore. Que le film de Jeunet soit une petite vignette passéiste et un peu neuneu, pourquoi pas. Mais de là à en faire un dangereux brûlot d’extrême droite produit en sous main par la Serp, faut quand même pas déconner.

Laughing effectivement je m'en souviens aussi de celui-là, je crois qu'il parlait plutôt d'imagerie d'Epinal mais bon c'est l'idée.


Voilà ce qu'écrit exactement ce sous-con mirobolant :

Citation :
J'habite dans le quartier du canal Saint-Martin qui est représenté dans le film. Que vois-je tous les jours en sortant dans la rue? Des Parisiens, certains sans doute français «de souche», d'autres d'origine antillaise, maghrébine, africaine, indienne, kurde, turque, juive, russe, asiatique... Je vois des couples hétéros, mais aussi pédés, lesbiens, queer... Que vois-je dans le Montmartre de Jeunet? Des Français aux patronymes qui fleurent bon le terroir. Je vois aussi un beur désarabisé qui s'appelle Lucien. Mais où sont les Antillais, les Maghrébins, les Turcs, les Chinois, les Pakis, etc? Où sont ceux qui vivent une sexualité différente?

Citation :
tout cela signifie quoi? Que Jeunet regarde le peuple avec sympathie, certes, mais exclusivement le peuple montmarto-rétro-franco-franchouillard. Que le Paris de Jeunet est soigneusement «nettoyé» de toute sa polysémie ethnique, sociale, sexuelle et culturelle. Que l'Autre est aimable et présentable quand il est lointain.

Citation :
si le démagogue de La Trinité-sur-Mer cherchait un clip pour illustrer ses discours, promouvoir sa vision du peuple et son idée de la France, il me semble qu'Amélie Poulain serait le candidat idéal.

C'est atterrant. Je me fous d'Amélie Poulain comme d'une guigne. Pas ma came. C'est juste une petite carte postale un peu mièvre et rétro, stylisée comme une pub pour le camembert Le Rustique, un hommage maladroit et bêtasson au réalisme poétique façon Carné. Ni plus ni moins. Et oser faire de tels raccourcis intellectuels et balancer des trucs pareils pour une si petite chose, avec autant de sérieux et en agitant sa bonne conscience de gauche comme une strip-teaseuse tortille du popotin, c'est assez pitoyable et ça relève du procès d'intention. Le degré zéro de la critique.


Dernière édition par Goupi Tonkin le Dim 31 Aoû 2014 - 19:30, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Voyage en salle obscure...   Voyage en salle obscure... - Page 22 EmptyDim 31 Aoû 2014 - 17:42

Goupi Tonkin a écrit:
Citation :
La première partie m'a complétement ennuyé
La première partie du film ( disons jusqu'à "l'affrontement" justement ) est ce que j'ai préféré. Notamment les 20 premières minutes que je trouve vraiment très belles : le mode de vie des singes, l'utilisation du langage des signes, la scène de chasse, la rencontre avec les hommes... Pas ou peu de dialogues, juste le son et les images. C'est assez étonnant de commencer un film grand public avec un mode de narration aussi radical.
Ok mais sur l'utilisation du langage des signes je suis moins convaincu. En VF on avait le droit à une voix off pour dire ce qu'exprime le langage des signes. J'aurais préféré des sous-titres pour garder le silence et éviter la voix humaine. Ensuite t'as pas trouvé que les signes sont bien trop limités par rapport au texte, phrases qu'ils veulent exprimer ?... C'est un peu quand même une question clé pour envisager l'idée d'une autre intelligence et communication ? Cette communication m'a paru généreuse, mais trop intuitive, magique...
Ensuite sur le fond des situations d'échanges, j'ai trouvé cela plutôt attendu. C'est un peu le problème fatal après le précédent film : faire maintenant la jonction avec le premier « Planète des singes »... (pour que Nulla puisse comprendre Wink )

PS : Côté communication un truc adoré dans le 1er c'est la scène quasi hitchcockienne où Heston veut parler !
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