En ce moment, je re-écoute...

Maintenant vous faites comme vous voulez, c'était juste mon avis.

Tony's Theme a écrit:

Maintenant vous faites comme vous voulez, c'était juste mon avis.

Ton avis nous intéresse, bien entendu.

C'est juste qu'il ne faut pas oublier qui nous sommes.

davcom a écrit:

Tony's Theme a écrit:

Maintenant vous faites comme vous voulez, c'était juste mon avis.

Ton avis nous intéresse, bien entendu.

C'est juste qu'il ne faut pas oublier qui nous sommes.

Je pense que tout dépend de la ligne directrice que l'on s'impose, si l'on cherche à toucher le plus grand nombre de lecteurs possible ou si l'on veut garder un ton, un style que l'on soit lu ou pas.  C'est le temps qui détermine la qualité d'un 'zine en général, dans sa constance et son indépendance d'esprit.

ELSD a écrit:

davcom a écrit:

Tony's Theme a écrit:

Maintenant vous faites comme vous voulez, c'était juste mon avis.

Ton avis nous intéresse, bien entendu.

C'est juste qu'il ne faut pas oublier qui nous sommes.

Je pense que tout dépend de la ligne directrice que l'on s'impose, si l'on cherche à toucher le plus grand nombre de lecteurs possible ou si l'on veut garder un ton, un style que l'on soit lu ou pas.  C'est le temps qui déterminé a qualité d'un 'zine en général dans sa constance.

Tout ça aura eu au moins l'intérêt d'ouvrir la discussion, et m'a donné l'idée d'un article de fond, qui, si j'ai l'approbation de la taulière, mettra aussi à contribution les membres de ce forum qui sont indépendants d'Addict.

Je précise que c'est ce que je pense en général et pas forcément d'Addict car j'y vais trop rarement pour avoir un avis précis ( )

bon, comme d'hab, j'adore certains morceaux, j'en zappe d'autres...

sinon sur votre sujet d'Addict, perso je comprends très bien le "on ne parle que de ce qui nous plaît"

j'y vois pas de problème de crédibilité dès lors où la sélection se fait avant la chronique: on (enfin je dis "on" mais c'est "vous" en fait) n'écrit que sur ce qu'on aime et on ne perd pas de temps avec les disques bofs ou vraiment mauvais

après oui, la crédibilité elle est dans la chronique elle-même: un disque n'a pas à être forcément parfait du début à la fin, mais on peut souligner les défauts d'une oeuvre et néanmoins donner quand même envie de l'écouter (ce qui fait tout l'intérêt du truc)

Il peut aussi être vu d'un intérêt public de mettre en garde les gens sur des disques à chier... On ne parle pas de critiquer le dernier U2 ou le nouveau Céline Dion, mais de parler de disques de gens qui ont une certaine crédibilité. Je n'ai jamais tiré sur les ambulances pour le plaisir.

Esther a écrit:

Il peut aussi être vu d'un intérêt public de mettre en garde les gens sur des disques à chier... On ne parle pas de critiquer le dernier U2 ou le nouveau Céline Dion, mais de parler de disques de gens qui ont une certaine crédibilité. Je n'ai jamais tiré sur les ambulances pour le plaisir.

ou partir du principe que si le site n'en parle c'est qu'il n'a pas suscité suffisamment d'enthousiasme pour ça

de toute façon il y aura toujours d'autres sites de critiques pour se faire une idée

davcom a écrit:

Tony's Theme a écrit:

davcom a écrit:

Personne ne dit qu'il faut être régulier, mais ce qui nous manque, ce sont des rédacteurs de niches (métal - hip hop - electro)

Ce qui manque surtout ce sont des critiques négatives pour donner un peu de crédibilité.
Tous les articles que j'ai lu sont toujours élogieux. J'ai jamais lu un billet disant que l'album n'était pas terrible, moyen ou franchement mauvais.
Il n'y a jamais de surprise, s'il y a un echo, c'est pour dire du bien. Ça donne une impression de manque d’objectivité et donc de crédibilité.

Non, pas d'accord. C'est un parti pris comme un autre. On a décidé qu'on ne critiquait que des disques qu'on aimait. Pas envie de s'enquiller des trucs qu'on déteste pour le plaisir de descendre.

Pareil, on a d'ailleurs toujours plus ou moins procédé comme ça sur IRM à de très rares exceptions près dont celle qui m'a amené ici. Et puis c'est tellement plus facile de descendre un album en faisant de l'humour de bas étage, au fond y a pas plus consensuel et vendeur. Ça doit être pour ça que ça m'amuse pas, au fond. Et aussi parce que j'ai pas envie de me retaper des disques pourris juste pour pouvoir en dire du mal en toute honnêteté, je suis pas maso à ce point.

Esther a écrit:

L'idée, n'est pas, à mon sens, de copier ce qui se fait dans la presse. On peut adorer un artiste, mais trouver son dernier album à chier par exemple.

Dans dans ce genre de cas surtout que l'on a eu des exceptions, ou sur des POUR ou CONTRE ce qui est à mon sens plus constructif dans le cas d'un album qui divise et lorsque son auteur n'est pas le premier venu.

Tony's Theme a écrit:

On peut reconnaître la qualité du songwriting et critiquer le reste. Une bonne chanson peut être foutue en l'aire à cause d'un mauvais arrangement, d'un mauvais mix etc. Exemple: 'Goo' des Sonic Youth est un très bon album mais très mal mixé. Le groupe en était d'ailleurs le premier déçu (qu'ils ont sorti les démos sur Sonic Death).

Là tu soulèves un point, j'admets avoir tendance à chercher des excuses aux disques que j'ai aimés, même si je vois plutôt ça comme une facilité à accepter et apprécier les intentions du groupe, par exemple si j'ai aimé un album mal mixé, dans bien des cas ce mixage est intentionnel et participe de l’identité voire du charme de l'album... non ?

RabbitIYH a écrit:

Tony's Theme a écrit:

On peut reconnaître la qualité du songwriting et critiquer le reste. Une bonne chanson peut être foutue en l'aire à cause d'un mauvais arrangement, d'un mauvais mix etc. Exemple: 'Goo' des Sonic Youth est un très bon album mais très mal mixé. Le groupe en était d'ailleurs le premier déçu (qu'ils ont sorti les démos sur Sonic Death).

Là tu soulèves un point, j'admets avoir tendance à chercher des excuses aux disques que j'ai aimés, même si je vois plutôt ça comme une facilité à accepter et apprécier les intentions du groupe, par exemple si j'ai aimé un album mal mixé, dans bien des cas ce mixage est intentionnel et participe de l’identité voire du charme de l'album... non ?

Ben non, mon exemple des Sonic Youth en est la preuve. Parfois le mix final n'est pas celui voulu par l'artiste. Un peu comme au cinéma où le réalisateur n'a pas le dernier mot par rapport au producteur.

Maintenant, je ne parlais pas de descendre des albums, ça n'est absolument pas constructif, mais bien de présenter les points positifs et négatifs. Avoir une vision objective du rédacteur et pas l'impression de lire un article d'un fan aveuglé par son fanatisme qui parle du dernier album de son chouchou. Comme le disait Esther, on peut adorer un artiste, être déçu du dernier album et vouloir partager cette déception, ce qui peut être très constructif. J'ai jamais dis non plus qu'il fallait écouter des merdes juste pour les démolir. Le positif à tout prix m'emmerde tout au tant que la bashing à tout prix. Un juste milieu, y a rien de tel.

Tony's Theme a écrit:

Maintenant, je ne parlais pas de descendre des albums, ça n'est absolument pas constructif, mais bien de présenter les points positifs et négatifs.

Terriblement suggestif. Mieux vaut, à mon avis, privilégier quelques descriptions. Sauf s'il y a des choses vraiment flagrantes bien entendu

Oui ça me parle pas trop non plus, à part si c'est une faute de goût flagrante ou indépendant de la volonté du groupe comme ici. Mais pour ce qui est des limites de la liberté artistique ça ne concerne heureusement pas du tout la plupart des trucs très indés que je défends le plus clair du temps, petits labels, autoproduits, musiques de niche dont les albums se vendent à 50 exemplaires, tout ça.

En fait, tout ça n'est pas simple.

Pour moi, il y a deux règles :

- L'honnêteté (pas copier/coller, parler de son ressenti, pas de celui de son voisin....etc)
- La bonne volonté (le faire avec plaisir, sinon, ne le fait pas)

Pour moi c'est tout simple, chroniquer utile (pour faire découvrir par exemple) et/ou pour se faire plaisir, et oui l’honnêteté bien entendu mais ça va de soi... ou du moins ça devrait. Mais tout ça pour dire que donner un avis sur un truc pour lequel tout le monde a déjà un avis je vois pas l’intérêt, hormis dans le cadre d'un bilan par exemple.

Gengis a écrit:

Y a quand même des titres réussis sur cet album : no destruction, San Francisco,...

Gengis a écrit:

Gengis a écrit:

Y a quand même des titres réussis sur cet album : no destruction, San Francisco,...

L'engouement à sa sortie me dépasse un peu.

Tes posts pochettes sont chiants à quoter il y a toujours 50 lignes. Comment-tu fais ?

Le nouveau Thee Oh Sees est une tuerie. Pour moi un des tous meilleurs qu'ils aient faits.

Oui, bon, je sais, avec eux je dis ça à chaque fois, mais cette fois-ci c'est vrai

C'est bien simple, on parle là des premières notes. Des premiers souffles. Charlie Haden martèle à l'entrée du disque une rythmique tendue comme un fil de vie, de celui qui vous accroche et qui rompt pour mourir.Le tempo est déjà au paroxysme. Pas le temps de se poser, de se préparer, les cinq premières minutes de ce disque s'annoncent vitales, presque asphyxiées. Ornette Coleman et Don Cherry se partagent ensuite la tâche sur cette trame mélodique improbable, entre le polar d'une noirceur absolue, et ce balbutiement... Non, ce n'est pas encore du Free Jazz, pas tout à fait. Mais Dieu que c'est tendu. Autant d'émotions dans les feulements du sax alto de Coleman qui n'avalanche pas les notes à la manière d'un coltrane, mais qui fleurte avec la note d'à côté, celle qui n'a rien à voir au milieu de çà... Et pourtant, tout est en place, limpide. Les musiciens jouent serrés, les uns collés aux autres, jouant 10 minutes en 5, jouant toute la mélodie sur la moitié des mesures prévues... Une urgence se dégage alors de ce premier morceau d'une rare intensité... «Lonely Woman » venait d'entrer, en 5 minutes, dans mon panthéon absolu, tous styles confondus.

Ma première écoute de ce disque fût une sorte de fascination. J'ai passé et repassé ce premier titre une bonne dizaine de fois, ocultant la suite de ce disque pourtant énorme, car dès le second titre, Coleman enfonce le clou.... Toujours tendu et joué à tombeaux ouverts, il aborde un peu plus encore le Free Jazz sans s'écrouler tout à fait dedans. Il faut dire que le Free Jazz n'est alors qu'une ébauche, une idée, et pas encore tout à fait un style radical et sans concession qui joue parfois la carte de la surenchère se prenant les pieds dans le tapis. »Eventually » n'oublie jamais de se coller au plus près du propos de départ. Ici, pas de solo qui n'en finit pas, qui se mélange sans écouter à côté, et surtout, pas d'esbrouffe. C'est d'une fluidité, d'une précision désarmantes, tout en triturant une folie douce qui remue les tripes et qui groove indéfiniment.

« Peace » ralentit le tempo, mais n'abandonne pas cette tension palpable, notamment lorsque Haden s'empare de l'archet pour glisser ses notes dans un écrin fait d'épines. Pourtant, le morceau semble plus classique, avec cette contrebasse qui sent bon le blues, car oui, toujours et encore, ce disque est une histoire de blues. Mais finalement, ce disque n'existe peut-être que pour rappeler que, quoi que l'on puisse écouter, jazz ou rock, folk ou Polka, tout vient plus ou moins du blues, qu'on le veuille ou non.

Si, avec ce disque, on ne peut pas encore tout à fait parler de Free Jazz, (Free Jazz: A Collective Improvisation enregistré deux ans plus tard, fait lui figure de point de départ du mouvement Free jazz, mouvement qui tira son nom de ce disque justement...), il est indéniable qu'il possède une liberté de ton assez novatrice pour l'époque. Même les Miles Davis et autre Coltrane n'avait pas encore exploré cet aspect là de la musique. Bien sûr, Miles Davis partira ailleurs, vers des contrées tout aussi révolutionaires, et Coltrane rattrappera le mouvement pour le maîtriser à la perfection peu après jusqu'à le transcender. Mais Coleman, Haden et Cherry font tout de même figures de précurseurs dans le domaine.

Si le free Jazz effraie, je conseille tout de même de commencer par ce disque, pas Free, mais qui abandonne sur le bas côté une bonne partie des bases du Jazz de l'époque. D'ailleurs, ce disque n'est pas seulement intéressant de par les lignes mélodiques utilisées, mais aussi par les structures, et les cassures adoptées lors de morceaux tels que « Focus On Sanity ».

« Chronology » qui termine l'album est également construit d'une façon surprenante, les musiciens envoyant des silences à des endroits inattendus, et surtout utilisant des tonalités déconcertantes pour qui a l'habitude d'un jazz plus conventionnel.

Coleman possède une discographie assez impressionnante, mais a peu participé aux albums des autres. Il poursuivra sa quête tranquille d'un ailleurs durant toute sa carrière.

Cet album et un album fondateur, qui restera dans l'ombre du fameux Free Jazz, forcément plus radical...