Les 3 Rocks : musique et mauvaise foi disques • foot • films • séries • images • livres... |
| | 400 films préférés (par Rabbit) | |
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+5Otto Bahnkaltenschnitzel bro' guil Toriyazaki moonriver 9 participants | |
Auteur | Message |
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Invité Invité
| Sujet: 400 films préférés (par Rabbit) Mer 13 Oct 2021 - 14:46 | |
| Coucou les 3Rocks, Commencé il y a encore 3 mois sur le bouc, j'y égrène ce classement à raison de 2 films par jours pour les copains cinéphiles (ou pas, d'ailleurs), autant dire qu'on en est déjà presque à la moitié mais comme j'ai du temps je me suis dit "pourquoi pas balancer ici aussi des fois que ça intéresse quelqu'un". Aucune autre ambition que celle de partager des oeuvres qui ont compté pour moi, m'ont touché, marqué, passionné, des films que j'aime sincèrement avec parfois leurs défauts ou leurs excès... et surtout aucune volonté d'exhaustivité, d'équité (certains cinéastes que j'adore seront représentés plus de 10 fois, d'autres pas du tout malheureusement, ou sinon il fallait aller à 800, ou 2000, ou je ne sais combien...), encore moins de quelque illusoire "objectivité" : juste mes coups de coeur, en espérant que ça donne envie de temps en temps d'une découverte ou deux. |
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| Sujet: Re: 400 films préférés (par Rabbit) Mer 13 Oct 2021 - 14:49 | |
| 400. Dead Man - Jim JARMUSCH, 1995 On commence avec ce faux western en noir et blanc, allégorie claire-obscure du passage de vie à trépas pleine de rencontres insolites où culminent sous l'égide de William Blake l'humour poétique et iconoclaste de Jarmusch, la tendre loufoquerie d'un Johnny Depp au faîte de sa carrière, le minimalisme électrique de Neil Young à la BO, le genre de seconds rôles savoureux et de tous horizons chers au cinéaste (de Mitchum à Iggy Pop en passant par Lance Henriksen ou Billy Bob Thornton) et cette idée commune à la plupart de ses films d'une communication naturelle entre des "misfits" culturellement dissemblables. |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: 400 films préférés (par Rabbit) Mer 13 Oct 2021 - 15:32 | |
| 399. Garde à vue - Claude MILLER, 1981 Classique du polar "populaire" parfois un peu méprisé des cinéphiles (la présence de Michel Audiard aux dialogues n'aidant pas), un peu comme le cinéma de Miller en général j'ai l'impression, ce face à face d'acteurs à huis-clos (Serrault et Ventura, parfaits) reste pourtant superbement ambigu et malaisant - sa popularité est surtout une anomalie qui doit beaucoup aux stars du film à mon avis. Au centre comme souvent chez le réalisateur de "La meilleure façon de marcher" et de "La petite Lili", le refoulement, les secrets intimes, le trouble identitaire, la cruauté des relations humaines et la part d'ombre, la part cachée, de nos personnalités. Toujours pas remis de cette fin, sinon... (ni du thème de carrousel morbide de Georges Delerue, qui n'est pas pour peu de chose dans l'atmosphère insidieusement plombante du film) |
| | | moonriver Comme un Lego
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| Sujet: Re: 400 films préférés (par Rabbit) Mer 13 Oct 2021 - 17:46 | |
| - RabbitIYH a écrit:
399. Garde à vue - Claude MILLER, 1981
Classique du polar "populaire" parfois un peu méprisé des cinéphiles (la présence de Michel Audiard aux dialogues n'aidant pas), un peu comme le cinéma de Miller en général j'ai l'impression, ce face à face d'acteurs à huis-clos (Serrault et Ventura, parfaits) reste pourtant superbement ambigu et malaisant - sa popularité est surtout une anomalie qui doit beaucoup aux stars du film à mon avis. Au centre comme souvent chez le réalisateur de "La meilleure façon de marcher" et de "La petite Lili", le refoulement, les secrets intimes, le trouble identitaire, la cruauté des relations humaines et la part d'ombre, la part cachée, de nos personnalités. Toujours pas remis de cette fin, sinon... (ni du thème de carrousel morbide de Georges Delerue, qui n'est pas pour peu de chose dans l'atmosphère insidieusement plombante du film) Excellent film effectivement. Et le cinema de Claude Miller vaut la peine d'être vu. Je garde un très bon souvenir de La Petite Lili par exemple. _________________ "C'est l'heure où doucement s'élève Parmi les ombres Du coeur du monde Le chant des terres"
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| | | Invité Invité
| Sujet: Re: 400 films préférés (par Rabbit) Mer 13 Oct 2021 - 19:29 | |
| - moonriver a écrit:
- Et le cinema de Claude Miller vaut la peine d'être vu. Je garde un très bon souvenir de La Petite Lili par exemple.
Mon deuxième préféré avec sans doute "La meilleure façon de marcher" en 3. Mais j'aime tout Miller. |
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| Sujet: Re: 400 films préférés (par Rabbit) Mer 13 Oct 2021 - 19:31 | |
| 398. Gremlins 2 : The New Batch (Gremlins 2 : La nouvelle génération) - Joe DANTE, 1990 Un seul Dante dans ma liste, pourtant cinéaste de chevet dont j'apprécie quasiment tous les films (conseil en passant, allez donc découvrir son brillant et trop méconnu téléfilm "The Second Civil War" resté aux portes de cette liste), et dont l'amour sincère d'un cinéma de genre tombé en désuétude m'aura ouvert les portes des oeuvres de Tod Browning, Jacques Tourneur ou Roger Corman notamment... mais quel film : lâchés dans un building Trumpien aux décors baroques et labyrinthiques représentant tous les travers d'une technologie déshumanisante, les Gremlins du premier film incarnent tout à la fois ici l'irrévérence face au système (celle de ce petit protégé de Spielberg qui aura pu grâce à lui pervertir le cinéma fantastique des 80s en toute impunité), le grain de sable dans la machine trop prévisible et bien huilée de l'entertainment hollywoodien donc, et cette obsession récurrente de la porosité entre imaginaire et réel qui se contaminent l'un l'autre (cf. la scène complètement cintrée où l'une des créatures pénètre dans un vieux western avant d'en être dégagée manu militari par John Wayne en personne). Si les Gremlins sont un virus, comme l'avait été quelque part le Martin Short miniaturisé de "L'aventure intérieure" ou comme le seront les "Looney Tunes" de Dante 10 ans plus tard (ou entretemps ses "Small Soldiers", créatures de Frankenstein d'un capitalisme sans scrupules, ou la folie contagieuse des politiciens dans le sus-nommé "The Second Civil War"), celui-là a assurément échappé à notre obsession de contrôle, un mal nécessaire à la survie de notre résistance à l'uniformisation. |
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| Sujet: Re: 400 films préférés (par Rabbit) Jeu 14 Oct 2021 - 0:01 | |
| 397. 12 Angry Men (Douze hommes en colère) - Sidney LUMET, 1957 Maître du polar social sombre et désabusé voire désespéré (mais pas encore ici), on retrouvera Lumet plus haut dans le classement avec d'autres films plus ancrés dans le réalisme esthétique des 70s. Deux décennies plus tôt, il démarrait sa carrière en beauté en posant les bases de son obsession du système judiciaire américain, de ses ambiguïtés morales et de ses zones d'ombre avec ce premier film minimaliste, claustrophobe et tendu, brillamment adapté de la pièce de théâtre homonyme, et que beaucoup considèrent comme son meilleur (mais personnellement j'en aurai encore 3 au-dessus). |
| | | Toriyazaki Japan expo
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| Sujet: Re: 400 films préférés (par Rabbit) Jeu 14 Oct 2021 - 8:54 | |
| - moonriver a écrit:
- RabbitIYH a écrit:
399. Garde à vue - Claude MILLER, 1981
Classique du polar "populaire" parfois un peu méprisé des cinéphiles (la présence de Michel Audiard aux dialogues n'aidant pas), un peu comme le cinéma de Miller en général j'ai l'impression, ce face à face d'acteurs à huis-clos (Serrault et Ventura, parfaits) reste pourtant superbement ambigu et malaisant - sa popularité est surtout une anomalie qui doit beaucoup aux stars du film à mon avis. Au centre comme souvent chez le réalisateur de "La meilleure façon de marcher" et de "La petite Lili", le refoulement, les secrets intimes, le trouble identitaire, la cruauté des relations humaines et la part d'ombre, la part cachée, de nos personnalités. Toujours pas remis de cette fin, sinon... (ni du thème de carrousel morbide de Georges Delerue, qui n'est pas pour peu de chose dans l'atmosphère insidieusement plombante du film) Excellent film effectivement. Et le cinema de Claude Miller vaut la peine d'être vu. Je garde un très bon souvenir de La Petite Lili par exemple. Je suis loin d'avoir tout vu de lui et de ce que j'ai vu, je ne suis pas son plus grand fan mai en effet, Garde à vue reste un grand film pour ma part. |
| | | Toriyazaki Japan expo
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| Sujet: Re: 400 films préférés (par Rabbit) Jeu 14 Oct 2021 - 8:57 | |
| - RabbitIYH a écrit:
397. 12 Angry Men (Douze hommes en colère) - Sidney LUMET, 1957
Maître du polar social sombre et désabusé voire désespéré (mais pas encore ici), on retrouvera Lumet plus haut dans le classement avec d'autres films plus ancrés dans le réalisme esthétique des 70s. Deux décennies plus tôt, il démarrait sa carrière en beauté en posant les bases de son obsession du système judiciaire américain, de ses ambiguïtés morales et de ses zones d'ombre avec ce premier film minimaliste, claustrophobe et tendu, brillamment adapté de la pièce de théâtre homonyme, et que beaucoup considèrent comme son meilleur (mais personnellement j'en aurai encore 3 au-dessus). Pas loin du CO pour moi ! |
| | | moonriver Comme un Lego
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| Sujet: Re: 400 films préférés (par Rabbit) Jeu 14 Oct 2021 - 9:23 | |
| [quote="Toriyazaki"] - RabbitIYH a écrit:
397. 12 Angry Men (Douze hommes en colère) - Sidney LUMET, 1957
Maître du polar social sombre et désabusé voire désespéré (mais pas encore ici), on retrouvera Lumet plus haut dans le classement avec d'autres films plus ancrés dans le réalisme esthétique des 70s. Deux décennies plus tôt, il démarrait sa carrière en beauté en posant les bases de son obsession du système judiciaire américain, de ses ambiguïtés morales et de ses zones d'ombre avec ce premier film minimaliste, claustrophobe et tendu, brillamment adapté de la pièce de théâtre homonyme, et que beaucoup considèrent comme son meilleur (mais personnellement j'en aurai encore 3 au-dessus). Pas loin du CO pour moi ! [/quote Pareil ! _________________ "C'est l'heure où doucement s'élève Parmi les ombres Du coeur du monde Le chant des terres"
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| Sujet: Re: 400 films préférés (par Rabbit) Jeu 14 Oct 2021 - 9:24 | |
| - Toriyazaki a écrit:
Pas loin du CO pour moi ! Oui, sacrément intense ! 396. American History X - Tony KAYE, 1998 Souvent apprécié des gens de ma génération pour de mauvaises raisons - notamment ces éclats de violence raciale très graphiques que transcende le charisme d'Edward Norton en néo-nazi repenti, et quelques relents de cette esthétique de clippeur indie des 90s qui entacha aussi, légèrement, les débuts d'un Fincher -, le récent et magnifique "Detachment" du même Tony Kaye a pourtant confirmé qu'au-delà du plaidoyer au bulldozer pour la tolérance, de l'émotion de ces relations fraternelles chaotiques et de leur jeu d'influence tragique, la beauté d'"American History X" était ailleurs, dans cette vision désespérée de la transmission et de l'éducation, chaîne de fêlures où les névroses et autres biais idéologiques des géniteurs comme des enseignants semblent avoir davantage de poids que les bonnes intentions. |
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| Sujet: Re: 400 films préférés (par Rabbit) Jeu 14 Oct 2021 - 12:03 | |
| 395. Dr. Terror's House of Horrors (Le train des épouvantes) - Freddie FRANCIS, 1965 Le sommet des "portmanteau films" (films à sketches) de Freddie Francis et de la maison de production Amicus qui concurrença la Hammer dans l'épouvante british des 60s/70s. Bijou de mise en scène, de cadrage et de jeu de lumières et de couleurs (le réal serait plus tard chef op' sur "Les nerfs à vif" de Scorsese ou "Elephant Man" de Lynch), où l'on décèle des scènes qui n'ont pas manqué d'inspirer Sam Raimi, Joe Dante ou même le Carpenter de "L'antre de la folie", le film tient aussi sur la crédibilité qu'apportent ses acteurs (parmi lesquels Christopher Lee, Peter Cushing, un jeune mais déjà charismatique Donald Sutherland ou encore Michael Gough, futur Alfred des "Batman" de Tim Burton) à ces histoires marquées du sceau de la fatalité, parfois à la limite du second degré assumé (c'est aussi ça qui est bon), et sur le soupçon de liant qui manquera malheureusement à d'autres des ses films à tiroirs tels que "Le jardin des tortures" ou "Les contes de la crypte". |
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| Sujet: Re: 400 films préférés (par Rabbit) Jeu 14 Oct 2021 - 16:46 | |
| 394. Running on Empty (A bout de course) - Sidney LUMET, 1988 Un beau Lumet atypique avec le touchant River Phoenix, ado doué pour le piano dont les perspectives d'avenir et l'existence au quotidien sont prises en étau entre deux idéologies liberticides pour lui, celle de ses parents, gauchistes radicaux s'opposant à la guerre du Vietnam par des méthodes flirtant avec le terrorisme, et celle du gouvernement autoritaire qui les traque (on ne se refait pas, Lumet reste Lumet). Un film naturaliste et d'une grande justesse qui ne se laisse pas du tout phagocyter par ses ressorts dramatiques. |
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| Sujet: Re: 400 films préférés (par Rabbit) Jeu 14 Oct 2021 - 16:57 | |
| 393. The Hulk (Hulk) - Ang LEE, 2003 Si les films de super-héros "d'auteurs" se comptent sur les doigts d'une main depuis l'indépassable "Batman Returns" de Tim Burton, celui-là en fait assurément partie. Père manipulateur et control freak qui revient dans la vie du héros pour raviver de force son identité refoulée, tiraillement entre besoin de liberté et soumission génétique à une culture, une identité que le personnage rejette au profit d'une identité et d'une culture choisies, Ang Lee, dans la lignée de Sam Raimi et de ses deux premiers "Spiderman", a clairement imposé ses obsessions à ce blockbuster Marvel pour en faire ressortir les éléments-clés de son oeuvre, lui le Taïwanais émigré aux Etats-Unis dont le père autoritaire et traditionaliste n'a jamais salué les succès au cinéma, continuant au fil des années de le pousser à opter pour une profession "sérieuse". En 30 ans de carrière, Lee n'a eu de cesse de mettre en scène de diverses manières ce choc des cultures intrafamilial, du jeune sino-américain cachant son homosexualité à ses parents dans "The Wedding Banquet" au clone soumis du "fils" émancipé créé par le "père" pour le remplacer dans "Gemini Man" en passant par l'hommage américanisé au wu xa pian de "Tigre & Dragon" (une autre histoire de personnage tentant d'échapper au destin que sa famille a tracé pour elle) ou bien sûr le couple de cowboys de "Brokeback Mountain" fuyant les conventions pour s'aimer librement. C'est bien beau me direz-vous, mais ça ne suffit pas à faire un bon film... or tout mésestimé qu'il soit et par-delà les clichés, seconds rôles caricaturaux et et autres maladresses qui l'encombrent, ce "Hulk" incarné par un Eric Bana habité est le seul film de super-héros à ce jour à avoir su faire sienne l'esthétique originale des comics, usant de split screens, d'enclavements, de superpositions, de morphings, de balayages d'écrans multiples et autres cases en mouvement pour permettre d'embrasser la fulgurance des émotions et la simultanéité des actions ou des réactions qu'autorise le médium du 9e art, et proposer quelque chose de différent en terme de montage elliptique, pas toujours pertinent mais souvent réussi. Un film de fervent passionné en somme, qui brille par sa croyance là où les Marvel récents se vautrent dans leurs recettes sans âme, et dont le flashback d'ouverture et son montage autorisant la cohabitation de scènes à hauteur d'adulte et à hauteur de bébé puis d'enfant, la superposition d'une exposition lourdement utilitaire et d'une ouverture au monde mélancolique et contemplative m'a énormément marqué, l'une des plus belles scènes de cinéma "grand public" des années 2000 à mon sens. |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: 400 films préférés (par Rabbit) Jeu 14 Oct 2021 - 20:42 | |
| 392. Deliverance (Délivrance) - John BOORMAN, 1972 Survival ambivalent et flippant sur fond de banjo consanguin qui n'a pas manqué d'inspirer le genre sur des générations (de "Massacre à la tronçonneuse" à "Eden Lake"), le film alimente aussi cette réflexion chère à Boorman sur la confrontation du fantasme et de la réalité (thème de cinéma ultime ?) : ici, ils se heurtent violemment, le rêve de retraite écolo-hippie des citadins du film virant rapidement à une version cauchemardesque du choc des cultures, ailleurs ils se mêlent imperceptiblement ("Le général"), la fantaisie sert de vecteur à des préoccupations politiques ou écologiques bien réelles ("Zardoz" - qui a frôlé la liste et dont le kitsch moule-bite ne doit pas éclipser la richesse philosophique - ou "La forêt d'émeraude"), l'imaginaire rend la réalité plus supportable ("Hope and Glory") ou dans son approche la plus audacieuse du sujet, en vient à le contaminer (le superbe et sous-estimé "The Tailor of Panama")... |
| | | guil blacksessions.com
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| Sujet: Re: 400 films préférés (par Rabbit) Jeu 14 Oct 2021 - 21:34 | |
| comme ce film est dérangeant ! _________________ ça suffa comme ci
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| | | Invité Invité
| Sujet: Re: 400 films préférés (par Rabbit) Jeu 14 Oct 2021 - 21:53 | |
| C'est clair, surtout cette fin sans résolution, ce petit arrangement entre les parties concernées... ça hante longtemps ! |
| | | Toriyazaki Japan expo
Nombre de messages : 2787 Date d'inscription : 09/02/2015 Humeur : Olympienne.
| Sujet: Re: 400 films préférés (par Rabbit) Ven 15 Oct 2021 - 8:49 | |
| - RabbitIYH a écrit:
394. Running on Empty (A bout de course) - Sidney LUMET, 1988
Un beau Lumet atypique avec le touchant River Phoenix, ado doué pour le piano dont les perspectives d'avenir et l'existence au quotidien sont prises en étau entre deux idéologies liberticides pour lui, celle de ses parents, gauchistes radicaux s'opposant à la guerre du Vietnam par des méthodes flirtant avec le terrorisme, et celle du gouvernement autoritaire qui les traque (on ne se refait pas, Lumet reste Lumet). Un film naturaliste et d'une grande justesse qui ne se laisse pas du tout phagocyter par ses ressorts dramatiques. Un nouveau très grand film signé Lumet en effet. |
| | | Toriyazaki Japan expo
Nombre de messages : 2787 Date d'inscription : 09/02/2015 Humeur : Olympienne.
| Sujet: Re: 400 films préférés (par Rabbit) Ven 15 Oct 2021 - 8:51 | |
| - RabbitIYH a écrit:
393. The Hulk (Hulk) - Ang LEE, 2003
Si les films de super-héros "d'auteurs" se comptent sur les doigts d'une main depuis l'indépassable "Batman Returns" de Tim Burton, celui-là en fait assurément partie. Père manipulateur et control freak qui revient dans la vie du héros pour raviver de force son identité refoulée, tiraillement entre besoin de liberté et soumission génétique à une culture, une identité que le personnage rejette au profit d'une identité et d'une culture choisies, Ang Lee, dans la lignée de Sam Raimi et de ses deux premiers "Spiderman", a clairement imposé ses obsessions à ce blockbuster Marvel pour en faire ressortir les éléments-clés de son oeuvre, lui le Taïwanais émigré aux Etats-Unis dont le père autoritaire et traditionaliste n'a jamais salué les succès au cinéma, continuant au fil des années de le pousser à opter pour une profession "sérieuse". En 30 ans de carrière, Lee n'a eu de cesse de mettre en scène de diverses manières ce choc des cultures intrafamilial, du jeune sino-américain cachant son homosexualité à ses parents dans "The Wedding Banquet" au clone soumis du "fils" émancipé créé par le "père" pour le remplacer dans "Gemini Man" en passant par l'hommage américanisé au wu xa pian de "Tigre & Dragon" (une autre histoire de personnage tentant d'échapper au destin que sa famille a tracé pour elle) ou bien sûr le couple de cowboys de "Brokeback Mountain" fuyant les conventions pour s'aimer librement. C'est bien beau me direz-vous, mais ça ne suffit pas à faire un bon film... or tout mésestimé qu'il soit et par-delà les clichés, seconds rôles caricaturaux et et autres maladresses qui l'encombrent, ce "Hulk" incarné par un Eric Bana habité est le seul film de super-héros à ce jour à avoir su faire sienne l'esthétique originale des comics, usant de split screens, d'enclavements, de superpositions, de morphings, de balayages d'écrans multiples et autres cases en mouvement pour permettre d'embrasser la fulgurance des émotions et la simultanéité des actions ou des réactions qu'autorise le médium du 9e art, et proposer quelque chose de différent en terme de montage elliptique, pas toujours pertinent mais souvent réussi. Un film de fervent passionné en somme, qui brille par sa croyance là où les Marvel récents se vautrent dans leurs recettes sans âme, et dont le flashback d'ouverture et son montage autorisant la cohabitation de scènes à hauteur d'adulte et à hauteur de bébé puis d'enfant, la superposition d'une exposition lourdement utilitaire et d'une ouverture au monde mélancolique et contemplative m'a énormément marqué, l'une des plus belles scènes de cinéma "grand public" des années 2000 à mon sens. Il faudrait sans doute que je le revoie, surtout après les bouillies numériques Marvel, mais je garde le souvenir d'un film très très moyen , et ce malgré la présence de Jennifer au casting... A des années lumières des 2 premiers Spiderman de Raimi... |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: 400 films préférés (par Rabbit) Ven 15 Oct 2021 - 9:04 | |
| Perso c'est mon Marvel préféré, sans doute parce que je l'ai découvert sous l'angle du fan d' Ang Lee mais aussi pour son style vraiment à part (et puis Jennifer oui, et l'un des très derniers très beaux scores d' Elfman). Mais sinon oui Spiderman 2 était pas bien loin des 400 (et il y aura Raimi dans la liste mais beaucoup plus haut avec un film de chevet d'un tout autre genre ). |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: 400 films préférés (par Rabbit) Ven 15 Oct 2021 - 9:07 | |
| 391. Pee-Wee's Big Adventure - Tim BURTON, 1985 Un grand mésestimé de la filmo de Burton, qui en possède déjà l'aspect baroque (merci David L. Snyder, directeur artistique de "Blade Runner"), constitue l'une de ses mises en scène les plus inventives (36 idées à la minute, avec un panel de références allant de Tati à "Godzilla" en passant par De Sica et "E.T.") et surtout commence à esquisser ce portrait de l'artiste en anti-héros autiste et inadapté. Ici bien sûr le film doit tout autant au personnage iconoclaste et maniéré dont le comique Paul Reubens aka Pee-Wee Herman avait fait sa seconde nature, un personnage cartoonesque qu'on adore ou qu'on déteste mais dont le jeu décalé même s'il en fait des tonnes s'avère justement aussi hilarant que gênant, agaçant voire dérangeant, en tout cas pas du tout à sa place, tout comme ses tentatives sincères mais contre-nature pour s'intégrer... car d'une certaine manière, tout l'univers de Tim Burton est déjà là : de la dimension de conte de fées noir accentuée par la mélancolie des périodes de Noël aux fantasmes d'enfance éternelle annonçant ceux, plus névrosés, de "Charlie et la chocolaterie" en passant par cette empathie pour les personnages "différents" qui font de leur vie un théâtre, déguisements à l'appui, pour s'intégrer et s'attirer la sympathie de la société - ici moins de solitude ceci dit que dans les "Batman" ou dans "Edward aux mains d'argent", même autoproclamé "loner" Pee-Wee se fait assez facilement des amis parmi les misfits comme lui et la perception que l'on a de lui semble plutôt l'indifférer, Burton en est encore à fantasmer une communauté de freaks tendre et généreux dont il serait le leader dans un univers semi-imaginaire défiant les lois de la physique ("Big Fish" y reviendra 20 ans plus tard) et c'est aussi ça qui est touchant. |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: 400 films préférés (par Rabbit) Ven 15 Oct 2021 - 13:33 | |
| 390. One, Two, Three (Un, deux, trois) - Billy WILDER, 1961 Première entrée d'une longue série pour Billy Wilder, cinéaste de chevet, car il en reste énormément à venir et pas forcément ceux que l'on croit. S'il n'est ni le plus drôle ni le plus émouvant de sa filmo, "One, Two, Three" est peut-être celui qui manie le mieux l'absurde, l'abstraction, la farce, la satire (du capitalisme, du communisme et de la guerre froide... one, two, three, tout le monde en prend pour son grade !), avec un James Cagney à contre-emploi dans l'un de ses derniers rôles, déployant des ressources infinies pour accompagner la folle marche de son petit monde en roue libre (le film file à 100 à l'heure). |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: 400 films préférés (par Rabbit) Ven 15 Oct 2021 - 16:25 | |
| 389. Pulp Fiction - Quentin TARANTINO, 1994 Bien qu'un peu (voire énormément) revenu de Tarantino dont je ne n'aime pas beaucoup les derniers films (une tension dramatique à sauver dans "The Hateful Eight" même s'il dérape rapidement dans le grand-guignol un peu vain, par contre d'"Inglourious Basterds" à "Once Upon a Time in Hollywood", tout le reste pour moi est bon à jeter, entre pastiche benêt, personnages caricaturaux et cinéphilie formolée), je garde une grande affection pour "Pulp Fiction", son récit à tiroirs, son humour noir et sa galerie de personnages hauts en couleurs et d'acteurs inspirés, dont on fit à l'époque - non-sens ! - un chef-d'oeuvre de festival alors qu'il a, au fond, et totalement à l'opposé de la madeleine de Proust en carton "Once Upon a Time in Hollywood", l'humilité des pulps dont il se réclame : celle d'un divertissement de scénariste (merci Roger Avary au scénar), un peu gratuit ( Tarantino n'a définitivement pas grand chose à dire sur quoi que ce soit) mais définitivement fun et brillant (à ce titre, un film comme "Usual Suspects", resté aux portes de cette liste, aurait tout à fait pu prendre sa place dans le top). On lui préfère parfois "Reservoir Dogs" ou "Jackie Brown", des films pour moi un peu trop étouffés par leurs références en comparaison de celui-ci mais qui sinon ont plus ou moins les mêmes qualités et les mêmes défauts, l'ampleur du récit en moins. |
| | | Toriyazaki Japan expo
Nombre de messages : 2787 Date d'inscription : 09/02/2015 Humeur : Olympienne.
| Sujet: Re: 400 films préférés (par Rabbit) Sam 16 Oct 2021 - 9:18 | |
| - RabbitIYH a écrit:
389. Pulp Fiction - Quentin TARANTINO, 1994
Bien qu'un peu (voire énormément) revenu de Tarantino dont je ne n'aime pas beaucoup les derniers films (une tension dramatique à sauver dans "The Hateful Eight" même s'il dérape rapidement dans le grand-guignol un peu vain, par contre d'"Inglourious Basterds" à "Once Upon a Time in Hollywood", tout le reste pour moi est bon à jeter, entre pastiche benêt, personnages caricaturaux et cinéphilie formolée), je garde une grande affection pour "Pulp Fiction", son récit à tiroirs, son humour noir et sa galerie de personnages hauts en couleurs et d'acteurs inspirés, dont on fit à l'époque - non-sens ! - un chef-d'oeuvre de festival alors qu'il a, au fond, et totalement à l'opposé de la madeleine de Proust en carton "Once Upon a Time in Hollywood", l'humilité des pulps dont il se réclame : celle d'un divertissement de scénariste (merci Roger Avary au scénar), un peu gratuit (Tarantino n'a définitivement pas grand chose à dire sur quoi que ce soit) mais définitivement fun et brillant (à ce titre, un film comme "Usual Suspects", resté aux portes de cette liste, aurait tout à fait pu prendre sa place dans le top). On lui préfère parfois "Reservoir Dogs" ou "Jackie Brown", des films pour moi un peu trop étouffés par leurs références en comparaison de celui-ci mais qui sinon ont plus ou moins les mêmes qualités et les mêmes défauts, l'ampleur du récit en moins. Je ne dirais pas que tout est à jeter, loin de là d'ailleurs, mais je suis d'accord pour dire que le dernier très grand Tarantino reste à mon sens Kill Bill ! Et ça fait bizarre mais également plaisir de lire ceci. |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: 400 films préférés (par Rabbit) Sam 16 Oct 2021 - 10:35 | |
| Et sur Kill Bill on risque d'être d'accord, le volume 1 est de loin son film que je préfère (à venir donc mais un peu plus tard). |
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