En ce moment, je re-écoute...

Pour les changements de rythme je précise ce que j'ai écrit dans ma description de la Prog'. Oui il y a de nombreux changements de rythme, mais marqués comme tels. Ils sont là pour assurer la progression entre différentes parties. C'est à dire qu'entre la séquence A et C vient s'intercaler une courte séquence B, break mettant en avant un événement rythmique, qui littéralement explique la progression. Idem chez le Jazz-rock. Comme dans une musique descriptive épique.

Déjà, dans la Kraut il y a encore des évolutions rythmiques mais les ruptures ne sont pas du tout appuyées, marquées, au contraire. Elles respectent une sorte de fluidité, comme celle d'une onde.

Derrière la kraut, puis le post punk, on a chez Field beaucoup de morceaux dans lesquels le rythme initial bancal, dégingandé, très post-punk, se déploie sans disparaître en différents soubresauts rythmiques qui viennent perdurer, se heurter dans le déroulé du morceau. Mais ce ne sont pas des breaks isolés entre 2 parties distinctes. Sur le titre d'ouverture, programmatique,"Start the Day Right",  il y a tellement de soubresauts que c'en est un labyrinthe. Dans les autres morceaux la progression est soit interdite : morceaux trop courts, soit atypiques ne marquant pas une progression, comme "(I Keep Thinking About) A New Thing » qui ouvre par... son point de paroxysme !...

C'est pourquoi un autre termes est nécessaire : pop compressée, pop kaléidoscope, pop puzzle, pop collagiste un peu derrière « Smile » des beach Boys... Peut-être oser le terme post-pop au sens où Field music s'est nourri dès sa jeunesse de post-punk, en a repris l'esprit déconstructif, notamment avec le recours dès le début du morceau à des rythmes bancals, dégingandés typiques du post-punk. On voit bien que XTC, groupe très proche de Field, a su surfer sur la période du post-punk mais ne s'en est pas tant nourri que ça, restant sur une certaine stabilité pop. Leur enfance ayant été Beatles.

Si on en reste à ne parler que de Prog, qu'on ne gère la culture post-punk de Field, que comme quelques éléments épars, on arrive à ce type de critiques contradictoires, extraite ici de Magic, et donc finalement insatisfaite :
« passant par les cadences progressives du Yes de la grande époque » puis plus loin « C’est donc peu dire que l’on s’égare parfois dans les détours tortueux de ces mélodies labyrinthiques, dans le dédale ultra exigeant de ces bribes de chansons génialement esquissées, mais trop vite abandonnée sur le carreau pour mieux se précipiter vers la suivante » !... Matthieu Grunfeld Note : 3/6
Il faut choisir : ces morceaux passent-ils oui ou non par les cadences progressives de la grande époque de la Prog ? S'ils n'y passent pas ce n'est pas grave, c'est juste qu'ils sont autres !!
Que le terme Progressive, pratique 2mn, devient carrément un contre sens ! Et pourquoi pas tenter alors "Prog déprogressive" !