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 400 films préférés (par Rabbit)

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MessageSujet: Re: 400 films préférés (par Rabbit)   400 films préférés (par Rabbit) - Page 14 EmptyJeu 24 Fév 2022 - 13:53

RabbitIYH a écrit:
400 films préférés (par Rabbit) - Page 14 235_ch10

235. Children of Men (Les fils de l'homme) - Alfonso CUARÓN, 2006

Cuarón avant la chute (tant du côté du spectaculaire désincarné avec "Gravity" que de l'ersatz formolé de film d'auteur européen avec le tout aussi raté "Roma"  Razz je vais pas me faire que des amis mais j'assume), aux manettes du film d'anticipation le plus viscéral jamais filmé, histoire d’extinction des naissances post-pandémie sur fond d'effondrement social dans une Angleterre repliée sur elle-même (visionnaire ?), une épopée dystopique immersive et crépusculaire qui met les nerfs et les émotions à rude épreuve avec ses plans-séquences intenses et chaotiques, tel que celui qui suit ce photogramme et qu'on peut difficilement oublier, une atmosphère pesante et des personnages habités, celui de Clive Owen en tête. Un modèle de storytelling et de mise en scène, sorte de revers cru et névrosé du grand spectacle hollywoodien moderne dont l'esthétique caméra embarquée et l'ambiance de fin de monde ont déjà fait date, d'Iñárritu ("Le revenant") à Denis Villeneuve ("Sicario").

quel film !
j'ai le souvenir de 2 plans séquences d'anthologie, et d'une scène ou des gouttes de sangs tombent sur la caméra et donne un effet vraiment saisissant (je crois d'ailleurs que ce n'était pas prévu mais que ca a été conservé au montage)
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MessageSujet: Re: 400 films préférés (par Rabbit)   400 films préférés (par Rabbit) - Page 14 EmptyJeu 24 Fév 2022 - 13:54

RabbitIYH a écrit:
400 films préférés (par Rabbit) - Page 14 233_mo10

233. Monty Python's the Meaning of Life (Le sens de la vie) - Terry JONES & Terry GILLIAM, 1983

Mon Monty Python préféré et de loin, pour la portée d'ensemble, la cohérence visuelle et l'inventivité individuelle de ses sketches tournant en dérision le non-sens de l'existence à toutes ses étapes plutôt que le questionnement métaphysique auquel on aurait pu s'attendre, prétexte plus qu'autre chose à une avalanche de situations absurdes et hilarantes, de chansons décalées et de piraterie filmique : car "Le sens de la vie" c'est aussi et surtout la véritable naissance à l'écran de Terry Gilliam et de son univers à mi-chemin de la fantaisie surréaliste et de la dystopie glauque, via le court-métrage "The Crimson Permanent Assurance" (qui un peu plus tard "attaque le film", ahaha), histoire d'échappatoire à une société bureaucratique et oppressive préfigurant les chefs-d'oeuvre à venir, en particulier "Brazil" qui sortira deux ans plus tard.

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MessageSujet: Re: 400 films préférés (par Rabbit)   400 films préférés (par Rabbit) - Page 14 EmptyJeu 24 Fév 2022 - 15:49

guil a écrit:
RabbitIYH a écrit:
400 films préférés (par Rabbit) - Page 14 235_ch10

235. Children of Men (Les fils de l'homme) - Alfonso CUARÓN, 2006

Cuarón avant la chute (tant du côté du spectaculaire désincarné avec "Gravity" que de l'ersatz formolé de film d'auteur européen avec le tout aussi raté "Roma"  Razz je vais pas me faire que des amis mais j'assume), aux manettes du film d'anticipation le plus viscéral jamais filmé, histoire d’extinction des naissances post-pandémie sur fond d'effondrement social dans une Angleterre repliée sur elle-même (visionnaire ?), une épopée dystopique immersive et crépusculaire qui met les nerfs et les émotions à rude épreuve avec ses plans-séquences intenses et chaotiques, tel que celui qui suit ce photogramme et qu'on peut difficilement oublier, une atmosphère pesante et des personnages habités, celui de Clive Owen en tête. Un modèle de storytelling et de mise en scène, sorte de revers cru et névrosé du grand spectacle hollywoodien moderne dont l'esthétique caméra embarquée et l'ambiance de fin de monde ont déjà fait date, d'Iñárritu ("Le revenant") à Denis Villeneuve ("Sicario").

quel film !
j'ai le souvenir de 2 plans séquences d'anthologie, et d'une scène ou des gouttes de sangs tombent sur la caméra et donne un effet vraiment saisissant (je crois d'ailleurs que ce n'était pas prévu mais que ca a été conservé au montage)

Clairement ça se regarde en apnée, le souffle coupé...
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MessageSujet: Re: 400 films préférés (par Rabbit)   400 films préférés (par Rabbit) - Page 14 EmptyVen 25 Fév 2022 - 10:38

400 films préférés (par Rabbit) - Page 14 232_th10

232. The Incredibles (Les indestructibles) - Brad BIRD, 2004

J'avais déjà une énorme tendresse pour Brad Bird suite à son premier long-métrage d'animation, "Le géant de fer", où s'affirmaient pleinement son intérêt pour les subtilités des relations parents-enfants (il fut l'un des réal récurrents des "Simpsons" et de "Family Dog") et les difficultés d'insertion sociale des gens "différents", un goût pour la science-fiction, l'espionnage et les comics des années 50 (cf. quelques années plus tard le beau "Tomorrowland"), un sens de l'humour tendre et décalé, une profonde dimension émotionnelle jamais forcée et cette maîtrise assez inouïe de la mise en scène et de sa portée signifiante. Avec "Les indestructibles" (et sa suite aussi brillante que mésestimée), film très personnel sur le couple, la peur de vieillir, de devenir inutile, de ne plus avoir de rôle à jouer, de place dans le monde, il propulse le cinéma d'animation américain tout droit dans l'âge adulte, et vers des sommets stylistiques qu'on ne l'imaginait pas encore capable d'approcher, avant l'avènement de son compère de Pixar, Pete Docter ("Là-haut", "Vice-versa", "Soul"...), sur fond d'univers à la James Bond meets Superman (un fantasme qu'il saura par la suite transposer au cinéma "live" avec l'un des volets les plus spectaculaires et jouissifs de "Mission: Impossible"), transcendé par la tension dramatique du soundtrack à la John Barry d'un Michael Giacchino à son meilleur. De revisionnage en revisionnage, je reste complètement bluffé par exemple par l'intelligence absolue de ce travelling compensé à 1h01, le doute, l'inquiétude intimes qu'il symbolise chez Helen/Elastigirl (mis en rapport avec ce qui joue parallèlement du côté de son mari en train d'ouvrir la boîte de pandore), et qu'il fait ressentir au spectateur, l'un des plus grands moments de pur cinéma des années 2010 et probablement la plus belle et pertinente utilisation de cet effet depuis Hitchcock, effet qu'il a fallu recréer puisque la caméra n'existe pas, à l'époque c'était assez vertigineux (et ça l'est toujours même si l'effet est couramment repris depuis par le cinéma d'animation américain, de façon aussi lourde que superflue évidemment). Un très grand cinéaste donc, et la suite l'a prouvé, à commencer par "Ratatouille" resté aux portes de ce classement.
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MessageSujet: Re: 400 films préférés (par Rabbit)   400 films préférés (par Rabbit) - Page 14 EmptyVen 25 Fév 2022 - 10:39

400 films préférés (par Rabbit) - Page 14 231_bo10

231. Boarding Gate - Olivier ASSAYAS, 2007

Tièdement accueilli par la critique à sa sortie, encore plus par les spectateurs, "Boarding Gate", d'abord quasi huis-clos habité par son couple toxique et passionnel avant de s'ouvrir au monde dans une intrigante échappée internationale, est pourtant le plus beau film d'Assayas, thriller à la Ferrara filmé au plus près des corps et des esprits de ses personnages principaux, plus fragiles qu'il n'y paraît comme toujours chez le cinéaste, avec une intensité égale à celle du jeu des acteurs, Asia Argento (en ex call girl) et Michael Madsen (son ancien amant) en tête (mais aussi Kim Gordon de feu Sonic Youth dans un second rôle particulièrement jouissif... je n'en dis pas plus). Un univers froid et perverti mais trop humain sous le verni urbain désincarné, dans la continuité de "Demonlover" en somme mais mené par un scénario bien plus "ligne claire", presque hitchcockien finalement, qui passionne par ce qu'il sait dissimuler et que la mise en scène essaie parallèlement de capter, à savoir la vérité de ses personnages. Une vérité qu'eux-mêmes semblent chercher et qui nous échappe jusqu'à la fin... ou presque.
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MessageSujet: Re: 400 films préférés (par Rabbit)   400 films préférés (par Rabbit) - Page 14 EmptySam 26 Fév 2022 - 16:47

400 films préférés (par Rabbit) - Page 14 230_a_10

230. A Tree Grows in Brooklyn (Le lys de Brooklyn) - Elia KAZAN, 1945

Premier long-métrage de Kazan, qui venait alors du théâtre, et déjà un petit chef-d’œuvre sur ce qu'il savait dépeindre comme personne, les vies d'une communauté issue de l'immigration, leur combat quotidien pour une petite part du rêve américain, et les faiblesses humaines, en particulier masculines, qui freinent cet élan. Avec l'humilité et le naturel d'une chronique de quartier aux accents de mélodrame, et le charme visuel un peu hors du temps d'un voisinage filmé en studio, le futur auteur d'"America, America" dresse dans "Le lys de Brooklyn" le portrait d'une famille modeste au début du XXe siècle, sans excès romanesques et avec une profonde empathie, qu'il s'agisse du père, doux rêveur alcoolique à l'insouciance communicative, de la mère, dont la volonté de fer, le labeur et le sens des responsabilités permet à la famille de joindre les deux bouts, ou de leur fille adolescente, influencée par les aspirations et les joies éphémères du premier autant que par le pragmatisme et le sérieux de la seconde.
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MessageSujet: Re: 400 films préférés (par Rabbit)   400 films préférés (par Rabbit) - Page 14 EmptySam 26 Fév 2022 - 16:48

400 films préférés (par Rabbit) - Page 14 229_th10

229. The Ice Storm (Ice Storm) - Ang LEE, 1997

On enchaîne avec une autre chronique familiale, signée Ang Lee cette fois, plus introspective et comme souvent avec le cinéaste d'origine taïwanaise, centrée sur une famille dysfonctionnelle (ici, il y en a même deux !), en mal de communication, où se dessine un véritable fossé culturel insurmontable entre parents et enfants, sur fond de libération sexuelle (le film se déroule au début des années 70), de crise de la quarantaine et d'adolescence compliquée. La présence de Kevin Kline, le concept de film choral et la métaphore de la tempête de glace du titre aidant, on sent l'influence d'un "Grand Canyon" ou d'un "Short Cuts", mais c'est la personnalité déjà bien affirmée d'Ang Lee qui fait de ce grand film méconnu un chef-d'oeuvre à part entière (pour moi du moins, gros fan I love you ), via la subtile étrangeté de son atmosphère prise dans la glace, symbolisant le mal-être de ces adolescents trop lucides et désabusés face aux errements et aux maladresses de leurs parents, et surtout un film on ne peut plus personnel, en particulier dans les rapports aux pères, celui de Tobey Maguire avec Kevin Kline en particulier. Est-il utile de préciser de Joan Allen, Sigourney Weaver et Christina Ricci sont parfaites ? (le film révéla également Elijah Wood, futur Frodon de quoi vous savez)
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MessageSujet: Re: 400 films préférés (par Rabbit)   400 films préférés (par Rabbit) - Page 14 EmptyDim 27 Fév 2022 - 11:44

400 films préférés (par Rabbit) - Page 14 228_th10

228. The Panic in Needle Park (Panique à Needle Park) - Jerry SCHATZBERG, 1971

Je connais assez peu Schatzberg, à l'exception de celui-ci et du très beau "L'épouvantail" qui s'en suivit avec Hackman et le même Pacino, de jolis faux-airs de "Macadam Cowboy" et une Palme d'Or à la clé. "Panique à Needle Park" toutefois est plus radical dans cette vision des bas-fonds de la société et des laissés pour compte, prenant à rebrousse-poil la fascination de l'époque pour les hippies et leurs expériences avec les drogues douces, pour s'attacher à un groupe d'héroïnomanes et en particulier à la descente aux enfers du couple Pacino/Kitty Winn dans un New York hyper réaliste sans pathos ni musique, sur fond de sevrages forcés pour cause de pénurie, d'overdoses, de prostitution par nécessité, etc... sans jamais tomber non plus dans le misérabilisme grâce au prisme de cette relation certes toxique et tragique (qui fait écho dans un tout autre style à celle de l'indépassable "Jour du vin et des roses" de Blake Edwards) mais quelque part lumineuse et vectrice d'espoir.
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MessageSujet: Re: 400 films préférés (par Rabbit)   400 films préférés (par Rabbit) - Page 14 EmptyDim 27 Fév 2022 - 11:45

400 films préférés (par Rabbit) - Page 14 227_ol10

227. Old Boy - PARK Chan-wook, 2003

Étrangement primé à Cannes à l'époque (une anomalie, que l'on doit à Tarantino, mais qui avait quand même plutôt fait plaisir au fan de "Sympathy for Mr Vengeance" que j'étais, premier film majeur du Coréen déjà excessif et néanmoins poignant), et tout aussi étrangement détesté par un certain nombre de cinéphiles et d'amateurs de cinéma de genre qui semblent y voir un ersatz coréen des films de QT justement, "Old Boy", profondément incarné et premier degré, jamais vraiment "fun" ou gratuitement ironique, stylisé sans être pour autant un film "pop", en est pourtant l'exact opposé. À l'inverse de bien des polars coréens se complaisant dans le gore racoleur et la violence arbitraire (cf. "J'ai rencontré le Diable", je me répète mais beurk, vraiment), le long métrage montre effet ouvertement cette violence comme quelque chose de malsain, repoussant, nauséeux (cf. l'interminable scène du massacre au marteau dans le couloir), presque à la Peckinpah, et à l'image du cinéma de Park en général ("Lady Vengeance" l'explicitera deux ans plus tard) relève moins du récit de vengeance que d'une histoire beaucoup plus ambiguë de jalousie pathologique pour une insouciance qu'on a soi-même perdue, d'expiation forcée et de culpabilité déplacée : la vengeance permet non seulement au personnage de blâmer quelqu'un d'autre, également coupable à ses yeux (et aux nôtres à un certain degré), pour ses propres exactions, mais aussi de le transformer en monstre, en l'égal de ce qu'il se sent lui-même être devenu (c'est parfois plus explicite, comme dans "Thirst" ou même dans l'excellent "Stoker", seul film américain du bonhomme), de lui faire ressentir sa souffrance intimement (quelque chose qui a probablement à voir avec l'incommunicabilité dans les sociétés asiatiques), de l'abaisser à son degré d'inhumanité sans jamais que cela n'apaise pour autant une culpabilité et un trauma inextinguibles. On est clairement dans la tragédie existentielle, bien loin de ces scènes "iconiques" qu'on en retient parfois et qui pourtant ne font absolument pas le film, et en dépit de quelques effets appuyés, le parcours doublement traumatique d'Oh Dae-su et son enquête au fil des récollections d'une mémoire occultée m'avaient bouleversé et hanté longtemps (tout comme son thème musical "Farewell, My Lovely"), pour ses contrastes notamment entre la colère sourde de Choi Min-sik et le spleen insondable de Yu Ji-tae, "antagoniste" d'anthologie.
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MessageSujet: Re: 400 films préférés (par Rabbit)   400 films préférés (par Rabbit) - Page 14 EmptyDim 27 Fév 2022 - 15:26

old boy est sur ma liste à voir depuis bien longtemps justement.

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MessageSujet: Re: 400 films préférés (par Rabbit)   400 films préférés (par Rabbit) - Page 14 EmptyDim 27 Fév 2022 - 16:20

Attention faut être d'humeur, t'est plombé pour la semaine après... pale
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MessageSujet: Re: 400 films préférés (par Rabbit)   400 films préférés (par Rabbit) - Page 14 EmptyLun 28 Fév 2022 - 12:19

400 films préférés (par Rabbit) - Page 14 226_la10

226. Lawrence of Arabia (Lawrence d'Arabie) - David LEAN, 1962

Je ne suis pas archi-fan de ce que j'ai vu d'autre de David Lean (sachant qu'il s'agit surtout de ses films "à grand spectacle") mais ce "Lawrence d'Arabie" est quand même un merveilleux film d'aventures. Cette force du personnage qui semble le dépasser et contraste avec sa fragilité une fois rentré en Angleterre, loin de ce contexte qui l'a transcendé et de cet alter-ego qu'il s'est forgé, au travers duquel il a vécu, presque, la vie d'un autre, la magnificence de la photographie, la musique de Maurice Jarre bien sûr, l'ampleur de cette mise en scène du Wadi Ram et de ses étendues à perte de vue, qui étire le temps à la mesure de cet espace dans quelques scènes qui préfigureraient presque les westerns de Leone (cf. la traversée du désert dans "Le bon, la brute et le truand"), l'ambiguité politique de Lawrence d'Arabie, manipulateur manipulé, héros par coup de pouce du destin aux certitudes terrassées par un tour de cette même fatalité, tragédie des mirages de l'histoire et de l'illusion d'avoir compté, d'une imposture aussi, peut-être, mais une imposture sincère. Et bien sûr, Peter O'Toole, qui incarne tout ça d'un regard bleu perçant.
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MessageSujet: Re: 400 films préférés (par Rabbit)   400 films préférés (par Rabbit) - Page 14 EmptyLun 28 Fév 2022 - 12:20

400 films préférés (par Rabbit) - Page 14 225_ki10

225. Kill Bill - Volume 1 - Quentin TARANTINO, 2003

Pour moi le meilleur Tarantino, le seul où il ose aller jusqu'au bout de son obsession pour les références et les emprunts aux meilleurs que lui et en particulier au cinéma de genre et à la culture pop (au point d'inclure une séquence animée à la Japonaise, d'anthologie d'ailleurs), où ce concept de film-collage, qui se reflète encore plus que d'habitude dans le soundtrack (de la reprise disco-gipsy de "Don't Let Me Be Misunderstood" à ce morceau où RZA rappe sur un thème entier du superbe soundtrack de "L'emmurée vivante" de Fulci), se double paradoxalement d'un film plus incarné, viscéral et premier degré que jamais, filmé au plus près de son actrice principale et de ses souffrances, une Mariée ("... était en noir") qui humanise et crédibilise même les scènes les plus décalées/grand-guignol/over-the-top (rayer les mentions inutiles) : à ce titre je reste bouleversé par cette scène du réveil d'Uma à la morgue, l'un des moments de cinéma les plus poignants des 00s. Autant dire que ça tranche assez radicalement avec les pastiches en carton-pâte qui suivront à partir d'"Inglorious Basterds"... (je ne peux plus voir QT en peinture, et c'est pire que jamais à mon avis avec "Once Upon a Time... in Hollywood", fantasme révisionniste à la nostalgie préfabriquée). Quant au "Volume 2", il reste excellent dans l'ensemble et brille par l'émotion de son final mais se perd déjà davantage dans l'exercice de style ironique et laisse la caméra prendre de la distance avec Uma, ça n'est plus tout à fait la même chose.
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MessageSujet: Re: 400 films préférés (par Rabbit)   400 films préférés (par Rabbit) - Page 14 EmptyLun 28 Fév 2022 - 17:31

moui, perso Kill Bill ne m'a pas emballé plus que ça. C'est justement le côté grand guignol qui ne m'a pas convaincu. Il reste toutefois supérieur à Inglorious Basterds qui est le Tarantinon que j'aime le moins je pense.
et les Huit Salopards ? convainquant tout de même non ?

Concernant Once Upon etc. même si je comprends ce que tu en dis, je ne te rejoins pas sur le côté révisionniste, le titre est explicite : once upon a time Wink tu n'es pas pris en traître

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MessageSujet: Re: 400 films préférés (par Rabbit)   400 films préférés (par Rabbit) - Page 14 EmptyLun 28 Fév 2022 - 19:42

Kill Bill c'est vraiment "hit or miss", je trouve que contrairement à pas mal de ses films cet aspect complètement excessif magnifie quelque part l'humanité de la Mariée et l'empathie qu'on a avec le personnage, un peu comme si Uma était livrée à elle-même dans un univers bis cauchemardesque... mais je comprends tout à fait qu'on n'adhère pas.

"Les huit salopards" c'est mon préféré de la période post-"Death Proof", il y a une vraie tension qui fonctionne et des acteurs que j'adore mais comme film excessif ça se pose là aussi (cf. le "concours de vomitos" Very Happy ) et pour le coup ça n'est pas toujours cohérent avec le sérieux de l'ensemble. "Once Upon a Time" a énormément de fans mais je le trouve très artificiel, rien ne m'émeut ou ne me fait d'effet là-dedans...
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MessageSujet: Re: 400 films préférés (par Rabbit)   400 films préférés (par Rabbit) - Page 14 EmptyMar 1 Mar 2022 - 13:10

400 films préférés (par Rabbit) - Page 14 224_un10

224. Kappa no Coo to natsu-yasumi (Un été avec Coo) - Keiichi HARA, 2007

Un écolier découvre une pierre magique qui donne naissance à un "kappa" et décide avec sa famille d'adopter cet esprit de l'eau, baptisé Coo. Toutefois, devant la rumeur qui enfle dans le quartier, Coo s'inquiète d'ennuyer la maisonnée et décide de partir à la recherche d'autres créatures de son espèce... Avant le très beau "Colorful", très cru aussi et davantage remarqué chez nous, Keiichi Hara s'adressait déjà aux adultes plutôt qu'aux enfants avec cette fable trop méconnue sur la cohabitation difficile entre l'homme et la nature, portant un regard d'une rare acuité sur la nature humaine et sur ses paradoxes, ou sur les premiers émois de l'adolescence durant ces étés où le temps semble suspendu. Une célébration de la vie pleine de tendresse pour ses personnages principaux et de générosité pour le spectateur mais qui ne cache pas pour autant sa cruauté parfois obscène et malheureusement très humaine via quelques scènes assez traumatisantes, et qui brille par cette capacité toute Ghibli-esque à faire surgir l'imaginaire du réel et vice-versa, et à mêler émotion et réflexion sans jamais tomber dans le pathos ou le message facile. Le film, adapté de deux romans japonais pour enfants des années 80 qui n'avaient jamais réellement connu le succès, fait également référence au mangaka Shigeru Mizuki, spécialiste des histoires de yokais et de kappas (les fans de "Kitaro le repoussant" reconnaîtront l'allusion morbide à partir de la révélation du show télé) mais se rapproche finalement davantage de l'univers de Takahata de par son goût pour la chronique du quotidien et de ses détails souvent humoristiques qu'Hara prend visiblement plaisir à observer à la loupe, et dont il finit par tirer une satire de moeurs tragiquement juste, laquelle trouve certainement sa source sur un mode plus léger dans l'irrévérencieuse série animée "Crayon Shin-chan", très populaire au Japon et qu'il dirigea pendant huit ans en plus d'en réaliser pas mal de long-métrages - voire dans la cultissime adaptation TV du manga "Doraemon", comédie déjà bien mordante sur le quotidien d'un ado japonais timoré et coincé et de son chat-robot envoyé du futur par ses descendants pour l'empêcher de finir en loser endetté, qu'il réalisa pendant 3 ans au milieu des années 80 (mouhaha j'adore ces deux séries  Laughing ).
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MessageSujet: Re: 400 films préférés (par Rabbit)   400 films préférés (par Rabbit) - Page 14 EmptyMar 1 Mar 2022 - 16:04

400 films préférés (par Rabbit) - Page 14 223_en10

223. Ensayo de un crìmen (La vie criminelle d'Archibald de la Cruz) - Luis BUÑUEL, 1955

L'un des films les plus jubilatoires de Buñuel, faux thriller et vraie satire d'entomologiste dont fait les frais une bourgeoisie hypocrite et névrosée, celle d'Archibald donc, enfant gâté devenu adulte inhibé dont la réminiscence d'une boîte à musique réactive la psychose refoulée, mais aussi celle de ses victimes, qui symbolisent toutes l'une des cibles privilégiées du Mexicain, de l’éducation à la religion. Tourné avec une sobriété qui tranche radicalement avec le surréalisme du sujet et cet enchaînement des situations préfigurant l'absurde de ses films du début des années 70, "La vie criminelle d'Archibald de la Cruz" est finalement la comédie qu'Hitchcock n'a jamais vraiment réussie (sorry, team "pas fan" de "Mais qui a tué Harry" et c'est un euphémisme), jusqu'au regard sur la sexualité d'ailleurs, de la métaphore de l'impuissance du personnage principal à celle de la femme qui le sortira de sa spirale "criminelle" et de son obsession morbide, esprit libre et indépendant, sexuellement libérée.
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MessageSujet: Re: 400 films préférés (par Rabbit)   400 films préférés (par Rabbit) - Page 14 EmptyMer 2 Mar 2022 - 11:54

400 films préférés (par Rabbit) - Page 14 222_am10

222. Amadeus - Milos FORMAN, 1984

L'un des plus beaux Forman, qui comme à l'accoutumée filme à l'exacte mesure de son sujet, avec l'exubérance libertaire et immature du jeune Mozart, cette passion sans bornes qui peu à peu le consumera comme elle en vient à consumer la magnificence du film, lequel bascule progressivement du faste au morbide, troquant l'insouciance, la joie de vivre et la luxure contre l'épuisement qui sera aussi celui du mouvement et des couleurs, et bien sûr les affres de la rancoeur de Salieri. Récompensé par l'oscar du meilleur acteur, F. Murray Abraham est évidemment parfait en rival frustré et maladivement jaloux, le véritable personnage principal du film, seul capable de vraiment comprendre Mozart de son vivant, et qui finira au seuil de sa mort par reconnaître le génie et la supériorité de son cadet, avant de lui-même terminer sa vie à l'asile rongé par la culpabilité, mêlée de ressentiment et d'orgueil blessé, d'un assassinat et d'une spoliation fantasmés.
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MessageSujet: Re: 400 films préférés (par Rabbit)   400 films préférés (par Rabbit) - Page 14 EmptyMer 2 Mar 2022 - 11:55

400 films préférés (par Rabbit) - Page 14 221_re10

221. Rear Window (Fenêtre sur cour) - Alfred HITCHCOCK, 1954

Pas forcément le Hitch qui vieillit le mieux visuellement, mais ce film est un tel classique narratif et thématique, une sorte de quintessence aussi, la matrice par exemple du cinéma de De Palma avec ce regard-caméra qui incarne mieux qu'aucun autre concept toute la puissance d'évocation du cinéma, le personnage de James Stewart comme prolongement du spectateur qui ressent, découvre, comprend à travers lui, un panel de sujets d’observation symbolisant tous les rapports au couple qui effraient ou rebutent ce solitaire endurci double du cinéaste (de l'éternel célibat à la femme libertine en passant donc par le couple dysfonctionnel qui ira jusqu'au crime dont la victime est, comme lui à ce moment de sa vie, invalide) et bien sûr toute cette symbolique du célibataire aventureux mais momentanément apathique, intimidé par la vie de couple et l'idée de se ranger, qui (re)devient par la force des choses acteur de sa vie et saute le pas, par amour, au risque de tomber dans les filets de la douce duplicité du compromis (cf. le dernier plan). Probablement l'un des tout premiers films, étant ado, qui m'ait donné l'occasion et la curiosité de lire entre les images et les scènes, entre les lignes du scénario pour en interpréter la signification plus sous-jacente.
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MessageSujet: Re: 400 films préférés (par Rabbit)   400 films préférés (par Rabbit) - Page 14 EmptyMer 2 Mar 2022 - 12:01

deux très bon choix, je valide Smile

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ça suffa comme ci
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MessageSujet: Re: 400 films préférés (par Rabbit)   400 films préférés (par Rabbit) - Page 14 EmptyMer 2 Mar 2022 - 12:10

cheers
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MessageSujet: Re: 400 films préférés (par Rabbit)   400 films préférés (par Rabbit) - Page 14 EmptyJeu 3 Mar 2022 - 16:42

400 films préférés (par Rabbit) - Page 14 220_av10

220. Avanti ! - Billy WILDER, 1972

Un grand Wilder terriblement méconnu adapté d'une pièce de théâtre avec son complice de toujours I. A. L. Diamond, romance douce-amère en Italie entre un PDG américain venu y rapatrier le corps de son père décédé (Jack Lemmon, parfait comme toujours) et la fille de la maîtresse qu'il découvre à ce dernier (la plantureuse - et charmante - anglaise Juliet Mills), qui aimerait le faire enterrer sur place, sur l'île d'Ischia, avec sa mère (les deux viennent de décéder dans un accident de la route), conformément au souhait du défunt. Bien sûr, le cadavre disparaît et les quiproquos s'ensuivent, avec une intrigue criminelle assez loufoque, mais dans ce Wilder-là c'est clairement la mélancolie de la crise de la cinquantaine qui prime, les doutes quant à la direction que l'on a choisie pour sa vie, et l'attrait d'une seconde chance au risque de tomber dans les mêmes travers que ce père que l'on connaissait finalement si peu. Un drôle d'équilibre, joliment flâneur et subtilement libertaire, entre Blake Edwards et le cinéma d'auteur européen en somme, avec bien sûr ce charme si particulier propre à Wilder qui joue sur le double-sens, la tragi-comédie, le choc des cultures, prend son temps comme jamais et en tire au final un film mature sur la maturité et ses concessions.
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MessageSujet: Re: 400 films préférés (par Rabbit)   400 films préférés (par Rabbit) - Page 14 EmptyJeu 3 Mar 2022 - 16:43

400 films préférés (par Rabbit) - Page 14 219_se10

219. Se7en - David FINCHER, 1995

Comme pour beaucoup, un film choc d'adolescence, dont l'intelligence au-delà de son seul scénario et d'une mise en scène déjà parfaitement maîtrisée s'est imposée au fil du parcours quasi sans faute de Fincher depuis, révélant l'importance de certains aspects du film, notamment l'ambivalence et l'abstraction de son antagoniste, moteur de cet humanisme fincherien ambigu (comme l'épouse dans "Gone Girl", le serial killer de "Zodiac", le double subconscient dans "Fight Club", le frère dans "The Game" etc...) qui par des moyens extrêmes force les personnages à sortir de leur apathie envers une société ou un microcosme en mal de communication et d'empathie, et ici, de concert avec l'enthousiasme juvénile de Mills (Brad Pitt) et la gentillesse de sa femme (Gwyneth Paltrow) assaillie de doutes quant à sa grossesse dans un contexte de grande violence sociale, amènera le blasé Somerset (Morgan Freeman), au seuil de la retraite, à ressentir comme il n'avait sans doute plus su le faire depuis longtemps, à se détacher du cynisme ambiant pour s'ouvrir de nouveau à l'Autre et finalement montrer un peu d'espoir, paradoxalement au moment le plus tragique et funèbre du film : "The world is a fine place and worth fighting for. I agree with the second part" dira-t-il ainsi à la fin en citant Hemingway, un timing que je n'avais pas vraiment compris à l'époque et qui en réalité donne à "Se7en" tout son sens.
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MessageSujet: Re: 400 films préférés (par Rabbit)   400 films préférés (par Rabbit) - Page 14 EmptyVen 4 Mar 2022 - 11:39

400 films préférés (par Rabbit) - Page 14 218_do10

218. Double Indemnity (Assurance sur la mort) - Billy WILDER, 1944

L'un des films noirs prototypiques de la grande époque, classique absolu du genre que même Hitchcock admirait et quintessence de cette "autre facette" de Wilder, roi de la comédie malicieuse et mélancolique qui savait aussi manier l'ironie dans un contexte macabre et cru, à l'image de cette histoire d'amant meurtrier complaisamment manipulé par la femme fatale ultime, Barbara Stanwyck, celle justement que regarde Rebecca Romijn à la télé au début de... "Femme fatale", de Brian De Palma, comme pour étudier les rouages de cette persona qu'elle doit s'inventer. Collaboration houleuse avec Raymond Chandler au scénar, le film "invente" nombre de futurs clichés du genre (l'histoire racontée en flashback par un personnage dont on connaît déjà le destin funeste, la voix off, etc), déplaçant le suspense pour tenir le spectateur en haleine non plus ce qui va arriver ou à qui mais sur le "pourquoi" et le "comment", et parvenant à provoquer une certaine fascination voire même un soupçon d'empathie pour son couple d'anti-héros cyniques motivés par le sexe et l'argent, le personnage de l'enquêteur incarnant en quelque sorte le spectateur lui-même, en quête de circonstances atténuantes. De la mise en scène aux dialogues en passant par l'atmosphère et le jeu des acteurs, "Assurance sur la mort" frise la perfection et c'est peut-être bien là sa seule limite finalement.
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MessageSujet: Re: 400 films préférés (par Rabbit)   400 films préférés (par Rabbit) - Page 14 EmptyVen 4 Mar 2022 - 11:40

400 films préférés (par Rabbit) - Page 14 217_th10

217. The Constant Gardener - Fernando MEIRELLES, 2005

Très fan de cette période du Brésilien Meirelles, celle de "La cité de Dieu" dont on reparlera et de ce brûlot politique adapté de John le Carré (meilleure adaptation du bonhomme soit dit en passant, même si j'aime beaucoup ce qu'a fait Boorman de son "Tailor of Panama") où tout passe là aussi par cette mise en scène à la fois stylisée et d'une grande puissance réaliste, un maniérisme brut et cru au plus près des personnages qui transmet magnifiquement leurs tensions et leurs élans mais surtout le chaos de leurs vies en éclats, entre thriller désespéré et tragédie d'une relation brisée qui renaîtra dans la mort. Rachel Weisz, en militante assassinée d'une ONG qui enquêtait sur les pratiques criminelles d'une compagnie pharmaceutique au Kenya, et Ralph Fiennes, en mari diplomate tourmenté par les rumeurs d'infidélité de sa femme et qui la redécouvrira en enquêtant sur son décès suspect, sont parfaits et bouleversants.
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MessageSujet: Re: 400 films préférés (par Rabbit)   400 films préférés (par Rabbit) - Page 14 EmptyVen 4 Mar 2022 - 15:26

RabbitIYH a écrit:
400 films préférés (par Rabbit) - Page 14 219_se10

219. Se7en - David FINCHER, 1995

Comme pour beaucoup, un film choc d'adolescence, dont l'intelligence au-delà de son seul scénario et d'une mise en scène déjà parfaitement maîtrisée s'est imposée au fil du parcours quasi sans faute de Fincher depuis, révélant l'importance de certains aspects du film, notamment l'ambivalence et l'abstraction de son antagoniste, moteur de cet humanisme fincherien ambigu (comme l'épouse dans "Gone Girl", le serial killer de "Zodiac", le double subconscient dans "Fight Club", le frère dans "The Game" etc...) qui par des moyens extrêmes force les personnages à sortir de leur apathie envers une société ou un microcosme en mal de communication et d'empathie, et ici, de concert avec l'enthousiasme juvénile de Mills (Brad Pitt) et la gentillesse de sa femme (Gwyneth Paltrow) assaillie de doutes quant à sa grossesse dans un contexte de grande violence sociale, amènera le blasé Somerset (Morgan Freeman), au seuil de la retraite, à ressentir comme il n'avait sans doute plus su le faire depuis longtemps, à se détacher du cynisme ambiant pour s'ouvrir de nouveau à l'Autre et finalement montrer un peu d'espoir, paradoxalement au moment le plus tragique et funèbre du film : "The world is a fine place and worth fighting for. I agree with the second part" dira-t-il ainsi à la fin en citant Hemingway, un timing que je n'avais pas vraiment compris à l'époque et qui en réalité donne à "Se7en" tout son sens.

CO, putain de CO.
vu au cinoche, je faisais mon service militaire au moment de sa sortie.
La forme est bluffante, le générique de début est dément, celui de fin qui défile à l'envers achève de te retourner.

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