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| | 400 films préférés (par Rabbit) | |
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+5Otto Bahnkaltenschnitzel bro' guil Toriyazaki moonriver 9 participants | |
Auteur | Message |
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bro' caquer, c'est si bon
Nombre de messages : 8280 Date d'inscription : 04/12/2008
| Sujet: Re: 400 films préférés (par Rabbit) Lun 18 Oct 2021 - 20:56 | |
| - Saigneur des porcheries a écrit:
- bro' a écrit:
- Gengis a écrit:
- Otto Bahnkaltenschnitzel a écrit:
- Superbe initiative.
Merci rabbit ! Oui, et là, je me rends compte, entre autre, que je suis une bille en ciné. Et en musique. Et en série. ah merde, tu m'as devancé bro' mais je peux rajouter : et en littérature ? Tu peux. Et en sport. |
| | | Gengis Yes, he can.
Nombre de messages : 17776 Date d'inscription : 18/11/2008
| Sujet: Re: 400 films préférés (par Rabbit) Lun 18 Oct 2021 - 21:33 | |
| - bro' a écrit:
- Saigneur des porcheries a écrit:
- bro' a écrit:
- Gengis a écrit:
- Otto Bahnkaltenschnitzel a écrit:
- Superbe initiative.
Merci rabbit ! Oui, et là, je me rends compte, entre autre, que je suis une bille en ciné. Et en musique. Et en série. ah merde, tu m'as devancé bro' mais je peux rajouter : et en littérature ? Tu peux. Et en sport. En musique je reconnais avoir des manques : j'ai jamais écouté d'album de l'Impératrice (Ni des Têtes raides). |
| | | bro' caquer, c'est si bon
Nombre de messages : 8280 Date d'inscription : 04/12/2008 Age : 45 Humeur : badine
| Sujet: Re: 400 films préférés (par Rabbit) Lun 18 Oct 2021 - 22:43 | |
| - Gengis a écrit:
- bro' a écrit:
- Saigneur des porcheries a écrit:
- bro' a écrit:
- Gengis a écrit:
- Otto Bahnkaltenschnitzel a écrit:
- Superbe initiative.
Merci rabbit ! Oui, et là, je me rends compte, entre autre, que je suis une bille en ciné. Et en musique. Et en série. ah merde, tu m'as devancé bro' mais je peux rajouter : et en littérature ? Tu peux. Et en sport. En musique je reconnais avoir des manques : j'ai jamais écouté d'album de l'Impératrice (Ni des Têtes raides). C'est pas assez bien pour toi, trop mainstream, pas assez sincère, c'est ça !!!?? _________________ Elle sourit et me regarde de ses yeux limpides.
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| | | Gengis Yes, he can.
Nombre de messages : 17776 Date d'inscription : 18/11/2008
| Sujet: Re: 400 films préférés (par Rabbit) Lun 18 Oct 2021 - 23:07 | |
| - bro' a écrit:
- Gengis a écrit:
- bro' a écrit:
- Saigneur des porcheries a écrit:
- bro' a écrit:
- Gengis a écrit:
- Otto Bahnkaltenschnitzel a écrit:
- Superbe initiative.
Merci rabbit ! Oui, et là, je me rends compte, entre autre, que je suis une bille en ciné. Et en musique. Et en série. ah merde, tu m'as devancé bro' mais je peux rajouter : et en littérature ? Tu peux. Et en sport. En musique je reconnais avoir des manques : j'ai jamais écouté d'album de l'Impératrice (Ni des Têtes raides). C'est pas assez bien pour toi, trop mainstream, pas assez sincère, c'est ça !!!?? Comment pourrais-je en parler ? je n'ai jamais écouté ! |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: 400 films préférés (par Rabbit) Lun 18 Oct 2021 - 23:11 | |
| - Gengis a écrit:
- bro' a écrit:
- Gengis a écrit:
En musique je reconnais avoir des manques : j'ai jamais écouté d'album de l'Impératrice (Ni des Têtes raides). C'est pas assez bien pour toi, trop mainstream, pas assez sincère, c'est ça !!!?? Comment pourrais-je en parler ? je n'ai jamais écouté ! La chance comme je t'envie Gengis. |
| | | bro' caquer, c'est si bon
Nombre de messages : 8280 Date d'inscription : 04/12/2008 Age : 45 Humeur : badine
| Sujet: Re: 400 films préférés (par Rabbit) Mar 19 Oct 2021 - 8:45 | |
| - Gengis a écrit:
- bro' a écrit:
- Gengis a écrit:
- bro' a écrit:
- Saigneur des porcheries a écrit:
- bro' a écrit:
- Gengis a écrit:
- Otto Bahnkaltenschnitzel a écrit:
- Superbe initiative.
Merci rabbit ! Oui, et là, je me rends compte, entre autre, que je suis une bille en ciné. Et en musique. Et en série. ah merde, tu m'as devancé bro' mais je peux rajouter : et en littérature ? Tu peux. Et en sport. En musique je reconnais avoir des manques : j'ai jamais écouté d'album de l'Impératrice (Ni des Têtes raides). C'est pas assez bien pour toi, trop mainstream, pas assez sincère, c'est ça !!!?? Comment pourrais-je en parler ? je n'ai jamais écouté ! Je mettrai un titre sur la prochaine compile _________________ Elle sourit et me regarde de ses yeux limpides.
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| | | Invité Invité
| Sujet: Re: 400 films préférés (par Rabbit) Mar 19 Oct 2021 - 10:35 | |
| 379. Insomnia - Christopher NOLAN, 2002 Si j'attendais davantage à l'époque de ce 3e film de Nolan après ses deux petites claques initiales, force est de reconnaître qu'il m'est resté un souvenir fort de ces atmosphères suspendues traduisant l'état de fatigue extrême du personnage de Pacino, dans un de ses derniers très grands rôles à ce jour, et que la suite de la filmo de Nolan, que je suis depuis les débuts (merci les vidéoclubs) n'a fait que démontrer que toutes les clés étaient là, dans ce remake très personnel d'un chouette thriller scandinave, ces obsessions récurrentes pour des personnages ambigus et profondément hitchcockiens qui refoulent leur propre culpabilité en la transférant sur une tierce personne réelle ou non et auxquels une temporalité impitoyablement détraquée (ici le jour interminable de l'Alaska) ne permet ni oubli ni rédemption. Peut-être les thèmes centraux de son "Batman Begins" et d'"Instellar" respectivement mais surtout d'"Inception", parfaite synthèse des deux, et qui constituaient déjà de façon plus sous-jacente la substantifique moelle des géniaux "Following" et "Memento" dont je suis toujours aussi fan (aujourd'hui bien sûr c'est facile voire parfois de bon ton de taper sur Nolan-maître-du-blockbuster-inutilement-compliqué, au point d'en oublier qu'il reste un véritable auteur avec un univers qui lui est propre). |
| | | Toriyazaki Japan expo
Nombre de messages : 2807 Date d'inscription : 09/02/2015 Humeur : Olympienne.
| Sujet: Re: 400 films préférés (par Rabbit) Mar 19 Oct 2021 - 16:29 | |
| - RabbitIYH a écrit:
379. Insomnia - Christopher NOLAN, 2002
Si j'attendais davantage à l'époque de ce 3e film de Nolan après ses deux petites claques initiales, force est de reconnaître qu'il m'est resté un souvenir fort de ces atmosphères suspendues traduisant l'état de fatigue extrême du personnage de Pacino, dans un de ses derniers très grands rôles à ce jour, et que la suite de la filmo de Nolan, que je suis depuis les débuts (merci les vidéoclubs) n'a fait que démontrer que toutes les clés étaient là, dans ce remake très personnel d'un chouette thriller scandinave, ces obsessions récurrentes pour des personnages ambigus et profondément hitchcockiens qui refoulent leur propre culpabilité en la transférant sur une tierce personne réelle ou non et auxquels une temporalité impitoyablement détraquée (ici le jour interminable de l'Alaska) ne permet ni oubli ni rédemption. Peut-être les thèmes centraux de son "Batman Begins" et d'"Instellar" respectivement mais surtout d'"Inception", parfaite synthèse des deux, et qui constituaient déjà de façon plus sous-jacente la substantifique moelle des géniaux "Following" et "Memento" dont je suis toujours aussi fan (aujourd'hui bien sûr c'est facile voire parfois de bon ton de taper sur Nolan-maître-du-blockbuster-inutilement-compliqué, au point d'en oublier qu'il reste un véritable auteur avec un univers qui lui est propre). Sans doute l'un des rares réalisateurs dont j'ai vu toute la filmo et qui ne m'ait jamais déçu ! Même si Le Prestige reste un bon cran en-dessous des autres... |
| | | Toriyazaki Japan expo
Nombre de messages : 2807 Date d'inscription : 09/02/2015 Humeur : Olympienne.
| Sujet: Re: 400 films préférés (par Rabbit) Mar 19 Oct 2021 - 16:31 | |
| - bro' a écrit:
- Gengis a écrit:
- bro' a écrit:
- Gengis a écrit:
- bro' a écrit:
- Saigneur des porcheries a écrit:
- bro' a écrit:
- Gengis a écrit:
- Otto Bahnkaltenschnitzel a écrit:
- Superbe initiative.
Merci rabbit ! Oui, et là, je me rends compte, entre autre, que je suis une bille en ciné. Et en musique. Et en série. ah merde, tu m'as devancé bro' mais je peux rajouter : et en littérature ? Tu peux. Et en sport. En musique je reconnais avoir des manques : j'ai jamais écouté d'album de l'Impératrice (Ni des Têtes raides). C'est pas assez bien pour toi, trop mainstream, pas assez sincère, c'est ça !!!?? Comment pourrais-je en parler ? je n'ai jamais écouté ! Je mettrai un titre sur la prochaine compile Pareil ! |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: 400 films préférés (par Rabbit) Mar 19 Oct 2021 - 19:31 | |
| - Toriyazaki a écrit:
- RabbitIYH a écrit:
379. Insomnia - Christopher NOLAN, 2002
Si j'attendais davantage à l'époque de ce 3e film de Nolan après ses deux petites claques initiales, force est de reconnaître qu'il m'est resté un souvenir fort de ces atmosphères suspendues traduisant l'état de fatigue extrême du personnage de Pacino, dans un de ses derniers très grands rôles à ce jour, et que la suite de la filmo de Nolan, que je suis depuis les débuts (merci les vidéoclubs) n'a fait que démontrer que toutes les clés étaient là, dans ce remake très personnel d'un chouette thriller scandinave, ces obsessions récurrentes pour des personnages ambigus et profondément hitchcockiens qui refoulent leur propre culpabilité en la transférant sur une tierce personne réelle ou non et auxquels une temporalité impitoyablement détraquée (ici le jour interminable de l'Alaska) ne permet ni oubli ni rédemption. Peut-être les thèmes centraux de son "Batman Begins" et d'"Instellar" respectivement mais surtout d'"Inception", parfaite synthèse des deux, et qui constituaient déjà de façon plus sous-jacente la substantifique moelle des géniaux "Following" et "Memento" dont je suis toujours aussi fan (aujourd'hui bien sûr c'est facile voire parfois de bon ton de taper sur Nolan-maître-du-blockbuster-inutilement-compliqué, au point d'en oublier qu'il reste un véritable auteur avec un univers qui lui est propre). Sans doute l'un des rares réalisateurs dont j'ai vu toute la filmo et qui ne m'ait jamais déçu ! Même si Le Prestige reste un bon cran en-dessous des autres... pas loin, je mets Dunkirk encore derrière mais sinon Le prestige effectivement un cran en-dessous des autres (alors que c'est souvent le préféré des détracteurs de Nolan), tous fameux (il y en aura 5 de plus dans le classement et Batman Begins n'était pas loin). |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: 400 films préférés (par Rabbit) Mar 19 Oct 2021 - 19:33 | |
| 378. Baisers volés - François TRUFFAUT, 1968 Truffaut "léger" (mais faussement insouciant) contrairement au précédent dans cette liste (les deux d'ailleurs faisant référence à Balzac), troisième apparition, sur cinq, d'Antoine Doinel, l'enfant des "400 coups", toujours incarné par Jean-Pierre Léaud en alter-ego du cinéaste lui-même, "Baisers volés" explore avec un mélange d'humour et de mélancolie les premiers balbutiements d'une relation et la maturité sociale et amoureuse de son personnage quelque peu inadapté et en décalage avec son époque, une éducation sentimentale charmante et hors du temps qui laisse planer l'incertitude du couple et l'impermanence de l'amour et de la passion. (j'aime bien ce photogramme où l'on voit Doinel, alors gardien de nuit, lire le roman "La sirène du Mississipi" que Truffaut adaptera l'année suivante avec Deneuve et Bebel - un très beau film également et rétrospectivement le clin d'oeil ajoute au sentiment autobiographique) |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: 400 films préférés (par Rabbit) Mer 20 Oct 2021 - 10:06 | |
| 377. Buffalo '66 - Vincent GALLO, 1997 Déjà toute l'ambivalence de Vincent Gallo dans ce premier film poignant malgré ses maladresses ou peut-être aussi grâce à elles, egotrip d'une infinie sensibilité, oeuvre d'un metteur en scène tortionnaire désormais réputé misogyne voire homophobe pour ses saillies d'un humour douteux dans la presse et témoignant pourtant d'une empathie absolue pour les misfits en manque d'amour quels qu'ils soient et les névrosés de l'Amérique profonde, qui devient bouleversante à mesure que se développe la relation atypique mais sincère de ce couple formé dans la violence (Gallo donc, et une Christina Ricci autant touchante que sexy). |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: 400 films préférés (par Rabbit) Mer 20 Oct 2021 - 15:57 | |
| 376. Irma La Douce - Billy WILDER, 1963 Un policier naïf tombé amoureux d'une prostituée au grand coeur perd son boulot et se fait passer pour un riche client âgé pour l'entretenir à la condition qu'elle n'en voie pas d'autre que lui, bossant 36h par jour comme un forçat pour assurer. Un autre Wilder souvent considéré comme mineur, et qui malgré le kitsch du Paris vu des US et ses quelques longueurs allie pourtant splendeur visuelle et charme de la modestie, légèreté de la farce, efficacité burlesque et mélancolie plus sous-jacente qu'à l'accoutumée mais bien présente dans cet univers où personne n'est à la place où il devrait être. Désarmant - le couple Jack Lemmon/Shirley MacLaine du chef-d'oeuvre "La garçonnière" y étant évidemment pour beaucoup, apportant aux personnages l'humanité et l'innocence qui transforment la débonnaire duplicité du vaudeville en irrésistible - et parfois irrévérencieux - pas-de-deux romantique. |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: 400 films préférés (par Rabbit) Jeu 21 Oct 2021 - 11:32 | |
| 375. Route Irish - Ken LOACH, 2010 Bizarrement le seul Ken Loach de ma liste, mal-aimé de la critique chez nous, est un Loach atypique - politique certes, contestataire assurément mais moins ancré dans la société britannique et sa misère. Pour autant, l'équilibre entre tension du thriller, réalisme de l'enquête et noirceur désespérée des trajectoires humaines donne au film une puissance assez incroyable (formellement c'est aussi l'un de ses plus réussis, pour moi), et en s'attaquant à la privatisation des conflits par le gouvernement américain via la sous-traitance de la guerre en Irak confiée à des compagnies paramilitaires étrangères, c'est finalement une allégorie des travers déshumanisés de la mondialisation que livre ici l'auteur de "Kes" et "Moi, Daniel Blake". |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: 400 films préférés (par Rabbit) Jeu 21 Oct 2021 - 17:27 | |
| 374. Dressed to Kill (Pulsions) - Brian DE PALMA, 1980 Le film serait probablement plus haut si De Palma n'avait pas une filmo aussi dense en chefs-d'oeuvre. Moins ambitieux que la plupart des sommets qui l'encadrent (de 1973 à 1984, on est constamment dans le génie chez l'Américain, n'en déplaise à ses détracteurs), le film se termine un peu rapidement à mon goût, d'autant que son "installation", par ailleurs brillante, y tient une place prépondérante. Pour autant on reste évidemment dans le haut du panier des thrillers baroques (le film est presque un giallo et nourrit pas mal de correspondances avec les premiers Dario Argento), chaque scène ou presque est un morceau de bravoure opératique fabuleusement mis en scène, avec cette intelligence manipulatrice qui loin d'être roublarde fait souvent écho chez De Palma au pouvoir de manipulation des images (cf. la scène en split screen), et les rapports mère/fils du film (avec le personnage de Nancy Allen en mère de remplacement - mère fantasmée ?) font sûrement partie des incarnations les plus autobiographiques de son cinéma tout entier (j'aurai l'occasion de revenir à plusieurs reprises sur cet aspect-là). |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: 400 films préférés (par Rabbit) Ven 22 Oct 2021 - 10:13 | |
| 373. Tristana - Luis BUÑUEL, 1970 J'ai un faible pour les Buñuel "français" de fin de carrière, ses collaborations avec Jean-Claude Carrière au scénario en particulier (ce qui n'est pas le cas ici). A défaut d'être mon préféré donc (le grand Luis a encore pas moins de 6 films à venir dans ce classement), "Tristana" est le plus sombre, cruel, amoral... mystérieux peut-être ? On y retrouve évidemment pas mal d'obsessions buñueliennes : hypocrisie bourgeoise, innocence pervertie, fétichisme malsain, ironie du sort... mais sans véritable humour ou alors très, très noir et tragique, dans la froideur austère et morbide du crépuscule artistique (enfin, "crépuscule", c'est vite dit, Buñuel réalisera encore 3 chefs-d'oeuvre en 7 ans, parmi ses plus ludiques et irrévérencieux, cf. plus loin). |
| | | Toriyazaki Japan expo
Nombre de messages : 2807 Date d'inscription : 09/02/2015 Humeur : Olympienne.
| Sujet: Re: 400 films préférés (par Rabbit) Ven 22 Oct 2021 - 10:17 | |
| - RabbitIYH a écrit:
375. Route Irish - Ken LOACH, 2010
Bizarrement le seul Ken Loach de ma liste, mal-aimé de la critique chez nous, est un Loach atypique - politique certes, contestataire assurément mais moins ancré dans la société britannique et sa misère. Pour autant, l'équilibre entre tension du thriller, réalisme de l'enquête et noirceur désespérée des trajectoires humaines donne au film une puissance assez incroyable (formellement c'est aussi l'un de ses plus réussis, pour moi), et en s'attaquant à la privatisation des conflits par le gouvernement américain via la sous-traitance de la guerre en Irak confiée à des compagnies paramilitaires étrangères, c'est finalement une allégorie des travers déshumanisés de la mondialisation que livre ici l'auteur de "Kes" et "Moi, Daniel Blake". C'est vrai et étrange ; il fait également partie pour moi des très bons crus de Ken Loach même si je lui préfère La Part Des Anges. |
| | | Toriyazaki Japan expo
Nombre de messages : 2807 Date d'inscription : 09/02/2015 Humeur : Olympienne.
| Sujet: Re: 400 films préférés (par Rabbit) Ven 22 Oct 2021 - 10:18 | |
| - RabbitIYH a écrit:
374. Dressed to Kill (Pulsions) - Brian DE PALMA, 1980
Le film serait probablement plus haut si De Palma n'avait pas une filmo aussi dense en chefs-d'oeuvre. Moins ambitieux que la plupart des sommets qui l'encadrent (de 1973 à 1984, on est constamment dans le génie chez l'Américain, n'en déplaise à ses détracteurs), le film se termine un peu rapidement à mon goût, d'autant que son "installation", par ailleurs brillante, y tient une place prépondérante. Pour autant on reste évidemment dans le haut du panier des thrillers baroques (le film est presque un giallo et nourrit pas mal de correspondances avec les premiers Dario Argento), chaque scène ou presque est un morceau de bravoure opératique fabuleusement mis en scène, avec cette intelligence manipulatrice qui loin d'être roublarde fait souvent écho chez De Palma au pouvoir de manipulation des images (cf. la scène en split screen), et les rapports mère/fils du film (avec le personnage de Nancy Allen en mère de remplacement - mère fantasmée ?) font sûrement partie des incarnations les plus autobiographiques de son cinéma tout entier (j'aurai l'occasion de revenir à plusieurs reprises sur cet aspect-là). Toujours pas vu... C'est un peu honteux quand même ! |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: 400 films préférés (par Rabbit) Ven 22 Oct 2021 - 10:55 | |
| - Toriyazaki a écrit:
Toujours pas vu... C'est un peu honteux quand même ! Si tu aimes De Palma et en particulier la lignée Obsession / Blow Out / Body Double, tu devrais pas être déçu ! |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: 400 films préférés (par Rabbit) Ven 22 Oct 2021 - 17:38 | |
| 372. Year of the Dragon (L'année du dragon) - Michael CIMINO, 1985 L'ultime grand film de Cimino, malheureusement desservi par un happy end imposé par les producteurs, en décalage avec le caractère tragique propre à son cinéma, qui suite à l'échec de sa fresque de 4H "La porte du Paradis" a définitivement perdu non seulement les moyens financiers indispensables à l'ampleur de ses films mais aussi la liberté créatrice dont il avait bénéficié jusqu'alors. "L'année du dragon" brille néanmoins par son ambition, sa densité et surtout pour le portrait malade, allégorie de l'Amérique toute entière, de l'un des personnages les plus magnifiques et ambivalents de l'histoire du cinéma US, lequel doit certainement autant à Cimino qu'à son co-scénariste Oliver Stone : le capitaine Stanley White dit Stan (incarné par l'halluciné Mickey Rourke), flic violent et hypersensible, forcené et désespéré, égoïste et empathique, hanté par la guerre du Vietnam et luttant pour le système, amoureux de sa femme et inattentif à ses problèmes, raciste bien que descendant d'immigrés polonais et trompant sa solitude auprès d'une journaliste d'origine asiatique qui symbolisera sa rédemption. Et puis le film est une pierre angulaire pour le cinéma de HK, ne serait-ce que cette scène de fusillade dans le restaurant qui a inspiré autant que celle de "Scarface" l'esthétique des films de John Woo ou de Ringo Lam à la fin des années 80, pour John Woo ça va même plus loin, on ressent énormément l'influence de Cimino sur un film tel qu'"Une balle dans la tête", et par juste retour des choses ce sont ensuite ces mêmes cinéastes (avec également Tsui Hark) qui réinsuffleront de l'audace filmique et de la vitalité dans un cinéma d'action ricain moribond. |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: 400 films préférés (par Rabbit) Sam 23 Oct 2021 - 9:57 | |
| 371. Light Sleeper - Paul SCHRADER, 1992 Il y a quelque chose de Ferrara dans cette esthétique new-yorkaise du début des 90s (la gueule de Dafoe aidant, forcément), ou du Scorsese dont Schrader a signé quelques-uns des plus beaux scénarios rédempteurs et insomniaques ("Taxi Driver", "A tombeau ouvert"). Étonnamment mésestimée, cette histoire de dealer des quartiers branchés en quête de changement et ses retrouvailles avec son ex fiancée est pour moi assez parfaite, entre tranche de vie désespérée, polar erratique et catharsis dans la violence. Le film idéal également pour réaliser que les personnages de Scorsese et Schrader, même séparément, se ressemblent étrangement, solitaires détachés du milieu gangrené dans lequel ils évoluent et fantasmant d'autres aspirations, mais constamment ramenés à leur condition. |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: 400 films préférés (par Rabbit) Dim 24 Oct 2021 - 20:48 | |
| 370. Shock Corridor - Samuel FULLER, 1963 A la croisée du thriller de série B, du pulp et du film expérimental et psychanalytique, "Shock Corridor", histoire d'un journaliste volontairement interné pour enquêter sur un cold case, est un superbe OVNI qui condense tout Fuller, son obsession du trauma, de la part d'ombre et de fragilité de l'esprit humain, de la violence cathartique, son attachement aux personnages marginalisés et sa haine de l'oppression. Rares sont les films à avoir su traduire visuellement avec autant d'impact une descente vers la folie, et l'on y retrouve le Fuller journaliste criminel autant que celui qui, prenant part à la libération d'un camp de concentration durant sa mobilisation, en ressortit marqué à jamais. |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: 400 films préférés (par Rabbit) Lun 25 Oct 2021 - 11:32 | |
| 369. The Brown Bunny - Vincent GALLO, 2003 Re- Gallo avec un film encore plus égotiste mais qui m'a fait chialer au ciné comme rarement, un château de cartes de déni et de refoulement qui s'écroule d'un coup d'un seul pour laisser éclater les remords, la frustration, la culpabilité et l'amour bafoué, avec tant de sincérité et de fragilité que l'on en oublie une exposition très longue et neurasthénique (mais somme toute nécessaire à l'effet) pour toucher au coeur de ce que le cinéma a de plus cathartique et impudique. |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: 400 films préférés (par Rabbit) Lun 25 Oct 2021 - 21:50 | |
| 368. A Letter to Three Wives (Chaînes conjugales) - Joseph L. MANKIEWICZ, 1949 Avec ses enjeux irrévérencieux pour l'époque (trois amies parties en excursion reçoivent une lettre d'une de leur connaissances mutuelles qui leur annonce être partie avec l'un de leurs maris, les laissant mariner dans les doutes et les soupçons qu'induisent souvenirs et réinterprétations de moments passés), sa construction brillante aux multiples points de vue sous forme de flashbacks en quête de vérité humaine (qui deviendront l'une des constantes de Mankiewicz) et sa voix off qui n'a pas manqué d'inspirer celle de la narratrice d'outre-tombe de "Desperate Housewives", "A Letter to Three Wives" fait basculer la comédie (de moeurs ? romantique ? dramatique ? existentielle ? le film, assez inclassable finalement, est un peu tout ça et plus encore) dans l'ère moderne. Pas étonnant que Lubitsch ait été envisagé pour le réaliser avant que son décès laisse Mankiewicz seul prétendant, pour le meilleur. |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: 400 films préférés (par Rabbit) Mar 26 Oct 2021 - 13:11 | |
| 367. Tirez sur le pianiste - François TRUFFAUT, 1960 Film sur la complexité que Truffaut percevait des relations hommes/femmes et sur l'ambivalence de la personnalité et des sentiments déguisé en film de gangsters truculent, "Tirez sur le pianiste" n'est pas pour autant un film mineur dans la carrière de l'auteur des "400 coups", bien qu'on le considère souvent comme tel. Sous ses airs de pastiche et les codes de la série B mâtinée d'influences hitchcockiennes et de références au film noir américain ou à la mythologie d'Hollywood, Charles Aznavour y campe un autoportrait du cinéaste qui ne sait pas se vendre sincèrement, en art comme en amour, et se cache derrière les apparences du film de genre, ici la chanson de piano bar pour un pianiste classique introverti et hanté par son passé. Par ailleurs, le film est d'une grande liberté narrative et stylistique, qui influencera avec plus de consistance qu'un "A bout de souffle" à mon avis les Scorsese, Ferrara et autre Tarantino. |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: 400 films préférés (par Rabbit) Mer 27 Oct 2021 - 11:18 | |
| 366. Intolerable Cruelty (Intolérable cruauté) - Joel & Ethan COEN, 2003 Du film d'auteur allégorique et méditatif ("Barton Fink", "A Serious Man") au thriller tendu ("No Country For Old Men"), du film noir ("Sang pour sang") au western ("True Grit") en passant par la comédie parodique et branleuse ("Arizona Junior", "The Big Lebowski"), du plus cynique ("Ladykillers") au plus candide ("O Brother"), les Coen auront fait passer leur observation de l'angoisse existentielle par tous les genres cinématographiques et toutes les humeurs. Personnellement, et souvent en décalage avec les cinéphiles qui célèbrent surtout "Barton Fink", "Fargo" ou récemment un "Inside Llewyn Davis" dont l'errance un peu vaine m'a laissé une impression mitigée, j'ai un faible (entre autres, évidemment) pour certains de leurs films les plus ouvertement légers ("Burn After Reading" n'est pas passé loin de la liste), surtout lorsque cette apparence de légèreté cache des personnages rongés par une conscience mélancolique voire désespérée de ce vide qui les étreint, et qui parfois les rapprochera par-delà leur totale absence de compréhension ou d'empathie pour le reste du monde. C'est le cas dans cette variation sur la "comédie du remariage" emmenée par deux cyniques absolus de l'union maritale, l'avocat en divorces George Clooney et la croqueuse de diamants Catherine Zeta-Jones, comédie burlesque, charmante et ciselée mais surtout regard plus empathique qu'il n'y paraît sur ceux dont la superficialité se heurte à une profonde solitude et à une prise conscience de la vanité de leurs valeurs, sans parvenir tout à fait à mettre le doigt sur ce qui pourrait combler leur manque. |
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