Voici quelques livres que je conseille pour ce mois-ci :
De Chattanooga à Sainte-Anne-des-Monts, de Montréal à Philadelphie et New York, de la Conquête anglaise jusqu’à la guerre civile américaine en passant par la rébellion des Patriotes, L’année la plus longue, le premier roman de Daniel Grenier, prend l’Amérique du Nord à bras-le-corps.
Obsédé par l’un de ses ancêtres, Albert Langlois débarque au début des années 1980 dans une petite ville du fond du Tennessee sur les traces d’un certain Aimé, alias William Van Ness, alias Kenneth B. Simons. Une sorte de fantôme fuyant qui serait né le 29 février 1760 à Québec, atteint d’un mystérieux « ralentissement métabolique », leaper qui ne prend qu’une année tous les quatre ans, l’homme aurait à la fois 56 ans et 226 ans.
Contrebandier d’alcool durant la prohibition, soldat, inventeur, rentier ou amoureux transi, il verra passer trois fois la comète de Halley, foulera les champs de bataille et connaîtra une longue vie faite « de digressions et d’épisodes tronqués ».
Un roman ambitieux, une épopée à l’écriture dense et maîtrisée, à la fois large et intime, faite d’action et de fine psychologie. Un tour de force qui nous fait traverser les époques et les frontières et n’hésite pas à flirter avec le fantastique.
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Dans un minuscule appartement de Moscou, un petit prodige de neuf ans joue silencieusement du piano pour ne pas déranger les voisins. Dans une usine de banlieue, sa tante travaille à la chaîne sur des pièces de voiture et tente de faire oublier son passé de dissidente. Dans un hôpital non loin de là, un chirurgien s'étourdit dans le travail pour ne pas penser à son mariage brisé. Dans la campagne biélorusse, un jeune garçon observe les premières lueurs de l'aube, une aube rouge, belle, étrange, inquiétante. Nous sommes le 26 avril 1986. Dans la centrale de Tchernobyl, quelque chose vient de se passer. Le monde ne sera plus jamais le même.
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Un voyageur anonyme a pris place à bord d'un train pour un interminable voyage à travers les steppes kazakhes. Le train s'arrête dans une toute petite gare et un garçon monte à bord pour vendre des boulettes de lait caillé. Il joue Brahms au violon de manière prodigieuse, sortant les passagers de leur torpeur. Le voyageur découvre que celui qu'il avait pris pour un enfant est en fait un homme de vingt-sept ans. L'histoire de Yerzhan peut alors commencer. A travers ce conte envoûtant, l'auteur nous livre une parabole glaçante sur la folie destructrice des hommes et la résistance acharnée d'un jeune garçon qui voulait croire en ses rêves.
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« A Bologne, il couche avec Bianca dans un amphithéâtre du XVIIe et il échappe à un attentat à la bombe. Ici, il manque de se faire poignarder dans une bibliothèque de nuit par un philosophe du langage et il assiste à une scène de levrette plus ou moins mythologique sur une photocopieuse. Il a rencontré Giscard à l’Elysée, a croisé Foucault dans un sauna gay, a participé à une poursuite en voiture à l’issue de laquelle il a échappé à une tentative d’assassinat, a vu un homme en tuer un autre avec un parapluie empoisonné, a découvert une société secrète où on coupe les doigts des perdants, a traversé l’Atlantique pour récupérer un mystérieux document. Il a vécu en quelques mois plus d’événements extraordinaires qu’il aurait pensé en vivre durant toute sa vie. Simon sait reconnaître du romanesque quand il en rencontre. Il repense aux surnuméraires d’Umberto Eco. Il tire sur le joint. »
Le point de départ de ce roman est la mort de Roland Barthes, renversé par une camionnette de blanchisserie le 25 février 1980. L'hypothèse est qu'il s'agit d'un assassinat. Dans les milieux intellectuels et politiques de l'époque, tout le monde est suspect...
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Insomniaque, sous le choc d'un diagnostic médical alarmant, Franz Ritter, musicologue viennois épris d'Orient, fuit sa longue nuit solitaire dans les souvenirs d'une vie de voyages, d'étude et d'émerveillements. Nuit mélancolique et mélodieuse, sur un motif de fugue à deux voix puisqu'entrelaçant le fil de son attachement pour le grand est (Alep, Palmyre, Damas, Istanbul, Beyrouth, mais aussi l'Iran et le désert), avec celui de sa grande histoire avec Sarah - la passionnée des fous d'Orient -que Franz se raconte, comme pour la réinventer mieux qu'il n'a su la vivre. Tissée de destinations lointaines et de rencontres marquantes au fil de destins voyageurs - séjours universitaires ou archéologiques, débats historiques ou philologiques -, cette histoire est celle d'une main tendue, d'un désir pur de mélanges et de découvertes que l'actualité contemporaine vient gifler. Et le tragique écho de ce fiévreux élan brisé résonne dans l'âme blessée des personnages comme il traverse le livre. Voyage autour d'une chambre, panorama d'un double amour impossible, d'un double rendez-vous manqué, Boussole est le témoignage d'une rencontre déterminante, de métissages profonds et d'infernales folies -l'inventaire amoureux de l'incroyable apport de l'Orient à la culture et à l'identité occidentales. Sur le pouvoir et les impuissances de la fascination, sur la solitude de l'esthète et l'élusive préservation des traces, l'auteur de Zone orchestre une quête éperdue et délibérée de l'autre en soi et s'y montre vertigineux d'érudition, irrésistible de mélancolie et déchirant de lucidité.
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Franck a rencontré Emilie il y a huit ans. Il est convaincu qu'elle est la femme de sa vie. Mais la jeune femme, thésarde, connaît une passion sans bornes pour l'écrivain policier Galwin Donnell, mystérieusement disparu en 1985. Elle se rend sur une petite île pour organiser un colloque qui lui est consacré. Franck compte l'y rejoindre et la demander en mariage. Mais rien ne se passe comme prévu.
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En juin 2005, l'histoire d'un paisible nonagénaire barcelonais fait le tour du monde : Enric Marco, le charismatique président de l'Amicale de Mauthausen, qui pendant des décennies a porté la parole des survivants espagnols de l'Holocauste, n'a jamais connu les camps nazis. Et l'Espagne d'affronter sa plus grande imposture, et Javier Cercas sa plus audacieuse création littéraire. Avec une mise en garde à ne pas négliger : « La littérature n'est pas un passe-temps inoffensif mais un danger public. »
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Colombino, orphelin un peu simple recueilli par un curé dans la campagne lombarde, désespérément amoureux d'une femme que son rang ne lui permet pas d'épouser, part sur les routes pour demander conseil au Pape ; Lisander, peintre milanais à la vie dissolue, est déterminé à faire fortune coûte que coûte grâce au daguerréotype ; Leda, enfermée dans un couvent, attend le secours de son amant porté disparu, et trouvera son salut dans une activité d'espionne et de séductrice en Grande Bretagne ; enfin, un certain Dom José, de son vrai nom Garibaldi, combattant pour l'indépendance du Brésil, trouve l'amour mais doit rentrer en Europe pour continuer la lutte en Italie... Quatre personnages unis par la même quête de liberté et d'amour dans une odyssée éblouissante, portée par un souffle épique digne des meilleurs romanciers du 19e siècle, et un style à la fois lyrique et brut, résolument moderne. Une ode à l'espérance et à la ferveur de la jeunesse.