Dans les grands moments de l'année.
J'ai déjà adoré "ailleurs, en ce pays", trois nouvelles tout en retenue sur la guerre en Irlande et "Danseur" la vie romancée de Noureiev.
"et que le vaste monde..." est une oeuvre magistrale. Fluidité du style, comme pour les récits précédents (Merci, M. Piningre pour votre traduction). Virtuosité de la narration : l'histoire se déroule en 1974 pour ses 400 premières pages, seules les trentes dernières se passent en 2006.
Tous les chapitres adoptent un point de vue différent, et le récit progresse ainsi, en s'identifiant à ses personnages. Triple point commun à toutes les histoires, qui finissent pas s'entrecroiser : 1974, New York, et un funambule qui est passé sur une corde entre les deux tours du W Trade center (histoire vraie) cette année-là.
On verra un prêtre irlandais qui hésite entre la chair et le divin, de nombreuses prostituées, des femmes qui se retrouvent pour toutes évoquer leurs fils morts au Vietnam (parmi les plus belles pages du roman)...
Une déclaration d'amour à une ville grouillante, sale, et vivante, l'ombre du 11 septembre en filigrane (évoqué par l'unique photo dans l'ouvrage, et présent dans le dernier chapitre avec le climat ,sécuritaire jusqu'à l'absurde.)
Et des pages d'une beauté, je vous en recopierais bien quelques-unes.