Magnifique roman de science fiction ! Et ce n'est pas un space opera pourtant il est très très bon et ça faisait très longtemps que je n'en avais pas lu d'aussi bien.
Un de ces romans, comme Spin de Robert Charles Wilson qui me font dire que ce genre de littérature est très injustement déprécié. Cette oeuvre pourrait être étudiée tant elle est profonde, que l'écriture est maniée et tant les thèmes qu'elle soulève sont multiples !
L'histoire part d'un coup de génie de l'auteur : On retrouve, lors d'une fouille archéologique près de Jérusalem un homme mort depuis deux mille ans. Enterré avec lui, une notice d'une caméra vidéo qui sortira dans trois ans... Il apparait clairement que cet homme n'a pu filmer qu'une seule chose : Jésus lui même, à moins que la vidéo puisse apporter la preuve définitive qu'il n'a jamais éxisté...
Une course débute, entre archéologues, chef d'entreprises avides et Vatican pour retrouver la caméra vidéo et pour savoir la vérité...
Il s'agit somme toute de science fiction réaliste, toujours dans la même veine que Spin. Le thème du voyage dans le temps est extrêmement périphérique, même si une grande place est accordée au paradoxe temporel (similaire à celui du Voyageur Imprudent de Barjavel). Eschbach se concentre sur les conséquences possibles d'une telle découverte, sur la psychologie humaine donc, et bien sûr sur la religion qui est le thème principal et qui est je trouve très bien traité puisqu'elle ne tombe pas dans les deux écueils qui seraient de soit faire du prosélytisme (ce qui m'aurait vraiment énervé) soit d'être anti-religieux (ce qui n'aurait pas été très malin) voire blasphématoire (ce qui ne m'aurait pas dérangé mais dans ce cas l'oeuvre serait devenue un pamphlet, finalement).
C'est une oeuvre captivante, comme souvent dans la bonne science fiction j'ai eu beaucoup de mal à le lacher, et je l'ai fini en trois jours. Par contre la seule chose que je pourrais lui reprocher c'est qu'il fait un usage presque abusif du suspense un peu à la Chattam. Mais finalement nous sommes recompensés et la fin est magistrale, très juste et elle laisse une grosse matière de reflexion.