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 Guillaume Musso : un étude exhaustive

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Zwaffle
Nulladies
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Azbinebrozer
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MessageSujet: Re: Guillaume Musso : un étude exhaustive   Guillaume Musso : un étude exhaustive - Page 2 EmptyLun 30 Juin 2014 - 22:27

Nulladies a écrit:
F. M. Musso est un auteur français

Dernière catégorie, et non des moindres, le rapport de M. Musso à la culture.
M. Musso n’a pas eu de chance, il est né en France, (il n’a vraiment pas eu de chance, il a enseigné en Lorraine. Gothic, si tu me lis, spéciale dédicace…) rêvant tout petit déjà d’un destin à l’américaine, qu’il pourra vivre en vendant des glaces dans le New Jersey à l’âge de dix-neuf ans. Sa nationalité va l’obliger à quelques compromis. Au pays de Molière et de Racine, il est facile de tomber sous le feu des critiques acerbes de la part d’une élite totalement détournée des charmes de la littérature populaire.
Mais M. Musso est malin, est a sans doute appliqué à sa propre personne les adages de ses personnage, utilisant contre ses détracteurs leur propre culture.
Car M. Musso est un adepte de l’art, dont il fait l’éloge :

« Pour Martin, le vol d’un bien culturel n’était pas assimilable à celui d’un autre bien. Au-delà de sa valeur marchande, toute création artistique avait quelque chose de sacré et participait à la transmission d’un patrimoine culturel accumulé au cours des siècles. Le vol d’une œuvre d’art constituait donc une atteinte grave aux valeurs et aux fondements de notre civilisation.
Et ceux qui s’y livraient ne méritaient aucune indulgence. » (p. 40)

Son arme secrète ? La citation. L’exergue est chez lui permanente, on la retrouve en tête des 29 chapitres. Le win/win se perpétue : c’est toujours ça qu’il n’a pas à inventer lui-même, et ça donne un cachet indéniable à son ouvrage patronné par toutes les fines plumes libres de droit de la littérature mondiale.
Une tête de chapitre de M. Musso ressemble un peu à l’intérieur d’une papillote ou d’un apéricube : gratuitement, d’une façon souvent décrochée, on vous donne un peu de culture Trivial Pursuit. La littérature numérique a dû considérablement aider notre auteur, qui possède à n’en point douter www.dicocitations.com dans les favoris de son navigateur. Les mots clés « amour », « aimer » « vie » ou « mort » offrent en effet un large éventail de références. Il serait pénible de proposer l’intégralité des auteurs offerts ici en pâture au lecteur. Qu’il nous soit permis d’évoquer certains hautes personnalités de la liste prestigieuse des guests stars de M. Musso : Marc Aurèle, Chrétien de Troyes, Balzac, Proust, Cocteau, Pascal Quignard… du beau linge, comme on dit.
Bien entendu, les autres arts ne sont pas en reste et le name dropping fonctionne à plein régime : tout le catalogue d’Orsay et du Louvre y passe, le protagoniste étant un voleur de tableaux, avec une extension jusqu’à Jeff Koons. Les références cinématographiques vont de Truffaut à Tarantino en passant par Hitchcock, les musicales de Bach à NTM, sans oublier les hippies west coast de San Francisco, Grateful Dead, Mozart, Jacques Brel et la Traviata.

Pour conclure sur le style de M. Musso, deux citations. La première pour saluer son courage dans l’innovation littéraire :

« Elle est trempée de pluie. Elle a froid. Elle tremble un peu.
Il, Elle se reconnaissent. Il, Elle courent l’un vers l’autre.
Ils s’étreignent, le cœur battant, comme on fait la première fois, lorsqu’on y croit encore. » (p. 18)

La seconde en guise de bouquet final.
Ami lecteur, le mix de la mort qui tue, la pizza Gargantua aux quatorze ingrédients, la coupe glacée à 18 boules : l’anaphore + la dichotomie + les phrases nominales  + les retours à la ligne + le cliché + la chute avec paronomase.  (Pour cette dernière ; il est possible que M. Musso ne soit pas au courant, ce qui n’entame en rien la fulgurance de sa citation.)

« Deux bolides lancés l’un vers l’autre qu’un océan sépare encore.
Deux étoiles filantes qui vont entrer en collision.
Des retrouvailles dangereuses.
Car l’amour et la mort n’ont que deux lettres de différence. » (p. 138)

Comme nous l’avions annoncé, cette simili paronomase est reconduite par l’auteur. Nous précisons que cette occurrence est la première du livre, (l’autre se trouvant à la p.290) le lecteur étant donc d’autant plus impacté par sa force de persuasion.

[Demain, la troisième grande partie : « Le roman, vision de l’homme et vision du monde »]
Cette attente est insoutenable ! Enfin demain la révélation !  Wink 
C'est bien sympa ce boulot Nulla !
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MessageSujet: Re: Guillaume Musso : un étude exhaustive   Guillaume Musso : un étude exhaustive - Page 2 EmptyMar 1 Juil 2014 - 6:03

Azbinebrozer a écrit:
Nulladies a écrit:
F. M. Musso est un auteur français

Dernière catégorie, et non des moindres, le rapport de M. Musso à la culture.
M. Musso n’a pas eu de chance, il est né en France, (il n’a vraiment pas eu de chance, il a enseigné en Lorraine. Gothic, si tu me lis, spéciale dédicace…) rêvant tout petit déjà d’un destin à l’américaine, qu’il pourra vivre en vendant des glaces dans le New Jersey à l’âge de dix-neuf ans. Sa nationalité va l’obliger à quelques compromis. Au pays de Molière et de Racine, il est facile de tomber sous le feu des critiques acerbes de la part d’une élite totalement détournée des charmes de la littérature populaire.
Mais M. Musso est malin, est a sans doute appliqué à sa propre personne les adages de ses personnage, utilisant contre ses détracteurs leur propre culture.
Car M. Musso est un adepte de l’art, dont il fait l’éloge :

« Pour Martin, le vol d’un bien culturel n’était pas assimilable à celui d’un autre bien. Au-delà de sa valeur marchande, toute création artistique avait quelque chose de sacré et participait à la transmission d’un patrimoine culturel accumulé au cours des siècles. Le vol d’une œuvre d’art constituait donc une atteinte grave aux valeurs et aux fondements de notre civilisation.
Et ceux qui s’y livraient ne méritaient aucune indulgence. » (p. 40)

Son arme secrète ? La citation. L’exergue est chez lui permanente, on la retrouve en tête des 29 chapitres. Le win/win se perpétue : c’est toujours ça qu’il n’a pas à inventer lui-même, et ça donne un cachet indéniable à son ouvrage patronné par toutes les fines plumes libres de droit de la littérature mondiale.
Une tête de chapitre de M. Musso ressemble un peu à l’intérieur d’une papillote ou d’un apéricube : gratuitement, d’une façon souvent décrochée, on vous donne un peu de culture Trivial Pursuit. La littérature numérique a dû considérablement aider notre auteur, qui possède à n’en point douter www.dicocitations.com dans les favoris de son navigateur. Les mots clés « amour », « aimer » « vie » ou « mort » offrent en effet un large éventail de références. Il serait pénible de proposer l’intégralité des auteurs offerts ici en pâture au lecteur. Qu’il nous soit permis d’évoquer certains hautes personnalités de la liste prestigieuse des guests stars de M. Musso : Marc Aurèle, Chrétien de Troyes, Balzac, Proust, Cocteau, Pascal Quignard… du beau linge, comme on dit.
Bien entendu, les autres arts ne sont pas en reste et le name dropping fonctionne à plein régime : tout le catalogue d’Orsay et du Louvre y passe, le protagoniste étant un voleur de tableaux, avec une extension jusqu’à Jeff Koons. Les références cinématographiques vont de Truffaut à Tarantino en passant par Hitchcock, les musicales de Bach à NTM, sans oublier les hippies west coast de San Francisco, Grateful Dead, Mozart, Jacques Brel et la Traviata.

Pour conclure sur le style de M. Musso, deux citations. La première pour saluer son courage dans l’innovation littéraire :

« Elle est trempée de pluie. Elle a froid. Elle tremble un peu.
Il, Elle se reconnaissent. Il, Elle courent l’un vers l’autre.
Ils s’étreignent, le cœur battant, comme on fait la première fois, lorsqu’on y croit encore. » (p. 18)

La seconde en guise de bouquet final.
Ami lecteur, le mix de la mort qui tue, la pizza Gargantua aux quatorze ingrédients, la coupe glacée à 18 boules : l’anaphore + la dichotomie + les phrases nominales  + les retours à la ligne + le cliché + la chute avec paronomase.  (Pour cette dernière ; il est possible que M. Musso ne soit pas au courant, ce qui n’entame en rien la fulgurance de sa citation.)

« Deux bolides lancés l’un vers l’autre qu’un océan sépare encore.
Deux étoiles filantes qui vont entrer en collision.
Des retrouvailles dangereuses.
Car l’amour et la mort n’ont que deux lettres de différence. » (p. 138)

Comme nous l’avions annoncé, cette simili paronomase est reconduite par l’auteur. Nous précisons que cette occurrence est la première du livre, (l’autre se trouvant à la p.290) le lecteur étant donc d’autant plus impacté par sa force de persuasion.

[Demain, la troisième grande partie : « Le roman, vision de l’homme et vision du monde »]
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Merci à toi !
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MessageSujet: Re: Guillaume Musso : un étude exhaustive   Guillaume Musso : un étude exhaustive - Page 2 EmptyMar 1 Juil 2014 - 6:03

III. Le roman, vision de l’homme et vision du monde

Dans cette dernière partie, nous nous attacherons à définir les messages philosophiques véhiculés par l’œuvre, vectrice d’espoir et d’amour.
N’ayant pas l’outrecuidance de prétendre rivaliser avec l’auteur sur des thèmes aussi riches que l’amour, la mort ou la vie, nous nous effacerons la plupart du temps au profit de citations qui rendront hommage à sa vision du monde.

A. Pensées

Le tragique :

« …elle était convaincue que cette fin tragique s’inscrivait dans la logique de leur affrontement sans merci.
Elle avait refusé de choisir entre les deux, elle avait voulu les préserver, les rapprocher, les aimer ensemble, mais sans doute y a-t-il (1) des duels dont l’issue inéluctable ne peut être que la mort. » (p. 239)

(1) Avertissement au lecteur : présent gnomique, leçon universelle à venir.

La fuite du temps :

« - Profite du paysage parce que tu ne le verras plus jamais aussi préservé (1) : ils sont en train de construire un sentier piétonnier pour le relier au parking du Nid d’Aigle.
- C’est triste, se désola Gabrielle. (2)
- C’est la vie (3) se résigna-t-il en caressant la cape souple et huileuse de son Habano.
- Rien ne dure, c’est ça que tu cherches à me dire ? (4)
- Oui, tout s’anéantit, tout passe et tout casse. Seul compte l’instant.
Archibald coupa l’extrémité de son havane avant de tirer à cru sur le cigare. Gabrielle lui tint tête (5) :
- Non, il y a des choses qui résistent, il y a des choses qui durent.
- Comme quoi ?
- L’amour ? hasarda-t-elle.
- L’amour ! Il n’y a rien de plus fragile ni de plus éphémère. L’amour, c’est comme un feu un jour de pluie : tu dois tout le temps le protéger, l’alimenter et en prendre soin, sinon il s’éteint…
- Il y a des amours qui durent.
- Non, ce qui dure, c’est la douleur qui reste après l’amour.
- Je n’aime pas ce que tu dis. (6)
- Si tu as peur d’entendre certaines réponses, il vaut mieux ne pas poser certaines questions. (7) » (pp. 213-214)


(1) Belle préoccupation d’ordre écologique. On se permettra de rappeler qu’Archibald possède un yacht, un hélicoptère et qu’il vient de rejoindre cette plage paradisiaque avec un hydravion personnel.
(2) Notons le caractère péremptoire et définitif de cette réplique, qui excuse son manque flagrant d’originalité.
(3) Notons le caractère péremptoire et définitif de cette réplique, qui excuse son manque flagrant d’originalité.
(4) M. Musso n’apprécie guère l’implicite : son héroïne en est-ici la porte-parole.
(5) Le disciple, dans cet échange crucial, met en place un débat. Nous passons donc du didactique au polémique.
(6) Notons le caractère péremptoire et définitif… etc.
(7) Dans ta face, ma fille. Retour au didactique, et la cruchasse peut aller se rhabiller.


L’amour sacré mène les personnages vers le mysticisme :

« Restée seule sur la véranda, elle sentit la chair de poule envahir son corps tandis qu’une larme discrète coulait le long de sa joue.
Cette larme, c’était un concentré de gratitude.
Gratitude envers la vie, le hasard, le karma, la chance, la providence, le grand architecte qui présidait à nos destinées, Dieu lui-même s’Il existait… Qu’importe ! Martin était de retour dans sa vie. Et cette fois, elle savait que c’était pour toujours. Par une étrange alchimie, l’accord de leurs corps avait débouché sur l’accord de leurs âmes. » (p. 205)

La vie :

« Pourquoi l’amour est-il une drogue dure ?
Pourquoi, en s’aimant, s’inflige-t-on une telle souffrance ?
La musique d’un orgue de Barbarie le ramena un instant à la réalité. Il reconnut la mélodie entraînante du beau film de Truffaut, il se souvint du titre de la chanson : Le Tourbillon de la vie.
C’est vrai, la vie est comme ça…(1)
Tantôt un tourbillon qui nous émerveille, comme un tour de manège pendant l’enfance.
Tantôt un tourbillon d’amour et d’ivresse, lorsqu’on s’endort dans les bras l’un de l’autre dans un lit trop étroit puis qu’on prend son petit-déjeuner à midi parce qu’on a fait l’amour trop longtemps.
Tantôt un tourbillon dévastateur, un typhon violent qui cherche à nous entrainer vers le fond lorsque, pris par la tempête dans une coquille de noix, on comprend qu’on sera seul pour affronter la vague.
Et que l’on a peur. »(p. 116)

(1) Démocratie mon amie : de la leçon philosophique à portée de tous, y compris des animaux de compagnie.

« Voilà.
Cette histoire ne raconte que les choses de la vie (1).
L’histoire d’un homme et d’une femme qui courent l’un vers l’autre. » (p. 30)

(1) De la valeur rhétorique de la négation restrictive : tout un programme, dès la p. 30 !

Une leçon :

« Un saut dans le vide de 70 mètres.
Une chute de plus de 4 secondes.
C’est long, 4 secondes, surtout quand vous savez que ce sont les derniers moments de votre vie. […]
Même si vous vous êtes jeté volontairement (1) il y a toujours un moment, au milieu de la chute, où vous donneriez n’importe quoi pour revenir en arrière.
C’est comme ça.
Toujours. » (p. 232)

(1) Ami lecteur, toi qui a tenu bon jusqu’à la page 232 de ce roman, peut-être as-tu toi-même des envies de suicide. M. Musso a dans ce cas des conseils à te donner. En gros, évite ; rien que pour pouvoir acheter son prochain roman.

La morale de l’histoire.
Relativement simpl(ist)e, elle consiste à démontrer que les gens sont méchants…

« Par la fenêtre, il regarda le ciel et ses étoiles. Surtout, il était fasciné par l’astre brillant qu’il avait d’abord pris pour la lune, mais qui était peut-être la terre : la planète bleue flottait, lointaine, avec ses habitants qui s’aimaient, s’entre-tuaient et la détruisaient méthodiquement. » (pp. 256-257)

…et que les protagonistes, qui en ont peur, devront se reconnaître entre eux pour ce qu’ils sont, à savoir des gens gentils.

« - Gabrielle, poursuivit Archie, c’est la femme d’une vie, c’est une pierre précieuse unique, plus rare encore que ce diamant que je voulais voler. (p. 258)

- Sans moi, tu n’aurais jamais eu le courage de venir la retrouver ! Parce que c’est ça ton problème, Martin Beaumont : tu as peur !
Martin n’était pas sur de comprendre. (1) Archie insista :
- Tu connais la phrase de Mandela (2) : c’est notre lumière, pas notre ombre, qui nous effraie le plus. (3) Ce qui te fait peur, p’tit gars, ce ne sont pas tes faiblesses, ce sont tes qualités (3). C’est flippant, n’est-ce pas, de se dire que l’on a beaucoup d’atouts dans sa manche ? C’est tellement plus rassurant de baigner dans sa médiocrité en maudissant la terre entière (4)…
- Qu’est-ce que vous cherchez à me dire ? (6)
- Je cherche à te donner un conseil : mets tes peurs entre parenthèses et prends le risque d’être heureux (7) » (p. 262)

(1) On vous l’a déjà dit : Martin n’est jamais sûr de comprendre. Ce n’est pas qu’il ait le Q.I. d’un artichaut, non : faire répéter à ses interlocuteurs permet au lecteur de moins de huit ans de comprendre. Astucieux, non ?
(2) Bien sûr. Tout le monde connaît cette phrase de Mandela, voyons.
(3) Dichotomie.
(4) Dichotomie.
(5) Dichotomie.
(6) On vous l’a déjà dit : Martin n’est jamais sûr de comprendre. Ce n’est pas qu’il ait le Q.I. d’un poulpe, etc.
(7) Archibald est devenu à ce moment-là le moine bouddhiste du haut de la montagne s’adressant au petit scarabée, ce qui est tout à fait légitime puisqu’ils sont dans le fameux aéroport de comateux et qu’Archibald va prendre le ticket destination mort en classe affaire de Martin en échange du sien direction vie en tourisme.


D’où la définition finale du héros :

« - Et… pourquoi moi ? (1) […]
- Parce qu’il n’y a que toi, p’tit gars, qui as su résoudre l’équation. Qui as eu le courage de me suivre jusqu’ici. Parce que tu as été plus malin que le FBI, les mafieux russes et toutes les polices du monde réunies. Parce que tu réfléchis avec ta tête, mais aussi avec ton cœur. Parce que tu as pris des coups dans la gueule, mais que tu tiens toujours debout. Parce que, d’une certaine façon, toi c’est moi, sauf que tu vas réussir là où j’ai échoué : tu vas savoir aimer…(2) » (pp. 263-264)

(1) On vous l’a déjà dit, Martin…
(2) Mafia russe, police, FBI, tête, cœur, amour : voici en une phrase résumé le statut du héros selon M. Musso et les ingrédients indispensables à sa soupe.

[Demain, dernier épisode : la mise en abyme]
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MessageSujet: Re: Guillaume Musso : un étude exhaustive   Guillaume Musso : un étude exhaustive - Page 2 EmptyMer 2 Juil 2014 - 6:51

B. Mise en abyme

Qu’il nous soit permis, pour achever cette étude, d’analyser à sa juste valeur les strates d’un texte qui n’a pas fini de nous surprendre.
Au fil de la lecture apparaissent en effet de curieuses mentions que nous ne pouvons considérer comme dues au hasard.
Les voici : (nous mettons entre crochets)

« - Il me semblait déjà voir en elle la femme qu’elle est devenue plus tard.
- Ça, [c’est seulement dans les romans] et dans les films, papa…
- Ça arrive parfois dans la réalité, assura-t-il. » (pp. 212-213)

« - Ça ne te fait pas peur ?
- Non, assura Martin. De toute façon, je n’ai plus rien à perdre.
Archibald secoua la tête. [Il ne goûtait guère ce gendre de remarques définitives] » (p. 228)

On pourrait donc penser que ce personnage a bien meilleur goût en matière de littérature que son propre auteur.
Gabrielle, elle aussi, se pique d’un certain raffinement en matière de langage :

« - Je croyais pourtant que tu étais différent des autres, que tu étais au-dessus de ça !
- Au-dessus de quoi ? Tu m’as brisé le cœur, Gabrielle !
- Non, Martin, c’est toi tout seul qui as bien voulu te le briser ! En le faisant, tu as aussi brisé le mien.
- Ne renverse pas les rôles [avec tes tirades de roman], s’il te plaît ! » (p. 185)

« Elle repensait parfois à ses cours de philo sur le langage. C’est dans les mots que nous pensons, disait Hegel, car le mot donne à la pensée son existence la plus haute et la plus vraie. (1)
Pourtant, [de plus en plus, les mots sonnaient creux] dans la bouche des hommes qui l’approchaient. La plupart lui [sortaient le même baratin, les mêmes codes], les mêmes rendez-vous foireux ; les mêmes textos [laconiques, creux et sans imagination.] » (p. 164)

(1) Hegel, oui, Hegel. Et sur le langage, qui plus est… En matière d’érudition, nous avions gardé le meilleur pour la fin.

Personnage finalement perspicace et d’une sagacité rare, elle ira jusqu’à interroger les propres ressorts de la fiction dans laquelle on l’embarque :

« - Cette nuit, j’ai lu beaucoup de choses sur mon père, confia Gabrielle. Ça fait longtemps que tu cherches à l’arrêter ?
- Plusieurs années.
- Et ça ne t’a pas semblé bizarre ?
- Quoi donc ?
- Que l’homme que tu traques depuis des années soit justement mon père…
Martin fronça les sourcils (1) La question l’avait tenu éveillé toute la nuit (2). C’est vrai qu’il était difficile de croire au simple hasard, mais pouvait-il y avoir une autre explication ? » (p. 192)

(1) Attention, Martin va réfléchir
(2) Martin met du temps, souvenez-vous.

Ainsi, plusieurs passages évoquent le langage creux, les répliques formatées et les coïncidences douteuses d’une intrigue artificielle.
…Hasard ?

Nous voilà devant un troublant paradoxe.
Trois possibilités s’offrent à nous, résultantes de la question traditionnelle de tout impétrant à la lecture analytique : l’auteur a-t-il vraiment pensé à tout ça ?

1. Non : M. Musso ne verrait dans notre relevé qu’un pur hasard, et des mots appliqués à ses personnages sans valeur supplémentaire que celles de leurs réplique. Après tout, le fait qu’on reproche à quelqu’un qu’il s’exprime par clichés est aussi un cliché, non ? De ce fait, les mentions ne seraient à lire qu’au premier degré.
2. Non, du moins consciemment. Rongé par la culpabilité de livrer au lectorat une littérature d’aussi piètre qualité, M. Musso laisserait transparaitre malgré lui une angoisse quant à la légitimité de sa prose.
3. Oui. S’il était conscient de la mise en abyme que dessinent ces divers extraits, M. Musso ferait preuve d’un cynisme assez jubilatoire, résolvant la question de la valeur littéraire et implicite de son texte. Oui, nous dit-il, j’ai la capacité de crypter mon texte et d’y glisser de subtiles attentions, et je pousse le vice jusqu’à y révéler que je suis conscient de l’ineptie de mon écriture. Soit une écriture inepte qui recèle en creux une révélation de son ineptie et de ce fait même se révèle plutôt intelligente.

Si l’on opte pour cette dernière solution, M. Musso est un génie, et l’on pourrait voir d’autres mentions susceptibles de renvoyer à une métaphorisation de son œuvre. Ainsi de la description de son purgatoire pour les comateux, que nous considérons comme une incisive, pertinente et lucide définition de son roman, et sur laquelle nous achèverons notre étude :

Comme celui de Hong-Kong, l’aéroport semblait émerger d’une île artificielle. Tout y était épuré, moderne, trop neuf, telle une construction attendant son inauguration. (p. 267)


Voilà, c'est tout.
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MessageSujet: Re: Guillaume Musso : un étude exhaustive   Guillaume Musso : un étude exhaustive - Page 2 EmptyMer 2 Juil 2014 - 9:54

Héhé, le criminel aurait-il donc signé son crime ?  Very Happy 

Bien fendard à lire tout ça, bon ça donne pas envie de lire du Musso mais c'était pas le but a priori !
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Nulladies
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MessageSujet: Re: Guillaume Musso : un étude exhaustive   Guillaume Musso : un étude exhaustive - Page 2 EmptyMer 2 Juil 2014 - 10:17

RabbitIYH a écrit:
Héhé, le criminel aurait-il donc signé son crime ?  Very Happy 

Bien fendard à lire tout ça, bon ça donne pas envie de lire du Musso mais c'était pas le but a priori !

Non, pas du tout. Pour ma part, j'ai donné, plus jamais !
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MessageSujet: Re: Guillaume Musso : un étude exhaustive   Guillaume Musso : un étude exhaustive - Page 2 EmptySam 20 Sep 2014 - 8:48

Bizarrement, j'ai lu de très bonnes critiques de Musso sur son livre : CEntral Park, cela a titillé ma curiosité, ne connaissant pas le monsieur que de réputation xD
Dommage que je sois trop snob pour me rabaisser à lui...je passe pt être à coté d un excellent polar

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MessageSujet: Re: Guillaume Musso : un étude exhaustive   Guillaume Musso : un étude exhaustive - Page 2 EmptySam 20 Sep 2014 - 8:50

Rorschach a écrit:
Bizarrement, j'ai lu de très bonnes critiques de Musso sur son livre : CEntral Park, cela a titillé ma curiosité, ne connaissant pas le monsieur que de réputation xD
Dommage que je sois trop snob pour me rabaisser à lui...je passe pt être à coté d un excellent polar

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Parfois, les préjugés malhonnêtes, c'est bien aussi.
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