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Sujet: Re: Avril 2014 : Les genres musicaux Jeu 10 Avr 2014 - 7:00
Ach !.. J'ai quand même réussi à m’emmêler les pinceaux avec Post-punk et Post-rock... J'ai corrigé ce matin. Il est clair que la présence du même suffixe joue du même thème. Mais on va encore attendre pour passer le Post-rock à la moulinette !
Super Under le lien classique ! Le truc le plus étrange dans les catégories classiques c'est la sous catégorie... "classique" ! Pour la période de 1750 à 1820 environ... La période où le balai dans le c... exclut le moins le sourire !
Invité Invité
Sujet: Re: Avril 2014 : Les genres musicaux Jeu 10 Avr 2014 - 9:17
UnderTheScum a écrit:
En ce qui concerne les musiques électroniques il existe ce site plutôt bien foutu.
On y voit pas toujours très clair dans leurs liens d'influence (cf. toute la partie "Braindance" un peu à côté de la plaque à mon avis, l'IDM par exemple venant autant du jazz et de l'ambient que de la techno et de l'indus, je vois pas trop ce que ça vient faire avec la jungle) mais c'est intéressant.
Azbinebrozer personne âgée
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Sujet: Re: Avril 2014 : Les genres musicaux Jeu 17 Avr 2014 - 10:57
“To be is to do”—Socrates. “To do is to be”—Jean-Paul Sartre. “Do be do be do”—Frank Sinatra.
Bah voilà ! La théorie des genres elle a tout fait foirer ! Les gars je fais comment pour me repérer dans tous les courants actuels ? (perso je prépare une proposition "Prog music") Au boulot !
Azbinebrozer personne âgée
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Sujet: Re: Avril 2014 : Les genres musicaux Dim 20 Avr 2014 - 21:31
Voilà ma petite contribution à la définition de la Progressive musique.
Il s'agissait d'un travail que je voulais mener, sous la forme d'un tableau qui permette aussi de comparer certains genres. Notamment avec la Krautrock, musique qui est souvent associée à tort à mon avis à la Prog' (même si la période d'apogée est presque la même, et si pour les deux le format rock est transformé...).
J'avoue aussi ne pas du tout comprendre comment des critiques peuvent définir par Progressive la musique de Radiohead, même dans Ok computer, celle de XTC (pour les deux, c'est ce que dit l'article Prog' du dictionnaire du rock de Assayas rénové...) ou de Field music (les Inrocks). Ça me paraît ni juste pour ces groupes ni pour la compréhension de ce qu'était la Prog'...
Je vous propose donc ceci, sorti de mon tableau qui ne passe pas ici... Mais joie pour tous, la fonction spoiler me paraît pouvoir rendre plus supportable mes interventions !
Il nous reste beaucoup d'autres genres à traiter que je ne connais pas et qui peuvent être décrits plus simplement ? ;)Allez quelques lignes pour tracer...
[b:1b5a:
Genre : Musique Progressive
Autres désignations : Prog' Rock, Prog' , Rock symphonique
Origines : Angleterre (la partie la plus historique et « culturelle » du rock). On peut en voir l'esquisse à partir de 1967 dans « Sgt Pepper » des Beatles, ou « Smile » des Beach Boys . Le premier véritable album progressif pourrait être celui de Procol Harum « Days of future passed », avec orchestre symphonique en 1967... La période d'apogée va de 1967 à 1976, période où beaucoup d'autres courants rocks sont marquées par une même emphase (glam-rock, hard-rock...). La prog trouve alors un très large public notamment dans les classes moyennes et supérieures, du fait de la respectabilité de ses références culturelles. Elle est le support idéal pour mettre en valeur l'arrivée de la chaîne hifi au salon. La progressive est ensuite balayée par le punk qui s'inscrit dans le renversement de toutes les valeurs de la prog'...
Instrumentation : Électrique et acoustiques, avec, en plus des instruments pop/rock : - des instruments de type classique, à vent, violon... - ou des instruments qui évoquent des climats du passé : l'orgue, le mellotron - surprise pour l'époque, certains groupes n'ont pas de guitariste, ou de bassiste... - L'instrumentation est souvent très dense, d'où la dénomination « rock symphonique ».
Musique orale, écrite, enregistrée : Malgré la sophistication de la prog' music, elle est probablement peu écrite, mais enregistrée. Une place très cadrée est accordée à de l'improvisation en solo. Comme pour toute la musique pop/rock, l’œuvre de Prog' est un enregistrement qui par les technologies modernes peut être répliquée à l'identique en masse à l'infini par une production industrielle. Plus spécifiquement, le développement de la Prog' est lié, fin des années 60, au développement des techniques d'enregistrement qui permet de produire une forme « symphonique », sans passer par l'écriture. La démesure atteinte dans ce contexte technologique et industriel explique en partie le naufrage de la Prog' music, fin des années 70, notamment lors des shows en live extrêmement chargés en références culturelles (son, light-show, images projetées, pyrotechnie...).
Structure : La progressive s'affiche toujours comme une musique à forte architecture. Cette maîtrise de l'édifice musical suggère le sentiment d'une recherche de maîtrise humaine (que cette recherche des personnages, héros décrits par les textes aboutisse ou non). La structure est donc souvent complexe et marquée par : - un format très long permettant l'exposition de nombreux développements (Yes dans « Tales from topogaphic oceans ») - la présence le plus souvent de la structure chanson (couplets/refrain) mais avec de nombreux développements. - une place très importante accordée aux « breaks », ruptures très marquées, évoquant des événements et épreuves fortes. - une grande place accordée aux parties instrumentales, notamment aux solos, virtuoses, héroïques... (certains de ces derniers points peuvent être aussi rapprochés du jazz-rok, pour une période à peu près identique).
Références, influences culturelles : La Prog' intègre toute sortes d'éléments culturels principalement européens (fanfares, chansons populaires, musiques folkloriques (Jethro tull), anciennes (Gentle Giant), classiques (Emerson Lake and Palmer et bien d'autres...), jazz (King Crimson) , orientales (mais à titre plutôt décoratif), science-fiction... Critiquée au sein de la « contre-culture » pour ces références à une culture décriée, la musique progressive tente aussi par là de se présenter comme la nouvelle culture de référence. Dans la dynamique de la « contre culture », la Prog' marque donc moins la volonté de renverser la vieille culture, que le projet de son annexion. La Prog' peut peut-être alors être considéré comme le point de prétention le plus élevé de la contre culture pop/rock. Après la Prog, le rock rentre en indépendance, avec le rock indé, contre-culture œuvrant de façon marginale ou plus souterraine.
Rapport à la langue, au texte : Une place fondamentale est accordé au texte. La structure chanson est la base de départ. Les textes prennent des formes poétiques désuètes. Souvent un auteur, poète, est associé au travail du groupe (Ex : Keith Reid chez Procol Harum ou Pete Sinfield pour Crimson).
Style, registre : Le registre est très souvent épique : « Le mot épique provient de épopée. Ce terme désigne un long poème qui célèbre les exploits d’un héros. Le caractère épique d’un texte repose souvent sur l’amplification qui peut aller jusqu’au merveilleux, et sur la dimension symbolique de certains éléments du récit. » Les nombreux breaks marquent les nombreuses épreuves affrontées par le héros qui se manifeste aussi à travers les solos et leur virtuosité. Analyse de Aymeric Leroy dans « Rock progressif : la progressive music raconte « plus ou moins la même histoire : celle du combat que chacun devait mener, avec (et à l'intérieur de lui) lui-même, pour se préparer à vivre dans une société post-moderne que la contre-culture aspirait à instituer. » Cette dimension se trouve encore chez Magma et la Zeulh music mais dans son prolongement le plus sombre.
Harmonie : La Progressive reste dans les limites de la tonalité en y apportant plus de variations que la pop/rock.
Fonctions culturelles ?... Au-delà du travail de l'expression directe d'émotions, propre à la pop/rock, la prog' et sa complexité tente d'exprimer les luttes, contradictions que doit affronter l'homme. Peut-être par ce qu'il tente de dépasser humainement ?
Aux marges du genre, les passerelles : Les différences sont très importantes avec ce qui constitue les éléments courants de la krautrock, qui se développent presque en même temps. Pourtant des points communs existent et des passerelles : - avec bien sûr la progressive planante : Pink Floyd... - le travail fait par Eno, seul, avec Fripp, puis avec Bowie (trilogie berlinoise)
Prolongements : Les courants qui succéderont, dit « Neoprog », « Prog' metal » auront un succès bien plus restreint, malgré les tentatives de refondre un peu le modèle culturel de la progressive des années 70. D'autre part, des critiques sont souvent tentés de qualifier de progressive la musique de groupes proposant des compositions et des arrangements complexes, par exemple XTC, Radiohead, Field Music. Une définition qui semble bien fragile et qui relève soit d'une boutade en forme de tentative de discrédit, soit d'un manque d'analyse des caractéristiques des courants dans lesquels pourraient s'inscrire ces groupes...
Pour conclure : La progressive music est un genre qui a été très populaire dans un temps très précis des années 70, qui a survécu ensuite mais comme un genre souvent opposé à l'esprit du rock et bien plus marginale. Jusqu’à sa faillite « morale », la Prog' incarne une période faste et heureuse de la pop/rock qui se vit comme une contre-culture capable d'assimiler toutes les autres cultures, populaires comme savantes. Là où le rock avait bousculé la culture classique en prônant une culture instinctive, la prog réintroduit des éléments de complexité et travaille un idéal humain, conscience encore en lutte, à la recherche d'une progression. L'arrivée de la crise économique en 1973 et la démesure proposée par l'industrie de la prog vont renvoyer ces néo-humanistes au rang de « dinosaures » ! Le rock oublie ses rêves de progression. Il revendique son indépendance et redevient énergie."]
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Sujet: Re: Avril 2014 : Les genres musicaux Dim 20 Avr 2014 - 21:45
J'ai trouvé ça très clair et instructif. Beau boulot en tout cas !
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Sujet: Re: Avril 2014 : Les genres musicaux Dim 20 Avr 2014 - 22:49
Oui, très bien résumé ! Toutes les raisons pour lesquelles je n'aime pas y sont.
Azbinebrozer a écrit:
Le premier véritable album progressif pourrait être celui de Procol Harum « Days of future passed », avec orchestre symphonique en 1967...
Oups !
Azbinebrozer a écrit:
D'autre part, des critiques sont souvent tentés de qualifier de progressive la musique de groupes proposant des compositions et des arrangements complexes, par exemple XTC, Radiohead, Field Music. Une définition qui semble bien fragile et qui relève soit d'une boutade en forme de tentative de discrédit, soit d'un manque d'analyse des caractéristiques des courants dans lesquels pourraient s'inscrire ces groupes...
Chez Field Music il y a clairement une influence prog à partir du troisième album mais davantage dans cette ambition de phagocyter toutes les musiques au sein de compos volontiers alambiquées, du néo-baroque de Bartok au post-punk de Wire en passant par le psychédélisme 60s, le r'n'b 70, la musique africaine, le jazz... mais musicalement c'est parfaitement digéré et il y a toujours une certaine évidence mélodique qui prédomine. Je parlais un peu de leur approche du prog dans cette chronique : http://www.indierockmag.com/article17993.html
Pour les deux autres c'est évidemment n'importe quoi.
Azbinebrozer personne âgée
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Sujet: Re: Avril 2014 : Les genres musicaux Mar 22 Avr 2014 - 11:30
RabbitIYH a écrit:
Oui, très bien résumé ! Toutes les raisons pour lesquelles je n'aime pas y sont.
Azbinebrozer a écrit:
Le premier véritable album progressif pourrait être celui de Procol Harum « Days of future passed », avec orchestre symphonique en 1967...
Oups !
Azbinebrozer a écrit:
D'autre part, des critiques sont souvent tentés de qualifier de progressive la musique de groupes proposant des compositions et des arrangements complexes, par exemple XTC, Radiohead, Field Music. Une définition qui semble bien fragile et qui relève soit d'une boutade en forme de tentative de discrédit, soit d'un manque d'analyse des caractéristiques des courants dans lesquels pourraient s'inscrire ces groupes...
Chez Field Music il y a clairement une influence prog à partir du troisième album mais davantage dans cette ambition de phagocyter toutes les musiques au sein de compos volontiers alambiquées, du néo-baroque de Bartok au post-punk de Wire en passant par le psychédélisme 60s, le r'n'b 70, la musique africaine, le jazz... mais musicalement c'est parfaitement digéré et il y a toujours une certaine évidence mélodique qui prédomine. Je parlais un peu de leur approche du prog dans cette chronique : http://www.indierockmag.com/article17993.html
Pour les deux autres c'est évidemment n'importe quoi.
Oups Rabbyt merci. J'ai oublié de répondre ici. Je reprends ici partiellement des choses déjà commentées ailleurs.
Tu penses bien que j'aime ta critique, et je pense Beach aussi et d'autres fans de Field music ici. Car tu n'évoques pas la Prog pour discréditer le groupe mais pour problématiser cette musique complexe , très différente de celle des années 70. Christophe Conte a conceptualisé ça en parlant de « progressive aveugle ». Je trouve l'expression très intéressante, car elle fait exploser le concept de Progressive : il n'y a pas de progressive sans un idéal tracé, une échelle qui permette de jauger du progrès (que l'idéal soit atteint ou pas) !! Nouvel élément à porter à la question, l'album récent des frères Brewis, musiciens de Field « School of langage », accrédite-t-il un goût pour la prog' ? Deux écoutes et il me semble que pas du tout.
Alors oui Field music, comme la Progressive, se la joue complexe ! Mais déjà là où la Progressive développe, Field Music taille fragments. Les morceaux sont courts, très courts. Comment qualifier cette musique de progressive et regretter son manque de développement, ces somptueuses mélodies à peine exploitées ?... Qu'est-ce qu'une Progressive qui ne progresse pas ? En littérature la Progressive est épique à l'image de ces longs poèmes évoquant la difficile quête du héros. Réécoutez les Yes, Genesis, Magma !... Field Music ne trace pas d'épopée. Il écrit en format court, mais surtout il pratique le cut up et le collage émotionnel, titre en mode interrogatif (« Is this picture ? »), écrit en jeux de mots (« So long then »), derrière XTC... La progressive était ce théâtre classique, les dernières velléité d'un vieil humanisme en quête de progression, d'élévation. Elle avançait par concept, un album : un concept. La Prog' avait toujours une idée de trop ! La critique ne devrait-elle plus en avoir ?
La pop est une usine à émotions. Chaque chanson offre une niche confortable de sentiments proches, homogènes. Parfois des émotions contradictoires s'y affrontent (exemple, une alternance refrain/couplet en mode sentiment de révolte/abattement) mais dans une structure et une opposition qui en 3 mn 30 permettent à l'auditeur de s'y familiariser, d'y retrouver une unité. La musique de Field rejoint cette bulle pop collagiste initiée avec les Beach Boys. Le gai y côtoie de façon curieuse le triste, l'agité le tendre, en un théâtre humain aléatoire et absurde, luxueux privilège de nantis au-dessus de toute nécessité, même émotionnelles ! La pop contrairement à la Prog' ne conquiert pas, elle est une île, une bulle pour nos émotions. Dans Plumb ces émotions sont souvent comprimés de façon contradictoires et livrées à elles-mêmes. Chaque fragment émotionnel de Plumb exprime tout à tour, souvent sans enchainement, notre entière liberté, pop du bonheur, du malheur, du matin chagrin... et notre solitude, notre vacuité. Le Summer of love est très loin et la musique de Field n'a plus la spontanéité et la fraîcheur des Beach Boys ou même du XTC... Qui pour croire encore aux vertus de l'écriture automatique auquel Wilson recoure dans Smile? Du post-punk, Field music n'a pas retenue que certaines formes, il en a aussi un peu l'esprit, celui d'une certaine déconstruction de la pop.
L'album « Plumb » ne serait-il pas ce petit chef d’œuvre au cœur de l'irréalité de la pop, usine à émotions de la ville ? Où le lacunaire, l'inconscient est pris en compte. Prétention, modestie... Curieuse cette géographie musicale anglaise. Celle de ces groupes british sophistiqués, si vieillots, de petites villes de campagne ou lointaines. Les Swindown de XTC, les Sunderland de Field music... De ceux qui s'acharnent à ne pas monter jouer le vrai jeu pop à la grande ville... Entendez la torpeur, la prétention soit disant passéiste (Prog' !) mais finalement très moderne de ces petites villes au charme désuet, l'âme de Field Music.
Invité Invité
Sujet: Re: Avril 2014 : Les genres musicaux Mar 22 Avr 2014 - 21:10
Même en format court, j'entends pas mal de micro-épopées chez Field Music au contraire. Le groupe fait dans le télescopage certes, mais du cut up ? "C'est un peu court" (aha ), leurs morceaux pour moi brillent justement par leur construction savamment pensée, leurs progressions narratives en format ultra-compressé. Une musique fragmentée certes, les rythmiques du post-punk ont d'ailleurs une grande importance à ce titre, mais on est loin de la bulle, l'album ne cesse d'avancer, de confronter (les émotions comme tu le dis bien mais surtout les styles, et finalement le passé, le présent et le futur), et l'impression que ce groupe m'a toujours donnée est plutôt conquérante justement - sans aller jamais droit au but et c'est ça qui est bon.
Quant à School of Language (en fait projet d'un seul des frères Brewis), c'est nettement plus minimaliste, quasiment désossé sur cet album qui doit davantage à la synth-pop et au r'n'b 70s je trouve.
davcom ancienne belgique
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Sujet: Re: Avril 2014 : Les genres musicaux Mer 23 Avr 2014 - 6:59
Field Music, sur Plumb, ce sont des morceaux très courts, certes, qui taillent, certes, mais où les changements de rythmes sont incessants et assez techniques par instants.
Pour moi, c'est une forme de musique progressive.
Azbinebrozer personne âgée
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Sujet: Re: Avril 2014 : Les genres musicaux Mer 23 Avr 2014 - 10:25
davcom a écrit:
Field Music, sur Plumb, ce sont des morceaux très courts, certes, qui taillent, certes, mais où les changements de rythmes sont incessants et assez techniques par instants.
Pour moi, c'est une forme de musique progressive.
Ok mais faudrait trouver plus si on veut la ranger dans cette case "forme de musique progressive"... D'autres genres aussi ont multiplié les changements de rythme complexes... Mais admettons mon cher Davounet. Le problème c'est que comme cette "progressive" n'est pas plus définie que ça par personne, cette musique finit par être cataloguée tout simplement de Prog ! Comme ici... Le môme qui lit ça et qui a entendu un vieux Yes ou Genesis de ses parents, il est aidé par cette définition ?
Toute façon ce monde est trop cruel, je retourne à la ferme enculer mes petites moumouches avec un groupe de Prog majeur des années 80 !
RabbitIYH a écrit:
Même en format court, j'entends pas mal de micro-épopées chez Field Music au contraire. Le groupe fait dans le télescopage certes, mais du cut up ? "C'est un peu court" (aha ), leurs morceaux pour moi brillent justement par leur construction savamment pensée, leurs progressions narratives en format ultra-compressé. Une musique fragmentée certes, les rythmiques du post-punk ont d'ailleurs une grande importance à ce titre, mais on est loin de la bulle, l'album ne cesse d'avancer, de confronter (les émotions comme tu le dis bien mais surtout les styles, et finalement le passé, le présent et le futur), et l'impression que ce groupe m'a toujours donnée est plutôt conquérante justement - sans aller jamais droit au but et c'est ça qui est bon.
Quant à School of Language (en fait projet d'un seul des frères Brewis), c'est nettement plus minimaliste, quasiment désossé sur cet album qui doit davantage à la synth-pop et au r'n'b 70s je trouve.
"micro-épopées" oui bien joué Lapinou ! Pour la bulle, on va dans le même sens ? Oui la musique de Field music n'est pas une bulle tranquille. Mais elle garde le format bulle, et elle garde beaucoup d'éléments de la pop. C'est une bulle paradoxale : à la fois un espace clos fait d'extrême saturation, avec en même temps une dispersion de ces éléments au sein de la bulle. Le sens de cette pop est peut-être une remise en question de la fonction de "confort émotif" de la pop. On retrouve cela à différents titres chez les Beach Boys, XTC, Field et d'autres ?... Le but du respect du cahier des charges des 3' 45" n'est pas qu'une stratégie commerciale. Comme un un art de travailler cet espace de jouissance moderne ? L'épopée globale est peut-être alors de tenter de survivre dans un océan de confort ? Plus prosaïquement quand Partridge explique comment il écrit, il dit bien qu'il cherche à créer du neuf dans un espace assez réduit pour surprendre, poser une différence ! Il n'est pas dans une simple logique d'expression personnelle. Il agite la bulle quoi.
Pour le cut up je ne sais pas quelle technique d'écriture Field utilisent. Probablement quelques choses d'apports collectifs contradictoires ? Pour Smile, on sait que Brian Wilson a délibérément écrit avec une technique collagiste, collant des morceaux d'idées de chanson en une seule...
Invité Invité
Sujet: Re: Avril 2014 : Les genres musicaux Mer 23 Avr 2014 - 13:08
Azbinebrozer a écrit:
Le sens de cette pop est peut-être une remise en question de la fonction de "confort émotif" de la pop.
Oui ça me semble très juste !
davcom ancienne belgique
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Sujet: Re: Avril 2014 : Les genres musicaux Mer 23 Avr 2014 - 16:50
En tous cas, Has Been Bro' explique très bien et a une belle plume.
Azbinebrozer personne âgée
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Sujet: Re: Avril 2014 : Les genres musicaux Jeu 24 Avr 2014 - 15:15
Une plume ? Ou ça ? Dans le c... ? C'est bien gentil tout ça mais faut reconnaître que je n'ai, qu'on n 'a pas le concept alternatif qu'il faut pour éviter celui de Prog' !... Pas bon signe...
Dans la pop très sophistiquée qui est parfois rapproché de la prog, je vois actuellement au moins deux courants qui gardent le format pop mais le travaillent jusqu'à l'exultation, l'interrogation ou... l'épuisement !
- la pop saturée : beaucoup d'arrangements mais surtout beaucoup de sons très poussés jusqu'à saturation du genre. Quelques noms: MGMT, Flaming Lips d'Embryonics, Sufjan Stevens de son dernier LP et EP, Animal collective, Tame Impala... Le Mercury Rev d'un Desert song aussi dont David Fridman est devenu le producteur de certains des groupes cités... En gros une surabondance de sons, énormes, baveux, tirant sur le vulgaire. Une saturation émotionnelle tirant vers le désir d'extase de jouissance infinie. Pas donc de la prog épique pour moi... De la bulle qui se gonfle se gonfle...
- pour la pop de Field music, je n'ai pas mieux que « pop compressée » ou « pop lacunaire », « pop compressée lacunaire ». Compressée parce qu'on va y trouver beaucoup d'émotions très variées et opposées et sans liens, juste compressées pas toujours développées suivant une progression harmonique. Lacunaire parce qu'elle présente des lacunes, des espaces vides entre ses parties. Petit exemple simple « A new town » : qui démarre comme une fin, hyper mélancolique, un manque total, avant d’enchaîner curieusement sur une musique de feu ! L'exultation de la partie musique de feu n'est plus aussi innocente et insouciante puis qu'introduite par une profonde mélancolie laissée en plan sans résolution. La lacune exprime donc souvent un manque, un désir plus profond. Field théâtralise beaucoup avec ça et exprime par ces blancs des émotions inaudibles en tant que tel dans le morceau, mais du coup plus fortes. De la bulle gazeuse secouée, secouée jusqu'à perturber les échanges atomiques et les émotions !...
En résumé on a pop gonflée et pop gazeuse secouée ?
(dans le jazz Ahmad jamal est un spécialiste du non développement (l'anti Keith Jarret) de cette technique pudique du blanc, du silence d'une part et du collage sans lien, qu'il utilise tantôt pour dramatiser, tantôt pour jouir d'instants sans liens entre eux... Bonheur de la liberté absolue...)
PS : et sinon... Art rock Baroque pop Beat music Britpop Emo Experimental rock Garage rock Glam rock Gothic rock Group Sounds Grunge Hard rock Heartland rock Heavy metal Instrumental rock Indie rock Jangle pop Krautrock Madchester Post-Britpop Power pop Progressive rock Protopunk Psychedelia Punk rock Soft rock Southern rock Surf music Symphonic rock ?
Zwaffle un mont de verres
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Sujet: Re: Avril 2014 : Les genres musicaux Jeu 8 Mai 2014 - 21:14
Azbinebrozer a écrit:
Le premier véritable album progressif pourrait être celui de Procol Harum « Days of future passed », avec orchestre symphonique en 1967...
rectification: il s'agit des Moody Blues (en 67, Procol Harum sortait "A Whiter Shade Of Pale" de son côté)
Azbinebrozer personne âgée
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Sujet: Re: Avril 2014 : Les genres musicaux Jeu 8 Mai 2014 - 22:08
Zwaffle a écrit:
Azbinebrozer a écrit:
Le premier véritable album progressif pourrait être celui de Procol Harum « Days of future passed », avec orchestre symphonique en 1967...
rectification: il s'agit des Moody Blues (en 67, Procol Harum sortait "A Whiter Shade Of Pale" de son côté)
Ah bé oui ! Bien vu Zwaffy !! Désolé... Voilà deux titres que je confonds en effet depuis des lustres, cause de lapsus !
Invité Invité
Sujet: Re: Avril 2014 : Les genres musicaux Ven 9 Mai 2014 - 8:09
Donc personne n'avait vu ma remarque à ce sujet !
Azbinebrozer personne âgée
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Sujet: Re: Avril 2014 : Les genres musicaux Ven 9 Mai 2014 - 12:02
RabbitIYH a écrit:
Donc personne n'avait vu ma remarque à ce sujet !
Si mais désolé j'avais pas décodé ton "oups" !
Petit flash back...
RabbitIYH a écrit:
Azbinebrozer a écrit:
Le premier véritable album progressif pourrait être celui de Procol Harum « Days of future passed », avec orchestre symphonique en 1967...
Oups !
Invité Invité
Sujet: Re: Avril 2014 : Les genres musicaux Ven 9 Mai 2014 - 12:19
Enfin bon on s'en fout. Faudrait que j'écoute un jour Procol Harum, d'ailleurs.
Azbinebrozer personne âgée
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Sujet: Re: Avril 2014 : Les genres musicaux Lun 19 Mai 2014 - 21:12
Une interview assez intéressante de Steven Jezo-Vannier sur la période du rock west Coast 64-72. Il évoque son livre chez "Le mot et le reste" California dreamin'. Pas un genre musical en soi mais plutôt 4 ?
Azbinebrozer personne âgée
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Sujet: Re: Avril 2014 : Les genres musicaux Jeu 22 Mai 2014 - 22:24
On poursuit avec : "Rap indépendant, la vague hip hop indé des années 1990-2000, en 30 scènes et 100 albums" de Sylvain Bertot.