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| Voyage en salle obscure... | |
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Auteur | Message |
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Invité Invité
| Sujet: Re: Voyage en salle obscure... Dim 29 Juin 2014 - 18:54 | |
| Grosse attente, en espérant qu'il passera par chez moi ! |
| | | UnderTheScum
Nombre de messages : 866 Date d'inscription : 08/04/2014
| Sujet: Re: Voyage en salle obscure... Lun 30 Juin 2014 - 14:01 | |
| Merci pour la critique, comme d'habitude c'est intéressant tout en disant le minimum sur l'histoire. Très très impatient d'aller le voir aussi, sûrement dimanche prochain. J'en profite pour donner l'info à ce qui l'aurait loupé : le musée de l'Art Ludique (ouvert l'année dernière à Paris) consacrera sa troisième expo au "Dessins du Studio Ghibli : les secrets du Layout pour comprendre l’animation de Takahata et Miyazaki", avec plus de 1300 dessins originaux. A partir d'octobre, jusqu'à mars 2015. | |
| | | Nulladies Cinéman
Nombre de messages : 2734 Date d'inscription : 28/12/2013 Age : 47
| Sujet: Re: Voyage en salle obscure... Lun 30 Juin 2014 - 14:03 | |
| - UnderTheScum a écrit:
- Merci pour la critique, comme d'habitude c'est intéressant tout en disant le minimum sur l'histoire.
Très très impatient d'aller le voir aussi, sûrement dimanche prochain.
J'en profite pour donner l'info à ce qui l'aurait loupé : le musée de l'Art Ludique (ouvert l'année dernière à Paris) consacrera sa troisième expo au "Dessins du Studio Ghibli : les secrets du Layout pour comprendre l’animation de Takahata et Miyazaki", avec plus de 1300 dessins originaux. A partir d'octobre, jusqu'à mars 2015. Excellent, merci, j'irai avec les enfants, dont l’aîné devient un dessinateur obsessionnel de manga... | |
| | | UnderTheScum
Nombre de messages : 866 Date d'inscription : 08/04/2014
| Sujet: Re: Voyage en salle obscure... Lun 7 Juil 2014 - 12:16 | |
| Ca y est, vu hier Le Conte de la Princesse Kaguya, quelle merveille. Dès les premières images on est frappé par ce dessin, presque crayonné, ces couleurs aquarelles, ce talent pour en quelques traits exprimé tellement de chose. Rien que pour la qualité graphique du film je ne comprend pas qu'on puisse s'y ennuyer. Mais en plus l'histoire qui est passionnante et conter avec tellement de finesse. Finesse dans le propos et dans le rythme. Tantôt contemplatif, drôle, triste je suis sorti du film lessivé par tant d'émotion.
Après Le Vent Se Lève de Miyasaki en début d'année c'est au tour de Takahata de nous livrer un de ses plus beaux films. | |
| | | moonriver Comme un Lego
Nombre de messages : 4790 Date d'inscription : 02/01/2014 Age : 54 Localisation : IDF
| Sujet: Re: Voyage en salle obscure... Lun 14 Juil 2014 - 22:15 | |
| - Nulladies a écrit:
I believe I can fly
La première qualité qu’on peut reconnaitre à Pascale Ferran, c’est sa capacité à nous étonner. Sur une trame étique, elle s’applique à tisser une poésie singulière, éprouvante dans son rapport au temps, émouvante par instant, déconcertante, souvent. Bird People est un film sur le décrochage. Dans un univers urbain longuement filmé, où les réseaux sont d’abord terrestres (le métro, le taxi) puis aériens, les personnages se détachent progressivement pour accéder à une contemplation en surplomb d’un monde qui les étouffait jusqu’alors. On abandonne la fac pour Audrey, femme, job et enfants pour Gary. Tout a du sens, tout se comprend. Mais de la même façon que les repères des protagonistes les contraignent, Ferran dynamite en toute discrétion ceux de notre expérience de spectateur. Le film n’est pas véritablement engagé, et dilue souvent son propos dans une gestion du rythme et du temps tout à fait singulière. Très long (2h10) au regard de la maigreur de son récit, il ajoute l’expérience du temps par la dilatation de scènes jusqu’au point de rupture. L’exposition sur le travail d’Audrey à l’hôtel procède ainsi par insistance sur les gestes, zooms surexplicites sur les numéros de chambre, les tâches à réaliser. On comprend bien l’instance du contrepoint par rapport à l’envolée de la suite du film, ça n’en reste pas moins assez laborieux, de même que l’interminable conversation entre Gary et sa femme, et l’insistance sur le rapport à l’écran et aux casques de tous les citadins. Il est étrange de se dire que Pascale Ferran, auteur du splendide Lady Chatterley, puisse être taxée de maladresse. Ces procédés forcément volontaires sont cependant assez limités dans leur pertinence et leur efficacité. Il n’en demeure pas moins que le film est d’une indéniable maitrise : le cadrage des intérieurs, le travail sur les seconds plans des fenêtres et l’univers orthonormé de l’hôtel sont réellement fascinant. Toute la thématique du détachement dans un cadre impersonnel urbain, sorte de réponse en contrepoint à la sensualité en forêt de Lady Chatterley, est nourrie d’une force plastique indiscutable. Les comédiens sont excellents, et Anaïs Demoustier d’un naturel désarmant qui nous fait accepter à peu près tout ce que cet étrange scénario nous réserve. A contempler les scènes finales, on se prend à penser que celui-ci fut avant tout un prétexte de metteur en scène : longuement préparées, toutes les séquences vues du ciel sont un film autonome où la jubilation éclate. Après une course folle dans les couloirs de l’aéroport, Charles de Gaulle vue du ciel, de nuit, avec « Space Oddity » en fond sonore a tout de la récompense absolue : d’une fluidité étourdissante, d’une poésie délicieuse la séquence ne justifie peut-être pas le film dans sa totalité, mais impressionne durablement. (6,5/10) Je ne suis pas tout à fait d'accord avec toi sur un point: La scène entre Gary et sa femme m'a beaucoup ému, c'est pour moi un temps fort du film. Globalement, j'ai trouvé le film magnifique et très émouvant, Josh Charles est impressionnant. Il a fait écho à certaines choses perso chez moi comme rarement un film peut le faire, je suis sorti assez bouleversé. | |
| | | Nulladies Cinéman
Nombre de messages : 2734 Date d'inscription : 28/12/2013 Age : 47
| Sujet: Re: Voyage en salle obscure... Lun 14 Juil 2014 - 22:36 | |
| - moonriver a écrit:
- Nulladies a écrit:
I believe I can fly
La première qualité qu’on peut reconnaitre à Pascale Ferran, c’est sa capacité à nous étonner. Sur une trame étique, elle s’applique à tisser une poésie singulière, éprouvante dans son rapport au temps, émouvante par instant, déconcertante, souvent. Bird People est un film sur le décrochage. Dans un univers urbain longuement filmé, où les réseaux sont d’abord terrestres (le métro, le taxi) puis aériens, les personnages se détachent progressivement pour accéder à une contemplation en surplomb d’un monde qui les étouffait jusqu’alors. On abandonne la fac pour Audrey, femme, job et enfants pour Gary. Tout a du sens, tout se comprend. Mais de la même façon que les repères des protagonistes les contraignent, Ferran dynamite en toute discrétion ceux de notre expérience de spectateur. Le film n’est pas véritablement engagé, et dilue souvent son propos dans une gestion du rythme et du temps tout à fait singulière. Très long (2h10) au regard de la maigreur de son récit, il ajoute l’expérience du temps par la dilatation de scènes jusqu’au point de rupture. L’exposition sur le travail d’Audrey à l’hôtel procède ainsi par insistance sur les gestes, zooms surexplicites sur les numéros de chambre, les tâches à réaliser. On comprend bien l’instance du contrepoint par rapport à l’envolée de la suite du film, ça n’en reste pas moins assez laborieux, de même que l’interminable conversation entre Gary et sa femme, et l’insistance sur le rapport à l’écran et aux casques de tous les citadins. Il est étrange de se dire que Pascale Ferran, auteur du splendide Lady Chatterley, puisse être taxée de maladresse. Ces procédés forcément volontaires sont cependant assez limités dans leur pertinence et leur efficacité. Il n’en demeure pas moins que le film est d’une indéniable maitrise : le cadrage des intérieurs, le travail sur les seconds plans des fenêtres et l’univers orthonormé de l’hôtel sont réellement fascinant. Toute la thématique du détachement dans un cadre impersonnel urbain, sorte de réponse en contrepoint à la sensualité en forêt de Lady Chatterley, est nourrie d’une force plastique indiscutable. Les comédiens sont excellents, et Anaïs Demoustier d’un naturel désarmant qui nous fait accepter à peu près tout ce que cet étrange scénario nous réserve. A contempler les scènes finales, on se prend à penser que celui-ci fut avant tout un prétexte de metteur en scène : longuement préparées, toutes les séquences vues du ciel sont un film autonome où la jubilation éclate. Après une course folle dans les couloirs de l’aéroport, Charles de Gaulle vue du ciel, de nuit, avec « Space Oddity » en fond sonore a tout de la récompense absolue : d’une fluidité étourdissante, d’une poésie délicieuse la séquence ne justifie peut-être pas le film dans sa totalité, mais impressionne durablement. (6,5/10) Je ne suis pas tout à fait d'accord avec toi sur un point: La scène entre Gary et sa femme m'a beaucoup ému, c'est pour moi un temps fort du film. Globalement, j'ai trouvé le film magnifique et très émouvant, Josh Charles est impressionnant. Il a fait écho à certaines choses perso chez moi comme rarement un film peut le faire, je suis sorti assez bouleversé. Oui, tu n'es pas le premier à le remarquer, un truc a du m'échapper pour cette scène. Je repense souvent à ce film depuis, il m'a marqué. | |
| | | Azbinebrozer personne âgée
Nombre de messages : 2751 Date d'inscription : 12/03/2013 Age : 63 Localisation : Teuteuil Humeur : mondaine
| Sujet: Re: Voyage en salle obscure... Mar 15 Juil 2014 - 0:17 | |
| + 1 Moon sur cette scène entre mari et femme. Interminable ce serait plutôt pour moi Nulla l'attente avant cette scène comme lorsqu'on attend que l'abcès soit crevé. "L'amant de Lady chaterley" s'achevait sur une magnifique scène d'affirmation de liberté portée par la femme. Ici la perspective est renversée, splendide aussi. Depuis les années 70, l'émancipation, le point de vue moral au cinéma, dans 95% des cas c'est la femme qui le porte. Ici non. En fait, il me semble que le point de vue du mari est encore ici celui d'une femme, celui de la cinéaste qui offre un magnifique cadeau d'amour à son personnage. D'une part parce que cette scène est irréelle : 95 % (c'est scientifique, c'est mon département ! ) des hommes qui partent le font pour une autre femme. D'autre part, particulièrement aux États-Unis où le statut de soutien de famille est plus important qu'en Europe, c'est une scène moralement plus tabou. Renvoyer l'homme à une simple histoire de sexe aurait posé moins de questions sur la "fonction" de chacun dans la famille que celle posée par le mari ici. Bien sûr l'homme agit ici comme un homme : il dit si peu... | |
| | | Nulladies Cinéman
Nombre de messages : 2734 Date d'inscription : 28/12/2013 Age : 47
| Sujet: Re: Voyage en salle obscure... Mar 15 Juil 2014 - 8:56 | |
| - Azbinebrozer a écrit:
- + 1 Moon sur cette scène entre mari et femme.
Interminable ce serait plutôt pour moi Nulla l'attente avant cette scène comme lorsqu'on attend que l'abcès soit crevé. "L'amant de Lady chaterley" s'achevait sur une magnifique scène d'affirmation de liberté portée par la femme. Ici la perspective est renversée, splendide aussi.
Depuis les années 70, l'émancipation, le point de vue moral au cinéma, dans 95% des cas c'est la femme qui le porte. Ici non. En fait, il me semble que le point de vue du mari est encore ici celui d'une femme, celui de la cinéaste qui offre un magnifique cadeau d'amour à son personnage. D'une part parce que cette scène est irréelle : 95 % (c'est scientifique, c'est mon département ! ) des hommes qui partent le font pour une autre femme. D'autre part, particulièrement aux États-Unis où le statut de soutien de famille est plus important qu'en Europe, c'est une scène moralement plus tabou. Renvoyer l'homme à une simple histoire de sexe aurait posé moins de questions sur la "fonction" de chacun dans la famille que celle posée par le mari ici.
Bien sûr l'homme agit ici comme un homme : il dit si peu... très juste, en effet. | |
| | | Nulladies Cinéman
Nombre de messages : 2734 Date d'inscription : 28/12/2013 Age : 47
| Sujet: Re: Voyage en salle obscure... Mar 15 Juil 2014 - 8:57 | |
| Les sombres feux de l’artifice. Il faut un certain temps pour se rendre compte que Black Coal, comme son titre nous l’indiquait pourtant, est avant tout une nouvelle déclinaison sur le film noir. Femme victime pouvant s’avérer fatale, flic déchu et alcoolique mélangeant solitude, passion et enquête pour tenter de maintenir un semblant de sens à son existence, et tableau désenchanté d’une société crasseuse et sans espoir. Diao Yinan, puisqu’il est dans la référence, prend le parti d’une esthétique assez hétérogène. Si le code du film noir semble respecté, instaurant une enquête somme toute assez classique (et à rallonge un peu superfétatoire sur la fin) et une atmosphère au suspense plutôt efficace, c’est surtout dans les à-côtés qu’il surprend. L’intrusion du grotesque par les ratés du protagoniste, les changements d’atmosphère et de plastique en fonction des univers jalonnent un film comme un parcours étonnant où l’on peut plus prévoir la direction prise. La scène de fusillade dans le salon de coiffure, abrupte et acidulée comme un bonbon au poivre, en est l’archétype : séduisante, violente et poétique. L’hétérogénéité ne fonctionne pas pour autant sur toute la longueur du film qui de fait parait assez interminable, ne cessant de doubler d’une séquence conclusive une autre qui la prolonge. Ce qui pèche dans le récit semble donc équilibré par la mise en scène, souvent impeccable, et assez fascinante. Là aussi, pas de ligne de conduite. L’un des premiers plans où la caméra tourne sur elle-même, prenant le point de vue du charbon déversé d’une benne de camion, laissait présager des effets gratuits. Il n’en est rien. Les séquences de patinage sur un Beau Danuble Bleu à la sauce synthé, les plans urbains sont d’une grande maitrise. Et surtout, le film vaut par une séquence époustouflante, plan séquence sous un tunnel qui, dans une double révolution à 360°, permet une ellipse de 5 ans. Virtuose, mystérieuse, cette scène révèle les trésors cachés d’un film qui, sous les coutures d’un récit un peu brouillon, recèle une forme souvent fascinante. | |
| | | Zwaffle un mont de verres
Nombre de messages : 1724 Date d'inscription : 08/01/2014 Age : 47
| Sujet: Re: Voyage en salle obscure... Mar 15 Juil 2014 - 10:13 | |
| - Nulladies a écrit:
L’initiation à l’humanité
Quand il n’a plus rien à prouver, le génie se trouve face à un choix : approfondir dans la même veine, ou tout remettre en jeu. Isao Takahata opte aujourd’hui pour cette dernière alternative, à travers un dessin entièrement renouvelé, dénotant fortement par rapport à la tendance actuelle. Les couleurs pastel de l’aquarelle, le croquis mouvant des silhouettes sont un pur enchantement. Le prologue consacré à la nature est éblouissant, ode impressionniste à la forêt printanière, dans un lyrisme aussi ténu que communicatif. La légitimité du dessin n’a jamais été aussi pertinente que dans la première partie du film, qui voit conjointement naitre l’enfant qui grandit et les croquis qui le dessinent : la silhouette s’affine sous nos yeux, et la simplicité des traits contient toute l’innocence et la splendeur indicible du premier éclat de rire, d’une galipette ou des premiers pas. Par la suite, on est surpris de voir à quel point cette même pudeur graphique permet la retranscription des émotions les plus subtiles. Le visage de Pousse de bambou, gracile et tout en inflexions est un livre ouvert qui parvient à bouleverser à maintes reprises. Lorsqu’il se fait plus grave, le récit sait jouer sur sa longueur (près de 2h20) pour déployer toute sa charge émotionnelle : pour avoir grandi avec la princesse, pour avoir communié avec elle dans la nature, nous mesurons toute l’amertume des déchirements à venir, tous les renoncements sur lesquels se fondent l’âge adulte, ici assimilé à la civilisation et au pouvoir. Le conte est ainsi d’une grande richesse de par les thèmes qu’il brasse : adolescence, foi, richesse… Pour dessiner, sans qu’on s’y attende, une très grande histoire d’amour. Sans dévoiler les ressorts du final, on ne peut que saluer l’habileté avec laquelle il combine les thèmes mythologiques et la réflexion sur notre condition. Par la simplicité d’un dessin qui nous ramène aux émotions premières, Le conte de la princesse Kaguya décape tout le vernis du film d’animation pour nous émouvoir avec une force qu’on pensait enfouie dans notre propre enfance : de ce fait, ce film conjugue les parcours de son héroïne avec celui du spectateur : une initiation à l’humanité. vu ce weekend, vraiment magnifique le dessin est somptueux | |
| | | moonriver Comme un Lego
Nombre de messages : 4790 Date d'inscription : 02/01/2014 Age : 54 Localisation : IDF
| Sujet: Re: Voyage en salle obscure... Mar 15 Juil 2014 - 11:26 | |
| [quote="Azbinebrozer"]
Bien sûr l'homme agit ici comme un homme : il dit si peu...[/quote]
OUI. C'est notamment pour cela que la scène est si juste | |
| | | Nulladies Cinéman
Nombre de messages : 2734 Date d'inscription : 28/12/2013 Age : 47
| Sujet: Re: Voyage en salle obscure... Dim 20 Juil 2014 - 8:24 | |
| La chair est triste, hélas, et j’ai tenté de vivre L’argument est éculé : la belle alien humanoïde, planturoïde attire les mâles en rut pour un coït s’inspirant de celui de la mante religieuse. La mission est élémentaire tant les terriens sont rudimentaires : on ramasse, on chauffe, on consomme. Sans programme annoncé, à l’aide de complices motards qui tranchent les grands espaces en cavaliers discrets de l’apocalypse, la toile se tisse avec une assurance glaciale. Notre belle étrangère pose ainsi, au fil des moissons, son regard indifférent sur la Terre. Persane au milieu des humains, elle scrute la foule, apprend, et livre de cette espèce un tableau sans fard, tristement médiocre. L’effroi lui-même semble anesthésié, rendus confus par des séquences graphiques expérimentales qui semblent toujours receler un sens qui ne sera jamais totalement explicité. L’introduction renvoie en effet à la conjonction astrale de 2001, tandis que le trip central évoque à demi-mot le passage de la chair par une centrifugeuse immatérielle. L’esthétique générale du film est entièrement conditionnée par l’étranger et son regard : longs plans fixes, dilatant le temps au-delà du raisonnable, pour une contemplation dénuée de toute forme de sacré. Un regard naturaliste, voire d’entomologiste sur les petits êtres grouillants que nous sommes, candidats inconscients au sacrifice. Mais alors qu’on nous rive au point de vue de l’envahisseur, de brusques saillies d’humanité nous font basculer vers nos semblables, si misérables soient-ils : ce sont des érections létales, ou les hurlements d’un bébé sur une plage de galets envahie par la marée montante. C’est aussi une vision cauchemardesque sur un autel de sacrifice liquide et opaque, sensitif et fascinant. Progressivement, la foule se dissémine et la quête change de nom : la demoiselle, consciente de son attrait, va s’interroger sur la nature de son corps, tandis que le réalisateur insistera sur la nature du monde sur lequel elle œuvre : la nature s’étend, les plans s’élargissent et magnifient une Ecosse sauvage et froide d’humidité. Forêts, mers, brumes envahissent l’écran et nuisent à la mission de l’envahisseuse s’initiant à l’émotion humaine. Face aux divers miroirs qui émaillent son parcours, celle-ci questionne l’enveloppe qu’on lui a assignée. La nudité, la chair, l’incarnation au sens le plus strict du terme. Scarlett Johansson était la voix post-humaine dans Her. Elle est ici le corps infra humain, cette masse carnée qu’on observe avec distance, et qui ne fascine que les humains. La nudité tant évoquée autour du film subit le même traitement plastique que les autres sujets contemplés. [Spoils] Le tournant du film voyant la femme abandonner sa mission laisse supposer le retour sur les rails de la convenance. Face au puceau difforme, face à l’homme dénué d’intentions priapiques, elle s’ouvre et semble s’humaniser. La crainte pointe alors de voir les audaces initiales s’étioler en faveur d’un discours rebattu sur les vertus de l’amour humain. Tout s’inverse donc, et celle qui entrainait se laisse prendre la main. Le twist interrompant son imminent rapport sexuel avec un humain est l’une des excellentes idées d’un scénario sans concessions, dont les renversements s’amplifient au point de faire passer la prédatrice au statut de victime, et révéler l’hostilité du genre humain. La nature, toujours plus large, absorbe les êtres qui veulent s’y terrer, mais ne pourront le faire qu’au prix d’une dissolution réelle : celle de la chair dévoilée, dénudée avant l’holocauste salvatrice. Fascinant, audacieux, Under the skin questionne avec froideur notre humanité et notre chair, sur laquelle se cristallise pourtant toute notre mythologie du désir. | |
| | | Nulladies Cinéman
Nombre de messages : 2734 Date d'inscription : 28/12/2013 Age : 47
| Sujet: Re: Voyage en salle obscure... Lun 21 Juil 2014 - 20:46 | |
| En prolongement, son précédent film : Le récit a bien des similitudes avec le sexe : les préliminaires rendent fou, l’acte lui-même est un élan vers un sommet sur lequel on se sent souvent bien seul. Le pitch d’un film est une promesse souvent excitante, et c’est le cas ici : dix ans après la mort de son mari, la veuve sur le point de se remarier reçoit la visite d’un enfant de dix ans qui lui déclare être feu son mari, et lui demande de ne pas refaire sa vie. Dès le départ, tout fonctionne. L’atmosphère policée et laiteuse des appartements huppés new-yorkais se voit investie d’un malaise guindé par l’irruption de cet enfant à qui on répond par des sourires embarrassés. La photographie accroit cette ambiance mortifère où les personnages semblent fusionner avec leur papier peint et n’être eux-mêmes que des spectres, dévorés par des conventions sociales et un statut auquel personne ne croit vraiment. Avec ses cheveux courts, Nicole Kidman n’a jamais paru aussi étrangère à la race humaine, et elle joue aussi bien que chez Kubrick, auquel le film doit d’ailleurs beaucoup. Travellings dans les couloirs feutrés, insistance sur les visages et rareté des mots, impuissants face aux enjeux émotionnels, luxuriance de la musique sont autant de citations qui traversent cette œuvre de jeunesse de Glazer qui n’a jamais caché son admiration pour le maitre. Difficile aussi de ne pas penser à Barry Lyndon lors de la scène de déchainement du second mari qui fesse l’enfant lors du concert, tant elle ressemble à celle qui marque le début de la fin pour Barry. Film d’intérieurs, claustrophobe et anxiogène, Birth fonctionne sur son exploration singulière du deuil et des ravages d’un amour inconditionnel sur les rives de la pédophilie et de l’aliénation passionnelle, porté par l’interprétation intense de Kidman. Ozon, de temps à autre, ose l’épure et les béances d’un scénario qui ne tenterait pas de tout expliquer : c’est le cas dans ses meilleurs films, « Sous le sable » et le mésestimé « Jeune et jolie ». On se prend à fantasmer sur ce qu’aurait donné la fin de Birth s’il en avait pris les commandes. Car le dénouement a tout de la fausse couche ici, tentant maladroitement de rationaliser et tamiser l’épaisseur d’un mystère… Ici, Glazer, aidé par JC Carrère, délaisse tout ce qui faisait la saveur poisseuse et déroutante d’Eyes Wide Shut. On pourrait s’arrêter à cette dissonance finale, ou choisir de garder en mémoire toutes les promesses intenses des préliminaires pour y voir la maitrise de celui qui osera s’affranchir de la norme dans son opus suivant, dix ans plus tard, Under the Skin | |
| | | Azbinebrozer personne âgée
Nombre de messages : 2751 Date d'inscription : 12/03/2013 Age : 63 Localisation : Teuteuil Humeur : mondaine
| Sujet: Re: Voyage en salle obscure... Dim 27 Juil 2014 - 19:50 | |
| - Nulladies a écrit:
La chair est triste, hélas, et j’ai tenté de vivre
L’argument est éculé : la belle alien humanoïde, planturoïde attire les mâles en rut pour un coït s’inspirant de celui de la mante religieuse. La mission est élémentaire tant les terriens sont rudimentaires : on ramasse, on chauffe, on consomme. Sans programme annoncé, à l’aide de complices motards qui tranchent les grands espaces en cavaliers discrets de l’apocalypse, la toile se tisse avec une assurance glaciale. Notre belle étrangère pose ainsi, au fil des moissons, son regard indifférent sur la Terre. Persane au milieu des humains, elle scrute la foule, apprend, et livre de cette espèce un tableau sans fard, tristement médiocre. L’effroi lui-même semble anesthésié, rendus confus par des séquences graphiques expérimentales qui semblent toujours receler un sens qui ne sera jamais totalement explicité. L’introduction renvoie en effet à la conjonction astrale de 2001, tandis que le trip central évoque à demi-mot le passage de la chair par une centrifugeuse immatérielle. L’esthétique générale du film est entièrement conditionnée par l’étranger et son regard : longs plans fixes, dilatant le temps au-delà du raisonnable, pour une contemplation dénuée de toute forme de sacré. Un regard naturaliste, voire d’entomologiste sur les petits êtres grouillants que nous sommes, candidats inconscients au sacrifice. Mais alors qu’on nous rive au point de vue de l’envahisseur, de brusques saillies d’humanité nous font basculer vers nos semblables, si misérables soient-ils : ce sont des érections létales, ou les hurlements d’un bébé sur une plage de galets envahie par la marée montante. C’est aussi une vision cauchemardesque sur un autel de sacrifice liquide et opaque, sensitif et fascinant. Progressivement, la foule se dissémine et la quête change de nom : la demoiselle, consciente de son attrait, va s’interroger sur la nature de son corps, tandis que le réalisateur insistera sur la nature du monde sur lequel elle œuvre : la nature s’étend, les plans s’élargissent et magnifient une Ecosse sauvage et froide d’humidité. Forêts, mers, brumes envahissent l’écran et nuisent à la mission de l’envahisseuse s’initiant à l’émotion humaine. Face aux divers miroirs qui émaillent son parcours, celle-ci questionne l’enveloppe qu’on lui a assignée. La nudité, la chair, l’incarnation au sens le plus strict du terme. Scarlett Johansson était la voix post-humaine dans Her. Elle est ici le corps infra humain, cette masse carnée qu’on observe avec distance, et qui ne fascine que les humains. La nudité tant évoquée autour du film subit le même traitement plastique que les autres sujets contemplés. [Spoils] Le tournant du film voyant la femme abandonner sa mission laisse supposer le retour sur les rails de la convenance. Face au puceau difforme, face à l’homme dénué d’intentions priapiques, elle s’ouvre et semble s’humaniser. La crainte pointe alors de voir les audaces initiales s’étioler en faveur d’un discours rebattu sur les vertus de l’amour humain. Tout s’inverse donc, et celle qui entrainait se laisse prendre la main. Le twist interrompant son imminent rapport sexuel avec un humain est l’une des excellentes idées d’un scénario sans concessions, dont les renversements s’amplifient au point de faire passer la prédatrice au statut de victime, et révéler l’hostilité du genre humain. La nature, toujours plus large, absorbe les êtres qui veulent s’y terrer, mais ne pourront le faire qu’au prix d’une dissolution réelle : celle de la chair dévoilée, dénudée avant l’holocauste salvatrice.
Fascinant, audacieux, Under the skin questionne avec froideur notre humanité et notre chair, sur laquelle se cristallise pourtant toute notre mythologie du désir. 'tain même en vacances tu lâches pas l'affaire ! Bon après... 8 h 24... ça fait complètement négligé ! Yes ! J'ai vraiment aimé ce film. En fait pendant je me suis parfois un peu ennuyé mais il marque ! D'ailleurs je ne regarde plus les filles pareil, pour commencer celles en camionnette. Une question Nulla, est-ce qu'il y a vraiment un point de vue moral dans ce film ou simplement une rupture du plan naturel des aliens ? Est-ce qu'elle s’humanise lors de la rencontre avec l'homme difforme ? Est-ce vraiment elle qui est responsable du fait qu'il ressort de la maison ? Je n'ai pas vraiement de certitude là-dessus. Le visage difforme de cet homme n'est pas utile pour les aliens. Il est rejeté par la « chaîne », pour autant les aliens ne doivent pas le laisser retourner chez lui. Ils rattrape sa sortie... Cette lecture te parait-elle possible ? On aurait alors un alien (Scarlett) dont le programme est « cassé » qui doit errer près des hommes. Une lecture dans laquelle l'humanisation serait peut-être une simple illusion, comme une coïncidence ? Possible ça ? terriblement froid. | |
| | | Nulladies Cinéman
Nombre de messages : 2734 Date d'inscription : 28/12/2013 Age : 47
| Sujet: Re: Voyage en salle obscure... Dim 27 Juil 2014 - 19:53 | |
| - Azbinebrozer a écrit:
- Nulladies a écrit:
La chair est triste, hélas, et j’ai tenté de vivre
L’argument est éculé : la belle alien humanoïde, planturoïde attire les mâles en rut pour un coït s’inspirant de celui de la mante religieuse. La mission est élémentaire tant les terriens sont rudimentaires : on ramasse, on chauffe, on consomme. Sans programme annoncé, à l’aide de complices motards qui tranchent les grands espaces en cavaliers discrets de l’apocalypse, la toile se tisse avec une assurance glaciale. Notre belle étrangère pose ainsi, au fil des moissons, son regard indifférent sur la Terre. Persane au milieu des humains, elle scrute la foule, apprend, et livre de cette espèce un tableau sans fard, tristement médiocre. L’effroi lui-même semble anesthésié, rendus confus par des séquences graphiques expérimentales qui semblent toujours receler un sens qui ne sera jamais totalement explicité. L’introduction renvoie en effet à la conjonction astrale de 2001, tandis que le trip central évoque à demi-mot le passage de la chair par une centrifugeuse immatérielle. L’esthétique générale du film est entièrement conditionnée par l’étranger et son regard : longs plans fixes, dilatant le temps au-delà du raisonnable, pour une contemplation dénuée de toute forme de sacré. Un regard naturaliste, voire d’entomologiste sur les petits êtres grouillants que nous sommes, candidats inconscients au sacrifice. Mais alors qu’on nous rive au point de vue de l’envahisseur, de brusques saillies d’humanité nous font basculer vers nos semblables, si misérables soient-ils : ce sont des érections létales, ou les hurlements d’un bébé sur une plage de galets envahie par la marée montante. C’est aussi une vision cauchemardesque sur un autel de sacrifice liquide et opaque, sensitif et fascinant. Progressivement, la foule se dissémine et la quête change de nom : la demoiselle, consciente de son attrait, va s’interroger sur la nature de son corps, tandis que le réalisateur insistera sur la nature du monde sur lequel elle œuvre : la nature s’étend, les plans s’élargissent et magnifient une Ecosse sauvage et froide d’humidité. Forêts, mers, brumes envahissent l’écran et nuisent à la mission de l’envahisseuse s’initiant à l’émotion humaine. Face aux divers miroirs qui émaillent son parcours, celle-ci questionne l’enveloppe qu’on lui a assignée. La nudité, la chair, l’incarnation au sens le plus strict du terme. Scarlett Johansson était la voix post-humaine dans Her. Elle est ici le corps infra humain, cette masse carnée qu’on observe avec distance, et qui ne fascine que les humains. La nudité tant évoquée autour du film subit le même traitement plastique que les autres sujets contemplés. [Spoils] Le tournant du film voyant la femme abandonner sa mission laisse supposer le retour sur les rails de la convenance. Face au puceau difforme, face à l’homme dénué d’intentions priapiques, elle s’ouvre et semble s’humaniser. La crainte pointe alors de voir les audaces initiales s’étioler en faveur d’un discours rebattu sur les vertus de l’amour humain. Tout s’inverse donc, et celle qui entrainait se laisse prendre la main. Le twist interrompant son imminent rapport sexuel avec un humain est l’une des excellentes idées d’un scénario sans concessions, dont les renversements s’amplifient au point de faire passer la prédatrice au statut de victime, et révéler l’hostilité du genre humain. La nature, toujours plus large, absorbe les êtres qui veulent s’y terrer, mais ne pourront le faire qu’au prix d’une dissolution réelle : celle de la chair dévoilée, dénudée avant l’holocauste salvatrice.
Fascinant, audacieux, Under the skin questionne avec froideur notre humanité et notre chair, sur laquelle se cristallise pourtant toute notre mythologie du désir. 'tain même en vacances tu lâches pas l'affaire ! Bon après... 8 h 24... ça fait complètement négligé !
Yes ! J'ai vraiment aimé ce film. En fait pendant je me suis parfois un peu ennuyé mais il marque ! D'ailleurs je ne regarde plus les filles pareil, pour commencer celles en camionnette.
Une question Nulla, est-ce qu'il y a vraiment un point de vue moral dans ce film ou simplement une rupture du plan naturel des aliens ? Est-ce qu'elle s’humanise lors de la rencontre avec l'homme difforme ? Est-ce vraiment elle qui est responsable du fait qu'il ressort de la maison ? Je n'ai pas vraiement de certitude là-dessus. Le visage difforme de cet homme n'est pas utile pour les aliens. Il est rejeté par la « chaîne », pour autant les aliens ne doivent pas le laisser retourner chez lui. Ils rattrape sa sortie... Cette lecture te parait-elle possible ? On aurait alors un alien (Scarlett) dont le programme est « cassé » qui doit errer près des hommes. Une lecture dans laquelle l'humanisation serait peut-être une simple illusion, comme une coïncidence ? Possible ça ? terriblement froid. J'ai eu très peur des développements à partir de cette scène, et lorsqu'elle est receuillie par un mec qui pour une fois ne veut pas la sauter. Si j'ai vraiment aimé le film, c'est pour le twist quand elle se donne à lui, et pour le fait qu'effectivement, on ne cherche pas à l'humaniser pour retrouver les rails du récit conventionnel. C'est vraiment, comme tu dis, la froideur qui prédomine. | |
| | | Zwaffle un mont de verres
Nombre de messages : 1724 Date d'inscription : 08/01/2014 Age : 47
| Sujet: Re: Voyage en salle obscure... Lun 28 Juil 2014 - 9:05 | |
| je crois que je tiens pour le moment mon film de l'année beaucoup ont crié au chef d'oeuvre mais ce qui est plaisant dans le film, c'est qu'il ne cherche jamais la virtuosité que son dispositif lui aurait pourtant permis d'exploiter à fond ici, pas d'intrigue sur-écrite, juste le temps qui passe et des moments souvent anodins qui évitent justement toutes les scènes "obligées" auxquelles on aurait pu légitimement s'attendre du coup, ça marche beaucoup à coup d'ellipses (c'est surtout grâce aux coupes de cheveux des gamins qu'on voit qu'on est passés à l'année suivante) les acteurs sont tous nickel et le gamin (qui n'en est plus un à la fin du film) est cinégénique au possible, complètement naturel, pas besoin d'en faire des tonnes le film n'est pas 100% parfait (on voit un peu trop arriver le coup du beau-père alcoolique) et c'est finalement quand il en fait le moins qu'il parvient à émouvoir (je dois reconnaître que j'avais les larmes aux yeux vers la fin) franchement, la seule pensée que j'ai eue à la fin du film c'est "j'espère qu'ils ont prévu de tourner les 12 prochaines années" et puis un film à la BO aussi soignée (on sent qu'ils se sont fait plaisir), entre Wilco, Arcade Fire, etc., ça fait du bien | |
| | | moonriver Comme un Lego
Nombre de messages : 4790 Date d'inscription : 02/01/2014 Age : 54 Localisation : IDF
| Sujet: Re: Voyage en salle obscure... Mar 5 Aoû 2014 - 9:19 | |
| Après Bird People, qui m'a marqué comme ne l'avait pas fait un film depuis longtemps, je me décide à aller voir le dernier Téchiné. Parce que je vais toujours voir en salle les films de Téchiné. Parce que je peux compter sur lui pour ne pas me décevoir. Sauf cette fois. Les 2 premiers tiers du film sont agréables. On suit l'histoire avec un certain plaisir comme on regarde un biopic sur Johnny Cash ou Yves St Laurent. Mais c'est lisse. Téchiné n'arrive pas à transmettre la tension inhérente à cette histoire que l'on connait assez bien. Il n'apporte rien. Canet s'en sort bien, Deneuve est parfaite (comme toujours), Aenel alterne les bons moments avec un jeu un peu pleurnichard qui irrite autant le personnage de Guillaume Canet que le spectateur. La reconstitution des années 70 sur la cote et de la guerre des casinos est plutôt un point fort du film. La dernière partie en revanche est complètement ratée. Le procès, le passage des années 70 à nos jours, tout fait factice, fabriqué et trop explicatif: pas besoin de montrer Deneuve pleurer 10 secondes sur un canapé pour comprendre que le procès la bouleverse. J'ai découvert au générique de fin que le scenario est tiré du livre de la mère d'Agnes Le Roux et de son oncle .... Je comprends mieux pourquoi, assez discrètement, le film tente de démontrer, sans le montrer, que M Agnelet est bien responsable de la disparition. Enfin, pourquoi le frère n’est jamais montré ou même jamais nommé dans le film ? Bref, un coup dans l’eau pour Techiné. C’est lui qui est en charge de l’adaptation cinéma de « En finir avec Eddy Bellegueule ». Saura-t-il retranscrire sur écran la force inouïe de ce livre ? | |
| | | Nulladies Cinéman
Nombre de messages : 2734 Date d'inscription : 28/12/2013 Age : 47
| Sujet: Re: Voyage en salle obscure... Mar 5 Aoû 2014 - 9:22 | |
| la bande annonce m'avait sacrément refroidi, tu confirmes mes craintes. | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Voyage en salle obscure... Mar 5 Aoû 2014 - 9:23 | |
| Finalement j'ai zappé ce film, la bande-annonce m'ayant tout à fait donné l'impression que tu décris. J'attendrai le DVD ! |
| | | Zwaffle un mont de verres
Nombre de messages : 1724 Date d'inscription : 08/01/2014 Age : 47
| Sujet: Re: Voyage en salle obscure... Mar 5 Aoû 2014 - 9:30 | |
| - Nulladies a écrit:
- la bande annonce m'avait sacrément refroidi, tu confirmes mes craintes.
tu m'étonnes, quand j'ai vu Canet et Deneuve dans la BA, j'ai trouvé leur jeu atroce, tout sauf naturel | |
| | | moonriver Comme un Lego
Nombre de messages : 4790 Date d'inscription : 02/01/2014 Age : 54 Localisation : IDF
| Sujet: Re: Voyage en salle obscure... Mar 5 Aoû 2014 - 9:55 | |
| J'y suis allé sans rien voir, ni BA ni critiques (qui sont bonnes cela dit). J'aurai pas dû! _________________ "C'est l'heure où doucement s'élève Parmi les ombres Du coeur du monde Le chant des terres"
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| | | Nulladies Cinéman
Nombre de messages : 2734 Date d'inscription : 28/12/2013 Age : 47
| Sujet: Re: Voyage en salle obscure... Mer 6 Aoû 2014 - 7:19 | |
| Quelques grammes de finesse dans un film hirsute. La bande annonce m’avait en son temps légèrement intrigué, et les interprètes sont suffisamment bon pour qu’on se laisse convaincre. Très petite comédie que j’oublierai assez rapidement, Tristesse Club joue sur plusieurs registres. L’un, plutôt insolite et original, donne le bon rôle à Macaigne et sa maladresse par instants proche de la comédie, tandis que Laffite, toujours très bon lorsqu’il s’agit d’incarner un con, illustre un aspect plus convenu et cousu de fil blanc. L’intrigue n’a pas grand intérêt, et les étrangetés qu’on nous promettait restent finalement assez frileuses. Restent des agressions par des chiens errants, une lolita de 16 ans voulant organiser un remake de L’Empire des Sens, les vertus thérapeutiques d’un canon à balles de tennis ou une suicidaire dans un slow chaotique, petites étincelles émaillant un parcours général beaucoup plus dispensable. | |
| | | lalou grand petit homme
Nombre de messages : 1019 Date d'inscription : 30/12/2013 Age : 54 Localisation : Sugar Mountain
| Sujet: Re: Voyage en salle obscure... Mar 12 Aoû 2014 - 1:01 | |
| Ma fille m'a poussé pour aller voir ça... et en 3D en plus Pourquoi les fait-on parler ces acteurs?... Ils se cassent vraiment le cul (et dépensent du fric) pour rien à Hollywood. Les chorégraphies sont sublimes, qu'on choisisse des bons morceaux (moins R'n'B, plus funk) et franchement il y a de quoi passer un bon moment. Pourquoi des scripts nazes?.. Des acteurs insipides?.. Qu'ils dansent et point barre! Ma fille et ses copines ont passé un bon moment et je suis un super papa... | |
| | | Azbinebrozer personne âgée
Nombre de messages : 2751 Date d'inscription : 12/03/2013 Age : 63 Localisation : Teuteuil Humeur : mondaine
| Sujet: Re: Voyage en salle obscure... Dim 17 Aoû 2014 - 22:06 | |
| Un film avec une palme de festival !!!! J'aime bien quand c'est long ! 3 h 16 quand même ! Allez voir si ça vous tente dans un très bon cinéma pour profiter de la très grosse qualité de cinémascope ! J'ai reculé de plusieurs rangs pour mieux en profiter. Oubliez aussi les références assommantes... Faut être en forme et motivé c'est sûr. Pas abscons les dialogues non, à part un avec la sœur qui prend sens très vite. Non juste que le film en est blindé ! J'ai aimé sans être vraiment abasourdi, ni si touché profondément que ça. Dans le genre déchirement familial et révélation des personnalités, il me semble qu'on voit venir le portrait et les failles du personnages principal dès la première 1/2 h. Les réactions sont aussi parfois un peu épaisses... Mais le film a plein d'autres atouts ! 4/5 | |
| | | Zwaffle un mont de verres
Nombre de messages : 1724 Date d'inscription : 08/01/2014 Age : 47
| | | | Nulladies Cinéman
Nombre de messages : 2734 Date d'inscription : 28/12/2013 Age : 47
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