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 400 films préférés (par Rabbit)

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MessageSujet: Re: 400 films préférés (par Rabbit)   400 films préférés (par Rabbit) - Page 13 EmptyMar 15 Fév 2022 - 15:28

400 films préférés (par Rabbit) - Page 13 251_sp10

251. Spider - David CRONENBERG, 2002

Immense film mésestimé, où le cinéma de Cronenberg devient véritablement mental, dans la continuité du film-pivot "eXistenZ", explorant non plus l'influence de la psyché sur la chair via l'allégorie du film d'horreur mais ses rapports avec la mémoire et les souvenirs, représentations fluctuantes que l'on remodèle comme un mécanisme de défense pour échapper à ses traumas. Dans la grisaille londonienne métaphorique des années 80, le schizophrène Ralph Fiennes tout juste sorti d'une institution psychiatrique traîne son mal-être très visuel (et gestuel) au fil (hum...) de ses souvenirs d'enfance revisités, une enquête aussi poignante que malaisante dans les tréfonds du subconscient habitée par les "monstres" Gabriel Byrne et Miranda Richardson - ou du moins leurs alter-egos engendrés par le sommeil de la raison - et qui s'avèrera, pour le personnage comme pour le spectateur, plus douloureuse que cathartique...
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MessageSujet: Re: 400 films préférés (par Rabbit)   400 films préférés (par Rabbit) - Page 13 EmptyMer 16 Fév 2022 - 15:38

400 films préférés (par Rabbit) - Page 13 250_no10

250. Notorious (Les enchaînés) - Alfred HITCHCOCK, 1946

Finalement, l'apparition dans ce classement du grand Hitchcock dont les premiers recalés furent probablement "Soupçons", "L'ombre d'un doute", "Les oiseaux" et "L'homme qui en savait trop" dans cet ordre, autant de films pourtant remarquables qui ont probablement souffert par comparaison du niveau de ceux qui vont suivre (pour moi, en tout cas). Bénéficiant d'un équilibre assez parfait entre morceaux de bravoure filmés avec une ampleur opératique seulement entrevue jusqu'ici dans "Soupçons" (le verre de lait rétro-éclairé) ou "Cinquième Colonne" (le final dans la statue de la liberté), suspense romantique crépusculaire et ambiguïté psychologique (et vice-versa), "Notorious" met déjà la barre très haut avec son histoire de manipulation et de mise en danger à contre-coeur de l'être aimé, porté par une Ingrid Bergman trop humaine et un Cary Grant déjà maître du pokerface fissuré 17 ans avant l'immense "Charade" de Donen (mais aussi par Claude Rains en "antagoniste" ambivalent, matrice de bien des personnages hitchcockiens à venir), film d'espionnage et d'amour frustré par défiance et par obligation dont "Les enchaînés" est un peu le mètre-étalon, comme de toutes les belles oeuvres au vrai/faux double jeu amoureux tourmenté, du "Hors d'atteinte" de Soderbergh au "Thomas Crown Affair" de McTiernan.
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MessageSujet: Re: 400 films préférés (par Rabbit)   400 films préférés (par Rabbit) - Page 13 EmptyMer 16 Fév 2022 - 15:39

400 films préférés (par Rabbit) - Page 13 249_lu10

249. Ludwig (Ludwig - Le crépuscule des dieux) - Luchino VISCONTI, 1972

La grande fresque crépusculaire de Visconti, quintessence de cette mise en scène du pourrissement sous le faste via l'évocation de la grandeur et de la déchéance de Louis II de Bavière, monarque inadapté qui finira interné, incarné par le fiévreux Helmut Berger, justement révélé quelques années plus tôt par Visconti lui-même dans "Les damnés", et où Romy Schneider reprend curieusement mais de façon singulière le rôle de Sissi qui l'a rendue célèbre, ici cousine et confidente aussi solaire et mystérieuse que libertaire pour lequel le jeune homme nourrit un sentiment presque amoureux avant de se tourner vers la gent masculine. Un très grand film d'atmosphère au romantisme désespéré, baroque et wagnérien, où Ludwig, l'homme, est peu à peu consumé par son goût de l'art et du rêve à un tournant brutal de l'Histoire.
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MessageSujet: Re: 400 films préférés (par Rabbit)   400 films préférés (par Rabbit) - Page 13 EmptyJeu 17 Fév 2022 - 12:20

400 films préférés (par Rabbit) - Page 13 248_li10

248. Lincoln - Steven SPIELBERG, 2012

Crépusculaire, élégiaque, ambigu, historiquement précis, d'une grande intelligence narrative à juste distance de ses personnages, superbement écrit et interprété (par Daniel Day-Lewis bien sûr qui campe un Lincoln plus vrai que nature, mais aussi par Sally Field, Tommy Lee Jones, Joseph Gordon-Levitt, David Strathairn, Walton Goggins, Tim Blake Nelson et un étonnant James Spader à contre-emploi), l'un des Spielberg les plus mal-aimés des fans est pourtant (avec le tout aussi mésestimé "J. Edgar" d'Eastwood sorti quelques mois plus tôt et dont on aura l'occasion de parler dans un petit moment) l'un des plus beaux (faux) biopics de mémoire récente, dissection passionnante des origines de la machine politique moderne nimbée d'un humanisme désabusé. Spielberg y partage justement avec Eastwood (et notamment avec son propre chef-d'oeuvre crépusculaire sur l'Amérique, "Impitoyable") ce souci de démystifier la légende, de lui rendre les nuances ambivalentes, complexes, parfois frustrantes de la réalité, via le récit des derniers mois du 16e président des Etats-Unis, aux prises avec l'opposition pour faire passer le Treizième amendement de la Constitution abolissant l'esclavage, dans la solitude intime de celui auquel incombe une responsabilité humaine et historique sans précédent, et dans la tourmente des dernières heures de la guerre de sécession : de quoi en faire, là encore, un grand personnage spielbergien.
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MessageSujet: Re: 400 films préférés (par Rabbit)   400 films préférés (par Rabbit) - Page 13 EmptyJeu 17 Fév 2022 - 12:23

400 films préférés (par Rabbit) - Page 13 247_he10

247. Hereafter (Au-delà) - Clint EASTWOOD, 2010

Encore une oeuvre qui a énormément divisé (voire décontenancé) la critique mais qui marque pourtant un aboutissement dans cette veine chorale d'Eastwood abordée de façon encore un peu pesante l'année précédente avec "Invictus". On a notamment reproché au film, non sans ironie facile, de "manquer d'âme" (preuve que le sujet en lui-même, tristement, a nui à sa prise au sérieux par les critiques comme par les cinéphiles), or ça n'est ni dans les personnages ni même dans leurs interactions tardives que réside véritablement l'âme de ce mélodrame aux accents Sirk-iens mais bien dans tout ce que ces histoires observées avec retenue véhiculent de méditation de la part d'Eastwood lui-même, sur la mort donc mais surtout sur son acceptation pour continuer à vivre, une acceptation qui passe par la nécessité de s'arranger avec une idée de la mort qui nous convienne, sujet qui sûrement résonnait tout particulièrement pour le cinéaste, depuis peu octogénaire à l'époque. C'est donc dans cet ensemble que le film est touchant, dans sa grâce mélancolique qui évacue le pathos et détourne autant que faire se peut les clichés inhérents à ce genre de sujet et de production (on appréciera à ce titre la partie française, bien plus crédible que ce qu'on a l'habitude de voir à Hollywood malgré une vision assez américaine du JT), misant finalement sur un certain optimisme. Par ailleurs, "Au-delà" brille par la facilité et le naturel avec lesquels se déroule son histoire aux épicentres multiples, jouant des possibilités d'étirement du temps explorées par les séries TV (dont pas mal de seconds rôles sont d'ailleurs issus), je pense notamment à la métaphore du rencard en aveugle (pour ne pas trop en dévoiler...) et à la soirée qui s'ensuit, une véritable respiration dans le rythme d'une oeuvre capable de manier l'ellipse ou d'étirer ses moments-clés sans jamais perdre son souffle ou faire retomber son atmosphère très particulière, presque détachée de la réalité, métaphore ultime du sujet (on notera au passage la référence au "Sopranos", immense série sur l'angoisse de la mort comme chacun sait, dans la première scène du cours de cuisine, pas seulement pour Steve Schirripa qui interprète le chef mais pour la phrase et le ton qu'il emploie pour s'adresser à un certain Tony... héhé). Un film à ressentir sur le moment donc, et dont la mémoire du spleen intangible et fugace laisse finalement plus de traces que son souvenir narratif ou visuel... tout un concept.
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MessageSujet: Re: 400 films préférés (par Rabbit)   400 films préférés (par Rabbit) - Page 13 EmptyVen 18 Fév 2022 - 22:23

400 films préférés (par Rabbit) - Page 13 246_se10

246. Serpico - Sidney LUMET, 1973

Le grand polar réaliste des 70s, trajectoire du véritable Frank Serpico, un inspecteur de police intègre et fantasque isolé au sein d'une institution gangrenée par la corruption, qui vaut de fait avant toute chose pour la composition de Pacino, extraordinaire dans la peau de de flic aux méthodes atypiques à l'époque, lanceur d'alerte méprisé par ses pairs qui s'habillait en clochard ou se laissait pousser les cheveux et la barbe pour infiltrer les milieux hippies, refusait les pots de vin et rageait devant l'inefficacité et la brutalité de ses collègues. Sidney Lumet en tire un film aussi intense qu'immersif, portrait authentique d'un Don Quichotte moderne psychorigide et incompromis qui sera violemment poussé vers la sortie, cette fatalité face au système typique du cinéma de l'auteur d'"Un après-midi de chien".
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MessageSujet: Re: 400 films préférés (par Rabbit)   400 films préférés (par Rabbit) - Page 13 EmptyVen 18 Fév 2022 - 22:26

400 films préférés (par Rabbit) - Page 13 245_le10

245. Okami kodomo no ame to yuki (Les enfants loups - Ame et Yuki) - Mamoru HOSODA, 2012

Dans le parcours d'Hosoda, qu'on avait un peu vite fantasmé en digne héritier de Miyazaki, il y a d'abord eu l'ascension vers la maturité, avec l'adolescent mais touchant "La traversée du temps" puis le dense et brillant "Summer Wars" auquel il aurait fallu un peu plus d'ampleur pour rendre pleinement justice à cette ambition narrative des plus hybrides, quelque part entre la chronique familiale naturaliste et la fable SF épique. Et puis il y a eu l'effet du soufflé qui retombe lourdement, "Le garçon et la bête", fantaisie initiatique digne d'un bon épisode de "Naruto" ou "One Piece" (dont le Japonais réalisa justement l'une des adaptations ciné), pas désagréable mais assez bateau et visuellement limité, le gloubi-boulga du décevant "Miraï, ma petite sœur", qui se perdait au contraire dans sa prétention baroque et métaphysique, échouant à tracer un pont entre Takahata et Satoshi Kon et enfin tout dernièrement "Belle", adaptation de "La belle et la bête" aux airs d'autoremake hystérique et boursoufflé de "Summer Wars". Si Mamoru Hosoda, 54 ans déjà, ne deviendra vraisemblablement pas ce nouvel auteur absolu de l'animation japonaise grand public, "Les enfants loups", conte du quotidien familial et de la quête identitaire d'une fratrie lycanthrope aux allures de grand mélodrame animé, aura suffi à nous faire rêver du contraire, plus Takahata que Miyazaki justement pour ce naturalisme absolu injecté dans la fantaisie, un sens de l'ellipse poignant, l'équilibre parfait entre introspection, chronique contemplative et souffle lyrique, joies simples et tourments presque crépusculaires, et ce talent à faire naître l'humour du tragique et vice-versa.
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MessageSujet: Re: 400 films préférés (par Rabbit)   400 films préférés (par Rabbit) - Page 13 EmptySam 19 Fév 2022 - 17:27

400 films préférés (par Rabbit) - Page 13 244_av10

244. Avalon - Mamoru OSHII, 2001

La seule grande réussite filmée du génie de l'animation Mamoru Oshii (dont je n'ai pas réussi à tenir un seul des films en images réelles sortis depuis... kitsch à souhait), peut-être parce qu'elle reste marquée par l'esprit de ses chefs-d'oeuvre animés de l'époque et sûrement grâce à un certain minimalisme particulièrement atmosphérique dans la mise en scène, les lumières et les couleurs (ce filtre jaune orangé qui ne s'effacera que pour révéler un autre degré de réalité) qui lui donne cette forme si singulière, et aux contrastes du score du fidèle Kenji Kawai, entre symphonie épique de jeu vidéo et requiem fantomatique. Dans une grisaille post-industrielle (filmée en Pologne), une société probablement totalitaire, les personnages fuient leur vie de misère en devenant les guerriers d'un jeu virtuel illégal, Avalon, échappatoire addictif dont les récompenses financières leur permettent de survivre dans le monde réel. Autant dire qu'il y est toujours question d'intrusion de l'imaginaire et du factice dans la réalité, de solitude et de mal-être existentiel face à cette conscience du vide émotionnel et de la désincarnation qui présidait 6 ans plus tôt au génial "Ghost in the Shell", une thématique qui devient ici proprement visionnaire et résonne d'autant plus fortement aujourd'hui à l'ère des réseaux et des smartphones, dans cette idée de virtuel plus addictif et prégnant que la "vraie vie".
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MessageSujet: Re: 400 films préférés (par Rabbit)   400 films préférés (par Rabbit) - Page 13 EmptySam 19 Fév 2022 - 17:28

400 films préférés (par Rabbit) - Page 13 243_br10

243. Breaking the Waves - Lars VON TRIER, 1996

Si l'esthétique Dogme 95 a vieilli (mais n'était-elle pas déjà vieille de naissance à l'époque ?), le film revu il y a une paire d'année est toujours aussi bouleversant dans son équilibre entre naturalisme et tragédie grecque, dans le fatalisme de cette obsession naissante du sacrifice féminin par amour et de la transgression sanctifiée pour cet idéal de Bien et d'absolu qui la motive, pas encore complaisante comme ce sera parfois le cas après "Dancer in the Dark" mais portée ici par une immense empathie, à la hauteur de l'implication d'Emily Watson dans le rôle de sa vie. Même si ça n'a pas grand chose à voir, on pense parfois à Cimino pour cette façon de faire peser, déjà, sur l'insouciance et l'espoir des débuts, le poids de l'inévitable drame à venir, si ce n'est qu'ici comme dans "Dancer in the Dark" la tragédie est elle-même vectrice d'espoir, de renaissance, de rédemption peut-être pour le personnage de Stellan Skarsgård, tortionnaire malgré lui par égoïsme et frustration.
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MessageSujet: Re: 400 films préférés (par Rabbit)   400 films préférés (par Rabbit) - Page 13 EmptyDim 20 Fév 2022 - 12:12

400 films préférés (par Rabbit) - Page 13 242_th10

242. Gokseong / The Wailing (The Strangers) - NA Hong-jin, 2016

Thriller épique et ambigu sur fond de misère sociale, "The Murderer" du même cinéaste n'est pas passé bien loin du top 400 mais c'est "The Wailing", plus grand film d'horreur des 10s et de loin, quelque part entre polar rural, conte moral et tragédie surnaturelle, qui fit vraiment de Na Hong-jin, pour moi, un immense cinéaste, à rebours de tous les clichés de l'épouvante asiatique, et surtout de la violence gratuite et du grand-guignol complaisant qui cartonnent habituellement dans le genre en Corée du Sud (cf. l'affreux et tristement culte "J'ai rencontré le Diable"). Pourtant "The Wailing" n'a rien à leur envier en terme de fatalisme et de cruauté, mais au service d'une réflexion sur les apparences, sur la peur de l'étranger, de la différence et de l'inconnu, sur la manipulation par la religion et les croyances, aussi ancestrales et traditionnelles soient-elles, basculant peu à peu de l'enquête réaliste teintée de comédie dans la compagne profonde vers l'épouvante ésotérique et la noirceur la plus absolue. Attention donc, probablement le film le plus flippant et dérangeant que j'ai vu depuis "Audition" de Miike (un autre recalé de peu), autant dire que ce troisième long de l'auteur du très bon "The Chaser" n'est pas pour tous les publics.
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MessageSujet: Re: 400 films préférés (par Rabbit)   400 films préférés (par Rabbit) - Page 13 EmptyDim 20 Fév 2022 - 12:14

400 films préférés (par Rabbit) - Page 13 241_la10

241. Lawless (Des hommes sans loi) - John HILLCOAT, 2012

Une marotte ou pourquoi pas tout simplement le grand film de gangsters romanesque et classique avec un grand C de cette décennie par l'un des plus grands raconteurs d'histoires du cinéma de genre "mainstream" d'aujourd'hui ("La proposition", "La route", ou l'ersatz de "Heat" et néanmoins réussi "Triple 9", c'était lui), vous trancherez. Toujours est-il qu'en ne choisissant pas entre tension et introspection, en refusant toute esbroufe, en offrant leurs rôles les plus charismatiques de mémoire récente à Tom Hardy et Guy Pearce (même Shia LaBeouf devient crédible sous la caméra du bonhomme, c'est dire), en y ajoutant un casting quatre étoiles complété par les toujours parfaits ou presque Jessica Chastain, Gary Oldman et Jason Clarke, le soundtrack épuré de Nick Cave et Warren Ellis qui en souligne l'atmosphère habitée, un soupçon de James Ellroy et bien sûr cette scène charnière, inattendue, absolument crépusculaire et intense du guet-apens dont naîtra la légende, John Hillcoat fait de cette histoire très crue de rivalités pendant la Prohibition un classique instantané de polar grand public personnel et soigné comme on en fait plus, dans la lignée quelque part d'Howard Hawks ou de Raoul Walsh par exemple (ou pourquoi pas d'Arthur Penn pour la violence et l'envers du mythe américain), dont on pensait avoir trouvé les dernières traces chez le De Palma des "Incorruptibles", le Curtis Hanson de "L.A. Confidential" ou le Sam Mendes des "Sentiers de la perdition".
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MessageSujet: Re: 400 films préférés (par Rabbit)   400 films préférés (par Rabbit) - Page 13 EmptyDim 20 Fév 2022 - 20:50

Saigneur des porcheries a écrit:
RabbitIYH a écrit:
400 films préférés (par Rabbit) - Page 13 256_br10

256. Breezy - Clint EASTWOOD, 1973

Clint Eastwood lâche le premier rôle au formidable William Holden, de 12 ans son aîné, pour ce premier grand mélodrame de sa carrière, histoire d'amour ambivalente et compliquée dépeinte avec autant de tendresse que de subtilité entre une jeune hippie orpheline et encore mineure, et un agent immobilier quinqua cynique et divorcé qui pourrait (largement) être son père, une relation dont la sincérité sera assaillie par le doute du fait de leurs différences d'âge et de milieu social, des conventions morales et des idées reçues. Pas tout à fait le premier grand film d'Eastwood pour moi (car assez fan déjà d'"Un frisson dans la nuit") mais celui où il commence vraiment à trouver son style, préfigurant notamment par certains aspects le futur "Sur la route de Madison" posté hier, mais avec une fraîcheur, un naturel inégalables.

jamais entendu parler de ce Eastwood !

PAREIL !!!
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MessageSujet: Re: 400 films préférés (par Rabbit)   400 films préférés (par Rabbit) - Page 13 EmptyDim 20 Fév 2022 - 21:14

guil a écrit:
Saigneur des porcheries a écrit:
RabbitIYH a écrit:
400 films préférés (par Rabbit) - Page 13 256_br10

256. Breezy - Clint EASTWOOD, 1973

Clint Eastwood lâche le premier rôle au formidable William Holden, de 12 ans son aîné, pour ce premier grand mélodrame de sa carrière, histoire d'amour ambivalente et compliquée dépeinte avec autant de tendresse que de subtilité entre une jeune hippie orpheline et encore mineure, et un agent immobilier quinqua cynique et divorcé qui pourrait (largement) être son père, une relation dont la sincérité sera assaillie par le doute du fait de leurs différences d'âge et de milieu social, des conventions morales et des idées reçues. Pas tout à fait le premier grand film d'Eastwood pour moi (car assez fan déjà d'"Un frisson dans la nuit") mais celui où il commence vraiment à trouver son style, préfigurant notamment par certains aspects le futur "Sur la route de Madison" posté hier, mais avec une fraîcheur, un naturel inégalables.

jamais entendu parler de ce Eastwood !

PAREIL !!!
on se le fait ce foutu deuxième film en commun ?

quand tu arrêteras de tousser oui, pourquoi pas
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MessageSujet: Re: 400 films préférés (par Rabbit)   400 films préférés (par Rabbit) - Page 13 EmptyLun 21 Fév 2022 - 12:22

Vous me dites ! Very Happy

400 films préférés (par Rabbit) - Page 13 240_so10

240. Soul - Pete DOCTER, 2020

L'auteur le plus singulier de la galaxie Pixar persiste et signe dans l'émouvante abstraction ontologique, incarnant après les émotions adolescentes d'"Inside Out" ces aspirations que l'on choisit ou non de suivre et de cultiver au cours de son existence. Buddy movie félin d'âmes interchangées aussi touchant qu'hilarant dont la mise en scène se fait plus libre et immersive que jamais, fable métaphysique sur le "sens de la vie" et sur notre supposée nature spirituelle qui incarne en lignes poétiques et en harmonies pastel, interroge, caricature mais ne simplifie rien, et surtout méditation sur la passion, la transmission, les regrets, les occasions manquées... "Soul", circulant entre mélodrame terrestre et quête cosmique, est un bijou initiatique d'une infinie bienveillance mais sans naïveté, plus humaniste, inventif et profond encore que "Là-haut", du même cinéaste.
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MessageSujet: Re: 400 films préférés (par Rabbit)   400 films préférés (par Rabbit) - Page 13 EmptyLun 21 Fév 2022 - 12:24

400 films préférés (par Rabbit) - Page 13 239_we10

239. We Own the Night (La nuit nous appartient) - James GRAY, 2007

Pour moi le chef-d'oeuvre de James Gray, admirateur avoué de Visconti mais surtout meilleur héritier du Coppola des trois "Parrain", autant par les thèmes qu'il aborde (notamment l'aspiration personnelle des personnages confrontée aux liens du sang) que pour son atmosphère crépusculaire et sa singulière puissance narrative aux échos de tragédie grecque. Certains reprocheront justement au film le classicisme "Nouvel Hollywood" de sa mise en scène, pourtant la meilleure façon de l'inscrire dans l'époque où se déroule l'action - ce pic de criminalité qui ravageait New-York à la fin des années 80 - et surtout générateur d'un contraste des plus saisissants lorsque ce classicisme vole en éclats sans crier gare, lors des trois "morceaux de bravoure" autour desquels est articulé le scénario du film, particulièrement réaliste et bien maîtrisé. Trois scènes d'action et de tension émotionnelle parmi les plus intenses vues au cinéma ces 20 dernières années, comme seuls semblaient encore capables d'en tourner Michael Mann et dans une moindre mesure Johnny To, qui contribuent à évoquer quelque chose de "L'impasse" de De Palma dans ce film qui s'intéresse comme les deux précédents de Gray à un destin tragiquement balisé par les attaches familiales, celui de Joaquin Phoenix, fils paria d'une fratrie policière manager de nighclub et flirtant avec l'illégalité, encore une fois parfait tout comme Mark Wahlberg et Robert Duvall, trio d'acteurs (dont les deux premiers interprétaient déjà les deux rôles principaux de "The Yards") au jeu minimal d'une justesse pourtant poignante.
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MessageSujet: Re: 400 films préférés (par Rabbit)   400 films préférés (par Rabbit) - Page 13 EmptyMar 22 Fév 2022 - 10:42

RabbitIYH a écrit:
Très beau film ! Qu'on aime ou pas le jazz d'ailleurs... (à l'époque où je l'ai découvert je n'en écoutais pas vraiment non plus)

400 films préférés (par Rabbit) - Page 13 254_dr10

254. Dr. Strangelove or : How I Learned to Stop Worrying and Love the Bomb (Docteur Folamour) - Stanley KUBRICK, 1964

Satire jouissive de la guerre froide, du militarisme et de la folie destructrice des hommes, "Dr. Strangelove" trouve l'équilibre parfait entre absurde et réalisme, et s'avère finalement aussi hilarant que glaçant tant tout ou presque semble plausible dans une réalité alternative pas bien éloignée de la nôtre par-delà sa tonalité ironique et grinçante, tant et si bien que le Pentagone à l'époque prit la peine de signaler que toutes les mesures étaient prises pour que ce genre de situation n'arrive pas (ahaha). Violence déshumanisée des institutions, conditionnement (avec le Docteur Folamour, transfuge nazi à la gestuelle tenace, l'un des trois personnages génialement incarnés par Peter Sellers dans des registres diamétralement opposés), allégorie du basculement de la nature humaine vers la paranoïa et la folie, le film est kubrickien jusqu'à l'os et par moments plus sérieux qu'il n'y paraît (notamment via le personnage de Sterling Hayden), y compris dans son esthétique froide et désincarnée, un pas de plus vers l'abstraction qui culminera 4 ans plus tard avec "2001".

et pourtant tellement drôle !
"Messieurs, vous ne pouvez pas vous battre ici! C'est la salle de guerre !"

la légende raconte que Reagan arrivant à la maison Blanche a demandé où se trouvait cette fameuse salle de guerre.


RabbitIYH a écrit:
400 films préférés (par Rabbit) - Page 13 252_le10

252. Le cercle rouge - Jean-Pierre MELVILLE, 1970

A défaut d'être mon préféré, la quintessence de l'abstraction melvillienne (après tout, on parle bien d'un cercle), via un récit ample, atmosphérique, économe mais pas avare en scènes de bravoure (de l'évasion du train à la magnifique rencontre Delon / Volonte en passant bien sûr par la séquence cultissime du casse silencieux vraisemblablement influencée par "Du rififi chez les hommes" de Jules Dassin), où la frontière entre flics et voyous, "tous coupables", s'amenuise encore (les méthodes discutables de Bourvil, commissaire de police touchant à contre-emploi, la trajectoire de l'ancien flic Montand dans l'un de ses plus beaux rôles, la loyauté malmenée de François Périer qui a particulièrement marqué un certain second rôle magnifique du "Killer" de John Woo et bien sûr l'honneur typiquement melvillien du "beau voyou" Delon), où le symbolisme annonce la géométrie du trop mésestimé "Un flic" recalé d'un cheveu dans ce classement (à commencer par ce cercle rouge tracé à la craie sur la queue de billard dans une scène également mémorable). Un film que je peux revoir encore et encore sans jamais m'en lasser, ne serait-ce que pour guetter les itérations disséminées du thème crépusculaire d'Éric Demarsan.

J'adore ce film également. La scène du casse est mythique. Montant est énorme.
Le dernier jour du tournage Bourvil a fait une blague à l'un des figurants/second rôles. Le pauvre mec est tétanisé, il ne sait pas ce qu'il doit faire Very Happy
Melville le raconte ici :


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MessageSujet: Re: 400 films préférés (par Rabbit)   400 films préférés (par Rabbit) - Page 13 EmptyMar 22 Fév 2022 - 14:50

Aha oui j'avais vu ça. Very Happy
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MessageSujet: Re: 400 films préférés (par Rabbit)   400 films préférés (par Rabbit) - Page 13 EmptyMar 22 Fév 2022 - 15:38

400 films préférés (par Rabbit) - Page 13 238_lo10

238. Looper - Rian JOHNSON, 2012

Six ans après le ludique "Brick" et son recyclage indie de film noir modernisé sur fond de trafic de drogue à l'université - et fort entretemps du brillant rollercoaster de faux-semblants de "The Brothers Bloom" avec Adrien Brody -, Rian Johnston retrouve Joseph Gordon-Levitt grimé en Bruce Willis jeune et dépoussière le thriller SF à la Philip K Dick dans cette variation dense, épique, audacieuse, équilibriste et finalement profondément mélancolique sur le fameux paradoxe temporel des voyages dans le temps, qui bénéficie déjà de sa maîtrise absolue et sans affèterie d'une mise en scène de blockbuster à taille humaine (jusqu'à ce final dans le champ de canne qui visuellement cite Kurosawa), de son intelligence de dialoguiste devenue rare à Hollywood et d'un goût du rebondissement qui ne se vautre jamais dans le twist vain mais vient toujours servir le développement des personnages et les enjeux du scénario. Encore un cran-dessus des très beaux films SF hybrides, mi-introspectifs, mi-spectaculaires de Duncan Jones ("Moon" et "Source Code", très conseillés) et un tremplin pour son auteur devenu depuis l'un de ces auteurs du système qui peinent à déjouer leur cahier des charges ultra-serré - son "Star Wars" s'avérant tout de même, pour moi, le plus réussi depuis "Le retour du Jedi", le plus humain et le seul pas entièrement dévoué à son efficacité romanesque : il y a de l'errance, des impasses, des micro-récits initiatiques, des ellipses frustrantes pour les fans, des arrangements osés avec la mythologie de la saga, des jeux de points de vue (à la "Rashomon", tiens) et autres anti-révélations dans ce mal-aimé "Les derniers Jedi" qui à mon avis font toujours de Johnson l'infiltré du système le plus malin depuis McTiernan.
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MessageSujet: Re: 400 films préférés (par Rabbit)   400 films préférés (par Rabbit) - Page 13 EmptyMar 22 Fév 2022 - 15:41

400 films préférés (par Rabbit) - Page 13 237_fo10

237. Four Friends (Georgia) - Arthur PENN, 1981

LE grand film malade pour les gouverner tous et dans les ténèbres les lier... tout ça pour dire que je comprends parfaitement qu'on puisse viscéralement détester ce film par moments maladroit, démonstratif, caricatural, excessif voire un peu tout ça à la fois, emmené par un Craig Wasson aussi moyen que chez De Palma trois ans plus tard et un casting inégal... MAIS ! Ce "Voyage au bout l'enfer" d'Arthur Penn, future inspiration pour "Une balle dans la tête" de John Woo avec ses trajectoires désenchantées de trois amis émigrés yougoslaves et de leur amour commun, l'excentrique Georgia (charismatique Jodi Thelen, quasi jamais revue depuis mais reparue il y a quelques années en adjointe du shériff dans "Twin Peaks - The Return"), émaillées de tragédies sur fond d'Amérique crépusculaire pré- et post-Vietnam, a pour lui son ampleur, son honnêteté, son ambivalence à l'image du pays dans toutes ses contradictions, sa douloureuse mélancolie, une intensité assez incroyable aussi qui culmine sur cette scène de la bagnole qui passe à travers la baie vitrée du 3e étage (j'en reste choqué pour le reste de mon existence), la grande fresque en somme d'une Amérique traumatisée aux rêves piétinés par une violence absurde, d'une société qui étouffe l'innocence, l'idéalisme et les élans de liberté, d'une working class dont les ambitions de succès et d'ascension sociale se mangent la réalité à coups de meurtres/suicides mais qui apprend de ses drames et de ses échecs et n'arrête jamais tout à fait de rêver... juste plus en aussi grand qu'avant.
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MessageSujet: Re: 400 films préférés (par Rabbit)   400 films préférés (par Rabbit) - Page 13 EmptyMar 22 Fév 2022 - 15:54

RabbitIYH a écrit:
400 films préférés (par Rabbit) - Page 13 238_lo10

238. Looper - Rian JOHNSON, 2012

Six ans après le ludique "Brick" et son recyclage indie de film noir modernisé sur fond de trafic de drogue à l'université - et fort entretemps du brillant rollercoaster de faux-semblants de "The Brothers Bloom" avec Adrien Brody -, Rian Johnston retrouve Joseph Gordon-Levitt grimé en Bruce Willis jeune et dépoussière le thriller SF à la Philip K Dick dans cette variation dense, épique, audacieuse, équilibriste et finalement profondément mélancolique sur le fameux paradoxe temporel des voyages dans le temps, qui bénéficie déjà de sa maîtrise absolue et sans affèterie d'une mise en scène de blockbuster à taille humaine (jusqu'à ce final dans le champ de canne qui visuellement cite Kurosawa), de son intelligence de dialoguiste devenue rare à Hollywood et d'un goût du rebondissement qui ne se vautre jamais dans le twist vain mais vient toujours servir le développement des personnages et les enjeux du scénario. Encore un cran-dessus des très beaux films SF hybrides, mi-introspectifs, mi-spectaculaires de Duncan Jones ("Moon" et "Source Code", très conseillés) et un tremplin pour son auteur devenu depuis l'un de ces auteurs du système qui peinent à déjouer leur cahier des charges ultra-serré - son "Star Wars" s'avérant tout de même, pour moi, le plus réussi depuis "Le retour du Jedi", le plus humain et le seul pas entièrement dévoué à son efficacité romanesque : il y a de l'errance, des impasses, des micro-récits initiatiques, des ellipses frustrantes pour les fans, des arrangements osés avec la mythologie de la saga, des jeux de points de vue (à la "Rashomon", tiens) et autres anti-révélations dans ce mal-aimé "Les derniers Jedi" qui à mon avis font toujours de Johnson l'infiltré du système le plus malin depuis McTiernan.

ce coup ci je te rejoins, la boucle temporelle est efficace et fonctionne bien.
l'intrigue est franchement bien ficelée.

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MessageSujet: Re: 400 films préférés (par Rabbit)   400 films préférés (par Rabbit) - Page 13 EmptyMar 22 Fév 2022 - 19:40

Oui, un film passé trop inaperçu dans un genre pourtant pas tellement riche en franches réussites ces dernières années...
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MessageSujet: Re: 400 films préférés (par Rabbit)   400 films préférés (par Rabbit) - Page 13 EmptyMer 23 Fév 2022 - 16:26

400 films préférés (par Rabbit) - Page 13 236_te10

236. Tenshi no tamago (L'oeuf de l'ange) - Mamoru OSHII, 1985

Premier vrai long (après deux films dérivés de la série "Lamu" dont il réalisa plus d'une centaine d'épisodes dans les années 80... Dorothée si tu nous lis Very Happy ) et déjà un sommet contemplatif, poétique et mystérieux pour le futur auteur des "Patlabor" et des "Ghost in the Shell", qui y aborde déjà, presque sans dialogues et sous l'angle d'une fantaisie sombre et onirique à l'esthétique néo-gothique sur fond de décors post-apocalyptiques, des thèmes chers et récurrents tels que le questionnement des personnages sur leur propre réalité, ou les rapports entre évolution, spiritualité et métaphysique qui président ici à la fameuse scène des ombres de coelacanthes dans les rues de la métropole abandonnée, 10 ans avant celle du musée d'histoire naturelle de "Ghost in the Shell" avec son archéoptéryx aux allures d'ange, une troublante vision fossile dont on trouve déjà la matrice dans une scène de cet "Oeuf de l'ange", chef-d’œuvre inclassable et toujours aussi fascinant qui n'a pas livré tous ses secrets, quelque part à la croisée de "2001, l'odyssée de l'espace" et de la parabole de Tchouang-tseu, "Le rêve du papillon".
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MessageSujet: Re: 400 films préférés (par Rabbit)   400 films préférés (par Rabbit) - Page 13 EmptyMer 23 Fév 2022 - 16:27

400 films préférés (par Rabbit) - Page 13 235_ch10

235. Children of Men (Les fils de l'homme) - Alfonso CUARÓN, 2006

Cuarón avant la chute (tant du côté du spectaculaire désincarné avec "Gravity" que de l'ersatz formolé de film d'auteur européen avec le tout aussi raté "Roma" Razz je vais pas me faire que des amis mais j'assume), aux manettes du film d'anticipation le plus viscéral jamais filmé, histoire d’extinction des naissances post-pandémie sur fond d'effondrement social dans une Angleterre repliée sur elle-même (visionnaire ?), une épopée dystopique immersive et crépusculaire qui met les nerfs et les émotions à rude épreuve avec ses plans-séquences intenses et chaotiques, tel que celui qui suit ce photogramme et qu'on peut difficilement oublier, une atmosphère pesante et des personnages habités, celui de Clive Owen en tête. Un modèle de storytelling et de mise en scène, sorte de revers cru et névrosé du grand spectacle hollywoodien moderne dont l'esthétique caméra embarquée et l'ambiance de fin de monde ont déjà fait date, d'Iñárritu ("Le revenant") à Denis Villeneuve ("Sicario").
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MessageSujet: Re: 400 films préférés (par Rabbit)   400 films préférés (par Rabbit) - Page 13 EmptyJeu 24 Fév 2022 - 11:02

400 films préférés (par Rabbit) - Page 13 234_ka10

234. Kagemusha (Kagemusha, l'ombre du guerrier) - Akira KUROSAWA, 1980

L'un des films les plus noirs et désespérés de son auteur, fresque féodale crépusculaire aux allures de parabole tragique sur la duplicité et la loyauté. Il est déjà question, 5 ans avant "Ran", de pouvoir qui mène à folie dans cette histoire de dualité aux frontières de la raison exploitée dans un but politique, où culmine, plus encore que dans "Rêves" le génie visuel du Kurosawa dernière période alors au faîte de son ambition, une véritable travail de peintre sur pellicule qui fait passer par les couleurs, l'expressionnisme et la picturalité de rêves symboliques les angoisses et la confusion du personnage principal, criminel sosie d'un chef de clan décédé forcé d'en devenir la doublure pour échapper à la crucifixion et qui trouvera dans cette étrange destinée une sorte de rédemption par l'honneur, porté par le chaos, galvanisé peut-être par son imposture. Un chef-d'oeuvre halluciné aux moyens colossaux, dont le budget fut complété par la Fox sous l'influence des fans George Lucas et Francis Ford Coppola, et dont chaque image, au-delà d'une certaine théâtralité shakespearienne, respire le talent de metteur en scène du Japonais.
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MessageSujet: Re: 400 films préférés (par Rabbit)   400 films préférés (par Rabbit) - Page 13 EmptyJeu 24 Fév 2022 - 11:03

400 films préférés (par Rabbit) - Page 13 233_mo10

233. Monty Python's the Meaning of Life (Le sens de la vie) - Terry JONES & Terry GILLIAM, 1983

Mon Monty Python préféré et de loin, pour la portée d'ensemble, la cohérence visuelle et l'inventivité individuelle de ses sketches tournant en dérision le non-sens de l'existence à toutes ses étapes plutôt que le questionnement métaphysique auquel on aurait pu s'attendre, prétexte plus qu'autre chose à une avalanche de situations absurdes et hilarantes, de chansons décalées et de piraterie filmique : car "Le sens de la vie" c'est aussi et surtout la véritable naissance à l'écran de Terry Gilliam et de son univers à mi-chemin de la fantaisie surréaliste et de la dystopie glauque, via le court-métrage "The Crimson Permanent Assurance" (qui un peu plus tard "attaque le film", ahaha), histoire d'échappatoire à une société bureaucratique et oppressive préfigurant les chefs-d'oeuvre à venir, en particulier "Brazil" qui sortira deux ans plus tard.
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MessageSujet: Re: 400 films préférés (par Rabbit)   400 films préférés (par Rabbit) - Page 13 EmptyJeu 24 Fév 2022 - 13:53

RabbitIYH a écrit:
400 films préférés (par Rabbit) - Page 13 235_ch10

235. Children of Men (Les fils de l'homme) - Alfonso CUARÓN, 2006

Cuarón avant la chute (tant du côté du spectaculaire désincarné avec "Gravity" que de l'ersatz formolé de film d'auteur européen avec le tout aussi raté "Roma"  Razz je vais pas me faire que des amis mais j'assume), aux manettes du film d'anticipation le plus viscéral jamais filmé, histoire d’extinction des naissances post-pandémie sur fond d'effondrement social dans une Angleterre repliée sur elle-même (visionnaire ?), une épopée dystopique immersive et crépusculaire qui met les nerfs et les émotions à rude épreuve avec ses plans-séquences intenses et chaotiques, tel que celui qui suit ce photogramme et qu'on peut difficilement oublier, une atmosphère pesante et des personnages habités, celui de Clive Owen en tête. Un modèle de storytelling et de mise en scène, sorte de revers cru et névrosé du grand spectacle hollywoodien moderne dont l'esthétique caméra embarquée et l'ambiance de fin de monde ont déjà fait date, d'Iñárritu ("Le revenant") à Denis Villeneuve ("Sicario").

quel film !
j'ai le souvenir de 2 plans séquences d'anthologie, et d'une scène ou des gouttes de sangs tombent sur la caméra et donne un effet vraiment saisissant (je crois d'ailleurs que ce n'était pas prévu mais que ca a été conservé au montage)

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