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MessageSujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8....   En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... - Page 10 EmptySam 15 Fév 2014 - 12:49

RabbitIYH a écrit:
J'aime bien ce film pour l'atmosphère un peu étrange qui s'en dégage mais c'est clair que ça arrive pas à la cheville de There Will Be Blood.

CO parmi les CO. Pour l'anecdote, j'avais trainé au ciné mon frère et son ex un dimanche soir, séance de 21h, toute petite salle. il n'était pas emballé à l'idée de voir un film aussi long à cette heure-ci. encore moins lorsqu'ils ont découvert après la très longue scène d'introduction sans dialogue que le film était proposé en VOST. N'étant pas dans de bonnes dispositions, plutôt en mode cerveau débranché, j'ai senti leurs regards haineux se posés sur moi. A la fin de la projection de ce chef d'oeuvre ils m'ont remercié.
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MessageSujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8....   En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... - Page 10 EmptySam 15 Fév 2014 - 14:02

Wilson Wilson a écrit:
Edward pour des enfants de 6 et 8 ans???! Malheureux va. ils sont bien trop petits. je crois que je l'ai vu à 12 ou 13 ans, enfin, ado, mais je sais plus exactement quand, ça m'avait bouleversé. tiens, rien que d'y penser, j'ai une boule dans le ventre. ma soeur 4 ans de moins, avait chialé tant qu'elle pouvait.

Bon, merci beaucoup, j'ai bien fait de vous demander, ils attendront donc.
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MessageSujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8....   En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... - Page 10 EmptyDim 16 Fév 2014 - 14:10

Nulladies a écrit:

Si la mise en scène est convenue, effacée derrière la figure imposante de son personnage, on peut avoir quelques réserves sur les ficelles parfois grossières des 20 dernières minutes : un district attorney ancien fiancé de la victime, il faut le faire, et le retournement du jury sur les seuls dires de l’accusé a de quoi laisser un peu sceptique.
Il n’en demeure pas moins que cette version Hollywoodienne de Médée, a la force, au sein d’une industrie normée, d’instiller la puissance et le malaise de ce qui fera, quelques décennies plus tard, toute la singularité des films de Cassavettes, voire de Polanski.

Dans mon souvenir le personnage fait de la prison pour avoir été le complice silencieux du meurtre de son propre frère ou quelque chose comme ça, plutôt cynique pour un film hollywoodien des années 40 non ? Et puis il fallait quand même bien qu'une autre femme incarne le minimum d'espoir réglementaire. Laughing
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MessageSujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8....   En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... - Page 10 EmptyDim 16 Fév 2014 - 15:14

RabbitIYH a écrit:
Nulladies a écrit:

Si la mise en scène est convenue, effacée derrière la figure imposante de son personnage, on peut avoir quelques réserves sur les ficelles parfois grossières des 20 dernières minutes : un district attorney ancien fiancé de la victime, il faut le faire, et le retournement du jury sur les seuls dires de l’accusé a de quoi laisser un peu sceptique.
Il n’en demeure pas moins que cette version Hollywoodienne de Médée, a la force, au sein d’une industrie normée, d’instiller la puissance et le malaise de ce qui fera, quelques décennies plus tard, toute la singularité des films de Cassavettes, voire de Polanski.

Dans mon souvenir le personnage fait de la prison pour avoir été le complice silencieux du meurtre de son propre frère ou quelque chose comme ça, plutôt cynique pour un film hollywoodien des années 40 non ? Et puis il fallait quand même bien qu'une autre femme incarne le minimum d'espoir réglementaire. Laughing

Oui, c'est ça. C'est vrai que c'est assez audacieux, sur l'avortement dans l'escalier aussi... Il faut bien évidemment contextualiser pour apprécier, tu as raison. C'est juste que ce retour sur les rails est un peu forcé par rapport à l'intensité de ce qui précède.

Demain, Mark Dixon, détective, mon petit dernier de Gene...

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MessageSujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8....   En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... - Page 10 EmptyDim 16 Fév 2014 - 15:40

Ah encore un de mes films de chevet. Dans mon trio de favoris de Preminger avec L'homme au bras d'or et surtout Autopsie d'un meurtre.

(d'habitude je contextualise pas trop, c'est juste pour défendre mon bout de gras Wink hyper fan de ce film du coup les petites concessions je n'y prête pas trop d'importance (surtout que la fin reste très amère).
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MessageSujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8....   En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... - Page 10 EmptyDim 16 Fév 2014 - 15:48

RabbitIYH a écrit:
Ah encore un de mes films de chevet. Dans mon trio de favoris de Preminger avec L'homme au bras d'or et surtout Autopsie d'un meurtre.

(d'habitude je contextualise pas trop, c'est juste pour défendre mon bout de gras ;)hyper fan de ce film du coup les petites concessions je n'y prête pas trop d'importance (surtout que la fin reste très amère).

Défends, tant que tu veux, je suis bien content que tu me proposes ces références ! Je note, je note... cheers 
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MessageSujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8....   En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... - Page 10 EmptyDim 16 Fév 2014 - 17:57

En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... - Page 10 Affiche-Propriete-interdite-This-Property-Is-Condemned-1966-2

Une fille débraillée, raconte l'histoire de sa sœur à un garçon qu'elle a rencontré sur les voies ferrées abandonnées de Dodson, Mississippi années 1930, Tennessee Williams, le cadre est posé. Flashback ... un étranger, Robert Redford, arrive dans la petite ville. Il débarque dans le trou du... du monde. Une fille, Nathalie Wood, la principale attraction de la région. Pointe dans la tête de cette ado la grande ville du coin (donc loin du trou, puisqu’elle est dans le coin, la ville j’entends) dont elle rêve : la Nouvelle Orléans, grande ville. Oui oui, nous parlons bien de Robert Redford et Nathalie Wood, entité mythique du cinéma d’outre Atlantique. Mais Robert est venu mettre à pied la plupart des travailleurs du rail. Ouvriers et ouvrières (et non, que les hommes c’est très macho tout ça... ). Bref, le blondinet au sourire éclatant va devoir traverser un chemin… de fer, c’est le cas de le dire. Devenu très hostile le licencié local va montrer du poing et Nathalie Wood va montrer sa… sympathie pour le beau jeune homme venu de la grande ville.

Le ton est donné dans les premières minutes du film tout en sueur, dans la chaleur de la vie Wink + une atmosphère étouffante ambiance et pièce de Tennessee Williams : années noires de la crise ... famille étouffante, destins brisés , frivolité débridée : Sydney Pollack (+ Coppola au scénario). Nathalie Wood, 28 ans au moment du tournage se glisse dans la peau d'une  nymphette d’environ 20 ... Le film tourne autour du désir que tous les hommes de la communauté ont pour les trains ou plutôt le train arrière de la célèbre actrice, ou pour un autre train de vie loin de la misère du monde, plus généralement, le fantasme d'une autre vie se tisse entre les mots et les regards... Un film plutôt osé pour l’époque, mais cependant soft. Et la Nouvelle-Orléans, qui semble presque étrange dans  ce roman de vie tissé par un souffle lointain ou l’on entendrait presque siffler la catastrophe à venir. Wood a de grands rêves et Redford a déjà perdu ses illusions ou presque ... Personnages victimes de leur environnement social. Wood pleine de vie mais incapable de se défaire de sa misère.
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MessageSujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8....   En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... - Page 10 EmptyDim 16 Fév 2014 - 18:39

Vu Prisoners hier et passé une soirée éprouvante ! Un film entre le polar et le drame familial. Plutôt un bon film , mais très pesant, que je conseille de voir quand même.
La suite c'est à lire si vous avez déjà vu le film !...  Exclamation 

Dans les films dont raffolent les Américains, on devrait distinguer 3 produits autour d'un thème proche :
- le film de légitime défense (en fait ça n'existe pas, vu que ça dure 10 s et qu'après c'est un film de procès...  Wink )
- le film d'auto-défense, dont Prisoners ferait partie et qu'on retrouve souvent chez Dennis Lehane. Face à l'incurie (ou la corruption) du pouvoir (fédéral ou locale), le recours à une défense individuelle est légitime.
- Le film de vengeance, un classique des Bronson, Inspecteur Harry ? « Give me a chance to kill you ! »... (le film de vengeance étant légitime comme sorte de film de prévention contre la nécessité de faire sinon des films d'auto-défense !  Wink  ) 

Cette nuance permet de mesurer l'angle moral visé.
Autre remarque, souvent le polar cherche à brouiller les pistes du spectateur, quand le détective lui agit et pense en secret. Au spectateur de bosser. Sans donner aux spectateurs toutes les clés, ici le film offre aux spectateurs un florilège d'errements, d'impasses, et de chute morale. Flic, père (et familles) rament et sombrent humainement à des degrés divers. Le cinéaste a plutôt prévu ici que le spectateur ait sans cesse envie d'appeler le scénariste pour ramener les protagonistes dans le bon chemin...
Quel sens a cette chute, en dehors du risque de voyeurisme ?

D'abord il s'agit ici d'une auto-défense et pas d'une vengeance. Le mal fait, cherche à sauver une vie. Ensuite père (point de vue individuel) et flic (loi pour tous) ne sombrent pas à même niveau. Et puis, il faut noter que l'origine première de la violence est ici culturelle (cultuelle pour être précis). On n'est pas dans ces films anglo-saxons où la violence est un mal absolu (sans cause) liée au seul individu. On retrouve donc un peu Lehanne et Mystic River. Sauf que l'origine première de la violence, culturelle est assez artificielle (ainsi qu'un autre indice que je n'indique pas ici), et liée à la thématique du rapt de façon un peu grossière, il me semble. Mystic traçait une vraie thématique bien plus cohérente, lié au rapt et surtout au social.
Autrement dit on peut être tenté d'y voir un film bien pensant, « démocrate » (pas républicain) critiquant une Amérique culturellement intoxiquée... Le tableau est un rien un peu gros. Pour le dire explicitement on a du mal à voir la religion comme cause première de tout cela. Le tableau anti-républicain est un peu grossier ! Et la critique détourne ainsi de l'angle social...
On se demande quelle lecture de ce film pourront faire les Américains adeptes de l'auto-défense ?...

PS : Il faut ajouter à ce tableau moral du père, le thème du soutien de famille, très présent dans le film, qui est la base de la société américaine, au contraire de l'Europe où le père (suppléé par l'état providentiel) est surtout un possible chef de famille. Ici il est poussé jusqu'à son obsession survivaliste, le film ne s'épargnant rien !...  What a Face 
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MessageSujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8....   En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... - Page 10 EmptyDim 16 Fév 2014 - 19:36

Coda a écrit:
En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... - Page 10 Affiche-Propriete-interdite-This-Property-Is-Condemned-1966-2

Une fille débraillée, raconte l'histoire de sa sœur à un garçon qu'elle a rencontré sur les voies ferrées abandonnées de Dodson, Mississippi années 1930, Tennessee Williams, le cadre est posé. Flashback ... un étranger, Robert Redford, arrive dans la petite ville. Il débarque dans le trou du... du monde. Une fille, Nathalie Wood, la principale attraction de la région. Pointe dans la tête de cette ado la grande ville du coin (donc loin du trou, puisqu’elle est dans le coin, la ville j’entends) dont elle rêve : la Nouvelle Orléans, grande ville. Oui oui, nous parlons bien de Robert Redford et Nathalie Wood, entité mythique du cinéma d’outre Atlantique. Mais Robert est venu mettre à pied la plupart des travailleurs du rail. Ouvriers et ouvrières (et non, que les hommes c’est très macho tout ça... ). Bref, le blondinet au sourire éclatant va devoir traverser un chemin… de fer, c’est le cas de le dire. Devenu très hostile le licencié local va montrer du poing et Nathalie Wood va montrer sa… sympathie pour le beau jeune homme venu de la grande ville.

Le ton est donné dans les premières minutes du film tout en sueur, dans la chaleur de la vie Wink + une atmosphère étouffante ambiance et pièce de Tennessee Williams : années noires de la crise ... famille étouffante, destins brisés , frivolité débridée : Sydney Pollack (+ Coppola au scénario). Nathalie Wood, 28 ans au moment du tournage se glisse dans la peau d'une  nymphette d’environ 20 ... Le film tourne autour du désir que tous les hommes de la communauté ont pour les trains ou plutôt le train arrière de la célèbre actrice, ou pour un autre train de vie loin de la misère du monde, plus généralement, le fantasme d'une autre vie se tisse entre les mots et les regards... Un film plutôt osé pour l’époque, mais cependant soft. Et la Nouvelle-Orléans, qui semble presque étrange dans  ce roman de vie tissé par un souffle lointain ou l’on entendrait presque siffler la catastrophe à venir. Wood a de grands rêves et Redford a déjà perdu ses illusions ou presque ... Personnages victimes de leur environnement social. Wood pleine de vie mais incapable de se défaire de sa misère.

Merci, je connaissais pas celui-là.
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MessageSujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8....   En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... - Page 10 EmptyDim 16 Fév 2014 - 19:39

Azbinebrozer a écrit:
Vu Prisoners hier et passé une soirée éprouvante ! Un film entre le polar et le drame familial. Plutôt un bon film , mais très pesant, que je conseille de voir quand même.
La suite c'est à lire si vous avez déjà vu le film !...  Exclamation 

Dans les films dont raffolent les Américains, on devrait distinguer 3 produits autour d'un thème proche :
- le film de légitime défense (en fait ça n'existe pas, vu que ça dure 10 s et qu'après c'est un film de procès...  Wink )
- le film d'auto-défense, dont Prisoners ferait partie et qu'on retrouve souvent chez Dennis Lehane. Face à l'incurie (ou la corruption) du pouvoir (fédéral ou locale), le recours à une défense individuelle est légitime.
- Le film de vengeance, un classique des Bronson, Inspecteur Harry ? « Give me a chance to kill you ! »... (le film de vengeance étant légitime comme sorte de film de prévention contre la nécessité de faire sinon des films d'auto-défense !  Wink  ) 

Cette nuance permet de mesurer l'angle moral visé.
Autre remarque, souvent le polar cherche à brouiller les pistes du spectateur, quand le détective lui agit et pense en secret. Au spectateur de bosser. Sans donner aux spectateurs toutes les clés, ici le film offre aux spectateurs un florilège d'errements, d'impasses, et de chute morale. Flic, père (et familles) rament et sombrent humainement à des degrés divers. Le cinéaste a plutôt prévu ici que le spectateur ait sans cesse envie d'appeler le scénariste pour ramener les protagonistes dans le bon chemin...
Quel sens a cette chute, en dehors du risque de voyeurisme ?

D'abord il s'agit ici d'une auto-défense et pas d'une vengeance. Le mal fait, cherche à sauver une vie. Ensuite père (point de vue individuel) et flic (loi pour tous) ne sombrent pas à même niveau. Et puis, il faut noter que l'origine première de la violence est ici culturelle (cultuelle pour être précis). On n'est pas dans ces films anglo-saxons où la violence est un mal absolu (sans cause) liée au seul individu. On retrouve donc un peu Lehanne et Mystic River. Sauf que l'origine première de la violence, culturelle est assez artificielle (ainsi qu'un autre indice que je n'indique pas ici), et liée à la thématique du rapt de façon un peu grossière, il me semble. Mystic traçait une vraie thématique bien plus cohérente, lié au rapt et surtout au social.
Autrement dit on peut être tenté d'y voir un film bien pensant, « démocrate » (pas républicain) critiquant une Amérique culturellement intoxiquée... Le tableau est un rien un peu gros. Pour le dire explicitement on a du mal à voir la religion comme cause première de tout cela. Le tableau anti-républicain est un peu grossier ! Et la critique détourne ainsi de l'angle social...
On se demande quelle lecture de ce film pourront faire les Américains adeptes de l'auto-défense ?...

PS : Il faut ajouter à ce tableau moral du père, le thème du soutien de famille, très présent dans le film, qui est la base de la société américaine, au contraire de l'Europe où le père (suppléé par l'état providentiel) est surtout un possible chef de famille. Ici il est poussé jusqu'à son obsession survivaliste, le film ne s'épargnant rien !...  What a Face 

D'accord avec toi pour la grossièreté du mobile et des ficelles.
Le film est indéniablement maîtrise du point de vue de sa mise en scène, mais poussif dans son scénar, et fait trop de concessions au thriller à la con. Dommage, car il était sacrément prometteur au départ.
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MessageSujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8....   En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... - Page 10 EmptyLun 17 Fév 2014 - 6:59

En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... - Page 10 Mark-dixon-detective

La tragédie du caniveau

« Votre boulot, c’est de poursuivre les criminels, pas de les punir », assène son supérieur à Dixon durant les premières minutes du film. Flic trouble, brutal et dont les méthodes sont plus proches de ceux qu’il traque que ceux qu’il représente, Dixon balade son faciès opaque et sa haine des gangsters.
Son parcours est celui d’une identité : where the sidewalk ends, comme l’annonce le très beau titre original, à la marge, il tente de trouver une place : fils de son père truand, flic douteux, il n’attend que de régler les comptes avec son passé pour se définir un avenir.
Et celui-ci lui est offert sur un plateau par une intrigue retorse et complexe : au même moment, la brutale régression qui le rend criminel, et l’irruption de la femme, tout sauf fatale, qui pourrait assurer sa rédemption.
La première partie du film est celles des plans : tout fonctionne dans la mise en scène et la création d’écrans de fumée pour masquer la vérité et laisser ce meurtre entre gangsters, faisant du flic, malgré lui, l’un d’eux. Millimétrée, jouant sur le hors champ et les risques du vu du caché, la splendide mise en espace et en lumière oppresse le personnage et le spectateur dans une longue séquence silencieuse. Tout est pensé, et tout se joue durant ces secondes vectrices de l’enquête à venir, où le flic sera simultanément l’enquêteur et le criminel.
Mais l’intelligence n’est pas l’apanage du seul protagoniste, indice d’un film noir bien ficelé : les supérieurs, qu’ils soient flics ou truands, images de l’autorité officielle ou de la noirceur paternelle, dévoilent progressivement les ratés du scénario originel et s’acharnent à le démonter, empêchant Dixon d’accéder à un nouveau récit, celui du mélodrame. Car la femme (Gene Tierney, plus discrète que dans Laura, mais non moins sublime) de l’homme qu’il a tué lui ouvre les portes d’une nouvelle existence, où l’on dort la nuit, où l’on mange à deux au restaurant et où le père est une figure sur laquelle s’appuyer.
Tendu, nerveux, le récit serre ses nœuds à mesure qu’il progresse, et met Dixon face aux fantômes du passé : tuer le père, agir pour le bien et la vérité, c’est assurer sa perte. Les deux univers finissent par fusionner, entre les mouvements superbement maitrisés des scènes chez les gangsters (la voiture dans l’élévateur, notamment) et l’immobilité des aveux conclusifs.
Econome en discours, dense par ses enjeux et l’interprétation de Dana Andrews, Mark Dixon, détective allie aux savoureux codes du film noir les épaisseurs de la tragédie œdipienne : une réussite.
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MessageSujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8....   En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... - Page 10 EmptyLun 17 Fév 2014 - 8:41

cheers  superbe chronique.
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MessageSujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8....   En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... - Page 10 EmptyLun 17 Fév 2014 - 8:42

RabbitIYH a écrit:
cheers  superbe chronique.

que je te dois, merci de la suggestion !
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MessageSujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8....   En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... - Page 10 EmptyLun 17 Fév 2014 - 10:33

En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... - Page 10 18991610

Hormis deux ou trois éclats de rire, je me suis copieusement emmerdé. L'intrigue sans queue ni tête aurait pu donner un très bon film, mais le côté surjoué de tous les acteurs, Brad Pitt en tête tue dans l'oeuf les vaines tentatives burlesques. A part la scène où Clooney tire un coup de feu sans crier gare, le reste m'a laissé de marbre. Sans compter une fin expédiée sur un coin de bureau en deux minutes (au propre comme au figuré) genre, "bon, on a plus de péloche, faut se manier de boucler la fin..." qui finit de rendre ce film franchement moyen. Bref, les Coen, c'était mieux avant.
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MessageSujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8....   En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... - Page 10 EmptyLun 17 Fév 2014 - 10:36

Esther a écrit:
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Hormis deux ou trois éclats de rire, je me suis copieusement emmerdé. L'intrigue sans queue ni tête aurait pu donner un très bon film, mais le côté surjoué de tous les acteurs, Brad Pitt en tête tue dans l'oeuf les vaines tentatives burlesques. A part la scène où Clooney tire un coup de feu sans crier gare, le reste m'a laissé de marbre. Sans compter une fin expédiée sur un coin de bureau en deux minutes (au propre comme au figuré) genre, "bon, on a plus de péloche, faut se manier de boucler la fin..." qui finit de rendre ce film franchement moyen. Bref, les Coen, c'était mieux avant.

c'était mieux avant... ou après!

celui-ci est en effet très moyen mais "A Serious Man", "True Grit" et "Inside Llewyn Davis" ont remonté le niveau depuis
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MessageSujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8....   En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... - Page 10 EmptyLun 17 Fév 2014 - 10:40

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dans mon souvenir c'était un bon film... à la revoyure, je suis plus mitigé

Ca reste bien filmé et les acteurs sont plutôt bons (Kevin Spacey en tête, John Cusack qui fait son John Cusack) mais qu'est-ce que c'est lent à avancer cette histoire, pas vraiment de rebondissements ou de climax, bref ça se laisse voir mais sans plus
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MessageSujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8....   En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... - Page 10 EmptyLun 17 Fév 2014 - 10:46

Zwaffle a écrit:
Esther a écrit:
En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... - Page 10 18991610

Hormis deux ou trois éclats de rire, je me suis copieusement emmerdé. L'intrigue sans queue ni tête aurait pu donner un très bon film, mais le côté surjoué de tous les acteurs, Brad Pitt en tête tue dans l'oeuf les vaines tentatives burlesques. A part la scène où Clooney tire un coup de feu sans crier gare, le reste m'a laissé de marbre. Sans compter une fin expédiée sur un coin de bureau en deux minutes (au propre comme au figuré) genre, "bon, on a plus de péloche, faut se manier de boucler la fin..." qui finit de rendre ce film franchement moyen. Bref, les Coen, c'était mieux avant.

c'était mieux avant... ou après!

celui-ci est en effet très moyen mais "A Serious Man", "True Grit" et "Inside Llewyn Davis" ont remonté le niveau depuis

J'avais lâché les frères Coen après Fargo... C'est dire si ça date. Mais je vais me repencher sur leur filmo, notamment sur ceux que tu cites. Mais cleui-ci est franchement raté.
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MessageSujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8....   En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... - Page 10 EmptyLun 17 Fév 2014 - 10:52

Esther a écrit:
Zwaffle a écrit:
Esther a écrit:
En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... - Page 10 18991610

Hormis deux ou trois éclats de rire, je me suis copieusement emmerdé. L'intrigue sans queue ni tête aurait pu donner un très bon film, mais le côté surjoué de tous les acteurs, Brad Pitt en tête tue dans l'oeuf les vaines tentatives burlesques. A part la scène où Clooney tire un coup de feu sans crier gare, le reste m'a laissé de marbre. Sans compter une fin expédiée sur un coin de bureau en deux minutes (au propre comme au figuré) genre, "bon, on a plus de péloche, faut se manier de boucler la fin..." qui finit de rendre ce film franchement moyen. Bref, les Coen, c'était mieux avant.

c'était mieux avant... ou après!

celui-ci est en effet très moyen mais "A Serious Man", "True Grit" et "Inside Llewyn Davis" ont remonté le niveau depuis

J'avais lâché les frères Coen après Fargo... C'est dire si ça date. Mais je vais me repencher sur leur filmo, notamment sur ceux que tu cites. Mais cleui-ci est franchement raté.

si tu les as lâchés depuis "Fargo"... tu n'as pas vu "The Big Lebowski" ?

s'il y en a au moins un à voir dans les récents c'est surtout "No Country For Old Men" qui a bien mérité tous ses oscars pour une fois

"Inside Llewyn Davis" est surtout intéressant par son sujet (la vie d'un folkeux raté dans les 60s)
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MessageSujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8....   En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... - Page 10 EmptyLun 17 Fév 2014 - 11:19

Zwaffle a écrit:
Esther a écrit:
En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... - Page 10 18991610

Hormis deux ou trois éclats de rire, je me suis copieusement emmerdé. L'intrigue sans queue ni tête aurait pu donner un très bon film, mais le côté surjoué de tous les acteurs, Brad Pitt en tête tue dans l'oeuf les vaines tentatives burlesques. A part la scène où Clooney tire un coup de feu sans crier gare, le reste m'a laissé de marbre. Sans compter une fin expédiée sur un coin de bureau en deux minutes (au propre comme au figuré) genre, "bon, on a plus de péloche, faut se manier de boucler la fin..." qui finit de rendre ce film franchement moyen. Bref, les Coen, c'était mieux avant.

c'était mieux avant... ou après!

celui-ci est en effet très moyen mais "A Serious Man", "True Grit" et "Inside Llewyn Davis" ont remonté le niveau depuis

Pas d'accord, ce film est génial, comme tous les Coen ouvertement "comiques" ça n'est pas le le burlesque qui importe mais la satire à la fois tendre, cruelle et tragique d'une galerie de personnages au vide existentiel sidéral. True Grit sinon c'est le moins bon film qu'ils aient jamais sorti, d'une classicisme à crever d'ennui. Le tragique avec les Coen c'est qu'on ne les prend au sérieux que quand ils sont ouvertement sérieux (cf. No Country For Old Men, très bon certes mais aussi très sur-estimé). Intolérable Cruauté vaut pourtant 10 fois Inside Llewyn Davis.
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MessageSujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8....   En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... - Page 10 EmptyLun 17 Fév 2014 - 11:35

RabbitIYH a écrit:
Zwaffle a écrit:
Esther a écrit:
En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... - Page 10 18991610

Hormis deux ou trois éclats de rire, je me suis copieusement emmerdé. L'intrigue sans queue ni tête aurait pu donner un très bon film, mais le côté surjoué de tous les acteurs, Brad Pitt en tête tue dans l'oeuf les vaines tentatives burlesques. A part la scène où Clooney tire un coup de feu sans crier gare, le reste m'a laissé de marbre. Sans compter une fin expédiée sur un coin de bureau en deux minutes (au propre comme au figuré) genre, "bon, on a plus de péloche, faut se manier de boucler la fin..." qui finit de rendre ce film franchement moyen. Bref, les Coen, c'était mieux avant.

c'était mieux avant... ou après!

celui-ci est en effet très moyen mais "A Serious Man", "True Grit" et "Inside Llewyn Davis" ont remonté le niveau depuis

Pas d'accord, ce film est génial, comme tous les Coen ouvertement "comiques" ça n'est pas le le burlesque qui importe mais la satire à la fois tendre, cruelle et tragique d'une galerie de personnages au vide existentiel sidéral. True Grit sinon c'est le moins bon film qu'ils aient jamais sorti, d'une classicisme à crever d'ennui. Le tragique avec les Coen c'est qu'on ne les prend au sérieux que quand ils sont ouvertement sérieux (cf. No Country For Old Men, très bon certes mais aussi très sur-estimé). Intolérable Cruauté vaut pourtant 10 fois Inside Llewyn Davis.

perso c'est quand ils sont le plus sérieux que je les trouve le plus drôles (cf "A Serious Man" justement)

je pense que j'étais un peu indulgent avec "True Grit" parce que j'ai lu le livre quelques jours avant et j'ai trouvé le film plutôt fidèle (d'ailleurs, je ne peux que conseiller la lecture du bouquin, un de mes plus gros kifs de ces dernières années, quand on le lit, on comprend pourquoi c'est un HENAURME classique aux USA)
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MessageSujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8....   En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... - Page 10 EmptyLun 17 Fév 2014 - 12:01

je partage l'avis de Rabbit, voir ces bandes de branquignols demeurés a quelque chose de jubilatoire, a fortiori joués par des "cadors" d'Hollywood comme Pitt, Clooney...

_________________
ça suffa comme ci
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MessageSujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8....   En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... - Page 10 EmptyLun 17 Fév 2014 - 13:01

Nulladies a écrit:
Azbinebrozer a écrit:
Vu Prisoners hier et passé une soirée éprouvante ! Un film entre le polar et le drame familial. Plutôt un bon film , mais très pesant, que je conseille de voir quand même.
La suite c'est à lire si vous avez déjà vu le film !...  Exclamation 

Dans les films dont raffolent les Américains, on devrait distinguer 3 produits autour d'un thème proche :
- le film de légitime défense (en fait ça n'existe pas, vu que ça dure 10 s et qu'après c'est un film de procès...  Wink )
- le film d'auto-défense, dont Prisoners ferait partie et qu'on retrouve souvent chez Dennis Lehane. Face à l'incurie (ou la corruption) du pouvoir (fédéral ou locale), le recours à une défense individuelle est légitime.
- Le film de vengeance, un classique des Bronson, Inspecteur Harry ? « Give me a chance to kill you ! »... (le film de vengeance étant légitime comme sorte de film de prévention contre la nécessité de faire sinon des films d'auto-défense !  Wink  ) 

Cette nuance permet de mesurer l'angle moral visé.
Autre remarque, souvent le polar cherche à brouiller les pistes du spectateur, quand le détective lui agit et pense en secret. Au spectateur de bosser. Sans donner aux spectateurs toutes les clés, ici le film offre aux spectateurs un florilège d'errements, d'impasses, et de chute morale. Flic, père (et familles) rament et sombrent humainement à des degrés divers. Le cinéaste a plutôt prévu ici que le spectateur ait sans cesse envie d'appeler le scénariste pour ramener les protagonistes dans le bon chemin...
Quel sens a cette chute, en dehors du risque de voyeurisme ?

D'abord il s'agit ici d'une auto-défense et pas d'une vengeance. Le mal fait, cherche à sauver une vie. Ensuite père (point de vue individuel) et flic (loi pour tous) ne sombrent pas à même niveau. Et puis, il faut noter que l'origine première de la violence est ici culturelle (cultuelle pour être précis). On n'est pas dans ces films anglo-saxons où la violence est un mal absolu (sans cause) liée au seul individu. On retrouve donc un peu Lehanne et Mystic River. Sauf que l'origine première de la violence, culturelle est assez artificielle (ainsi qu'un autre indice que je n'indique pas ici), et liée à la thématique du rapt de façon un peu grossière, il me semble. Mystic traçait une vraie thématique bien plus cohérente, lié au rapt et surtout au social.
Autrement dit on peut être tenté d'y voir un film bien pensant, « démocrate » (pas républicain) critiquant une Amérique culturellement intoxiquée... Le tableau est un rien un peu gros. Pour le dire explicitement on a du mal à voir la religion comme cause première de tout cela. Le tableau anti-républicain est un peu grossier ! Et la critique détourne ainsi de l'angle social...
On se demande quelle lecture de ce film pourront faire les Américains adeptes de l'auto-défense ?...

PS : Il faut ajouter à ce tableau moral du père, le thème du soutien de famille, très présent dans le film, qui est la base de la société américaine, au contraire de l'Europe où le père (suppléé par l'état providentiel) est surtout un possible chef de famille. Ici il est poussé jusqu'à son obsession survivaliste, le film ne s'épargnant rien !...  What a Face 

D'accord avec toi pour la grossièreté du mobile et des ficelles.
Le film est indéniablement maîtrise du point de vue de sa mise en scène, mais poussif dans son scénar, et fait trop de concessions au thriller à la con. Dommage, car il était sacrément prometteur au départ.
Yes pas faux qu'on est d'accord ! Je viens d'aller voir aussi ta critique sur le net !  Wink 

Dernier point sur ce film qui prend des airs de questionnement sur l'auto-défense. A force d'enfermer le film dans un angle moral entre un seul flic et le père, on perd beaucoup de lien avec le réel. Le face à face est producteur en terme de tension mais pour être trivial, je reste consterné devant les moyens mis en œuvre pour cette enquête : on a bien les dysfonctionnements entre le flic et l'attorney... On a aussi quelques plantons qui creusent des trous... Une recherche avec tous les volontaires du patelin. Mais un flic toujours tout seul qui court toutes les pistes à la fois... Aucun moment avec un staf en débriefing, analysant la situation... Il s'agit tout de même des premiers jours de l'enlèvement de deux fillettes... On a peine à croire au réalisme de ce film.

Bref les éventuels questionnements moraux c'est éventuellement bien, mais à rebours de la visée un peu affichée. Là mon premier réflexe c'est aussi d'aller vite chercher une arme automatique !!  Laughing
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MessageSujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8....   En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... - Page 10 EmptyLun 17 Fév 2014 - 23:18

Il y a 34 ans, je partais avec des amis à Paris voir "Mon oncle d'Amériques".
Je viens seulement d'arriver à le voir.   Wink 

 cheers cheers cheers What a Face  cheers cheers cheers
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MessageSujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8....   En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... - Page 10 EmptyLun 17 Fév 2014 - 23:36

Zwaffle a écrit:

perso c'est quand ils sont le plus sérieux que je les trouve le plus drôles (cf "A Serious Man" justement)

A Serious Man j'adore aussi mais il est pas mal surréaliste par moments... sérieux certes mais bien barré.
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MessageSujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8....   En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... - Page 10 EmptyMar 18 Fév 2014 - 6:47

En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... - Page 10 18804602

Va, vois, deviens.

La guerre, l’histoire, la violence et le cinéma ont toujours cheminé ensemble. Alors que les dramaturges romantiques et les compositeurs d’Opéra aiguisaient leurs armes, quelques décennies avant sa naissance, pour un spectacle total, contraint de se limiter aux bornes d’une scène trop exiguë pour l’étendue épique qu’ils voulaient y voir se déployer, le cinéma élargit le cadre et permet, par le montage, de voir les mouvements de foule comme les gros plans des individus : c’est Naissance d’une nation, ou le Cuirassé Potemkine.
En 1985, tout semble avoir été dit. On attend encore le prologue ultra réaliste du Soldat Ryan ou les mélopées lyriques de Malick et de sa Ligne Rouge, mais Apocalypse Now a pour un temps réglé son compte à la question.

Le choix de Klimov réside dans celui du point de vue : ce sera celui d’un enfant, dont l’activité enragée dans le sable, lors du prologue, nous dit toute la détermination : déterrant l’arme qui lui permettra de rejoindre la Résistance, il est dans cet entre-deux du ludique (la résistance à l’autorité et la dérision de l’adulte qui les exhorte à rentrer), dans un bac à sable bien trop grand pour lui, surveillé non par un maitre d’école, mais un avion allemand.
Dès lors, le titre original (Va et vois, issu de l’Apocalypse) prend tout son sens : le spectateur aura face à lui un double programme pictural : les plans d’ensemble, ceux de la guerre, et les gros plans des visages, écrans progressivement froissés et littéralement impressionnés par l’horreur.
Les premiers temps du maquis sylvestre ont tout du conte enfantin : joyeuse troupe, musique, photo de groupe et ambiance virile confortent le choix de Kolya, qui rencontre Glasha. L’apprentissage de la vie en forêt, les arbres qu’on secoue pour en récolter la pluie instaurent un panthéisme assez proche de Tarkovski, dont L’Enfance d’Ivan plane dans bien des plans. L’épaisseur incarnée de la nature et cette façon de la nommer est un principe qu’on retrouvera fréquemment dans le film : avant de les voir se faire exterminer, on aura pris soin de présenter et d’individualiser les éléments, humains ou non, (arbres, vaches, cochons) au jeune homme. Initié au monde en même temps qu’à sa destruction.

L’horreur, enfin. Klimov ne ménage pas ses effets pour la rendre palpable.
La première incursion, subreptice et presque en hors-champ, souligne le travail du cinéaste sur le point de vue. Alors que Kolya fuit en avant pour retrouver sa famille, un bref panoramique de la caméra suit, quelques secondes, la direction de Glasha qui le suit, et nous donne à voir le charnier derrière la maison.
Progressivement, les éléments gagnent en densité et oppressent les personnages : c’est cette incroyable scène dans la boue pour rejoindre l’île, les bourrasques, le brouillard, le sifflement des balles et le feu. Le travail sur le son achève le travail sur l’épouvante : respiration contrainte, pluie, mouches, brasier débordent du cadre, tandis qu’une bande sonore continue accroit l’insoutenable du visuel.
Pour mêler tous ses procédés, Klimov dilate le temps au–delà du raisonnable et du crédible : longs plans séquences cauchemardesques, chutes, répétitions, cris, font néanmoins sens : c’est bien le monde onirique et hyperbolique de l’enfance qui ne peut gérer et assumer l’atrocité du réel.
Et, tout autour de l’enfant, dès le départ, la foule. Soit statique, très théâtrale, comme celle des partisans qu’on prend en photo, et dont l’écho sera celle des nazis spectateurs du brasier final. De l’autre, celle des civils, extrapolation de l’instinct protecteur de la famille, compacte, mouvante, contrainte, qu’on meut comme un troupeau et dont le ballet tragique happe puis expulse le jeune témoin.
Au-delà de la bestialité terrestre, à intervalle régulier, l’avion du prologue sillonne le ciel : dieu métallique, silencieux et inaccessible, vecteur d’un nouveau tragique dénué de toute transcendance.

J’aurais néanmoins quelques réserves sur les dernières extrémités atteintes par l’emballement du crescendo pathétique. Le visage déformé par la douleur des deux jeunes devient un motif récurrent et finit par virer au systématisme. Le rire constant des nazis à l’œuvre, la belle allemande dégustant son homard sont à mon sens superfétatoires.
Quant à la dernière séquence voyant Kolya s’acharner sur un portrait d’Hitler en alternance de films d’archives inversés, remontant à la source du Führer enfant, elle allie didactisme, outrance et maladresse.
Il serait malhonnête de se braquer sur ces dernières extrémités pour condamner le film dans son ensemble. Requiem pour un massacre est ambitieux, souvent cohérent dans son exploitation des procédés stylistiques au service de l’irreprésentable, et impressionne durablement, ce qui est somme toute son objectif premier : donner à voir à ceux qui l’ignorent ce que fut la guerre, par une éthique du « devoir de regard », éprouvante mais légitime.
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MessageSujet: Re: En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8....   En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... - Page 10 EmptyMer 19 Fév 2014 - 6:35

En visionnage : DVD / Divx / vhs / Super 8.... - Page 10 Copacabana%2B-%2BIsabelle%2BHuppert

Maboule sentimentale

Quelle étrange et indicible magie fait qu’un film parle, touche et étincelle ?
Une comédienne, une écriture, et sa pudeur, en l’occurrence, pour ce Copacabana.
Gentiment déjanté, le film gravite autour d’une Huppert radieuse et surprenante, esprit d’enfant dans un corps fripé, trop maquillée, avec un gout peu modéré pour les excès en tout genre. La vie est une succession d’instants, et se croque sur place, sans soucis des conséquences. Pure spontanéité, cette femme trace un chemin sinueux où les passants tombent souvent comme des quilles : des nues, ou sous le charme.
Mais au-delà d’un portrait atypique, Fitoussi parvient aussi à nous proposer une virée fraiche comme une pluie de printemps parmi les contrées assez désolées des laissés pour compte. Qu’on soit un quinqua à la recherche d’un emploi, une jeune fille sur le point de se marier ou une jeune cadre dynamique de seconde zone, de la même façon qu’on essaie de faire passer un studio à Ostende pour une villa méditerranéenne, on est toujours un peu minable, on joue toujours un rôle qui sonne un peu faux, parce qu’on ne sait pas exactement comment s’adapter à ce système discrètement violent et aliénant.
Bien écrit, grâce à un sens du dialogue percutant et une véritable habileté à déjouer les pièges du pathos et des attendus du récit, le film touche au plus juste. Authentique sur le toc, émouvant derrière les maladresses, il fait d’Huppert une bonne samaritaine déglingos, de plus en plus attachante. En arrière-plan des destinées qui la voient avec un regard amusé ou agacé, elle est la souffleuse discrète du bien, à l’image de cette belle séquence où elle arrange les déboires de couple de son gendre au téléphone avec sa fille.
Il n’est donc pas surprenant qu’un film qui fasse du bien s’achève sur des allures de comédie musicale ; assumant jusqu’au bout sa fantaisie pétillante, le personnage et le cinéaste auront réussi le pari d’embarquer le spectateur.
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