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Sujet: Re: Voyage en salle obscure... Mer 12 Fév 2020 - 9:50
Tu oublies que t'es au cinéma, c'est esthétiquement impressionnant. L'immersion est totale,et au bout d'1/4 heure on entend plus les imbéciles bouffeurs de pop-corn. On peut enculer les mouches sur le fil narratif peu crédible mais bordel c'est un film pas un documentaire. Mendes méritait largement plus l'oscar du meilleur réal que le coréen.
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Sujet: Re: Voyage en salle obscure... Mer 12 Fév 2020 - 14:44
Otto Bahnkaltenschnitzel a écrit:
Mendes méritait largement plus l'oscar du meilleur réal que le coréen.
on peut en débattre, mais ce sont deux grands films, avec des qualités différentes.
1917 m'a laissé sur le cul. Mais il y a eu 2 ou 3 petits trucs qui m'ont perturbé : - j'ai vu un faux-raccord qui m'a sorti brièvement de l'immersion - la rivière et la chute d'eau sont plus dignes d'un torrent que d'une paisible rivière du Nord Pas de Calais - on annonce 14 km (de mémoire) à parcourir en début de film => les comptes ne sont pas bons Kévin.
D'une certaine façon il me fait un peu penser à Gravity : un scénario minimaliste et quelques incohérences mais la qualité d'image et surtout la forme démentielle font qu'on leurs pardonne aisément.
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Sujet: Re: Voyage en salle obscure... Mer 12 Fév 2020 - 16:10
Je ne peux m'empêcher de vous montrer ces délicieux reportages :
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Sujet: Re: Voyage en salle obscure... Mer 12 Fév 2020 - 21:20
guil a écrit:
Otto Bahnkaltenschnitzel a écrit:
Mendes méritait largement plus l'oscar du meilleur réal que le coréen.
on peut en débattre, mais ce sont deux grands films, avec des qualités différentes.
1917 m'a laissé sur le cul. Mais il y a eu 2 ou 3 petits trucs qui m'ont perturbé : - j'ai vu un faux-raccord qui m'a sorti brièvement de l'immersion - la rivière et la chute d'eau sont plus dignes d'un torrent que d'une paisible rivière du Nord Pas de Calais - on annonce 14 km (de mémoire) à parcourir en début de film => les comptes ne sont pas bons Kévin.
D'une certaine façon il me fait un peu penser à Gravity : un scénario minimaliste et quelques incohérences mais la qualité d'image et surtout la forme démentielle font qu'on leurs pardonne aisément.
Gravity m'avait gonflé. Et sinon dans les incohérences il faut noter à la fin les arbres avec des belles feuilles comme en juin, alors que nous sommes le 7 avril....
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Sujet: Re: Voyage en salle obscure... Ven 13 Aoû 2021 - 14:26
Vu les 2 comédies de l'été.
OSS 117: Bien, dans le ton des autres films de la série, drôle, rythmé. Un plus avec l'arrivée de Pierre Nimey.
Kamelot: Alors là, un mystère. J'ai jamais trop suivi la série mais j'ai quand même vu pas mal d'épisodes et je suis client. Ici, je pense que ce qui peche c'est que Alexandre Astier n'est pas un tres bon cinéaste. Résultat : 30mn de trop sur 2 heures (j'ai trouvé ça interminable), un montage très approximatif, l'humour assez délayé et des séquence flash back censées expliquer la motivation du personnage, kitschissimes et inutiles. Bref, grosse déception et ennui mortel.
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Sujet: Re: Voyage en salle obscure... Sam 14 Aoû 2021 - 1:05
Otto Bahnkaltenschnitzel a écrit:
Gravity m'avait gonflé.
Pareil, le début de la déchéance de Cuaron avant le chiantissime Roma où il se prend pour Rossellini sans personnages et après le fabuleux Les fils de l'homme qu'il ne risque plus d'égaler à ce train-là : de belles images spatiales qu glissent sur toi sans véritable enjeu comme une attraction de fête foraine et de la métaphore psyché bulldozer au kilomètre.
Par contre j'ai trouvé 1917 assez magnifique, un vrai souffle et une mise en scène immersive au plus près des personnages, limite le meilleur Mendes pour moi.
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Sujet: Re: Voyage en salle obscure... Jeu 19 Aoû 2021 - 11:15
RabbitIYH a écrit:
Otto Bahnkaltenschnitzel a écrit:
Gravity m'avait gonflé.
Pareil, le début de la déchéance de Cuaron avant le chiantissime Roma où il se prend pour Rossellini sans personnages et après le fabuleux Les fils de l'homme qu'il ne risque plus d'égaler à ce train-là : de belles images spatiales qu glissent sur toi sans véritable enjeu comme une attraction de fête foraine et de la métaphore psyché bulldozer au kilomètre.
Par contre j'ai trouvé 1917 assez magnifique, un vrai souffle et une mise en scène immersive au plus près des personnages, limite le meilleur Mendes pour moi.
1917, c'est la dernière fois ou je suis allé au ciné... en objectif d'y retourner la semaine à venir mais certainement pas pour voir le kaamelot. Jamais compris l'engouement autour de ce truc.
1 The Tomorrow War - Chris McKay (sans conteste l'étron Amazon/Netflix & co. de l'année) 2 The Hitman's Wife's Bodyguard (Hitman & Bodyguard 2) - Patrick Hughes 3 Reminiscence - Lisa Joy 4 Peter Rabbit 2 : The Runaway (Pierre Lapin 2 : Panique en ville) - Will Gluck 5 OSS 117 - Alerte rouge en Afrique Noire - Nicolas Bedos 6 Fast and Furious 9 - Justin Lin 7 Comment je suis devenu un super-héros - Douglas Attal 8 The French Dispatch - Wes Anderson 9 The Suicide Squad - James Gunn 10 Malignant - James Wan 11 Army of the Dead - Zack Snyder 12 Wrath of Man (Un homme en colère) - Guy Ritchie 13 Venom : Let There Be Carnage - Andy Serkis 14 Le dernier mercenaire - David Charhon 15 Old - M. Night Syamalan 16 I Care a Lot - J Blakeson 17 Titane - Julia Ducournau 18 Spiderman : No Way Home - Jon Watts 18 The Woman in the Window (La femme à la fenêtre) - Joe Wright 20 Druk (Drunk) - Thomas Vinterberg
bro' caquer, c'est si bon
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C'est le moins pire, passe encore... mais je suis resté sur une impression persistante et assez gênante de "tout ça pour ça", le film ne va vraiment nulle part au final.
bro' caquer, c'est si bon
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C'est le moins pire, passe encore... mais je suis resté sur une impression persistante et assez gênante de "tout ça pour ça", le film ne va vraiment nulle part au final.
Oui, c'est vrai qu'ils auraient pu faire en quelque chose de plus abouti.
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C'est le moins pire, passe encore... mais je suis resté sur une impression persistante et assez gênante de "tout ça pour ça", le film ne va vraiment nulle part au final.
Oui, c'est vrai qu'ils auraient pu faire en quelque chose de plus abouti.
je suis assez d'accord avec vous. il se laisse regarder. mais aussitôt vu aussitôt oublié non ? ni top ni flop
Oui c'est un peu le film qui est là parce qu'il me fallait un 20e.
Sinon, au tour de mes préfs !
1 The Card Counter - Paul Schrader 2 Don't Look Up - Adam McKay 3 Matrix Resurrections - Lana Wachowski 4 Spencer - Pablo Larraín 5 Zack Snyder's Justice League - Zack Snyder 6 Madres paralelas - Pedro Almodóvar 7 Les choses humaines - Yvan Attal 8 Boîte noire - Yann Gozlan 9 Benedetta - Paul Verhoeven 10 Falling - Viggo Mortensen
11 Médecin de nuit - Elie Wajeman 12 Stillwater - Tom McCarthy 13 The Last Duel - Ridley Scott 14 La nuée - Just Philippot 15 No Sudden Move - Steven Soderbergh 16 Dune - Denis Villeneuve 17 Last Night in Soho - Edgar Wright 18 The Mitchells vs. the Machines (Les Mitchell contre les machines) - Michael Rianda & Jeff Rowe 19 Nomadland - Chloé Zhao 20 Metri Shesh Va Nim (Just 6.5 / La loi de Téhéran) - Saeed Roustayi 21 The Father - Florian Zeller 22 Les 2 Alfred - Bruno Podalydès 23 West Side Story - Steven Spielberg 24 The Power of the Dog - Jane Campion 25 The Little Things (Une affaire détails) - John Lee Hancock 26 Minari - Lee Isaac Chung 27 Palm Springs - Max Barbakow 28 Nowhere Special (Un endroit comme un autre) - Uberto Pasolini 29 First Cow - Kelly Reichardt 30 Bac Nord - Cédric Jimenez 31 Luca - Enrico Casarosa 32 À l'abordage - Guillaume Brac 33 Le sommet des Dieux - Patrick Imbert 34 A Quiet Place Part II (Sans un bruit 2) - John Krasinski 35 Raya and the Last Dragon (Raya et le Dernier Dragon) - Don Hall & Carlos López Estrada
Pas vus mais très envie : Onoda, Flag Day, The Lost Daughter, Serre-moi fort, Un héros...
Pas vus et c'était volontaire : Annette, Memoria, Drive My Car...
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Sujet: Re: Voyage en salle obscure... Mar 4 Jan 2022 - 16:55
Merci pour le conseil, j'ai pu voir Minari dans l'avion retour! C'était vraiment bon, attachant, pas binaire pour un sou. J'ai particulièrement aimé le développement de la relation petit fils/grand mère, touchant.
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Sujet: Re: Voyage en salle obscure... Mer 12 Jan 2022 - 0:27
Oui très joli film !
Sinon en retard, j'ai beaucoup aimé le dernier Sean Penn, "Flag Day", symptomatique d'ailleurs de mon sentiment de décalage complet avec les critiques cette année... on lui reproche visiblement une forme maladroite, un récit larmoyant... putain on a pas vu le même film, c'est rude, pathétique mais sans pathos et douloureusement sincère, avec de vrais courants de conscience et de sensations comme n'en est plus capable Malick, qui font systématiquement sens dans leur flot de souvenirs, de flashs et d'impressions fugaces pour éclairer les sentiments du personnage principal (auquel on reproche de n'être caractérisé que par des clichés alors que tout réside justement dans ce jeu des perceptions...). Et puis perso ces réminiscences Nouvel Hollywood jamais forcées, entre caméra à l'épaule fluide, voix off distanciée mais pas trop et classicisme de road movie font plaisir à voir au milieu de tous ces nouveaux films d'auteurs américains maniéristes et chichiteux... pas loin du top ten au final si je l'avais vu à temps (probablement 12e, un truc comme ça).
guil blacksessions.com
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Sujet: Re: Voyage en salle obscure... Dim 25 Sep 2022 - 18:12
un pur ovni. de l'humour, y compris scatologique, un mutlivers ma foi assez bien ficelé, du kung-fu, une morale, un blockbuster (ou pas finalement tiens), des références assez surréalistes (faire références à 2001 et à Ratatouille dans le même film, il fallait oser), Jamie Lee Curtis merveilleuse dans un contre emploi démentiel. je suis ressorti déboussolé. je ne sais même pas si j'ai aimé (mais les presque 10% de spectateurs qui ont quitté la séance doivent être certains de ne pas avoir aimer eux). ce qui est sûr c'est que j'ai vu une Œuvre.
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Sujet: Re: Voyage en salle obscure... Dim 25 Sep 2022 - 19:21
Vu au mois de mai, sur le moment j'ai souri deux ou trois fois, je me suis face-palmé le reste du temps devant tant d'hystérie bouffie et la déchéance de Michelle Yeoh qui a oublié comment jouer juste. Aujourd'hui il ne m'en reste absolument rien... ça doit être le film vu cette année, au contraire, qui ressemble le moins à une oeuvre pour moi, même credo que le précédent des mêmes réal, le débilissime mais plus singulier Swiss Army Man : c'est en mixant n'importe quoi n'importe comment qu'on devient n'importe qui. Une bonne louche de Satoshi Kon, un soupçon de Matrix, une grosse pelletée de Legion (série géniale au concept complètement pillé par le perso de la fille/antagoniste, de ses pouvoirs à ses déguisements.. ah ben tiens, Daniel Kwan en avait réalisé un épisode... COMME PAR HASARD ) et surtout, beaucoup, BEAUCOUP de Stephen Chow, dont la plupart des films sont tout aussi cons et barrés mais bien plus drôles.
Au final, c'est un peu l'arnaque de l'année et un faux OVNI surtout mais les 15 - 20 ans crient au nouveau 2001 : l'odyssée de l'espace qu'ils n'ont probablement jamais vu, en emboîtant le pas aux cohortes de faux avis sur IMDB, probablement la campagne de marketing web la mieux orchestrée de tous les temps pour un navet de cette ampleur.
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Non mais déjà il sait pas s'il a aimé en sortant (normal ça doit être l'objectif pervers caché des réals vu leur film précédent qui fait tout à fait le même effet), alors imagine dans 4 mois (j'avais quand même trouvé ça vaguement divertissant sur le moment une fois passée la première demi-heure chiante et péniblement surjouée, avec le recul c'est surtout le côté hystérico-bouffi qui a laissé des traces).
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Sujet: Re: Voyage en salle obscure... Jeu 29 Sep 2022 - 15:48
Revoir Paris : très beau, un peu dur par moment, pas de pathos. Virginie Effira, quelle actrice elle est en train de devenir !
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Sujet: Re: Voyage en salle obscure... Jeu 29 Sep 2022 - 15:58
moonriver a écrit:
Revoir Paris : très beau, un peu dur par moment, pas de pathos. Virginie Effira, quelle actrice elle est en train de devenir !
Même avis. L'un des très beaux films de cette rentrée (attention tout de même, la scène d'ouverture peut être très rude pour qui a été touché de près ou de loin par ces attentats).
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Sujet: Re: Voyage en salle obscure... Jeu 29 Sep 2022 - 17:05
bro' a écrit:
Guil, réponds-lui, stp.
non ca sert à rien, il a son avis, j'ai le mien, sinon ca ne va pas en finir et au final on restera sur nos avis respectifs, je gagne du temps. plus de 20 ans de mariage. j'ai appris à céder de suite. on gagne du temps et on s'économise des ulcères et autres contrariétés.
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Sujet: Re: Voyage en salle obscure... Jeu 29 Sep 2022 - 17:58
guil a écrit:
plus de 20 ans de mariage. j'ai appris à céder de suite. on gagne du temps et on s'économise des ulcères et autres contrariétés.
merde, en 14 ans pour ma part j'ai toujours rien appris, va falloir mettre les bouchées doubles.
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Sujet: Re: Voyage en salle obscure... Ven 30 Sep 2022 - 18:51
guil a écrit:
bro' a écrit:
Guil, réponds-lui, stp.
non ca sert à rien, il a son avis, j'ai le mien, sinon ca ne va pas en finir et au final on restera sur nos avis respectifs, je gagne du temps. plus de 20 ans de mariage. j'ai appris à céder de suite. on gagne du temps et on s'économise des ulcères et autres contrariétés.
ça te démange pas un petit peu de défendre ton point de vue ?
24 ici. j'évite les sujets polémiques genre le féminisme
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Sujet: Re: Voyage en salle obscure... Dim 12 Mar 2023 - 12:46
En haut de cette même page Otto parlait de 1917, j'en profite pour conseiller le nouveau bijou de Sam Mendes, Empire of Light, superbe mélodrame taxé d'académique par une critique qui ferait bien d'aller se laver les yeux à l'acide chlorhydrique.
Olivia Coleman y est bouleversante, et par ici je pense que je ne serai pas le seul à apprécier les références musicales à Siouxie et surtout aux Specials, bande-son (avec celle, superbe, de Trent Reznor & Atticus Ross qui font une petite infidélité à Fincher) de cette histoire d'amour improbable d'une blessée de la vie sur fond de racisme et de cinéma en pleine ère Thatcher.
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Sujet: Re: Voyage en salle obscure... Mer 18 Oct 2023 - 20:23
Quelques mots sans spoiler sur "Killers of the Flower Moon" que j'ai vu comme dans mon salon en mieux au Grand Action, petite salle parisienne même pas remplie à moitié, grand écran, premier rang, fauteuils aussi comfy qu'au Pathé. C'était ma grosse attente de l'année, donc je vais commencer par dire que c'était très bien, intense, prenant, parce qu'il y aura beaucoup de "mais" (après tout un Scorsesouze se doit de bien châtier). Déjà, première rencontre entre Di Caprio et De Niro chez Scorsese et les deux sont fabuleux, mention à Leo pour la caractérisation physique du personnage mais c'est De Niro qui par son charisme intact emporte à mon sens le morceau, et sans trop en dire la manière dont le scénario révèle progressivement leur implication et leurs intentions est assez impressionnante. La dimension historique fait également une grande partie de la force du film, regard sans concession sur un fait divers à la limite du génocide dont je ne savais absolument rien, c'est glaçant et l'atmosphère est à la hauteur, funeste, étouffante, presque trop, sans pour autant basculer dans la violence graphique à laquelle on aurait pu s’attendre. MAIS... depuis "The Irishman" il me semble que Scorsese, paradoxalement pour un ardent défenseur du cinéma en salle (qui a trouvé refuge chez Netflix et Apple d'ailleurs) embrasse beaucoup la forme sérielle, on a l'impression ici qu'il ne veut rien couper, que la dynamique sans accroc, le classicisme (avec un grand C certes) ont plus à voir avec une grande mini-série HBO qu'avec du grand cinéma (attention hein, une grande série peut tout à fait être supérieure à du grand cinéma, pour moi, donc ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit). Que sont devenus la virtuosité de la caméra et du montage, le sens de l'ellipse assassin, le rythme électrisant et haché du Scorsese de la grande époque ? On pense quelque part davantage à Eastwood, mais sans la belle temporisation du grand Clint. Je trouve que quelque part le film aurait presque gagné à être vu à la télé en 5 épisodes, probablement parce que ça manque un chouia de brillant pour les salles obscures. Je m'attendais à plus épique en somme, moi qui suis fan des sa filmo 00s dont les sous-estimés "Gangs of New York" et "Aviator" surpassent à mon avis de très loin ces deux films pourtant bien mieux accueillis. Résultat, même si ça reste assez captivant, c'est tout de même trop long (plus de 3h30) et par moments on le sent passer, la redondance des actes criminels par exemple, qui relève quelque part d'une volonté d'appuyer l'horreur des ces faits réels pour leur rendre justice (la référence finale au true crime, et cette brève auto-mise en scène en narrateur, je n'en dis pas plus), néanmoins le Scorsese de "Casino", ou même celui de "Silence" aurait embrassé ça dans un grand mouvement elliptique qui en aurait accentué la force au lieu de la diluer dans une forme de répétition, qui se trouve aussi ailleurs, dans les similitudes avec le parcours d'Henry dans "Les affranchis", ou avec le personnage de "Shutter Island" et son évitement d'une réalité traumatique. Quoiqu'il en soit, sur le fond et dans la rigueur, du Scorsese pur jus, un beau film sur la tentation de la facilité qui mène au crime et pire ici, au mal, et un regard important sur une certaine Amérique spoliatrice et génocidaire que l'oubli ne doit pas absoudre de ses péchés.