Gallon drunkPlus de vingt ans après leur premier album, Gallon Drunk a développé une épaisseur sonore au fur et à mesure de son avancée. On note sur cet album plus d'attention et de détermination au niveau du phrasé et de l'accroche. De l'âme et du corps s'échappe puissamment au début. Tout est tellement dit dès le premier morceau fantastique avec ce début batterie piano (âme et corps ?) dès plus touchant, que le reste s'écoule en s'écoutant comme ça, l'air de rien « l'âme du temps » passe et c'est cool en l'écoutant. Le résultat est un ensemble puissant de chansons à la hauteur de l'héritage redoutable du groupe.
L'ouverture donc commence avec batterie sobres et piano. S'élabore là sous nos oreilles attentives une frénésie hurlante lentement, « l'âme de l'heure » ne nous leurre point, Gallon Drunk serpente chemin faisant à travers l'obscurité d'un métal classieux et emballant. Suit une lente musique bluesy , douce et interdisant toute montée du volume pour mieux apprécier l'intégrale sonore ( Dust in the Light) , et final sur un style plutôt garage -psyché ( The Speed Fear ).
Les Gallon Drunk confirment qu'ils peuvent encore surprendre. Le tout servi d'un son spacieux, naturel qui rend l'interaction entre les musiciens d'autant plus impressionnante, et the soul of the hour confirme que les Gallon Drunk sont toujours enragés et puissants :
8 _____________________________________________
CreepoidOut of control, impression d'être dans l'album tout en se regardant l'écouter dans un univers fait de pics et de vallées, de pauses, soupirs et silences parfois sombres et parfois ensoleillés.
Creepoid donne à l'auditeur l'impression d'être un personnage dans le grand mouvement sonore de cette œuvre. Nadua à l'ouverture aboutit à un apogée explosive, elle vous capture et vous emmène dans le reste de l'album « endimanché » une fois la poussière retombée.
Creepoid commence le 4eme mouvement avec le riff baptism et son côté oasis. C'est une ballade pas très claire. Le rythme fait allusion à un point culminant qui ne vient jamais.
C'est ce sentiment qui fait stay inside, qui peut être vu comme une accalmie au milieu de l'album, en fait accalmie assez émouvante.
Globalement, l'intensité porte sur l'album dans son ensemble. Il vous ramène à la scène, piégé, contrôlé par quelqu'un d'autre. Mais une évasion c'est faite, c'est clair. La liberté, cependant est ici dès plus fugace. Un peu plus de deux minutes après Tired Eyes, il y un changement notable dans le ton et une trompette au loin.
Creepoid laisse avec Old Tree, une piste sortie d'une clairière verdoyante, il change brusquement vers la fin de l'album. Il y a un sentiment d'indépendance qui se crée tout au long de l'œuvre des creepoids. Un sentiment forcément axé sur nos oreilles. Ça parle de captivité et de rejet dans l'évasion acoustique qu'ils nous proposent :
8,25 ______________________________________________________
EELSLe morceau d'ouverture est intitulé « où suis-je ? », le premier de l'auto- analyse qu'il nous propose ici avec l'encre de ses yeux tel un torrero entrant dans l'église loin de la dame qui ôte sa voix. Cette ouverture ne donne pas beaucoup de distance à un état d'esprit, mais ce n'est pas pour autant qu'il se dérobe à aborder le passage du temps. Loin de là - c'est l'un des grands thèmes. « Comme la lumière du jour brille, il n'y a pas moyen de contourner cela - je ne suis pas un homme plus jeune » et redondant sur Mistakes of my youth (erreurs de ma jeunesse).
Nous avons là à faire à un folk-rock sobres agrémenté de cordes et de cuivres, pour la plupart dépouillés des lunatiques caprices acoustique d'antan, bien que " Agatha Chan " soit une tentative probablement consciente d'allumer un briquet vers la « Suzanne » de Leonard qu'il aime à mourir.
En ce qui concerne les paroles, Everett aborde la vie en alternant optimisme et pessimisme « boire à tout ce que nous avons vécu il / elle n'a pas toujours été si mauvais(e) ». Ces propos sont contrés par des aveux de torturés sur Kindred Spirit « dans lequel il affirme « vivre chaque jour dans le regret et la douleur », et les lamentations sur Gentleman's choice : « le monde n'a pas de place pour mon genre ». Est-ce que ce monde est sérieux ? Bref, l'album nous laisse dans le doute quant au bien-être d'Everett :
8,33_______________________________________________________________
Timber TimbreMusicalement innovant et richement texturé, leur folk sombre mais convaincante reflète un large éventail d'influences. A y regarder de près le résultat final est semblable à Keep On Creepin ' On, bien que l'on puisse noter de-ci de-là quelques progressions.
D'une manière générale, les instrumentaux longuets de l'album précédent sont utilisés ici avec plus de parcimonie, limités à la résurrection de Drive part II et à la fin avec the three sisters. On remarque aussi une évolution notable vers l'alternative country made in US dès les premières notes du morceau d'ouverture beat the drum slowly. Cette influence est particulièrement visible sur Grand Canyon.
Chansons simple est belle à la fois cette album coule d'un seul trait. Et sans qu'on s'en aperçoive on arrive à sa fin. Timber Timbre écrit des chansons émo, sans frayeur, légèrement voilées.
Dans l'ensemble, Hot Dreams contient un univers sonore complexe, arrangé qui est nettement propre à l'ambiance élaborée du groupe. Le résultat final est quelque chose d'unique d'inquiétant et d'étrange :
7,3 ___________________________________________________
PicastroVoix sombre aux teintes mélodiques à chaque fois que la musique l'exige ; le contenu lyrique n'a certainement pas peur de la fin des accords pour prendre en compte chaque tonalités passées et à venir.
Musique sombre, voix fatiguée, claire et chaude. Beaucoup de chansons sont étoffées avec guitares, électronique, et des voix. C'est un genre étrange de confusion à penser que quelque chose doit être nécessairement hostile ou rebutant juste parce que c'est sombre. Ces chansons sont mélodiques, intéressantes et toujours enrichissantes.
C'est un peu surnaturel comme ambiance ; on pourrait trouver ça bizarre et effrayant. Mais en réécoutant ça trop souvent on fini par s'endormir calmement :
6,7_____________________________________________________
Micah P Hinson and the nothingCinquième album solo, les chansons qui composent le disque ont été écrites avant un voyage en Espagne qui a vu Hinson grièvement blessé dans un accident de voiture. Dans ces circonstances tragiques, les démos ont pris une nouvelle lumière, avec Hinson demandant l'aide de plusieurs amis pour tout rassembler.
Micah P Hinson and the nothing devraient sembler meurtri dans ses douze titres. L'album est l'œuvre d'un homme qui porte son cœur sur sa main et vit les refrains qu'il chante :
7__________________________________________________________
One burn maMusique tourmentée où l'expérience sonore est reine. Les mots sont absents pour laisser place aux maux Du coup ça manque de corps, d'humanité. Peut-être que les intelligences artificielles produiront d'elles-mêmes ces œuvres une fois que l'homme aura quitté la planète. On sent cependant une dimension revival dans la lignée de Pierre Henri, Shulze... Bref le genre d'album où on se dit : il ne lui manque que la parole
:
6___________________________________________________
Be my weaponPas mon truc en ce moment mais une bonne maîtrise des rythmes et techniques musicaux : je vote blanc.
____________________________________________________
François & The Atlas Mountains : rien de nouveau sous le soleil, les albums se suivent et se ressemblent. Le 1er était pourtant bien bon :
5.5Carla Bozulich : style et méthode d’accroche déjà entendu 1000 fois :
3____________________________________________________
Dean Wareham, Liars, Figures in motion : pas écouté.