Voyage en salle obscure...

lalou a écrit:

Moi j'ai peur d'y aller...

Peur de quoi ?
D'être déçu ?
D'avoir la trique ?
D'être en manque ?

Nulladies a écrit:

lalou a écrit:

Moi j'ai peur d'y aller...

Peur de quoi ?
D'être déçu ?
D'avoir la trique ?
D'être en manque ?

Non, il a peur du noir.

Esther a écrit:

Nulladies a écrit:

lalou a écrit:

Moi j'ai peur d'y aller...

Peur de quoi ?
D'être déçu ?
D'avoir la trique ?
D'être en manque ?

Non, il a peur du noir.

Yen a presque aucun dans le film, tout au plus quelques putes...

Nulladies a écrit:

Esther a écrit:

Nulladies a écrit:

lalou a écrit:

Moi j'ai peur d'y aller...

Peur de quoi ?
D'être déçu ?
D'avoir la trique ?
D'être en manque ?

Non, il a peur du noir.

Yen a presque aucun dans le film, tout au plus quelques putes...

  

Vous avez un mets…sage.

De temps à autre, il est intéressant de se repositionner sur ses aprioris.
Donc, une romance indienne, franchement, non dans l’absolu. Mais voilà, la critique est unanime, le bouche à oreille fonctionne, allons-y.
Bien entendu, les qualités du film sont nombreuses, pour peu qu’on compare le produit fini à ce dont il est issu : à savoir une romance, et qui plus est indienne.
Pas de kitsch Bollywood ici, et c’est à mon avis ce qui a principalement séduit la critique française : sobriété, modestie du propos, ancrage dans un réel quotidien, ellipses… En effet, c’est digeste.
Pour ce qui est de la romance, on évite aussi les excès du genre.
Maintenant, pour avoir vu une romance censément de qualité, je confirme donc mes aprioris : pas ma tasse de thé, même si l’Inde est le premier exportateur mondial.
C’est d’une longueur abominable, répétitif à l’excès (cette lunchbox, je vous jure, on a envie de l’envoyer valdinguer à sa nième apparition…), surtéléphoné dans ses péripéties… En gros, c’est « Vous avez un message » version tandoori, si ce n’est que l’actrice est bien plus belle que Meg Ryan.
C’est dire.
C’est déjà ça.

Nulladies a écrit:

Maintenant, pour avoir vu une romance censément de qualité, je confirme donc mes aprioris : pas ma tasse de thé, même si l’Inde est le premier exportateur mondial.

Rien qu'en diffusant dans leur propre pays ils peuvent faire la course des entrées en tête...

Silences, errance, déchéance

Si quelqu’un me racontait le fil du scénario que déroule Suzanne, je me féliciterais de n’être pas allé voir ce film. Tout y transpire la France depuis Zola, le regard sur les classes populaires, le destin qui s’acharne, les gens qui encaissent avec dignité.
L’avantage, lorsqu’on refuse de lire ne serait-ce qu’une ligne sur un film, c’est celui de la surprise. Auréolé ça et là d’une rumeur très favorable, ce film a fini par de démarquer et j’ai donc pris le pari d’aller m’en faire une idée.

Si l’on veut insister sur ses défauts, on peut en trouver quelques-uns, notamment celui de la surenchère inutile dans les derniers rebondissements qui émaillent la vie de Suzanne, ou une utilisation de la musique un peu poussive.
Ceci étant dit, on ne peut que saluer la réussite de l’ensemble. Le parti pris du film, la pudeur, génère une forme entièrement au service du fond. Plutôt que de nous montrer les instants terriblement marquants d’une vie difficile, la réalisatrice prend le parti de nous en montrer l’après, les conséquences, les silences et les visages marqués par les épreuves. De ce fait, tout repose sur l’interprétation des personnages qui, reconnaissons-le, est unanimement excellente.
La gestion du temps est l’autre grande réussite du film, qui nous promène sur deux décennies en 1h34 avec une aisance confondante. Ciselé, le film marque suffisamment ses personnages pour faire surgir une émotion lors de retrouvailles ou au sortir d’une ellipse particulièrement brutale.
Suzanne, être déconcertant de liberté et d’insouciance, d’intégrité dans son refus de tout compromis, voyage d’élans improvisés en perditions écrites à l’avance. La force de ce récit, par son traitement résolument anti didactique, est de nous rendre complice de
ce personnage mystérieux. Il ne s’agit ni d’expliquer, ni de légitimer, mais de donner à vous un parcours chaotique et, surtout, la vie qui continue. Car si le récit se veut ténu dans son pathos, c’est pour mieux révéler la force qui permet à celui qu’on terrasse de se relever. Pas de coupables, pas de victimes : des vivants.
La vie, donc, qui se poursuit et qui existe en dehors du cadre traditionnel du récit, qui voudrait qu’une situation finale succède aux péripéties. Ici, le hors champ de la narration et des conventions sociales propose un regard nouveau sur les individus et la cohorte de meurtrissures qu’ils portent sans pourtant s’arrêter sous leur poids.

Peux tu nous parler de la prestation de François Damiens car de les critiques que je ai lu, sa prestation sort vraiment du lot et est saluée. Qu en est il aussi de Sara Forestier ?

Rorschach a écrit:

Peux tu nous parler de la prestation de François Damiens car de les critiques que je ai lu, sa prestation sort vraiment du lot et est saluée.  Qu en est il aussi de Sara Forestier ?

Ils sont très, très bons. Vraiment. Damiens, toute en retenue et qui vieillit de façon très convaincante. Jeune, c'est assez marrant de voir à quel point il ressemble à Bruno Salomone.
Forestier, comme à chaque fois, se donne à fond. C'est peut-être too much pour certains (on est vraiment dans la performance) mais j'ai trouvé ça de haute volée.

Je fais un gros bloquage avec François Damiens. Cela n'a rien à voir avec ses performances d'acteurs, ni le type en lui-même.

Avant de faire l'acteur et d'être le Belge du moment en France, c'est un type qui faisait des canulars à la radio et à la télé. Et comme ce genre de truc me fait la plupart du temps gerber, je n'arrive pas à le voir autrement qu'une caricature, Belge qui plus est, avec tout ce que ça a de provincial (le gros bruxellois, le wallon un peu con-con......)

davcom a écrit:

Je fais un gros bloquage avec François Damiens. Cela n'a rien à voir avec ses performances d'acteurs, ni le type en lui-même.

Avant de faire l'acteur et d'être le Belge du moment en France, c'est un type qui faisait des canulars à la radio et à la télé. Et comme ce genre de truc me fait la plupart du temps gerber, je n'arrive pas à le voir autrement qu'une caricature, Belge qui plus est, avec tout ce que ça a de provincial (le gros bruxellois, le wallon un peu con-con......)

On m'avait montré quelques canulars, et pareil, c'est un truc qui me dépasse. Autrement, je ne le connais pas vraiment, et c'est vrai que là, il assure.

davcom a écrit:

Je fais un gros bloquage avec François Damiens. Cela n'a rien à voir avec ses performances d'acteurs, ni le type en lui-même.

Avant de faire l'acteur et d'être le Belge du moment en France, c'est un type qui faisait des canulars à la radio et à la télé. Et comme ce genre de truc me fait la plupart du temps gerber, je n'arrive pas à le voir autrement qu'une caricature, Belge qui plus est, avec tout ce que ça a de provincial (le gros bruxellois, le wallon un peu con-con......)

Oui j'ai un peu le même ressenti que toi. J'ai du mal à dissocier l'image de François l'Embrouille, le gros belge con-con, de François Damien.

autant je ne raffole pas de ses canulars, autant j'aime bien l'acteur...

C'est une grande théorie au cinéma, nous faire croire que les humoristes sont ceux qui jouent le mieux les rôles dramatiques

Rorschach a écrit:

C'est une grande théorie au cinéma,  nous faire croire que les humoristes sont ceux qui jouent le mieux les rôles dramatiques

...et que les actrices sont aussi de grandes chanteuses.

C'est fou, souvent, quand un acteur réussit à jouer qu chose de bien, toutes les sirènes "artisticobuzzfinancierrapportemoidupognonquejemefousdevotregueule" pensent qu il est capable de tout faire.
C'est si simple que ça alors le talent xD

Rorschach a écrit:

C'est fou, souvent, quand un acteur réussit à jouer qu chose de bien, toutes les sirènes "artisticobuzzfinancierrapportemoidupognonquejemefousdevotregueule" pensent qu il est capable de tout faire.
C'est si simple que ça alors le talent xD

Parfois quelques exceptions. Timberlake en est une

J ai bcp de mal avec Timberlake. Il reste attaché pour moi à la "popbritneynsyncdisneyparade" periode

Je ne te parle pas de ce que nous, nous considérons être bon ou mauvais. Pour ça, allez jeter un oeil sur la rubrique musique, mais d'une vrai réussite artistique et critique de la consommation de masse.

En ce sens, Timberlake, c'est une réussite

À l'inverse des États-Unis, en Europe, nous avons beaucoup de mal à accepter qu'un artiste puisse être multi-talent. Je pense que c'est du à la culture de la comédie musical qui est très forte chez eux. Qu'un acteur saches chanter et danser c'est tout à fait normal à leurs yeux. Tandis que chez nous, tu dois rester cantonné à ce qui t'a rendu célèbre.
Pour ce qui est de Timberlake, il est issu d'une école à Broadway qui forme les enfants au monde du spectacle (comédie, chant, danse...) tout comme Gosseling, Spears et Aguilera. C'est comme ça qu'il se sont tous retrouvé chez Disney vu que c'est là que Mickey va puiser ses animateurs pour ses émissions de jeunesse.

Nous avons tout de même eu pas mal de chanteurs qui ont fait des carrières honorables dans le ciné... Montant, Aznavour, Bruel (aïe...), Bashung, Brel... Bon, ils n'ont qu'une envergure Nationale, à part Montant.

Sans oublier Dutronc, Serge Reggiani.........

davcom a écrit:

Sans oublier Dutronc, Serge Reggiani.........

Oui, j'en oublie forcément.

Ce que je voulais dire c'est que c'était beaucoup plus 'naturel' aux States que chez nous.
Pour certains artistes le passage d'une activité à une autre fut douloureux.

Tony 'les bons tuyaux' a écrit:

Ce que je voulais dire c'est que c'était beaucoup plus 'naturel' aux States que chez nous.
Pour certains artistes le passage d'une activité à une autre fut douloureux.

Le fait est que c'est quand même assez vrai ce que tu dis. Par ailleurs, chez les ricains, cela a toujours été naturel (Sinatra, Dean Martin...), mais ils ont un sens du show qui n'appartient qu'à eux et ont, c'est clair un certain talent pour l'entertainement...

« La vérité en amour est-elle souhaitable ? »

Le choix du spectateur de ce film est très simple : succomber ou non au charme des comédiens qui tombent comme des mouches dans les bras les uns des autres. Stupre, manipulation, sculpturales créatures, ce petit univers surchauffé se déploie avec la malice caractéristique des frères Larrieu et, pourrait-on dire, du cinéma français d’auteur.
Le contexte glacial des montagnes crée un contraste saisissant avec ces intérieurs, et au bois cosy du chalet répondent les parois de verres de l’université ; la diction des personnages, volontaire fausse et littéraire, tranche avec la saisissante vivacité de leurs désirs. C’est précisément le point de bascule sur lequel se situent tous les personnages, entre maitrise totale et abandon aux gouffres des désirs coupables.
Les images sont souvent impeccables, tant par les prises de vue sur les paysages que l’architecture, les deux grands sujets plastiques du film. Sur ces beautés muettes tente de se greffer un discours, forcément minoré : c’est le travail que propose Amalric à ses étudiants dans un atelier d’écriture durant lequel il compense ses frustrations d’écrivain raté.
Le monde à l’échelle du campus, entre plaisir facile et rivalités politique, est certes croqué avec plus au mois de bonheur, et occasionne quelques longueurs, de la même façon que la portée satirique et comique n’est pas toujours très heureuse. Alors que le récit s’enlise un peu, notamment dans son intellectualisme didactique (les citations de Dante, de Buñuel, de Breton…), la fin relance l’intérêt en faisant tomber certains masques au profit de nouveaux, plus fragiles et expressifs. Car le récit est aussi celui d’une émancipation et la séparation d’un couple frère-sœur fusionnel qui décide d’ouvrir les portes de son chalet.
On peut donc laisser tous ces jolis minois nous séduire, à condition d’accepter les grains de sable que laissent volontairement les maitres d’œuvre dans leurs rouages : sur la trame du thriller et derrière l’apparent académisme de leur récit, adapté de Djian, autre grand spécialiste de l’art du clivage, se logent ces petites bizarreries de la nature humaine qui font qu’on adhère à l’effroi et qu’on se laisse prendre la main pour aller sonder les gouffres mystérieux de sa psyché tourmentée.