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| Voyage en salle obscure... | |
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Tony's Theme air guitariste
Nombre de messages : 9160 Date d'inscription : 08/04/2009
| Sujet: Re: Voyage en salle obscure... Mar 10 Juin 2014 - 14:16 | |
| - ELSD a écrit:
- Pour les X-Men je comprends la réaction, quand tu as connu l'époque des Specials Strange, Spidey et autres Nova.
Forcément, tu deviens pointilleux sur la chronologie, les costumes etc.. (d'ailleurs en France Wolverine s'appelait Serval )
Le pire de tout pour moi c'est le personnage de Nick Fury (pas dans les X-Men je sais):
qui devient :
Il y a pire encore On voit que tu n'as pas encore vu le casting du rebbot des 4 fantastiques http://www.imdb.com/title/tt1502712/?ref_=nm_flmg_dr_3Jamie Bell -> Ben Grimm (La chose) Michael B. Jordan -> Johnny Storm (La torche humaine) Toby Kebbell -> Fatalis | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Voyage en salle obscure... Mar 10 Juin 2014 - 14:27 | |
| Ils sont nazes, vraiment ! Pour ma part j'attends depuis toujours : |
| | | UnderTheScum
Nombre de messages : 866 Date d'inscription : 08/04/2014
| Sujet: Re: Voyage en salle obscure... Mar 10 Juin 2014 - 14:30 | |
| - ELSD a écrit:
- Pour les X-Men je comprends la réaction, quand tu as connu l'époque des Specials Strange, Spidey et autres Nova.
Forcément, tu deviens pointilleux sur la chronologie, les costumes etc.. (d'ailleurs en France Wolverine s'appelait Serval )
Le pire de tout pour moi c'est le personnage de Nick Fury (pas dans les X-Men je sais):
qui devient :
Je comprends, après Nick Fury est black dans l'univers Ultimate de Marvel qui fait partie des inspirations officielles pour Marvel Studio (surtout pour Avengers). Après pour moi les films n'ont pas spécialement à être identique aux comics, je m'en fou un peu (surtout que généralement je ne les aiment pas). Ce qui est plus emmerdant c'est les comics qui s'alignent sur le cinéma avec par exemple le vieux Nick Fury de l'univers classique qui à laisser sa place juste après Avengers à un nouveau Fury (son fils), black évidemment... Faudrait pas trop troubler les gens qui viennent lire des BDs après un blockbuster hein... Et avec le rythme fou de sorties de films de super-slip, de séries TV qui va aller encore en s'accélérant, l'influence sur les comics va grandissant, malheureusement. | |
| | | Zwaffle un mont de verres
Nombre de messages : 1724 Date d'inscription : 08/01/2014 Age : 47
| Sujet: Re: Voyage en salle obscure... Mar 10 Juin 2014 - 14:45 | |
| - elnorton a écrit:
- Je veux bien qu'on critique Pattinson pour Twilight (dont je n'ai jamais rien vu) mais je l'avais trouvé excellent dans Remember Me aux côtés de la non-moins (et même davantage) géniale Emilie De Ravin (qui campe le rôle de Claire dans Lost).
Je pensais faire un effort en allant voir un film pour ado, et ça volait bien plus haut que ça. Du coup, le Pattinson pour minettes, ça fait longtemps que je n'ai plus trop cette image-là de lui. j'ai pas eu l'occasion de le voir dans ses autres films post-Twilight mais je me doute qu'il devait déjà avoir cassé cette image de beau gosse pour midinettes (même si là, il y va tellement à fond qu'on pourrait presque le croire vraiment demeuré) ceci dit je pense que les 2 ados dont je parlais au dessus n'avaient clairement pas du voir ces films... | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Voyage en salle obscure... Mer 11 Juin 2014 - 22:12 | |
| - UnderTheScum a écrit:
- Dernièrement vu :
X-Men: Days of Future Past : jamais été très fan des X-Men de Singer (son cast, sa réalisation). En revanche j'avais beaucoup aimé le First Class de Vaughn, j'étais donc assez déçu quand celui-ci avait lâché le projet de suite et que Singer avait pris la suite.
Pareil (bien que X-Men 2 soit quand même un gros cran au-dessus des 1 et 3), du coup tu me rassures. |
| | | Nulladies Cinéman
Nombre de messages : 2734 Date d'inscription : 28/12/2013 Age : 47
| Sujet: Re: Voyage en salle obscure... Jeu 12 Juin 2014 - 6:39 | |
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| | | Nulladies Cinéman
Nombre de messages : 2734 Date d'inscription : 28/12/2013 Age : 47
| Sujet: Re: Voyage en salle obscure... Jeu 12 Juin 2014 - 6:40 | |
| I believe I can fly La première qualité qu’on peut reconnaitre à Pascale Ferran, c’est sa capacité à nous étonner. Sur une trame étique, elle s’applique à tisser une poésie singulière, éprouvante dans son rapport au temps, émouvante par instant, déconcertante, souvent. Bird People est un film sur le décrochage. Dans un univers urbain longuement filmé, où les réseaux sont d’abord terrestres (le métro, le taxi) puis aériens, les personnages se détachent progressivement pour accéder à une contemplation en surplomb d’un monde qui les étouffait jusqu’alors. On abandonne la fac pour Audrey, femme, job et enfants pour Gary. Tout a du sens, tout se comprend. Mais de la même façon que les repères des protagonistes les contraignent, Ferran dynamite en toute discrétion ceux de notre expérience de spectateur. Le film n’est pas véritablement engagé, et dilue souvent son propos dans une gestion du rythme et du temps tout à fait singulière. Très long (2h10) au regard de la maigreur de son récit, il ajoute l’expérience du temps par la dilatation de scènes jusqu’au point de rupture. L’exposition sur le travail d’Audrey à l’hôtel procède ainsi par insistance sur les gestes, zooms surexplicites sur les numéros de chambre, les tâches à réaliser. On comprend bien l’instance du contrepoint par rapport à l’envolée de la suite du film, ça n’en reste pas moins assez laborieux, de même que l’interminable conversation entre Gary et sa femme, et l’insistance sur le rapport à l’écran et aux casques de tous les citadins. Il est étrange de se dire que Pascale Ferran, auteur du splendide Lady Chatterley, puisse être taxée de maladresse. Ces procédés forcément volontaires sont cependant assez limités dans leur pertinence et leur efficacité. Il n’en demeure pas moins que le film est d’une indéniable maitrise : le cadrage des intérieurs, le travail sur les seconds plans des fenêtres et l’univers orthonormé de l’hôtel sont réellement fascinant. Toute la thématique du détachement dans un cadre impersonnel urbain, sorte de réponse en contrepoint à la sensualité en forêt de Lady Chatterley, est nourrie d’une force plastique indiscutable. Les comédiens sont excellents, et Anaïs Demoustier d’un naturel désarmant qui nous fait accepter à peu près tout ce que cet étrange scénario nous réserve. A contempler les scènes finales, on se prend à penser que celui-ci fut avant tout un prétexte de metteur en scène : longuement préparées, toutes les séquences vues du ciel sont un film autonome où la jubilation éclate. Après une course folle dans les couloirs de l’aéroport, Charles de Gaulle vue du ciel, de nuit, avec « Space Oddity » en fond sonore a tout de la récompense absolue : d’une fluidité étourdissante, d’une poésie délicieuse la séquence ne justifie peut-être pas le film dans sa totalité, mais impressionne durablement. (6,5/10) | |
| | | Nulladies Cinéman
Nombre de messages : 2734 Date d'inscription : 28/12/2013 Age : 47
| Sujet: Re: Voyage en salle obscure... Jeu 12 Juin 2014 - 6:43 | |
| ah oui, et visiblement il est pas passé quand je l'ai posté il y a quelques jours : That’s entertainment L’avantage à ne pas être un adepte et un connaisseur de comics, d’oublier à peu près tout de l’univers des X-men entre chaque épisode est de ne finalement pas en attendre grand-chose, et se ménager par conséquente de possibles bonnes surprises. Je manifestais récemment à l’endroit de Godzilla une exaspération concernant tout le cahier des charges habitues des blockbusters en ce qui concerne les valeurs sentimentales. L’intérêt des films de super-héros, et peut-être particulièrement des X-men, est de s’affranchir de ces thèmes. Mutants, orphelins par conséquent, la famille qu’ils forment se fait dans la douleur et se fonde sur la division : c’est une nouvelle fois la thématique structurante de cet épisode. Pas d’histoire d’amour, pas d’otages, pas d’enfants, mais l’instinct de survie et de vengeance d’une race toute entière. C’est ambitieux, c’est propre à cette franchise, et c’est plutôt sympathiquement scénarisé. Bien entendu, on a droit aux longueurs et aux discours de convenance sur l’espoir, la foi, le courage et les renoncements, mais sans dépasser le seuil de tolérance, lui-même assez élevé, convenons-en, en ce qui concerne les grandes lignes du scénario qui, dès qu’il fricote avec les voyages dans le temps prends de toute façon d’immenses risques en matière de crédibilité. L’alliance et les dissenssions entre les deux frères ennemis, déjà bien dessinées dans l’opus précédent, sont ici dignes d’intérêt. Surtout, on appréciera quelques scène maitresses jouant de l’atout des habilités singulières de nos chers mutants. La conversation avec la foule dans l’aéroport, les sauts dans l’espace pour jouer à cache-cache avec les Sentinelles ou le ralenti circulaire pour faire dévier les balles sont inventifs et mettent à profit ces pouvoirs pour une modeste magie de cinéma. De la même façon, le montage alterné final entre les deux époques est plutôt efficace et ménage une certaine tension. Sans qu’il révolutionne le cinéma d’action, ce film ne lui fait pas honte, et mérite même, ce qui est de plus en plus rare en ce qui me concerne, son label d’entertainment movie. | |
| | | UnderTheScum
Nombre de messages : 866 Date d'inscription : 08/04/2014
| Sujet: Re: Voyage en salle obscure... Jeu 12 Juin 2014 - 10:37 | |
| - Nulladies a écrit:
- ah oui, et visiblement il est pas passé quand je l'ai posté il y a quelques jours :
That’s entertainment
L’avantage à ne pas être un adepte et un connaisseur de comics, d’oublier à peu près tout de l’univers des X-men entre chaque épisode est de ne finalement pas en attendre grand-chose, et se ménager par conséquente de possibles bonnes surprises. Je manifestais récemment à l’endroit de Godzilla une exaspération concernant tout le cahier des charges habitues des blockbusters en ce qui concerne les valeurs sentimentales. L’intérêt des films de super-héros, et peut-être particulièrement des X-men, est de s’affranchir de ces thèmes. Mutants, orphelins par conséquent, la famille qu’ils forment se fait dans la douleur et se fonde sur la division : c’est une nouvelle fois la thématique structurante de cet épisode. Pas d’histoire d’amour, pas d’otages, pas d’enfants, mais l’instinct de survie et de vengeance d’une race toute entière. C’est ambitieux, c’est propre à cette franchise, et c’est plutôt sympathiquement scénarisé. Bien entendu, on a droit aux longueurs et aux discours de convenance sur l’espoir, la foi, le courage et les renoncements, mais sans dépasser le seuil de tolérance, lui-même assez élevé, convenons-en, en ce qui concerne les grandes lignes du scénario qui, dès qu’il fricote avec les voyages dans le temps prends de toute façon d’immenses risques en matière de crédibilité. L’alliance et les dissenssions entre les deux frères ennemis, déjà bien dessinées dans l’opus précédent, sont ici dignes d’intérêt. Surtout, on appréciera quelques scène maitresses jouant de l’atout des habilités singulières de nos chers mutants. La conversation avec la foule dans l’aéroport, les sauts dans l’espace pour jouer à cache-cache avec les Sentinelles ou le ralenti circulaire pour faire dévier les balles sont inventifs et mettent à profit ces pouvoirs pour une modeste magie de cinéma. De la même façon, le montage alterné final entre les deux époques est plutôt efficace et ménage une certaine tension. Sans qu’il révolutionne le cinéma d’action, ce film ne lui fait pas honte, et mérite même, ce qui est de plus en plus rare en ce qui me concerne, son label d’entertainment movie. On ne peux plus d'accord avec tout cela | |
| | | Tony's Theme air guitariste
Nombre de messages : 9160 Date d'inscription : 08/04/2009 Age : 49 Humeur : Monochrome
| Sujet: Re: Voyage en salle obscure... Jeu 12 Juin 2014 - 10:45 | |
| - UnderTheScum a écrit:
- Nulladies a écrit:
- ah oui, et visiblement il est pas passé quand je l'ai posté il y a quelques jours :
That’s entertainment
L’avantage à ne pas être un adepte et un connaisseur de comics, d’oublier à peu près tout de l’univers des X-men entre chaque épisode est de ne finalement pas en attendre grand-chose, et se ménager par conséquente de possibles bonnes surprises. Je manifestais récemment à l’endroit de Godzilla une exaspération concernant tout le cahier des charges habitues des blockbusters en ce qui concerne les valeurs sentimentales. L’intérêt des films de super-héros, et peut-être particulièrement des X-men, est de s’affranchir de ces thèmes. Mutants, orphelins par conséquent, la famille qu’ils forment se fait dans la douleur et se fonde sur la division : c’est une nouvelle fois la thématique structurante de cet épisode. Pas d’histoire d’amour, pas d’otages, pas d’enfants, mais l’instinct de survie et de vengeance d’une race toute entière. C’est ambitieux, c’est propre à cette franchise, et c’est plutôt sympathiquement scénarisé. Bien entendu, on a droit aux longueurs et aux discours de convenance sur l’espoir, la foi, le courage et les renoncements, mais sans dépasser le seuil de tolérance, lui-même assez élevé, convenons-en, en ce qui concerne les grandes lignes du scénario qui, dès qu’il fricote avec les voyages dans le temps prends de toute façon d’immenses risques en matière de crédibilité. L’alliance et les dissenssions entre les deux frères ennemis, déjà bien dessinées dans l’opus précédent, sont ici dignes d’intérêt. Surtout, on appréciera quelques scène maitresses jouant de l’atout des habilités singulières de nos chers mutants. La conversation avec la foule dans l’aéroport, les sauts dans l’espace pour jouer à cache-cache avec les Sentinelles ou le ralenti circulaire pour faire dévier les balles sont inventifs et mettent à profit ces pouvoirs pour une modeste magie de cinéma. De la même façon, le montage alterné final entre les deux époques est plutôt efficace et ménage une certaine tension. Sans qu’il révolutionne le cinéma d’action, ce film ne lui fait pas honte, et mérite même, ce qui est de plus en plus rare en ce qui me concerne, son label d’entertainment movie. On ne peux plus d'accord avec tout cela Vous me donnez vraiment envie de le voir !!! | |
| | | Goupi Tonkin la séquence du spectateur
Nombre de messages : 914 Date d'inscription : 21/11/2008
| Sujet: Re: Voyage en salle obscure... Jeu 12 Juin 2014 - 10:46 | |
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| | | Goupi Tonkin la séquence du spectateur
Nombre de messages : 914 Date d'inscription : 21/11/2008
| Sujet: Re: Voyage en salle obscure... Jeu 12 Juin 2014 - 10:49 | |
| - Nulladies a écrit:
I believe I can fly
La première qualité qu’on peut reconnaitre à Pascale Ferran, c’est sa capacité à nous étonner. Sur une trame étique, elle s’applique à tisser une poésie singulière, éprouvante dans son rapport au temps, émouvante par instant, déconcertante, souvent. Bird People est un film sur le décrochage. Dans un univers urbain longuement filmé, où les réseaux sont d’abord terrestres (le métro, le taxi) puis aériens, les personnages se détachent progressivement pour accéder à une contemplation en surplomb d’un monde qui les étouffait jusqu’alors. On abandonne la fac pour Audrey, femme, job et enfants pour Gary. Tout a du sens, tout se comprend. Mais de la même façon que les repères des protagonistes les contraignent, Ferran dynamite en toute discrétion ceux de notre expérience de spectateur. Le film n’est pas véritablement engagé, et dilue souvent son propos dans une gestion du rythme et du temps tout à fait singulière. Très long (2h10) au regard de la maigreur de son récit, il ajoute l’expérience du temps par la dilatation de scènes jusqu’au point de rupture. L’exposition sur le travail d’Audrey à l’hôtel procède ainsi par insistance sur les gestes, zooms surexplicites sur les numéros de chambre, les tâches à réaliser. On comprend bien l’instance du contrepoint par rapport à l’envolée de la suite du film, ça n’en reste pas moins assez laborieux, de même que l’interminable conversation entre Gary et sa femme, et l’insistance sur le rapport à l’écran et aux casques de tous les citadins. Il est étrange de se dire que Pascale Ferran, auteur du splendide Lady Chatterley, puisse être taxée de maladresse. Ces procédés forcément volontaires sont cependant assez limités dans leur pertinence et leur efficacité. Il n’en demeure pas moins que le film est d’une indéniable maitrise : le cadrage des intérieurs, le travail sur les seconds plans des fenêtres et l’univers orthonormé de l’hôtel sont réellement fascinant. Toute la thématique du détachement dans un cadre impersonnel urbain, sorte de réponse en contrepoint à la sensualité en forêt de Lady Chatterley, est nourrie d’une force plastique indiscutable. Les comédiens sont excellents, et Anaïs Demoustier d’un naturel désarmant qui nous fait accepter à peu près tout ce que cet étrange scénario nous réserve. A contempler les scènes finales, on se prend à penser que celui-ci fut avant tout un prétexte de metteur en scène : longuement préparées, toutes les séquences vues du ciel sont un film autonome où la jubilation éclate. Après une course folle dans les couloirs de l’aéroport, Charles de Gaulle vue du ciel, de nuit, avec « Space Oddity » en fond sonore a tout de la récompense absolue : d’une fluidité étourdissante, d’une poésie délicieuse la séquence ne justifie peut-être pas le film dans sa totalité, mais impressionne durablement. (6,5/10) La critique de Momcilovic est assez cinglante voire sanglante... http://www.chronicart.com/cinema/bird-people/ | |
| | | Azbinebrozer personne âgée
Nombre de messages : 2751 Date d'inscription : 12/03/2013 Age : 63 Localisation : Teuteuil Humeur : mondaine
| Sujet: Re: Voyage en salle obscure... Jeu 12 Juin 2014 - 11:57 | |
| - Goupi Tonkin a écrit:
- Nulladies a écrit:
I believe I can fly
La première qualité qu’on peut reconnaitre à Pascale Ferran, c’est sa capacité à nous étonner. Sur une trame étique, elle s’applique à tisser une poésie singulière, éprouvante dans son rapport au temps, émouvante par instant, déconcertante, souvent. Bird People est un film sur le décrochage. Dans un univers urbain longuement filmé, où les réseaux sont d’abord terrestres (le métro, le taxi) puis aériens, les personnages se détachent progressivement pour accéder à une contemplation en surplomb d’un monde qui les étouffait jusqu’alors. On abandonne la fac pour Audrey, femme, job et enfants pour Gary. Tout a du sens, tout se comprend. Mais de la même façon que les repères des protagonistes les contraignent, Ferran dynamite en toute discrétion ceux de notre expérience de spectateur. Le film n’est pas véritablement engagé, et dilue souvent son propos dans une gestion du rythme et du temps tout à fait singulière. Très long (2h10) au regard de la maigreur de son récit, il ajoute l’expérience du temps par la dilatation de scènes jusqu’au point de rupture. L’exposition sur le travail d’Audrey à l’hôtel procède ainsi par insistance sur les gestes, zooms surexplicites sur les numéros de chambre, les tâches à réaliser. On comprend bien l’instance du contrepoint par rapport à l’envolée de la suite du film, ça n’en reste pas moins assez laborieux, de même que l’interminable conversation entre Gary et sa femme, et l’insistance sur le rapport à l’écran et aux casques de tous les citadins. Il est étrange de se dire que Pascale Ferran, auteur du splendide Lady Chatterley, puisse être taxée de maladresse. Ces procédés forcément volontaires sont cependant assez limités dans leur pertinence et leur efficacité. Il n’en demeure pas moins que le film est d’une indéniable maitrise : le cadrage des intérieurs, le travail sur les seconds plans des fenêtres et l’univers orthonormé de l’hôtel sont réellement fascinant. Toute la thématique du détachement dans un cadre impersonnel urbain, sorte de réponse en contrepoint à la sensualité en forêt de Lady Chatterley, est nourrie d’une force plastique indiscutable. Les comédiens sont excellents, et Anaïs Demoustier d’un naturel désarmant qui nous fait accepter à peu près tout ce que cet étrange scénario nous réserve. A contempler les scènes finales, on se prend à penser que celui-ci fut avant tout un prétexte de metteur en scène : longuement préparées, toutes les séquences vues du ciel sont un film autonome où la jubilation éclate. Après une course folle dans les couloirs de l’aéroport, Charles de Gaulle vue du ciel, de nuit, avec « Space Oddity » en fond sonore a tout de la récompense absolue : d’une fluidité étourdissante, d’une poésie délicieuse la séquence ne justifie peut-être pas le film dans sa totalité, mais impressionne durablement. (6,5/10) La critique de Momcilovic est assez cinglante voire sanglante... http://www.chronicart.com/cinema/bird-people/ J'y reviendrai un peu plus tard. Je l'ai vu ce week-end. C'est un film pas complétement réussi et en même temps d'un idéalisme fou, rare, naïf... comme un écartèlement dans la période, entre le naturalisme et l'idéalisme. Un film d'une naïveté positive étonnant dans le paysage français. Moi ce film, malgré pas mal de limites, m'a fait beaucoup de bien ! | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Voyage en salle obscure... Ven 13 Juin 2014 - 18:02 | |
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| | | Goupi Tonkin la séquence du spectateur
Nombre de messages : 914 Date d'inscription : 21/11/2008
| Sujet: Re: Voyage en salle obscure... Ven 13 Juin 2014 - 18:11 | |
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| | | Azbinebrozer personne âgée
Nombre de messages : 2751 Date d'inscription : 12/03/2013 Age : 63 Localisation : Teuteuil Humeur : mondaine
| Sujet: Re: Voyage en salle obscure... Ven 13 Juin 2014 - 19:22 | |
| ça c'est Beurd People ! Quand la vie fait des noeuds ? | |
| | | Nulladies Cinéman
Nombre de messages : 2734 Date d'inscription : 28/12/2013 Age : 47
| Sujet: Re: Voyage en salle obscure... Lun 16 Juin 2014 - 8:52 | |
| Décrochages La crainte est toujours légitime à l’approche d’un deuxième épisode, lorsqu’on a vraiment aimé le premier. Celui-ci se fondait sur la découverte et l’apprivoisement, la complémentarité et la communication. Forcément, la suite qui se situe cinq ans après ne saura véritablement renouer avec ces charmes novateurs. L’intrigue est un peu plus convenue, l’humour n’est pas toujours formidable, voire tombe un peu à plat sur certaines répliques et gimmicks comme les amours des jeunes vikings. Il n’empêche. Dragons 2 confirme tout le bien qu’on peut penser d’un film d’animation qui saurait exploiter son potentiel (à l’exception de la 3D, plutôt, une fois encore, dispensable). Les images sont superbes, les rendus (l’eau, les cheveux, les flammes, le vent) exceptionnels. La dimension épique du film, jouant forcément la carte de la surenchère par rapport au précédent, tient plutôt ses promesses, même si rien de foncièrement original n’est à signaler. Mais l’atout déjà majeur du premier opus, les séquences de voltige, passe ici encore un nouveau cap. Il est d’ailleurs curieux de constater à quel point les plus belles séquences sont décrochées de l’intrigue générale : c’est l’osmose en plein vol d’Arold et son compagnon, (avec la superbe idée des crachats de feu pour provoquer des courants ascendants) ; c’est la découverte du ballet multiple des dragons qui gobent des poissons crachés par leur grand maitre, ou sur les ailes desquels la mère se promène en apesanteur. Moments de décrochages purs, libérés des contraintes scénaristiques et de dialogues, ces séquences renouent avec le véritable plaisir cinématographique populaire et enfantin. | |
| | | Tony's Theme air guitariste
Nombre de messages : 9160 Date d'inscription : 08/04/2009 Age : 49 Humeur : Monochrome
| Sujet: Re: Voyage en salle obscure... Lun 16 Juin 2014 - 12:08 | |
| - Nulladies a écrit:
Décrochages
La crainte est toujours légitime à l’approche d’un deuxième épisode, lorsqu’on a vraiment aimé le premier. Celui-ci se fondait sur la découverte et l’apprivoisement, la complémentarité et la communication. Forcément, la suite qui se situe cinq ans après ne saura véritablement renouer avec ces charmes novateurs. L’intrigue est un peu plus convenue, l’humour n’est pas toujours formidable, voire tombe un peu à plat sur certaines répliques et gimmicks comme les amours des jeunes vikings. Il n’empêche. Dragons 2 confirme tout le bien qu’on peut penser d’un film d’animation qui saurait exploiter son potentiel (à l’exception de la 3D, plutôt, une fois encore, dispensable). Les images sont superbes, les rendus (l’eau, les cheveux, les flammes, le vent) exceptionnels. La dimension épique du film, jouant forcément la carte de la surenchère par rapport au précédent, tient plutôt ses promesses, même si rien de foncièrement original n’est à signaler. Mais l’atout déjà majeur du premier opus, les séquences de voltige, passe ici encore un nouveau cap. Il est d’ailleurs curieux de constater à quel point les plus belles séquences sont décrochées de l’intrigue générale : c’est l’osmose en plein vol d’Arold et son compagnon, (avec la superbe idée des crachats de feu pour provoquer des courants ascendants) ; c’est la découverte du ballet multiple des dragons qui gobent des poissons crachés par leur grand maitre, ou sur les ailes desquels la mère se promène en apesanteur. Moments de décrochages purs, libérés des contraintes scénaristiques et de dialogues, ces séquences renouent avec le véritable plaisir cinématographique populaire et enfantin.
Content de lire ta critique positive car j'avais énormément aimé le premier (plus que Toy Story 3 sorti la même année et qui avait reçu l'oscar du film d'animation). Comme tu dis toujours une crainte que le numéro deux bousille complètement l'univers du premier et joue la carte du clone sans saveur. | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Voyage en salle obscure... Lun 16 Juin 2014 - 13:12 | |
| Il est génial Toy Story 3 pourtant, de loin le meilleur de la série à mon avis. Et le dernier oscar du film d'animation qui soit mérité, parce que bon Rebelle et surtout l'affreux La reine des neiges ces dernières années... |
| | | guil blacksessions.com
Nombre de messages : 5560 Date d'inscription : 31/08/2011 Age : 53 Humeur : fatigué
| Sujet: Re: Voyage en salle obscure... Lun 16 Juin 2014 - 13:33 | |
| - RabbitIYH a écrit:
- Il est génial Toy Story 3 pourtant, de loin le meilleur de la série à mon avis
+1 ! | |
| | | Tony's Theme air guitariste
Nombre de messages : 9160 Date d'inscription : 08/04/2009 Age : 49 Humeur : Monochrome
| Sujet: Re: Voyage en salle obscure... Lun 16 Juin 2014 - 14:34 | |
| - RabbitIYH a écrit:
- Il est génial Toy Story 3 pourtant, de loin le meilleur de la série à mon avis. Et le dernier oscar du film d'animation qui soit mérité, parce que bon Rebelle et surtout l'affreux La reine des neiges ces dernières années...
J'ai jamais dit qu'il n'était pas génial, je l'adore, j'ai même tressailli à la scène de l'incinérateur et versé une larme à la fin mais je lui préfère quand même Dragons. Par contre, pour moi, le meilleur Toy Story c'est le 2. | |
| | | Azbinebrozer personne âgée
Nombre de messages : 2751 Date d'inscription : 12/03/2013 Age : 63 Localisation : Teuteuil Humeur : mondaine
| Sujet: Re: Voyage en salle obscure... Mar 24 Juin 2014 - 22:28 | |
| - Nulladies a écrit:
I believe I can fly
La première qualité qu’on peut reconnaitre à Pascale Ferran, c’est sa capacité à nous étonner. Sur une trame étique, elle s’applique à tisser une poésie singulière, éprouvante dans son rapport au temps, émouvante par instant, déconcertante, souvent. Bird People est un film sur le décrochage. Dans un univers urbain longuement filmé, où les réseaux sont d’abord terrestres (le métro, le taxi) puis aériens, les personnages se détachent progressivement pour accéder à une contemplation en surplomb d’un monde qui les étouffait jusqu’alors. On abandonne la fac pour Audrey, femme, job et enfants pour Gary. Tout a du sens, tout se comprend. Mais de la même façon que les repères des protagonistes les contraignent, Ferran dynamite en toute discrétion ceux de notre expérience de spectateur. Le film n’est pas véritablement engagé, et dilue souvent son propos dans une gestion du rythme et du temps tout à fait singulière. Très long (2h10) au regard de la maigreur de son récit, il ajoute l’expérience du temps par la dilatation de scènes jusqu’au point de rupture. L’exposition sur le travail d’Audrey à l’hôtel procède ainsi par insistance sur les gestes, zooms surexplicites sur les numéros de chambre, les tâches à réaliser. On comprend bien l’instance du contrepoint par rapport à l’envolée de la suite du film, ça n’en reste pas moins assez laborieux, de même que l’interminable conversation entre Gary et sa femme, et l’insistance sur le rapport à l’écran et aux casques de tous les citadins. Il est étrange de se dire que Pascale Ferran, auteur du splendide Lady Chatterley, puisse être taxée de maladresse. Ces procédés forcément volontaires sont cependant assez limités dans leur pertinence et leur efficacité. Il n’en demeure pas moins que le film est d’une indéniable maitrise : le cadrage des intérieurs, le travail sur les seconds plans des fenêtres et l’univers orthonormé de l’hôtel sont réellement fascinant. Toute la thématique du détachement dans un cadre impersonnel urbain, sorte de réponse en contrepoint à la sensualité en forêt de Lady Chatterley, est nourrie d’une force plastique indiscutable. Les comédiens sont excellents, et Anaïs Demoustier d’un naturel désarmant qui nous fait accepter à peu près tout ce que cet étrange scénario nous réserve. A contempler les scènes finales, on se prend à penser que celui-ci fut avant tout un prétexte de metteur en scène : longuement préparées, toutes les séquences vues du ciel sont un film autonome où la jubilation éclate. Après une course folle dans les couloirs de l’aéroport, Charles de Gaulle vue du ciel, de nuit, avec « Space Oddity » en fond sonore a tout de la récompense absolue : d’une fluidité étourdissante, d’une poésie délicieuse la séquence ne justifie peut-être pas le film dans sa totalité, mais impressionne durablement. (6,5/10) La dernière scène de « L'amant de Lady Chaterley » est une de mes scènes préférées de cinéma. Au pied d'un arbre, d'une voix enfantine, précieuse, la femme trace pour le couple, dans un futur simple quasi narratif, un avenir affranchi. Le dernier Pascale Ferran, Bird people, est juste un film pas ordinaire, mais pas un CO ! Trop en parler risque de dévoiler l'intrigue si légère, naïve mais extrêmement forte ! On peut y voir trois parties, l'introduction, l'homme en transit, la femme de ménage. Il est clair qu'il y a pas mal de moment où on est un peu livré à soi-même et l'ennuie peut pointer. - Piste d’atterrissage ?:
L'intro, naïve, m'a paru un peu juste. Par contre, à partir du moment où il dit stop, la partie sur l'homme en voyage d'affaire m'a vraiment cloué sur mon siège. Il ne me semble pas qu'il s'agisse d'une crise existentielle en soi, ni d'un simple « burn out » professionnel. Peut-on dire que c'est le cœur de la machine qui s’effondre : l'amour, le couple et donc qu'autour rien n'a plus de sens ? Élever les enfants dans cet univers, faire ce qu'il faut pour faire des affaires, pour assurer le train de vie de la famille. Ferran ne s'y est pas trompé en choisissant un américain qui en l'absence d'état providence est plus que jamais soutien de famille. Bien sûr l'homme est plus mutique et ne donne aucune leçon, mais la femme qui impose la parole semble tellement à côté du problème... Le portrait de cette épouse est dévastateur ! L'aéroport c'est comme l'échangeur routier ou le microprocesseur, travaillés par Michel Serres. Des nœuds de communication, chemin de la puissance humaine, qui parfois se resserrent et deviennent des goulets d'étranglement, des flux, des réseaux aveugles sans rencontre. Après la peur de mourir étouffé puis celle qui accompagne tout changement de corps, le récit peut-il basculer dans un fol idéal de liberté ? La tentative de le faire vivre est ici assez soit assez ridicule soit une de ses affirmations les plus folles au cinéma. Le vol nous fait retrouver le plaisir de sensations. Un vol si ample, si puissant pour un simple moineau, qu'il reste métaphore… C'est bien de nous dont il doit s'agir.
Malgré cela et quelques longueurs cette partie m'a tout de même procuré pas mal de plaisir et l'ensemble du film un grand bonheur, oui malgré parfois l'ennui pendant le visionnage. Pour anecdote, le lendemain une merlette s'est égarée quelques instants dans mon salon, puis mon chat a déposé devant chez moi un moineau mort... La scène où le moineau vient partager des restes d'un pique-nique autour d'un feu a été tourné dans un de mes espaces de liberté : une butte semi-sauvage, à peine entretenue par l'ONF, où je vais courir, regarder la ville, les bateaux du port de Gennevilliers, les avions, les oiseaux, le crapaud "calamite"... | |
| | | Nulladies Cinéman
Nombre de messages : 2734 Date d'inscription : 28/12/2013 Age : 47
| Sujet: Re: Voyage en salle obscure... Sam 28 Juin 2014 - 8:48 | |
| Tomorrow always dies La liste des reproches qu’on peut faire à ce film est assez imposante. Evacuons tout de suite la question de son acteur principal, qui, en effet, combine les deux composantes d’un mythe assez inquiétant, celui de ne pas vieillir et de ressusciter à l’envi, nous figeant un blockbuster éternel qui se serait affranchi de toute chair. Ne nous attardons pas sur l’esthétique numérique, qui fait le job sans se fouler outre mesure, les bestioles étant bien plus intéressantes en mouvement (peu compréhensibles) que lorsqu’on les voit en détail, et finalement bien peu novatrices après les poulpes mécaniques de Matrix qu’on nous avait servis jusqu’à la nausée dans l’épisode final. Passons sur les énormités d’un scénario qui retrouve trop tôt les rails de la convenance, puisant sans vergogne dans le catalogue jauni des attendus : un petit gars qui deviendra l’élu, le concept du blob central qu’il suffit de désactiver pour terrasser toute la menace, tout ça. Prenons le problème dans l’autre sens et rendons grâce au fait que certains éléments n’y figurent pas : une histoire d’amour potentielle, mais mesurée. Une exaltation militariste quasiment évacuée, voire traitée par la satire. Et surtout, enfin, l’absence de famille, d’enfants, de home sweet home et compagnie. La raison pour laquelle je suis allé voir ce film tient dans son pitch, cette petite aberration temporelle conduisant le protagoniste à revivre incessamment la même journée. Après les expériences de Moon ou Source Code de Duncan Jones, voir ce motif se déplacer dans le blockbuster de grande ampleur avait quelque chose d’intriguant. Et, sur ces ¾ d’heure environ de groundhog day on the battlefield, le film tient ses promesses. D’abord par l’humour et la décontraction avec lesquels il traite son sujet : Cruise ne cessant de mourir, il faut donc qu’il échoue pour cela : ses ratés dans le chemin balisé du héros sont assez jubilatoires. Ensuite, par le plaisir scénaristique qu’implique cette nouvelle et incongrue règle du jeu : domination de Cruise sur ses comparses, qu’il connait à l’avance, certes, mais surtout, jeu sur le rythme : à mesure que les journées se répètent, il s’agit de jouer sur les attendus du spectateur, de redire sans ennuyer, de varier et faire de la redite un argument. Au bout d’un moment, le personnage prend de l’avance sur le spectateur lui-même, qui prend conscience qu’il a déjà vécu une scène que l’on découvre, et qu’il l’exploite tant pour son rapport à sa partenaire que son combat contre les forces ennemies. Travail sur le temps, sur les attendus, sur la prévision, l’intrigue dessine alors une mise en abyme de l’écriture scénaristique en tout point fascinante : Cruise crée le parcours idéal sur le champ de bataille en anticipant chaque explosion, chaque agression. Malheureusement, soucieux de ne pas lasser, le film abandonne trop tôt cette option et propose une nouvelle trajectoire beaucoup plus convenue. Pour avoir nous-même été au contact des blockbusters comme Cruise des aliens, nous avons le pouvoir de prévoir la suite d’un scénario et des ficelles grossières qui le conduiront à un happy end balisé d’avance. Dommage. On se prend à rêver d’une écriture de la scène parfaite qui aurait conduit à la victoire sur le champ de bataille, à l’image de l’une des plus belles séquences du récent X-men days of future past, où Quicksilver nous montrait à quel point la maitrise du temps est génératrice d’un cinéma jouissif. | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Voyage en salle obscure... Sam 28 Juin 2014 - 9:20 | |
| Je comptais aller le voir mais effectivement pas grand espoir d'y retrouver le petit miracle de Source Code. |
| | | Nulladies Cinéman
Nombre de messages : 2734 Date d'inscription : 28/12/2013 Age : 47
| Sujet: Re: Voyage en salle obscure... Dim 29 Juin 2014 - 18:15 | |
| L’initiation à l’humanité Quand il n’a plus rien à prouver, le génie se trouve face à un choix : approfondir dans la même veine, ou tout remettre en jeu. Isao Takahata opte aujourd’hui pour cette dernière alternative, à travers un dessin entièrement renouvelé, dénotant fortement par rapport à la tendance actuelle. Les couleurs pastel de l’aquarelle, le croquis mouvant des silhouettes sont un pur enchantement. Le prologue consacré à la nature est éblouissant, ode impressionniste à la forêt printanière, dans un lyrisme aussi ténu que communicatif. La légitimité du dessin n’a jamais été aussi pertinente que dans la première partie du film, qui voit conjointement naitre l’enfant qui grandit et les croquis qui le dessinent : la silhouette s’affine sous nos yeux, et la simplicité des traits contient toute l’innocence et la splendeur indicible du premier éclat de rire, d’une galipette ou des premiers pas. Par la suite, on est surpris de voir à quel point cette même pudeur graphique permet la retranscription des émotions les plus subtiles. Le visage de Pousse de bambou, gracile et tout en inflexions est un livre ouvert qui parvient à bouleverser à maintes reprises. Lorsqu’il se fait plus grave, le récit sait jouer sur sa longueur (près de 2h20) pour déployer toute sa charge émotionnelle : pour avoir grandi avec la princesse, pour avoir communié avec elle dans la nature, nous mesurons toute l’amertume des déchirements à venir, tous les renoncements sur lesquels se fondent l’âge adulte, ici assimilé à la civilisation et au pouvoir. Le conte est ainsi d’une grande richesse de par les thèmes qu’il brasse : adolescence, foi, richesse… Pour dessiner, sans qu’on s’y attende, une très grande histoire d’amour. Sans dévoiler les ressorts du final, on ne peut que saluer l’habileté avec laquelle il combine les thèmes mythologiques et la réflexion sur notre condition. Par la simplicité d’un dessin qui nous ramène aux émotions premières, Le conte de la princesse Kaguya décape tout le vernis du film d’animation pour nous émouvoir avec une force qu’on pensait enfouie dans notre propre enfance : de ce fait, ce film conjugue les parcours de son héroïne avec celui du spectateur : une initiation à l’humanité. | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Voyage en salle obscure... Dim 29 Juin 2014 - 18:54 | |
| Grosse attente, en espérant qu'il passera par chez moi ! |
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| Sujet: Re: Voyage en salle obscure... | |
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