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 400 films préférés (par Rabbit)

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MessageSujet: Re: 400 films préférés (par Rabbit)   400 films préférés (par Rabbit) - Page 25 EmptyJeu 7 Juil 2022 - 22:35

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9. Once Upon a Time in the West (Il était une fois dans l'Ouest) - Sergio LEONE, 1968

La fin d'une époque et de ses mythes vue par Sergio Leone avec ce western pour les enterrer tous, qui oppose à la vengeance obsessive de l'homme à l'harmonica (Charles Bronson), à la cruauté de Frank (Henry Fonda, bluffant et flippant en assassin calculateur et sans scrupules), à la corruption de Morton (Gabriele Ferzetti) ou encore à la nonchalance criminelle du Cheyenne (génial Jason Robards) la résilience du seul personnage féminin, Jill (Claudia Cardinale), véritable héroïne du film et seule capable de s'adapter au nouveau monde que l'on érige sur les cendres de l'Ouest américain et de ses valeurs obsolètes rattrapées par le chemin de fer, symbole de la civilisation et de tout ce qui s'ensuit. Dès l'arrivée de la jeune mariée à Flagstone, avec cet ample mouvement de caméra qui s'élève pour dévoiler la ville sur la musique merveilleuse de lyrisme d'Ennio Morricone, on sait qu'elle sera le coeur et l'âme du film, par-delà ses nombreux morceaux de bravoure plus ou moins truculents, élégiaques ou brutaux, de la fusillade introductive au duel final révélateur du flashback le plus piloérectile de l'histoire du cinéma en passant par le sauvetage d'Harmonica par Cheyenne dans le train, la traque de Frank dans les rues de la ville ou bien sûr le massacre de cette famille que Jill n'aura jamais vraiment eu le temps de connaître, scène fondatrice qui demeure absolument déchirante même au 50e visionnage (les oiseaux qui se taisent, puis ce coup de fusil qui retentit et le regard de Peter McBain sur sa fille qui titube et s'effondre). Et c'est bien cette âme, en dépit d'une présence par intermittence de l'actrice à l'écran, qui transcende le film et magnifie par l'espoir sa dimension crépusculaire, offrant à Cheyenne ces quelques minutes de rédemption qui en feront un personnage de chair, et réduisant Frank à une figure de brute abusive qui démystifie l'aura du personnage et pave le chemin vers cette issue sans gloire qui le verra mordre la poussière dans un dernier rictus incrédule. Sur une histoire imaginée en compagnie de Dario Argento et Bernardo Bertolucci, le scénario est un bijou de dramaturgie brassant les petites et la grande Histoire(s), l'intime et le politique, et dans la continuité du chef-d'oeuvre précédent, "Le bon, la brute et le truand", le style de Leone gagne encore en épure et en envergure, distordant le temps, magnifiant l'attente avant cette action immobile enseignée par Kurosawa et poussée ici dans ses derniers retranchements hiératiques, jamais dans l'exagération ou la caricature pour autant tant l'atmosphère, sous l'effet conjugué du montage, des cadrages et de la musique, transcende ce maniérisme que la critique a longtemps reproché à l'Italien, pourtant maître absolu et unique en son genre de cet équilibre impossible entre naturalisme et stylisation, tension et contemplation, lyrisme et violence crue, dont chaque imitation lamentablement ratée (oui c'est de toi que je parle QT, avec ce pastiche foireux aux personnages en carton-pâte de l’assassinat des McBain en ouverture d'"Inglourious Basterds") n'a fait que renforcer le génie. Un génie qui doit de toute évidence énormément au talent de metteur en scène inégalé du futur auteur d'"Il était une fois en Amérique" et notamment à son attention aux visages, mais dont l'une des composantes essentielles à mon sens (et c'était déjà le cas pour Tuco lors du dialogue avec son frère au monastère dans "Le bon, la brute et le truand") est d'incarner l'humanité de chaque personnage dans UNE scène au moins qui le rachète et en fissure le masque insensible, du flashback pour son vengeur fantomatique à cette marche vers la mort pour Frank conscient de représenter l'un des derniers vestiges d'un monde qui s'éteint, des derniers instants bouleversants de dignité de Cheyenne à cette poignante agonie de Morton au son du reflux imaginaire de la marée, ce rêve d'océan qu'il ne vivra jamais.
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MessageSujet: Re: 400 films préférés (par Rabbit)   400 films préférés (par Rabbit) - Page 25 EmptyVen 8 Juil 2022 - 19:16

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8 Obsession - Brian DE PALMA, 1975

Un visionnage distrait de ce sommet de la filmo De Palma demeuré malgré les années relativement confidentiel pourrait laisser croire à un simple ersatz anachronique du "Vertigo" d'Hitchcock, et pour cause : de cette "réincarnation", réminiscence presque fantomatique d'un amour perdu dans une atmosphère irréelle confinant brièvement au fantastique, à certaines figures visuelles telles que le travelling circulaire (celui du baiser de James Stewart et Kim Novak, le vrai vertige de "Sueurs froides") associé ici à une valse d'enfant, en passant par le jeu cruel et cynique de manipulation à des fins crapuleuses et la présence de Bernard Herrmann à la musique qui n'hésite pas pour cette toute dernière partition avec celle de "Taxi Driver" (accessoirement deux des plus belles de ses 35 années de carrière) à renouer avec ce genre de romantisme tourmenté aux accents gothiques, le futur auteur de "Blow Out" emprunte ouvertement à son modèle, si ce n'est qu'une fois encore, il s'agit d'en faire tout autre chose. Car au-delà du scénario par ailleurs tout aussi génial de Paul Schrader, qui en perpétue l'aura de mystère et d'insondable mélancolie transcendant l'espace et le temps, de cette sobre virtuosité de la caméra que De Palma n'égalera à mon avis qu'avec "L'impasse" et d'une atmosphère fantasmatique et surannée n'ayant absolument rien à envier au chef-d'oeuvre de son idole (et qui doit également au décorum, de la Nouvelle-Orléans bourgeoise de la fin des années 50 à l'architecture florentine du milieu des années 70), c'est à une puissante catharsis personnelle embrassant ses excès dans un climax émotionnel sans fin que s'adonne ici l'auteur de "L'impasse", resserrant l'histoire sur un cercle familial dans lequel on pourrait inclure le personnage de John Lithgow, l'ami et associé qui incarne clairement cette double figure du "frère" jalousé et du "père" déloyal que l'on retrouvera quasi systématiquement dans les films de l'Américain, tandis que Geneviève Bujold fait de son double rôle de manipulatrice manipulée un écho de cet épisode familial fondateur du cinéma de De Palma, justifiant d'autant plus cet amour par-delà les époques que lui voue le personnage de Cliff Robertson (peut-être plus aussi touchant depuis le magnifique "Autumn Leaves" d'Aldrich 20 ans plus tôt), sorte de rapport filial inversé au regard du trauma en question et une double rédemption que seul Schrader pouvait transcrire dans un tel équilibre d'ambivalence troublante et de poignante sincérité (on retrouvera d'ailleurs ce romantisme malade dans la relation mère/fils probablement très autobiographique de "Dressed to Kill" quelques années plus tard). Au final, une petite merveille qui ne ressemble absolument à rien d'autre, entre thriller, mélodrame, opéra de l'intime et rêve éveillé, à laquelle il faut vraiment s'abandonner comme à un film de pur ressenti pour en saisir toute la beauté.
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MessageSujet: Re: 400 films préférés (par Rabbit)   400 films préférés (par Rabbit) - Page 25 EmptySam 9 Juil 2022 - 13:08

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7. Vertigo (Sueurs froides) - Alfred HITCHCOCK, 1958

Bon, à partir de là c'est du pinaillage semi-aléatoire, les 7 à 2 auraient tous très bien pu finir sur la seconde marche du podium finalement, on va dire que j'ai mis des points pour le cinéaste (2), pour la quantité de larmes versées (3), pour le choc esthétique absolu (4), pour la claque de la redécouverte en salle en version longue (5) et pour le nombre de visionnages (6), d'où cette 7e place seulement attribuée au chef-d'oeuvre d'Hitchcock pourtant tout aussi important en lui-même que pour son influence sur d'autres films et auteurs de chevet, de De Palma ("Obsession" et "Body Double" en particulier) à Lynch en passant par Amenábar et "L'armée de 12 singes" de Gilliam qui en utilise carrément un extrait. Je ne ferai l'affront à personne de m'étendre sur "Vertigo", dont la mélancolie et l'atmosphère presque irréelle d'amour fantasmé et de fantastique faussement suggéré (la scène en question, citée par Gilliam, de la forêt de séquoias est fantastique dans tous les sens du terme, sans parler de la musique d'Herrmann) me touchent particulièrement, du fait surtout de la subjectivité absolue de la narration où tout passe finalement par le point de vue et le discernement altéré de Scottie Ferguson (James Stewart), y compris via de nombreux plans en caméra subjective (dont le fameux travelling compensé qui fait partager sa sensation de vertige au spectateur, géniale invention visuelle d'Hitchcock à l'époque), c'est probablement d'ailleurs pour ce même genre d'identification très poussée que je préfère assez largement la première heure de "Psychose" à la seconde. Les jeux sur le double (celui de Kim Novak blonde/brune en premier lieu bien sûr), sur les figures de l'hypnose évoquant le rêve, sur les différentes idées de vertige (des sentiments, de l'acrophobie, et du scénario à tiroirs dans lequel ce vertige s'incarne pour le spectateur), sur la symbolique des couleurs, sur l'hyper-réalité de la perception de Ferguson/Stewart qui ne distingue plus le fantasme du réel (hello "Mulholland Drive" et "Ouvre les yeux" notamment) sont autant de traits de génie d'un film qui se permet déjà, 6 ans avant "Pas de printemps pour Marnie", de délaisser l'efficacité absolue du récit propre à Hitchcock pour faire la part belle à l'atmosphère et explorer le subconscient de son héros, de son désir manipulé par un storytelling bien rodé (immense mise en abyme de cinéma) au cauchemar éveillé de la tragédie qui se répète comme dans un purgatoire sans fin.
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MessageSujet: Re: 400 films préférés (par Rabbit)   400 films préférés (par Rabbit) - Page 25 EmptyDim 10 Juil 2022 - 16:57

400 films préférés (par Rabbit) - Page 25 6_il_b10

6. Il buono, il brutto, il cattivo (Le bon, la brute et le truand) - Sergio LEONE, 1966

J'ai toujours eu un faible pour "Le bon, la brute et le truand", par rapport à "Il était une fois dans l'Ouest" par exemple, probablement en bonne partie pour son humour très particulier et la quantité invraisemblable de moments cultes qui l'émaillent (la combine de Tuco et Blondin, le montage du revolver, la traque par cigares interposés, la diligence dans le désert, les uniformes poussiéreux, le gros Wallace sur les rails, Tuco dans la baignoire, "Le monde se divise en deux catégories...", le duel à trois pipé par Blondin, c'est sans fin), deux raisons pour le revoir encore et encore quand on est ado (et Dieu - qui lui non plus n'aime pas les yankees - sait que je l'ai poncé celui-là, en VF comme en VO d'ailleurs, les deux versions ayant leurs point forts). Mais aussi et surtout, si je l'aime à ce point, c'est finalement parce que sa truculence n'éclipse absolument pas sa dramaturgie tout aussi puissante, et qu'en plus d'être un aboutissement des deux films précédents au récit et à la mise en scène autrement plus amples, il est un peu le film-somme qui les contient tout entiers et préfigure même les suivants, de ce crépuscule d'une époque d'"Il était une fois dans l'Ouest" (ici via la guerre de sécession, et notamment cette scène de la version director's cut où Sentenza balaie du regard un champ de bataille encore fumant puis entre dans un hôpital de fortune, jetant un regard appuyé aux blessés où l'on peut lire, même chez lui, la Brute, l'empathie du soldat) à cet humanisme gagnant les personnages à mesure qu'ils se confrontent à l'injustice et à la misère annonçant "Il était une fois la Révolution" (cf. la scène du pont que se disputent les deux camps, suite à laquelle Blondin, le Bon qui n'en avait jusqu'ici que le nom, donnera à un soldat à l'agonie son cigare et son manteau, y gagnant le poncho qu'il portera ensuite dans les deux premiers volets de la "trilogie" dont celui-ci est une sorte de "prequel"), en passant par l'atmosphère de regrets et de temps perdu d'"Il était une fois en Amérique" dans cette scène absolument indépassable, l'une de mes préférées ever, des retrouvailles de Tuco et de son frère au monastère, lorsque ce dernier lui annonce la mort de leur mère quelques jours auparavant, et ce mouvement de caméra d'une justesse infinie qui nous fait ressentir l'émotion du Truand alors qu'il perd pied l'espace d'un instant et s'affaisse contre le mur - un dialogue qui donne chair et âme au personnage par-delà la contenance qu'il continue tant bien que mal d'afficher, au son d'une complainte acoustique à la fois tragique et d'une tendresse infinie du génial Morricone. De l'ouverture dont le temps dilaté suivi d'une scène d'action éclair n'ont rien à envier à celle d'"Il était une fois dans l'Ouest" au face à face de Tuco et Blondin avec le gang de Sentenza dans la fumée des bombardements préfigurant la traque de Frank aidé par l'homme à l'harmonica dans ce dernier, de l'errance funèbre de Blondin dans le désert au vertige de Tuco dans le cimetière (métaphore visuelle absolument inégalée de ce monde qui s'éteint, reprise notamment par Tsui Hark à la fin de "L'enfer des armes"), de la tension insoutenable du meurtre de Stevens et de son fils par Sentenza qui annonce, là encore, le massacre de la ferme des McBain dans "Il était une fois dans l'Ouest" (lequel en recycle décidément nombre d'éléments, y compris le subterfuge du revolver dans la botte du Cheyenne, cf. ici la botte vide de Tuco dans le désert en version longue) à celle de ce final au bout d'une corde qui ne fera qu'entériner l'humanisme de Leone dans la trajectoire qu'il offre à ses personnages (et via des scènes telles que celle de l'orchestre dans le camp qui essaie d'arrêter de jouer), "Le bon, la brute et le truand" est un film, pour moi, de pure perfection (hormis peut-être cette scène rajoutée de Tuco avec son poulet, mais là je pinaille), qui me fait passer par toutes les émotions imaginables. Inépuisable, et j'ai pourtant dû le voir une bonne cinquantaine de fois...
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MessageSujet: Re: 400 films préférés (par Rabbit)   400 films préférés (par Rabbit) - Page 25 EmptyLun 11 Juil 2022 - 22:44

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5. Apocalypse Now (Redux) - Francis Ford COPPOLA, 1979

Je l'avais découvert ado dans sa version de l'époque et ok, pour moi, "Apocalypse Now" était un grand film. Je ne l'aurais jamais considéré comme arrivant à la cheville d'un "Parrain" ceci dit, ni classé parmi mes 50 préférés, à dire vrai le film ne me touchait pas si profondément que cela. Et puis vint 2001 et la sortie au ciné de cette version "Redux" qui a tout changé, l'expérience de la salle aidant car le chef-d'oeuvre de Coppola en bénéficie probablement plus qu'aucun autre. D'un "Au coeur des ténèbres" transposé au Vietnam, dont l'auteur  de "Conversation secrète" avait tiré l'une de ces histoires de connexions métaphysiques par-delà le temps et l'espace (ici entre le buffle Kurtz/Brando et le matador Willard/Sheen confronté à la possibilité de "devenir" l'objet de sa mission assassine), "Apocalypse Now" devient plus qu'une descente du Styx : un véritable purgatoire de la condition humaine, dont la scène de la plantation française notamment éclaire d'une lumière blafarde la dimension fantomatique... l'allégorie d'un monde en perdition avec ses âmes errantes (les playmates crashées en hélico qui échangeront leurs faveurs contre des vivres) ou damnées (la famille d'Hubert de Marais à jamais prisonnière d'une époque révolue), ses Érinyes héliportées (à leur tête, l'indépassable Robert Duvall aka Kilgore), son coryphée sous acides (Dennis Hopper), Charon bien sûr (Albert Hall), et le colonel Kurtz en Cerbère philosophe. Tout est magnifié par l'ampleur visuelle, la luxuriance narrative et la portée signifiante de cette version longue : l'atmosphère fantasmagorique et malsaine, l’ambiguïté de Kurtz et du cheminement mental de Willard à tenter de le comprendre jusqu'à s'identifier à lui, même le surréalisme de ces touches d'humour déplacées (cf. le vol de la planche de surf et les moyens déployés par le lieutenant Kilgore pour la retrouver). Je l'ai revu depuis sur petit écran, "Apocalypse Now (Redux)" n'y perd absolument rien de sa force, bien au contraire : il fait désormais partie, pour moi, de ces films dont l'aura ne fait que grandir, au-delà des limites que l'on imagine à tort au cinéma.
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MessageSujet: Re: 400 films préférés (par Rabbit)   400 films préférés (par Rabbit) - Page 25 EmptyJeu 14 Juil 2022 - 19:12

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4. 2001 : A Space Odyssey (2001 : l'odyssée de l'espace) - Stanley KUBRICK, 1968

Le film qui m'a fait plonger et immédiatement adorer Kubrick, lequel demeure probablement aujourd'hui l'un de mes trois ou quatre cinéastes favoris. Pour autant, j'en retiens moins ce premier visionnage aux allures de claque immédiate que sa redécouverte en salle il y a une vingtaine d'années... comme avec "Apocalypse Now", les conditions du grand écran ne sont jamais superflues pour apprécier à leur mesure ce genre de chefs-d'oeuvre particulièrement visuels et immersifs, même si en l'occurrence mon avis était déjà forgé sur cette allégorie visionnaire d'une évolution nécessaire de l'homme pour transcender l'aliénation dans laquelle il s'est lui-même enfermé, évolution inévitablement liée à la violence et incarnée par la présence récurrente (divine ? mystique ? ou simplement métaphorique ?) de ce monolithe noir d'abord introduit lors de la découverte de l'outil - une arme, plus précisément - par les grands singes anthropomorphes à l'aube de l'humanité, donnant lieu à cette fameuse ellipse de 4 millions d'années qui verra un fémur de tapir se muer en navette spatiale par la magie du raccord. Poétique, expérimental, anxiogène, réflexif, épique... les qualitatifs a priori antinomiques ne manquent pas pour qualifier ce monument de SF philosophique capable de passer d'un ballet silencieux de vaisseaux spatiaux comme mus par les accords d'une valse de Strauss à un véritable thriller métaphysique dans le vide sidéral sous la menace d'une intelligence artificielle trop humaine, ou d'un quasi documentaire d'anticipation sur la vie en apesanteur à cette séquence finale hallucinée, entre rétro-futurisme et psychédélisme, qui voit naître le foetus d'un surhomme capable d'arpenter l'espace infini. Aussi fascinant qu'inépuisable, et surtout incapable de prendre la moindre ride en terme d'esthétique tant les moyens colossaux employés par Kubrick et une armada de collaborateurs à la pointe des possibilités techniques de l'époque, conjugués à la vision du cinéaste et au génie de sa mise en scène, ont conféré au film un degré de réalisme et de crédibilité proprement stupéfiant.
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MessageSujet: Re: 400 films préférés (par Rabbit)   400 films préférés (par Rabbit) - Page 25 EmptyDim 17 Juil 2022 - 20:33

400 films préférés (par Rabbit) - Page 25 3_the_10

3. The Deer Hunter (Voyage au bout de l'enfer) - Michael CIMINO, 1978

S'il y a un film dans cette liste auquel il est douloureux ne serait-ce que de repenser pour rédiger ces quelques lignes, c'est bien "The Deer Hunter", titre original qui prend tout son sens lors de cette inoubliable scène de chasse de Michael (Robert De Niro dans, allez, l'un de ses deux plus beaux rôles ?) dans la nature retrouvée des collines de Pennsylvanie, entre trauma et désorientation. Cette fresque intimiste en trois actes de durée et d'importance disparates, à la fois naturaliste et symbolique, contemplative et viscérale, réflexive et d'une puissance émotionnelle inégalée, quasiment insupportable à la seconde vision (la 3e fois en salle tout récemment est un poil mieux passée alors que j'avais pleuré toutes les larmes de mon corps la 2e...), épouse les destins tragiques d'un groupe d'amis immigrés lituaniens aux vies brisées par l'Amérique (les Etats-Unis plus exactement, ceux du "rêve américain", radicalement démystifié par Cimino tout au long de son oeuvre), destins déjà marqués du sceau de ces deux petites gouttes de vin rouge sang tâchant la robe de mariée d'Angela (Rutanya Alda) avant le départ pour le Vietnam de son mari Steven (John Savage) et de ses amis Michael (De Niro donc) et Nick (un Christopher Walken halluciné et bouleversant). Articulé autour d'une guerre finalement peu montrée en tant que telle par Cimino, "Voyage au bout de l'enfer" (en VF on oublie la subtilité mais ça fait quand même son petit effet) passe en l'espace d'un instant des petites joies d'un quotidien laborieux au chemin de croix cauchemardé qui les mènera d'une foi sincère en des jours meilleurs à cette gueule de bois de l'Amérique désabusée des 70s, au son du "God Bless America" entonné avec un insondable désespoir par les survivants au côté de leurs proches retrouvés (une Meryl Streep confondante de naturel ou encore le touchant et trop tôt disparu John Cazale) : un final qui hante pour l'éternité tout comme pas mal d'autres scènes de ce chef-d'oeuvre absolu, film-fleuve récompensé de 5 oscars dont la dimension profondément traumatique culmine évidemment sur ce retour de la roulette russe dans le purgatoire post-Vietnam de Saïgon où Michael parvient à retrouver Nick, confus et drogué, qui le reconnaît l'espace d'un instant avant de commettre l'irréparable...
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MessageSujet: Re: 400 films préférés (par Rabbit)   400 films préférés (par Rabbit) - Page 25 EmptySam 23 Juil 2022 - 11:16

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2. Carlito's Way (L'impasse) - Brian DE PALMA, 1993

Tout passe déjà par le visage de Carlito/Pacino et ces quelques mots en voix off, lors de cette intro fataliste en noir et blanc sur la musique crève-cœur de Patrick Doyle : les souvenirs, les regrets, l'espoir et le rêve de lendemains meilleurs qui demeurent, pour Gail et leur enfant à naître, et puis l'insondable fatigue d'une fuite à contre-courant du destin qui se termine juste avant la ligne d'arrivée de cette ultime course contre la montre à Grand Central Station. Tout est déjà joué, la suite ne sera qu'un flashback dénouant douloureusement tous les petits basculements de ce jeu d'échecs pipé d'une rédemption impossible, une trajectoire que De Palma émaille de scènes d'anthologie sobrement virtuoses dont les pics de tension collent le frisson au 50e visionnage comme au premier (le billard, l'expulsion de Benny Blanco éclairée rouge sang et la sincérité de Carlito dans cette volonté de changement qui le perdra, l'évasion hijackée de Taglialucci, le châtiment par proxy de Kleinfeld/Sean Penn avec cette poignée de balles qui tombent au ralenti dans la poubelle, et bien sûr cette échappée épique et désespérée du final à laquelle on continue de croire par la magie du "pur cinéma" de l'Américain), de figures récurrentes éminemment personnelles (les trahisons traumatiques des faux-frères Kleinfeld, Lalin... et Pachanga, ultime coup de poignard dans le dos pour l'ex truand d'honneur au sens de la loyauté désormais anachronique, le jeu d'apparences de Carlito dans le club pour tromper les yeux scrutateurs, les reflets révélateurs dans des lunettes noires puis dans un miroir, l'enregistrement tout aussi révélateur, l'agression dans l'ascenseur, les flottements de cette caméra de film noir qui semble déjà savoir comment tout cela va finir) mais aussi de moments d'une douceur et d'une mélancolie invraisemblables qui vous percent le coeur : un regard de chien battu sous la pluie depuis le toit d'un immeuble sur celle que l'on n'a jamais pu oublier, cette scène de séduction à la fois sensible et animale avec la signature du travelling circulaire comme vecteur du vertige de l'amour fou et de la passion trop longtemps réprimée, ces moments confessés de fraternité et d'amitié de Carlito pour un Kleinfeld qui ne fera que l'utiliser avant de le vendre aux fédéraux, la caméra, enfin, épousant le point de vue de Gail qui attend dans le taxi et s'attardant sur cette fillette lambda qui appelle sa mère dans la rue : quelques secondes de musique et le regard fuyant de Penelope Ann Miller pour faire passer toute l'incertitude et l'anxiété de cette grossesse non désirée alors même que tout s'accélère et que les chances d'un dénouement heureux s'amenuisent. C'est tragique, excitant, émouvant, beau et increvable comme un panneau "Paradise Island" qui s'anime devant les yeux écarquillés de Carlito dont les clignements se font de plus en plus espacés et appuyés mais qui reste en vie pour toujours devant la caméra, et je n'aurai qu'un seul mot pour les derniers détracteurs de ce film merveilleux qu'est "L'impasse" (plus beau titre français de tous les temps soit dit en passant) : vous ne l'avez simplement pas assez vu.
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MessageSujet: Re: 400 films préférés (par Rabbit)   400 films préférés (par Rabbit) - Page 25 EmptySam 23 Juil 2022 - 19:30

En premier je parie sur l’échelle de Jacob
Si c’est pas ça je me tire définitivement !
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MessageSujet: Re: 400 films préférés (par Rabbit)   400 films préférés (par Rabbit) - Page 25 EmptySam 23 Juil 2022 - 20:14

Saigneur des porcheries a écrit:
En premier je parie sur l’échelle de Jacob
Si c’est pas ça je me tire définitivement !

Comment, t'as pas vu passer le top sur le bouc ? Razz

(non c'est pas ça, mais très bon film, si jamais tu connais pas d'ailleurs il y a The Jacket sur un concept assez similaire, et que personnellement j'aime encore plus)
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bro'
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MessageSujet: Re: 400 films préférés (par Rabbit)   400 films préférés (par Rabbit) - Page 25 EmptySam 23 Juil 2022 - 20:52

Saigneur des porcheries a écrit:
En premier je parie sur l’échelle de Jacob
Si c’est pas ça je me tire définitivement !

c'était un réel plaisir de te côtoyer. tu me manqueras beaucoup.

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Toriyazaki
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MessageSujet: Re: 400 films préférés (par Rabbit)   400 films préférés (par Rabbit) - Page 25 EmptyDim 24 Juil 2022 - 9:37

bro' a écrit:
Saigneur des porcheries a écrit:
En premier je parie sur l’échelle de Jacob
Si c’est pas ça je me tire définitivement !

c'était un réel plaisir de te côtoyer. tu me manqueras beaucoup.

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MessageSujet: Re: 400 films préférés (par Rabbit)   400 films préférés (par Rabbit) - Page 25 EmptySam 30 Juil 2022 - 20:14

Allez la fin mais attention si vous l'avez pas vu, ça spoile un peu.

400 films préférés (par Rabbit) - Page 25 1_once10

1. Once Upon a Time in America (Il était une fois en Amérique) - Sergio LEONE, 1983  I love you I love you I love you I love you I love you

Face à ce film plus grand que le cinéma, plus beau que la vie, tu peux pas test comme on dit. C'est bien simple, j'échangerais les 399 autres s'il le fallait pour le privilège d'avoir vu - et surtout revu - cette merveille absolue, découverte après tous les autres films du grand Sergio, que j'associais jusqu'alors, comme beaucoup, avant tout au western. Déjà pourtant, par-delà le genre, ce qui me touchait vraiment chez l'Italien c'est un peu tout ce qui m'a achevé, bouleversé, à ma seconde vision d'"Il était une fois en Amérique" : le temps perdu, les regrets, l'amitié trahie et brisée (cf. le flashback d'"Il était une fois la Révolution", chaînon idéal entre les westerns et et le film-testament sur l'Amérique qui nous occupe ici), cette part d'empathie, de fêlures, d'humanité blessée que l'on cache sous un masque insensible dans un monde qui nécessite d'être dur pour survivre, via notamment ces traumas récurrents (de l'Indien dans "Et pour quelques dollars de plus", de l'homme à l'harmonica, de John dans "Il était une fois la Révolution"), le fantasme américain bien sûr, cette fascination pour la fin des mythes et le crépuscule d'époques romantiques et criminelles qui ont donné lieu à des pans entiers de ce cinéma hollywoodien qui a marqué son enfance (à ce titre, le film de gangsters sous la prohibition et la fin de cette dernière n'est pas un contexte fondamentalement différent de la fin de l'Ouest américain... après tout, il y a déjà des éléments de film noir dans "Pour une poignée de dollars", comme il reste un peu de western dans "Il était une fois en Amérique", du casse de la bijouterie à ce face à face avec la bande rivale qui menace d'immoler le chef syndicaliste sous la protection du gang de Noodles et Max). L'humour truculent et ironique n'a pas tout à fait disparu non plus (cf. cette scène d'anthologie de l'échange des bébés à la maternité), cette géniale mise en scène de l'attente, de la tension, de l'action immobile n'a rien perdu de son brio (la scène de l'ascenseur par exemple vaut largement, pour moi, les ouvertures d'"Il était une fois dans l'Ouest" ou "Le bon, la brute et le truand", l'émotion en plus avec cette agonie de Fat Moe en filigrane), mais "Il était une fois en Amérique" c'est avant tout cette ampleur romanesque inégalée du récit et des torrents d'émotions traumatiques et contradictoires, la nostalgie rouverte comme une blessure inguérissable, la culpabilité qui perdure au-delà de la révélation du subterfuge qui devrait la rendre caduque, l'aveu amoureux malmené par les circonstances qui se terminera en viol éprouvant. Je pourrais parler de la plus belle ellipse du monde alors que Noodles (De Niro au sommet pour incarner le plus beau personnage de sa carrière), vieilli, fatigué, de retour à New York 35 ans après au son de "Yesterday", retrouve cet œilleton dans les toilettes du bar de Fat Moe qui va le replonger dans ses souvenirs, à commencer par le plus beau de tous, ces quelques pas de danse de Deborah (Jennifer Connelly puis Elizabeth McGovern) épiée dans l'arrière-salle. Ou de cette charlotte russe convoitée par Patsy, madeleine de Proust qu'il préfèrera à l'opportunité d'un dépucelage, scène absolument désarmante. Ou de Dominic, qui s'excuse d'avoir glissé et m'a fait chialer à chaque visionnage toutes les larmes de mon corps. De ce zoom sur le visage d'un fils révélant avec autant de douceur que de brutalité l'étendue d'une double trahison. Ou de cet échange final d'une douleur insondable où Noodles fait semblant de ne pas reconnaître Max (James Woods, tout aussi génial). Ou encore de ce dernier regard en arrière et de ce putain de camion poubelle. Mais il faudrait parler de chaque scène, de chaque regard, de chaque geste... sans oublier bien sûr la bande originale de Morricone, composée à l'avance et jouée pendant le tournage pour donner aux acteurs ce sentiment mêlé de nostalgie et de regret, la plus belle partition du Maestro à mon sens et probablement mon enregistrement musical préféré de tout l'étang, dont le romantisme tragique me tire des larmes à chaque fois. Au lieu de ça j'ai décidé de m'arrêter sur une scène parfois mal-aimée du film, qui symbolise pourtant pour moi tout son génie et surtout la nécessité absolue de le revoir pour en saisir toute la portée. Cette scène, il arrive qu'elle agace au premier visionnage, avec son téléphone qui sonne, très fort, pendant près de 4 minutes, dans la tête de Noodles, affalé dans cette fumerie d'opium où il tente d'oublier la tragédie qui vient de le frapper et à laquelle le spectateur ne comprend pas encore grand chose la première fois, donnant lieu à un trait d'humour typique de Leone lorsqu'un téléphone est décroché et que la sonnerie, malgré tout, perdure. Ça pourrait sembler un peu poussif et superflu, c'est évidemment tout le contraire... A la première sonnerie, Noodles se relève en sursaut, la main sur le crâne, comme pris d'une violente céphalée : on comprend d'emblée que la sonnerie est dans sa tête, qu'il s'agit de quelque chose qui le hante. Juste avant, un gros plan sur le journal du soir venait de révéler la mort violente de ses trois amis, personnages que l'on ne connaît pas encore. Puis, alors qu'il se rendort, submergé par les souvenirs des heures précédentes, on le verra découvrir les corps de ces camarades morts par sa faute, ou du moins le croit-il (mais à ce moment-là le spectateur ne sait toujours rien ce qu'il s'est passé). Leone, donc, joue avec ce téléphone à l'écran dont Noodles soulève le combiné pour passer un appel, action qui n’interrompt évidemment pas cette sonnerie dans sa tête que l'on continue d'entendre, génie, au passage, de la représentation du rêve (ou ici du souvenir délirant) qui incorpore des éléments du ressenti "physique" (on a tous connu ces moments où un son persistant, pendant le sommeil, vient s'incarner sous une autre forme dans le rêve que l'on est en train de faire). C'est cet appel-là, néanmoins, qui mène au téléphone dont la sonnerie sans fin résonne effectivement dans la tête de Noodles, rappel lancinant de son éternelle culpabilité : le combiné du policier auquel il a balancé ses amis, flic qu'il s'imagine dans son délire décrocher et c'est au moment exact où cette main imaginaire soulève le combiné que la sonnerie cesse enfin, réveillant Noodles en sursaut une nouvelle fois dans l'éclat d'un buzz accablant. La première fois, je n'ai fait véritablement attention à aucun des multiples détails de cette scène et pour cause : le récit est tel que tout nous est encore inconnu. La deuxième fois, j'ai pleuré. Idem pour tout le film, de ces premières minutes à ce dernier sourire opiomane de Noodles face caméra. J'arrête là, aucun mot ne peut rendre justice à ce chef-d'oeuvre de toute façon, et surtout pas les miens. Voyez-le, ou revoyez-le, en version longue évidemment, la seule qui reste aujourd'hui a priori. Il y a même une version "Extended Director's Cut" que je me réserve pour mes vieux jours... allez disons d'ici 2024, je me sens déjà suffisamment vieux et fatigué comme ça, surtout après 10 mois passés sur ce classement. Basketball
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