Nombre de messages : 8702 Date d'inscription : 16/11/2008 Humeur : ne se prononce pas
Sujet: Re: des infos en direct de l'élysée Dim 7 Nov 2010 - 1:04
je vous conseille l'émission Déshabillons-les sur Public Sénat (le mardi 22 h 30 avec plein de redif dans la semaine) programme d'analyse politique avec des linguistes, des psys, des sociologues, voire des journalistes qui passent au crible la parole et le discours des élus de la république c'est présenté par l'excellente Hélène Risser, une ancienne d'Arrêt sur images
Sujet: Re: des infos en direct de l'élysée Dim 7 Nov 2010 - 8:42
Shoplifter a écrit:
je vous conseille l'émission Déshabillons-les sur Public Sénat (le mardi 22 h 30 avec plein de redif dans la semaine) programme d'analyse politique avec des linguistes, des psys, des sociologues, voire des journalistes qui passent au crible la parole et le discours des élus de la république c'est présenté par l'excellente Hélène Risser, une ancienne d'Arrêt sur images
oui, on avait vu un long moment de "sarko dans le texte". c'était bien bon. malheureusement, cette chaine n'a pas une grande audience
shoplifter admin à mi-temps
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Sujet: Re: des infos en direct de l'élysée Dim 7 Nov 2010 - 14:41
Séb c'est pu bien a écrit:
Shoplifter a écrit:
je vous conseille l'émission Déshabillons-les sur Public Sénat (le mardi 22 h 30 avec plein de redif dans la semaine) programme d'analyse politique avec des linguistes, des psys, des sociologues, voire des journalistes qui passent au crible la parole et le discours des élus de la république c'est présenté par l'excellente Hélène Risser, une ancienne d'Arrêt sur images
c'est bon, c'est bon affaire classée sans suite finalement !
Invité Invité
Sujet: Re: des infos en direct de l'élysée Mer 17 Nov 2010 - 9:28
Le Schneidermann du matin
09h15 le neuf-quinze Humiliation publique au Sarkozistan
Cela tient de la cérémonie religieuse, et de l'humiliation publique. Quand il lui plait, l'Homme Fort s'invite à la télévision. Il choisit ses chaines, chaines d'Etat, ou chaines d'oligarques. Il choisit la date. Il choisit la durée. Il choisit les "journalistes" locaux qui auront le privilège de se faire humilier et ridiculiser par ses bons mots, ses mensonges effrontés ou ses colères étudiées. Alors que l'Homme Fort du petit Etat voyou est aujourd'hui dépossédé de la plupart de ses pouvoirs réels par les grandes banques internationales, alors que le Numéro Deux vient de mener contre lui une révolution de palais feutrée mais impitoyable, ce pouvoir de venir pérorer quand bon lui chante (dans la langue de bois des médias officiels, on appelle cela une "intervention présidentielle") est peut- être le dernier auquel il s'accrochera.
Toute "intervention présidentielle" devient immédiatement, pour vingt-quatre heures, le sujet unique des médias du pays. Auparavant, on suppute sur ce qu'il va dire. Le lendemain matin, on glose. Non pas sur les paroles, mais sur le motif musical. Au Sarkozistan, pays qui n'a pas donné au monde de grands musiciens, l'élite cultivée a néanmoins l'ouïe très sensible à la musicalité du discours politique. Ce matin, les radios du régime brodaient par exemple sur la "modestie" du Numéro Un, après qu'il ait confessé, d'une voix de velours, quelques erreurs mineures, comme la gigantesque et absurde campagne de haine, appelée ici "débat sur l'identité nationale". Quant aux paroles de la chanson (hier soir, la nième annonce d'un allègement d'impôt sur les riches) elles passent au second plan, par consensus implicite de la caste des commentateurs autorisés (on dit ici "journalistes politiques").
Et le peuple ? demanderez-vous. Que pense le peuple ? Le peuple gronde. Le peuple fulmine. Mais le peuple est loin des micros et des projecteurs. Cependant, le peuple envoie des signes sans équivoque. Un seul exemple. Le site arretsurimages.net, qui héberge ces chroniques du Sarkozistan, a cru bon d'en réunir quelques unes (ainsi que plusieurs inédites) dans un petit livre, que l'on peut feuilleter ici. Ce livre sera vendu sous le manteau. La souscription a commencé hier soir. Et dès les premières heures, m'a-t-on assuré, alors même que pérorait l'Homme Fort sur tous les écrans, plus de mille exemplaires ont déjà été écoulés, soit bien davantage que de nombreux livres politiques officiels qui tr&o circ;nent dans les librairies du Sarkozistan. En toute modestie (car chacun a droit à la modestie), il est permis d'y voir un signe.
shoplifter admin à mi-temps
Nombre de messages : 8702 Date d'inscription : 16/11/2008 Humeur : ne se prononce pas
Sujet: Re: des infos en direct de l'élysée Mar 21 Déc 2010 - 12:47
Au Sarkozistan, l'étrange promotion du paria Juppé Pourquoi lui ? Pourquoi là ? Pourquoi maintenant ?
L'Homme Fort n'a jamais aimé l'Armée. Ce suceur de chocolats englobe les militaires dans son mépris hâtif de tous les corps constitués et, plus généralement, de tout ce qui n'est pas Lui.
Il a humilié des généraux. Il a ri dans une cérémonie d'obsèques. Il a fait traquer par sa police secrète le moindre mouvement de rebellion, lors de la grande fermeture de casernes.
Lui qui ne se détend qu'en compagnie de chanteurs et de milliardaires, ne comprend pas ces ternes besogneux galonnés qui n'ont d'ailleurs pas gagné une guerre depuis près d'un siècle (et depuis deux siècles, sans les puissants alliés américains).
Aussi, beaucoup s'interrogent: quelle intrigue se cache sous la nomination d'un politicien très impopulaire, par ailleurs délinquant condamné, l'ancien Numéro Deux Juppé, au ministère de l'Armée ?
> Cliquez sur l'image pour un gros plan <
Juppé, à lui tout seul, incarne jusqu'à la caricature toutes les tares du système politique de l'Etat voyou. Comprendre Juppé, c'est comprendre le Sarkozistan, dans son essence profonde.
> Cliquez sur l'image pour un gros plan <
Ce nomenklaturiste coupant, qui respire dans les Palais officiels, vit dans les logements réservés, et se déplace dans les jets gouvernementaux depuis son âge le plus tendre, a fait toute sa carrière sous l'aile de l'ancien Homme Fort Chirac, notamment dans la place forte de la Mairie de Paris. Après son accession au pouvoir, Chirac l'a hissé au poste de Numéro Deux. Ayant, par son intransigeance, échoué à faire adopter une réforme des retraites, il a dû démissionner après des élections perdues. Entretemps, on avait appris que son fils bénéficiait, à un tarif défiant toute concurrence, d'un appartement de la Mairie de Paris, d'une superficie de 189 m2, dans un des quartiers les plus prisés de la capitale. Juppé lui-même avait signé de sa main un ordre de réduction du loyer de son fils.
Alors que tous les dignitaires de cette dynastie destituée ont manoeuvré pour échapper aux foudres de la très lente Justice du pays, Juppé n'a pu échapper à un châtiment symbolique, pour toutes les années où le parti au pouvoir vivait aux crochets de la mairie, et des oligarques désireux de s'attribuer des marchés publics. Pour financement illégal du groupe au pouvoir, il a été condamné à dix ans d'inéligibilité. En appel, ces dix ans ont été ramenés à un an.
Pendant cette année, il a tenté de se faire oublier en allant donner des cours d'administration publique au Canada. Les médias locaux, émerveillés, ont relaté cette année comme s'il s'agissait d'une déportation au Goulag (Juppé pelletait lui-même la neige devant son humble demeure).
Sa pénitence passée, Juppé revient du Canada. Comme il n'a pas pris goût à l'enseignement, ne sait manifestement exercer aucun vrai métier, et qu'il ne serait pas conforme à son rang de moisir dans un placard de ministère, il se fait ré-élire maire de Bordeaux.
Comment, avec sa batterie de casseroles, a-t-il convaincu les électeurs bordelais ? On aborde là le mystère Juppé.
Non dénuée d'un charme désuet, Bordeaux est une ville située au coeur d'une zone tribale de la côte Sud-Ouest, et contrôlée par quelques clans, dont les fortunes sont fondées sur deux piliers : jadis, les traites négrières, et aujourd'hui le vin. On produit dans la région les vins les plus raffinés et les plus coûteux du pays (le vin, mythologie nationale, est à l'origine de l'alcoolisme endémique du Sarkozistan, mais de puissants intérêts interdisent toute tentative sérieuse d'éradication du fléau). L'été, les clans bordelais se soustraient aux regards dans de somptueuses datchas d'un petit paradis nommé le cap Ferret, dont ils ne sortent qu'aux premiers jours de septembre. Comme dans toutes les principales villes de l'Etat voyou, on y déteste le tapage et la brutalité de la capitale, et c'est sans doute pourquoi le paria Juppé y a été si bien accueilli.
En arrivant à Bordeaux, Juppé a servi aux clans locaux le discours qu'ils attendaient : il resterait parmi eux. Il serait l'un des leurs. Jamais au grand jamais, il ne voudrait goûter à nouveau aux poisons de la politique nationale. Il les défendrait contre la capitale. Et ça prend. Remisées, les voitures à chauffeur. Le nouveau Juppé roule en vélo dans les rues de la ville. Il fait même preuve, dans son blog, d'une certaine indépendance d'esprit. Il ose par exemple estimer que la guerre d'Afghanistan, dans laquelle le petit Etat s'est engagé (sans que jamais le Parlement croupion en débatte) pour complaire à son puissant allié américain, est "une impasse". Le maintiendra-t-il ? > Cliquez sur l'image pour un gros plan <
Mais il s'ennuie. Ses soupirs s'entendent jusque dans la capitale. Et le voilà donc nommé ministre, à un poste où le ministre ne sert apparemment à rien: l'Armée. Est-ce à dire qu'il n'est nommé que pour le symbole, et parce qu'il représente pour l'Homme Fort aux abois une prise de guerre toujours appréciable à la dynastie précédente ? Peut-être. Mais peut-être aussi faut-il en chercher les raisons ailleurs. Par exemple, dans le scandale de l'attentat de Karachi, dont nous vous entretenions le mois dernier. Ce scandale, qui déchire les clans rivaux qui se succèdent au pouvoir, couve depuis des années, et semble soudain, en cet automne, menacer directement l'Homme Fort. Manifestement, en dépit des proclamations, le Pouvoir ne livre les informations qu'au compte-gouttes, aux juges comme aux parlementaires. En nommant à la tête de l'Armée l'ex-janissaire du clan rival chiraquien, quel est le calcul machiavélique de l'Homme Fort ? Simplement le neutraliser ? S'en faire un rempart ? Le prendre en étau entre ses deux fidélités successives ? Les prochains jours le diront, qui risquent de voir l'ex-Numéro Deux renouer avec ses vieilles connaissances, les juges. A peine nommé, Juppé a d'ailleurs expliqué qu'il n'a d'autre but que d'assurer le triomphe du Numéro Un, au prochain plebiscite.
> Cliquez sur l'image pour un gros plan < Hors le scandale de Karachi, le retour de Juppé est aussi une belle promesse de nouvelles casseroles. Sa femme, Isabelle, est salariée de l'oligarque marchand d'armes Lagardère, alors qu'il est ministre de l'Armée. Pour l'instant, nul n'a prononcé le mot de "conflit d'intérêts". Mais parions que cela ne saurait tarder.
Autre question: à combien se montera le salaire du nouveau ministre ? Avant sa nomination, il cumulait déjà une retraite d'inspecteur des finances et une exorbitante retraite de parlementaire, avec un traitement de maire et des indemnités de "président de communauté urbaine" (une des multiples inventions de la nomenklatura pour multiplier les sinécures). Son traitement de ministre va-t-il s'y ajouter ? Va-t-il renoncer à l'un de ses avantages ? Pour calmer l'opinion, le Numéro Deux avait exigé de tous ses ministres, voici quelques mois, qu'ils renoncent à leur retraite de parlementaire. Cette exigence va-t-elle s'appliquer à Juppé ? Chacun, jusqu'ici, et la presse la première, a soigneusement évité le sujet.
Mensonges, cumul, conflit d'intérêt, cynisme, reniements, impunité: Juppé, c'est le Sarkozistan éternel et profond. Mais ici commence le mystère de notre personnage. A la stupéfaction du visiteur étranger, cet exécutant froid a réussi à créer autour de lui un vague et inexplicable halo de romantisme. A la différence des faucons traditionnels comme Hortefeux, Juppé n'est pas haï. Faut-il croire que ce peuple aime sa servitude ? D'après certains observateurs avisés, Juppé devrait cette indulgence à sa démangeaison littéraire. Dans une de ses périodes de disgrâce, il a notamment publié un livre intitulé "la tentation de Venise", dans lequel, très sérieusement, dans un style sec qui a ses défenseurs, le nomenklaturiste confessait qu'il lui arrive d'être effleuré par le désir de tout plaquer. Nul ne le prend évidemment au sérieux, et toute la carrière de Juppé est marquée par la tentation des passe-droits et des petits avantages, plutôt que par celle de la fuite. Mais par cet aveu un peu ridicule, Juppé s'est-il acquis une sorte d'impunité affective à basse intensité, plus protectrice finalement que toutes les murailles qu'érige la Nomenklatura autour de ses privilèges ? Il est des mystères que l'étranger doit renoncer à percer. (Ce texte a été publié sur le site le 20 novembre 2010)
Gengis Yes, he can.
Nombre de messages : 18128 Date d'inscription : 18/11/2008
Sujet: Re: des infos en direct de l'élysée Sam 5 Mar 2011 - 22:09
Au Sarkozistan, l'étrange promotion du paria Juppé Pourquoi lui ? Pourquoi là ? Pourquoi maintenant ?
L'Homme Fort n'a jamais aimé l'Armée. Ce suceur de chocolats englobe les militaires dans son mépris hâtif de tous les corps constitués et, plus généralement, de tout ce qui n'est pas Lui.
Il a humilié des généraux. Il a ri dans une cérémonie d'obsèques. Il a fait traquer par sa police secrète le moindre mouvement de rebellion, lors de la grande fermeture de casernes.
Lui qui ne se détend qu'en compagnie de chanteurs et de milliardaires, ne comprend pas ces ternes besogneux galonnés qui n'ont d'ailleurs pas gagné une guerre depuis près d'un siècle (et depuis deux siècles, sans les puissants alliés américains).
Aussi, beaucoup s'interrogent: quelle intrigue se cache sous la nomination d'un politicien très impopulaire, par ailleurs délinquant condamné, l'ancien Numéro Deux Juppé, au ministère de l'Armée ?
> Cliquez sur l'image pour un gros plan <
Juppé, à lui tout seul, incarne jusqu'à la caricature toutes les tares du système politique de l'Etat voyou. Comprendre Juppé, c'est comprendre le Sarkozistan, dans son essence profonde.
> Cliquez sur l'image pour un gros plan <
Ce nomenklaturiste coupant, qui respire dans les Palais officiels, vit dans les logements réservés, et se déplace dans les jets gouvernementaux depuis son âge le plus tendre, a fait toute sa carrière sous l'aile de l'ancien Homme Fort Chirac, notamment dans la place forte de la Mairie de Paris. Après son accession au pouvoir, Chirac l'a hissé au poste de Numéro Deux. Ayant, par son intransigeance, échoué à faire adopter une réforme des retraites, il a dû démissionner après des élections perdues. Entretemps, on avait appris que son fils bénéficiait, à un tarif défiant toute concurrence, d'un appartement de la Mairie de Paris, d'une superficie de 189 m2, dans un des quartiers les plus prisés de la capitale. Juppé lui-même avait signé de sa main un ordre de réduction du loyer de son fils.
Alors que tous les dignitaires de cette dynastie destituée ont manoeuvré pour échapper aux foudres de la très lente Justice du pays, Juppé n'a pu échapper à un châtiment symbolique, pour toutes les années où le parti au pouvoir vivait aux crochets de la mairie, et des oligarques désireux de s'attribuer des marchés publics. Pour financement illégal du groupe au pouvoir, il a été condamné à dix ans d'inéligibilité. En appel, ces dix ans ont été ramenés à un an.
Pendant cette année, il a tenté de se faire oublier en allant donner des cours d'administration publique au Canada. Les médias locaux, émerveillés, ont relaté cette année comme s'il s'agissait d'une déportation au Goulag (Juppé pelletait lui-même la neige devant son humble demeure).
Sa pénitence passée, Juppé revient du Canada. Comme il n'a pas pris goût à l'enseignement, ne sait manifestement exercer aucun vrai métier, et qu'il ne serait pas conforme à son rang de moisir dans un placard de ministère, il se fait ré-élire maire de Bordeaux.
Comment, avec sa batterie de casseroles, a-t-il convaincu les électeurs bordelais ? On aborde là le mystère Juppé.
Non dénuée d'un charme désuet, Bordeaux est une ville située au coeur d'une zone tribale de la côte Sud-Ouest, et contrôlée par quelques clans, dont les fortunes sont fondées sur deux piliers : jadis, les traites négrières, et aujourd'hui le vin. On produit dans la région les vins les plus raffinés et les plus coûteux du pays (le vin, mythologie nationale, est à l'origine de l'alcoolisme endémique du Sarkozistan, mais de puissants intérêts interdisent toute tentative sérieuse d'éradication du fléau). L'été, les clans bordelais se soustraient aux regards dans de somptueuses datchas d'un petit paradis nommé le cap Ferret, dont ils ne sortent qu'aux premiers jours de septembre. Comme dans toutes les principales villes de l'Etat voyou, on y déteste le tapage et la brutalité de la capitale, et c'est sans doute pourquoi le paria Juppé y a été si bien accueilli.
En arrivant à Bordeaux, Juppé a servi aux clans locaux le discours qu'ils attendaient : il resterait parmi eux. Il serait l'un des leurs. Jamais au grand jamais, il ne voudrait goûter à nouveau aux poisons de la politique nationale. Il les défendrait contre la capitale. Et ça prend. Remisées, les voitures à chauffeur. Le nouveau Juppé roule en vélo dans les rues de la ville. Il fait même preuve, dans son blog, d'une certaine indépendance d'esprit. Il ose par exemple estimer que la guerre d'Afghanistan, dans laquelle le petit Etat s'est engagé (sans que jamais le Parlement croupion en débatte) pour complaire à son puissant allié américain, est "une impasse". Le maintiendra-t-il ? > Cliquez sur l'image pour un gros plan <
Mais il s'ennuie. Ses soupirs s'entendent jusque dans la capitale. Et le voilà donc nommé ministre, à un poste où le ministre ne sert apparemment à rien: l'Armée. Est-ce à dire qu'il n'est nommé que pour le symbole, et parce qu'il représente pour l'Homme Fort aux abois une prise de guerre toujours appréciable à la dynastie précédente ? Peut-être. Mais peut-être aussi faut-il en chercher les raisons ailleurs. Par exemple, dans le scandale de l'attentat de Karachi, dont nous vous entretenions le mois dernier. Ce scandale, qui déchire les clans rivaux qui se succèdent au pouvoir, couve depuis des années, et semble soudain, en cet automne, menacer directement l'Homme Fort. Manifestement, en dépit des proclamations, le Pouvoir ne livre les informations qu'au compte-gouttes, aux juges comme aux parlementaires. En nommant à la tête de l'Armée l'ex-janissaire du clan rival chiraquien, quel est le calcul machiavélique de l'Homme Fort ? Simplement le neutraliser ? S'en faire un rempart ? Le prendre en étau entre ses deux fidélités successives ? Les prochains jours le diront, qui risquent de voir l'ex-Numéro Deux renouer avec ses vieilles connaissances, les juges. A peine nommé, Juppé a d'ailleurs expliqué qu'il n'a d'autre but que d'assurer le triomphe du Numéro Un, au prochain plebiscite.
> Cliquez sur l'image pour un gros plan < Hors le scandale de Karachi, le retour de Juppé est aussi une belle promesse de nouvelles casseroles. Sa femme, Isabelle, est salariée de l'oligarque marchand d'armes Lagardère, alors qu'il est ministre de l'Armée. Pour l'instant, nul n'a prononcé le mot de "conflit d'intérêts". Mais parions que cela ne saurait tarder.
Autre question: à combien se montera le salaire du nouveau ministre ? Avant sa nomination, il cumulait déjà une retraite d'inspecteur des finances et une exorbitante retraite de parlementaire, avec un traitement de maire et des indemnités de "président de communauté urbaine" (une des multiples inventions de la nomenklatura pour multiplier les sinécures). Son traitement de ministre va-t-il s'y ajouter ? Va-t-il renoncer à l'un de ses avantages ? Pour calmer l'opinion, le Numéro Deux avait exigé de tous ses ministres, voici quelques mois, qu'ils renoncent à leur retraite de parlementaire. Cette exigence va-t-elle s'appliquer à Juppé ? Chacun, jusqu'ici, et la presse la première, a soigneusement évité le sujet.
Mensonges, cumul, conflit d'intérêt, cynisme, reniements, impunité: Juppé, c'est le Sarkozistan éternel et profond. Mais ici commence le mystère de notre personnage. A la stupéfaction du visiteur étranger, cet exécutant froid a réussi à créer autour de lui un vague et inexplicable halo de romantisme. A la différence des faucons traditionnels comme Hortefeux, Juppé n'est pas haï. Faut-il croire que ce peuple aime sa servitude ? D'après certains observateurs avisés, Juppé devrait cette indulgence à sa démangeaison littéraire. Dans une de ses périodes de disgrâce, il a notamment publié un livre intitulé "la tentation de Venise", dans lequel, très sérieusement, dans un style sec qui a ses défenseurs, le nomenklaturiste confessait qu'il lui arrive d'être effleuré par le désir de tout plaquer. Nul ne le prend évidemment au sérieux, et toute la carrière de Juppé est marquée par la tentation des passe-droits et des petits avantages, plutôt que par celle de la fuite. Mais par cet aveu un peu ridicule, Juppé s'est-il acquis une sorte d'impunité affective à basse intensité, plus protectrice finalement que toutes les murailles qu'érige la Nomenklatura autour de ses privilèges ? Il est des mystères que l'étranger doit renoncer à percer. (Ce texte a été publié sur le site le 20 novembre 2010)
Merci, très bien.
Invité Invité
Sujet: Re: des infos en direct de l'élysée Sam 5 Mar 2011 - 22:21
Socialisme et libre-échangisme : un même destin ?
Le socialisme a achoppé au XXème siècle sur le nationalisme. Il n’avait pas compris en effet que les solidarités nationales étaient plus fortes et plus ancrées dans l’inconscient collectif des peuples, que les solidarités de classes. La guerre de 1914 sonne le glas de cette erreur d’analyse, avec l’assassinat symbolique de Jean Jaurès.
L’internationalisme prolétarien suivra le même chemin : l’utopie de la révolution mondiale cèdera le pas à la construction du socialisme dans un seul pays. Partout dans le monde, les communismes, pour se maintenir, deviendront des nationalismes farouches.
Au XXIème siècle le libéralisme risque de connaître une évolution de même nature : il est en effet en train d’achopper partout sur le sentiment identitaire et le réveil des peuples.
Un « one world » sous direction américaine En effet, le libéralisme ne s’est pas maintenu dans la sphère économique nationale. Après sa rencontre avec le messianisme anglo-saxon au XXème siècle il est devenu à son tour une idéologie, qui prétend détenir la recette indépassable du bonheur sur terre et dont il faut par conséquent imposer au monde entier les solutions miraculeuses : l’abolition des frontières et la libre circulation mondiale des capitaux, des marchandises et des hommes, censées produire des effets bénéfiques pour tous.
La mise en œuvre de ces politiques libre-échangistes débouchant sur le projet d’une gouvernance mondiale unifiée, un « one world », sous direction du grand frère américain.
Mais le fait que ce projet soit porté par des institutions internationales prestigieuses et des hommes en costume trois pièces sur tous les continents, ne doit pas cacher qu’il s’agit d’une utopie ; comme le socialisme internationaliste, avec lequel il partage d’ailleurs beaucoup de préjugés : en particulier sa croyance en la possibilité d’une unification du genre humain.
La super-classe mondiale dans le rôle d’avant-garde révolutionnaire L’utopie libre-échangiste se heurte par conséquent au réel et dérape de plus en plus.
D’abord, sa mise en œuvre s’effectue contre la volonté des peuples.
En effet, elle suppose de déconstruire toutes les protections nationales et les spécificités culturelles, comme autant d’obstacles au fonctionnement harmonieux du marché mondial. C’est donc une révolution imposée d’en haut, par la superclasse mondiale, qui, comme les bolcheviks d’hier, joue le rôle d’avant-garde révolutionnaire qui prétend faire le bien des gens malgré eux et, en cas de résistance, qui use de la violence pour parvenir à ses fins.
C’est un renversement, puisque le libéralisme rimait jusqu’ au siècle dernier avec la démocratie, c’est à dire le consentement du peuple.
En témoigne par exemple la façon dont a été déconstruit le marché commun et mise en place l’Union Européenne : une prétendue constitution imposée, par différents subterfuges, aux peuples qui l’ont rejetée. Le père spirituel de cette Europe-là, Jean Monnet, ne s’est d’ailleurs jamais présenté à une seule élection, ce qui est significatif.
La plus grande part des « révolutions » imposées aux peuples européens se sont faites sans leur consentement politique explicite : la révolution des mœurs, la mise en place de l’immigration de peuplement ou l’islamisation n’ont jamais figuré dans les programmes électoraux soumis au suffrage !
L’arme médiatique, violence spirituelle contre les peuples En outre, la mise au pas libre-échangiste des peuples ne se fait pas sans violence et le « doux commerce » ne répugne ni au chantage économique ni à la guerre, comme jadis le commodore Perry forçait le Japon à s’ouvrir au commerce étranger avec la menace de son artillerie de marine.
On ne peut oublier aussi que l’oligarchie use sans vergogne de l’arme médiatique, – une forme de violence spirituelle contre les peuples, car il s’agit d’imposer la vue du monde américaine à tous et de réduire au silence les dissidents – pas plus que partout les libertés publiques – en particulier la liberté de penser – vont en se réduisant.
Le libre-échangisme apparaît de plus en plus comme une contrainte et une violence faite aux peuples. Cela signifie qu’il perd chaque jour un peu plus sa légitimité politique.
L’utopie libre-échangiste : violence et souffrance Ensuite, l’utopie libre-échangiste est non seulement une violence, mais également une souffrance pour les peuples.
Comme pour le communisme, le problème du libre–échangisme est celui de la transition : car en cible, tout va très bien dans le meilleur des mondes possibles.
L’accès au paradis de la société sans classe suppose malheureusement de passer d’abord par la case « dictature du prolétariat », c’est à dire du Parti unique.
L’accès à l’abondance par le marché mondial suppose malheureusement de passer par la case « ajustement social et économique permanent ». Plus la dérégulation se veut mondiale, plus dur est l’ajustement.
Cette souffrance est de même nature que celle que la révolution industrielle a engendrée au XIXème siècle et qui a d’ailleurs donné naissance au socialisme par réaction : seulement, elle est désormais mondiale et cela la fait changer d’amplitude.
Bien sûr, l’oligarchie surprotégée ignore cette souffrance : pire, elle lui trouve même des vertus insoupçonnées.
Elle ignore la souffrance des Européens qui perdent leur emploi et leur statut social, qui n’ont pas du tout la possibilité de changer de vie pour aller travailler en Chine ou en Inde et qui découvrent qu’ils sont devenus jetables.
Elle ignore la souffrance des populations d’Afrique ou d’Asie, entassées dans les villes champignons pour travailler pour l’exportation. L’oligarchie ne voit, elle, que des « rigidités » incongrues du marché du travail, obstacle à la « mondialisation heureuse » chère à M.Strauss-Kahn.
Elle ignore la souffrance de ceux qui subissent l’installation du communautarisme ou de l’Islam près de chez eux et qui n’ont pas les moyens de s’échapper en habitant dans des quartiers protégés ou en plaçant leurs enfants dans des écoles de luxe. Elle estime, au contraire, que l’immigration et le métissage des cultures sont une chance pour l’Europe et un enrichissement.
Elle ignore la souffrance des victimes de la délinquance : elle ne voit que la progression des droits de l’homme en prison et l’heureuse suppression de la peine de mort.
« Mac-monde », « globish » américanisation et marchandisation Elle ignore la souffrance de ceux qui voient disparaître leurs traditions, leurs croyances, leur culture, sacrifiées sur l’autel du « mac-monde », du « globish » et de l’américanisation. Elle n’y voit qu’une libération et la fin de l’obscurantisme.
Elle ignore la souffrance existentielle que provoque la marchandisation de la vie, la soumission de tout au seul intérêt économique individuel : les désespoirs, la destruction des solidarités, l’implosion des familles, la dénatalité, la consommation exponentielle de drogues et de tranquillisants. Elle ne voit qu’une heureuse modernisation.
Ce discours de l’oligarchie est non seulement ridicule, il devient odieux à un nombre croissant d’hommes.
Du désespoir à la révolte ? Tel l’astronome tombé dans un puits de la fable, l’oligarchie, la tête dans les étoiles de la mondialisation, ne voit pas que la combinaison de la souffrance et de la violence forment ici et maintenant un cocktail explosif qui a pour nom, non plus désespoir , mais révolte.
La montée en puissance de l’Islam partout dans le monde a donné le ton : elle traduit en effet avant tout un rejet de la prétention occidentale et singulièrement américaine à imposer son mode de vie et ses « valeurs » au reste du monde. C’est une première résistance, de taille, puisque l’Islam a une vocation universelle, qu’il s’est installé au cœur des pays occidentaux et qu’il sait se défendre.
L’affirmation de la Chine et des pays émergents comme puissances mondiales indépendantes est le second signe : le monde sera multipolaire et non pas gouverné par les anglo-saxons libéraux comme feint encore de le croire l’oligarchie occidentale.
L’échec mondial du métissage des hommes et des cultures Le troisième signe est l’échec mondial du métissage des hommes et des cultures.
« L’intégration » ne fonctionne nulle part, car les peuples et les identités font partout de la résistance. Les communautés toujours renaissent et finissent par s’affronter. L’utopie du métissage ne fonctionne d’ailleurs pas non plus aux Etats Unis, qui se débattent depuis l’origine avec le problème noir, malgré la vision bisounours qu’en donne le système médiatique.
Depuis que l’immigration planétaire met en présence sur un même territoire des peuples différents et que la société multiculturelle apparaît de plus en plus multi-conflictuelle, on se remet à prendre conscience de l’utilité des frontières.
Le libre–échangisme cosmopolite achoppe sur cette réalité, car comme le socialisme, il est fondé sur une anthropologie fantaisiste, celle de l’homme comme cire vierge malléable à volonté par l’éducation ou par le marché.
La montée du « populisme » Le dernier signe correspond à ce que les médias occidentaux nomment avec mépris « populisme » : c’est à dire la prise de conscience politique par les occidentaux eux mêmes, de la catastrophe dans laquelle l’oligarchie les a précipités. Il est d’ailleurs symbolique que ce mouvement touche le cœur du système aussi : c’est-à-dire les Etats-Unis, avec ce que l’on nomme aujourd’hui le mouvement des Tea party.
Le populisme se développe dans les pays occidentaux, pour la raison que les autochtones d’origine européenne découvrent qu’ils sont à long terme les perdants du système qui s’est mis en place.
Le libre-échangisme prétend avoir découvert le gagnant-gagnant, le jeu où tout le monde empocherait la mise. Comme les rues toujours en pente et les cornes d’abondance toujours pleines. Mais les autochtones d’origine européenne en doutent de plus en plus.
En particulier, ceux de l’Union européenne : ils connaissent une croissance molle, le chômage, la désindustrialisation, l’immigration, les crises financières et les hausses d’impôts. Ils voient même remettre en cause leurs systèmes de protection sociale, fruit d’une histoire sociale centenaire et des sacrifices de leurs parents, sur l’autel de la compétitivité. Ils n’ont pas le sentiment de faire partie des gagnants.
Comme le marxisme pour les citoyens soviétiques à la fin de l’URSS, le discours libre-échangiste est en train de perdre rapidement sa crédibilité. C’est encore une langue que l’on parle, par conformisme, par intérêt ou par peur de la police de la pensée, mais le cœur n’y est plus.
Les partisans de la liberté économique doivent redécouvrir que les peuples existent. Sinon la révolte que l’on sent poindre les emportera.
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Sujet: Re: des infos en direct de l'élysée Mar 15 Mar 2011 - 23:26