Janvier 2014 : Miles Davis

Azbinebrozer a écrit:

Après pour rentrer dans un autre genre faut-il chercher le genre intermédiaire comme passage, ou viser carrément le style le plus distinct ? Avec des rednecks comme ici plutôt la deuxième solution ?!   

Passage d'un disque à l'autre tu veux dire ?

davcom a écrit:

Azbinebrozer a écrit:

Après pour rentrer dans un autre genre faut-il chercher le genre intermédiaire comme passage, ou viser carrément le style le plus distinct ? Avec des rednecks comme ici plutôt la deuxième solution ?!   

Passage d'un disque à l'autre tu veux dire ?

Non je veux dire comment aider à passer du rock au jazz, par exemple ?
Une solution serait de passer au milieu avec le jazz-rock, et notamment le plus doux un rien popeux, comme Tutu ? peut-être pour pas mal de nanas ?!
L'autre solution à la Beach c'est, plus viril, solo "Ascenseur pour l'échafaud" !! le couperet peut être raide mais il a le mérite de trancher la question !   
(En fait c'est comme d'apprendre la planche à voile en très très petit vent ! C'est tellement doux que t'as aucune sensation franche ! tu comprends rien !)

Mon idée était de faire un album de fusion, avec Joe Zawinul aux claviers par exemple, pour ensuite aller dans Bitches Brew.

Azbinebrozer a écrit:

Gengis a écrit:

Le seul album original de Miles Davis  que je possède est Tutu car je trouve la pochette splendide (les autres je les ai en copie, enfin du moins les + connus). Tutu est un album mineur dans la riche discographie du trompettiste si je ne m'abuse.

Mineur si comme beaucoup de jazzeux l'on considère la pop comme mineur...
Des petites ritournelles, pas trop de risques pris, ok c'est pas un indispensable mais j'aime beaucoup aussi cet album qui inspire le bonheur.
Après pour rentrer dans un autre genre faut-il chercher le genre intermédiaire comme passage, ou viser carrément le style le plus distinct ? Avec des rednecks comme ici plutôt la deuxième solution ?!   

Pour moi, c'est la production de ce disque qui pêche, trop teinté eighties, comme beaucoup d'autres.

Ça a l'air bien compliquė tout ça
Pour dėbuter je me demande si ça ne vaut pas mieux d'ėcouter le Jazz du dėbut puis remonter jusqu'à aujourd'hui
Back to roots

ELSD a écrit:

Ça a l'air bien compliquė tout ça
Pour dėbuter je me demande si ça ne vaut pas mieux d'ėcouter le Jazz du dėbut puis remonter jusqu'à aujourd'hui
Back to roots

Personnellement je ne crois pas.

Mais je ne suis pas un puriste non plus.

ELSD a écrit:

Ça a l'air bien compliquė tout ça
Pour dėbuter je me demande si ça ne vaut pas mieux d'ėcouter le Jazz du dėbut puis remonter jusqu'à aujourd'hui
Back to roots

Tu peux débuter par Louis Amstrong en effet... Mais bon, t'es pas obligé.

J'ai commencé le jazz sur la base des pochettes parce que je trouve que ces mecs ont souvent une tronche d'enfer et que le packaging est en général plutôt soigné. Outre Davis, je me suis ainsi plongé dans le Monk et Mingus. Dans le pire des cas, j'aurais eu de beaux objets, c'est con mais ça a été ma méthode...

C'est beau, non ?

référentiel :

pas mal d'albums complets de Miles Davis
https://www.youtube.com/results?search_query=miles+davis+full+album&sm=3

beachboy a écrit:

C'est beau, non ?

C'est très beau.

D'ailleurs, le prochain sujet sera In A Silent Way, et je traiterai aussi Nefertiti, en même temps que Sorcerer, puisqu'albums jumeaux

MILES DAVIS

In A Silent Way (Columbia 1969)



Track Listing

1. "Shhh/Peaceful"
* "Shhh"
* "Peaceful"
* "Shhh"

2. In A Silent Way/It's About That Time
* "In A Silent Way"
* "It's About That Time"
* "In A Silent Way"

Avec cet album, Miles Davis change de style. En effet, In A Silent Way est considéré comme un album de Jazz Fusion, ou Jazz Rock (aargh, cet horrible dénomination).

Pour le disque, Miles est entouré de jeunes loups, tels Joe Zawinul et John McLaughlin, qui feront de ce style musical l'alpha et l'oméga de leurs riches carrières respectives. Citons en vrac Weather Report pour Zawinul et le Mahavishnu Orchestra pour McLaughlin.

Davis poussera la fusion encore un peu plus loin sur l'album Bitches Brew, qui sera détaillé ci-après.

Il est à noter qu'une version complète des sessions d'enregistrements est sortie sous le titre "In A Silent Way - The Complete sessions" sur 3CD, qui est assez merveilleuse.

Admirons le casting d'enfer qui collabore à cet album.

Outre Joe Zawinul à l'orgue et piano électrique, et McLaughlin à la guitare électrique, nous trouvons :

- Wayne Shorter au Sax Soprano
- Herbie Hancock au piano électrique
- Chick Corea au Piano électrique
- Dave Holland à la contrebasse
- Tony Wiliams à la batterie

John McLaughlin avait pour consigne de jouer... comme s'il ne savait pas jouer. Ce disque est une petite révolution dans le milieu du jazz car les jam duraient des heures... puis Miles Davis a découpé, recoupé les bandes pour ne garder, selon lui, que le meilleur de chaque morceau. C'est probablement l'album que je préfère.

MILES DAVIS

Bitches Brew (Columbia 1970)



Track Listing

CD1

1. Pharaoh's Dance (Zawinul)
2. Bitches Brew (Davis)

CD2

1. Spanish Key (Davis)
2. John McLaughlin (Davis)
3. Miles Runs The Voodoo Down (Davis)
4. Sanctuary (Shorter)

Bonus Track : Feio (Shorter)

Miles Davis continue donc le travail entrepris sur In A Silent Way, mais pousse le concept beaucoup plus loin. Ici, place à l'improvisation poussée à l'extrème, ce qui rend ce disque assez difficile d'écoute pour les non-initiés. Il se mérite, mais il vaut diablement le détour.

Bitches Brew a nécessité trois jours d'enregistrements : les 19-20 et 21 août 1969. Ce disque a la caractéristique de contenir des morceaux très très long, dépassant même les 25 minutes pour l'un d'entre-eux.

Casting de feu, à l'instar de son prédécesseur, jugez plutôt :

- Wayne Shorter au Sax Soprano
- Bennie Maupin à la clarinette
- Joe Zawinul au piano électrique
- Larry Young au piano électrique
- Chick Corea au piano électrique
- John McLaughlin à la guitare électrique
- Dave Holland à la contrebasse
- Harvey Brooks à la basse électrique
- Lenny White à la batterie
- Jack DeJohnette à la batterie
- Don ALias à la batterie
- Jumma Santos aux Congas

Miles a parfois fait jouer tout ce beau monde en même temps.

Anecdote Wikipédia : C'est ce disque qui a été joué lors de l'enterrement de Georges Marchais. Imaginons la tête des gens qui étaient venus lui rendre un dernier hommage.

A noter aussi : c'est le deuxième album le plus vendu du Miles.

Esther a écrit:

John McLaughlin avait pour consigne de jouer... comme s'il ne savait pas jouer. Ce disque est une petite révolution dans le milieu du jazz car les jam duraient des heures... puis Miles Davis a découpé, recoupé les bandes pour ne garder, selon lui, que le meilleur de chaque morceau. C'est probablement l'album que je préfère.

Pas celui que je préfère, mais dans mon panthéon

davcom a écrit:

MILES DAVIS

Bitches Brew (Columbia 1970)



Track Listing

CD1

1. Pharaoh's Dance (Zawinul)
2. Bitches Brew (Davis)

CD2

1. Spanish Key (Davis)
2. John McLaughlin (Davis)
3. Miles Runs The Voodoo Down (Davis)
4. Sanctuary (Shorter)

Bonus Track : Feio (Shorter)

Miles Davis continue donc le travail entrepris sur In A Silent Way, mais pousse le concept beaucoup plus loin. Ici, place à l'improvisation poussée à l'extrème, ce qui rend ce disque assez difficile d'écoute pour les non-initiés. Il se mérite, mais il vaut diablement le détour.

Bitches Brew a nécessité trois jours d'enregistrements : les 19-20 et 21 août 1969. Ce disque a la caractéristique de contenir des morceaux très très long, dépassant même les 25 minutes pour l'un d'entre-eux.

Casting de feu, à l'instar de son prédécesseur, jugez plutôt :

- Wayne Shorter au Sax Soprano
- Bennie Maupin à la clarinette
- Joe Zawinul au piano électrique
- Larry Young au piano électrique
- Chick Corea au piano électrique
- John McLaughlin à la guitare électrique
- Dave Holland à la contrebasse
- Harvey Brooks à la basse électrique
- Lenny White à la batterie
- Jack DeJohnette à la batterie
- Don ALias à la batterie
- Jumma Santos aux Congas

Miles a parfois fait jouer tout ce beau monde en même temps.

Anecdote Wikipédia : C'est ce disque qui a été joué lors de l'enterrement de Georges Marchais. Imaginons la tête des gens qui étaient venus lui rendre un dernier hommage.

A noter aussi : c'est le deuxième album le plus vendu du Miles.

On the Corner et Big Fun sont, à mon sens, encore plus complexes à aborder... La récente réédition de ce disque est une pure merveille...

Esther a écrit:

davcom a écrit:

MILES DAVIS

Bitches Brew (Columbia 1970)



Track Listing

CD1

1. Pharaoh's Dance (Zawinul)
2. Bitches Brew (Davis)

CD2

1. Spanish Key (Davis)
2. John McLaughlin (Davis)
3. Miles Runs The Voodoo Down (Davis)
4. Sanctuary (Shorter)

Bonus Track : Feio (Shorter)

Miles Davis continue donc le travail entrepris sur In A Silent Way, mais pousse le concept beaucoup plus loin. Ici, place à l'improvisation poussée à l'extrème, ce qui rend ce disque assez difficile d'écoute pour les non-initiés. Il se mérite, mais il vaut diablement le détour.

Bitches Brew a nécessité trois jours d'enregistrements : les 19-20 et 21 août 1969. Ce disque a la caractéristique de contenir des morceaux très très long, dépassant même les 25 minutes pour l'un d'entre-eux.

Casting de feu, à l'instar de son prédécesseur, jugez plutôt :

- Wayne Shorter au Sax Soprano
- Bennie Maupin à la clarinette
- Joe Zawinul au piano électrique
- Larry Young au piano électrique
- Chick Corea au piano électrique
- John McLaughlin à la guitare électrique
- Dave Holland à la contrebasse
- Harvey Brooks à la basse électrique
- Lenny White à la batterie
- Jack DeJohnette à la batterie
- Don ALias à la batterie
- Jumma Santos aux Congas

Miles a parfois fait jouer tout ce beau monde en même temps.

Anecdote Wikipédia : C'est ce disque qui a été joué lors de l'enterrement de Georges Marchais. Imaginons la tête des gens qui étaient venus lui rendre un dernier hommage.

A noter aussi : c'est le deuxième album le plus vendu du Miles.

On the Corner et Big Fun sont, à mon sens, encore plus complexes à aborder... La récente réédition de ce disque est une pure merveille...

Tiens, pour moi Big Fun est plus simple d'écoute que celui-ci.

Au moment ou tu écrivais ces lignes, je t'ai envoyé un MP. Fusion des esprits   

davcom a écrit:

MILES DAVIS

bien aussi ça pour un novice.

Idem pour moi On the Corner et Big Fun sont plus faciles à écouter. Et j'aurais tendance à les proposer pour une entrée pop/rock. Ces 2 albums sont proches des grands de Can à la même période. C'est étonnant comment la Kraut et le jazz se retrouve ici sur des terrains proches au même moment. Clairement l'influence de la musique modale extra européenne sur le jazz modal de pointe à New-York et sur les étudiants en zique contemporaine avec par exemple ici Stockhausen !
Mais On the Corner et Big Fun restent proche d'un funk et offre une assise rythmique assez motivante ! Miles voulait retrouver avec ces 2 albums un public noir ! Sont où les renois ici ?

Clairement je trouve les précédents albums In A Silent Way et Bitches brew plus difficiles...
In A Silent Way là on est en plein modal. C'est pas méchant au niveau des notes mais y'a pas de polarité de tensions harmoniques et ryhmiquement c'est le flou sans vent, on est renvoyé à l'instant présent, en pleine méditation !
Bitches brew envoie plus rythmiquement mais par contre on est plongé effectivement dans l'amodalité ! Ça part dans tous les sens au niveau des notes clairement comme l'évoquait Beach un disque à mon sens difficile !

Mon disque préféré de Mc Laughin : Extrapolation, de cette période.

Azbinebrozer a écrit:

Mon disque préféré de Mc Laughin : Extrapolation, de cette période.

Cool. En dehors du Mahavishnu Orchestra, je connais mal les alboums de McLaughlin

Esther a écrit:

Azbinebrozer a écrit:

Gengis a écrit:

Le seul album original de Miles Davis  que je possède est Tutu car je trouve la pochette splendide (les autres je les ai en copie, enfin du moins les + connus). Tutu est un album mineur dans la riche discographie du trompettiste si je ne m'abuse.

Mineur si comme beaucoup de jazzeux l'on considère la pop comme mineur...
Des petites ritournelles, pas trop de risques pris, ok c'est pas un indispensable mais j'aime beaucoup aussi cet album qui inspire le bonheur.
Après pour rentrer dans un autre genre faut-il chercher le genre intermédiaire comme passage, ou viser carrément le style le plus distinct ? Avec des rednecks comme ici plutôt la deuxième solution ?!   

Pour moi, c'est la production de ce disque qui pêche, trop teinté eighties, comme beaucoup d'autres.

Je viens de m'écouter ce disque et force est de constater que je suis d'accord avec toi, sonorité très eighties, facilité dans les gimmicks. Après, ne connaissant pas le sieur, je suis incapable de définir s il a surfé sur cette tendance ou si c est lui qui a créé ce style musical. Parfois, je me voyais dans un album d'Éric Serra, j'avais l impression aussi de reconnaitre bcp de lignes de basse vues et revues dans des prods de Gainsbourg etc.
Bref, un album tout à fait convenable, ecoutable sans problème, on passe un très bon moment, cependant, au final toutes les qualités citées ici deviennent au final son talon d'Achille car je reste sur un sentiment mitigé, je me dis que pour faire cet album, quelqu'un d autre aurait pu le faire. Ca me donne le sentiment d un album qui tombe dans la facilité de composition. En somme, un produit facilement consommable même si je repete que j ai passé un agréable moment.

Badal Roy – tablâ
Bennie Maupin – clarinette basse
Carlos Garnett – saxophone alto et ténor
Don Alias – percussions
Chick Corea – synthétiseur
Collin Walcott – sitar
Dave Liebman – saxophone soprano
David Creamer – guitare électrique
Harold I. Williams – piano électrique, synthétiseur
Herbie Hancock – orgue
Jabali Billy Hart – batterie, bongos
Jack DeJohnette – batterie
James Mtume Foreman – percussions
John McLaughlin – guitare électrique
Lonnie Liston Smith – orgue
Michael Henderson – basse électrique
Miles Davis – trompette
Paul Buckmaster – violoncelle

On the Corner reste pour moi l'une des plus grandes claques musicales, et l'un de mes albums favoris de Miles Davis. Dès les 20 minutes du titre éponyme, Miles Davis et sa bande ne nous ménage pas. Comme le faisait très justement remarquer Azbinebrozer, c'est à CAN que l'on pense.

Une rythmique entêtante, loin, très loin des breaks et des solos des années 50/60. Le clavier est présent, mais suspendu, sans appui, presqu'en équilibre, alors que la guitare, elle, se déchire et s'entremêle à la trompette sous wah-wah de Miles Davis. Les percussions et autres influences indiennes y sont également très marquées, annonçant Big Fun. La funk, elle, se promène entre Sly And The Family Stone et Funkadelic, même si, une fois de plus, on ne peut éviter de ramener le tout au Kautrock et surtout aux premiers CAN. Cette façon de tourner, de danser de façon transcendantale autour d'une même structure rythmique pendant de longues minutes. Pour moi, ce disque a finalement été facile a appréhender, et me paraît plus simple d'accès que son successeur "Big Fun". J'adore la façon dont la basse et la batterie se renvoient la balle, de façon saccadée tout en parvenant à faire groover l'ensemble. "One and One" en est le plus parfait exemple puisque la basse et la batterie sont au centre de tout quand le reste ne semble être présent que pour décorer. Ce disque s'écoute et se digère dans son intégralité car chaque morceau semble être une suite logique du précédent, pour ne pas dire une continuité et au final, l'ensemble aurait très bien pu être présenté en un seul morceau. Ce disque est à mon sens un condensé de funk, de rock binaire et de musique contemporaine. Mailes Davis ne sera jamais aussi éloigné du jazz tel que l'on se l'imagine que durant cette période. Il s'agit d'ailleurs d'une sorte de point de non retour puisqu'il fera bientôt un break de quelques années pour repartir sur autre chose... de plus consensuel.

Bizarrement, il s'agit de l'album de cette période que j'écoute le moins. Vrai que les amateurs de Can, et je pense qu'ils sont nombreux ici, devraient apprécier.

Jolie chronique

En effet de jolies chroniques et surtout instructives pour bibi   Je prends plein de notes.

Mais je suis un gros flemmard alors c'est une compile de 2 CD que j'écoute beaucoup en ce moment... D'après les notes; "All Miles's key '50s tracks, including material from the classic albums 'Round About Midnight, Milestones, Porgy & Bess, and Kind Of Blue can be found on this stunning 2CD collection."
ça vaut ce que ça vaut et surtout c'était pas cher...

j'en suis à 4 écoutes depuis hier de "kind of blue", ca passe vraiment bien ! un très bel album.

Bon 5eme écoute du Kind of blue et je envisage sérieusement de le mettre dans mon top 25.
je me demande comment j'ai pu passer à côté d'un si beau album.
Il y a une alchimie, un super équilibre entre chaque instruments. Aucun ne prend l'ascendant sur les autres, juste cette trompette en trame. Je me suis surpris à regarder le cd sur le net...