En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8....

Sinon, moi, je prête mon gosse pendant les vacances pour qui veut. Je fournis même les DVD pour l'occuper.

Bon, il va falloir que j'encense Tarantino prochainement.   

(En réalité, je suis en train de préparer un cycle John Ford)

L’épouvante sans fiction

Nuit et brouillard est un dialogue face à l’indicible.

Court, désincarné, c’est un film avant tout sur la foule et le nombre, sur la masse et l’étendue du chaos. Une introduction à l’abime, qui du fait même de sa densité nous confirme les gouffres de notre histoire.

Un va et vient entre les images d’archives et le silence assourdissant du présent en couleur, inerte, des lieux sur lesquels l’herbe a repoussé et dont on peut « montrer que l’écorce ».

Un documentaire sur l’ingénierie humaine, l’intelligence au service du rendement, la micro structure d’une société à l’intérieur du camp, sa hiérarchie et son fonctionnement. Un procédé paragmatique qui n’est pas sans rappeler celui de Merle dans le tout aussi éprouvant La mort est mon métier.

Nuit et brouillard est une voix, un texte qui avec la plus grande pudeur possible, se contente d’aligner les faits, dans un catalogue à l’horreur croissante.

Nuit et brouillard est un film sur l’épouvante sans fiction.

La nuit de l’Histoire, le brouillard d’une mémoire qui préférerait l’occulter.

Nuit et brouillard est une question sur la responsabilité et la nature même du mal qui s’élargit en réflexion effrayante sur l’homme et ce dont il est capable.

Un appel, enfin, à la prudence face au silence et aux ruines sous lesquelles la braise est encore chaude.

La vérité est ailleurs. ..

Goupi Tonkin a écrit:

As-tu vu La belle équipe?

Je pense en avoir déjà parlé mais j'aime aussi beaucoup La fin du jour, beau film cruel et touchant sur la vieillesse un peu oublié aujourd'hui, et c'est bien dommage. L'une des plus grandes réussites de Duvivier.

Ni l'un ni l'autre, mais ils sont dans ma wishlist.

Goupi Tonkin a écrit:

Je doute et j'essaie juste de savoir où est la vérité. C'est mon coté Fox Mulder.

Fox Mulder aussi était un grand naïf, au fond.

Plus sérieusement, je pense pas que ce soit un dialogue de sourd mais en connaissant mieux le milieu du journalisme et le fonctionnement de la censure en Chine tu me trouverais sûrement plus mesuré.

En tant qu'ancien journaliste de presse quotidienne, je peux t'affirmer que la règle des deux sources indépendantes pour confirmer l'info tel qu'on le voit dans les films américains, ça vaut peut-être pour les scoops brûlants mais pour ce qui est de savoir si A Touch of Sin est interdit en Chine ou non, il suffit que le dossier de presse vende le film comme subversif au détour d'un paragraphe et qu'un stagiaire du Nouvel Obs paraphrase leur "privé de sortie en Chine" en "interdit en Chine" pour servir le propos du journaleux qui a adoré le film et surinterprété sa dimension contestataire (inexistante, mais on voit un peu ce qu'on veut dans un film qui ne dit rien), et hop la vérité a subliminalement changé. Dans les deux jours, elle sera reprise par tous les critiques en herbe d'internet, tant et si bien que d'autres journaleux de magazines papier se contenteront désormais de ces multiples sources erronées, n'ayant aucun sinophone suffisamment curieux du sujet dans l'équipe pour aller débusquer la vérité sur les blogs en chinois qui s'amusent à recenser les annonces d'interdictions de la presse officielle. Rien à voir mais ça me fait penser à ce cliché toujours vivace prétendant que Wikipedia n'est pas une source fiable pour un journaliste comparé à un journal papier. D'expérience on trouve pourtant infiniment moins d'erreurs dans une page Wiki en anglais sur laquelle des milliers de passionnés sont passés et repassés que dans un journal quotidien écrit par des gens payés pour avoir l'air de savoir de quoi il parlent et en faire le minimum. Pour avoir corrigé pendant trois ans des articles de correspondants de presse, je n'ose pas imaginer le nombre d'erreurs qui auraient été publiées (sans parler de l'orthographe et de la syntaxe) si j'avais été moins sérieux dans mon boulot.

Pour la censure en Chine, il faut tout de même savoir qu'on ne peut pas montrer par exemple, dans une télésérie, un couple non marié partageant un même lit (j'ai pas dit couchant ensemble hein, juste partageant un putain de lit). Donc quand je disais que tout ce qui sort en Chine est censuré c'est pas de la blague. Les chinois sont de grands paranos, essaie d'envoyer des boules Quiès par la poste à un chinois et il les recevra émiettées (je parle d'expérience). Partant de là tu peux imaginer que les interdictions sont légion, on a beaucoup parlé de Cloud Atlas et de son segment coréen qui aurait pu donner des idées de soulèvement à certains, mais ça n'est que la partie médiatisée de l'iceberg, celle qui touche à la politique. Donc quand je dis qu'un film aussi explicite que celui de Jia, qui ne dit que ce qu'il montre (contrairement aux métaphores d'un Zhang Yimou qui bosse avec le gouvernement sur des évènements comme les JO et profite de cette situation privilégiée pour sortir des films subversifs dont moins d'1% des spectateurs malheureusement doit comprendre les métaphores cachées et autres double sens), est au fond bien inoffensif puisque toujours prévu pour une sortie chinoise en 2014, je suis sérieux.

Et parlant de Zhang Yimou justement, son dernier film a eu chaud, et continue de diviser les instances chinoises : http://www.questionchine.net/coming-home-de-zhang-yimou-loue-par-le-quotidien-du-peuple-et-critique-par-le

Certains pourtant, comme d'hab, en sont restés à la surface et y voient (comme dans Hero qui est pourtant tout le contraire) un film de propagande : http://www.theguardian.com/film/2014/may/20/cannes-review-coming-home-zhang-yimou-gong-li

RabbitIYH a écrit:

Hero

J'entrave pas toujours tout ce que vous racontez, mais ce que je sais, c'est que je kiffe ce film mais à fond

davcom a écrit:

RabbitIYH a écrit:

Hero

J'entrave pas toujours tout ce que vous racontez, mais ce que je sais, c'est que je kiffe ce film mais à fond

Moi aussi, et encore plus Le secret des poignards volants et La cité interdite, cette série de films soi-disant commerciaux où Zhang Yimou est pourtant loin d'avoir laissé son âme au placard.

RabbitIYH a écrit:

davcom a écrit:

RabbitIYH a écrit:

Hero

J'entrave pas toujours tout ce que vous racontez, mais ce que je sais, c'est que je kiffe ce film mais à fond

Moi aussi, et encore plus Le secret des poignards volants et La cité interdite, cette série de films soi-disant commerciaux où Zhang Yimou est pourtant loin d'avoir laissé son âme au placard.

Le secret des poignards volants je l'ai vu. Le reste, n'étant pas très cinéphile (en fait, tout ce que je vois, c'est souvent au hasard des programmations télévisuelles) je ne connais pas.

Je ne serais pas contre une liste d'immanquables du cinéma asiatique un de ces 4

Citation :

En tant qu'ancien journaliste de presse quotidienne, je peux t'affirmer que la règle des deux sources indépendantes pour confirmer l'info tel qu'on le voit dans les films américains, ça vaut peut-être pour les scoops brûlants mais pour ce qui est de savoir si A Touch of Sin est interdit en Chine ou non, il suffit que le dossier de presse vende le film comme subversif au détour d'un paragraphe et qu'un stagiaire du Nouvel Obs paraphrase leur "privé de sortie en Chine" en "interdit en Chine" pour servir le propos du journaleux qui a adoré le film et surinterprété sa dimension contestataire (inexistante, mais on voit un peu ce qu'on veut dans un film qui ne dit rien), et hop la vérité a subliminalement changé.

ok, c'est bien beau tout ça mais ne me prend pas pour plus naïf que je ne suis. Sans être un spécialiste du "milieu du journalisme", je sais comme à peu prés  tout le monde que les choses se passent parfois ainsi. C'est pas nouveau. ( d'ailleurs, si j'étais aussi naïf que ça, j'aurais cru aveuglement ce que j'ai lu dans la presse ou sur d'autres forum. Ce qui n'est pas le cas, puisque je doute à la fois de ce que tu affirmes ( en gros: le film ne chatouille pas trop les autorités puisque l'auteur du bidule est en fait une vitrine pour eux. Ce qui me semble plutôt subjectif et un tantinet too much, simpliste et contradictoire avec une éventuelle interdiction ou un éventuel charcutage du film exigé par ces mêmes autorités  ) et de ce que j'ai lu, notamment dans le lien Nouvel obs, qui n'est ni la Bible ni la Pravda. Je suis plus dans le doutage sa race que dans l'affirmation mordicus, comme qui dirait. )

De tout façon, je doute qu'un artiste, hyper subversif ou pas, qui se penche avec un minimum de sérieux et sans complaisance sur la société chinoise puisse servir de vitrine à un pays parano...Ça va forcément remuer un peu la merde.

Maintenant, que des critiques cinoche se cirent le pingouin éhontément en exagérant le degré de subversion de Jia Zhangke ou de Zhang Yimou, c'est pas très grave, on s'en tamponne un peu, c'est très secondaire et c'est pas comme si c'était la première fois, hein...

Nulladies a écrit:

Bon, il va falloir que j'encense Tarantino prochainement.   

(En réalité, je suis en train de préparer un cycle John Ford)

  

Nulladies a écrit:

Goupi Tonkin a écrit:

As-tu vu La belle équipe?

Je pense en avoir déjà parlé mais j'aime aussi beaucoup La fin du jour, beau film cruel et touchant sur la vieillesse un peu oublié aujourd'hui, et c'est bien dommage. L'une des plus grandes réussites de Duvivier.

Ni l'un ni l'autre, mais ils sont dans ma wishlist.

Heureuse nouvelle !

Goupi Tonkin a écrit:

De tout façon, je doute qu'un artiste, hyper subversif ou pas, qui se penche avec un minimum de sérieux et sans complaisance sur la société chinoise puisse servir de vitrine à un pays parano...Ça va forcément remuer un peu la merde.

Si tu me relis bien, je n'ai jamais parlé de vitrine de quoi que ce soit, j'ai même reconnu qu'on pourrait difficilement aller jusqu'à taxer Jia de propagandiste, tout ce que j'ai dit c'est qu'il participait d'une vision étriquée des problèmes sociaux en Chine plus ou moins conforme à celle que le gouvernement approuve dans les médias officiels. Le genre de faux contestataire idéal pour détourner l'attention de ce qui dérange vraiment. "La misère, les inégalités, les signes ostentatoires de richesse et l'impunité des privilégiés engendrent la violence", c'est bien beau mais c'est vrai partout. Ça n'est pas pour autant ce parti-pris de s'intéresser à la surface sans creuser le fond qui rend son cinéma peu intéressant, mais plutôt son manque de sérieux justement : clichés, caricature, raccourcis, personnages inexistants, dialectes mélangés sans queue ni tête (sans doute pour insister sur le côté "minorités", ça fait passer la pilule et ça plaît au public chinois) et ce côté surexplicite qui me dérange chez beaucoup d'auteurs adoubés par la critique et les festoches, faut toujours leur mettre les points sur les i à ceux-là.

Citation :

ce côté surexplicite qui me dérange chez beaucoup d'auteurs adoubés

Le truc qui me gonfle le plus au cinéma, et principalement dans le cinéma dit d'auteur, c'est la lourdeur sociologique. Autant je peux passer outre à une petite facilité scénaristique si le film m'emballe, mais une lourdeur sociologique, c'est quasi rédhibitoire. Ça me sort carrément du film !

Pareil, aucun problème avec les grosses ficelles du moment qu'elles servent intelligemment l'émotion, les dilemmes moraux, le propos, l'ambiguïté des personnages ou autre.

davcom a écrit:

Je ne serais pas contre une liste d'immanquables du cinéma asiatique un de ces 4

Avec plaisir, tous genres/époques confondus ou tu as des préférences ?

RabbitIYH a écrit:

Pareil, aucun problème avec les grosses ficelles du moment qu'elles servent intelligemment l'émotion, les dilemmes moraux, le propos, l'ambiguïté des personnages ou autre.

davcom a écrit:

Je ne serais pas contre une liste d'immanquables du cinéma asiatique un de ces 4

Avec plaisir, tous genres/époques confondus ou tu as des préférences ?

Non je vous laisse carte blanche. Sans limitation de genre ni de nombre

Films d'animation, pas la peine ?

RabbitIYH a écrit:

Films d'animation, pas la peine ?

Non, en effet   

Bien, déjà 50 de moins   

Schubert grave

« Pourquoi ça se fait pas ? Et si tout d’un coup ça se faisait ? » déclame Balasko.
Tout est dit, et il faut s’appeler Blier pour oser suivre ce programme avec une telle audace.
Certes, Trop belle pour toi est d’abord un film sur l’incompréhensible attirance d’un homme pour une femme « ordinaire » alors qu’il a pour épouse une splendeur comme Carole Bouquet. « Comment c’est possible ? » se demandent un grand nombre de personnages.
Tout est possible quand il est question d’amour, de désir et d’humanité.
Puisque tout d’un coup « ça se fait », marchons sur les terres de Bunuel lors d’un dîner où l’on dirait tout, nos désirs secrets et nos blessures intimes, nos reproches honteux et nos élans confus.
Comme souvent chez Blier, les aphorismes pleuvent. Mais s’arrêter à la leur ton péremptoire serait réducteur, tant ils se succèdent et se contredisent. On explique, on circonscrit, un temps. La beauté parfaite d’une femme tue tout désir : il n’y a plus de rêve, il ne reste qu’à mourir. Certes, mais le désir et la chair, ces scènes incroyables entre Balasko et Depardieu, ces visages illuminés s’affranchissent de tout discours.
Lorsque Blier décide de mettre son sens du récit, volontiers iconoclaste, onirique voire absurde au service des modulations mystérieuses du désir amoureux, le pari est risqué. La comédie grinçante, comme Buffet Froid, en était rendue corrosive et jubilatoire. Le marivaudage en est magnifié.
Le travail esthétique est constant, épousant par d’amples travellings latéraux les nuances du cœur jusque dans ses moindres inflexions. Le montage, elliptique, se met lui aussi au service des revirements sentimentaux. Sauts temporels, transgressions narratives, voix off intradiégétiques, tout semble prôner une distance par rapport aux enjeux passionnels. Paradoxalement – et volontairement, c’est l’effet inverse qui se produit. Séduits par ces ruptures, nous devenons les interlocuteurs de cette comédie humaine qui prend des proportions collectives, en témoigne l’importance du motif des transports en commun : train ; métro, bus, autant de lieux dans lesquels on parle à la multitude.
Portées par des comédiens au sommet, les voix sont l’un des grands motifs de cette partition tourmentée. Rarement forcées, veloutées, colorées par une sincérité sensuelle.
Et enfin, Schubert. En totale adéquation avec les cœurs meurtris et les mouvements de la caméra, la musique qu’on pense d’abord extérieure et illustrative (extradiégétique, donc) se révèle, par un jeu transgressif classique chez Blier, un élément du récit lui-même. Constante (au point d’exaspérer Depardieu dans sa réplique finale) fluide, superbe, elle accorde à chaque plan la grandeur que semblait lui refuser le cinéaste par sa dissection clinique des rapports humains.

« Je viens de faire l’amour pendant trois heures, si vous saviez comme c’était bon », dit Balasko à un anonyme sur le quai. « Pourquoi vous me dites tout ça ? », lui demande-t-il. Sa réponse pourrait être considérée comme le programme de Blier pour son film : « Bonheur, cadeau, partage ».

Esprits simples dans un décor malsain

Dans le musée monumental de l’histoire du cinéma, Buffet Froid a droit à sa place, voire sa propre salle. Par sa singularité de ton, sa plastique irréprochable et son expérience de l’absurde, ce film est indispensable.
Le récit, profondément déconcertant, procède sur l’annihilation : des quêtes, de la logique, du rythme lui-même. Accumulation de saillies à l’autonomie propre, il déploie les méandres de situation systématiquement abordées par l’inversion de nos attentes.
En découle bien entendu une comédie, féroce et jubilatoire. On flingue comme on baise, on s’épaule comme on se trucide. Les comédiens sont exceptionnels, les dialogues sublimes : au fil de situations improbables jaillissent des aphorismes aussi hilarants que savoureux, où l’on torture avec de la musique de chambre, on fustige les mérites de la nature et l’on prête main forte à un serial killer pétochard.
Le film ne se limite pas à une comédie fantaisiste. L’acidité et l’humour noir prennent aussi le pas sur les caractérisations classiques et vont jusqu’à contaminer le décor. Urbain dans sa première partout, dès la majestueuse ouverture dans le métro, les prises de vues témoignent d’un souci maniaque du cadrage, et parcourent un quartier de la Défense encore inhabité, et d’autant plus inhumain. La ville est un chantier désert où les cadavres s’accumulent, une tour vide où l’arrivée d’un nouveau locataire inquiète davantage qu’elle rassure. Fidèle à sa logique, Blier destituera toutes les voies possibles de réconciliation avec le monde : la foule est inhumaine (soit les morts vivants de l’aristocratie face à la musique de chambre, soit les soldats sans cervelle de la police qui investit l’immeuble) et la nature inconfortable.
Le final, absolument mémorable, renvoie chaque personnage aux coulisses d’une comédie morbide, et se paie le luxe ahurissant d’un semblant de cohérence en revenant sur les débuts du film par l’intervention de Carole Bouquet, fille du Michel Serrault du prologue.
Les prises de vue sur le viaduc, le turquoise de l’eau contrastant avec le rouge de la barque, le visage de Carole Bouquet, enfin : Blier l’affirme haut et fort, il nous a submergé.

Buffet Froid est à mon humble avis, la plus grande réussite de Blier fils. Mais Blier père, comme tous les autres acteurs, sont excellents.

Esther a écrit:

Buffet Froid est à mon humble avis, la plus grande réussite de Blier fils.

Son seul film qui m'ait vraiment marqué en tout cas. Trop belle pour toi j'en garde surtout le souvenir d'un film assez bordélique et trop bavard, comme souvent chez Blier.

RabbitIYH a écrit:

Esther a écrit:

Buffet Froid est à mon humble avis, la plus grande réussite de Blier fils.

Son seul film qui m'ait vraiment marqué en tout cas. Trop belle pour toi j'en garde surtout le souvenir d'un film assez bordélique et trop bavard, comme souvent chez Blier.

Un peu bavard, oui, mais il a de vraies fulgurances.
J'ai envie de revoir dans les prochains mois Les valseuses et Préparez vos mouchoirs.

Nulladies a écrit:

RabbitIYH a écrit:

Esther a écrit:

Buffet Froid est à mon humble avis, la plus grande réussite de Blier fils.

Son seul film qui m'ait vraiment marqué en tout cas. Trop belle pour toi j'en garde surtout le souvenir d'un film assez bordélique et trop bavard, comme souvent chez Blier.

Un peu bavard, oui, mais il a de vraies fulgurances.
J'ai envie de revoir dans les prochains mois Les valseuses et Préparez vos mouchoirs.

"Trop belle pour toi" c'est ma première sieste cinématographique, bon c'était 89-90 si je ne m'abuse, je le verrais d'un autre oeil aujourd'hui (ouvert !  ).

Très impressionné, une fois de plus, par Zviaguintsev et par ce film radical et dépouillé ( la parole est rare ) , par cette putain de splendeur visuelle (l’utilisation ahurissante du scope et certains  travelling ou plans fixes artistement composés font regretter de ne pas avoir découvert le film sur grand écran),  par ce conte aride et parabolique, riche en symbolique religieuse mais jamais lourdingue ( contrairement à ce qu’avait affirmé la clique des contempteurs du film à sa sortie ), par ce drame humain, grave et solennel mais sans pathos, par ces beaux personnages mystérieux (le frère d’Alex, presque inquiétant) et bouleversants ( Maria Bonnevie dont la grâce n’est pas sans rappeler celle de Margarita Terekhova dans le  Miroir de Tarkovski)  




J’attends Leviathan avec impatience. C’est rien de le dire.