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| En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... | |
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Auteur | Message |
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Invité Invité
| Sujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... Mar 16 Aoû 2016 - 17:52 | |
| Bah moi j'avais rien soupçonné, hein. Et puis sans être si impressionnant que ça le twist final gagne nettement en profondeur grâce à la dimension sociale du film et revêt surtout beaucoup de tristesse. Toujours un très beau film à mon avis, qui ne vaut pas que pour son scénario, et dont l'humilité justement fait tout le charme. J'avais trouvé la mise en scène d'une belle sobriété sinon. |
| | | Nulladies Cinéman
Nombre de messages : 2734 Date d'inscription : 28/12/2013 Age : 47
| Sujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... Jeu 18 Aoû 2016 - 7:03 | |
| Forest jump Pour son deuxième film, Fabián Bielinsky déjoue les pièges du succès du premier : même si le mensonge et le braquage sont au centre de son récit, il ne sera absolument pas question de jouer la même formule. L’une des fausses pistes du film, la martingale au casino, pourrait en être un indice : la recette miracle n’existe pas, et il faut composer avec l’inattendu. Celui-ci va prendre la forme d’un contre-pied assez radical par rapport aux Neuf Reines : d’un univers urbain et sur-signifiant, fondé sur un duo roublard, on passe à une nature contemplative et une solitude mutique. Ricardo Darin, aux antipodes de son rôle d’arnaqueur précédent, est ici un taxidermiste épileptique qui se voit entrainé dans une spirale criminelle à laquelle il aurait dû rester étranger. C’est là l’originalité et le parti pris du récit : ne pas jouer sur le twist, mais rendre compte au contraire de la façon dont la supercherie se met en place. Dans la belle séquence de fantasme de braquage, sous forme de jeu, Esteban met en place un ballet qui prend forme sous ses mots. La suite de l’intrigue lui offre sur un plateau un plan réel, duquel il va devenir le maitre, reconstituant progressivement le puzzle avant de le mettre à exécution. Les diverses crises du personnage accentuent les béances d’un récit presque onirique : endossant un rôle qui lui sied mal, en prise avec des truands bien plus expérimentés que lui, Esteban joue, mais avec inquiétude. La caméra, par de lents mouvements circulaires, dévoile progressivement un environnement duquel il a tout à apprendre. Lui qui s’occupait jusqu’alors des dépouilles à remplir pour leur donner l’apparence du vivant, va appliquer sa méticulosité dans un projet qui va empiler les cadavres. La photographie souligne admirablement l’irréalité de cette parenthèse dans sa vie : l’atmosphère sylvestre, les routes à n’en plus finir, les longues plages de silence le mettent autant sur la voie d’un plan concret qu’ils semblent le faire quitter le réel. Esteban voit son statut se modifier progressivement : rêveur du premier braquage, spectateur du second, qui se révèle déjà un échec, il organise sans entièrement le maitriser le troisième. Si Bielinsky joue avec les imprévus et les retournements, c’est davantage au profit d’une noirceur, voire d’une mélancolie, que de l’héroïsation de son protagoniste. Figure ambiguë du spectateur, ce dernier jouit de l’omniscience, sans parvenir à la transformer en actes éclatants. De ce fait, l’épilogue, lui-même elliptique clôt la parenthèse onirique et presque ludique, dont il ne reste qu’un témoin, mutique, mais bien vivant, chien et loup, sauvage et domestique : un complice idéal de ce personnage hors-norme. Un infarctus à 47 ans a fait de ce film le dernier de Fabián Bielinsky. A noter tour de fantasmer avec regrets sur ce qu’aurait été la suite de sa filmographie, qui commençait sous les meilleurs auspices. | |
| | | Nulladies Cinéman
Nombre de messages : 2734 Date d'inscription : 28/12/2013 Age : 47
| Sujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... Jeu 18 Aoû 2016 - 7:04 | |
| À tombeau couvert Carancho commence comme À tombeau ouvert de Scorsese, par une plongée dans les gardes de nuits et les accidentés de la route. Un montage alterné permet un double portrait assez trompeur et intriguant : d’un côté, une droguée qui se révèle médecin, de l’autre, un altruiste anonyme qui se révèle charognard au profit d’une compagnie d’assurances véreuse. Cette rencontre sur fond de chaos permanent est la première réussite du film : des êtres brisés dont le quotidien consiste à réparer les dégâts d’un monde qui semble se rompre en permanence, et que les ruines duquel on parvient encore à tirer profit. Ricardo Darin a toujours aimé joué les arnaqueurs, et l’Argentine elle-même explore souvent ce sujet, des Neuf Reines à El Aura : l’escroquerie est au cœur du système, et Carancho (le rapace, le charognard) a aussi pour ambition de faire l’état des lieux d’une société tentaculaire dont on ne peut vraiment s’extraire sans compromission morale. De ce point de vue, le couple, déjà bien abimé par la vie et la logique tragique des événements empêchant quiconque d’avancer fonctionne plutôt bien, surtout lorsqu’elle oppose aux machinations la détresse réelle des victimes et les possibilités d’une vie sincère, à l’image de cette séquence d’anniversaire. De la même manière, le regard sans concession porté sur le milieu hospitalier achève la démonstration : même du bon côté de la loi, l’étouffement est en vigueur, exploitant la jeune interne jusqu’aux limites de ses capacités physiques, en dépit du manque de moyens et d’une atmosphère dans laquelle les blessés continuent à se battre à l’intérieur même des salles de soin. Malheureusement, la volonté d’accentuer les effets du thriller délaisse cette ambition réaliste au profit d’une intrigue qui ne cesse de s’enliser dans la surenchère. Vengeance du milieu dont on veut s’extraire, passages à tabac, mallette de billets, rien ne nous est épargné, jusqu’à un double final pas loin d’être grotesque dans sa tentative de rejouer les codes des arnaqueurs dans une nouvelle optique. On n’en demandait pas tant, et ces excès édulcorent grandement les promesses initiales, plus modestes mais autrement plus substantielles. | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... Jeu 18 Aoû 2016 - 7:15 | |
| Effectivement un bon souvenir de l'exposition de ce Carancho, la suite j'ai carrément oublié... |
| | | Nulladies Cinéman
Nombre de messages : 2734 Date d'inscription : 28/12/2013 Age : 47
| Sujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... Jeu 18 Aoû 2016 - 7:32 | |
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| | | Zwaffle un mont de verres
Nombre de messages : 1724 Date d'inscription : 08/01/2014 Age : 47
| Sujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... Jeu 18 Aoû 2016 - 9:35 | |
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| | | Nulladies Cinéman
Nombre de messages : 2734 Date d'inscription : 28/12/2013 Age : 47
| Sujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... Jeu 18 Aoû 2016 - 9:52 | |
| - Zwaffle a écrit:
- Nulladies a écrit:
- Tu as vu XXY avec Darin ? Je ne sais pas trop ce que ça vaut.
http://www.senscritique.com/film/XXY/436023
beaucoup aimé celui-ci Ah, cool, je vais lui donner sa chance dans ce cas. | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... Jeu 18 Aoû 2016 - 10:31 | |
| Merci, jamais entendu parler de celui-là. |
| | | Nulladies Cinéman
Nombre de messages : 2734 Date d'inscription : 28/12/2013 Age : 47
| Sujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... Ven 19 Aoû 2016 - 7:13 | |
| Peine capitale Si l’on voulait définir les critères d’un excellent film de divertissement, Dans ses yeux pourrait aisément être pris comme modèle. Romanesque en diable, ambitieux dans sa structure et sa temporalité sur 25 ans, sachant combiner habilement le polar, le judiciaire et la romance, le film a tout pour lui en terme d’équilibre. Pour y parvenir, la mise en abyme, certes facile, de l’écriture aide à mettre en place les différents éléments. Par le biais de l’écriture du souvenir et l’inclusion de la subjectivité, voire d’un certain révisionnisme, le récit propose plusieurs départs, plusieurs angles pour aborder une affaire complexe et vieille de 25 ans. Un passé qui ne passe pas, et dans lequel se mêlent plusieurs registres, inextricablement liés. Cette fluidité admirablement gérée permet dès le départ l’adhésion du spectateur : intrigué par l’enquête (notamment lors d’un superbe plan séquence sur une poursuite dans un stade de foot), ému par une histoire d’amour qu’on sait déjà condamnée grâce aux prolepses, touché par des personnages parfaitement caractérisés (Sandoval et sa touche d’humour triste, le veuf obsessionnel, le couple épris à la fois l’un de l’autre et de justice), on se laisse embarquer dans un récit aux multiples rebondissements. Tout cela fleure certes le bon le roman policier comme on en fait chaque année, et sans une originalité confondante, mais bénéficiant ici d’un traitement de premier ordre. Car Campanello aime prendre son temps : dans les dialogues, dans une traque laborieuse et une justice qui s’écorche à de nombreuses reprises à des impératifs moins nobles, dans l’expression du sujet principal : la passion. Pour ce faire, c’est bien dans les yeux qu’il faut la chercher. Le travail sur la disposition des personnages dans ce bureau des greffiers, le jeu sur les focales pour mettre en valeur les yeux pénétrants des protagonistes, tout concours à incarner au plus haut point les enjeux. Le policier devient ainsi un prétexte à des questions plus vastes : le travail de la mémoire, l’impuissance face à un système, la capacité à oublier ou rester fidèle à des principes. Toutes les strates abordées par le récit se répondent en permanence : le cliché permettant l’identification du suspect, qui regarde la future victime, annonce celui où Benjamin regarde Irene le jour de ses fiançailles. Celles-ci incarnent d’ailleurs l’ordre d’un système immuable (les aristos se marient entre eux) qui sera celui de l’Etat pour Morales, le mari de la victime, contraint d’accepter la libération du tueur. En position d’écrivain, le protagoniste est donc dans la complaisance : le retour des lecteurs devenus personnage de son intrigue permet une mise en perspective qui aiguise les enjeux : on le somme de passer à autre chose, et de vivre au présent. « N’y pensez plus. Vous auriez mille passés et pas de futur ». Certes, la volonté de conclure à tout prix occasionne des happy-ends qu’on aurait pu infléchir au regard de la subtilité première du film. Mais après tout, il s’agit bien d’un film sur la passion, et sur l’écriture : si l’on compare l’épilogue avec les introductions à l’eau de rose tentées par l’apprenti écrivain, on peut décider d’avoir la même distance face à lui. On gardera alors du récit cette plongée dans les tourments humains : la peine, l’amour, l’espoir, la vengeance, l’opiniâtreté, offerts dans le secret de leurs yeux. | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... Ven 19 Aoû 2016 - 11:24 | |
| Tiens ça m'a surpris mais le remake américain, quoique inférieur et forcément dénué du poids du background politique, est tout à fait regardable. |
| | | Nulladies Cinéman
Nombre de messages : 2734 Date d'inscription : 28/12/2013 Age : 47
| Sujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... Sam 20 Aoû 2016 - 7:11 | |
| Ah oui, j'ai vu passer ça et la bande annonce m'a fait très peur... | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... Sam 20 Aoû 2016 - 7:18 | |
| La version américaine sait prendre son temps elle aussi et distille pas mal de mélancolie, bonne surprise me concernant.
Dernière édition par RabbitIYH le Jeu 25 Aoû 2016 - 8:57, édité 1 fois |
| | | Nulladies Cinéman
Nombre de messages : 2734 Date d'inscription : 28/12/2013 Age : 47
| Sujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... Sam 20 Aoû 2016 - 7:30 | |
| Ok, c'est noté. Peut-être un jour si j'ai rien d'autre en stock... | |
| | | Nulladies Cinéman
Nombre de messages : 2734 Date d'inscription : 28/12/2013 Age : 47
| Sujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... Jeu 25 Aoû 2016 - 7:19 | |
| Îlot de printemps. Petit film sans grande prétention vu dans le cadre d’une rétrospective Ricardo Darin, El Chino rejoint cette catégorie de feel good passant un peu inaperçu, à l’instar du Chef de gare ou de St Vincent. Le personnage principal y est invariablement un misanthrope que les circonstances vont forcer à sortir de sa retraite et se frotter à un monde absurde ou ridicule. Ici, Darin s’amuse au rôle du vieux bougon obsessionnel, tenancier de quincaillerie rivé à ses livres de comptes, au sein d’une vie réglée comme une horloge avant l’arrivée impromptue d’un chinois dont il ne va savoir que faire. Le voir dans ce registre est une nouvelle preuve de son jeu décidément éclectique, même si certains pétages de plomb, face à la police ou aux fonctionnaires des ambassades nous servent le sanguin Argentin qu’on a coutume de connaitre. La barrière de la langue avec son hôte n’est qu’une métaphore de l’absence totale de communication de Roberto, pour lequel soupire une femme lumineuse et entreprenante, mais incapable de guérir sa cécité sentimentale. Classique et sans surprise, le film déroule son lot conventionnel de péripéties qui vont nous remettre Grincheux sur le droit chemin, le tout souligné par une petite musique sentimentale très franchement dispensable. Il n’en demeure pas moins que cette brochette de portraits parvient à émouvoir. Le désir secret de romanesque de Roberto, fantasmant sur l’absurdité de la vie par le biais des faits divers, le regard hébété du Chinois en quête d’une famille ou de repères qui ne cessent de se dérober, cette femme qui garde le sourire malgré son dépit amoureux génèrent autant d’îles sentimentales que des courants nouveaux vont contribuer à rapprocher. Un petit film hors-temps, pour les dimanches après-midi de pluie. | |
| | | Nulladies Cinéman
Nombre de messages : 2734 Date d'inscription : 28/12/2013 Age : 47
| Sujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... Sam 27 Aoû 2016 - 7:06 | |
| Photobiographie. Ce documentaire relate la découverte d’une photographe qui ne publia aucun cliché de son vivant, avant qu’on n’exhume son œuvre dans une vente aux enchères : un cartons de négatifs, qui allait conduire à la mise au jour d’une collection colossale dont une grande partie était encore à l’état de pellicules non développées. Enquête sur une femme mystérieuse, le film retrace une existence banale d’une nourrice passant d’une famille à l’autre, ne s’étant jamais mariée, et semblant avoir consacré sa vie entière à sa passion pour la photo. Ce qui frappe d’emblée est la qualité incroyable de ses clichés, leur science du cadre et le talent avec lequel l’artiste a su capter, voire voler, des instantanés, des portraits de la ville et de la vie américaines des années 50 à 70. Bien des experts l’affirment, elle aurait eu un succès considérable de son vivant si elle avait fait les démarches pour les rendre publics. ( http://www.vivianmaier.com/ pour un aperçu ) Les raisons de son silence restent un mystère irrésolu. La multiplicité des témoignages permet de dresser le portrait contrasté d’une femme étrange, peu sympathique, voire violente avec certains des enfants dont elle avait la charge. Discrète à l’excès, peu désireuse de donner son nom ou laisser une trace, accumulant de façon maladive des objets ou des journaux, elle buvait le réel jusqu’à la nausée, incapable de le digérer pour le retranscrire aux autres, et finissant ses jours comme une marginale. John Maloof s’en est donc chargé, compilant et triant son incroyable capharnaüm pour en extraire les chefs d’œuvres que l’on connait aujourd’hui. Sujet passionnant pour un documentaire qui sur la forme s’avère assez mauvais : la première demi-heure est insupportable, entre une musique cheap soulignant les émotions attendues du spectateur et Maloof pratiquant davantage l’autoportrait qu’autre chose. L’ensemble s’améliore par la suite, mais s’égare aussi dans la thérapie collective et le pathos pas toujours bien dosés, alors que les clichés suffisent à véhiculer, dans le silence éternel, un mystère et une parole bien plus fertiles. | |
| | | Nulladies Cinéman
Nombre de messages : 2734 Date d'inscription : 28/12/2013 Age : 47
| Sujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... Dim 28 Aoû 2016 - 7:13 | |
| Show with no hero Il n’y a pas grand-chose à attendre, a priori, d’un film comme Money Monster. Le canevas bien rôdé autour d’une prise d’otage en direct ne nous épargnera rien, de l’évolution des personnages au profit d’une reconsidération des enjeux, des tensions apparemment intenables de situations en apparence inextricables, alors que l’ensemble est depuis le début cousu de fil blanc quant à sa résolution. Jodie Foster prend tout de même son sujet au sérieux, et sait ménager une mise en scène assez efficace ; le huis clos initial exploite des situations assez intéressantes, faisant du studio une sorte de chausse trappe aux écrans et coulisses multiples, que ce soit sur le plan spatial ou sonore, grâce à la régie et son récit secondaire. La suite, beaucoup plus improbable, s’attache à faire sortir l’image de la boite dans les deux sens du terme : vers la rue, dans les lieux lourdement symboliques de la Bourse, et en convoquant toutes les images à charge contre le méchant de circonstance, dont l’histoire entière repose sur des éléments beaucoup trop bancals (justifier un crack par un bug, il fallait oser). Ce qui sauve le film de la banalité la plus affligeante tient finalement à peu de chose : un discours, tout d’abord, dont le cynisme discret infuse l’ambiance générale, et qui fait de la vulgarité de l’émission, de la médiocrité du personnage de Clooney le miroir assez fidèle de la société à laquelle il s’adresse. La façon dont la foule se précipite pour assister au fait divers, les désirs d’explosion de celles-ci, le jeu un brin pervers de la réalisatrice Julia Roberts pour toujours bien cadrer le criminel rappellent régulièrement à quel point le fonds de commerce des jeux romains est toujours en vigueur. En témoigne aussi la versatilité du public qui reprend sa partie de babyfoot une fois le show terminé. Ce regard acide génère deux scènes fondées sur un twist qui fonctionne particulièrement bien : la première, qui voit le boursicoteur/animateur appeler ses auditeurs à acheter des actions pour sauver sa vie, reprenant le dessus et porté par une mise en scène qui semble en tout point le rendre héroïque, avant un retour de bâton plutôt revigorant. La seconde, dans la sempiternelle venue de la petite amie enceinte du preneur d’otage, et dont l’intervention va déjouer toutes les attentes. L’intérêt de ces scènes consiste surtout à prendre ses distances avec tous les camps : des élites cyniques qui exploitent le système aux décérébrés qui gobent encore et toujours les martingales qu’on leur fait miroiter. Malheureusement, ce traitement assez proche d’un Costa Gavras fait long feu dans des développements de l’intrigue où le show et la scénarisation dénoncés prennent justement le pas sur un discours plus ambitieux ou ambigu. Le film en reste donc plutôt mineur, tout en ayant d’avoir su exciter à quelques endroit la sensibilité d’un spectateur qui n’apprécie rien tant que de ne pas être traité comme ses innombrables semblables. | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... Dim 28 Aoû 2016 - 11:08 | |
| Tiens j'ai aussi pensé à Costa-Gavras, Mad City n'est pas loin (mais mieux quand même, du moins dans mon souvenir). Assez d'accord avec toi sur le fond, mais le film dans l'ensemble est bien passé chez moi car bien efficace et on ne s'ennuie pas une seconde. Mentions aux chorés de Clooney et au passage où la foule se masse autour de lui et du preneur d'otage, continuant d'affluer malgré la mise en garde du flic sur le fait que le type porte un gilet piégé. |
| | | Nulladies Cinéman
Nombre de messages : 2734 Date d'inscription : 28/12/2013 Age : 47
| Sujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... Lun 29 Aoû 2016 - 7:17 | |
| Pas son genre. Face à un sujet aussi délicat que l’intersexuation, la pente est glissante : certaines questions ne peuvent être évitées, d’autres effraient. Certains éléments fascinent, d’autres bouleversent les repères établis au point de susciter un rejet viscéral. C’est là tout le parti pris de la cinéaste Lucia Puenzo, qui fait du regard d’autrui le moteur principal de son exploration. Au centre de son récit, Alex, jeune fille en apparence, mais au genre indéterminé, et dont les parents ont refusé les opérations dès la naissance pour forcer sa féminité. Alors que la puberté fait son œuvre, c’est par un traitement qu’elle lutte contre l’apparition de ce qui fait d’elle un homme. Reclus dans un coin tranquille d’Argentine pour éviter la foule, les parents se murent dans un silence qu’ils pensent dignes, sans que le spectateur puisse les en blâmer, tandis que les premiers émois de leur progéniture vont mettre le feu aux poudres. Indexé sur les émois excessifs de l’adolescence, le parcours des personnages est ainsi fondé sur un débordement, l’impossibilité de contenir une situation qui échappe par nature à la normalité. L’intelligence de l’écriture est de faire avec cette violence et cette âpreté, admirablement rendues par le jeune Inés Efron. Face à elle, les différents protagonistes n’ont que le silence et les yeux écarquillés pour répliques. Toute l’esthétique du film semble marquée par cet étonnement embarrassé, de ses longueurs à ses lacunes, jusqu’à sa photographie bleutée dans ce beau paysage côtier. La diversité des personnages secondaires occasionne des relais à la violence interne du personnage principal : de son agression par des adolescents de son âge, scène particulièrement éprouvante, à l’échange entre son potentiel petit ami et son père, d’une violence psychologique et verbale tout aussi ravageuse. Darin, plus sobre que jamais, est sur la voie d’une quête différente : celle de l’acceptation et la reconquête par son enfant d’une identité qu’il méconnait. Cette voie vers la parole et l’échange, cet éveil à l’échange, à la fois la solution la plus simple et l’effort le plus grand, transcende de loin la question initiale pour raconter une nouvelle fois la difficulté d’être père, et celle de grandir en accord avec le monde. | |
| | | Otto Bahnkaltenschnitzel génération grenat (dîne)
Nombre de messages : 1940 Date d'inscription : 27/08/2014
| Sujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... Lun 29 Aoû 2016 - 20:57 | |
| J'aime beaucoup les gars du Groland mais là c'est pas possible. Les 20 dernières minutes sont indignes. Ca m'apprendra à faire confiance aux critiques de la presse sur allociné. | |
| | | Nulladies Cinéman
Nombre de messages : 2734 Date d'inscription : 28/12/2013 Age : 47
| Sujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... Mer 31 Aoû 2016 - 6:49 | |
| - Otto Bahnkaltenschnitzel a écrit:
J'aime beaucoup les gars du Groland mais là c'est pas possible. Les 20 dernières minutes sont indignes. Ca m'apprendra à faire confiance aux critiques de la presse sur allociné. Oui, c'est ce que j'ai cru comprendre. Je lui ai même pas laissé sa chance. | |
| | | Nulladies Cinéman
Nombre de messages : 2734 Date d'inscription : 28/12/2013 Age : 47
| Sujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... Mer 31 Aoû 2016 - 6:49 | |
| Perdre un enfant par la main La mort d’un enfant fait partie de ces sujets si délicats qu’en traiter revient à entreprendre l’ascension d’une planche savonneuse : à tout moment, on prend le risque de déraper. Felix van Groeningen, à qui l’on doit le déjà très réussi La Merditude des choses, sait parler d’émotions, aussi exacerbées soient-elles, et c’est avec confiance qu’on peut le suivre sur ce thème. Deux partis pris permettent d’accéder, par circonlocutions, à la béance fondamentale qu’est celle du deuil : d’abord, la musique, qui permet la rencontre et surtout, le partage d’émotions que les être sont trop brisés pour pouvoir formuler de manière sereine. Ode au bluegrass, le film évoque une communauté qu’on pourrait avoir tendance à considérer avec une certaine commisération, fans d’une Amérique fantasmée, dans un folklore pour le moins saugrenu dans cette Belgique perdue. Pourtant, le cinéaste parvient à restituer toute la beauté de cette musique, la solidarité d’un groupe et la pureté d’un folk qui chante bien plus les tourments de l’âme que la fascination pour un folklore ; mais il n’est pas non plus question de l’idéaliser et de céder à la facilité du lyrisme : l’impossible réunion sur scène des amants brisés en témoigne avec une grande justesse, dans une des plus belles séquences du film. L’autre angle d’attaque est celui de la temporalité : plutôt que d’opter pour un récit linéaire, le cinéaste choisit un montage fragmentaire qui va opérer de multiples sauts dans le temps. La pertinence est double : c’est d’abord une forme de pudeur qui permet des ellipses et évite la montée pathétique vers le pire, mais aussi une appréhension subtile du tragique : le spectateur sait, lors des retours en arrière, ce à quoi ne sont pas préparés les jeunes amants et les futurs parents. La variation dans la photographie (mordorée dans les premiers temps et les concerts, laiteuse et blafarde dans le deuil), le jeu absolument impeccable des interprètes ajoutent à cette immersion dans le drame familial : Alabama Monroe est une réussite. …à quelques exceptions près. (Spoils) Sur ce fil ténu de la tragédie intime, Felix van Groeningen veut greffer d’autres ressorts qui ne sont pas toujours habiles. L’évocation de la foi, par exemple, pouvait se limiter à la belle métaphore sur les oiseaux percutant les parois vitrées sans dériver vers le discours excessif lors du concert, doublé des archives sur W. Bush et la recherche sur les cellules souches. De la même manière, répéter la mort de la fille par le suicide de la mère peut sembler redondant, et l’enclave fantastico-mystique de l’apparition spectrale est un peu maladroite dans un récit qui avait su rester sobre et presque naturaliste jusqu’alors. Il n’empêche : Alabama Monroe déjoue tout de même la plupart des pièges que tendait son sujet. Histoire d’amour habitée, évocation sensible de la musique, il confirme van Groeningen comme un cinéaste à suivre de près pour la suite de sa carrière. | |
| | | Nulladies Cinéman
Nombre de messages : 2734 Date d'inscription : 28/12/2013 Age : 47
| Sujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... Mer 31 Aoû 2016 - 6:50 | |
| Coups de bar. A mesure qu’il poursuit sa filmographie, Felix Van Groeningen semble épurer son écriture : après l’enfance dantesque d’un écrivain de La merditude des choses , et le mélo dramatique Alabama Monroe, Belgica étonne par la simplicité de son sujet : un café, le Belgica, monté par deux frères, devient le succès de la ville de Gand, occasionnant des soirées mémorables et une gestion qui n’est pas toujours aisée. L’idée est simple : montrer la fragile cohabitation entre un monde, celui de la nuit et de l’excès, et son organisation rationnelle. D’un côté, le collectif, la fête, la vigueur rock’n roll, de l’autre, deux destins individuels. Jo, le jeune frère sommé de faire un choix entre ses aspirations patronales et sa vie sentimentale, amoureuse ou fraternelle, et Frank, déjà marié et père, mais toxique dans son incapacité à se placer du bon côté de l’excès. Le récit suit de façon attendue le parcours d’un succès précédant la décadence. Pour qui connait le regard de Groeningen, cette dernière est aussi évidente qu’inévitable, et teinte toute la frénésie initiale d’une mélancolie, d’une menace qui rend les personnages particulièrement attachants. Belgica dépeint un milieu qui se révèle l’écrin idéal aux principales qualités cinématographiques de Groeningen : l’énergie et l’intensité. Par le jeu des comédiens, bien entendu, et leur caractère qui, sur le modèle d’Alabama Monroe et mieux que lui, évite les écueils de manichéisme et des grosses ficelles du pathos. Mais c’est surtout dans son exploration de la musique que le film parvient à embarquer le spectateur. Le café devenant une salle de concert, y défilent tous les groupes en vogue et un panorama des genres, de l’electro au punk, en passant par la fanfare de cuivres et le rock le plus pur. Le groupe Soulwax fournit ici un excellent travail d’éclectisme musical, en imaginant tous les genres représentés, auquel on ajoute le décorum des costumes et des diverses formations. Le cinéaste y ajoute un habile travail de montage, faisant la part belle aux scènes de concert, et y insérant par alternance des sommaires sur les parcours des protagonistes : cette symbiose fonctionne parfaitement et rend indissociable leur sort de celui de cette salle, à la fois enthousiasmante et dévoratrice. Alors qu’il draine des thèmes éminemment romanesques (la violence, la fraternité, le monde de la nuit, qui nous renvoient du côté de James Gray et La nuit nous appartient), Van Groeningen opte pour un regard quasiment documentaire, et restitue avec authenticité les grandes heures d’un âge d’or, où la musique fédère et fait reculer la nuit. Les divers motifs de délabrement des deux frères (infidélités, crises, drogue, durcissement de la dimension capitaliste du projet…) font partie intégrante du récit, sans supplanter pour autant le propos initial. (Spoil) De ce point de vue, le final atteste d’un discernement dont Alabama Monroe manquait encore : en refusant le drame à tout prix, en instaurant un compromis dans la séparation professionnelle des frères, le récit se pose et propose un double portrait contrasté : d’un côté, une petite victoire aseptisée de Jo par l’entremise de ses caméras de surveillance posées sur son domaine, images fixes, vides et dénuées de couleur. De l’autre, le renoncement de Frank saluant un autre écran, celui de la baie vitrée derrière laquelle ses enfants nus le saluent avec amour. Chacun a gagné, chacun regrette : le premier l’avortement et la perte de celle qu’il aimait, le second la vie professionnelle. Cette frustration constante, exprimée dans la mesure, prolongement et contrepoint à la fougue initiale, dit autant la nécessaire avancée de l’homme que les renoncements sur lesquels se fonde la maturité, que semble avoir atteint ici le cinéaste. | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... Ven 2 Sep 2016 - 15:38 | |
| Tiens je sais plus exactement ce que tu en avais pensé Nulla parce que pas lu en entier à l'époque pour pas me spoiler mais assez déçu par Neon Demon, qui tombe dans tous les travers que laissait craindre la trajectoire de plus en plus esthétisante de Refn, exercice de style creux à la thématique tellement basique que j'avais déjà imaginé tout ce qui allait se passer - c'est à dire, en somme, pas grand chose : - Spoiler:
Film de vampires déguisé, meurtre collectif, cannibalisme métaphorique, le complexe de dieu qui justifie le châtiment final, le photographe qui valide ce regain de jouvence à la fin, le petit copain seul personnage humain qu'on sacrifie sur l'autel de l'orgueil et de la vanité... putain mais aucune surprise là-dedans, jamais.
Même visuellement il justifie par son contexte (l'univers fashion) tous les excès clinquants imaginables, jusque dans les scènes les plus perverses qui sont tellement mises en scène au poil jusqu'à la désincarnation que ça en devient limite ridicule. Restent quelques belles atmosphères soutenues par la meilleure BO de Martinez pour le bonhomme (malgré un thème ou deux qui flirtent avec le mauvais goût), une Elle Fanning impeccable et un clin d'oeil à Kubrick qui atteste enfin de la fascination de Refn pour l'auteur de Shining (le rouge à lèvres "Red Rum"), malheureusement visible ici que dans une poignée de plans géométriques sans réelle signification (au night club notamment, passage par ailleurs totalement inutile comme un bon tiers de film). Autant dire qu'on est loin du très ambigu et dérangeant Only God Forgives, pour moi son sommet d'adéquation entre forme et fond mais qui aurait totalement pu basculer dans le même genre de dérive arty sans son personnage principal aux névroses particulièrement bien transposées dans le scénario.
Dernière édition par RabbitIYH le Ven 2 Sep 2016 - 15:46, édité 1 fois |
| | | Nulladies Cinéman
Nombre de messages : 2734 Date d'inscription : 28/12/2013 Age : 47
| Sujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... Ven 2 Sep 2016 - 15:41 | |
| - RabbitIYH a écrit:
- Tiens je sais plus exactement ce que tu en avais pensé Nulla parce que pas lu en entier à l'époque pour pas me spoiler mais assez déçu par Neon Demon, qui tombe dans tous les travers que laissait craindre la trajectoire de plus en plus esthétisante de Refn, exercice de style creux à la thématique tellement basique que j'avais déjà imaginé tout ce qui allait se passer - c'est à dire, en somme, pas grand chose :
- Spoiler:
Film de vampires déguisé, meurtre collectif, cannibalisme métaphorique, le complexe de dieu qui justifie le châtiment final, le photographe qui valide ce regain de jouvence à la fin, le petit copain seul personnage humain qu'on sacrifie sur l'autel de l'orgueil et de la vanité... putain mais aucune surprise là-dedans, jamais. Même visuellement il justifie par son contexte (l'univers fashion) tous les excès clinquants imaginables, jusque dans les scènes les plus perverses qui sont tellement mises en scène au poil jusqu'à la désincarnation que ça en devient limite ridicule. Restent quelques belles atmosphères soutenues par la meilleure BO de Martinez pour le bonhomme (malgré un thème ou deux qui flirtent avec le mauvais goût), une Elle Fanning impeccable et un clin d'oeil à Kubrick qui atteste enfin de la fascination de Refn pour l'auteur de Shining (le rouge à lèvres "Red Rum"), malheureusement visible ici que dans une poignée de plans géométriques sans réelle signification. Je comprends parfaitement les réserves, mais j'ai beaucoup aimé, en fait. J'ai trouvé que l'aspect hypnotique fonctionnait, que c'était formellement assez splendide et pas si inepte que ça. Et effectivement, la musique (en salle, c'était une tuerie avec le noir et l'aspect flash des couleurs) + Elle a suffi à faire emporter la mise au film. | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... Ven 2 Sep 2016 - 15:47 | |
| L'hypnotisme ça va un moment mais quand il se passe rien pendant une demi-heure ni au premier degré ni au second... franchement sans le cachet Refn tout le monde aurait tapé sur ce scénario ultra-simpliste et sa thématique éculée (certains se sont pas gênés pour le faire d'ailleurs). |
| | | Nulladies Cinéman
Nombre de messages : 2734 Date d'inscription : 28/12/2013 Age : 47
| Sujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... Dim 4 Sep 2016 - 7:22 | |
| We don’t need no institution Il y a des palmes d’or intrigantes, tout de même, et qui nécessitent qu’on les contextualise. De la même façon qu’on peut expliquer que Michael Moore soit reparti palmé à la faveur d’une actualité crispant une grande part de la planète à l’égard de l’Amérique belligérante de Bush, If… répond clairement à mai 68, et sa façon d’aborder le système éducatif anglais a forcément eu à l’époque un retentissement certain, certains hauts dignitaires ayant plaidé pour son interdiction pure et simple. Le film n’est pas dénué d’intérêt : bien moins niais qu’un Cercle des poètes disparus sur le même sujet, influencé par l’esprit libertaire de l’époque, il reprend cette ambiance débridée qu’on pouvait déjà voir à l’œuvre dans Blow up : délitement du rythme, voire de l’intrigue, charges acides contre toutes les institutions, de l’éducation à l’Église en passant par l’armée, le tout interprété par une jeune garde spontanée et narquoise. Malcolm McDowell fait ici ses premiers pas, et on comprend d’emblée ce qui a motivé Kubrick à le choisir pour son Orange Mécanique : l’insolence, l’ironie de son attitude alliée à un visage singulier portent en germe tout ce qui fera l’effrayant Alex. La scène scandaleuse de sexe dans un café, (le premier nu frontal autorisé par la censure britannique, après, justement, celui plus bref dans Blow up) qui montre l’étreinte comme une sorte de combat, évoque elle aussi ce que sera la fameuse séquence avec la femme aux chats, qui en décuplera la violence. L’audace est reconnue, le discours légitime. Il n’en reste pas moins que le film a bien vieilli, et que sa dynamique générale souffre d’essoufflements. La quasi-totalité de film semble être un alignement de sketches sans réelle unité, alignement de sévices et de brimades conduisant à la catharsis finale, version old school d’une autre palme d’or, Elephant de Gus Van Sant. Du point de vue esthétique, on a beaucoup de mal à comprendre les raisons de l’alternance entre le noir et blanc et la couleur, et tout cela semble un peu vain, sans réelle réflexion préalable. If… fait partie de ces films dans lesquels le discours et l’audace l’emportent sur la forme, et l’on aurait apprécié davantage de finesse dans cet succession de portraits plus ou moins caricaturaux. Certes, la jeunesse et sa perversité, entre rébellion et mal être, prend une certaine épaisseur dans quelques séquences. Mais l’ennui l’emporte le reste du temps, et le film a bien du mal à briller en dehors d’un contexte favorable à son plébiscite. | |
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