Là tout de suite, j'écoute

La recette est toujours la même mais manifestement ils reviennent en grande forme et ça fait rudement plaisir

Azbinebrozer a écrit:

Aujourd'hui face à l'invasion totale de l'émotion pop partout, pour ne pas se sentir dégouliner trop bêtement :

- soit j'opte pour le moins d'émotions, par sa répétition (électro, techno), par sa dilution extrême (ambient), sa réduction à des émotions plus sèches (rock extrême, post, indus, drone...)

- soit je pousse l'émotion pop à la démesure. J'en garde les émotions, le format que je sature à l'excès pour en marquer l'enfermement. Je souligne toutes les émotions, je sature toutes les sonorités, je procède éventuellement à des déformations globales du son (on entend bien ça dans le titre "Let it happen"), comme à une bulle qu'on tord. Le but c'est d'avoir à la fois les émotions pop classiques et leur dramatisation.

Ça peut concerner qui ? D'abord des courants entiers, genre la Chillwawe, des albums de Flaming Lips comme "Embryonics", "The Age of Az" de Sufjan Stevens, "Lonerism" de Tame Impala... (Field music aussi mais plutôt par une dramatisation aléatoire, collagiste des émotions en prolongement du "Smile" des Beach Boys)

Très intéressant, ça.
Et je me reconnais d'ailleurs là-dedans (notamment dans les albums et courants que tu cites).
Cela dit, le dernier extrait de Tame Impala me laisse de marbre.

davcom a écrit:

Azbinebrozer a écrit:

- soit j'opte pour le moins d'émotions, par sa répétition (électro, techno), par sa dilution extrême (ambient), sa réduction à des émotions plus sèches (rock extrême, post, indus, drone...)

Tout ce que je déteste se trouve là

Azbinebrozer a écrit:

- soit je pousse l'émotion pop à la démesure. J'en garde les émotions, le format que je sature à l'excès pour en marquer l'enfermement. Je souligne toutes les émotions, je sature toutes les sonorités, je procède éventuellement à des déformations globales du son (on entend bien ça dans le titre "Let it happen"), comme à une bulle qu'on tord. Le but c'est d'avoir à la fois les émotions pop classiques et leur dramatisation.

Ça peut concerner qui ? D'abord des courants entiers, genre la Chillwawe, des albums de Flaming Lips comme "Embryonics", "The Age of Az" de Sufjan Stevens, "Lonerism" de Tame Impala... (Field music aussi mais plutôt par une dramatisation aléatoire, collagiste des émotions en prolongement du "Smile" des Beach Boys)

Je pense que ces disques là vont très mal vieillir (excepté, peut-être, le flaming lips et le Field Music) car ils sont justement le reflet d'une époque trop marquée par des sonorités propres à l'époque. Et puis Field Music, c'est de la pop progressive, ça ne vieillira pas  

Suis pas tout à fait convaincu Davy. Des albums comme The Age of Az, Lonerism, Embryonnics et Oracular Spectacular sont étouffants, très lourds à écouter mais ils sortent tellement le rock de sa grisaille qu'amha ils seront des disques cultes, jalons du rock, à côté des Loveless... Ok plus pour critiques que public. Avec de grandes chances qu'ils soient présents dans les sélections des meilleurs albums des années 2000...

elnorton a écrit:

Azbinebrozer a écrit:

Aujourd'hui face à l'invasion totale de l'émotion pop partout, pour ne pas se sentir dégouliner trop bêtement :

- soit j'opte pour le moins d'émotions, par sa répétition (électro, techno), par sa dilution extrême (ambient), sa réduction à des émotions plus sèches (rock extrême, post, indus, drone...)

- soit je pousse l'émotion pop à la démesure. J'en garde les émotions, le format que je sature à l'excès pour en marquer l'enfermement. Je souligne toutes les émotions, je sature toutes les sonorités, je procède éventuellement à des déformations globales du son (on entend bien ça dans le titre "Let it happen"), comme à une bulle qu'on tord. Le but c'est d'avoir à la fois les émotions pop classiques et leur dramatisation.

Ça peut concerner qui ? D'abord des courants entiers, genre la Chillwawe, des albums de Flaming Lips comme "Embryonics", "The Age of Az" de Sufjan Stevens, "Lonerism" de Tame Impala... (Field music aussi mais plutôt par une dramatisation aléatoire, collagiste des émotions en prolongement du "Smile" des Beach Boys)

Très intéressant, ça.
Et je me reconnais d'ailleurs là-dedans (notamment dans les albums et courants que tu cites).
Cela dit, le dernier extrait de Tame Impala me laisse de marbre.

El', on peut rajouter le 1er MGMT Oracular Spectacular à cette liste pop saturée, démesurée (sur scène c'était hallucinant...).
Alors style caractéristique de la période ?   Ou plus prosaïquement occasion de pointer le rôle prééminent de producteurs comme David Fridman hé oui aux manettes sur Lonerism, sur Embryonnics et sur Oracular Spectacular. Fridman dont le son est défini comme "particulier, expansif, ouvert, qui a beaucoup en commun avec le son de son groupe originel Mercury Rev."

Encore une merveille en provenance de Flying Nun

un petit côté Pavement, non ? hyper référencé mais bien foutu.

peut-être l'album qui va me réconcilier avec Sufjan...

bro' a écrit:

peut-être l'album qui va me réconcilier avec Sufjan...

Moi c'est fait

davcom a écrit:

Azbinebrozer a écrit:

RabbitIYH a écrit:

Azbinebrozer a écrit:

C'est sûr que les resucées 60ties, 70ties aussi ampoulées, grandiloquentes que l'infâme Prog' d'un Turzi, c'est + mieux !

Plutôt que d'avoir un peu honte et l'écrire si petit tu devrais avoir carrément très honte et pas l'écrire du tout.

C'est la juste place à accorder aux passions tristes Rabbyt !

Turzi a du talent mais je l'ai écrit, ce n'est juste pas mon truc (jeux d'images, de références...).
Et je suis heureux Lapinou que tu t'autorises à la grandiloquence, l'ampoulage musical. Même si je crois entendre alors surtout du second degré.

Je trouve le Tame Impala très laid. Comme je trouve le Reflektor tout aussi laid. Un peu comme les fans adultes de Bowie avaient trouvé Let's Dance très laid en leur temps, alors que moi du haut de mes 14 ans j'adorais........

sauf qu'au final "Let's Dance" est bien un excellent morceau, un vrai tube et un vrai classique

et ce "Let It Happen" a le potentiel pour être un tube (ce que je ne peux que leur souhaiter)

en tout cas, je trouve ça assez ironique que je sois ici un des rares à m'enthousiasmer pour cet album à venir (et qui arrive bien dans les prochains mois d'ailleurs) alors que quand vous le portiez aux louanges, il me laissait relativement indifférent

d'ailleurs un nouvel extrait du prochain album "Currents":

Zwaffle a écrit:

davcom a écrit:

Je trouve le Tame Impala très laid. Comme je trouve le Reflektor tout aussi laid. Un peu comme les fans adultes de Bowie avaient trouvé Let's Dance très laid en leur temps, alors que moi du haut de mes 14 ans j'adorais........

sauf qu'au final "Let's Dance" est bien un excellent morceau, un vrai tube et un vrai classique

et ce "Let It Happen" a le potentiel pour être un tube (ce que je ne peux que leur souhaiter)

en tout cas, je trouve ça assez ironique que je sois ici un des rares à m'enthousiasmer pour cet album à venir (et qui arrive bien dans les prochains mois d'ailleurs) alors que quand vous le portiez aux louanges, il me laissait relativement indifférent

d'ailleurs un nouvel extrait du prochain album "Currents":

"Let's Dance" est bien "un excellent morceau"
complètement (et trop entendu, dégradé par la vidéo...) !
Et ouiii Merci Zwaf' ce "Cause I'm man" est somptueux, sensuel à souhait !

Pisces : a lovely sight

Bob Moses - All in All

myrrhman a écrit:

Pisces : a lovely sight

 

Azbinebrozer a écrit:

- soit j'opte pour le moins d'émotions, par sa répétition (électro, techno)

Pfff, comme si l’électro devait forcement être avare en émotions quelles qu'elles soient (Dntel, The Third Eye Foundation, Zoon Van Snook, Amon Tobin, Apparat, les Avalanches, Daedelus, Crookram, Teebs et tant d'autres te prouveront le contraire).  

Azbinebrozer a écrit:

Ou plus prosaïquement occasion de pointer le rôle prééminent de producteurs comme David Fridman hé oui aux manettes sur Lonerism, sur Embryonnics

Fridmann qui a surtout produit les vrais bons albums de ces groupes, pas juste ceux-là fortement dispensables à mon sens.

Azbinebrozer a écrit:

Des albums comme The Age of Az, Lonerism, Embryonnics et Oracular Spectacular sont étouffants, très lourds à écouter mais ils sortent tellement le rock de sa grisaille qu'amha ils seront des disques cultes, jalons du rock, à côté des Loveless...

 merci pour la rigole. Des albums bien meilleurs que ça qui sortent le rock de sa grisaille il y en a une ou deux douzaines chaque année heureusement.

En voilà un groupe, qui, grâce à ses albums, a "permis au rock de sortir de sa grisaille". Le premier SY, si je ne m'abuse, déjà une grande maturité à mon sens. Racheté ce we en vinyle, je crois que j'ai bouclé la boucle des SY en dehors des albums expérimentaux.

C'est sûr que c'est un album qui nous réconcilie avec Sufjan Stevens. En revanche, m'étonnerait qu'il s'agisse pour moi de l'album du moi(s).

RabbitIYH a écrit:

Azbinebrozer a écrit:

- soit j'opte pour le moins d'émotions, par sa répétition (électro, techno)

Pfff, comme si l’électro devait forcement être avare en émotions quelles qu'elles soient (Dntel, The Third Eye Foundation, Zoon Van Snook, Amon Tobin, Apparat, les Avalanches, Daedelus, Crookram, Teebs et tant d'autres te prouveront le contraire).  

Je croyais avoir engagé un échange un peu austère Rabbyt, content d’égayer ta journée…  

La description proposée était forcément à gros traits pour tracer une opposition. Je précise l’idée du passage :
« - soit j'opte pour le moins d'émotions, par sa répétition (électro, techno), par sa dilution extrême (ambient), sa réduction à des émotions plus sèches (rock extrême, post, indus, drone...)
- soit je pousse l'émotion pop à la démesure. »

Le « moins d'émotions par sa répétition (électro, techno) », a une valeur ici simplement descriptive, quantitative, et non qualitative. En aucun cas,  il n’est dit que ces musiques aient moins de qualités d’émotions, de sincérité… C’est un simple élément descriptif qui compare :
- un morceau techno par exemple qui reprend, répète sur un temps long la même émotion, avant de bien sûr moduler.
- et un morceau pop construit sur des cadences harmoniques classiques qui passent beaucoup plus régulièrement par des changements d’émotions. Des albums de pop/rock comme le dernier Of Montreal nous proposent cela sous la forme même d’une comédie.

Cette distinction me semble être aussi valable pour la comparaison entre la musique baroque et la musique classique (avec Haydn comme prototype) :
- Les formes baroques poussent à creuser un minimum d’émotions mais avec la plus grande intensité possible (aria de l’opéra séria jusqu’à Haendel par exemple). C’est le principe même de l’esprit baroque.
- La forme sonate qui caractérise le style classique est au contraire une forme qui impose la confrontation de thèmes. Chez Haydn par exemple (ce n’est pas encore Mozart) ces émotions sont très réduites : le thème n’est souvent même pas une mélodie, juste un simple motif. Pourtant le principe de cette musique repose sur l’alternance, l’interaction permanente entre ces motifs/émotions. Et j’aime Haydn et Haendel.

Donc Rabbyt si le principe de la répétition n’est pas prééminent pour certaines électro, techno, alors oui ce que j’ai dit ne doit pas leur être appliqué. Et ces musiques ne reposent pas sur une réduction quantitative des émotions.
Par contre lorsque cela est le cas, il n’y a aucun problème il me semble à en assumer le choix esthétique.

RabbitIYH a écrit:

Azbinebrozer a écrit:

Ou plus prosaïquement occasion de pointer le rôle prééminent de producteurs comme David Fridman hé oui aux manettes sur Lonerism, sur Embryonnics

Fridmann qui a surtout produit les vrais bons albums de ces groupes, pas juste ceux-là fortement dispensables à mon sens.

Possible : avis contre avis, et ensuite l’histoire qui tranche et pourrait retenir le spectaculaire de la mise en scène des émotions ? Je ne dis d’ailleurs pas qu’elle soit si juste.

RabbitIYH a écrit:

Azbinebrozer a écrit:

Des albums comme The Age of Az, Lonerism, Embryonnics et Oracular Spectacular sont étouffants, très lourds à écouter mais ils sortent tellement le rock de sa grisaille qu'amha ils seront des disques cultes, jalons du rock, à côté des Loveless...

 merci pour la rigole. Des albums bien meilleurs que ça qui sortent le rock de sa grisaille il y en a une ou deux douzaines chaque année heureusement.

Possible : avis contre avis, et ensuite l’histoire qui tranche et pourrait retenir le spectaculaire de la mise en scène des émotions ? Je ne dis d’ailleurs pas qu’elle soit si juste.

Pile - You're better than this

https://pile.bandcamp.com/album/youre-better-than-this

tags: rock bdsm dog food lid elementary school teachers indie kkonkkrete kkyyrtyyrd post-hardcore post-punk rock & roll Boston

Tony's Theme a écrit:

Pile - You're better than this

https://pile.bandcamp.com/album/youre-better-than-this

tags: rock bdsm dog food lid elementary school teachers indie kkonkkrete kkyyrtyyrd post-hardcore post-punk rock & roll Boston

Le truc tranquillou quoi !

Gengis a écrit:

Tony's Theme a écrit:

Pile - You're better than this

https://pile.bandcamp.com/album/youre-better-than-this

tags: rock bdsm dog food lid elementary school teachers indie kkonkkrete kkyyrtyyrd post-hardcore post-punk rock & roll Boston

Le truc tranquillou quoi !

Ben ouais, ça va quoi, y a bien pire quand même

myrrhman a écrit:

pareil que la mire parce que BB en parle sur addict
le premier morceau est magnifique, quelle voix!

J'en remets une couche, mais j'avoue que j'ai du mal.

Tony's Theme a écrit:

Gengis a écrit:

Tony's Theme a écrit:

Pile - You're better than this

https://pile.bandcamp.com/album/youre-better-than-this

tags: rock bdsm dog food lid elementary school teachers indie kkonkkrete kkyyrtyyrd post-hardcore post-punk rock & roll Boston

Le truc tranquillou quoi !

Ben ouais, ça va quoi, y a bien pire quand même

Les tags "post-hardcore post-punk rock & roll Boston" me laissent imaginer un truc légèrement énervé. Le premier titre le confirme (le 3ème itou), mais c'est vrai qu'il y a pire.

ça c'est chouette.

entre le petit cousin de Ben Folds et le petit neveau de Paul McCartney

pas déplaisant

Zwaffle a écrit:

entre le petit cousin de Ben Folds et le petit neveau de Paul McCartney

pas déplaisant

Exactement! et pour moi c'est au delà du pas déplaisant, c'est un très bon album.

(je désespérait que quelqu'un s'y intéresse ici ...)