Septembre 2014 : Le Krautrock. Du pied gauche !

RabbitIYH a écrit:

Je suis sûrement pas tendre mais ces deux albums m'ont laissé des années sur une mauvaise impression du groupe, je leur en veux d'autant plus qu'après avoir redécouvert via Autobahn je me suis mis dans l'idée que peut-être en leur donnant une nouvelle chance quelques années plus tard... j'étais sûrement trop jeune...    eh ben non en fait, grosse baisse d'inspiration, surtout sur The Man Machine et puis ces synthés imbuvables qui préfigurent (inventent ?) le pire des années 80, rien à voir avec la mixture très organique de Ralf und Florian entre analogique infiniment classe et instrumentation plus traditionnelle.

"Ralf und Florian" je l'ai découvert cet été pendant la lecture du bouquin c'est très très bon en effet !

"The Man Machine" l'album est faible mais le titre "The robots" est une tuerie absolue ! je l'adore. Je l'ai souvent utilisé avec mes élèves pour "Faisez n'importe quoi avec votre corps les zenfants !"...
C'est un tube disco absolue de l'époque 1978 ! Tout y est. On peut quasiment remballer les 20 années qui suivent !

En marge du Krautrock mais aussi de la Prog, il y a... le jazz ! Enfin un certain jazz qui les influence...

Mais globalement, dans la prog les jazzmen anglais sont plutôt des ajouts momentanés à des groupes, comme Keith Tippett dans King Crimson (il refusera de l'intégrer). On est plutôt dans une conception de synthèse (on parle de syncrétisme culturel) intégrant du blues, du folk, du jazz, du classique...

Dans le Kraut, on y reviendra, d'une part part, les musiciens de "jazz" deviennent membres à part entière du groupe (Can, Guru Guru...). Ensuite, ils émergent d'une scène jazz plus free, proche d'un Peter Brötzman détonnant... Cumul, le Kraut flirte aussi avec la zique contemporaine la plus radicale en Europe... On est vraiment dans une conception expérimentale au début du Kraut, avec une table assez rase !

Voici un extraordinaire album du Peter Brötzman octet qui a marqué la scène allemande Free et Kraut ! Explosif ! Un des plus beaux disques de freemusic qui soit !




Le jazz anglais produit lui une sorte de Prog jazz un rien free, notamment l'immense orchestre Centipède avec comme leader Keith Tippett ! Où les musiciens Prog viennent jouer...
"Centipede were an English jazz/progressive rock/Canterbury sound big band with more than 50 members, organized and led by the British free jazz pianist Keith Tippett.[1][2][3][4] Formed in 1970, it brought together much of a generation of young British jazz and rock musicians from a number of bands, including Soft Machine, King Crimson, Nucleus and Blossom Toes.[2]
Centipede performed several concerts in England, toured France, and recorded a double-album, Septober Energy (produced by Robert Fripp), before disbanding at the end of 1971. They reformed briefly in 1975 to play at a few French jazz festivals."

Le seul album de Centipède. Des passages très variés, on passe du très free au assez rock/prog... Faut s'accrocher !

Azbinebrozer a écrit:

Voici un extraordinaire album du Peter Brötzman octet qui a marqué la scène allemande Free et Kraut ! Explosif ! Un des plus beaux disques de freemusic qui soit !

J'adore ce disque.

Azbinebrozer a écrit:

Dans le Kraut, on y reviendra, d'une part part, les musiciens de "jazz" deviennent membres à part entière du groupe (Can, Guru Guru...). Ensuite, ils émergent d'une scène jazz plus free, proche d'un Peter Brötzman détonnant... Cumul, le Kraut flirte aussi avec la zique contemporaine la plus radicale en Europe... On est vraiment dans une conception expérimentale au début du Kraut, avec une table assez rase !

Cette constatation très pertinente vaut pour une partie du post-rock, 30 ans plus tard. Tortoise frise avec le jazz, et certains membres font partie intégrante de formation jazz comme Jeff Parker, membre actif de Association for the Advancement of Creative Musicians. Un collectif qui joue dans la cours Free Jazz acouchant de petits miracles. Il y a aussi Do Make Say Think dans une moindre mesure. Dans ces deux cas, les influences du Krautrock et du jazz sont assez évidentes.

Tout à fait, dommage d'ailleurs que cette conception concernant le post-rock se soit limitée à quelques formations pionnières et une poignée de bons petits groupes obscurs quelques années plus tard comme Hurtmold, Algernon, Wires Under Tension, GP! ou Tupolev. Aujourd'hui c'est plutôt dans la noise qu'il faut aller chercher l'apport du jazz...

Et c'est talors que vers le milieu des années 70, l’expérimentation laisse place à des genres assez définis. On a fait la pop synthétic de Kraftwerk avec le magnifique "We are Robots", on a aussi esquissé la "Synthétic symphonie" avec Tangerine Dream...

Avant, Popol Vuh en donne peut-être le ton. Certes ses musiques de film restent dans un format assez répétitif, sans grands développements un rien Prog. Par contre toute l'emphase symphonique est déjà là, dans ces claviers de 1972, avec cette musique de film halluciné comme il se doit pour Werner herzorg et son "Aguirre et la colère de Dieu".
Ce recours à ces effets chorals massifs démultipliés va revenir chez Tangerine Dream, Klaus Schulze...



Dommage que je n'ai pas retrouvé la parodie des BD de SF de Druillet faite par Gotlieb avec un tube de peinture déversant des tonnes de personnages sur un espace sans fin... Cette musique me fait toujours penser à cette parodie !    

Après un voyage à travers un enchainement de failles spatio-temporelles, l'équipe des 3rocks munie de son scaphandre à oreilles intersidérales, atteint aujourd'hui le temple de la Kösmiche music !
Nous sommes en 1974 la Synthetic Symphonie est devenue le mode de communication privilégié.

Comme l'indiquait notre éclaireur Esther, au péril de ses oreilles, Phaëdra de Tangerine Dream est un sommet en la matière, mais aussi en l'anti-matière ! Surtout pour ce morceau du même nom.
Nappes et boucles se chevauchent, en fluides liquides et gazeux ! Aucune fin ne sera trouvée, l'univers gardant entier son mystère !

Boulot boulot boulot boulot ! We are robot !...

La Synthetic Symphonie a bien des traits répétitifs mais c'est comme si elle drainait encore quelques velléités Prog,  une grande histoire à raconter, des évolutions à marquer ?!
Avec d'autres groupes comme Ash Ra Temple, on plane en vaisseaux moins spatiaux qu'intérieurs, par flux apaisants !
Un blues planant de 20 mn de 1972 sur la 2ème face de Schwingugen :
"Suche & Liebe"
Je me rappelle encore les mecs en 76 dans l'auditorium de la médiathèque qui faisaient tourner le oinj devant le grand nigaud, yeux déjà orbités...



Un sens du relâchement qui annonce déjà E2 E4 mythique enregistrement de Manuel Gottsching le guitariste et véritable pilier de Ash Ra Temple, qui a la bonne idée de faire tourner le magnéto un soir d'impro en 1981... La grande période de la Kraut est déjà derrière, mais voilà un morceau qui, limpide, simple, fera date dans l'histoire de la Techno. Attention moment historique qui peut provoquer en vous un merveilleux vertige.
Avant de revenir à d'autres grands relâcheurs Kraut moins... compacts ?...

Ouiii relâchement maximal cette fois avec Cluster, au cœur de l'esprit du Kraut !

Ce n’est pas forcément ce que j’ai le plus apprécié ado, c’est souvent moins évident à écouter. C’est pourtant un groupe phare du Kraut.  
D’une part parce que Cluster est à l’origine des courants Ambient (avec Eno) et Electronica, et en passant, avec d’autres, de la Synthi pop…
Mais surtout parce que la radicalité de Cluster peut nous aider à cerner une des clés pour comprendre ce qui a pu être la puissance du Krautrock, sa réputation, son influence sur la musique du futur !

On peut distinguer 3 phases chez Cluster, incarné par Hans-Joachim Roedelius et Dieter Moebius.
La phase initiale déjà très froide, électronique, très peu mélodique, avec les albums Cluster I et Cluster II. Le groupe déjà assez novateur, expérimental donc, est un des rares groupes de Kraut a démarrer sa carrière chez une major (Philips). Sans suite... La règle est confirmée : les premiers pas Krautrock sont trop expérimentaux pour le marché ! Pas pour l’Histoire !
Je reprends le très beau morceau déjà déposé par Esther :




Petite intermède, les deux comparses Hans-Joachim Roedelius et Dieter Moebius travaillent ensuite avec Harmonia qui sort un album, proposé déjà ici par Esther encore ! En concert à Hambourg un certain Eno est dans les premiers rangs. Il est reconnu, appelé à monter sur scène faire le boeuf ... Il va bientôt se lancer, avec Hans-Joachim Roedelius et Dieter Moebius, dans l’invention Ambient !




Deuxième phase de Cluster : Roedelius et Dieter Moebius reviennent à Cluster pour deux disques, de mieux en mieux maitrisés, intégrant des lignes mélodiques. Zuckerzeit, le 2ème, est un bel album de Synthi pop.




Puis Hans-Joachim Roedelius et Dieter Moebius sont appelés par Eno pour collaborer sur deux albums d’une pop d’un nouveau genre, qui va avoir une grande influence… « Before and after the science » et « After the heat ».




Troisième phase de Cluster retour à plus expérimental et le groupe loin de baisser de niveau, comme beaucoup de groupes Kraut fin des années 70, continuera lui de proposer des choses étonnantes ! Avec quelques pauses durant lesquelles Roedelius publie seul… une quarantaine d’albums ! On retrouve ce qui était déjà là, mais en plus poussé. J’adore par exemple l’album « One Hour » qui reprend en une heure, 4 heures de concert compilées de façon extrêmement relâchée.
Chaque partie est déjà assez ambiante sans direction trop précise, certaines parties sonnent même comme des montres molles de Dali ! Mais surtout, tout s’enchaine sans lien, comme dans un collage sans heurts. A l’opposé de la Prog qui porte toute la culture occidentale, le Krautrock de Cluster rejoint les « Jeux » de Debussy, les John Cage, La Monte Young et se débarrasse de tout sentiment, de tout projet humain. On est ainsi à un niveau de relâchement intellectuel et émotionnel surprenant ! Et c’est peut-être ça l’enjeu culturel et industriel ? S’extraire d’un univers culturel industriel émotionnel hyper saturé de toute part ! S’extraire même d’un univers culturel pop industriel émotionnel lui aussi hyper saturé de toute part !
Sur la pochette de son album "One Hour, en 1995, le groupe précise « Cluster define their compositional method as unintentional by intention, or by chance, not by conception. This love ot the impredicable is the most enduring characteristic of their music”
A quoi sert donc « Music for Airport » de Eno ?  
A quoi sert le kraut dans l'histoire du rock ? A continuer de faire avancer le relâchement de soi propre au rock ?!  
Voici les débats du soir !  

Voici quelques liens vers des extraits hélas, de « One Hour » CO !
https://soundcloud.com/bureau-1/cluster-one-hour-excerpt-1/recommended
http://www.juno.co.uk/products/cluster-one-hour-reissue/542410-01/

Et d’autre albums dans le genre, comme " Live In Japan 1996 »
https://www.youtube.com/watch?v=t4Y9820akJ0
Ou cette merveille de 2009 ?

Je n'aurai pas dit mieux.

A ce moment là, je me demande s'il n'est pas opportun de glisser sur Terry Riley...

Joli résumé. Jamais écouté aucun Cluster après les 70s... à réparer donc semble-t-il !

(sinon vrai que les Allemands disent Synthi Pop ou c'est encore une Azbinbrozerisme ? )

Esther a écrit:

A ce moment là, je me demande s'il n'est pas opportun de glisser sur Terry Riley...

J'avais posté un morceau du Riley, genre Orgue Farfisa des années 60 pour les influences... Tu veux parler du Riley d'après les années 80 ?
Je connais sans connaitre... Mets nous ce qu'il faut ?

RabbitIYH a écrit:

Joli résumé. Jamais écouté aucun Cluster après les 70s... à réparer donc semble-t-il !

(sinon vrai que les Allemands disent Synthi Pop ou c'est encore une Azbinbrozerisme ? )

Synthi pop c'est le mot utilisé par Eric Deshayes dans son bouquin. Vrai qu'il en use un peu des termes puisque pour Kraftwerk j'ai repris aussi son "electro pop" !
Faut-il fusionner ces deux musiques sous un seul terme ?
En tout cas voici un autre magnifique album de Cluster "synthi pop" : Sowiesoso 1976 !




NB
Pour l'épisode Eno et Harmonia à Hambourg  j'ai oublié de noter que Eno est reconnu, appelé à monter sur scène faire le boeuf (je complète mon résumé plus haut...)

Ah ben oui, germanisme alors.. il semble même que ce soit "synthie pop" : http://de.wikipedia.org/wiki/Synthie_Pop

Chez nous a priori on dit plutôt synth-pop.

L'Opération  Currywurst touche bientôt à sa fin !
Les jeunes on vous a un peu perdu pour le front, tas de pleutres !...

Il nous resterait à évoquer au moins Faust, Neu et Can plus en détail ? Esther tu veux en faire un, nous proposer quelques titres de Can ?

Et puis on aborderait avec des pincettes le naufrage des années 80, avec fierté l'influence de la Kraut !

Et pourrait se cogner la chope !

Azbinebrozer a écrit:

L'Opération  Currywurst touche bientôt à sa fin !
Les jeunes on vous a un peu perdu pour le front, tas de pleutres !...

Il nous resterait à évoquer au moins Faust, Neu et Can plus en détail ? Esther tu veux en faire un, nous proposer quelques titres de Can ?

Et puis on aborderait avec des pincettes le naufrage des années 80, avec fierté l'influence de la Kraut !

Et pourrait se cogner la chope !

Neu! c'est vite plié, si je ne me trompe pas, il y a que trois albums... Pour CAN, je veux bien me pencher sur le cas. Par contre, Faust, c'est pléthorique.

Esther a écrit:

Azbinebrozer a écrit:

L'Opération  Currywurst touche bientôt à sa fin !
Les jeunes on vous a un peu perdu pour le front, tas de pleutres !...

Il nous resterait à évoquer au moins Faust, Neu et Can plus en détail ? Esther tu veux en faire un, nous proposer quelques titres de Can ?

Et puis on aborderait avec des pincettes le naufrage des années 80, avec fierté l'influence de la Kraut !

Et pourrait se cogner la chope !

Neu! c'est vite plié, si je ne me trompe pas, il y a que trois albums... Pour CAN, je veux bien me pencher sur le cas. Par contre, Faust, c'est pléthorique.

Ok pour Can super !
Faust et Neu je fais court !

Faust.. le diable et en même temps la main, en allemand.



Comme souvent ça débute dans l’expérimental, puis ça tente de bien parler, en mettant la forme. Mais la nature revient au galop, l’autodérision aussi. Si le krautrock est possiblement l’art du relâchement, l’autodérision est une variante !

La bobine de ce fil s’effiloche et j’aurais eu grand plaisir à lire cet été un ouvrage sur le Prog-rock et un autre sur le Krautrock. Les péripéties de cette aventure collective moderne, le groupe de rock, ont quelque chose qui émeut l’aventurier qui n’a fait que sommeiller en moi. Mais les destins des groupes de prog et de kraut n’ont pas tant à voir. L’emphase prog éveille des rêves de grandeur. Le kraut fusille l’ambition d’une ironie souvent latente. Ceux qui semblent déroger, les Tangerine Dream, Klaus Schulze (dédicace « Timewind » à Wagner…) vont se dégonfler très rapidement, sans survie.

La contradiction se retrouve dans les styles respectifs des deux livres. « Rock progressif », d’Aymeric Leroy développe ses concepts avec la méticulosité du premier de la classe. Dans « Au-delà du rock, La vague planante électronique et expérimentale allemande des années 70 », on rit fort, car par surprise, des écarts subits de l’auteur, analysant certains disques, de ses comparaisons aussi délirantes que les disques décrits !... Faudrait que je vous en cite…

Vous êtes maintenant prêt à écouter le premier album de Faust, diabolique collage dadaïste… Et le message kraut de ces jeunes allemands, autour de 70, si simple : « Acht ferme donc un peu ta grande gueule la raison ! »

Septembre est passé et un voyageur semble bloqué dans sa faille spatio-temporelle !...
Un signe fort du présent annonçant "Le thème du mois d’octobre" permettra-t-il de faire revenir l’ exilé ? Un complot des 3rocks ourdissant de l’éliminer définitivement dans la quatrième dimension ?...
Le quatrerock ?… Le krautrock !…  

Allez un rabiot de Faust ?  
En 1972 ayant débuté aussi sur une major, ils font des efforts pour sortir des trucs un peu plus écoutables ! Sur "So Far", un titre quasi pop, une touche de Beach Boy et une obstination Velvet… Au tournant des 70, l’obstination, la répétition, le frein à main sur les beaux enchainements émotionnels du gars bien élevé ! Tuer le bon gars qui sommeille dans la pop !



72 Faust bosse aussi avec un violoniste vidéaste Tony Conrad qui vient travailler avec La monte Young à Munich. Ils en profitent pour enregistrer avec lui « Outside the dream syndicate » allusion explicite au « Dream syndicate » collectif dont fit partie Conrad aux côtés de la Monte Young, John Cale, Marianne Zazeela (plasticienne), et Angus McLise (premier batteur du Velvet) ! J'aime bien !

Comme si fin des années 60 le visage tachetée de boutons, la pop juvénile, et un rien niaiseuse, se la jouait mature, dans au moins trois directions : la Prog, le Kraut et le Velvet. Les deux derniers étant en fait, bien plus proches que Kraut et Prog, contrairement à ce qui se dit le plus souvent !

Clairement, les digressions violoneuses de John Cale sur le Velvet Underground & Nico annoncent beaucoup de choses dans le krautrock. Et plus largement ce morceau-là bien sûr :

Azbinebrozer a écrit:

Septembre est passé et un voyageur semble bloqué dans sa faille spatio-temporelle !...
Un signe fort du présent annonçant "Le thème du mois d’octobre" permettra-t-il de faire revenir l’ exilé ? Un complot des 3rocks ourdissant de l’éliminer définitivement dans la quatrième dimension ?...
Le quatrerock ?… Le krautrock !…  

Allez un rabiot de Faust ?  
En 1972 ayant débuté aussi sur une major, ils font des efforts pour sortir des trucs un peu plus écoutables ! Sur "So Far", un titre quasi pop, une touche de Beach Boy et une obstination Velvet… Au tournant des 70, l’obstination, la répétition, le frein à main sur les beaux enchainements émotionnels du gars bien élevé ! Tuer le bon gars qui sommeille dans la pop !



72 Faust bosse aussi avec un violoniste vidéaste Tony Conrad qui vient travailler avec La monte Young à Munich. Ils en profitent pour enregistrer avec lui « Outside the dream syndicate » allusion explicite au « Dream syndicate » collectif dont fit partie Conrad aux côtés de la Monte Young, John Cale, Marianne Zazeela (plasticienne), et Angus McLise (premier batteur du Velvet) ! J'aime bien !

Comme si fin des années 60 le visage tachetée de boutons, la pop juvénile, et un rien niaiseuse, se la jouait mature, dans au moins trois directions : la Prog, le Kraut et le Velvet. Les deux derniers étant en fait, bien plus proches que Kraut et Prog, contrairement à ce qui se dit le plus souvent !

Deux parfaits exemples de musiques qui ont littéralement bouleversé ma vie. Sans en rajouter.

RabbitIYH a écrit:

Clairement, les digressions violoneuses de John Cale sur le Velvet Underground & Nico annoncent beaucoup de choses dans le krautrock. Et plus largement ce morceau-là bien sûr :

Et encore, il avait déjà attaqué bien avant avec La monte Young (dont il était le dealer)...

Sûrement, je t'avoue que j'ai pas encore exploré tout ça...

RabbitIYH a écrit:

Sûrement, je t'avoue que j'ai pas encore exploré tout ça...

En même temps, il existe très peu de traces sonores de ces expérimentations. Et les rares sont de très mauvaise qualité.

En attendant le prochain sujet du mois... un peu plus de temps disponible pour moi, pour un épilogue ? En quelques posts.

Que devient le kraut, passé l’apogée jusqu’au milieu des années 70 ?…
Cela appellerait deux réponses : ce que deviennent les groupes kraut eux-mêmes ? Et puis quelle est l'influence du kraut sur le reste du rock et de la musique ?

Commençons donc par les groupes kraut eux-mêmes. Beaucoup vont arrêter leur carrière et n’atteignent pas les années 80. D’autres poursuivent mais souvent très, très faiblement. Exemples, deux adeptes de la synthetic symphony, Tangerine Dream et Klaus Schulze. Votre serviteur a testé pour vous quelques albums au péril de sa vie ! C’est terrible ! Le mystère a disparu, laissant place souvent au cool, à un son glacial mais mochard adapté aux années 80... Au mieux on a une électro sympathique, planplan, au pire des coulée de sons glacés ringards, ou un mix world synthétic, une touche reggae ici, consternant... Deux exemple qui a certains moments semblent se copier dans la médiocrité ! Un sax pour Tangerine, un chanteur un peu roots pour Klaus… Vogalène à l'aide !!!  

Azbin, je t'envoie un MP