Les 3 Rocks : musique et mauvaise foi
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Les 3 Rocks : musique et mauvaise foi

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 la classe de Bowie

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MessageSujet: la classe de Bowie   la classe de Bowie EmptyLun 11 Jan 2016 - 21:22

Nouvelle année, nouveau thème....
Ce sera notre façon de célébrer Bowie.


Quels albums incontournables ? Les genres musicaux ?
Vos albums préférés ? vos souvenirs particuliers....
Des bootlegs remarquables ? Des concerts peut-être ?

Ce qui l'a influencé ?
Ceux qu'il a influencés ?


Bref : ce que vous voulez en dire ou en faire découvrir.

Photos, textes, extraits, vidéos, morceaux : tout support est bienvenu Smile

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MessageSujet: Re: la classe de Bowie   la classe de Bowie EmptyLun 11 Jan 2016 - 21:46

une des grandes qualités de bowie: nous faire découvrir d'autres artistes.
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MessageSujet: Re: la classe de Bowie   la classe de Bowie EmptyLun 11 Jan 2016 - 21:53

John Kaltenbrunner a écrit:
une des grandes qualités de bowie: nous faire découvrir d'autres artistes.

et d'en produire d'autres comme le Transformer de Lou Reed.

J'avais vu ou écouté ( me souviens plus) une émission à propos de "walk on the wild side". Lou reed voulait simplement la chanter a capella et Bowie a insisté pour mettre de la musique dessus.
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MessageSujet: Re: la classe de Bowie   la classe de Bowie EmptyLun 11 Jan 2016 - 22:12

Quelques photos :

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MessageSujet: Re: la classe de Bowie   la classe de Bowie EmptyLun 11 Jan 2016 - 22:25

j'ai toujours été frappé par la classe incroyable qui se dégage de Bowie. Quelque soit la photo, l'accoutrement, la situation

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MessageSujet: Re: la classe de Bowie   la classe de Bowie EmptyMar 12 Jan 2016 - 8:53

il te ressemble beaucoup sur la 1ère photo mon bon Gengis, c ouf !
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MessageSujet: Re: la classe de Bowie   la classe de Bowie EmptyMar 12 Jan 2016 - 16:33

bro' a écrit:
il te ressemble beaucoup sur la 1ère photo mon bon Gengis, c ouf !
Shocked c'est frappant.
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MessageSujet: Re: la classe de Bowie   la classe de Bowie EmptyMar 12 Jan 2016 - 20:30

Lors de ma naissance, j'ai irradié de ma classe l'ensemble de la maternité. Mes parents ont trouvé judicieux de m'affubler le prénom d'un être aussi classieux que M. Bowie. Ils ont hésité un instant avec Ziggy...
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MessageSujet: Re: la classe de Bowie   la classe de Bowie EmptyMar 12 Jan 2016 - 21:41

comme quoi finalement la classe hein....
hé bein ca ne venait pas du prénom ! Razz

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MessageSujet: Re: la classe de Bowie   la classe de Bowie EmptyMer 13 Jan 2016 - 9:50

en 84, j'ai acheté pour quelques francs une compil de Bowie en cassette. Elle s'appelait Golden Years et comprenait un mélange de titres des derniers albums pré Let's Dance, faite surement à la va vite pour surfer sur sa notoriété planétaire toute nouvelle : j'ai aimé tous les titres!
Plus tard la même année, je suis parti en séjour d'été en Angleterre et en suis revenu avec 2 picture disc (perdus depuis Sad ) : Hunky Dory et Ziggy. J'ai passé plusieurs semaines à écouter seulement Five Years, sans aller plus loin dans l'album, persuadé que rien ne pourrait être à la hauteur.
A partir de là, il est devenu la pierre angulaire de ma discothèque, "l'artiste ile déserte", celui dont je ne peux pas me passer.
Il m'a déçu parfois, mais mon intérêt pour sa musique est toujours resté vivace. Il y a dans sa discographie plusieurs de mes disques de chevet et des chansons bouleversantes à la pelle.

Il termine avec Blackstar, de la plus belle des manières (l'album me semble excellent, le recul le dira) mais aussi de la plus cruelle (un regain de créativité et une prise de risque qui restera sans suite).

La première fois que j'ai vu Bowie en concert c'était le 14 Juillet 2002, le jour de mon anniversaire. J'avais voyagé depuis Paris car la seule date annoncée à ce moment était ce concert aux arènes de Nimes. Je me souviens de l'angoisse quand les lumières se sont éteintes, sera-t-il à la hauteur de mon immense attente? Il le fut et bien au delà, comme souvent.

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MessageSujet: Re: la classe de Bowie   la classe de Bowie EmptyMer 13 Jan 2016 - 14:57

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MessageSujet: Re: la classe de Bowie   la classe de Bowie EmptyMer 13 Jan 2016 - 15:13

joli témoignage Moon !


je me rappelle avec une précision extrême la mort de Bashung, le jour, comment je l'ai appris, l'heure, là où j'étais, ce que je faisais.
je sais déjà que ce sera pareil pour Bowie (curieusement d'ailleurs car je n'ai pas le même rapport avec Bowie qu'avec Bashung)

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MessageSujet: Re: la classe de Bowie   la classe de Bowie EmptyMer 13 Jan 2016 - 21:35

1ere rencontre avec Bowie  en 1981 en allant voir Christiane F. Un grand souvenir de la scène ou l'on entend Heroes / helden. . Puis achat du 33t, dieu sait ce qu'il est devenu...

2eme rencontre le clip ashes to ashes puis investissement avec toujours mon argent de poche de la cassette de scary monsters. Une recherche à cette époque de qui il était (Bowie, marque de couteau, coup de couteau, l'histoire des yeux vairons, … une construction identitaire, des personnages des costumes différents en fonction des tournées, une adaptation musicale aux différentes époques traversées, ...)

1983, le clip de police every breath you take dans la lignée de celui de Bowie wild is the wind
3eme rencontre 1984 lors d'un voyage en Angleterre ou j'achète un best of Bowie. J'ai toujours la cassette quelque part son état n'est pas des meilleurs.  A la même époque un pote au lycée me fais découvrir  five years. et l'album ziggy stardust

Plus que des albums dans leur intégralité se sont souvent des alliages entre cinéma et musique qui m'ont attitré chez lui. Je songe notamment à the hunger avec Deneuve et notamment une scène avec la musique de Bahaus (bela lugosi's dead), lost highway de lynch et cette route ou un véhicule roule de nuit (I'm deranged) et puis bien sûre Furyo.

1986 Mauvais sang (Carax) dans un cinéma d'art et d'essai qui n'existe plus aujourd'hui, un de mes films fétiche où Denis Lavant cours sur la musique de moderne love ou encore le même acteur traversant un pont de nuit  à Paris (boy meets girl, Carax) avec en fond when I leave my dream. Et puis en 2005 C.R.A.Z.Y ou l'acteur principal Marc André Grondin rentre dans le monde de l'adolescence en écoutant space oddity.

Major Tom m'a accompagné toute ma jeunesse et après.
Bref, Bowie c'est un son, une musique, un personnage des paroles avec des images, une entité artistique légendaire à lui tout seul.
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MessageSujet: Re: la classe de Bowie   la classe de Bowie EmptyMer 13 Jan 2016 - 21:48

Mon pire souvenir : aller aux Vieilles Charrues pour enfin le voir et apprendre son annulation et son remplacement par...Texas.

Mon plus beau souvenir : tout le reste ! ça a commencé avec le clip de ashes to ashes, l'achat des cassettes de Let's Dance et Ziggy Stardust jusqu'à ce nouvel album magnifique. le paroxysme fut ma découverte de ce que je considère encore comme son meilleur album, à savoir Hunky Dory et cette satanée chanson Bewlay Brothers écoutée des miliiers et milliers de fois (et le reste est du meme niveau de Quicksand à Life On Mars ?, je pourrais toutes les citer)

Allez, une fois de plus :
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MessageSujet: Re: la classe de Bowie   la classe de Bowie EmptyMer 13 Jan 2016 - 21:49

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MessageSujet: Re: la classe de Bowie   la classe de Bowie EmptyJeu 14 Jan 2016 - 0:43

Superbement dit, Coda !
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MessageSujet: Re: la classe de Bowie   la classe de Bowie EmptyJeu 14 Jan 2016 - 2:01

Ce n'est pas tant un album qu'une multitude de ses titres qui m'ont marqué, sa sensibilité, souvent à fleur de peau.



Edit : mince j'avais mis Space Oddity...


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MessageSujet: Re: la classe de Bowie   la classe de Bowie EmptyJeu 14 Jan 2016 - 9:02

Le petit hommage à Bowie de la rédaction d'IRM : http://www.indierockmag.com/article27112.html
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MessageSujet: Re: la classe de Bowie   la classe de Bowie EmptyJeu 14 Jan 2016 - 22:03

Bowie, j'ai banalement commencé avec Let's dance, en 1983, auparavant, je n'avais jamais eu la curiosité ni pris la peine d'écouter. J'ai été vraiment happé par l'efficacité du titre, la classe du chanteur, sa voix, qui, je trouvais, ne coïncidait pas avec son visage anguleux. Puis il y a eu China girl et son clip coquin passé aux enfants du rock, dans Sex Machine. J'ignorais à cette époque que ce titre était également chanté par Iggy Pop, que je ne connaissais pas. J'avais 13 ans.



De là, je me suis procuré une compilation : j'ai découvert ses premiers albums, Ziggy Stardust en particulier, excellent. Dans la foulée, je me suis intéressé aux pochettes, elles étaient toutes extrêmement belles : Hunky Dory, Low, Alddin Sane, Heroes,…

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Paradoxalement, j'ai quasiment fait l'impasse sur sa discographie des années 80 à aujourd'hui. Je ne connais de lui que ses premiers albums mais je les aime énormément. Aujourd'hui, je découvre son dernier album, l'album de sa disparition, il est bon, et je suis triste.
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MessageSujet: Re: la classe de Bowie   la classe de Bowie EmptyJeu 4 Fév 2016 - 7:42

Même génération, même émission culte des enfants du rock et les même titres que toi m'ont fait découvrir Bowie: Blue Jean, Let's Dance, China Girl... Et aussi même préférence pour les premiers albums.
Le titre Space Oddity raisonne particulièrement dans ma tête, car il fut la bande-son d'une jolie scène d'amour que j'ai eu sur une crique du cap Béart il y a quelques années...
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MessageSujet: Re: la classe de Bowie   la classe de Bowie EmptyJeu 14 Avr 2016 - 22:08

Je vous avais parlé de la lecture que j’avais commencé du livre « Glamrock La subversion des genres » de Philip Auslander. En fait… je m’étais arrêté au chapitre sur T. Rex...  Wink Là, j’ai commencé celui sur Bowie.

J’aime beaucoup ce livre mais il faut reconnaitre qu’il s’agit plus d’une approche systématique, un peu universitaire, l’auteur étant un prof américain, que d’une histoire vivante du mouvement Glam. L’analyse tourne autour d’une thèse assez resserrée, testée de façon très répétitive au travers des principaux artistes du Glamrock.
Le Glamrock rompt avec les  pratiques et les idées du rock psychédélique, tête de pont de la contre culture, phare du mouvement pop/rock mais déjà vacillant…
Le rock psychédélique promeut un art de l’authenticité, de l’expression de l’intériorité. Le Glamrock propose lui un art de l’apparence, du théâtre. Un critique résume par cette formule   « La contre culture proposait de se remplir la tête, le Glamrock de se la peindre ! »

Le chapitre sur T. Rex montre comment Marc Bolan passe progressivement d’une posture d’artiste hippie à celle d’un artiste glam.
Pour Philip Auslander, il en va différemment avec Bowie car il est, avant même le début de sa carrière, un artiste déjà concerné par l’esprit glam. Bowie se vit et se présente alors comme un artiste de théâtre, ou de théâtre musical plus que comme un musicien.
Auslander décrit ses gouts, ses pratiques culturelles, ses projets  qui en attestent. Il revient plusieurs fois sur le personnage que le jeune Bowie artiste considère comme sa principale idole : Anthony Newley, au grand désarroi des critiques de rock !... Car Anthony Newley est acteur, chanteur et parolier de talent certes, mais qui excelle dans un genre exécrable aux yeux du rock : une variété très outrée, la plus classique, la moins branchée qui soit…

Le registre vers les graves :



Le registre vers les aigus :



On connait le goût de Bowie pour Brel, là c’est vraiment bien plus raide !... Mais écoutez bien et dîtes moi si vous n’entendez pas un peu de Bowie là dedans les gars ? Courage !

Aussi peu glamour que Bowie soit ici, il est sincère. Il n’a pas cherché à surfer sur une vague Glam. Cette vague il la portait en lui et il va l’incarner. Ce type de références va longtemps lui mettre pourtant à dos une partie de la critique.

Le premier album de Bowie propose immédiatement tout un registre de portraits très différents tous théâtralisés. Même s’il utilise partiellement le costume hippie, sa critique de la contre-culture s’entend dès 69, sur son second album, Space Oddity, notamment sur la chanson « Cygnet Committee". Le thème porte selon Auslander  sur « la difficulté de continuer à croire en quelque chose malgré les désillusions ».



"L’égoïsme et l’autosatisfaction moralisatrice de ces militants sont révélés par le fait qu’ils n’ont que des slogans à offrir, et par le détournements de ces slogans célèbres" :

« We […] Stoned the poor on slogans such as
'Wish You Could Hear'    
'Love Is All We Need'
'Kick Out The Jams'
'Kick Out Your Mother'
'Cut Up Your Friend'
'Screw Up Your Brother or He'll Get You In the End'

“Wish you where here” formule souriante bateau devient “Wish You Could Hear”
“All we need is love” L’hymne hippie des Beatles, devient “Love is all we need”
L’exhortation à la fête de MC5 dans “Kick out the jams” prend une tournure malsaine avec “Kick Out Your Mother”

Bref, bref Bowie théâtralisait d’emblée avec une grande sincérité contre une authenticité factice ! Plus il était dans l'artifice, plus il était peut-être pas directement lui-même, mais en tout cas sincère !  Shocked
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MessageSujet: Re: la classe de Bowie   la classe de Bowie EmptyVen 15 Avr 2016 - 2:00

Intéressant tout ça ! Merci Azbine. Je suis pas allé jusqu’à écouter Newley mais je te fais confiance !
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MessageSujet: Re: la classe de Bowie   la classe de Bowie EmptySam 16 Avr 2016 - 9:35

Azbinebrozer a écrit:
Je vous avais parlé de la lecture que j’avais commencé du livre « Glamrock La subversion des genres » de Philip Auslander. En fait… je m’étais arrêté au chapitre sur T. Rex...  Wink Là, j’ai commencé celui sur Bowie.

J’aime beaucoup ce livre mais il faut reconnaitre qu’il s’agit plus d’une approche systématique, un peu universitaire, l’auteur étant un prof américain, que d’une histoire vivante du mouvement Glam. L’analyse tourne autour d’une thèse assez resserrée, testée de façon très répétitive au travers des principaux artistes du Glamrock.
Le Glamrock rompt avec les  pratiques et les idées du rock psychédélique, tête de pont de la contre culture, phare du mouvement pop/rock mais déjà vacillant…
Le rock psychédélique promeut un art de l’authenticité, de l’expression de l’intériorité. Le Glamrock propose lui un art de l’apparence, du théâtre. Un critique résume par cette formule   « La contre culture proposait de se remplir la tête, le Glamrock de se la peindre ! »

Le chapitre sur T. Rex montre comment Marc Bolan passe progressivement d’une posture d’artiste hippie à celle d’un artiste glam.
Pour Philip Auslander, il en va différemment avec Bowie car il est, avant même le début de sa carrière, un artiste déjà concerné par l’esprit glam. Bowie se vit et se présente alors comme un artiste de théâtre, ou de théâtre musical plus que comme un musicien.
Auslander décrit ses gouts, ses pratiques culturelles, ses projets  qui en attestent. Il revient plusieurs fois sur le personnage que le jeune Bowie artiste considère comme sa principale idole : Anthony Newley, au grand désarroi des critiques de rock !... Car Anthony Newley est acteur, chanteur et parolier de talent certes, mais qui excelle dans un genre exécrable aux yeux du rock : une variété très outrée, la plus classique, la moins branchée qui soit…

Le registre vers les graves :



Le registre vers les aigus :



On connait le goût de Bowie pour Brel, là c’est vraiment bien plus raide !... Mais écoutez bien et dîtes moi si vous n’entendez pas un peu de Bowie là dedans les gars ? Courage !

Aussi peu glamour que Bowie soit ici, il est sincère. Il n’a pas cherché à surfer sur une vague Glam. Cette vague il la portait en lui et il va l’incarner. Ce type de références va longtemps lui mettre pourtant à dos une partie de la critique.

Le premier album de Bowie propose immédiatement tout un registre de portraits très différents tous théâtralisés. Même s’il utilise partiellement le costume hippie, sa critique de la contre-culture s’entend dès 69, sur son second album, Space Oddity, notamment sur la chanson « Cygnet Committee". Le thème porte selon Auslander  sur « la difficulté de continuer à croire en quelque chose malgré les désillusions ».



"L’égoïsme et l’autosatisfaction moralisatrice de ces militants sont révélés par le fait qu’ils n’ont que des slogans à offrir, et par le détournements de ces slogans célèbres" :

« We […] Stoned the poor on slogans such as
'Wish You Could Hear'    
'Love Is All We Need'
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“Wish you where here” formule souriante bateau devient “Wish You Could Hear”
“All we need is love” L’hymne hippie des Beatles, devient “Love is all we need”
L’exhortation à la fête de MC5 dans “Kick out the jams” prend une tournure malsaine avec “Kick Out Your Mother”

Bref, bref Bowie théâtralisait d’emblée avec une grande sincérité contre une authenticité factice ! Plus il était dans l'artifice, plus il était peut-être pas directement lui-même, mais en tout cas sincère !  Shocked
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Quel plaisir de se "cultiver" grâce à des personnes qui savent (semblent savoir?!  Wink  ) de quoi elles parlent...
Je parle bien évidemment de ce post mais également du forum en général donc merci les gars !   cheers
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MessageSujet: Re: la classe de Bowie   la classe de Bowie EmptyMar 26 Avr 2016 - 23:26

Je poursuis un peu sur ma lecture ?...
Dommage pas de retour sur le chant de Anthony Newley, influence de Bowie ?…  
Même pas un petit essai ?  Wink

On a évoqué la rupture apportée par Bowie sur la culture hippie, sa morale de l’authenticité étouffante…
Cette distance prend d’autres aspects. On a tendance à voir Bowie comme une simple incarnation explicite d’une libération sexuelle déjà présente dans la contre culture de la côte ouest. La lecture de Glamrock de Auslander m’a pourtant permis de découvrir la rupture apportée par ce courant du rock : la libération sexuelle américaine était encore bien genrée et hétérosexuelle. D’un côté les Elvis et de l’autre les Janis, faits pour s’aimer, et ne pas tarder à renouveler les combinaisons, certes, mais à travers des échanges toujours très normés, même dans le milieu hippie …

Le glam transgresse et les normes de genre et la norme hétérosexuelle.
On connait les tenues féminines de Bowie et son goût pour le « transvestisme » (« port d'une ou de plusieurs pièces de vêtements du sexe opposé pendant une partie de l'existence, mais sans désir de changement de sexe, en particulier de modification hormonochirurgicale »).
Les tenues totalement décalées commencent à marquer les esprits, notamment après ce passage à Top of the pop en 1972 avec Mick Ronson sur la chanson Starman, 24 s seulement...


Tenues extravagantes, ambivalentes et sexy, jeu de scène chorégraphié entre Bowie et Ronson, solo paroxystique, lors de ce genre de  concert en 1973 donne l’ambiance et la tension sexuelle atteinte :




Il y a aussi ces évocations explicites d’homosexualité, ces scènes par exemple où Bowie mime une fellation si peu instrumentale sur la guitare de Ronson.


la classe de Bowie David-Bowie-kisses-MIck-R-008


On les retrouvera mise en scène par le réalisateur Todd Haynes dans son film sur l’univers du glam, Velvet Goldmine.




La position de Bowie qui joue de toutes les ambivalences et ambigüités, ne nous permet pas de dire qui il est vraiment, fondamentalement. Elle nous dit juste là où il nous emmène. Enfin plutôt d’où il nous sort... Car la star glam ne mène aucun combat homosexuel explicite, et ne donne pas de leçons comme en assénaient les hippies. A la contrainte paradoxale de la contre culture d'alors « Sois toi-même ! », Bowie semble répondre « Crée toi comme il te plait ! ». Bowie dépasse l’assignation enfermante, restrictive à être sa propre nature, soi-même. Ce rêve d’authenticité hippie imposé bientôt comme un uniforme qu’il faut porter…

Le rock’n’roll avait libéré une part moins sérieuse de l’homme, loin de son unique fonction de soutien de famille, du gars trop sérieux, rationnel, maître de lui. Avec Elvis, le bonhomme acquiert le droit de se déhancher et de roucouler en forçant sa voix de mâle ! Bowie et le glam libère cette fois chacun du devoir de référence à un genre « naturel » et à une sexualité particulière.

Pour Auslander, Bowie développe volontairement ici une approche performative du genre et de la sexualité. La musique de Bowie ne peut pas être rattachée directement au performance art, art souvent éphémère. La forme du glam est classique, meme chez Bowie. Performative peut dire ici que la performance, la pratique du genre et de la sexualité choisis par chacun (les vêtements, les postures, les choix de partenaires…) exprime bien mieux une identité que le renvoi à une identité naturelle enfermante.
L’ambivalence est ici nécessaire, il n’y a pas de modèle. Chacun peut sortir d’un certain enfermement sexuels et des genres et créer son personnage ! Le glam est un artifice oui mais... le mien !  cheers

Les raisons de ce dépassement de la contre-culture hippie sont nombreux. Le thème de la performativité est lui tout naturel dans le développement des idées d’après guerre. Tout est tellement plus culturel que naturel. On est plus ce que l’on fait que ce que l’on serait, improbable essence à révéler, etc. Auslander évoque à propos du thème de la performativité concernant le genre et la sexualité, le travail et l’influence de Judith Butler, philosophe qui a constitué un apport majeur dans le champ des études féministes et queer.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Judith_Butler

Prochaine étape si vous le voulez bien : Bowie l’extra terrestre ?! alien
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MessageSujet: Re: la classe de Bowie   la classe de Bowie EmptyMer 27 Avr 2016 - 10:48

Azbinebrozer a écrit:

Prochaine étape si vous le voulez bien : Bowie l’extra terrestre ?! alien

Avec grand plaisir !!!   Very Happy
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MessageSujet: Re: la classe de Bowie   la classe de Bowie Empty

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